Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 48 chapters

Published: 01-05-20

Last update: 17-06-20

 

Comments: 35 reviews

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HumourRomance

 

Summary: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Chapter 32 :: Chapitre 32

Published: 01-06-20 - Last update: 01-06-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 32  

 

De bon matin, Kaori se réveilla et s’étira dans son lit. Elle y resta encore quelques instants, peu désireuse de quitter la chaleur confortable de sa couette alors qu’elle savait qu’à l’extérieur les températures avoisinaient le 0. Puis, se rappelant tout ce qu’elle avait à faire, elle prit son courage à deux mains et sortit de son lit, frissonnant quand elle posa le pied par terre. Elle se dépêcha d’attraper ses affaires puis se précipita sous la douche alors que Miki sortait visiblement encore ensommeillée de sa chambre. Elle sentit son cœur se serrer à l’idée que bientôt son amie ne vivrait plus avec elle mais au café avec Falcon. Ils leur avaient annoncé la nouvelle trois jours plus tôt. Les travaux devaient normalement se terminer entre Noël et Nouvel-An et ils emménageraient juste après. Tout comme elle cette année, leurs vies prendraient un nouveau tournant avec la nouvelle année.  

 

Sortant de la douche, elle se sécha et s’habilla rapidement, tentant sans grand succès de dompter ses mèches rebelles avant d’abdiquer. Elle sortit de là et se rendit en cuisine après avoir fait un détour par sa chambre pour y ranger ses affaires.  

 

- J’ai fait le café…, bâilla Miki.  

- En dix minutes, quel exploit !, la taquina Kaori.  

- N’ouvre pas un café., ajouta-t-elle.  

- Oh la ferme… Je manque de sommeil., maugréa Miki.  

- Il faut dire que « nounours d’amour », le « tigre de mes nuits » et « l’éléphant » ne t’ont pas beaucoup laissé de répit cette nuit., se mit à rire son amie, faisant rougir la barmaid qui savait que c’étaient les mots qu’elle avait employés pendant la nuit.  

- Je ne te savais pas zoophile d’ailleurs., ne put s’empêcher de piper la rouquine.  

- Ca c’est digne de Ryo, pas de toi, Kaori., répliqua-t-elle avant de s’en rendre compte.  

 

Kaori se força à faire comme si de rien n’était et mit deux tartines dans le grille-pain, gardant le sourire. C’était dur mais c’était la ligne de conduite qu’elle s’était imposée depuis dix jours, depuis qu’elle lui avait dit adieu et avait accepté leur amitié.  

 

- Kaori, je suis désolée., murmura Miki.  

- De quoi ?, fit-elle innocemment.  

- D’avoir parlé de… de lui., répondit son amie.  

- Tout va bien, Miki. Tu peux parler de Ryo librement. Nous avons laissé le passé derrière nous. Tout va bien., la rassura Kaori.  

 

Elles s’assirent et déjeunèrent en discutant tranquillement puis la rouquine alla se préparer pour partir.  

 

- Tu pars déjà ?, s’étonna Miki.  

- Oui. Je vais aller faire des courses et les ramener chez mon père. Hide rentre cette nuit et je doute que mon père avec sa jambe cassée et ses côtés fêlées y ait été. Comme je risque de finir tard ce soir, j’y vais avant d’aller au travail., lui expliqua-t-elle, enfilant son bonnet.  

- Tu rentres tard ?  

- Je pense. Avec Maître Yamamoto, nous terminons la restauration d’une œuvre aujourd’hui au musée et devons valider le travail avec le conservateur.  

- Et il est bel homme ce conservateur ?, s’interrogea la barmaid, curieuse.  

- Tu en connais toi ? Moi je ne l’ai jamais vu mais à tous les coups, c’est un vieux barbon bedonnant avec des cheveux gris. Argh et puis pourquoi je te réponds d’abord ?, s’énerva la jeune femme.  

 

Kaori attrapa son sac et sortit de l’appartement. Elle fila à travers les rues et s’arrêta à la supérette non loin de chez son père, en sortant avec deux gros sacs pleins de provisions. Lorsqu’elle pénétra chez lui après avoir frappé, elle fut étonné de ne pas le trouver levé parce que même avec sa jambe plâtrée, il refusait de rester sagement dans son lit la journée et faisait l’effort malgré les douleurs costales d’aller jusqu’au fauteuil. Elle posa les sacs dans la cuisine et rangea les courses, s’étonnant de trouver le frigo si plein.  

