Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 15-06-19

Ultimo aggiornamento: 05-07-19

 

Commenti: 28 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceHumour

 

Riassunto: Une nouvelle mission entraine les city hunter dans les coulisses d'une émission de télé-réalité...

 

Disclaimer: Les personnages de "Bachelor" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I sent an email, but I still can't get in the NC-17 section.

 

You have to send me an email using the link I put in the account management section. Also, the validation is done manually, so it takes time. If after a week, there's still no change, please check you gave me all the required data (pseudo, age) and that you are connected when you try to read the NC-17 fanfictions. You can also check the log of request validation ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Bachelor

 

Capitolo 2 :: Chapitre 2

Pubblicato: 16-06-19 - Ultimo aggiornamento: 16-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Chapitre 2  

 

Ryo se présenta longtemps avant le début des castings à l’accueil du building de la télévision où avait lieu la sélection. Il fit le tour des locaux avec le producteur, prenant le temps d’examiner tous les coins et recoins du studio. Malgré les raisons peu louables pour lesquelles il avait accepté ce travail, il n’en restait pas moins un professionnel. Monsieur Myasaki lui décrivit les différentes étapes de la journée, ce qui ne manqua pas d’impressionner le nettoyeur qui ne pensait pas que des tests psychologiques étaient nécessaires pour ce genre d’émissions. Après tout, si la fille était jeune et jolie, pour lui, c’était amplement suffisant.  

 

- Vous ne comprenez pas. Certes, il y a aura des personnalités qu’on qualifiera de provocantes pour attirer les spectateurs mais il y aura aussi des jeunes femmes sélectionnées car elles seront susceptibles de vraiment déclencher un coup de coeur chez notre célibataire.  

- Ah vraiment ? Moi, il me suffit qu’elle soit jolie pour déclencher un coup de coeur., l’informa Ryo.  

 

Heureusement pour lui, Monsieur Myasaki avait repris le chemin et ne vit donc pas notre cher nettoyeur en train de baver et le mokkori bien éveillé, symbole de son coup de coeur...  

 

- Monsieur Saeba…, l’interpela Myasaki, en se retournant.  

 

Ryo reprit instantanément son sérieux, soufflant intérieurement que Kaori ne fut pas là sinon il se serait pris un sacré coup de massue…  

 

- Je m’étonne que votre partenaire ne soit pas avec vous. Il me semblait que vous travailliez à deux.  

- Oui, c’est vrai. A ce sujet, vous serait-il possible d’ajouter Kaori à la liste des filles qui passent le casting ?  

- Quelle drôle d’idée ?  

- Oui, vous trouvez aussi…, répondit le nettoyeur en riant bêtement.  

- Je ne pensais pas que vous laisseriez votre femme passer l’audition., expliqua le producteur.  

 

Ryo tomba à la renverse, un corbeau jouant les top-models derrière lui. Il se releva vivement et fit face à l’homme, furieux, outragé, vexé…  

 

- Kaori n’est pas ma femme ! C’est juste ma partenaire ! Je suis célibataire, moi Monsieur. Je ne peux pas priver la gente féminine de son plus précieux trésor…, commença-t-il à ânonner.  

- Ah bon lequel ? Le wonderbra ?, répliqua Myasaki.  

 

Une libellule tomba sur la tête de ce pauvre nettoyeur, totalement incompris du reste de la Terre.  

 

- Non, Monsieur. De mon précieux mokkori, Je suis l’Etalon de Shinjuku., dit-il en prenant la pose glorieusement.  

 

Myasaki se gratta la tête, réfléchissant furieusement, puis haussa les épaules.  

 

- Non, désolé. Je ne connais pas.  

 

Une pluie de corbeaux s’abattit sur Ryo.  

 

- En tout cas, je fais rajouter Mademoiselle Makimura sur la liste tout de suite. Une jeune femme aussi ravissante qu’elle ne peut qu’être sélectionnée… A moins…  

- A moins ?, répéta Ryo, remis de ses émotions.  

