Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 07-03-19

Ultimo aggiornamento: 01-04-19

 

Commenti: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Capitolo 17 :: Chapitre 17

Pubblicato: 23-03-19 - Ultimo aggiornamento: 23-03-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26


 

Chapitre 17  

 

Complètement déconnectée de la réalité, un corps recroquevillé et ensanglanté tentait d’endiguer la douleur qui l’assaillait…  

 

La journée avait commencé sur les chapeaux de roue pour deux amoureux qui n’avaient que la chaleur de leur foyer pour se laisser aller. Le réveil avait sonné mais un mauvais élève avait entrepris de réviser sa leçon d’anatomie sur sa partenaire. De soupirs en gémissements, de gémissements en petits cris de plaisir, tous deux avaient laissé libre cours à leur amour et au cri de stupéfaction quand ils virent qu’ils étaient très, très en retard. L’option de la douche à deux écartée car trop tentatrice, ils remercièrent le ciel ou tout autre protecteur d’avoir deux salles de bains à disposition. Ils arrivèrent au coin de la rue menant au commissariat. Sans un regard, Kaori sortit de la voiture et Ryo alla la garer au parking, la suivant un peu après en courant.  

 

Quand ils déboulèrent dans le bureau, Hide leur lança un regard consterné où pétillait tout de même une lueur de malice.  

 

- Panne de réveil ?, demanda-t-il.  

- Oui, oui., répondirent-ils tous les deux, mais les joues rouges de sa sœur confirmèrent ses soupçons.  

- Vive la jeunesse… Kaori, tu nous quittes pour la journée : ils ont besoin de renforts à la circulation à cause du sommet international., l’informa Hide.  

- Ok, j’y vais. Bonne journée à tous les trois., lança-t-elle en ressortant du bureau pour aller se changer aux vestiaires.  

- Nous devons préparer notre témoignage pour le procès de la semaine prochaine., indiqua le chef de groupe à ses deux acolytes.  

 

Kaori rejoignit les autres officiers pour savoir avec qui elle ferait équipe. Elle eut la surprise, déplaisante, de se retrouver avec Reika qui, ayant plus d’ancienneté, se retrouva au commandement de leur binôme, autant dire qu’elle tenait sa vengeance sur sa rivale... Elle passa toute la matinée à dire à Kaori ce qu’elle devait faire, comment le faire et ne se priver pas de la rabaisser devant tout le monde en hurlant. Elle lui faisait faire toutes les corvées pendant qu’elle observait la rue, les passants, les vitrines. Elle s’en prit vivement à sa collègue qui indiquait la route à un couple de touristes, sous leurs regards effarés.  

 

Le midi alors qu’elles prenaient leur pause dans le parc, Reika s’allongea dans l’herbe avec un soupir d’aise. Kaori s’assit un peu plus loin, poussant elle un soupir de soulagement. Elle aurait peut-être un peu de paix. Elle laissa ses pensées s’évader, le regard dans le vide. Elle observa les cerisiers en fleurs et sourit, se souvenant de ses pensées un an presque auparavant. Elle débutait alors sa formation et ne se doutait pas de tout ce qui se passerait durant cette année, certainement pas qu’elle serait mariée à l’homme de sa vie. Cela faisait six semaines maintenant et elle avait encore du mal à y croire. Elle se sentait tellement bien, tellement femme. Ryo semblait épanoui aussi et elle espérait qu’il était aussi heureux qu’elle.  

 

- Kaori, va me chercher un soda., lui demanda Reika sèchement.  

- Je ne suis pas ta bonniche. Vas-y toi-même., répliqua-t-elle.  

- Je suis ta supérieure pour la journée, tu fais ce que je te dis.  

- Ton autorité s’arrête aux limites du professionnel. Tu veux une boisson, tu te lèves et tu y vas.  

 

Reika se leva furieuse et vint se poster devant Kaori. Elle pointa son doigt sur elle, rageuse.  

 

- Je te jure que je vais te coller un rapport si tu ne fais pas ce que je te dis ! Pour une fois, tu n’auras pas ton frère pour te protéger., la nargua-t-elle.  

- Tu crois que j’ai besoin qu’on me protège ? Tu te fourres le doigt dans l’oeil. Alors ton soda, tu vas te le chercher toute seule comme une grande. Ca te changera de faire quelque chose par toi-même !, lui asséna-t-elle, excédée.  

- Je vais te démolir, Kaori Makimura !, hurla-t-elle en trépignant de rage.  

