Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 07-03-19

Ultimo aggiornamento: 01-04-19

 

Commenti: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Capitolo 3 :: chapitre 3

Pubblicato: 09-03-19 - Ultimo aggiornamento: 09-03-19

Commenti: Bonjour, voici le chapitre du jour. Merci pour l'accueil réservé à ma fic. Sev oui cette histoire a déjà été publié sur un autre site (MH). Sur HFC, j'ai de mémoire déjà lu deux schoolfics sur CH, pas dans le contexte dune école de police cependant. Maintenant je n'ai pas encore lu toutes les histoires du site. Alors mes excuses si l'idée avait déjà été prise par quelqu'un d'autre. Sur ce, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^.

 


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Chapitre 3  

 

Le lendemain matin à sept heures et quart, Ryo arriva au centre de formation. Hideyuki l’avait devancé et attendait dans l’amphithéâtre.  

 

- Tu es bien matinal.  

- Toi aussi. Je suis étonné que tu sois à l’heure de si bonne heure., le taquina Hide.  

- Comment va ta sœur ?, demanda Ryo, se sentant responsable.  

- C’est douloureux mais elle a refusé que je la dispense de combat main à main…  

 

Ryo sourit devant l’air dépité de son ami. Il s’étira. Il lui manquait quelques heures de sommeil. Il avait rédigé ses notes sur les élèves, évalué les cartons. Il avait repoussé la rédaction de sa note sur Kaori à la fin et, de fil en aiguille, ses pensées avaient dérivé. Il avait essayé d’analyser les sensations qu’elle éveillait en lui. C’était étrange et nouveau pour lui. Il avait fini par se dire qu’il en avait tellement entendu parler par Hide qu’il se sentait responsable d’elle comme un ami ou un frère… Et il y avait un peu de cela : il avait envie de la protéger.  

 

- Dis, cachottier, tu aurais pu me prévenir que tu avais entraîné ta sœur., l’apostropha Ryo.  

- De quoi tu parles ?  

- Aux épreuves de courses et de parcours, ta sœur était nettement au-dessus du lot. Elle est très affûtée physiquement. Allez, avoue, tu l’as préparée.  

- Non, je ne l’ai pas préparée. Elle s’est débrouillée toute seule et en cachette parce que je n’étais pas au courant. Et, Ryo, ça me fait bizarre que tu dises de ma sœur qu’elle est physiquement affûtée. Ca paraît un peu trop…, répliqua Hideyuki séchant sur la fin de la phrase par gêne.  

- Quoi ? Sexuel, peut-être ?, le taquina Ryo, mais il s’éloigna un peu sous le regard assassin de son ami.  

- Ok, ok. T’inquiète. Je n’ai pas de vue sur ta petite sœur. Je tiens à mon poste. Et ce n’est qu’en tant qu’éducateur physique et sportif que je faisais cette remarque.  

- Je préfère., marmonna Hide.  

- Et les armes à feu, tu l’as préparée ?  

- Non, pourquoi ?  

- Pour savoir., indiqua Ryo alors que Reika et Aro pénétraient dans la salle.  

 

L’entretien se déroula sans accroc. Les deux protagonistes furent remis à leur place et écopèrent d’une sanction avec sursis. Tout le long, Reika fit les yeux doux à Ryo, tentant d’attirer son attention sans succès. Elle sortit énervée de l’amphithéâtre. Ryo laissa Hide pour rejoindre son groupe et débuter les cours du matin.  

 

Kaori arriva au cours du lieutenant Nogami, fraîche et dispose. Elle était néanmoins dans ses petits souliers. Elle avait envie de bien faire et de ne pas se louper devant la jeune femme. Elle avait l’estomac noué. Heureusement elle avait déjà pris des cours d’autodéfense et avait fait un peu de karaté au lycée, donc elle n’était pas totalement novice. Mais elle s’avouait volontiers que ce n’était pas son point fort. Le lieutenant les briefa sur les différents points qu’ils allaient aborder au cours des séances. Ils répétèrent des mouvements, puis ils formèrent des duos et s’entraînèrent. Kaori dut faire face à un plébiscite de la part des garçons du groupe qui voulaient être son partenaire.  

