Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 07-03-19

Ultimo aggiornamento: 01-04-19

 

Commenti: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Capitolo 6 :: chapitre 6

Pubblicato: 12-03-19 - Ultimo aggiornamento: 12-03-19

Commenti: Bonjour, la suite est là. Kalyane il n'y aura pas de massues dans cette fic. C'est une autre possibilité de relation que j'ai voulu explorer. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26


 

chapitre 6  

 

Le week-end passa rapidement et calmement. Ce qui ne fut pas le cas de l’arrivée au poste le lundi matin. Dès qu’elle mit un pied dans le vestiaire, Kaori fut entraînée par une Miki trépignant d’impatience à l’étage.  

 

- Mais Miki, attends, je n’ai pas eu le temps de me changer !, protesta la jeune rouquine.  

- Pas besoin, on nous attend à huit heures en tenue civile., répondit Miki en la tirant par le bras.  

 

Lorsque Kaori reconnut le bureau devant lequel Miki s’arrêta avant de frapper, elle pâlit. Elle fut tirée à l’intérieur avant d’avoir pu dire un mot et conviée à s’asseoir à une table ronde où étaient déjà assis son frère et le commissaire. Les lieutenants Nogami et Saeba étaient adossés au mur en face d’elles. Miki était surexcitée mais Kaori se demandait anxieuse à quelle sauce elle allait être mangée et gardait obstinément les yeux baissés.  

 

- Mesdemoiselles., entama le commissaire et par respect Kaori le regarda.  

- L’inspecteur est venu me faire une demande vendredi soir à laquelle je suis prêt à accéder si vous êtes d’accord. Inspecteur, je vous laisse continuer.  

- Merci, Monsieur. Miki, Kaori, au vu de vos évaluations respectives, nous vous proposons d’intégrer notre brigade.  

- Mais je pensais que ce n’était possible qu’au bout de plusieurs années d’expérience !, s’étonna Miki, ébahie, puis elle se reprit, s’apercevant qu’elle avait coupé la parole à un supérieur.  

- Pardon, Inspecteur.  

 

Hide lui fit un geste signifiant que ce n’était pas grave. Kaori restait muette. Pourquoi ? Pourquoi elles étaient choisies elles ?  Et surtout elle, alors qu’elle n’était qu’en première année ?  

 

- Miki, je sais que vous avez fait le vœu de devenir pilote d’hélicoptère. La formation est complète pour cette année, mais nous avons d’ores et déjà fait la demande pour l’année prochaine.  

- Merci, Inspecteur. Moi qui pensais encore devoir attendre deux ans au moins., répondit Miki, extatique.  

- Kaori., dit Hide en se tournant vers elle avec un peu d’appréhension.  

 

Elle le fixa droit dans les yeux et ce qu’il y lut le fit tressaillir. Il était bon pour une bataille ce soir.  

 

- Kaori, tu vas être sous la supervision directe du Lieutenant Saeba. Tu le suivras comme son ombre lorsqu’il aura son agenda personnel.  

 

Elle n’absorba pas la totalité de la signification des mots à cause de la colère qui grandissait en elle. Il voulait contrôler sa vie. Elle n’avait pas voulu l’écouter et choisir un autre métier alors il la prenait dans son équipe contre toute logique pour garder un œil sur elle… Elle serrait et desserrait les poings à s’en faire pâlir les phalanges.  

 

- Bien, Mesdemoiselles, vous avez un quart d’heure pour vous décider., leur précisa le commissaire.  

- Et sur ce coup-là, votre décision doit être commune : nous ne pourrons refaire de nouveaux binômes avant un bon moment. L’inspecteur et moi avons un autre rendez-vous. Il recevra votre réponse à son retour.  

 

Le commissaire sortit et Hide le suivit mais fut intercepté par sa sœur. Il sourit face à son air fâché. C’était tout Kaori. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Il savait parfaitement ce qu’elle pensait.  

 

- Pourquoi tu me fais ça ? Tu ne peux pas me laisser en paix et faire mon chemin toute seule ?, gronda-t-elle à voix basse.  

- Sache que ce ne sont pas mes recommandations. Va le voir lui., répondit-il calmement en indiquant Ryo du doigt.  

- Et au poste, tu ne me parles pas sur ce ton, compris ?, la sermonna-t-il, d’une voix ferme mais douce.  