- Que je ne me décide à la courtiser. Si vous n’êtes pas sur les rangs, après tout, je peux bien tenter ma chance. On voit tout de suite qu’elle a des formes exquises et bien placées et ses yeux m’ont fait chavirer. Elle a l’air plutôt posée et est charmante.  

 

Ryo regardait l’homme en train de vanter les qualités de sa partenaire sous ses yeux et n’avait qu’une envie : lui faire avaler sa cravate. Comment osait-il lorgner sur Kaori ? Un vieux barbon comme lui avoir des vues sur une jeune femme aussi pure qu’elle, c’était répugnant. Une petite cloche dans sa tête se mit à sonner et un mot revint en boucle : jaloux, jaloux, jaloux...  

 

- Non, une petite perle comme elle dans l’émission, ce serait merveilleux. Je suis sûr qu’elle ameuterait du monde. Pour peu qu’elle soit encore vierge…  

- Eh oh, elle n’est peut-être pas ma femme, mais ça reste ma partenaire. Un peu de respect !, le rabroua-t-il, contenant mal sa colère.  

 

Il ne pouvait imaginer Kaori dans cette émission. Il avait déjà regardé quelques fois pour voir les miss mokkori se pavaner en maillots de bain ridiculement petits et n’imaginait que trop bien ce qui se passait dans la chambre du jeune homme célibataire lorsque la porte se fermait sur une jolie fille. Non, il ne pouvait laisser Kaori aller au bout. Elle en souffrirait trop. Et si elle tombait amoureuse de l’homme et réciproquement ? Il avait beau la dénigrer, il avait déjà vu des hommes s’amouracher de sa partenaire sans qu’elle leur répondit, mais tout cela pouvait changer et qu’un jour, elle aussi fut attirée par un autre que lui. Elle le laisserait et il se retrouverait seul comme avant sa rencontre avec Maki.  

 

- Pardon, je me suis laissé emporter. Je vais de ce pas donner son nom à l’accueil., lui annonça Myasaki sans lui laisser le temps de répondre.  

 

Finalement, Ryo finit par se demander s’il avait vraiment eu une riche idée de demander à Kaori de se mixer aux prétendantes. Il laissa échapper un long soupir. Objectivement, c’était une très bonne idée. Elle pourrait ainsi apprendre plus de choses si le danger venait de l’une d’entre elles. Subjectivement, c’était une toute autre affaire et il allait devoir vivre avec.  

 

Les candidates arrivèrent peu avant l’heure prévue. Il les étudia une à une... enfin bava devant elles surtout, bien abrité derrière une plante verte imposante et avait du mal à se retenir de ne pas leur sauter dessus. Il était étonné que d’aussi belles jeunes femmes firent ce genre d’émissions pour se trouver quelqu’un… Il se frappa mentalement. Il savait que peu d’entre elles cherchaient réellement l’âme sœur. Pour beaucoup, c’était un moyen de se retrouver sur un petit écran et d’essayer de se faire remarquer…  

 

Il sentit soudain comme une aura de colère l’entourer et tourna le regard pour voir d’où elle provenait. Il déglutit : Kaori venait d’arriver et l’avait remarqué, surtout son air libidineux. Il vit ses yeux se voiler momentanément de tristesse puis elle détourna le regard, se concentrant sur ce qui se passait autour d’elle. Il la détailla. Sans nul doute, elle était passée chez Eriko avant d’arriver car il ne connaissait pas la robe qu’elle portait. Elle n’avait rien d’extraordinaire ni d’outrancier par rapport à ce que portaient certaines femmes mais elle était simplement divine. Une découpe sage mais suffisamment ajustée laissait voir ses formes plus qu’agréables à regarder. La couleur rose pale s’accordait à son teint de porcelaine. Ryo sentit son meilleur ami se manifester.  

 

- Commence pas. Ce n’est que Kaori., le sermonna-t-il.  

