Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 07-03-19

Ultimo aggiornamento: 01-04-19

 

Commenti: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Capitolo 4 :: chapitre 4

Pubblicato: 10-03-19 - Ultimo aggiornamento: 10-03-19

Commenti: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Kaori arriva au commissariat de Shinjuku un peu avant huit heures. Elle appréhendait un peu cette nouvelle expérience mais était impatiente de voir la réalité des choses. Miki l’attendait déjà. Elle l’accueillit avec un grand sourire et l’emmena directement aux vestiaires pour qu’elle enfila la tenue réglementaire. Pour son premier jour, elle devait rester au poste. Il fallait bien commencer quelque part, se dit-elle… Miki lui fit faire le tour des installations, ce qui leur prit pas moins d’une heure. Elle récupéra ainsi un badge aux ressources humaines ainsi qu’une carte de police. Kaori se sentit émue lorsqu’elle vit la carte. Elle se traita mentalement d’idiote : ce n’était qu’un bout de papier après tout. Mais il signifiait tellement pour elle…  

 

A neuf heures, elles assistèrent à la réunion de service quotidienne. Kaori écouta religieusement les instructions données par le commissaire du poste. Elle vit arriver en cours de réunion son frère ainsi que les lieutenants Nogami et Saeba. Ils avaient participé à une interpellation le matin même très tôt et en rentraient. Elle sourit en regardant Saeko et son frère se jeter des petits coups d’oeil, l’air de rien. Ces deux-là avaient franchi un cap ce week-end, elle le savait puisque son frère lui en avait parlé. Elle était contente pour lui, connaissant les sentiments qui l’animaient. Son regard erra un peu à côté et elle croisa le regard amusé du lieutenant Saeba. Elle rougit prise en flagrant délit d’inattention et baissa les yeux.  

 

Le pire moment fut quand le commissaire décida de présenter les nouveaux venus à l’assemblée et qu’elle fut obligée de se lever pour que chacun put la voir comme les trois autres. Heureusement pour elle, il eut la délicatesse lors de sa brève présentation de ne pas parler de ses liens de parenté avec Hideyuki et leur père. Ce qu’elle ignorait était qu’Hide en avait fait la demande auprès du commissaire afin de ne pas pervertir les relations qu’elle pourrait établir dans le commissariat. Pendant ce très court laps de temps, elle sentit également un regard courroucé se poser sur elle. Elle identifia très facilement Reika qui était juste derrière et qui, en même temps que le commissaire, faisait un petit laïus à sa sauce qui fit bien rire sous cape ses acolytes.  

 

La réunion terminée, Kaori et Miki se dirigèrent vers l’accueil où elles devaient relayer les hommes qui y étaient postés. La matinée passa calmement, Miki expliquant à la jeune femme le B-A-BA des procédures concernant cette partie du poste. Elle fit feuilleter le cahier des mains courantes à Kaori pour qu’elle se familiarisa avec la rédaction du document et sa transcription en informatique. Peu à peu, Miki laissa la main à Kaori, lui faisant faire les procédures en restant en soutien et la guidant.  

 

Une jeune femme victime d’agression arriva au poste en fin de matinée. Elle était visiblement désorientée et anxieuse. Elle osa à peine franchir le seuil du commissariat et ne fut pas capable d’avancer plus loin. Miki étant déjà occupée avec une main courante, Kaori ne mit que deux secondes à réfléchir et agir. Elle quitta son poste et s’approcha doucement de la jeune femme. Lui parlant doucement, elle l’emmena s’asseoir sur les chaises un peu éloignées de l’entrée et du va et vient du commissariat. Elle était touchée par sa détresse mais ne se laissa pas submerger. Elle amena la jeune femme à parler et celle-ci s’effondra dans ses bras. Entre temps, Miki avait contacté le service adéquat et une femme arriva pour prendre la déposition de la victime.  

 

Lorsque l’officier la prit par le bras, même délicatement, la jeune femme se braqua et tenta de s’enfuir. Kaori la rattrapa et, sans l’agripper pour ne pas l’effrayer davantage, la calma. Miki, à portée, entendit les paroles qu’elle lui adressa d’une voix douce, tranquillisante :  

 

- Kimiko, regardez-moi. Vous avez eu le courage de venir jusqu’ici. Vous avez fait le plus dur en me racontant votre agression. Kimiko ?, appela-t-elle, attendant que la jeune femme leva le regard vers elle pour poursuivre.  

- Cette dame ne vous veut pas de mal. Elle veut vous aider comme moi. Vous voulez bien l’accompagner et lui expliquer ce qui s’est passé, Kimiko.  