 

Sa colère retomba d’un coup. Elle acquiesça tout en gardant les yeux fixés sur le lieutenant Saeba qui discutait avec Saeko et Miki. Elle entendit le claquement de la porte signifiant que son frère était parti. Elle soupira et se dirigea vers le lieutenant Saeba.  

 

- Puis-je vous parler, Lieutenant ?, demanda-t-elle d’une petite voix.  

- Bien entendu.  

 

Il la guida vers un bureau à l’écart et ferma la porte. Kaori regarda quelques secondes par la fenêtre rassemblant son courage et tentant de calmer les battements de son coeur qui n’avait apparemment toujours pas compris que cet homme n’en valait pas la peine. Ryo la regardait patiemment, attendant qu’elle se décida. Il admirait la ligne de son corps qui se découpait dans la lumière de la fenêtre et se dit qu’il devait être masochiste pour aller au devant de la souffrance que sa présence lui infligerait.  

 

- Vous m’avez vraiment recommandée, Lieutenant ?, demanda-t-elle en se tournant vers lui.  

- Oui, Kaori. Tu es douée pour le maniement d’armes. Je voudrais pousser ton enseignement plus avant. Nous allons avoir besoin d’un autre tireur d’élite d’ici deux ans. Je pense que tu en as les capacités.  

- Je… je ne veux pas tuer…, murmura-t-elle, en baissant les yeux.  

- J’ai parlé d’un tireur d’élite, pas d’un tueur d’élite, Kaori. Je ne tue qu’en dernier recours et ça ne m’enchante jamais. Un bon tireur d’élite met sa balle où il a décidé. Tu dois annihiler le danger, pas tuer. Tu comprends la différence ?, lui demanda-t-il doucement en s’approchant d’elle.  

- Je pense oui.  

 

Ils s’observèrent quelques secondes. Pour la première fois, Kaori ne rougit pas en le fixant. Ce qu’elle lisait dans ses yeux ne relevait pas d’un jeu de séduction. Elle avait le sentiment qu’il lui demandait de lui faire confiance. Et sans s’en rendre compte, c’était le cas. Il n’aimait pas l’image qu’on collait à sa spécialisation et il avait envie qu’elle fasse la différence, qu’elle ne le voit pas comme un tueur froid et sans coeur, qu’elle sache que ce n’était ce qu’il voulait qu’elle devienne non plus.  

 

- Alors que vas-tu faire ? Tu vas accepter ?, demanda-t-il, légèrement anxieux.  

- C’est une chance exceptionnelle et je ne peux pas refuser cela à Miki., répondit-elle, un léger sourire aux lèvres.  

- Alors c’est oui ?  

- Oui, Lieutenant., souffla-t-elle, les joues légèrement rosies, enfin consciente de ce qu’impliquait sa décision.  

- Alors première chose que tu dois savoir dans ce bureau, c’est Ryo, pas Lieutenant. Les grades ne vaudront qu’au centre de formation. Il en est de même pour Hide et Saeko. Si on allait voir ce que Miki a décidé., dit Ryo, ne se faisant pas trop de souci à ce sujet.  

 

En effet, Miki arborait un sourire d’une oreille à l’autre. Elle savait qu’elle avait de la chance, qu’une opportunité comme celle-ci ne se présenterait pas à nouveau de sitôt. Elle se précipita vers Kaori et lui prit les mains.  

 

- Dis-moi que tu es d’accord, s’il te plaît., l’implora-t-elle.  

- Oui, je suis d’accord. Mais il y a quelque chose que tu dois savoir et je te fais confiance pour le garder pour toi, promis ?, lui demanda Kaori, mal à l’aise.  

- Promis. Je t’écoute.  

- L’inspecteur Makimura est mon frère., l’informa Kaori, anxieuse de sa réaction.  

- Et tu as obtenu un traitement de faveur pour atterrir ici ?, l’interrogea Miki, sans trop y croire.  

- Non ! Je n’ai rien demandé !, se justifia Kaori, vexée.  

- C’est bien ce que je me disais. Alors il n’y a pas de problème., lui répondit Miki en souriant.  

 

Hideyuki revint peu après et les deux jeunes femmes l’informèrent de leur acceptation. Il les briefa rapidement sur trois points – le non-port de l’uniforme, les horaires irréguliers, le fait qu’elles devraient tout de même passer quelques jours par ci par là en patrouille dans la rue- avant qu’ils ne partent ensemble à la réunion de service. Ils restèrent groupés. Kaori entendit son frère murmurer à Saeko que ça risquait de chauffer pour ses oreilles mais ne comprit pas pourquoi.  