 

- Du calme, Messieurs. Les groupes vont tourner., dit-elle en souriant.  

 

Reika enrageait de son côté. Le lieutenant passa parmi les groupes pour corriger et guider. Elle entendit à plusieurs reprises en passant à proximité les mots doux que les garçons adressaient à la rouquine qui ne savait comment y répondre sans paraître intéressée. Elle était rouge cramoisi et ce n’était pas dû à l’effort de l’exercice… Elle avait pitié d’elle et se dit que Kaori aurait bien besoin d’un coach pour sa vie sentimentale. Ce n’était pas Hideyuki qui pourrait tenir ce rôle...  

 

La fin du cours n’arriva pas assez vite au goût de Kaori. Elle en avait plus qu’assez qu’on lui tourna autour. Finalement, elle préférait les leçons de tir : au moins elle n’avait pas à subir le contact de tous ses mâles en rut. Elle fila en vitesse se changer avant d’aller déjeuner. Lorsqu’elle sortit, elle fut interceptée par l’un de ses camarades :  

 

- Alors, ma jolie, j’ai droit moi aussi à mes cinq minutes comme les autres., affirma-t-il en lui bloquant le passage.  

- Laisse-moi passer : je n’ai pas de temps à perdre., rétorqua-t-elle excédée.  

- Sois gentille avec moi et je serai gentil avec toi., lança-t-il, charmeur.  

- Un baiser, un vrai baiser., précisa-t-il en bloquant la jeune femme contre le mur.  

 

Ryo arriva dans le couloir à ce moment-là. Il sentit la colère monter en lui en voyant la scène mais attendit de voir la réaction de la jeune femme avant d’intervenir. La réaction ne se fit pas attendre. Elle lui envoya un coup de genou dans l’entrejambe qui le fit se plier en deux. Ryo sourit, satisfait. Il avança dans le couloir.  

 

- Bonjour, Mademoiselle. Les cours de combat ont porté leurs fruits apparemment., lança-t-il avec un clin d’oeil malicieux à Kaori.  

- Bonjour Lieutenant., répondit-elle, rougissante.  

- Me permettez-vous de faire un bout de chemin en votre compagnie ?, lui demanda-t-il, lui offrant une sortie en sécurité.  

- Avec plaisir, Lieutenant., dit-elle en lui emboîtant le pas.  

 

Ils sortirent à deux du bâtiment puis se séparèrent, chacun partant de son côté. Tous deux avaient apprécié ces quelques minutes passées à deux alors même qu’ils n’avaient pas échangé un mot. La simple présence de l’autre leur avait suffi. Ryo avait rendez-vous avec Saeko et Hideyuki pour faire le point sur les groupes après les avoir tous eus. Il se garda bien de parler de l’incident à son ami. Ce n’était pas son rôle. Ils entamèrent leur revue des élèves.  

 

Dans le parc entourant le centre de formation, Kaori avait trouvé un endroit tranquille pour déjeuner et bouquiner. Elle profitait du soleil et de sa chaleur pour soulager la douleur de ses côtes qui s’était réveillée suite au cours du matin. L’heure avançant, elle reprit le chemin de l’amphithéâtre. Elle croisa le chemin de Reika qui lui lança un regard meurtrier qu’elle ignora. Elle s’installa et fut aussi vite entourée de plusieurs garçons. Elle soupira. Vivement que cette première semaine se termine et qu’ils passent un peu de temps au commissariat…  

 

Le cours se passa et la journée se termina. Elle reçut plusieurs invitations pour la soirée et les déclina, une à une. Lorsqu’elle sortit enfin de l’amphithéâtre, ce fut Reika qui s’y colla :  

 

- Alors Kaori, tu as la côte à ce que je vois.  

- Je m’en passerai bien, crois-moi.  

- Qu’est-ce que tu as qui les intéresse tant ? Tu es riche ? Tu connais une célébrité ? Tu as quelque chose à offrir de plus ?  

