Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 07-03-19

Ultimo aggiornamento: 01-04-19

 

Commenti: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Capitolo 24 :: Chapitre 24

Pubblicato: 30-03-19 - Ultimo aggiornamento: 30-03-19

Commenti: Bonjour, voici la suite. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 24  

 

Deux jours plus tard, Kaori reprit son poste à la brigade, poussée par son frère. Elle était cantonnée comme Saeko au bureau. Elle appréhendait de se retrouver avec Ryo. Ils ne s’étaient pas revus depuis qu’elle lui avait annoncé être enceinte. Elle ne savait pas s’il était heureux ou en colère, s’il voulait du bébé ou non… Elle prit sur elle pour rester calme. Elle avait décidé qu’elle garderait le bébé quoiqu’il arriva. Il n’y était pour rien. C’était un petit être innocent qui n’avait fait de mal à personne et elle devait le protéger et l’aimer, même si elle se retrouvait seule pour le faire. Elle suivit son frère et Saeko dans le bureau et, après avoir slalomé entre les cartons de preuves, posa ses affaires sur son bureau. Se retournant, elle tomba nez à nez avec Ryo. Il la regarda une lueur indéfinissable dans les yeux.  

 

- Bonjour Kaori., tenta-t-il de dire d’une voix neutre.  

- Bonjour Ryo., murmura-t-elle.  

 

Miki, Hide et Saeko attendait nerveusement de voir comment ils allaient réagir. Ils semblaient aussi timides qu’au premier jour, une touche de désespoir en plus. Nerveux, Ryo regarda Kaori : elle avait repris un peu de couleur, elle semblait un peu plus sereine, ce qui le rassura. Il mourait d’envie de la prendre dans ses bras mais craignait aussi d’être rejeté. Il savait qu’il avançait sur un filin tel un funambule ;  

 

- Comment tu vas ?, demanda-t-il doucement.  

- Mieux. Et toi ?  

- On fait aller. Il faut que je me réhabitue à dormir seul., murmura-t-il.  

 

Il vit une lueur de culpabilité passer au fond de ses yeux et s’en voulut.  

 

- Désolé, je ne voulais pas…  

- Non, ça va, Ryo. Je sais ce que c’est.  

 

Sa réponse le réconforta car, si elle aussi avait ce sentiment, tout n’était pas perdu pour eux.  

 

- Ne force pas aujourd’hui, d’accord ?, lui demanda-t-il, inquiet pour elle.  

 

Elle allait devoir travailler sur les preuves accumulées pendant leur mission et il avait peur que de mauvais souvenirs refirent surface. Il leva le bras pour remettre une mèche en place mais se retint au dernier moment. Néanmoins, elle avait eu le temps de remarquer son geste et rougit légèrement. Ils se rassemblèrent tous lorsque Mick arriva et firent un point rapide pour mettre Kaori au courant de leur avancée. Quand ils eurent fini, l’américain emmena la jeune femme un peu à l’écart du groupe pour débriefer plus profondément.  

 

- Alors, ma belle, comment ça va ?  

- Je reprends le dessus progressivement.  

- Ne force pas.  

- Ryo m’a dit la même chose., dit-elle en souriant faiblement.  

- On tient à toi. Tu as reçu l’aval du psy pour repartir sur le terrain ?  

- Le psy, oui. Mais je suis en service restreint.  

- Tu n’as pas été blessée pourtant, à moins que…, dit-il gêné, pensant que peut-être tous ses rapports répétés avaient laissé des séquelles.  

- Je suis enceinte, Mick., lui apprit-elle.  

 

Il n’avait pas pensé à cette séquelle-là. La culpabilité refit surface. Une nouvelle complication naissait dans leur histoire à cause de lui. Elle sut à son regard qu’il était gêné, ne sachant si c’était une bonne ou mauvaise nouvelle.  

 

- Tout va bien, Mick.  

- Ryo est au courant ?  

- Oui., répondit-elle en baissant les yeux.  

 

A son comportement, il se douta que les choses n’étaient pas simples et que la famille Saeba avait encore du chemin à faire pour retrouver sa plénitude.  