 

La jeune femme secoua la tête négativement. Kaori posa prudemment la main sur le bras de la jeune femme qui releva la tête, effrayée, vers elle. Kaori se sentit bouleversée par son regard mais le soutint, tentant de lui insuffler du courage.  

 

- Kimiko, si vous voulez, je peux vous accompagner. Est-ce que vous voulez que je vous accompagne ?  

- Oui., murmura la jeune femme.  

- Alors, venez. On va suivre l’officier., proposa Kaori en tendant la main vers Kimiko.  

 

Celle-ci la regarda hésitante puis mit sa main dans la sienne. Kaori la serra doucement pour l’encourager et fit un pas en avant. Elle entendit la victime inspirer profondément puis la vit avancer et elles suivirent l’officier. Miki ne revit pas Kaori avant plusieurs heures lorsqu’elles se retrouvèrent aux vestiaires à la fin de leur journée.  

 

- T’étais passée où ?, s’inquiéta la brunette.  

- Je suis restée avec Kimiko. J’ai dû l’accompagner à l’hôpital pour faire les examens.  

- Elle est où maintenant ?  

- Toujours à l’hôpital où ils la gardent en observation jusque demain matin. On a réussi à joindre sa sœur il y a une heure.  

- Ca va, Kaori ? Une victime d’agression pour une première journée, ce n’est pas évident.  

 

La rouquine referma son casier et appuya la tête dessus un instant. Cette expérience l’avait vidée.  

 

- Oui, ne t’inquiète pas. Je suis juste fatiguée.  

- Allez viens, sortons d’ici. Je t’accompagne jusqu’au métro si tu veux., proposa Miki et Kaori acquiesça, reconnaissante.  

 

Elles croisèrent l’officier qui avait pris en charge Kimiko en partant et cette dernière félicita Kaori pour son approche de la victime et la manière dont elle l’avait traitée. Kaori rougit au compliment et la remercia d’une petite voix. Puis elles rentrèrent chez elles.  

 

Ryo pénétra dans le bureau de sa brigade en sifflotant. Il s’arrêta au bureau d’Hideyuki et s’assit sur le coin attendant que celui-ci daigna lui accorder son attention. Au bout de quelques instants, celui-ci se cala dans son fauteuil et leva le visage vers son ami qui affichait un sourire satisfait.  

 

- Dans la famille Makimura, je demande la sœur !, sortit Ryo, malicieux.  

 

A sa répartie, Saeko approcha, curieuse. Hide qui attendait la suite s’impatienta.  

 

- Que se passe-t-il avec ma sœur ?  

- Elle vient de se faire remarquer par la première division d’enquêtes.  

- Qu’est-ce qu’elle a fait ?, grogna Hide connaissant la maladresse légendaire de sa sœur.  

- Elle a géré une victime d’agression et a réussi à l’empêcher de partir avant de témoigner. Elle l’a accompagnée toute la journée.  

 

Hide fronça les sourcils, sondant le regard de Ryo mais celui-ci était sérieux.  

 

- Tu ferais mieux de rentrer, Hide., lui dit Saeko avant de poursuivre.  

- Ce type d’expérience sans être préparée, ça peut faire mal.  

- Il faut que je finisse le rapport. Je dois le rendre demain au commissaire avant la réunion de service.  

- Va t’occuper de ta sœur. Je vais le finir ce rapport., le poussa Ryo.  

- On le finira à deux., insista Saeko pour encourager Hide.  

- Sinon, je peux aller m’occuper de ta sœur à ta place., proposa Ryo, en levant les sourcils, le regard pétillant.  

 

Il se prit une gomme en plein front suivi d’un regard d’avertissement. L’inspecteur se leva, prenant son pardessus, et se dirigea vers la sortie.  

 

- J’ai une idée du soin que tu lui apporterais et je ne sais pas si je crains plus pour elle ou pour toi., lui lança-t-il moqueur.  

- Je t’ai déjà dit qu’elle était capable de se défendre., rétorqua Ryo, se souvenant du coup de genou qu’elle avait infligé à un de ses camarades.  

- Le rapport sera sur ton bureau demain matin, Hide. Tu n’auras plus qu’à le signer., lui indiqua Saeko, puis se tournant vers Ryo, elle lui décocha, énervée :  

- Idiot ?  

- Qui ? Moi ? Vous manquez vraiment de sens de l’humour…, dit-il, satisfait d’avoir atteint son but avec Hide.  

 

Celui-ci leur fit un signe de tête par la vitre et disparut. Il rentra chez lui et trouva sa sœur aux fourneaux. Elle avait un regard soucieux.  