 

Elle n’était pas là depuis plus de cinq minutes mais elle en avait déjà assez. Les jeunes femmes autour d’elle piaillaient comme des poules de basse-cour. Elle sentait leurs regards qui voguaient de concurrente en concurrente pour soupeser et juger et elle n’aimait pas cela : c’était terriblement malsain. Elle essayait d’occulter dans le même temps la présence de Ryo caché derrière cette monstrueuse plante verte. Elle n’avait pas besoin de voir pour savoir ce qu’il faisait. Il devait se frotter les mains et se demander par laquelle il commencerait. Il ne devait plus savoir où donner de la tête sauf en ce qui la concernait. Elle l’aurait presque plaint, presque…  

 

Dire qu’elle avait déjà supporté Miki et Eriko ce matin au magasin… Ses deux amies étaient plus qu’extatiques à l’idée qu’elle participa à l’émission Bachelor. Elles la voyaient déjà en finale. Elle avait dû batailler dur avec Eriko pour ne pas se retrouver affublée d’une robe avec si peu de tissu qu’elle se demandait encore comment on pouvait appeler ça une robe. Finalement elle avait eu gain de cause et réussi à faire admettre à ses amies que cette robe classique mais élégante serait amplement suffisante.  

 

Quand ce fut son tour, elle donna son nom à l’accueil, priant pour que Ryo n’eut pas oublié de faire la demande à Monsieur Myasaki. Si c’était le cas, elle aurait la honte devant toutes les autres prétendantes. Elle respira un peu mieux quand l’hôtesse lui tendit le questionnaire à remplir et la dirigea vers la salle. Elle avisa une place libre et observa les autres concurrentes. Les jeunes femmes d’allure normale, similaire à elle, se comptaient sur les doigts d’une main. Le reste était ultra maquillé, décolleté fortement dégagé, jambes plus que découvertes… Toutes étaient concentrées sur la feuille de papier. Elle les imita.  

 

- Nom, prénom, date de naissance… jusque là ça va., marmonna-t-elle.  

- Statut, célibataire. Ils s’attendent à quoi ? Mariée, trois enfants ?  

 

Elle entendit un cri à l’autre bout de la pièce : Ryo avait alpagué une des participantes et laissait sa main remonter le long de sa cuisse. Voyant que toutes avaient le regard baissé, elle lança un maillet sur la tête de son partenaire et baissa la tête sans attendre le résultat. Elle entendit un léger cri de douleur puis entendit des pas furieux approcher d’elle.  

 

- Ca va pas la tête ? Qu’est-ce qui te prend ?, hurla-t-il, furieux.  

- Pardon ? On se connaît ?, répondit-elle, innocemment.  

 

Ils s’affrontèrent du regard deux minutes puis Ryo fit demi-tour et s’éloigna. Il allait griller sa couverture : il n’aurait pas dû se laisser aller. C’était à lui de se maîtriser. Kaori soupira et se concentra à nouveau.  

 

« Trois qualités que vous attendez d’un homme ? » Elle regarda son partenaire, rêveuse. De la tendresse serait la première qualité, pas forcément à outrance mais de simples petits gestes dans la vie de tous les jours. Du respect en deuxième. Sur ce plan, il lui avait servi à la fois le chaud et le froid, plus souvent le froid d’ailleurs, pensa-t-elle en essuyant la larme qui menaçait de perler à son œil. En troisième, elle hésita puis inscrivit la fidélité, pas seulement physiquement mais aussi sentimentalement. Elle ne supporterait pas de rester enfermée dans une relation sans sentiment même si l’autre n’allait pas voir ailleurs. Elle observa son alter ego attentivement, pensive. D’une certaine manière, il lui était fidèle : elle avait une place particulière pour lui qu’il n’avait jamais accordée à personne d’autre. De là à appeler cela de l’amour, il y avait un pas qu’elle n’oserait pas franchir…  

 

« Trois défauts rédhibitoires chez un homme. »  

 

- La pauvreté bien sûr !, entendit-elle crier.  

 

Elle secoua la tête, navrée. Sans hésitation, elle inscrivit : mensonge, indifférence, manque de confiance. Finalement, c’était plus facile qu’elle ne le pensait. Elle n’inventait pas. Elle se doutait que ses réponses ne lui feraient pas décrocher le sésame de l’émission mais elle ne pouvait pas mentir. Elle n’y arrivait pas.  

 

- Question suivante : que seriez-vous prête à faire pour l’homme de votre vie ?  