 

- Papa, c’est Kaori ! Tu es là ?, cria-t-elle à travers l’appartement.  

 

Entendant des bruits de chute d’objets provenir de sa chambre, elle s’inquiéta, pensant qu’il était tombé et qu’il avait peut-être passé la nuit au sol par ce froid. La culpabilité refit surface. Elle aurait dû venir emménager chez lui après sa sortie quatre jours plus tôt. Elle entra en trombe dans la chambre.  

 

- Papa, ne t’inquiète pas, je suis là., fit-elle, les derniers mots mourant sur ses lèvres.  

 

Son père n’était pas seul. Elle sentit le rouge lui monter aux joues, d’autant plus lorsqu’elle s’aperçut qu’il tenait les fesses dénudées de sa compagne qui le chevauchait. S’en apercevant, Mitsuhide les lâcha et remonta le drap sur le corps nu qui s’avachit sur lui et qu’il entoura de ses bras de manière protectrice.  

 

- Euh… Bonjour, ma chérie. Je pense que je vais rester allongé., dit-il, quelque peu gêné.  

- Oui… Oui oui. Désolée, je ne voulais pas déranger., s’excusa-t-elle, faisant un pas en arrière.  

 

L’image de ce dos, des cheveux noirs de sa propriétaire ne quittait pas Kaori. Elle buta sur un objet et se rattrapa de justesse. Lorsqu’elle baissa les yeux au sol, elle vit un sac à main ouvert et dedans un portefeuille ouvert lui aussi, dévoilant la photo de sa propriétaire : Isabel… Elle releva les yeux sur le couple, ne sachant trop quoi penser.  

 

- Isabel et toi…, murmura-t-elle, la voix tremblante.  

- Kaori., l’appela son père, inquiet.  

 

Elle leva la main. Elle ne voulait pas dire quelque chose de malencontreux sur le coup de la surprise. Elle avait besoin d’un peu de temps pour encaisser et répondre à certaines questions, la première étant, est-ce qu’il savait ? Est-ce que Ryo était au courant et ne lui en avait pas parlé ? Si oui, pourquoi ? Si non, quoi faire ? Lui dire ou ne pas lui dire ? Elle ne se rendit même pas compte qu’elle était ressortie de l’appartement et le froid la rappela à l’ordre. Elle se mit à rire devant la porte. Elle riait mais en même temps elle avait envie de pleurer ou de hurler, elle ne savait pas trop. Est-elle triste ou tout simplement jalouse ?  

 

- Kaori… tiens ton manteau et ton sac., lui tendit Isabel, gênée.  

 

La jeune femme regarda ses affaires et les prit machinalement.  

 

- Merci., balbutia-t-elle.  

- Je… tu sembles un peu perdue mais appelle-moi ou appelle ton père quand tu voudras en parler. On n’a pas cherché ce qui est arrivé., s’excusa-t-elle.  

 

Incapable de trouver une réponse adéquate, Kaori acquiesça avant d’enfiler son manteau et de partir pour l’atelier. Avisant la date sur le calendrier, elle se demanda ce qui pouvait encore lui arriver en vingt jours. Ca ne pouvait être que l’année noire, non ? La pire année de sa vie et il lui fallait juste tenir vingt jours avant que ce soit fini. Après, on effaçait le tableau et on recommençait.  

 

- Kaori, pourrais-tu te concentrer, s’il te plaît ?, la reprit son maître d’apprentissage.  

- Oui, maître. Je suis désolée., bredouilla-t-elle.  

- Tu as de la fièvre ? Tu ne te sens pas bien ? Tu es toute rouge.  

- Non, non, ça va.  

 

Elle ne pouvait s’empêcher de revoir les images de son père et Isabel dansant devant ses yeux. Ces mêmes images lui offraient un spectacle qu’elle n’avait pourtant pas vu, son inclus. Elle savait pourtant que les paroles provenaient de la séance nocturne de Miki et Falcon mais elle n’arrivait pas à les démarquer de la scène matinale. Son père couchait avec Isabel. Son père avait une vie sexuelle et elle crut un moment en vomir. Ce père si parfait, exempt de toute faute, au-delà de tout besoin humain, ce père absent si longtemps idéalisé ne pouvait pas avoir de relation sexuelle. Pourtant elle savait qu’Hideyuki était bien le fils naturel de son père donc il y avait forcément eu acte sexuel pour l’amener en ce bas-monde mais non, elle n’arrivait pas à associer les termes « son père » et « vie sexuelle ». D’ailleurs n’était-il pas trop vieux pour cela ?  