 

- Il ne m’en avait pas parlé. Il a peut-être besoin d’un peu de temps ou de savoir où vous en êtes.  

- Comment il va, Mick ?, ne put s’empêcher de lui demander Kaori, d’une petite voix.  

- Disons que je l’ai connu plus heureux. Tu lui manques.  

 

Kaori se mit à triturer ses doigts en signe de nervosité. Ryo lui manquait aussi mais elle avait encore besoin de temps, de remettre les choses à leur place. Mick changea de sujet, voyant la tension monter, et ils parlèrent de la mission, établirent le rapport de Kaori. En début d’après-midi, Ryo vint chercher la jeune femme et l’emmena au centre de tir. Ils échangèrent quelques banalités dans la voiture avant qu’elle ne s’endormit, la grossesse prenant le dessus.  

 

- Tiens, ton fusil. Je te laisse gérer. Il faut que tu te réentraînes sinon tu vas perdre ton habilitation. Ca va aller ?  

- Je pense., murmura-t-elle, anxieuse.  

 

Elle se positionna un genou au sol et épaula son fusil. Dans son esprit, la cible se transforma et elle vit Li apparaître. Toute la rage et la colère contenues en elle explosèrent et elle tira, le visage crispé. Les balles lui transperçaient le corps mais il était toujours là avec son sourire pervers et sa rage ne faisait que grandir. Elle ne sentait pas les larmes couler sur son visage. Dans sa tête, un seul mantra tournait en boucle : « crève ».  

 

Ryo était resté juste derrière elle, n’intervenant pas alors qu’il avait senti le changement d’humeur. L’instructeur qui vaquait de stand en stand s’approcha pour arrêter Kaori mais Ryo lui fit signe de ne pas l’interrompre et il changea de direction. Au bout de quelques minutes, voyant son visage livide, il posa la main sur l’épaule de Kaori et lui prit le fusil. Il le posa derrière lui et se positionna derrière elle, comme il le faisait au début de leur entraînement, juste assez prêt pour la frôler. Il approcha de son oreille et murmura :  

 

- Tu l’as vu, n’est-ce pas ?  

- Oui., souffla-t-elle dans un sanglot.  

- Il est hors d’état de nuire, Kaori. Il ne te fera plus de mal. Viens, on rentre., dit-il en lui tendant la main pour l’aider à se lever.  

 

Elle accepta son aide et ne le lâcha pas pendant quelques secondes. Elle regardait leurs mains enlacées et se demandait quand cela avait eu lieu la dernière fois. Elle n’arrivait pas à s’en souvenir. Mais ce contact lui faisait tellement de bien après la tension qui l’avait envahie qu’elle voulait qu’il dura toujours. De son côté, Ryo voulait y aller en douceur. Il savait que, s’il voulait mener son plan jusqu’au bout, il ne devait pas la brusquer. Il serra légèrement sa main puis la lâcha, partant vers le bâtiment. Ils se changèrent et, avant de sortir, Ryo se tourna vers elle regardant le mur où elle s’était appuyée :  

 

- C’est ici que tu m’as avouée avoir peur de l’orage., dit-il en souriant légèrement se rappelant la course effrénée qu’elle avait faite ce jour-là.  

 

Kaori le regarda sans mot dire, étonnée qu’il se souvint de l’endroit exact. Sur le trajet, Kaori regardait par la fenêtre, laissant son esprit voguer, pendant que Ryo conduisait respectant son silence.  

 

- Ce soir-là, tu caressais furtivement ma main. C’était pour distraire mon attention de l’orage ?, demanda-t-elle, subitement, se tournant légèrement vers lui.  

- Tu m’as démasqué., répondit-il, d’un ton enjoué, puis plus sérieusement.  

- Je n’aime pas te voir anxieuse, Kaori. Tu te souviens de ce qui s’est passé ce soir-là ?  

- Oui, l’incendie. L’un des pires moments de ma vie. J’ai cru que j’avais perdu mon frère. J’étais tellement désespérée.  

- Tu ne voulais plus te battre, tu te pensais seule au monde…, compléta-t-il, faisant taire la souffrance qui lui revenait en mémoire.  