 

Kaori se releva, la toisa et la contourna calmement. Reika serrait et desserrait convulsivement les mains, le visage contorsionné de fureur.  

 

- Tu viens ? La pause est finie, on a du boulot.  

- C’est moi qui donne les ordres ! On va de ce côté-là., ordonna-t-elle par pur esprit de contradiction.  

- Tu sais que ce n’est pas notre secteur par là ?, lui demanda Kaori.  

- Tu la boucles et tu me suis, pigé ?  

 

Kaori soupira et la suivit. Elles allaient sortir du parc par un côté qui sortait de leur périmètre, d’autant plus que ce quartier-là de Shinjuku était dangereux et qu’il était affecté à des officiers ayant plus d’expérience.  

 

- Reika, on devrait faire demi-tour., lui dit Kaori qui avait un mauvais pressentiment.  

- Madame la tireuse d’élite a la trouille quand elle est en bas avec le commun des mortels ?, se moqua sa coéquipière.  

- Non. Ce n’est pas notre secteur., répondit simplement Kaori mal à l’aise.  

 

Soudain, Kaori ressentit une vive douleur au niveau de la poitrine, sombrant dans l’obscurité avant même que son corps ne toucha le sol lourdement. Reika la regarda figée, ne comprenant pas ce qui lui arrivait, et se retrouva soudain entourée par trois hommes. Elle ne savait plus quoi faire. La peur la pétrifiait et elle ne pouvait que regarder impuissante ces hommes qui rangeaient leurs revolvers munis de silencieux et leur chef qui sortait son couteau. Elle voulut hurler mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle aurait mieux fait d’écouter Kaori...  

 

Kaori émergea difficilement du brouillard. Elle ouvrit ses yeux et vit le bleu du ciel parsemé de points blancs, des pétales de cerisiers… Elle sourit : c’était tellement beau. Soudain, tout lui revint en mémoire et elle se releva brusquement, réprimant un cri de douleur. Assise, elle porta la main à son coeur et sentit le métal d’une balle enfiché dans son gilet pare-balles. Reika ? Où était Reika, Elle entendit un gémissement non loin d’elle et se tourna dans sa direction.  

 

- Reika, non !, cria-t-elle en se levant et courant vers elle.  

 

Reika gisait au sol dans une mare de sang. Elle avait été frappée à plusieurs reprises par un couteau dans l’abdomen. Elle avait du mal à respirer, le teint cireux.  

 

- Kaori, j’ai froid., bégaya-t-elle.  

- Tiens le coup !, lui répondit la rouquine.  

 

Elle ouvrit les pans de la chemise de Reika pour voir les dégâts et découvrit avec horreur qu’elle ne portait pas son gilet pare-balles. Elle ôta ensuite son pull puis sa chemise qu’elle roula et appuya fortement sur les plaies pour contenir les saignements. De son autre main, elle actionna sa radio et demanda une ambulance et des renforts. Rien ne lui disait que celui ou ceux qui les avai(en)t attaquées n’étai(en)t pas encore dans le coin.  

 

- Tu me fais mal, sale brute !, râla Reika.  

- Tais-toi ! Si je relâche, tu vas te vider de ton sang.  

- Ca te plairait que je crève, hein ? T’aurais le champ libre pour Ryo.  

- Ce n’est pas le moment, Reika., ragea Kaori qui devait lutter contre la jeune femme qui repoussait ses mains.  

- Tu crois que je n’ai pas vu ton petit jeu ? Tu lui tournes autour depuis le début., persifla-t-elle, sa voix se faisant de plus en plus hachée.  

- Garde tes forces pour rester en vie.  

 

Elle entendit au loin les sirènes de l’ambulance qui rapprochaient.  

 

- Pourquoi Kaori ? Pourquoi tu veux que je reste en vie alors que je te pourris la vie ?, demanda Reika alors que ses yeux perdaient leur lumière.  

- Ne me le demande pas. Je dois être masochiste., plaisanta-t-elle pour diminuer la tension.  

- Pourquoi ?  

- Pour toi, Saeko, tes sœurs, tes parents… Pense à eux. Reika ? Reika !, cria Kaori, affolée.  

 

Reika venait de perdre conscience. Non, elle ne respirait plus. Sans réfléchir, elle commença un massage cardiaque. Appuyer, appuyer, appuyer, respirer. Appuyer, appuyer, appuyer, respirer. Appuyer, appuyer, appuyer, respirer. Appuyer, appuyer, appuyer, respirer. Appuyer, appuyer, appuyer, respirer. Les perles de sueur commençaient à rouler sur son front et elle s’essuya du revers de la main. Elle ne sentait pas la douleur lancinante qui lui vrillait la poitrine.  

