Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 48 chapters

Published: 01-05-20

Last update: 17-06-20

 

Comments: 35 reviews

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HumourRomance

 

Summary: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Chapter 34 :: Chapitre 34

Published: 03-06-20 - Last update: 03-06-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Des doutes sur la paternité? Voyons si notre ami en a également… Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 34  

 

Debout face à la fenêtre, un verre à la main, Ryo observait la nuit, tentant de calmer son cœur angoissé. Il savait pourtant, il savait qu’il n’avait plus de droit sur elle, qu’il lui avait dit de vivre sa vie et qu’en tant qu’ami, il aurait dû être heureux de la voir sortir mais le fait était qu’il était juste fou de jalousie.  

 

- Je dîne avec quelqu’un., lui avait appris Kaori alors qu’ils s’étaient croisés dans les escaliers une heure plus tôt.  

 

Il l’avait trouvée magnifique dans sa robe noire, magnifique, sexy et hyper désirable. Comment avait-il pu oublier cela ce soir-là ?  

 

- J’espère que tu passeras un bon moment., avait-il menti.  

 

En fait, il voulait la voir rentrer en colère, furieuse, outrée, hyper déçue… Il rêvait de la voir débarquer d’une minute à l’autre et se plaindre qu’aucun homme ne lui arrivait à la cheville, qu’elle était incapable de penser à coucher avec un autre alors qu’elle l’avait connu. C’était moche, c’était puéril et illusoire parce que tout homme qui la respecterait serait bien mieux que lui.  

 

- Merci. A plus., lui avait-elle répondu avec un léger sourire avant de dévaler les escaliers, escarpins en main.  

- Tu bois seul l’ami ?, l’interpela Mick de la porte.  

- Juste un verre… pour oublier., murmura-t-il pour lui-même.  

- Tu m’en offres un ?  

 

Ryo le servit et ils prirent place sur le canapé, vidant leurs verres en silence avant de se resservir.  

 

- Tu veux sortir pour te changer les idées ?, proposa l’américain.  

- Non. Je préfère éviter. La dernière fois, ça ne m’a pas réussi., pipa Ryo, amer.  

- Je me doute. Dis Ryo…, commença Mick avant de s’arrêter, gêné.  

- Crache le morceau, Mick., l’incita-t-il.  

- Tu ne t’es jamais demandé si tu étais vraiment le père du bébé ?, l’interrogea-t-il.  

 

Le pompier laissa échapper un petit ricanement narquois et resservit son ami avant de remplir son verre.  

 

- Pourquoi crois-tu que je fasse attendre Reika ? Si j’étais sûr qu’il était de moi, je l’aurais déjà épousée pour épaissir mon dossier… enfin depuis que je me suis laissé persuader que c’était le mieux à faire., admit-il.  

- Tu me rassures. Ca veut dire que s’il n’est pas de toi…  

- Je la quitte illico presto. Il faut juste que j’arrive à faire faire le test de paternité et ça, ce n’est pas gagné., fit-il sombrement.  

- Pourquoi accepter ce mariage si tu ne le veux pas ?, lui demanda son ami.  

- Kaori… Je sais que si j’abandonne mon enfant, elle ne me le pardonnera jamais. On pourrait se marier, fonder notre famille mais notre relation serait toujours bancale., expliqua Ryo.  

- Mais en quoi ça la concerne ? Ce ne sont pas ses affaires. Elle devrait penser à elle, non ?, s’étonna l’américain.  

 

Ryo fit tourner le liquide dans son verre en l’observant. Il aurait certainement pensé comme Mick… avant de la connaître.  

 

- Elle a été adoptée et ne la sut que cette année. Elle ne connaît pas ses origines et, même si elle n’en parle à personne, elle en souffre. On en a assez parlé pour que je le sache. Tu connais Kao. Elle refuse qu’un enfant souffre comme elle par ce qu’elle estime être sa faute. C’est ironique, non ? C’est moi qui ai déconné et c’est elle qui se sent coupable., plaisanta Ryo, sans joie.  

- Tu sais quoi ? Ca fait longtemps qu’on n’a plus déconné dans cet immeuble., pipa Mick, se laissant aller sur le dossier du canapé, les mains croisées derrière la tête.  

- De quoi tu parles ?, l’interrogea le japonais, curieux.  