 

- Bonsoir, ma belle., dit-il en s’approchant d’elle et déposant un baiser sur sa joue.  

- Bonsoir, aniki. Ta journée s’est bien passée ? Vous avez réussi l’interpellation ce matin ?  

- Oui, tout s’est très bien passé, merci. Et toi, cette première journée ?  

- Instructive. Miki est super, elle m’apprend plein de choses et me laisse en faire. C’est une perle., lui expliqua-t-elle, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants.  

 

Il sourit à la joie qu’exprimait sa sœur. Ca contrastait avec son humeur du week-end. Elle n’avait pas évoqué avec lui les évènements qui s’étaient passés mais, avec un peu de temps, elle avait réussi à les surmonter. Elle mit les plats à table et ils s’installèrent.  

 

- J’ai entendu dire que tu avais géré une victime d’agression aujourd’hui.  

- Oui., répondit simplement Kaori, ses yeux perdant leur éclat.  

- Tu veux en parler ?, proposa son frère.  

- Ce sont des cas difficiles et tu n’y as pas été préparée. Je suis là si tu veux.  

- Je…, commença Kaori, mais s’arrêta sentant la tristesse l’envahir.  

 

Elle inspira profondément pour reprendre le dessus. Soudain, elle frappa du poing sur la table, ce qui surprit son frère.  

 

- Ca me met hors de moi. Comment peut-on faire ça à quelqu’un ? Elle est complètement détruite. Elle va mettre longtemps avant de s’en remettre, si elle y arrive.  

- Je comprends, Kaori. Ce qui arrive à cette femme est horrible. Mais… laisse-moi aller jusqu’au bout, s’il te plaît…, lui demanda-t-il la voyant prête à objecter.  

- Il va falloir que tu apprennes à ne pas t’impliquer personnellement. Soutenir et accompagner font partie de ton job mais fais attention à te préserver.  

- Promis, Hide.  

- Kao, je suis fier de toi., lui avoua-t-il avec un sourire chaud et réconfortant.  

 

Elle débarrassa la table et se préparait à faire la vaisselle quand elle sentit deux bras l’enlacer. Elle se retourna dans les bras de son frère et profita de ce moment de chaleur. Puis il s’écarta et la poussa hors de la cuisine.  

 

- Va te reposer ou prendre un bain. Je fais la vaisselle.  

- Mais tu as ta journée…  

- Toi aussi, Kaori. Tu travailles maintenant., répliqua-t-il, souriant.  

 

Elle acquiesça, reconnaissante, et partit prendre un bain. Elle se délassa dans l’eau chaude et ferma les yeux, tentant de faire le vide. Deux prunelles grises vinrent danser devant ses yeux et elle rouvrit les yeux, surprise. Ses joues rosirent lorsqu’elle mit un nom sur cette image.  

 

- Idiote !, s’indigna-t-elle et elle plongea sous l’eau.  

 

Le lendemain matin, Kaori arriva discrètement avec Hideyuki suite à un problème de métro. Elle croisa Reika dans les vestiaires qui l’ignora et la bouscula légèrement en passant. Elle se changea en vitesse et rejoignit Miki. Elles passaient la journée sur le terrain avec un officier senior, un jeune homme d’environ vingt cinq ans, plutôt séduisant, Tomo. Ils patrouillèrent dans le quartier toute la journée, verbalisant les contrevenants, faisant passer des messages de prévention et sécurité. Tomo se montra particulièrement prévenant avec la nouvelle, voire séducteur même. Cela ne plut pas à Miki d’autant plus qu’elle savait Tomo proche de Reika. Elle conseilla à Kaori de se méfier mais celle-ci ne s’en était pas rendue compte tellement elle était plongée dans son apprentissage.  

 

Lorsqu’ils rentrèrent au poste le soir, Tomo attendit Kaori à la sortie des vestiaires. Il lui décocha un sourire enjôleur à sa sortie, la complimentant sur sa tenue. Kaori regarda ses jean et pull et fronça les sourcils, ne comprenant pas.  

 

- Merci, Tomo. Merci pour la journée. Elle a été très enrichissante.  

- Si tu veux me remercier, accepte de venir boire un verre avec moi., lui proposa-t-il avec un sourire engageant.  

- Non, je te remercie mais je dois rentrer.  

- Un verre, Kaori. Juste un verre. Tu me dois bien ça. Tu égayerais ma soirée., insista-t-il en s’approchant d’elle, charmeur.  

- Non, Tomo.  

 

Elle tenta de s’éloigner de lui mais il la retint par le poignet et la plaqua contre le mur du couloir, se collant à elle.  

 

- Lâche-moi., gronda-t-elle.  