- Non, rien de tout cela. Fiche-moi la paix, Reika.  

- Je sais ce que tu as. A te voir rougir et être effarouchée, je n’ai qu’une explication : tu n’as jamais eu de petit ami, tu es encore…  

- Stop ! Arrête tes bêtises, Reika. Je m’en fiche de tous ces mecs. Tu peux tous les avoir, je m’en tape !, hurla Kaori, embarrassée.  

- J’ai raison : tu es plus que naïve, tu es carrément innocente. J’adore !, lança-t-elle, méprisante.  

 

Kaori lui tourna le dos et s’en alla, les larmes aux yeux.  

 

- Quand ça va se savoir, tu auras la honte !, hurla Reika, goguenarde.  

 

Elle rentra chez elle et se jeta sur son lit, évacuant sa rage. Elle n’avait jamais eu de petits amis, étant plus intéressée par ses études que par les garçons. Comme le lui avait dit Eriko, elle manquait aussi cruellement de confiance en elle et qu’avec seulement quelques ajustements, elle ferait des ravages. Elle manquait juste d’une figure maternelle pour la guider. Maintenant Reika allait faire savoir à toute sa promotion qu’elle était encore vierge et elle deviendrait la risée de tous. Elle qui ne demandait qu’à faire son boulot sans se faire remarquer allait être servie… Avec un peu de chance, elle n’aurait pas à supporter cela demain, tenta-t-elle de se leurrer…  

 

Elle descendit faire le repas du soir et, lorsqu’Hide rentra, ils dînèrent en silence et, juste après, Kaori partit se réfugier dans sa chambre, laissant son frère perplexe. Il la laissa tranquille, mettant en application les conseils de Saeko. Si elle avait besoin de lui, elle savait où le trouver.  

 

Le lendemain matin, Kaori arriva au centre, le coeur lourd, tentant de ne pas le montrer. Elle sentit les regards posés sur elle et les ignora. Elle fonça au vestiaire et se changea. Les filles avec elle la regardaient et pouffaient de rire à tout va. Ils entamèrent la course d’endurance sous la pluie. Kaori se laissa dépasser pour se retrouver en queue de groupe. Ainsi elle ne sentait plus les regards sur elle. Elle laissa ses pensées vagabonder pendant la course, ce qui lui permit de se détendre un peu. Elle aurait bien fait une boucle supplémentaire pour conserver ce sentiment de bien-être mais, comme toute bonne chose, la course s’acheva et ils continuèrent avec les parcours. Là ce fut moins drôle.  

 

- Alors Kaori, ça va aller pour sauter les haies ? Tu es tellement peu habituée à lever la jambe.  

- Eh Kaori, tu grimpes mieux à la corde qu’au rideau, j’espère.  

- Kaori, au-dessus ou en-dessous ?  

 

Elle ne répondit à aucune de leurs attaques. Elle prit sur elle, faisant de son mieux pour garder un visage sans expression. Ryo n’intervint pas même s’il rageait intérieurement. Il avait entendu les quolibets, les rumeurs qui circulaient à son sujet. Il savait qui en était à l’origine car elle ne cachait pas la satisfaction qu’elle ressentait. Reika aurait préféré voir sa rivale exploser ou pleurer mais la voir acculée lui procurait déjà un plaisir indicible. Ils se dirigèrent ensuite vers le stand de tir. Comme la veille, les deuxièmes années entamèrent l’exercice. Lors du changement, Kaori prit la place de Reika qui ne put s’empêcher de lui lancer une pique :  

 

- Vas-y Kaori, je t’en prie, va tirer un coup… ce sera le premier de ta vie., dit-elle avec un sourire narquois.  

- Peut-être le premier mais j’ai encore du respect pour ma personne. Tu me diras qui te respecte encore malgré ton expérience., répondit Kaori d’une voix qui ne trembla pas.  