 

Le commissaire entra dans la salle, exceptionnellement suivi du Préfet de Police Nogami. Le fait était tellement rare qu’un grand silence plana. Le Préfet se mit en retrait et laissa le commissaire accomplir sa tâche. Celui-ci résuma les différentes affaires en cours, informa ces troupes des évènements à venir -la période estivale arrivant avec ses typhons, tout le monde devait rester sur le qui-vive et prêt à sortir de ses attributions habituelles-, et des divers changements d’affectation. Le dernier point fut particulièrement souligné car c’était à la fois un élément de rappel à l’ordre et d’émulation parmi les troupes.  

 

- Mademoiselle Reika Nogami est affectée à la division de l’exécution de la circulation pour les mois à venir., commença le commissaire en lançant un regard lourd à la jeune femme en question.  

 

Tout le monde savait ce que cela signifiait. C’était une punition en bonne et due forme, d’autant plus que la demoiselle était la fille du Préfet de Police et qu’elle aurait pu prétendre à un meilleur poste. Elle croisa les bras et baissa la tête, surtout pour éviter le regard peu amène de son père.  

 

- Madame Ijuin et Mademoiselle Makimura sont affectées à la troisième division de lutte contre le crime organisé.  

 

Un grand murmure se répandit dans la salle, ponctué d’un « Quoi ? » courroucé. Kaori sentit sur elle un regard meurtrier et n’eut aucun doute sur la provenance : Reika…  

 

- C’est qui Madame Ijuin ?, demanda Ryo, à voix basse.  

- C’est moi., répondit Miki avec un grand sourire.  

- Tu t’es mariée ?  

- Oui, le quatorze février avec Hayato.  

- Hayato Ijuin, le mec du déminage ?, rétorqua Ryo, interloqué, en visualisant le géant et imaginant la frêle silhouette de Miki à ses côtés.  

- Oui., répondit Miki rougissante.  

- Une perte pour la gente masculine…, laissa traîner Ryo, en lui faisant un clin d’oeil.  

 

Le commissaire laissa passer quelques instants puis reprit la main sur la réunion.  

 

- Finissons-en. Ce fait nous a amené à prendre à Monsieur le Préfet et moi-même une décision exceptionnelle supplémentaire. Nous n’avons pas jusqu’à présent dérogé à certaines règles en place mais les circonstances nous ont amené à prendre la décision suivante.  

 

Le commissaire s’interrompit et fit un signe à Hideyuki qui se tourna vers Kaori sortant deux objets de sa poche qu’il lui tendit, fier.  

 

- Mademoiselle Makimura, bien qu’étant en première année, se voit accorder son permis de port d’arme et une arme de service qui lui seront indispensables dans le cadre de ses fonctions. Mademoiselle, faites-en peu et bon usage., lui dit le commissaire en se tournant vers elle.  

 

Kaori regarda les objets dans la main de son frère et les prit avec précaution. A l’adresse du commissaire, elle tourna le visage vers lui et le remercia d’un sourire, les yeux brillants de larmes. Le commissaire mit fin à la réunion et le Préfet vint la féliciter ainsi que Miki avant de s’en aller. Toute la salle se vida et Hide fit signe aux autres d’avancer, retenant sa sœur un peu en arrière.  

 

- Je suis fier de toi, Kaori. Papa le serait également., murmura-t-il, ému.  

- Je… je n’arrive pas à y croire, Hide. J’ai l’impression de rêver., dit-elle d’une voix tremblante et il la pinça, lui arrachant un cri de douleur.  

- Mais ça va pas la tête !, cria-t-elle en se frottant le bras, mais elle se calma face à son sourire chaleureux.  

- Bienvenue dans la réalité. Kaori, fais attention à toi. Utilise ton arme à bon escient., lui conseilla-t-il.  

- Promis.  

 

Elle se lova quelques instants dans ses bras, reconnaissante d’avoir un frère aussi bon, aimant et attentionné envers elle. Quand elle s’écarta de lui, elle lui fit un petit sourire d’excuse :  

 

- Pardon Hide, je ne le ferai plus. Tu es mon chef entre ses murs.  

- Je reste ton frère avant tout, Kao. Mais oui, essayons de limiter les élans de tendresse ici. Allez, viens, on a du travail.  