 

S’apercevant des sentiers tortueux que son esprit avait pris, elle se gifla… littéralement sous les yeux effarés de Maître Yamamoto.  

 

- Aïe !, lâcha-t-elle, faisant s’envoler un corbeau perché sur son épaule.  

 

Bon sang, même sur elle, elle n’y allait pas de main morte.  

 

- Euh… Kaori, ça te ferait peut-être du bien de sortir un peu pendant la pause déjeuner. Prendre l’air, te remettre les idées au clair, enfin tout ce qui sera nécessaire pour que tu sois apte pour la visite de cette après-midi., lui suggéra le vieil homme, inquiet pour la santé mentale de son élève.  

 

Elle acquiesça et suivit son conseil. Midi arrivant, elle prit son manteau et son bonnet et sortit. Elle déambula au hasard des rues, perdue dans ses pensées, et termina sa course dans un corps masculin. Levant les yeux, elle croisa le regard gris onyx qu’elle connaissait tant et tourna la tête pour s’apercevoir qu’elle était devant la caserne.  

 

- Tu t’es perdue ?, plaisanta Ryo.  

- Dans mes pensées, oui., répondit-elle après un léger temps d’arrêt.  

- Qui agite ce cerveau tortueux ?, lui demanda-t-il.  

- Mon père., lâcha-t-elle, l’observant de son regard noisette en quête du moindre signe.  

- Il a rencontré quelqu’un., lui apprit-elle sans le voir réagir.  

- Vraiment ? C’est… c’est bien., répondit-il, voyant son trouble.  

- Oui, enfin je crois., balbutia-t-elle.  

 

Ils s’observèrent un instant puis Ryo lui fit signe de la suivre à l’intérieur. Il l’emmena dans une salle à l’écart et la laissa deux minutes avant de revenir avec deux tasses de café.  

 

- Il te l’a présentée alors ? C’est du sérieux ?, s’enquit-il.  

- Je suis tombée sur eux par hasard… ce matin au lit., lui apprit-elle, un léger fard teintant ses joues.  

- Ca c’est ce que j’appelle une vengeance du destin., plaisanta-t-il, se souvenant de leur première rencontre avec Mitsuhide dans la même situation.  

- Tu peux le dire… Tu as des nouvelles de ta mère au fait ?, lui demanda-t-elle innocemment.  

 

Ryo baissa les yeux sur sa tasse et poussa un long soupir.  

 

- Non. Je ne l’ai pas appelée depuis… depuis ce jour-là., murmura-t-il.  

- Ryo Saeba ! C’est inadmissible. Elle doit se faire un sang d’encre pour toi. En plus c’est bientôt Noël alors tu as intérêt à corriger le tir dès ce soir !, lui dit-elle, réellement fâchée.  

 

Sans le vouloir, elle avait aussi sa réponse. Il ne savait pas puisqu’il ne lui avait pas parlé mais alors…  

 

- Elle ne sait pas pour Reika et le bébé alors ?, murmura Kaori.  

- Non, je n’ai pas encore trouvé le courage de lui dire., admit-il.  

- Tu dois le faire, Ryo. Si tu ne veux pas être tout seul, je peux venir avec toi mais tu dois le faire. Elle ne doit pas l’apprendre par quelqu’un d’autre.  

- Je sais mais je… Elle habite loin, je me suis dit que j’avais le temps. Ca a déjà été difficile de te le dire et de te blesser… Comment peux-tu seulement me proposer ton aide pour le faire, Kaori ?, s’étonna-t-il.  

- On est amis, non ? C’est aussi à cela que ça sert., répondit-elle le plus naturellement du monde.  

- Non, Kaori, non, je ne te demanderai pas de venir avec moi. Tu dois te protéger avant tout et affronter ma mère… non, je ne veux pas t’exposer à cela. Tu… tu es trop gentille avec moi., lui dit-il, énormément touché.  

 

Kaori lui fut reconnaissante de sa sollicitude et lui offrit un sourire chaleureux. Soudain, le regard de Ryo se fit pétillant.  

 

- Alors, ça fait quoi de savoir que papa a des relations sexuelles ?, se moqua-t-il.  