- Viens passer la soirée avec moi.  

- Non. Et c’est un non qui veut dire non, pas peut-être. Trouve-toi une autre poule pour ce soir. Moi, je ne suis pas intéressée.  

- Mais c’est toi que je veux.  

- Je ne suis pas en libre service !  

 

Kaori tenta de se débattre mais il lui bloquait tout mouvement par le poids de son corps sur le sien. Il baissa la tête vers elle pour l’embrasser. Kaori était en colère contre lui, contre son impuissance à agir. Elle voyait ses lèvres approcher et se dit que, dès qu’il serait suffisamment proche, elle le mordrait. C’était tout ce qu’elle pouvait faire. Soudain, elle se sentit libérée et vit le visage de Tomo s’éloigner surpris. Kaori suivit le bras qui tenait Tomo et découvrit le lieutenant Saeba, le visage fermé.  

 

- Tomo., dit-il d’une voix dure.  

- Bonsoir, Lieutenant., murmura Tomo.  

- Vous avez un problème d’audition ?  

- Non Lieutenant.  

- Tout va bien, Mademoiselle ?, demanda Ryo à Kaori.  

- Oui Lieutenant.  

- Voulez-vous en référer à la hiérarchie ?  

 

Kaori regarda le lieutenant puis Tomo. Elle ne voulait pas d’histoires : ce n’était que son deuxième jour…  

 

- Non Lieutenant. Il s’agit d’une incompréhension, je pense.  

- Oui, oui lieutenant. Je… je n’avais pas bien compris., bafouilla Tomo.  

- Très bien. Bonne soirée, Tomo., lui dit Ryo, l’invitant à s’en aller et il ne se fit pas prier.  

 

Ryo se tourna vers Kaori et la dévisagea. Elle regardait l’importun s’éloigner, le visage fermé, les poings serrés. Elle avait du mal à décolérer.  

 

- Kaori ? Kaori, ça va ?, l’interpella Ryo, doucement en posant la main sur son épaule.  

 

Elle tourna enfin le visage vers lui. Elle se sentait mal. Elle avait encore l’impression qu’il allait l’embrasser, que son corps pressé contre le sien allait en prendre possession. Ryo regarda la jeune femme et vit la détresse apparaître dans ses yeux. Sans réfléchir, il l’attira à lui pour lui apporter un peu de réconfort. Elle se laissa faire et posa la tête contre son épaule. Elle était bien. Elle se sentait en sécurité. Elle respira son odeur musquée, s’en enivrant.  

 

- Viens., murmura-t-il à son oreille.  

- Ton frère est en haut. Je t’y emmène.  

 

Il passa son bras autour de ses épaules et la guida. Elle eut comme froid lorsqu’il l’avait lâchée mais elle se laissa entraîner et bientôt elle aperçut le visage rassurant de son frère qui était en pleine conversation avec Saeko. Ryo lâcha prise avant d’être aperçu : il ne voulait pas d’histoire avec son ami. Il la fit pénétrer dans le bureau, attirant l’attention des deux personnes.  

 

- Kaori ?  

 

Hide approcha de sa sœur et s’inquiéta de son teint livide.  

 

- Que s’est-il passé ?, lui demanda Hide qui tourna son attention vers Ryo lorsqu’elle ne lui répondit pas.  

- Un soupirant un peu trop pressant., résuma Ryo, cachant mal la colère contenue dans sa voix.  

- Quelqu’un du commissariat ?  

 

Ryo acquiesça. Saeko approcha de Kaori et mit le pardessus d’Hide sur ses épaules.  

 

- Viens Kaori, on va faire un rapport.  

- Non !, objecta Kaori, sortant soudainement de sa torpeur.  

- Si, Kaori. Personne n’a le droit de faire…. ça !, s’énerva Hideyuki.  

- J’ai dit non ! Je ne veux pas d’ennui. Si je fais ça juste pour un collègue qui voulait m’emmener boire un verre…  

- Il voulait plus que cela, Kaori., intervint Ryo qui avait assisté à la majeure partie de la scène.  

 

Elle lui lança un regard d’avertissement lui enjoignant de se taire avant de refaire face à son frère.  

 

- Si je fais un rapport, je vais me retrouver au placard ou je vais devoir changer de commissariat et je ne veux pas. C’est mon quartier, je veux y rester !, finit-elle en serrant les poings de rage.  

 

Elle se sentit soudain vidée et ses épaules s’affaissèrent.  

 

- Je rentre. Je suis fatiguée.  

- Attends, je rentre avec toi., lui dit son frère.  