 

Reika resta figée à sa répartie, un grand silence se fit dans la salle de tir. Ryo se tint prêt à intervenir au cas où ça dégénérerait. Il connaissait Reika. Elle pouvait être féroce. Kaori se dirigea vers le stand de tir et s’équipa, tentant de calmer ses nerfs. Finalement Reika fut entraînée dehors par une de ses copines pour éviter l’esclandre. Ryo relança l’activité. Il passa dans les rangs et corrigea les positions de chacun. Arrivé à Kaori, il apprécia les efforts qu’elle faisait pour maîtriser ses émotions car il la sentait très tendue. Il toucha son épaule pour attirer son attention. Kaori retira le casque pour pouvoir l’entendre. Il se positionna derrière elle et corrigea quelque peu sa position.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il à voix basse.  

- Oui Lieutenant., répondit-elle d’une voix tendue.  

- N’aie pas honte de ce que tu es. Je trouve cela magnifique que tu aies des convictions., glissa-t-il à son oreille d’une voix douce et chaude qui la fit frémir.  

- Merci., dit-elle se retenant d’ajouter « Lieutenant » qui lui semblait totalement déplacé.  

 

Ses paroles la réconfortèrent. Elle sentit son regard posé sur elle encore quelques secondes puis il s’éloigna. Elle tenta d’ignorer la chaleur qui avait envahi son corps à le sentir près d’elle, la sensation de sécurité qui l’avait entourée… Ryo la regardait de loin. S’ils avaient été tous seuls, si elle n’avait pas été son élève et par dessus tout la sœur de son meilleur ami, il l’aurait serrée dans ses bras pour la réconforter. Il s’étonna lui-même de ses pensées. Il ne pouvait pas, pas elle. Maki avait été clair : elle ne pouvait être une aventure. Il la regarda à nouveau : elle était en position de tir, le visage concentré, les bras détendus, les pieds fermement positionnés sur le sol. Elle apprenait vite. Il se dirigea vers elle et regarda son carton. Il sourit et s’éloigna. Oui, elle apprenait vite. Bientôt elle n’aurait plus besoin de ses corrections, ce qui le déçut quelque peu…  

 

La fin du cours arriva. Ryo prévint Kaori de se tenir sur ses gardes : Reika risquait de se venger. Elle acquiesça et le laissa. Elle prit son déjeuner sous le hall d’entrée, à l’abri de la pluie, espérant pouvoir profiter d’un moment de calme et elle fut exaucée. Elle se dirigea ensuite au gymnase pour le cours de combat. Ce cours fut pire que le précédent. Non seulement les garçons se bousculaient pour être en duo avec elle mais ils devenaient très pressants sur le fait qu’elle sorte avec eux. Elle n’en pouvait plus. La dernière heure fut dédiée aux premiers enseignements sur les armes blanches. Chacun fut amené à manipuler les armes présentées. Les armes passèrent de main en main calmement.  

 

Soudain, un bruit métallique sur le sol attira l’attention du lieutenant. Elle se dirigea vers l’endroit et ramassa le couteau qui était tombé par terre.  

 

- Faites attention. Ce sont des armes dangereuses tout de même., dit-elle en faisant face à deux jeunes femmes.  

 

Elle blêmit en voyant Kaori et Reika se faire face, l’une surprise, l’autre victorieuse.  

 

- Un problème, mesdemoiselles ?, demanda le lieutenant.  

- Non, Lieutenant. J’ai… j’ai été maladroite., répondit Kaori, sans réfléchir, en tenant sa main ensanglantée.  

- Vous êtes blessée. Allez vous faire soigner.  

- Bien, Madame., répondit Kaori, en s’en allant.  

 

Saeko reprit le cours et, à la fin, intercepta sa sœur alors qu’elle partait.  

 

- Je sais ce que tu as fait, Reika.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles, Saeko.  

- C’est toi qui as blessé Kaori. Elle aurait difficilement pu se blesser la main droite en étant droitière. Tu dois ta poursuite de carrière au fait qu’elle se taise. Tu es en sursis, Reika. A la moindre erreur, tu seras dehors et je ne l’empêcherai pas.  