- Tu sais très bien de quoi je parle…, fit-il avec un sourire de conspirateur en coin.  

 

Alors qu’elle dormait profondément après une soirée très agréable passée en compagnie de Toya, Kaori fut réveillée par un craquement suspect. Elle eut un peu de mal à sortir des limbes du sommeil mais un deuxième craquement acheva l’effet et elle se leva. Ce ne pouvait pas… Depuis tout ce temps…  

 

- Ma Kaori d’amour !, hurla Mick, qui volait en caleçon blanc, un mouchoir sur la tête, vers elle.  

- Mais qu’est-ce que… Ca va pas la tête ?, hurla-t-elle, dégainant une massue « pervers le retour » qu’elle abattit sur le crâne de son ami.  

 

Mick fut écrabouillé au sol et laissa échapper un petit soupir béat… Un deuxième boum précédé d’un hurlement féminin résonna dans l’appartement des filles et Kaori sortit en courant de sa chambre, se dirigeant vers celle de Kazue. Elle trouva Ryo encastré sous une massue «  il est où l’autre ? » au pied d’une doctoresse très très en colère.  

 

- C’est quoi ce cinéma ?, hurla Kazue.  

- C’est à dire que…, bafouilla Ryo.  

- Et Mick qui n’est pas là…, se lamenta-t-elle.  

- A vrai dire, il est dans ma chambre…, pipa Kaori.  

- Mick Angel, tu vas m’entendre ! Non seulement tu m’as posé un lapin mais en plus tu fais une visite nocturne à Kaori ?, fit la doctoresse en s’éloignant.  

- Une visite nocturne à Kazue, Ryo ? Tu chasses sur les terres de Mick maintenant ?, lui demanda-t-elle, tentant de cacher qu’elle était vexée.  

- Aucune tentation d’aller au bout des choses., grimaça-t-il, se relevant, ne se souvenant plus que ça faisait aussi mal.  

 

Il croisa son regard et ils restèrent fixés l’un sur l’autre un moment.  

 

- Tu as passé une bonne soirée ?, ne put-il s’empêcher de demander.  

- Oui. Nous avons discuté., répondit-elle.  

- Discuté ? C’est… c’est bien., pipa-t-il, soulagé.  

- Tu as cru que j’allais coucher avec lui ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Ryo ne sut quoi répondre et fut sauvé par Kazue qui revenait traînant Mick hurlant de douleur par l’oreille.  

 

- Une visite nocturne à Kaori alors que je t’ai attendu… tu te fous de moi., pesta Kazue.  

- Mais je te jure que je suis venu au point de rendez-vous à dix-sept heures. J’ai attendu une heure puis je suis rentré. Je me suis dit que tu avais été retenue aux urgences., plaida-t-il.  

- J’avais dit sept heures, Mick. Sept heures, pas dix-sept heures., le rabroua-t-elle.  

- J’ai mal compris. Je suis désolé, darling. Pardonne-moi.  

- Une visite nocturne, Mick…, reprit-elle, un peu moins furieuse.  

- Ben, c’était juste une occasion de rire un peu… comme avant quoi…, expliqua-t-il.  

 

Tous les quatre se regardèrent et finirent par se sourire puis rire.  

 

- C’est quoi ce foutoir ?, tonna soudain Falcon.  

- Qu’est-ce qu’ils fichent ici les deux guignols ?, ajouta-t-il, leur adressant un regard sévère.  

- Oh rien, juste une visite nocturne., pipa Kaori, malicieuse.  

 

Les deux amis déglutirent et s’enfuirent à toutes jambes sous le regard hilare des deux jeunes femmes et du géant.  

 

- Bon, j’ai comme le sentiment que la scène va se reproduire. On va réenclencher les pièges demain matin., fit Kaori, résignée.  

- Moi qui étais si contente de pouvoir dormir correctement depuis qu’ils avaient arrêté…, geignit Kazue.  

- Au lit, les filles., leur ordonna Falcon, croisant les bras, mécontent.  

 

Si les deux guignols recommençaient leur cirque, saurait-il vraiment déménager et les laisser se débrouiller seules ? Il claqua la langue de mécontentement puis rejoignit Miki endormie.  