 

Ils remontèrent. Saeko fut chargée de mettre les filles au courant de leurs enquêtes en cours. Elle leur donna les dossiers, les pièces et resta à leurs côtés pour répondre à leurs questions. Hide avait convoqué Ryo à part pour faire le point car il avait plusieurs journées de formation prévues dans les semaines à venir et il voulait savoir comment il comptait s’y prendre pour entraîner leur nouvelle recrue. Hide fut étonné de voir à quel point Ryo avait déjà planifié les choses. Il ne doutait pas de son professionnalisme mais il sentait qu’il avait passé une bonne partie du week-end à réfléchir à la question sans même savoir s’ils obtiendraient l’accord du commissaire ou des filles. Quand ils eurent terminé, Hide observa Ryo un moment. Celui-ci, mal à l’aise face au regard scrutateur de son ami, commença à gigoter sur sa chaise.  

 

- Arrête de me regarder comme ça, Hide. Je vais croire que tu as des vues sur ma personne., plaisanta-t-il pour évacuer sa gêne.  

- Idiot. Ryo, fais attention à elle, d’accord ? Je sors de mes prérogatives mais je te confie ma petite sœur. Fais attention à elle, s’il te plaît., demanda Hide, d’une voix basse.  

- Promis, vieux frère. Je garderai un œil sur elle. Je ne la lâcherai pas., répondit Ryo, honoré d’avoir la confiance de son ami.  

- Merci.  

- Bon, je vais l’emmener à l’économat. Il faut lui commander sa tenue de choc. Comme je dois la surveiller, je peux aller avec elle dans la cabine ?, lança Ryo, avec un sourire narquois en s’enfuyant.  

 

Hideyuki sourit et rit même à la plaisanterie de son ami. Il avait confiance. Lorsqu’il ressortit de la pièce après avoir rassemblé ses papiers, les deux étaient déjà partis. Soudain, la porte voltigea brutalement et Reika entra dans la pièce en fureur.  

 

- Tu me le paieras, Saeko. Tu n’avais pas le droit de me faire un coup pareil !, hurla sa sœur hystérique.  

- Baisse d’un ton, Reika ! Tu n’es pas à la maison ici. Tu me dois le respect !, répondit avec fermeté Saeko.  

- Ne me parle pas de respect, espèce de garce ! Tu veux juste m’écarter pour être la seule à profiter des largesses de papa ! Après tout, pourquoi tu couches avec ton supérieur ? Pas pour ses beaux yeux en tous cas !, rétorqua-t-elle dédaigneuse.  

 

Saeko fut en deux enjambées face à sa sœur et lui colla une gifle magistrale, furieuse.  

 

- Je te défends de proférer de telles horreurs ! Tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même pour ce qui t’arrive ! Ton comportement au centre et au commissariat est injustifiable ! Arrête de courir après ton instructeur !  

 

A ces mots, Reika recula de deux pas et tourna la tête dans tous les sens, cherchant Ryo du regard. Il n’était pas là, tout comme Kaori.  

 

- Je vais la tuer ! Il est à moi !  

- Reika Nogami !, tonna soudain une voix dure derrière elle.  

 

Elle se tourna et fit face à son père. Elle blêmit face à son regard dur.  

 

- Agent Nogami, je vous suspends de toutes vos attributions pour un mois. Vous irez déposer votre carte et votre badge aux ressources humaines. Vous ne serez pas acceptée non plus au centre de formation. Mettez cette période à contribution pour réfléchir à vos priorités et votre comportement. Maintenant dehors !, tonna-t-il en la suivant pour s’assurer qu’elle faisait ce qu’il lui avait ordonné.  

- Tu me déçois énormément, Reika., entendirent-ils alors qu’ils s’éloignaient dans le couloir.  

 

Saeko se tourna vers Hide, mortifiée. Ce qu’avait dit sa sœur l’avait blessée et elle espérait qu’il n’en croyait pas un mot. Elle avait attendu tellement longtemps qu’il se décida. S’il la lâchait maintenant, elle aurait du mal à s’en remettre.  

 

- Tout va bien, Saeko., la rassura-t-il.  

- Je suis désolée. Je ne la comprends plus. Ce qu’elle a dit…, murmura Saeko, humiliée.  

- Est-ce que tu sors avec moi parce que je suis ton supérieur ?, lui demanda-t-il, un regard confiant.  

- Non, tu le sais très bien.  

- Alors tout va bien. Au boulot, les filles.  

 

La semaine passa rapidement sans autre heurt jusqu’au vendredi après-midi lorsque le téléphone sonna et que Ryo fut demandé en renfort sur un braquage de banque qui s’était transformé en prise d’otages. Il regarda par la fenêtre en grognant :  

 

- Un jour de pluie… Pas de chance.  