- C’est ce qu’on verra.  

- C’est tout vu. Fais profil bas et vis avec le fait qu’elle a sauvé ta tête.  

 

Sur ces dernières paroles, Saeko laissa sa sœur, médusée. Elle croisa Ryo dans le couloir qui la suivit :  

 

- Ca va Saeko ?, lui demanda-t-il en voyant son air soucieux.  

- Non, je dois annoncer à Hide que sa sœur est blessée., lui dit-elle, l’air fermé.  

- Que s’est-il passé ?, demanda-t-il, cachant tant bien que mal son inquiétude.  

- Coupure au couteau. Maladresse à ce qu’elle dit.  

- Tu n’y crois pas ?  

- Non. Mais je ne peux pas le prouver.  

 

Ils retrouvèrent Hide dans l’amphithéâtre. Il courut jusqu’à l’infirmerie dès qu’il sut. La blessure de Kaori avait été soignée et elle pouvait rentrer. Ils ne se firent pas priés. Le centre était désert, tous les élèves étaient partis. La semaine était finie. La semaine qui suivait, ils étaient attendus dans les commissariats. Hide la prit par l’épaule et Kaori se laissa guider en silence, tenant sa main. La journée avait été éprouvante. Elle ne voulait qu’une chose : se coucher et dormir.  

 

- Kao, tu vas bien ?, demanda Hideyuki, inquiet de son silence.  

 

Ca ne ressemblait pas à sa sœur d’être si peu bavarde, si peu enjouée. Elle respirait la joie de vivre en temps normal.  

 

- Oui, je suis juste fatiguée. La journée a été longue., répondit-elle d’une voix lasse.  

 

Il accepta sa réponse pour le moment. Elle avait certainement besoin de se reposer avant de pouvoir lui parler. Alors il la laisserait tranquille ce soir. Ils rentrèrent et Kaori partit se coucher, tombant sans attendre dans les bras de Morphée. Elle n’entendit pas les coups à la porte.  

 

Hideyuki alla ouvrir et trouva Saeko et Ryo à la porte.  

 

- On a ramené de quoi manger., dit Saeko en montrant des sacs du traiteur.  

- Comment va Kaori ?, demanda-t-elle en entrant, ce qui évita à Ryo de poser la question qui l’avait taraudé depuis qu’ils s’étaient quittés au centre.  

- Elle dort. Elle était fatiguée., les informa Hide.  

- Elle t’a expliqué ce qui s’était passé ?, l’interrogea Ryo.  

- Non. Elle a à peine parlé sur le chemin du retour.  

 

Ryo baissa les yeux, réfléchissant à ce qu’il devait faire. Il ne pouvait rien faire pour aider la jeune femme. Hide le pouvait. Il pouvait la soutenir, lui parler.  

 

- Hide, elle a fait l’objet de quolibets. Elle a supporté des moqueries très appuyées toute la matinée., l’informa Ryo, mal à l’aise  

- A quel sujet ?  

- Comment dire ? Je… euh… c’est que…, bafouilla Ryo, rougissant.  

- Ryo ! Ne fais pas l’enfant.  

- Sa virginité., dit Saeko, sauvant son ami de l’embarras.  

- C’est Reika qui a lancé les hostilités. Je suis désolée Hide. Elle ne supporte pas que les garçons soient plus intéressés par Kaori que par elle.  

 

Hide lança un regard vers la chambre de sa sœur, dégoûté. Comment pouvait-on faire une chose pareille ?  

 

- Elle a déjà si peu confiance en elle…  

- Je sais, Hide. Ma sœur est une peste pour cela.  

- Ne te culpabilise pas, Hide. Ta sœur grandit et est plus forte que tu ne le penses. Elle va se forger une carapace et trouvera les armes pour rebondir.  

 

Hideyuki regarda Ryo, surpris. Il n’avait jamais entendu son ami parler ainsi d’une femme. Avec lui, ça tournait plus autour des courbes de leurs corps ou de leurs mensurations que de leur capacité à se défendre.  