 

Elle sentit une présence familière derrière elle et ferma les yeux, profitant de ce petit moment. Elle inscrivit ces six lettres qui résumait sa réponse. Elle était prête à tout : courir au milieu d’une fusillade, se plier en quatre pour lui, s’armer d’un bazooka et affronter des malfaiteurs, accepter ses frasques, les missions de Saeko, tenter de le faire échapper aux griffes d’un policier qui voulait l’arrêter…  

 

Ryo lut sa réponse et se sentit bouleversé. Il savait sa partenaire prête à beaucoup de choses mais pas ça, il ne pouvait l’accepter. Il n’en valait pas la peine.  

 

- Aucun homme n’en vaut la peine., dit-il d’une voix qu’il aurait aimé plus posée.  

- Je préférerai mourir que de perdre l’homme que j’aime. De toute façon, la vie ne vaudrait plus la peine sans lui., répondit-elle.  

 

Elle souligna le mot mourir pour confirmer sa réponse. Ryo ne supporta pas et s’éloigna. Elle poussa un long soupir de frustration. Elle continua le questionnaire, passa en vitesse sur quelques questions bateaux et s’attarda sur la dernière question « une soirée parfaite selon vous ». Elle repensa à plusieurs soirs qu’elle avait particulièrement appréciés et nota : observer un coucher de soleil avec l’être aimé.  

 

Elle relut ses réponses et grimaça : malgré les années sombres qu’elle avait traversées, elle était restée très fleur bleue et extrêmement naïve. Si elle n’avait pas été appelée à ce moment-là, elle aurait chiffonné la feuille et tout recommencé. Elle se leva et se dirigea vers la salle où elle était attendue. Elle fut questionnée sur de nombreux sujets et répondit patiemment. Elle posa pour quelques photos puis ressortit de là une heure plus tard.  

 

Toutes les candidates devaient attendre jusqu’aux résultats avant de pouvoir partir. Ca promettait une belle journée… Elle rejoignit les autres filles dans une salle où elles pouvaient se restaurer. Kaori se mêla aux autres prétendantes, faisant connaissance, prenant des informations, les observant. Elle en avait déjà repéré deux qui tentaient de prendre le pas sur les autres et surtout les plus faibles, leur racontant des horreurs. Elle se doutait bien que tout n’était pas rose lors des tournages mais de là à dire qu’elles étaient obligées de coucher pendant l’émission, elle n’y croyait pas…  

 

De son côté, Ryo observait les mouvements dans les deux salles. Bientôt la dernière vague de candidates rentra dans les salles individuelles et il se plaça à l’entrée de la salle de réception où il observa les jeunes femmes évoluer. Kaori était au milieu du groupe, concentrée à sa tâche tout en ayant l’air détendu. Il sourit légèrement. Elle ne cessait de le surprendre… Du bruit dans une salle avoisinante le fit s’éloigner. Des éclairages s’étaient effondrés et enchevêtrés. Lorsqu’il voulut ressortir, la porte refusa de s’ouvrir. Il entendit le bruit distinctif d’un départ de feu et une minute après le signal incendie se déclencha.  

 

Il s’était fait avoir… Il cogna dans la porte avec son épaule, y mettant tout son poids. La porte céda au troisième essai et il vit alors que le feu avait été mis devant la porte de la salle de réception où étaient les candidates. Il chercha un extincteur et l’actionna, mais il avait été désarmé. Il ragea et chercha un autre moyen.  

 

Dans la salle, les jeunes femmes n’avaient pas fait attention lorsque les portes avaient été fermées. Ce fut lorsque l’une d’elles remarqua de la fumée passant sous la porte que l’alerte fut donnée. Lorsque l’alarme se mit à résonner, la plupart paniquèrent. Kaori les fit s’éloigner vers le fond à l’abri des émanations. Elle attrapa l’une des tentures et la plaqua au bas de la porte pour bloquer le passage de la fumée. Le tissu était traité contre le feu : c’était une obligation dans les lieux publics. Elle attrapa tout de même une bouteille d’eau, prête à mouiller le tissu au cas où il ne résisterait pas. Il tint bon. Elle s’éloigna et chercha une autre issue sans succès. Elles étaient coincées dans la pièce et devaient attendre qu’on vint les sauver. Elle ramena des bouteilles d’eau auprès d’elles et s’assit à leurs côtés. Ryo les sortirait de là : elle en était sûre.  