- Mais tu étais là. Et tu m’as dit la plus belle chose que j’avais jamais entendue., murmura-t-elle, d’une voix étranglée.  

 

Elle essuya les larmes qui perlaient à ses yeux, se rappelant sa stupéfaction, la chaleur qui l’avait envahie, le réconfort de savoir son amour à double sens, ce qui atténuait un peu sa peine et lui avait redonné le courage de se battre.  

 

- Tu m’as dit que tu avais besoin de moi.  

- J’ai toujours besoin de toi., lui dit-il simplement, d’une voix douce.  

 

Elle le vit passer le commissariat et se rendre au centre de formation, vide cette semaine.  

 

- Que fait-on ici ?, demanda-t-elle, curieuse.  

- Suis-moi.  

 

Ils s’arrêtèrent près du hall d’entrée. Il pointa en direction de l’allée centrale du parc.  

 

- Le premier jour, je t’ai suppliée de ne rien dire sur l’altercation entre Reika et moi. Je ne sais pas pourquoi mais je voulais tellement que tu crois en mon innocence. Juste après je t’ai maudite te voyant discuter avec ton frère, puis je me suis excusé. Le deuxième jour, tu m’as terrassé. Et tout cela tu ne t’en es même pas rendue compte.  

- Comment ça terrassé ?, demanda-t-elle n’y comprenant rien.  

- Tu remontais l’allée et t’es laissée emporter par une pluie de pétales de fleurs de cerisiers. Ta candeur, ta fraîcheur… je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme toi. Tu n’as rien d’une séductrice, Kao, pourtant tu es capable de mettre tous les hommes à tes pieds sans le vouloir. Moi tu m’as eu et je ne veux jamais que tu me laisses. La femme que tu es me rend meilleur. Sans toi, je ne suis rien., lui avoua-t-il, arrachant une larme à sa femme.  

 

Il lui tendit la main et elle la saisit, retrouvant le contact chaud et réconfortant de ses doigts autour des siens. Il l’emmena dans un des couloirs.  

 

- A cet endroit, j’ai su que la jeune femme douce et timide était quelqu’un de fort et déterminé, beaucoup moins fragile qu’on ne le pense. Tu te souviens pourquoi ?, lui demanda-t-il, souriant.  

 

Il la vit fouiller dans sa mémoire et vit la lumière se faire.  

 

- Ce n’est pas ici que j’ai remis un garçon à sa place et tu es arrivé juste après ?  

- Si et on est sortis ensemble. Pour moi, c’est l’un de nos beaux moments même s’il ne s’est rien passé d’extraordinaire, juste parce qu’on était tous les deux, complices., avoua-t-il.  

 

Elle acquiesça, comprenant ce qu’il voulait lui dire. C’était la marque de ce qui les avait liés, de ce lien indéfectible qui faisait qu’ils se comprenaient sans mot dire, qu’à deux ils se sentaient presque invincibles.  

 

- Tu m’emmènes où maintenant, Ryo ?, demanda-t-elle avec un léger sourire.  

- Je suis démasqué, encore., plaisanta-t-il, tentant de rester léger car il avait peur qu’elle refusa de le suivre.  

- En ville, si tu veux bien.  

- Le groupe va se demander où on est., pensa-t-elle.  

- Ne t’inquiète pas de cela. Tu viens ?  

 

Elle le suivit et ils partirent en ville. Kaori découvrit le premier immeuble où ils étaient intervenus ensemble. Elle monta lentement les escaliers, les souvenirs remontant en mémoire : l’attente, les premiers conseils, la pluie qui battait sur eux, elle qui s’était mise à quatre pattes au dessus de lui pour le protéger et qu’il put viser en sécurité… Elle rougit à cette évocation.  

 

- A quoi tu penses ?, l’interrogea-t-il, amusé.  

- A la hutte.  

- C’était ingénieux. Une véritable torture aussi. Je sentais ta poitrine frôler ma tête, tes cuisses m’enserrant... Je ne te dis pas l’exercice de self-control…, laissa-t-il échapper en riant légèrement.  

- On a failli s’embrasser ce soir-là., dit-elle tout bas en le regardant hésitante.  

- Oui. Tu aurais aimé que je t’embrasse ?  