 

- Reste avec moi, Reika ! Reste, je te dis ! Tu crois que t’en as fini avec moi ? Tu crois que ça m’a fait quelque chose pour le moment ? Rien, tu m’entends. Tu ne m’as pas blessée, ni vexée. Je sais que tu peux faire mieux que ça. Et Ryo alors ? Tu vas abandonner si facilement ? Tu vas le laisser finir avec une autre que toi ? Je pensais que tu avais plus de cran que ça. T’es qu’une mauviette pour en finir. Que de la gueule Reika ! Allez, réveille-toi, accroche-toi., l’invectiva-t-elle, tout en pleurant sans s’en apercevoir.  

 

Finalement, elle entendit, au bout de ce qui lui parut une éternité, des pas arriver vers elle en courant. Sur le qui-vive, elle sortit son arme et la dirigea vers les bruits mais la rabaissa automatiquement : c’étaient les ambulanciers. Elle reprit le massage sans réfléchir et, alors qu’ils s’agenouillaient près d’elle, elle leur expliqua la situation d’une voix essoufflée. L’un des ambulanciers soigna les plaies pendant que l’autre vérifiait le pouls de Reika et ses constantes. Quand il eut fini, il fit s’écarter Kaori et installa le défibrillateur et lui donna le respirateur. Il lança un premier électrochoc puis reprit le massage pendant que la jeune femme appuyait sur la pompe. Il fit un deuxième électrochoc et le coeur repartit à un rythme régulier. Des policiers avaient encerclé la zone et interrogeaient les passants. Les ambulanciers installèrent ensuite la patiente sur un brancard et demandèrent à Kaori de les accompagner : ils avaient encore besoin d’elle. Ils partirent sirènes hurlantes à l’hôpital.  

 

Au commissariat, un brigadier arriva en courant dans le bureau d’Hideyuki, Saeko et Ryo.  

 

- Inspecteur ! Deux agents ont été agressées dans le parc., dit-il, essoufflé.  

 

Ils se regardèrent tous trois, atterrés. Ils pensaient tous à Kaori qui était justement partie sur le terrain. Ryo sentait ses jambes trembler sous lui et s’agrippa au bureau, Hide était pâle comme un linge.  

 

- Qui ?, demanda Saeko, qui voyait l’émotion de ses deux partenaires.  

- Votre sœur, Lieutenant., lui dit-il en baissant les yeux.  

 

Saeko porta la main à sa bouche contenant les sanglots qui restaient coincés dans sa gorge. Hide posa la main sur son épaule et se tourna vers le brigadier.  

 

- Où a-t-elle été emmenée ?  

- A l’hôpital le plus proche.  

- Le préfet de Police est au courant ?  

- Le commissaire le prévient., l’informa-t-il.  

 

Hide prit Saeko par le coude pour l’emmener à l’hôpital. Le brigadier les intercepta au moment de sortir.  

 

- Inspecteur, l’officier Makimura était avec elle. Apparemment elle n’a pas été blessée.  

 

Ryo prit sa veste sans réfléchir et les poussa tous deux dans le dos.  

 

- Je vous emmène., dit-il d’une voix sombre.  

 

Kaori agressée… Kaori a été agressée… Sa Kaori avait été agressée… Ryo ressassa ses pensées tout le long du trajet, heureusement très court. Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôpital, ils survolèrent la salle d’attente cherchant où se diriger. Leur regard s’arrêta sur un corps recroquevillé et ensanglanté posé sur un siège. D’un commun accord, Ryo se dirigea dans cette direction pendant qu’Hide accompagnait Saeko à l’accueil pour avoir des nouvelles de Reika. Ryo approcha doucement de Kaori, contenant difficilement sa peur à la vue de tout ce sang. Il toucha son épaule délicatement, ne cherchant pas à la brusquer.  

 

Kaori était perdue. Elle ne voyait plus, n’entendait plus, ne ressentait plus rien... sauf le froid et cette douleur au niveau du coeur. Alors elle se mettait en boule pour garder ce peu de chaleur et contenir la douleur. Elle sentit soudain une chaleur sur son épaule, juste un effleurement, et releva les yeux. Elle eut un peu de mal à se focaliser puis vit apparaître le visage de Ryo, inquiet.  