 

Allongée dans son lit, Kaori fixait le plafond. Aucune tentation d’aller jusqu’au bout avec Kazue, lui avait dit Ryo. Est-ce qu’avec elle, il aurait été tenté ? Elle secoua la tête pour chasser ses pensées qui mettaient son corps en éveil. Même si Toya s’était montré charmant et charmeur, il n’avait pas réussi à éclipser son ex-fiancé. Ryo avait fait battre son cœur dès le premier jour à cent à l’heure. Sans même se connaître, elle avait ressenti ce lien qui s’était renforcé au fil des semaines. Toya était drôle, intelligent, spirituel. Il avait une certaine classe et un charisme dont il était conscient et savait user à bon escient sans être condescendant.  

 

Elle se sentit mal à l’aise à l’idée que Ryo pense qu’elle ait couché avec lui dès le premier soir. Elle n’était pas de ce genre-là même si le conservateur était bel homme. Il ne le lui avait même pas suggéré mais peut-être que le fait qu’elle rougisse à chaque compliment qu’il lui faisait l’en avait dissuadé. Peut-être même qu’il ne la rappellerait pas et elle ne sut dire si ça la soulageait ou la décevait. Elle était partagée entre le fait d’avoir passé une agréable soirée et le sentiment de culpabilité lié au fait d’avoir la sensation de tromper son fiancé. Elle se morigéna. Qui pouvait-elle tromper ? Elle était célibataire après tout. Ryo et elle étaient amis, seulement amis.  

 

Elle se renfonça dans son oreiller, les sourcils froncés. Le problème était là. Ils étaient amis, le clamaient haut et fort mais tous les deux savaient qu’ils partageaient des sentiments plus forts qui auraient peut-être pu se concrétiser sans la grossesse de Reika. Dans sa tête, dans son cœur, ils ne formaient qu’un d’où le dilemme de devoir avancer avec ce poids-là sur la conscience. Devait-elle se donner du temps pour y voir plus clair ou donner sa chance à Toya pour lui montrer qu’elle était capable de s’ouvrir à quelqu’un d’autre ? Elle poussa un profond soupir et, de frustration, tapa du poing sur le matelas.  

 

- C’était sympa, non ?, fit Mick, hilare, avachi dans le canapé du salon.  

- Oui, ça rappelle de bons souvenirs., admit Ryo, pensif.  

- On remet ça demain soir ?, lui proposa son ami pour le tirer de son air maussade.  

- On verra., murmura le pompier.  

- J’ai compris… Tu te fais trop vieux pour ce genre d’exercice., le piqua l’américain.  

 

L’effet ne se fit pas attendre. Ryo se tourna brusquement vers lui, l’air furieux.  

 

- Répète un peu.  

- Tu te fais trop vieux pour ce genre d’exercice… et il va falloir songer au sonotone aussi apparemment.  

- Je ne suis pas vieux. Je n’ai que vingt-trois ans., répondit le japonais.  

- Vingt-trois ou bientôt vingt-six ? Ouh tu es sur la pente descendante vers la trentaine, l’ami. Ca fait quoi ? Tu sens les neurones que tu perds ? Fais voir un peu., fit Mick en se levant et se mettant derrière Ryo.  

- Ah mais oui, on dirait un début de calvitie. Oh my god, tu as un cheveu gris., s’écria-t-il, horrifié.  

 

Ryo bondit de son siège, éjectant au passage son ami, et se précipita vers le miroir.  

 

- Où ça ? Où ça ?, commença-t-il à chercher, paniqué.  

- Ah ah ah ah, tu verrais ta tête !, se marra l’américain.  

- Nul part, Ryo. Tu as encore ta chevelure dense et noir de geai malgré cette garce de Reika., le rassura son ami.  

- T’es vraiment con quand tu t’y mets…, maugréa Ryo.  

- T’es trop sérieux, Ryo. Je sais qu’elle te manque et que tu t’en veux à mort mais arrête parce qu’elle en souffre aussi de te voir comme ça., lui affirma Mick.  

- Retrouve ta légèreté. Redeviens celui qu’elle a connu, le côté dragueur en moins. Avec un peu de chance, le bébé ne sera pas de toi et tu pourras courir vers elle de nouveau, te mettre à plat ventre, ramper devant elle et, si elle te reprend, cours à la mairie te marier avec elle avant de faire une autre connerie. Tu te serais épargné ce stress-là avant, beaucoup de choses auraient été différentes., ajouta-t-il.  

- De quoi tu parles ?, s’étonna Ryo.  