 

Il laissa ses collègues et emmena sa sœur. Ryo et Saeko les regardèrent partir. De rage, le jeune homme shoota dans une corbeille à papier. Sa collègue le regarda bizarrement.  

 

- Ryo ?  

- Ca va, ça va. Ca m’énerve qu’il s’en sorte si facilement. Si ça ne tenait qu’à moi…, commença-t-il mais il laissa sa phrase en suspens.  

- Tu ferais quoi, Ryo ? Pourquoi ça te tient tellement à coeur ?, demanda-t-elle, plissant légèrement les yeux.  

- C’est la sœur de mon meilleur ami. C’est comme si on touchait à ma sœur., répondit-il en soutenant son regard.  

- Dis-moi que ça ne te touche pas, Saeko. La petite sœur de l’homme que tu aimes…, continua-t-il, en la dévisageant, et, comme il le pensait, elle se sentit gênée et rougit.  

- Qu’est-ce que tu racontes, Ryo ?, éluda-t-elle, ne voulant pas évoquer sa relation naissante avec Hide.  

 

Elle prit ensuite rapidement congé et le laissa. Ryo quitta à son tour le poste et rentra chez lui. Il se défoula sur son sac de boxe pendant une bonne heure, imaginant défoncer la belle gueule de Tomo. Il ne supportait pas les hommes qui profitaient de leur force pour obtenir ce qu’ils voulaient de plus faibles qu’eux. Ce genre d’hommes, il ne voulait qu’une chose : les détruire, leur pourrir la vie. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il lui aurait collé un rapport sur le dos. Mais ce n’était pas ce que Kaori voulait et il ne voulait pas faire quelque chose qui aurait pu la blesser. Il frappa plus fort dans le sac.  

 

Il revit la scène défiler devant ses yeux. Il se souvint du bruit sourd du corps de Kaori percutant le mur, de cet abruti collant son corps contre le sien, l’empêchant de bouger ses jambes. Il tenait ses bras fermement. Elle ne pouvait rien faire. Il donna un nouveau coup de poing rageur dans le sac. Il avait été surpris, un peu déçu même, quand elle avait refusé de faire un rapport sur cet imbécile. Mais elle était jeune, elle devait faire sa place. Il pouvait comprendre qu’elle ne chercha pas à faire de vagues. Ce n’était pas juste !  

 

Il sortit de la pièce en sueur et partit prendre une douche. Il se déshabilla et se glissa sous le jet d’eau chaude. La chaleur sur son corps lui fit du bien et lui rappela la sensation du corps de la jeune femme contre le sien, tout contre le sien. Il ressentit tout : le premier contact de sa peau sur la sienne lorsque sa main avait effleuré sa nuque pour l’attirer, une peau douce et chaude, tellement agréable au toucher, son visage qu’elle avait blotti sur son épaule et le souffle chaud qui revenait régulièrement sur sa peau provoquant d’étranges picotements dans tout son corps, la sensation de ces lignes voluptueuses qui épousaient parfaitement son corps à lui, l’odeur de son shampooing… Il avait été enfermé dans une bulle de sensations nouvelles et étonnantes et, lorsqu’il avait dû quitter cette bulle, la lâcher pour l’amener à son frère, il s’était presque senti… nu, jaloux, en manque. Il ne savait pas vraiment.  

 

Comment une jeune fille d’à peine dix-huit ans pouvait-elle faire naître de tels sentiments chez lui ? Il était un homme expérimenté, avait connu de nombreuses femmes et jamais il n’avait ressenti cela. En plus, il n’avait pas le droit de ressentir cela : Kaori était la petite sœur de son meilleur ami. Elle n’était pas une femme comme les autres. Si ça ne suffisait pas, elle était une de ses élèves et il savait ce qu’il risquait s’il cédait à la tentation. S’il devait retenir une leçon de ses erreurs passées, c’était de ne plus céder à une toute jeune élève comme il l’avait fait avec Reika. C’était trop dangereux.  

 

Alors il décida de mettre ce soudain faible sur le compte de la fraîcheur de Kaori et de l’interdit qu’elle représentait. C’était une lubie passagère. Avec le temps et d’autres rencontres, il passerait outre cette attirance. En attendant, il devait juste faire en sorte de l’éviter ou de s’accoutumer à sa présence… A bien y réfléchir, il devrait s’accoutumer car, entre les cours et le commissariat, il serait amené à la rencontrer à de nombreuses reprises. L’attrait de la nouveauté se dissiperait et resterait l’amitié.  

 

Il sortit de la douche, satisfait de sa décision. Sa conscience avait pris le dessus sur ses pulsions. Il s’en félicita et se coucha après une bonne soirée de détente. 

 


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