 

Il invita Kaori à aller passer sa tenue et à le rejoindre au garage. Ils rejoignirent rapidement le poste de commandement établi à proximité de la banque. Après visualisation des lieux, Ryo désigna l’immeuble où ils se posteraient et ils s’y rendirent. Une fois arrivés au sommet, Ryo sortit son matériel et s’allongea par terre, indiquant à Kaori de prendre la même position. Elle tressaillit au contact de l’eau qui pénétrait leurs vêtements.  

 

- Tu vas commencer par observer les lieux avec les jumelles. Ne te précipite pas. Tu dois définir la position de toutes les personnes qui sont dans ton champ direct de vision. Le but est de trouver le meilleur angle d’attaque si on doit intervenir. Compris ?  

- Oui.  

 

Elle prit les jumelles en main et commença son examen. Elle regardait à l’intérieur de la banque, compter le nombre de victimes et malfaiteurs, regarder la configuration des lieux… son regard se perdit un peu à l’extérieur.  

 

- Ca va, Kaori ?  

- Ca fait beaucoup d’éléments à analyser. Je n’ai pas l’habitude. Je ne sais pas ce qui est important ou non.  

- Tu as compté combien de malfaiteurs ?  

- Trois.  

- On est d’accord. Et les victimes ?  

- Dix.  

- Elles sont onze. Regarde derrière le guichet : il y a un pied qui dépasse. A défaut de savoir s’il est mort ou non, on le compte.  

 

Ryo relaya l’information au centre de commandement. Pour eux, c’était capital car les baies vitrées étaient opaques sur près de deux mètres de haut et seule une bande de cinquante centimètres permettait de voir l’intérieur. De plus, le système de vidéosurveillance avait été mis hors service.  

 

- Ryo, tu as vu dans la voiture là-bas dans la ruelle, il y a un homme qui paraît très nerveux., indiqua Kaori.  

 

Il vérifia et elle avait raison. La voiture était peu visible de la rue, cachée par la pénombre de la ruelle.  

 

- Bien vu, partenaire., souffla-t-il, ce qui la fit rougir.  

 

Il signala le fait et un groupe de policiers intervint discrètement. Plusieurs heures passèrent sans aucun mouvement. Les preneurs d’otage finirent par accepter des collations pour les otages et relâchèrent une vieille dame. Pendant l’échange, l’un d’eux avait tenu une femme en joue.  

 

- Alors leçon numéro deux. On a un angle de tir ou non ?, l’interrogea Ryo.  

 

Kaori observa la position de l’homme et de la victime. Cette dernière était tellement apeurée qu’elle ne cessait de gesticuler.  

 

- Non, la femme bouge trop. Ce serait trop risqué, je pense.  

- Oui, d’autant plus qu’elle fait presque la taille de l’homme, ce qui le couvre bien. Il ne faut pas beaucoup d’espace pour un bon tir. Je vise en général la main ou l’épaule pour les empêcher d’utiliser une arme. Mais là, tu as raison, elle bouge trop.  

 

L’attente reprit son cours. Soudain, ils entendirent deux coups de feu dans la banque. Le chef hurla dans l’oreillette qu’il voulait des infos et ils se concentrèrent. Ryo répondit du tac au tac.  

 

- Un malfaiteur à terre. Les otages n’ont pas bougé.  

 

Kaori le regarda un court instant avant de se tourner à nouveau vers la banque. Il était concentré sur sa cible, le regard acéré. Il donnait l’impression de s’être statufié. C’était impressionnant.  

 

- Prépare-toi. Lorsqu’ils commencent à se tirer dessus, ce n’est jamais bon.  

 

Comme en écho à ces paroles, le temps se gâta. Le vent se mit à souffler et la pluie à redoubler. Leurs casquettes ne leur servaient plus à rien. Ryo s’énerva.  

 

- Bon sang, il me faudrait une hutte avec ce sale temps. J’y vois rien. La pluie vient dans mes yeux., marmonna-t-il.  

 

Il entendit le chef de commandement lui dire qu’ils allaient tenter une opération, qu’il devrait éliminer le danger, si possible les deux s’il en avait l’occasion. Le top serait donné dans cinq minutes.  

 

- Tiens-toi prête. Dans cinq minutes, ça va bouger., avertit-il sa coéquipière.  

- Comment tu vas faire avec ce temps ?  