- Dis-moi droit dans les yeux que tu n’avais pas peur qu’elle se rétracte et te largue devant l’autel., lui demanda Mick.  

 

Les deux hommes s’observèrent un moment très sérieusement puis Ryo détourna les yeux.  

 

- C’est vrai., admit-il avec réticence.  

- Elle est trop bien pour moi, Mick., soupira Ryo.  

- Foutaises ! Elle avait découvert en toi celui qui existe vraiment, pas celui que tu prétends être pour qu’on ne t’approche pas de trop. Tu as ouvert ton cœur pour la première fois de ta vie, chose que tu n’avais même pas osé faire avec ta famille. Tu as paniqué, tu as eu peur de souffrir et tu as préféré te réfugier derrière ton masque que de prendre un risque supplémentaire. Au final, vous êtes mal tous les deux. Tu es un mec bien, Ryo. Sous tes airs bravaches, tu es un mec droit et honnête qui donnerait sa chemise pour un autre., lui affirma Mick, véhément.  

- Putain, t’es amoureux de moi ou quoi ?, lâcha le japonais, mal à l’aise.  

- C’est ça, détourne la conversation. Elle est trop bien pour moi, Ryo, mais elle est la femme qu’il te faut et tu le sais. Elle t’a pardonné, elle t’a refait une place dans sa vie à sa manière alors cesse de t’apitoyer sur ton sort. Redeviens celui qu’elle a connu., acheva l’américain, sérieux.  

 

Ryo observa son ami un long moment, méditant ses paroles. C’étaient l’une des conversations les plus sérieuses qu’ils avaient eues depuis qu’ils se connaissaient et il devait admettre que sous ses airs je-m’en-foutistes, Mick avait vu juste. Il ne savait que penser de tout cela et passa une main dans ses cheveux, nerveux.  

 

- Ou alors c’est que t’es vraiment devenu vieux…, lâcha son ami avec un sourire arrogant.  

- Je ne suis pas vieux !, s’insurgea le japonais.  

- Alors cap ou pas cap ?, continua l’américain.  

- Cap. Mais Mick, je n’ai pas l’intention de coucher avec Kazue., lui apprit Ryo.  

- T’inquiète. Même si j’avoue que je ne serais pas contre, je ne coucherai pas avec la femme de mon meilleur ami et puis… j’ai Kazue maintenant., admit Mick.  

- Alors c’est sérieux ?, s’étonna le pompier.  

- Oui, je pense.  

 

Tous deux se sourirent conscients des changements qui avaient eu lieu dans leur vie en une année.  

 

- Alors pourquoi ne pas rendre de visite nocturne à Kazue ?, lui demanda Ryo.  

- Parce qu’elle ne m’écrabouillera pas sous une massue quand je chercherai à lui enlever sa culotte et que j’oublierai de revenir avec mon trésor…, fit Mick, le regard pétillant.  

- Profitons du temps qu’il nous reste avant de finir comme le géant chauve., plaisanta-t-il.  

- Demain soir alors ?, accepta le pompier.  

- Oui. Après Kazue sera de garde de nuit pendant quatre jours., lui apprit l’américain.  

- Donc quand Kazue est de nuit, pas de visite., conclut Ryo.  

- A moins qu’on ne s’attaque tous deux à Kaori ?, suggéra son ami.  

- Une partie à trois, ça pourrait être sympa, non ? Vous n’avez jamais été tentés ?, lui demanda-t-il.  

 

Il finit écrabouillé sous une massue un million de tonnes et se releva regardant son ami avec désillusion.  

 

- Si toi aussi tu t’y mets, on est mal barrés., geignit Mick.  

- Désolé, c’est parti tout seul., s’excusa Ryo.  

- Evite de croiser son rencard alors. Le pauvre, il ne s’en remettra peut-être pas., pipa l’américain.  

- Je vais me coucher., maugréa Ryo.  

- Il va falloir t’y faire, mon pote, sauf à avoir l’audace de lui demander de t’attendre., lui dit son ami.  

- Je lui ai dit de faire sa vie même si je m’empresserai de revenir vers elle dès que possible. Alors oui, il va falloir que j’accepte… mais ça ne me plaira pas., répondit le pompier, le visage sombre.  

- Ca ne te plaît déjà pas alors qu’elle n’a fait que dîner., constata Mick.  