 

Elle acquiesça, les joues rosies par la gêne. Il s’approcha d’elle et s’arrêta à son niveau, ne quittant pas son regard.  

 

- Tu voudrais qu’on répare ce manquement ?, lui demanda-t-il, la gorge serrée.  

- Oui. Comme si c’était la première fois., murmura-t-elle.  

 

Il posa la main sur son visage et caressa sa joue de son pouce, doucement. Puis il se pencha lentement vers elle et posa les lèvres sur les siennes. Ce fut un baiser très tendre et doux. Il sentit la jeune femme se détendre au bout de quelques secondes et y répondre timidement. Sentant le désir le gagner et ne souhaitant pas la brusquer, il mit fin à leur baiser et admira le visage de Kaori. Elle était si belle, les lèvres entrouvertes, les yeux encore fermés. Lorsque finalement elle les rouvrit et le regarda, il se sentit rougir et rit bêtement.  

 

- Pris en flagrant délit de rêverie.  

 

Elle lui sourit et lui tendit la main.  

 

- Tu m’emmènes où maintenant ?  

- Sur le lieu de notre premier rendez-vous., dit-il en l’entraînant.  

 

En cette fin novembre, la nuit était déjà tombée et, lorsqu’ils arrivèrent tout en haut de l’immeuble, ils purent admirer Shinjuku et ses illuminations. Le spectacle était toujours aussi époustouflant. Ryo s’était mis derrière Kaori et prit le risque de l’enlacer. Soulagé, il la sentit venir s’appuyer contre lui et laissa ses mains descendre sur son ventre.  

 

- C’est ici que j’ai partagé mes envies avec toi, Kaori. Elles n’ont pas changé depuis. Tu es ma famille, Kaori. Tu es peut-être perdue en ce moment, mais sache que les choses n’ont pas changé. Je t’aime, je te veux dans ma vie. Je serais complètement paumé si tu partais. Je survis pour le moment en espérant que tu me reviennes mais, si tu ne dois pas le faire, tue-moi parce que j’en mourrai., lui avoua-t-il, à voix basse.  

 

Elle trembla dans ses bras et il resserra son étreinte. Il ne parlait que d’eux deux. Il n’incluait pas le bébé dans leurs projets. Que devait-elle en penser ? Elle voulait ce bébé. Elle savait aussi qu’elle retrouverait le chemin de ses bras, le temps l’aidant. Mais les deux étaient-ils compatibles ? Elle ne put empêcher les larmes de sortir.  

 

- Kaori, parle-moi. Qu’est-ce qui ne va pas ?, demanda-t-il anxieux.  

- Tu parles de nous, Ryo. Mais le bébé… j’attends notre enfant., répondit-elle, la voix tremblante.  

- Quoi notre enfant ?, s’interrogea-t-il sans comprendre.  

 

Elle se retourna dans ses bras, les yeux lançant des éclairs. Elle se retenait de le frapper, tellement elle était furieuse mais également angoissée, terrifiée, ce qu’il sentit.  

 

- Notre enfant, Ryo. Le bébé que je porte. Fait-il partie de tes plans ? Tu parles de toi, de moi, de nous mais pas de lui ! Qu’est-ce que je dois comprendre ?, s’énerva-t-elle, les yeux pleins de larmes.  

- Kaori…, murmura-t-il, comprenant la méprise, puis la prenant dans ses bras et la serrant contre lui :  

- Bien sûr que je veux cet enfant, mon ange. Je ne t’ai jamais caché que c’était l’un de mes rêves les plus chers.  

- C’est vrai ?, lui demanda-t-elle, hoquetant.  

- Oui, Kaori. Je te veux toi et notre enfant. Vous êtes ma vie., la rassura-t-il.  

 

Il la laissa pleurer un long moment, la berçant tendrement. Il espérait que ces larmes étaient un bon signe pour lui, qu’il avait réussi à atteindre son but.  

 

- Merci, Ryo. Merci de m’avoir rappelé tous ces moments qui nous ont construits.  

- A ton service, ma belle. Mais Kaori, je… j’ai encore quelque chose à te dire…, ajouta-t-il, soudain préoccupé.  