 

- Kao ?, l’appela-t-il en s’agenouillant devant elle.  

 

Elle le suivit des yeux et lui sourit faiblement. Elle tendit sa main couverte de sang séché et effleura son visage. Il était là, il était réel, tout était réel… Elle sentit les larmes rouler sur ses joues. Pourquoi Reika n’en avait fait qu’à sa tête ? Pourquoi fallait-il qu’elles ne s’entendent pas ? Pourquoi elles ?  

 

Ryo regarda Kaori et lut toute la détresse dans son regard, toutes ses questions qui resteraient sans réponse. Il la prit dans ses bras et la sentit trembler contre lui.  

 

- Pourquoi elle ne portait pas son gilet, Ryo ? Pourquoi ? Pourquoi elle ne portait pas son gilet ?, l’entendit-il murmurer, la stupéfaction s’inscrivant sur son visage.  

 

Puis elle se mit à pleurer, l’angoisse de cette heure sortant enfin. Ils furent rejoints peu après par Saeko, Hide et le Préfet de Police inquiet et furieux.  

 

- Je veux savoir ce qui s’est passé ! Je veux qu’on coince celui qui a fait ça à ma fille ! Makimura, je veux savoir ce qui s’est passé ! Tout de suite !, hurla-t-il.  

 

Kaori se cramponna à Ryo, choquée par la fureur explosive du Préfet. Elle n’y comprenait rien. Elle ne savait pas ce qui s’était passé. Elle ne savait que l’après : le sang, les murmures de Reika, la douleur, la panique, appuyer, appuyer, appuyer, souffler…  

 

- Je… je ne sais pas., balbutia-t-elle.  

- Comment ça vous ne savez pas ? Vous y étiez, non ? Que s’est-il passé ?, cria-t-il à nouveau.  

- J’ai eu mal là, dit-elle en portant la main à son coeur, et plus rien.  

 

Ryo écarta la main de Kaori de son gilet pare-balles et découvrit avec effroi qu’il avait failli perdre sa femme, sa toute jeune femme de six semaines. Une balle avait été stoppée par le gilet. Sans cela, elle serait morte d’une balle en plein coeur. Il la resserra contre lui pour la protéger et se rassurer et se tourna vers le Préfet.  

 

- Elle a reçu une balle en plein coeur, heureusement arrêtée par le gilet., dit-il d’une voix qu’il tentait de maîtriser.  

 

Le Préfet regarda Kaori, stupéfait. Hide réalisait qu’il avait été proche de perdre sa petite sœur et se sentait soulagé que le destin ne se soit pas encore une fois attaqué à sa famille. Saeko était partagée entre le soulagement que Kaori en est réchappée et la douleur de savoir sa sœur entre la vie et la mort.  

 

Un médecin arriva et invita Kaori à le suivre pour être examinée. Elle le regarda anxieuse, ne voulant pas être seule. Hide regarda Ryo, acquiesçant.  

 

- Tu ferais bien d’y aller pour récupérer ses affaires. La balistique aura besoin de la douille. Je préfère rester avec Saeko si ça ne te dérange pas., dit-il, simplement.  

- D’accord., répondit-il.  

 

Kaori se leva et suivit le médecin, accompagnée de Ryo. Le gilet avait bloqué la balle mais l’impact était tout de même rendu visible par l’hématome qu’il avait engendré. Le médecin examina Kaori et déclara qu’à part le choc et l’hématome, elle n’avait rien. Il lui proposa d’aller se doucher pour enlever le sang. Ryo l’accompagna et attendit juste à l’extérieur, anxieux. Il ne pouvait décemment pas rentrer : ils n’étaient que partenaires. Elle sortit quelques minutes plus tard, propre, les cheveux humides, le regard dans le vague, les bras croisés autour d’elle.  

 

- Kaori, ça va ?  

- J’ai froid.  

 

Il enleva sa veste et la passa autour de ses épaules puis lentement ils regagnèrent la salle d’attente. Le médecin des urgences était avec le Préfet de Police. Kaori s’arrêta dès qu’elle le vit. Elle avait instinctivement resserré la veste autour d’elle. Ryo la poussa légèrement pour la faire avancer mais elle ne bougea pas d’un pouce, paralysée. Elle voyait Saeko pleurer dans les bras d’Hide, le Préfet de Police résigné et son corps refusait de lui obéir devant la constatation qui s’imposait à son esprit.  

 

- Viens, on va prendre des nouvelles., lui proposa Ryo.  