 

Elle lui lança un regard d’avertissement, tentée de lui retourner la question par rapport à sa mère, mais ce n’était pas à elle de lui apprendre la nouvelle.  

 

- Il vit sa vie. Je dois l’accepter. On le doit tous, non, accepter que chacun avance ?, murmura-t-elle.  

- Parfois, c’est plus difficile., répondit Ryo, posant un regard sombre sur elle.  

- Où est-il ?, entendirent-il hurler, les distrayant de ce qu’ils avaient en tête.  

 

Ils se regardèrent et soupirèrent : Reika venait d’arriver.  

 

- Reste là le temps que je l’éloigne., lui enjoignit-il.  

- Je n’ai pas peur d’elle., se monta-t-elle.  

- Je sais mais si on peut éviter une esclandre, ça m’arrangerait.  

- D’accord., concéda-t-elle.  

 

Elle le regarda sortir de la pièce avec un pincement au cœur. Même si elle avait dû lutter pour garder la face tout le temps, cette discussion lui avait fait du bien. Elle vit Reika et son ventre légèrement arrondi passer en trombe devant elle.  

 

- Ryo ! Tu m’avais promis, sale mufle !, hurla-t-elle, le rattrapant.  

- Promis quoi, Reika ?, répondit-il patiemment, les bras croisés, nonchalamment appuyé contre le mur.  

- De m’accompagner au cours de préparation à l’accouchement., répliqua-t-elle, énervée.  

 

Le jeune homme afficha un petit sourire en coin en voyant Kaori sortir discrètement de la pièce et s’éclipser avec un petit signe de la main mimant un coup de massue. Il en oublia presque la femme enceinte devant lui.  

 

- Je ne t’ai rien promis. Je t’ai dit que je ferais ce que je pourrais et je n’ai pas pu., se défendit-il.  

- Fais mieux la prochaine fois !, s’offusqua-t-elle.  

- Ben oui, je vais gentiment demander à la grippe de s’arrêter aux portes de la caserne et aux incendies de ne pas éclater dans notre secteur. Je devrais peut-être appeler papa Nogami pour qu’il fasse fermer les autoroutes ? On éviterait ainsi les carambolages à des heures indues pour Mademoiselle Reika., railla-t-il.  

- Arrête de te foutre de moi, Ryo., cria-t-elle à nouveau, les larmes perlant à ses yeux.  

- Je te l’ai déjà dit. Tes cours d’autonomie ne m’intéressent pas et sont totalement inutiles., lui redit-il.  

- Haptonomie, Ryo, des cours d’haptonomie pour apprendre à communiquer avec le bébé., le reprit-elle, frustrée.  

- Ecoute, le jour où j’aurais besoin d’apprendre comment caresser une femme n’est pas arrivé et encore moins celui où tu me verras parler à ton ventre. En ce qui concerne ta technique du chant, je fais sous ma douche tous les matins et, non, tu n’es pas invitée. Mais essaye c’est très libérateur et surtout beaucoup moins coûteux que tous tes charlatans ! Maintenant excuse-moi, je bosse pour gagner ma vie., dit-il en la contournant.  

 

Reika le regarda partir un moment stupéfaite puis se tourna vers lui.  

 

- Je veux que tu viennes avec moi aux cours d’haptonomie !, hurla-t-elle capricieusement en sautant sur place.  

- Non, non et non !, fit Ryo en l’imitant.  

- Je vais le dire à mon père !, cria-t-elle, vexée.  

- Qu’il me colle des heures de garde en plus, ça me fera des vacances !, ironisa le pompier en s’en allant.  

 

Au moment même où une bordée lyrique s’envola de la bouche de la jeune femme, la sirène des pompiers résonna dans le bâtiment et Ryo partit promptement en intervention sans un regard en arrière. Avec Kaori, il aurait eu le plus grand mal à partir. Avec elle, il aurait certainement accepté tous les cours de machin chose auxquels elle lui aurait demandé de participer, si seulement elle l’avait fait. Avec elle, il aurait été heureux d’être père… même si un jour il devait être surpris au lit par sa fille. Tant que c’était avec Kaori, ça irait, pensa-t-il avec un sourire.  

 

- A quoi tu penses, Ryo ?, l’interrogea Kenji.  

- Il faut que j’appelle ma mère ce soir.  

- Tu as peur de te faire tirer l’oreille ?, plaisanta Tomo.  

- Ma mère ne tire pas les oreilles… mais quand elle fait les gros yeux, tu n’as qu’un souhait : te tirer., admit Ryo.  