- Je ne sais pas. Tu n’as pas un parapluie ?, plaisanta-t-il.  

- Ben non., répondit-elle sérieusement.  

- Kaori, c’était une blague., lui dit-il doucement.  

 

Il la regarda et vit son regard anxieux. Elle était stressée et c’était normal puisque c’était sa première intervention sur le terrain même si elle ne devait qu’observer. Soudain elle croisa son regard et il vit comme un éclair. Elle ouvrit sa veste.  

 

- Rhabille-toi, tu vas attraper froid., lui dit-il.  

- Remets-toi en position., ordonna-t-elle en le repoussant en position allongée.  

- Euh, je ne suis pas sûr que ton frère apprécierait… laissa-t-il traîner, légèrement gêné.  

- Sois sérieux, Saeba. On est en mission.  

 

Ryo fut étonné par le ton employé mais ne dit rien. Il venait de découvrir une nouvelle facette de la jeune femme et le ton autoritaire qu’elle avait employé ne le laissait pas indifférent. Encore moins lorsqu’il sentit qu’elle se mettait à califourchon sur son dos.  

 

- Que fais-tu Kaori ?, demanda-t-il, la voix légèrement étranglée.  

- La hutte de Monsieur., murmura-t-elle au creux de son oreille, reconnaissante qu’il fit noir et qu’il ne put voir ses joues cramoisies.  

 

Ryo dut faire un effort monumental pour faire abstraction de la sensation de ce corps au dessus du sien. Elle n’était pas couchée sur lui, seulement à quatre pattes, sa veste ouverte pendant de chaque côté de sa tête lui procurant un abri de fortune. Mais tout de même ses cuisses enserrait sa cage thoracique et sa tête relevée pour pouvoir viser frôlait sa poitrine. Bon sang, il s’en souviendrait de cette mission. Heureusement qu’il baignait dans de l’eau froide, sinon son meilleur ami aurait été de la fête lui aussi… Le top départ fut donné et Ryo visa le premier braqueur le touchant à l’épaule. Il vit l’arme de celui-ci tomber à terre, son porteur agrippant sa blessure. Les policiers entrèrent dans la banque et le deuxième braqueur se rendit. Ryo resta positionné prêt à intervenir jusqu’à ce que le commandant en chef leur signala la fin de l’opération.  

 

- C’est fini, Kaori. Tu… tu peux te rhabiller., bafouilla-t-il.  

 

Il sentit la jeune femme se relever doucement, étouffant un léger gémissement. Il la regarda refermer sa veste et étirer ses muscles endoloris. Le faible éclairage provenant des immeubles alentours donnait à son visage une apparence surréelle. Il la nimbait d’une espèce de halo. Elle était si belle… Ryo se secoua et se releva. Il lui tendit la main pour l’aider et elle accepta avec gratitude. Il surestima légèrement sa force et la jeune femme atterrit dans ses bras. Elle sentit sous ses doigts son coeur battre, la chaleur qui émanait de son corps et en fut émue. Lui ne put refouler la sensation de son corps pressé contre le sien, de ses courbes féminines, de son souffle sur son torse. Il posa ses yeux sur la chevelure rousse et, comme si elle avait été appelée, Kaori releva la tête vers lui et plongea son regard dans le sien. Sans plus réfléchir, il baissa le visage vers elle, regardant ses lèvres frémissantes.  

 

- Lieutenant ! Lieutenant !, entendit-il dans son oreillette et il sortit de sa transe, s’écartant d’elle.  

 

Il répondit à l’appel, puis se tourna vers la jeune femme et lui fit signe qu’ils s’en allaient d’une voix neutre. Il la regarda s’éloigner et se dit qu’il avait frôlé la catastrophe. Kaori était un peu perdue également. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris. Elle avait failli le laisser l’embrasser, son instructeur, son collègue… Quelle idiote ! Elle ne pouvait risquer sa place et lui non plus. Ils remontèrent en voiture et se dirigèrent vers le commissariat où ils se changèrent. Ryo la ramena chez elle, en l’absence de métro à cette heure tardive. Arrivés au pied de l’immeuble, il la retint par le poignet.  

 

- Pour tout à l’heure…, commença-t-il.  

- Il ne s’est rien passé, Ryo. Tout va bien. On est d’accord ?  

- Oui. Bonne nuit Kaori.  

 

Elle lui fit un signe de tête et rentra. Ils eurent tous les deux bien du mal à s’endormir cette nuit-là…  

 

 


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