- Non. Je… Je ne peux pas. Je… Elle ne peut pas être morte. Pas après tout ça… Pas comme ça…, balbutia Kaori, livide, les larmes sortant de leur propre chef.  

- Kaori, tu ne sais pas. Tu as fait tout ce que tu pouvais pour la sauver. Viens, on va voir., lui enjoignit-il en la prenant par les épaules et avançant.  

 

Ils s’arrêtèrent près de Saeko. Kaori gardait la tête baissée, se sentant coupable de ne pas avoir pu faire plus.  

 

- Alors ?, demanda Ryo.  

- Elle est gravement blessée. Le pronostic vital est engagé. Elle a été touchée à dix reprises. Perforation des intestins, foie, rate… Elle a peu de chances de s’en sortir, surtout qu’elle a perdu beaucoup de sang. Ce que je ne comprends pas c’est que son gilet aurait dû stopper les coups. Kaori, tu le lui as enlevé ? Les agents ne l’ont pas retrouvé sur place., demanda Hide, sous le regard attentif et anxieux du père et de la sœur de Reika.  

- Elle ne portait pas son gilet., répondit Ryo, Kaori restant figée, les mots ne voulant pas sortir de sa bouche.  

 

Tous les trois la regardèrent, interloqués. Reika n’avait pas son gilet mais pourquoi ? La plus élémentaire des prudences, celle qui lui aurait sauvé la vie.  

 

- On va monter dans la salle d’attente de chirurgie pour attendre la fin de l’opération., soupira le Préfet.  

- Je vais ramener Kaori chez elle. Elle a besoin de dormir., proposa Ryo, mais elle refusa.  

- Je voudrais rester si vous le permettez., murmura-t-elle.  

 

Hide regarda Saeko et son père. La décision leur revenait. Saeko s’approcha d’elle et lui tendit la main.  

 

- Viens. Tu as permis qu’elle arrive ici en vie. Tu as le droit de savoir si tu as fait tout cela en vain ou non en même temps que nous., lui dit-elle.  

 

Kaori lui prit la main, froide, et la suivit. Arrivés dans la salle, tous les quatre s’assirent et le Préfet commença à faire les cent pas. Bientôt, ils furent rejoints par la mère et les autres sœurs Nogami, paniquées. Kaori s’était à nouveau recroquevillée, tellement elle avait froid. Ryo partit quelques minutes et Hide vint s’asseoir à ses côtés, l’enlaçant.  

 

- Pourquoi j’ai aussi froid, Hide ?  

- Tu es en état de choc. C’est normal. C’est une dure épreuve par laquelle tu viens de passer. Tu aurais pu mourir, Kao, et ta collègue est entre la vie et la mort. Ne joue pas les grandes et laisse sortir tes émotions, sinon ça te rongera., la prévint-il.  

- Essaie de dormir un peu. L’opération va être longue. On te réveillera si on a des nouvelles. Regarde qui est de retour., dit Hide avec un petit sourire.  

- Enfile ça, Kao., lui ordonna Ryo en lui tendant un gros pull.  

 

Elle le prit avec gratitude et le mit. Elle se sentit de suite réconfortée, entourée par son odeur, ses bras, sa chaleur. Au bout de quelques minutes, elle sombra dans un sommeil agité, des images lui revenant en tête à tout bout de champ. Une heure après, toujours sans nouvelles de Reika, ils virent débarquer deux agents des services internes qui étaient venus interroger Kaori. Ils la réveillèrent sans ménagement, ne laissant pas le temps aux autres de s’interposer. Ils voulurent l’emmener pour l’interroger seule alors qu’elle revenait avec difficulté à la réalité mais Hide et Ryo les en empêchèrent. S’en suivirent d’âpres pourparlers ponctués de menaces de sanction finalement abrégés par l’intervention du Préfet qui leur imposa de l’interroger dans la salle d’attente.  

 

Ils s’installèrent un peu à l’écart et Kaori raconta les évènements de la manière la plus neutre possible en présence des inspecteurs, son frère, Ryo, Saeko et le Préfet.  

 

- Pourquoi n’étiez-vous plus dans votre secteur ?, demanda l’un d’eux.  

- L’officier Nogami avait opté de passer par là pour que l’on reprenne notre tournée par l’autre extrémité de notre secteur., mentit Kaori, gardant les yeux fixés au sol.  

- Pourquoi ne portait-elle pas son gilet ?  

- Je ne sais pas.  