 

De son côté, le nettoyeur réussit tant bien que mal à décrocher une tenture, semblable à celle que Kaori avait utilisée, et la jeta sur le feu pour l’étouffer. Heureusement pour lui, d’autres personnes arrivèrent avec des extincteurs et éteignirent les flammes qui s’étaient propagées sur les rideaux autour de la porte. Une fois l’endroit sécurisé, il ouvrit la porte inquiet et pénétra dans la pièce. Il vit avec soulagement les femmes regroupées à l’opposé de la source, indemnes. Kaori était au milieu de la première rangée et il ne faisait aucun doute pour lui qu’elle avait mené les opérations de ce côté-là.  

 

Les jeunes femmes soulagées se levèrent et sortirent de la pièce. Elles furent dirigées vers un auditorium. Certaines remercièrent Kaori de son intervention et elle leur retourna un sourire gêné. Elle sortit dernière de la pièce et Ryo l’arrêta un instant.  

 

- Vous avez eu un excellent réflexe, Mademoiselle. Sans votre intervention, il y aurait peut-être eu plus de personnes incommodées.  

- Je… Je n’ai appliqué que quelques consignes de prudence…, bafouilla-t-elle, se sentant rougir sous l’intensité de son regard.  

 

Elle prit la direction de l’auditorium où Monsieur Myasaki les rejoignit bientôt. Il leur annonça que vingt trois candidates avaient été retenues et appela chacune d’entre elles sur scène. Kaori fut la dernière appelée. Elle avait été soulagée de ne pas entendre son nom tout comme Ryo qui n’avait pas vraiment envie de voir un homme lui tourner autour. Aussi mit-elle quelques secondes à réagir lorsqu’on l’appela. Elle se leva à contre-coeur et monta les marches pour arriver sur scène, sentant le regard satisfait de Myasaki. Elle n’osait regarder Ryo pour voir ce qu’il en pensait et, de toute manière, elle était presque sure qu’il cacherait ses sentiments.  

 

Les candidates recalées furent invitées à s’en aller, après avoir signé un document assurant la confidentialité sur les autres candidates. Les futures prétendantes purent réintégrer leur siège et furent briefées sur la suite des évènements. Le tournage débutait trois jours après. Les prétendantes devaient se réunir le matin même au siège de la télévision et seraient transportées par avion puis bus jusqu’à l’île d’Hirado.  

 

Finalement après avoir rempli tout un dossier et signé un contrat avec la production, elles furent autorisées à rentrer chez elle. Kaori se rendit au Cat’s par des chemins détournés. Elle voulait s’assurer de ne pas être suivie pour ne pas griller sa couverture. Quand elle arriva, Ryo était déjà là, buvant tranquillement un café.  

 

- Alors ?, s’enquit anxieusement Miki.  

- Je… je suis prise., murmura-t-elle, ayant encore du mal à y croire.  

 

Elle croisa le regard indéfinissable de son partenaire qui se détourna au bout de quelques secondes.  

 

- C’est génial, ma chérie !, s’exclama Miki, excitée comme une puce.  

- J’ai du mal à y croire.  

- Moi aussi. Décidément, il faut vraiment croire que tous les goûts sont dans la nature. C’est ça ou ils ont des quotas à respecter pour s’assurer de l’audience., rétorqua-t-il d’un ton acerbe.  

 

Kaori serra les poings, retenant sa colère. Pourquoi devait-il se montrer aussi cruel ?  

 

- Il faut vraiment être sans goût ou être miro pour faire rentrer un mec dans une telle émission…  

 

Elle ne cria pas, n’articula aucun son mais il se retrouva sous une massue avant même d’avoir ressenti la fureur annonciatrice. Il n’était pas encore relevé qu’elle était déjà partie. A peine debout, il reçut une gifle de la part de Miki.  