- Elle ne peut pas être si terrible que cela…, lâcha Kenji.  

- Et tout ça, c’est parce qu’elle t’aime et te veut du bien., ajouta-t-il.  

 

Affrontant sa mère le soir même, Ryo se raccrocha à ces paroles. Il avait eu la surprise de la trouver sur le palier alors qu’il rentrait du magasin, deux sacs de course en main. Après avoir salué Isabel très galamment, Mick s’était lâchement éclipsé, laissant mère et fils seuls pou l’explication qui viendrait sans aucun doute. Il avait lui-même très mal pris la nouvelle de la grossesse de Reika, en avait même douté un moment mais tout était vrai et c’était dur à encaisser, surtout par amitié pour Kaori.  

 

- Je suis agréablement étonnée, Ryo. Cet appartement est en ordre et propre. Je ne m’y attendais pas., remarqua sa mère.  

- Kaori a mis du cœur à faire de cet endroit un lieu de vie. Je lui dois bien de l’entretenir correctement malgré un colocataire indélicat., lança Ryo, Mick sortant au même moment.  

 

Ce dernier partit en courant.  

 

- Comment tu vas, mon chéri ? Vous avez discuté tous les deux ?, lui demanda-t-elle avec sollicitude.  

- Je vais bien, maman, aussi bien que possible après la connerie que j’ai faite. Et oui, on se parle avec Kaori. On a réussi à rester amis., lui apprit-il.  

- C’est bien. Peut-être qu’un jour…, lâcha-t-elle, pleine d’espoir.  

- Non, n’espère pas grand-chose de ce côté-là., soupira-t-il, passant une main nerveuse dans ses cheveux.  

- Pourquoi Ryo ?  

- Parce qu’il y a eu une complication. J’ai… J’ai mis enceinte la femme avec qui j’ai trompé Kaori., admit-il.  

 

Sa mère le regarda et s’assit sur le fauteuil derrière elle, livide.  

 

- Je… elle est… enceinte ? Je pensais t’avoir suffisamment enseigné les précautions à prendre, Ryo !, se fâcha-t-elle.  

- Je me suis protégé, maman !, se défendit-il, rougissant bien malgré lui.  

- Mais tu connais les statistiques, ce n’est jamais fiable à 100 %., lui rappela-t-il.  

- Tu vas l’épouser ?, s’enquit-elle.  

- Non… Enfin, je ne veux pas mais il faut que je pense au bébé., fit-il, s’asseyant à ses côtés.  

- Mais Kaori et toi, vous vous aimiez tellement…, lâcha-t-elle d’une petite voix.  

- Et c’est toujours le cas mais elle ne me pardonnera jamais si je ne fais pas ce qu’il faut pour rendre mon enfant heureux., l’informa-t-il.  

 

Il se leva, nerveux, et alla à la fenêtre. Il observa un moment avant de reprendre la parole.  

 

- J’ai consulté un avocat. Si je ne me marie pas avec Reika, la mère du bébé, je n’aurai pas de droit sur lui. Elle aura un droit de garde exclusif et je ne pourrai le voir que si elle m’y autorise., lui expliqua-t-il.  

- Mais la garde partagée…, pipa Isabel.  

- N’existe pas au Japon. C’est elle ou moi et dans la majorité des cas, c’est la mère. Et je sais que Reika ne me fera pas de cadeau en sachant cela puisqu’elle me veut., déclara Ryo.  

- Tu crois qu’elle t’a piégé ?, s’étonna-t-elle.  

- Je ne sais pas. C’est possible mais le mal est fait et, pour Kaori, les enfants sont sacrés. Ils passent avant tout. Je sais, ne le dis pas, j’ai vraiment merdé sur ce coup-là., admit-il en voyant son regard peiné.  

 

Il savait l’affection qu’avait développée sa mère pour son ex-fiancée, affection réciproque même si les dernières semaines avaient été tendues. Il attendit le sermon qui ne vint pas mais il sentit ses mains sur ses épaules.  

 

- Je vais prier, Ryo, prier pour que les choses s’arrangent pour vous deux., lui affirma-t-elle.  

- Si ton dieu peut quelque chose pour nous, j’en viendrai peut-être à être croyant., murmura-t-il.  

 

Ils restèrent un moment silencieux, contemplant la nuit tomber sur Tokyo. Soudain, ils virent tous deux Kaori revenir et Isabel se tourna vers son fils.  