- A quoi ressemblaient vos agresseurs ?  

- Je ne sais pas.  

- Vous ne savez pas grand-chose, Officier., ricana l’un d’eux.  

- Elle s’est pris une balle en plein coeur et s’est évanouie sous le choc. Un peu de respect !, s’énerva Ryo, encore terrifié à l’idée qu’il aurait pu la perdre.  

- Où sont vos affaires ?, demanda le deuxième agent pour calmer le jeu.  

- Sous scellé, à l’accueil., répondit-elle, d’une voix lasse.  

- Très bien. Nous en resterons là. Restez à notre disposition, je vous prie., dit l’un des deux et elle acquiesça.  

 

Tous les regardèrent partir puis Saeko se tourna vers Kaori, le regard suspicieux.  

 

- Kaori, je veux la vérité maintenant. Pourquoi vous n’étiez plus dans votre secteur ?  

 

Elle releva la tête surprise et les hommes lui lancèrent un regard éberlué. Ryo se rapprocha de Kaori comme s’il voulait la protéger.  

 

- Saeko, qu’est-ce que tu racontes ?, lui demanda-t-il.  

- Par pur esprit de contradiction. On venait de se disputer. Je suis repartie en direction de notre secteur et elle a décidé de partir de l’autre côté. Je l’ai prévenue plusieurs fois qu’on sortait de notre périmètre mais elle a refusé de m’écouter. C’était elle aux commandes.  

- Pourquoi vous vous étiez disputées ?  

- Saeko, non, ne fais pas ça., soupira Kaori, épuisée.  

- Kaori, pourquoi ?  

- Parce qu’elle voulait que j’aille lui chercher une boisson et que j’ai refusé… J’aurais mieux fait d’obéir, on n’en serait pas là., répondit la jeune femme, se mettant à trembler.  

 

Saeko s’éloigna choquée que la bêtise de sa sœur l’ait menée à sa perte et tous plongé dans ce désespoir. Kaori la regarda s’éloigner et accepta le jugement de sa collègue et amie : elle était responsable. Si elle s’était exécutée, Reika n’en serait pas là. Hide les regarda tour à tour, ne sachant quoi faire. Il était partagée entre les deux femmes de sa vie. Kaori se leva, chancelante.  

 

- Je n’ai pas ma place ici. Je suis désolée. C’est de ma faute. Je m’en vais., annonça-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Kaori, tu n’as rien à te reprocher. Tu as fait le maximum., la rassura Ryo.  

- Non, si j’avais obéi, elle n’en serait pas là., objecta-t-elle.  

- Ryo a raison : tu n’as rien à te reprocher. Elle s’est laissée empêtrer dans cette foutue rivalité qui vous oppose… enfin c’est faux, qui surtout l’oppose à toi, et ça a obscurci son jugement., intervint Hide.  

- Son comportement a failli te coûter la vie à toi aussi, Kaori. Elle a eu la bêtise de ne pas mettre son gilet, c’est son problème mais elle aurait pu te tuer., lui dit Saeko, qui était revenue près d’elle.  

- Saeko a raison, officier. Je vous remercie d’avoir omis certains faits devant l’inspection interne mais vous n’êtes pas responsable. Restez, je vous prie, si vous le voulez bien sûr., proposa le Préfet.  

 

Elle les regarda tous puis se rassit, incapable de rester plus longtemps debout, les forces lui manquant. Hide s’accroupit près de sa sœur et, lui caressant le visage, lui demanda :  

 

- Ca va aller ? Tu es sure que tu ne veux pas rentrer pour te reposer ?  

- Je veux rester.  

- Très bien. Je te confie à Ryo. Je vais rester avec ma femme. Tu es entre de bonnes mains., lui dit-il avec un petit clin d’oeil, ce qui la fit légèrement sourire.  

- Essaie de redormir un peu.  

- Je m’occupe d’elle, ne t’inquiète pas, Hide., l’assura Ryo.  

- Je ne m’inquiète pas. J’ai confiance, toujours eu confiance même., répondit-il.  

 

Il les laissa à deux, retournant auprès de sa femme qui avait elle aussi besoin de réconfort. Kaori s’allongea sur la banquette et posa la tête sur les genoux de son mari et se rendormit vite. Lorsqu’elle commença à s’agiter, il posa une main sur ses cheveux, laissant glisser ses doigts dans leur masse soyeuse, ce qui la calma et ils restèrent là jusqu’à ce que le chirurgien arriva. 

 


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