- Je te demande pardon pour tout ce qui s’est passé pendant cette mission. Je sais que je t’ai blessée et bouleversée. Je ne sais pas ce que j’aurais pu faire différemment mais ce que je t’ai fait… je suis désolé.  

- Ryo, ne te culpabilise pas pour tout ça. Si je n’avais pas accepté cette mission, on n’en serait pas là. C’est de ma faute.  

- Non, Kaori…  

- Tu me raccompagnes, s’il te plaît. Je suis fatiguée., l’empêcha-t-elle de continuer, cette partie de la discussion lui étant encore trop pénible.  

 

Il garda le silence et ils repartirent. Il lui proposa de passer par l’appartement pour récupérer quelques affaires supplémentaires. Il avait noté qu’elle avait ouvert le bouton de son jean et les choses n’allaient pas s’arranger. Elle accepta. Ils se retrouvèrent dans leur chambre, Ryo regardant Kaori prendre quelques vêtements avec anxiété. Il devait s’avouer qu’il espérait secrètement qu’elle rentrerait avec lui ce soir même s’il n’avait pas misé dessus, alors la voir faire son sac lui faisait mal, très mal. Quand elle le ferma, il se leva et s’approcha d’elle.  

 

Kaori le regarda. Certes elle n’était pas prête à reprendre la vie conjugale mais elle n’avait pas non plus envie de s’en aller. Elle s’était sentie revivre cette après-midi. Elle avait l’impression d’émerger d’un mauvais rêve. Elle avait aimé retrouver la chaleur de ses bras, la douceur de ses lèvres, le plaisir de rire et discuter à deux. Elle allait rentrer chez son frère, dans son foyer, jouant les trouble fêtes, et se sentirait toujours aussi seule. Comme s’il avait senti son sentiment d’isolement, il ouvrit les bras et elle s’y réfugia, se laissant aller contre lui. Quand il referma son étau autour d’elle, tout ce qui lui faisait peur, tout ce qui l’embrouillait, s’évanouit. Pour la première fois depuis des semaines, elle se sentit en sécurité.  

 

Elle sentit ses lèvres se poser sur ses cheveux et releva la tête, son regard plongeant dans celui chaud et aimant de Ryo. Instinctivement, ils se rapprochèrent et s’embrassèrent. Rapidement, le baiser s’approfondit et leurs langues se mêlèrent avides. Le souffle court, ils se séparèrent et se dévisagèrent. Comme deux aimants, ils furent de nouveau attirés l’un vers l’autre et reprirent leur échange passionné, leurs mains se mêlant au ballet, touchant, caressant, s’immisçant sur et sous les vêtements qui volèrent rapidement dans la pièce. Ils se dévoraient comme deux affamés, leurs bouches redécouvrant des contrées déjà explorées.  

 

- Kaori, tu m’as manqué. J’ai tellement envie de toi., souffla Ryo, la voix rauque, en la couchant sur le lit.  

 

Les mots pénétrèrent lentement le nuage de désir et atteignirent son cerveau. Elle se figea. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne se sentait pas prête. Elle se laissait faire comme une poupée encore une fois. Elle n’avait donc aucune dignité ? En même pas deux minutes, elle était nue et allongée sous lui, prête à le laisser assouvir ses désirs en elle. Elle se figea et le repoussa, refermant instinctivement les cuisses.  

 

Ryo la sentit tendue brusquement. Elle ne participait plus et l’empêchait de s’unir à elle. Reprenant difficilement le contrôle de son corps et son cerveau, il posa la tête sur son épaule. Le retour à la réalité était dure. Il se coucha sur le dos, reprenant son souffle. Lorsqu’il recouvra son calme, il s’en voulut de s’être laissé emporter : c’était exactement ce qu’il ne voulait pas faire. Il s’était juré de ne pas aller plus loin que des baisers et quelques caresses éventuellement. Il s’invectiva mentalement.  

 

- Je suis désolée, je ne peux pas., murmura-t-elle, s’attendant à essuyer sa colère.  

- Viens ici., dit-il doucement en tendant son bras.  

- Si tu en as envie, bien sûr., précisa-t-il doucement.  