- Comment peux-tu en être si sûr ?, l’interrogea Ryo.  

 

Mick le regarda avec un sourire en coin. Il était jaloux comme un pou. Qui eut cru cela de Ryo, coureur de jupons invétéré ?  

 

- Elle est rentrée trop tôt pour avoir été ailleurs qu’au restaurant et elle n’est pas du genre à coucher au premier rendez-vous, non ?, répondit-il.  

- C’est vrai., admit le pompier.  

- Si tu veux que je joue les troubles-fêtes jusqu’à la naissance du bébé, dis-le moi. Ca te laissera du temps pour gérer la question paternité sans te prendre la tête sur le fait qu’un autre touche ta femme., proposa Mick, très sérieusement.  

 

C’était tentant, ô combien tentant de s’assurer être son seul amant, le seul homme dans son cœur. S’il laissait sa jalousie parler, il accepterait sur le champ mais il n’avait pas le droit. Kaori avait le droit de vivre et d’aimer en toute liberté. Elle pouvait disposer de son corps comme elle l’entendait. Elle n’avait aucune obligation envers lui et, même si ça lui faisait mal d’imaginer les mains d’un autre sur elle, il ne cesserait pas de l’aimer pour autant parce qu’il avait fait pire et qu’il ne serait nullement question de vengeance de sa part. Ils n’étaient plus ensemble après tout.  

 

- Non, laisse-la vivre sa vie. Merci Mick., objecta Ryo.  

- Ok. Donc demain soir, on vise quoi ?, demanda-t-il.  

 

Les deux hommes entrèrent en conciliabule et décidèrent des trophées à récupérer dans la chambre de leur proie respective.  

 

A compter de ce soir-là, les nuits où Kazue n’était pas de garde, les visites nocturnes recommencèrent à agiter les nuits de l’immeuble au grand dam de Falcon et Miki, victimes collatérales de toute cette agitation. Régulièrement, on croisa des fusées humaines qui se télescopaient en plein milieu du couloir. Finalement, le couple ne déménagea pas au début de la nouvelle année, officiellement parce que Falcon ne voulait pas laisser les deux jeunes femmes seules face aux deux pervers. Officieusement, c’était difficile de s’imaginer vivre loin de leur nouvelle famille où la joie et la légèreté étaient revenues.  

 

Donc les deux amis multiplièrent les visites mais les filles n’étaient pas en reste et multipliaient les nouveaux pièges. En plus du simple plaisir de ramener le trophée de la nuit, s’ajouta le défi d’atteindre leurs chambres sans être trop amochés. Le tout finissait souvent par une fuite des deux énergumènes sous une pluie de massues, parfois, quand la chasse était fructueuse, par une course-poursuite des filles pour récupérer leurs biens et, à ce jeu-là, Kaori rentrait souvent seule à l’appartement.  

 

Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent tous au Cat’s discutant joyeusement et légèrement pour l’anniversaire de Miki le vingt janvier suivant.  

 

- Je n’aurais jamais imaginé me retrouver ici il y a un an., fit Ryo à Kaori.  

- Moi non plus. J’étais plutôt désemparée à cette époque-là., avoua-t-elle.  

- Moi, j’ai ouvert la porte à un mec. Tu te rends compte ?, fit-il faussement horrifié.  

 

Ses yeux pétillèrent en se souvenant de cette époque, de Kaoru et de leur cohabitation et des rapports qui en découlaient. Elle se mit à rire au souvenir des subterfuges qu’elle avait dû mettre en place.  

 

- Tu m’as fait douter de moi. J’ai cru un moment être attiré par les mecs., admit-il, un sourire aux lèvres.  

- Avec le nombre de filles qui passaient dans ton lit ?, douta-t-elle.  

- Quelque chose que je préférerais oublier., fit-il, ayant l’élégance de paraître gêné.  

- Ce n’est pas glorieux mais c’était le toi d’avant., lui dit-elle, posant une main sur son bras.  

- Kaori, tu peux venir, s’il te plaît ?, lui demanda Toya, invité pour l’occasion.  

- J’arrive., lui affirma-t-elle.  

- Ca se passe bien avec lui ?, l’interrogea Ryo, soucieux.  

 

Elle lui adressa un bref regard, ne sachant quoi lui dire.  

 

- Oui, ça va. Il est gentil et prévenant., répondit-elle.  