 

- Je n’étais pas venue dans l’unique but de prendre de tes nouvelles, Ryo. J’ai quelque chose à te dire., lui avoua-t-elle, baissant les yeux nerveusement.  

 

Ryo observa sa mère et, bizarrement, la trouva rajeunie avec un éclat dans les yeux qu’il ne lui avait plus vu depuis longtemps.  

 

- Je t’écoute., l’incita-t-il, la conduisant vers le canapé.  

- Je… J’ai rencontré quelqu’un il y a quelques mois. Un homme gentil et très drôle. Ca a été un peu compliqué au départ mais il y a un peu plus de trois mois, on… on s’est mis ensemble., expliqua-t-elle.  

- On n’a pas cherché ce qui nous est arrivés, c’est juste arrivé., dit-elle.  

- Le hasard de l’amour., plaisanta-t-il.  

- Et qui est cet heureux élu qui rend ma mère aussi nerveuse qu’une adolescente ?, la taquina-t-il affectueusement.  

 

Elle releva les yeux vers lui et esquissa un sourire légèrement crispé.  

 

- C’est Mitsuhide, le père de Kaori., lui apprit-elle.  

 

Ryo la regarda bêtement et se demanda pourquoi Kaori ne lui en avait pas parlé. Il n’était pas vraiment fâché mais un peu perdu… comme elle l’avait été, se rappela-t-il.  

 

- Kaori ne te l’a pas dit ?, l’interrogea sa mère.  

- Non, on ne s’est pas vus., mentit-il pour qu’elle ne se pose pas de question.  

- Je suis heureuse d’avoir pu te l’annoncer de vive voix mais j’ai l’impression que tu as besoin d’un peu de temps pour digérer, non ?, constata-t-elle tendrement.  

- En effet.  

- Alors, je te dirai comme à elle : venez nous voir quand vous serez prêts. J’espère juste que tu seras d’accord pour que Mitsu passe Noël avec nous et ses enfants aussi évidemment., lui dit-elle.  

- Bien sûr., répondit-il machinalement.  

 

Isabel ne tarda pas à s’en aller après cela et Ryo monta sur le toit. Il avait besoin de réfléchir. Sans réelle surprise, il retrouva Kaori, accoudée au garde-corps, pensive.  

 

- Dure journée ?, lui demanda-t-il.  

- Un client un peu trop pressant sinon ça a été. Et toi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je viens de voir ma mère., lâcha-t-il, l’observant du coin de l’oeil.  

 

Elle se tourna vers lui et soutint son regard.  

 

- Pourquoi tu ne me l’as pas dit ce midi, Kaori ?, s’enquit-il, sans aucun reproche dans la voix.  

- Ce n’était pas à moi de le faire. Tu sais maintenant., répondit-elle simplement.  

- Oui, je sais.  

 

Ils restèrent un moment silencieux à observer les étoiles.  

 

- Ton père et ma mère, il ne pouvait y avoir plus ironique, non ?, lâcha Ryo.  

- Je leur souhaite d’être heureux. Ils ont assez souffert tous les deux., murmura-t-elle, le regard perdu dans le vide.  

 

Elle sentit deux bras l’enserrer et ne chercha pas à s’enfuir. Ils étaient amis, se répéta-t-elle pour ne pas laisser les émotions trop prendre le pas. L’un comme l’autre appréciaient ce contact mais peinaient à le briser.  

 

- Dis, t’imagine qu’ils nous fassent un petit frère ou une petite sœur ?, lâcha soudain Ryo.  

- T’es con, Ryo., répondit-elle en riant, se dégageant de ses bras pour lui donner une tape.  

- T’es prête à faire du baby-sitting ?  

- Mais tu vas arrêter ! Attends une minute, tu sais ce que ça veut dire. Si bébé il y a, c’est que ta mère a encore des rapports sexuels., le taquina Kaori comme il l’avait fait le midi.  

- Pas possible. Ma mère est un être asexué !, bouda-t-il.  

- Oh non, Ryo, je peux te jurer que ta mère n’est pas asexuée. Qu’est-ce que… Non !, cria-t-elle tout en riant, alors qu’il l’attrapait et la chatouillait.  

 

Ils se calmèrent au bout de quelques minutes puis, le sourire aux lèvres, rentrèrent dans l’immeuble et regagnèrent chacun leur appartement. 

 


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