 

- Elle apprend vite. Ce n’est plus une enfant. Laisse la faire.  

- Ryo, tu ne peux pas comprendre…, soupira Hideyuki.  

- Pourquoi ? Parce que je n’ai pas de famille., rétorqua le jeune homme, brutalement.  

- Je… je suis désolé, Ryo. J’ai été maladroit.  

- Prends-moi comme le coupeur de cordon, Hide. Il faut que tu coupes le cordon avec ta sœur. Tu as fait tout ce que tu avais à faire pour l’aider à grandir., reprit Ryo, plus calmement.  

- Depuis quand es-tu aussi psychologue, Ryo ?, lui demanda Saeko, légèrement amusée.  

- Moi aussi je mûris., répondit-il en lui faisant un clin d’oeil.  

- Sur ces belles paroles, je vous laisse les amoureux. Je vais aller tester mes aptitudes psychologiques sur la gente féminine, sauf si tu as envie de me tenir compagnie, ma Saeko d’amour.  

 

Ryo partit avec un grand sourire, laissant Hideyuki et Saeko seuls et embarrassés. Hide entreprit de débarrasser la table pour reprendre contenance.  

 

- Sacré Ryo !, plaisanta-t-il.  

- Oui, que va-t-il chercher ?, pipa Saeko, gênée.  

 

L’inspecteur partit en cuisine où il s’éternisa un peu pour calmer ses nerfs. Il lui revint en mémoire les quelques mots de la jeune femme trois jours auparavant. Il revint auprès d’elle tentant de garder le courage dont il s’était armé.  

 

- Saeko, accepterais-tu de dîner avec moi demain soir ?  

 

Elle le regarda, surprise, étonnée, ravie, intimidée… et s’entendit répondre sans réfléchir :  

 

- Oui. J’en serais ravie.  

- Je passe te prendre à vingt heures, si ça te va.  

- Oui, ce sera parfait.  

 

Ils restèrent bêtement à se regarder pendant de très longues minutes, n’arrivant pas à réaliser ce qui venait de se passer, eux qui avaient tourné autour du pot pendant des années.  

 

- Je…, commencèrent-ils en même temps.  

 

Ils se regardèrent et éclatèrent de rire. Puis Hideyuki, reprenant son sérieux, s’approcha de la jeune femme et lui remit une mèche de cheveux derrière l’oreille.  

 

- Pourquoi c’est si difficile ?, lui murmura-t-il.  

- Le manque d’habitude, Hide.  

- Tu manques d’habitude ?, lui demanda-t-il en levant un sourcil narquois.  

 

Elle le frappa légèrement sur l’épaule.  

 

- Dis tout de suite que je suis une femme légère., répondit-elle d’un ton léger.  

- Bien au contraire. Mais tu as tout de même un record en terme de rendez-vous galants.  

- Galants, peut-être. Amoureux, c’est autre chose., murmura-t-elle, en le regardant droit dans les yeux, lui faisant clairement passer le message.  

- Je ne prends jamais d’acompte pour un rendez-vous galant. En revanche, je voudrais bien un avant-goût de ce que pourrait être notre soirée demain.  

 

Hideyuki n’en croyait pas ses oreilles. Mais après tout, l’audace de sa collègue compenserait sa timidité maladive. Il fit un effort pour vaincre cette timidité et alla cueillir le baiser que lui réclamait Saeko. Il se sentit transporté dans un autre monde et apprécia la chaleur et la douceur de celle qu’il tenait dans ses bras et qu’il avait tenue à distance pendant des années pour ne pas perturber sa jeune sœur. Ils se séparèrent et Saeko le quitta, un doux sourire aux lèvres.  

 

Hide finit de ranger la pièce puis partit se coucher. Il passa par la chambre de sa sœur et, voyant qu’elle dormait profondément, remonta la couverture sur elle et sortit. Elle avait grandi, certes, mais il avait du mal à ne plus voir la petite fille qu’il avait consolée et élevée depuis la mort de leur père. Il soupira et partit se coucher. 

 


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