- Tant mieux. Ca me fait plaisir de te revoir sourire de bon cœur., lui avoua-t-il, un pincement au cœur que ce ne fut pas de son fait.  

- Merci, Ryo. Je te laisse., lui dit-elle.  

 

Elle le quitta, regrettant de ne pas lui avoir dit que c’était lui et ses pitreries qui lui avaient redonné le moral et permis d’oublier un peu le passé.  

 

- Ah enfin. Je commençais à me vexer que tu passes plus de temps avec ton ex qu’avec moi. Ce n’est pas très convenable, ma petite., lui dit Toya affectueusement.  

- Ne m’appelle pas ainsi. Tu sais que je n’aime pas cela., le rabroua-t-elle gentiment.  

- Pardon, Kaori. J’ai juste envie de te protéger., lui avoua-t-il, déposant un baiser sur ses lèvres.  

 

Elle coupa court en sentant qu’il voulait approfondir la chose, un peu gênée de s’exposer ainsi devant tout le monde. Elle jeta un regard en coin vers Ryo, soulagée de s’apercevoir qu’il ne la regardait pas. Ce qu’elle ne savait pas, c’était qu’il venait juste de détourner pudiquement le regard pour ne pas avoir à supporter cette vision cauchemardesque pour lui.  

 

- Alors Kaori, ça fait combien de temps vous deux ?, demanda Miki, curieuse.  

- Un mois à peu près., répondit la jeune femme.  

- Ca fait un peu tôt pour avoir des plans d’avenir…, résuma la barmaid.  

- Vous trouvez ? J’ai déjà une idée de ce que sera notre avenir si j’arrive à persuader cette jeune demoiselle de devenir ma petite femme adorée., fit Toya, portant la main de Kaori à ses lèvres.  

- Il est un peu tôt pour cela, Toya. Je n’ai pas encore fini mon apprentissage ni trouvé un poste qui me plairait., objecta Kaori qui ne voulait pas plonger dans cette aventure si vite.  

 

Elle n’était pas encore prête. Elle ne savait même pas si elle était vraiment amoureuse de lui. Elle l’aimait beaucoup mais suffisamment pour envisager de lier leurs vies, elle n’en était pas sûre… Et puis elle ne voulait pas commettre une deuxième fois l’erreur de se précipiter.  

 

- Ca n’est pas un souci pour moi. Je peux subvenir à nos besoins et, pour le travail, je pourrais te trouver un poste au musée., la contra-t-il, un regard chaud posé sur elle.  

- On… On en rediscutera., murmura Kaori.  

 

Ryo regarda son amie se décomposer au fil de la conversation même si elle le cachait bien. Il avança vers elle et lui tendit la main.  

 

- Je peux t’inviter à danser ?, lui demanda-t-il.  

- Avec plaisir., répondit-elle.  

- Non, Kaori. Viens danser avec moi., lui opposa son cavalier.  

- J’ai dit oui à Ryo., objecta-t-elle.  

- Oui, elle a dit oui à Ryo., renchérit ce dernier d’un ton mordant.  

 

Il n’était pas né celui qui se mettrait entre eux.  

 

- C’est mon amie.  

- C’est ma petite amie.  

- Je lui ai demandé en premier.  

- Mais je suis plus légitime.  

- Vraiment ? Et pourquoi donc ?  

- Parce que je vais l’épouser.  

- Nous avons été fiancés avant !  

- Elle sera ma femme.  

 

Soudain, ils entendirent la porte claquer violemment et virent Kaori partir, furieuse. Que leur prenait-il à ces deux idiots pour se disputer ainsi comme si elle était leur possession ? Elle aurait peut-être fait mieux de les assommer tous les deux. Ca lui aurait certainement fait du bien. En attendant, elle rentra et se dirigea vers son atelier. Trop énervée pour dormir, elle préféra se détendre en travaillant un peu sur sa dernière création. Elle se changea rapidement pour ne pas abîmer sa robe puis se mit au travail. Progressivement, elle oublia tout ce qui l’entourait, tout ce qui s’était passé et s’absorba sur son œuvre. Elle n’entendit même pas la porte s’entrebâiller quelques temps plus tard, Ryo jetant un coup d’oeil sur elle avant de la refermer.  

 

- Je suis juste un imbécile, Sugar. 

 


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