 

Elle le regarda puis s’approcha de lui, se lovant dans ses bras, malgré la peur qu’il ne tenta de la forcer à aller plus loin. Ryo referma le bras sur ses épaules et la serra doucement contre lui.  

 

- Je suis désolé de t’avoir brusquée. Je me suis laissé emporter.  

- Je… ce n’est rien., dit-elle se détendant très progressivement.  

- Tu as peur de moi ?, lui demanda-t-il, fixant le plafond.  

 

Il sentit son souffle se suspendre puis elle le relâcha lentement. Elle se releva doucement sur le bord du lit et commença à se rhabiller. Il se redressa et l’attrapa par l’épaule pour attirer son attention mais elle garda désespérément la tête baissée.  

 

- Kaori, réponds-moi : tu as peur de moi ?, répéta-t-il, anxieux.  

 

Elle acquiesça. Il sentit son coeur sombrer, la culpabilité reprenant le dessus. Elle se leva et ramassa le reste de ses vêtements. Il se leva à son tour pour s’habiller. Quand ils furent tous les deux habillés, ils s’observèrent un moment et Kaori baissa les yeux.  

 

- Je suis désolée, Ryo., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- C’est moi, Kao…  

- Non, je suis désolée de ne plus avoir confiance en nous, de douter. Je t’ai trahi, je nous ai trahis et je ne sais pas quoi faire pour réparer le mal que je nous ai fait.  

- Tu ne nous as pas trahis, mon ange. Tu as juste oublié. Il faut que tu te rappelles, qu’on réapprenne ce qui faisait notre essence. Tu as besoin d’un peu de temps.  

- Pourquoi ça semble plus facile pour toi ?, lui demanda-t-elle, bouleversée.  

- Je ne suis pas enceinte. Je ne suis pas bourrée d’hormones en folie. J’ai aussi plus d’expérience que toi. Mais, Kao, tout cela ne m’a pas laissé indemne non plus et ma plus grande peur, c’est de te perdre. Je n’ai pas peur pour notre enfant parce que je suis sûr que tu ne m’empêcheras pas de le connaître mais j’ai peur de te perdre, perdre la femme que j’aime. Alors, je t’en prie, ne prends pas de décision hâtive. Si tu as besoin de temps, prends-le.  

 

Il la prit dans ses bras tendrement, cherchant à la rassurer. Elle se blottit contre lui, ce qui le rassura : si elle n’était pas prête à être intime avec lui, elle avait l’air d’apprécier encore ses bras. Elle n’était pas dans le rejet complet.  

 

- Je suis sûr qu’un jour, tu verras que tu m’aimes encore assez pour passer outre la peur et me redonner ta confiance. Pour le moment, prends soin de toi, de vous. Je saurai t’attendre.  

 

Elle le serra plus fort. Après quelques minutes, Ryo lui proposa de la ramener. Il l’accompagna jusqu’à la porte, déposa un léger baiser sur ses lèvres et repartit. Elle le regarda s’éloigner, un pincement au coeur, puis rentra. Ses deux hôtes ne lui posèrent pas de questions malgré l’heure tardive. Saeko lui demanda juste si elle avait mangé et Kaori stupéfaite se rendit compte que non. Elle avala les restes d’un repas que sa belle-sœur avait préparé puis partit se coucher, cogitant un moment sur tout ce que ce petit périple avait réveillé comme souvenirs.  

 

Lorsque Ryo rentra chez lui, il croisa Mick qui venait juste de rentrer. Il lui proposa un verre qu’il accepta.  

 

- Alors ce petit voyage dans le passé a porté ses fruits ?, demanda l’américain, sincèrement intéressé.  

- J’espère. La balle est dans son camp. Je ne peux plus qu’attendre., répondit Ryo sombrement.  

- Jusqu’où tu es remonté ?, l’interrogea Mick, un regard suggestif.  

- Mick…, grogna Ryo, lui balançant un coussin dans la figure.  

 

Mick se mit à rire, ce qui arracha enfin un sourire au japonais. Ils se couchèrent un peu plus tard, l’un éreinté par sa journée, l’autre préoccupé pour une jeune femme rousse qui dormait, espérait-il, trop loin de lui... 

 


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