 

- Pourquoi Ryo ? Pourquoi te sens-tu obligé d’être si méchant avec elle ? Tu ne la respectes pas, tu lui en fais voir de toutes les couleurs. Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ? Une simple bonniche ou tu as au moins un peu d’affection pour elle ? Comment as-tu pu lui faire croire que tu l’aimais ?, hurla Miki.  

 

Elle l’observa et se sentit pâlir. Sous ses yeux, il venait de laisser paraître les sentiments qu’il éprouvait. C’était la première fois et ça ne dura qu’un bref moment mais, pendant ce court laps de temps, elle vit l’amour que Ryo portait à sa partenaire et la douleur qu’il en éprouvait. A cet instant, il souffrait de ne pas savoir ce que l’avenir leur réservait, de l’idée de perdre celle qui faisait partie de sa vie depuis sept ans, son rayon de soleil, de voir qu’un autre homme pourrait lui donner ce qu’il ne pouvait pas et la lui voler…  

 

- Ryo, pourquoi tu ne fais rien ?, murmura Miki, chamboulée.  

- J’en ai déjà trop fait. Je ne peux pas l’enfoncer plus dans les ténèbres., répondit-il en se levant et saluant Miki.  

 

Il sortit et marcha un moment dans Kabukicho tentant d’alléger son humeur grâce à l’ambiance festive du quartier. Il envisagea d’aller se détendre un moment dans un cabaret, sollicité par de nombreuses bunnies, mais se retint et reprit son chemin vers l’appartement. Quand il rentra, Kaori avait préparé le dîner. Elle s’assit sans mot dire à table l’attendant et, après une seconde d’hésitation, il se mit en face d’elle. Ils mangèrent un moment dans un silence lourd de non-dits et cris étouffés.  

 

- Je suis fier de toi, de la manière dont tu t’es comportée aujourd’hui, Kaori., admit-il soudain.  

 

Elle réprima un sanglot qui lui comprimait la gorge, tant l’ambiance la contrariait, la stressait. C’était l’un de ses moments, de plus en plus récurrents, où elle se sentait capable de le haïr. Pas parce qu’il la blessait, pas parce qu’il l’injuriait, mais parce qu’il réussissait à la faire plier dans sa volonté de se montrer indifférente… Elle qui l’aimait comme une folle, à en mourir, se sentait aussi capable de le haïr tout comme elle se haïssait de se montrer aussi faible… Elle posa ses baguettes sur son assiette et quitta la table, le laissant seul. Elle monta dans sa chambre où elle s’affala sur le lit et pleura.  

 

Ryo poussa un long soupir, s’en voulant de la faire à nouveau souffrir. Qu’allait-il bien pouvoir faire maintenant ? Allaient-ils pouvoir continuer ainsi longtemps encore ? Devait-il regarder la femme qu’il aimait s’éteindre progressivement sous ses yeux par sa faute ? Allait-il enfin être un homme, un vrai, et être capable de la laisser partir puisqu’il était incapable de la laisser faire partie intégrale de sa vie ? Finalement cette émission pourrait peut-être l’aider à découvrir d’autres horizons et envisager une vie avec un autre que lui même s’il devait en souffrir… Elle méritait d’être heureuse… même sans lui.  

 

Il débarrassa la table silencieusement puis monta se coucher. Il s’arrêta en passant devant la chambre de Kaori et y pénétra sans réfléchir. Il la trouva recroquevillée sur son lit, le regard perdu dans le vide. Doucement, il l’attira dans ses bras, sentant son parfum l’entourer, la douceur de sa peau sous sa main.  

 

- Kaori, profite de l’émission. Tente de nouvelles expériences. Force ta nature. Tu vaux plus que tu ne le penses., lui murmura-t-il.  

 

Il savait son message décousu et espérait qu’elle comprendrait. Elle ne répondit pas et il la garda encore quelques minutes contre lui avant de la laisser seule et d’aller se coucher. Ni l’un ni l’autre ne dormirent correctement les trois nuits qui suivirent, empêtrés dans un flot de sentiments contradictoires... 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de