Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 15-06-19

Ultimo aggiornamento: 05-07-19

 

Commenti: 28 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Une nouvelle mission entraine les city hunter dans les coulisses d'une émission de télé-réalité...

 

Disclaimer: Les personnages de "Bachelor" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bachelor

 

Capitolo 4 :: chapitre 4

Pubblicato: 18-06-19 - Ultimo aggiornamento: 18-06-19

Commenti: Bonjour, la suite. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Fidèle à ses habitudes, Kaori ouvrit l’oeil de bonne heure. Hitomi dormait encore à poing fermé et elle fit le maximum pour se préparer sans bruit. Après une douche rapide, elle enfila son maillot de bain et une robe au dessus. Les activités ne commençaient qu’à dix heures. Elle avait largement le temps de déjeuner et d’aller faire quelques longueurs dans la piscine, histoire d’évacuer une partie de la tension qui l’habitait. Elle sortit de la chambre, serviette sous le bras, et se dirigea vers la cuisine. Elle était consciente des caméras qui jalonnaient son parcours et ça la gênait un peu de se sentir ainsi observée dans ses moindres déplacements.  

 

Elle atteignit la cuisine et vit que tout était prêt pour le petit-déjeuner. Ca la déstabilisa fortement, elle qui n’était pas habituée à se faire servir… Machinalement elle sortit deux tasses mais ne le remarqua qu’après en avoir rempli une de café. Elle rangea la seconde se demandant ce que faisait Ryo. Dormait-il encore ? Etait-il en train d’inspecter la maison ? La porte de la cuisine s’ouvrit et Tomo apparut.  

 

- Bonjour Tomo. Déjà debout ?, lui demanda-t-elle en souriant légèrement.  

- Bonjour Kaori. Oui, je n’ai pas pour habitude de me lever à midi., répondit-il d’un ton moqueur.  

- Comment vous sentez-vous ce matin ?  

- C’est douloureux mais ça va., répondit-il en frottant l’ecchymose.  

 

Kaori lui sortit une tasse, l’emplit de café et la lui tendit. Il s’approcha d’elle et prit la tasse, laissant volontairement ses doigts frôler ceux de la jeune femme, ce qui la fit frémir. Il reposa la tasse sur le plan de travail sur lequel elle s’était adossée et s’approcha d’elle.  

 

- Si on commençait par se tutoyer, Kaori ?  

- Si vous… si tu veux., bafouilla-t-elle, mal à l’aise face à une telle proximité.  

- Accorde-moi du temps, Kaori. Je veux vraiment apprendre à te connaître.  

- Nous sommes là pour cela, non ?, répondit-elle, nerveuse.  

- Oui mais je sais déjà qu’avec toi, c’est spécial., murmura-t-il à son oreille.  

 

Il déposa un baiser sur sa tempe. Il l’aurait bien embrassée pour avoir le plaisir de goûter à ses lèvres mais il la sentait trop nerveuse pour cela et ne voulait pas la brusquer. Lorsqu’il s’éloigna d’elle, il remarqua ses joues rouges et son regard fuyant.  

 

- J’ai du mal à croire qu’une jeune femme aussi belle que toi ne soit pas habituée à être courtisée., laissa-t-il échapper.  

- Je ne suis pas belle, Tomo., répondit Kaori sur la défensive.  

- Je ne sais pas quel est l’idiot qui t’a fait croire cela, Kaori. Tu es une jeune femme des plus ravissantes et je regretterai presque de t’avoir rencontrée ici et de devoir partager mon temps entre toi et les autres candidates…  

 

Elle ne savait plus où se mettre ni quoi répondre. Elle avait tellement été habituée aux faux-semblants et aux non-dits que rencontrer quelqu’un qui lui disait franchement même pas douze heures après leur première rencontre qu’elle l’attirait était plus que déroutant pour elle.  

 

- Je… Tu… Euh… Tu devrais mettre de la glace sur ta blessure pour apaiser la douleur. Je vais nager., dit-elle brusquement en prenant sa serviette et sortant par la baie vitrée.  

 

Elle sentit le regard de Tomo la suivre, ce qui la perturba suffisamment pour qu’elle ne vit pas la masse qui se tenait sur son chemin et dans laquelle elle rentra.  

 

- Pardon ! Je suis désolée… Je… Ryo ?, murmura-t-elle, surprise en levant enfin la tête.  

 

Il se tenait devant elle, les deux mains sur ses épaules pour la stabiliser. Elle plongea dans son regard et frémit. Il semblait en colère et elle ne savait pourquoi. Ryo l’avait vue avec Tomo. Il avait noté la façon dont il la dévisageait, l’intensité de son regard quand il se posait sur elle et se sentait jaloux et dépossédé. Il savait que c’était injuste de sa part d’être en colère contre elle mais ne pouvait s’en empêcher.  

 

- Tu pourrais te concentrer un peu plus à la tâche., l’admonesta-t-il.  

- Pardon. Tout ça…, dit-elle en désignant la maison et ce qui s’y passait.  

- c’est un peu trop pour moi…, avoua-t-elle.  

- Il te mange dans la main apparemment. Tu vas enfin trouver chaussure à ton pied., se moqua-t-il.  

 

Sa réplique lui fit mal, terriblement mal. Elle releva le menton, froissée, et le regarda droit dans les yeux.  

 

- Je pensais que c’était déjà le cas. Mais j’ai trouvé la seule chaussure capable de prendre ses jambes à son cou dès qu’on parle de sentiments., répliqua-t-elle d’un ton mordant.  

- Pour une fois, il y a un homme qui s’intéresse à moi et qui est capable de me le dire !  

- Ou alors il veut juste coucher avec toi !, répondit-il, furieux.  

- Je ne sais pas, Ryo. Ce que je sais, c’est que tu ne peux pas me dire d’aller voir ailleurs et me le reprocher ensuite. Décide-toi une bonne fois pour toute !  

 

Il recula d’un pas sous l’attaque. C’était la première fois qu’elle s’exprimait aussi ouvertement face à lui et qu’elle le mettait devant ses contradictions. Quelque chose avait changé entre eux...  

 

- Les paroles que tu lui as dites hier, Kaori : ça voulait dire ce que ça voulait dire. Tu ne pouvais mieux l’encourager…, murmura-t-il, blessé.  

- Sauf que devant moi, ce n’était pas lui que je voyais…, lui répondit-elle d’une voix tremblante, en le fixant du regard.  

 

Il tressaillit et n’eut pas besoin de demander qui elle voyait. C’était lui : il le lisait dans les regrets, la tristesse qu’affichait son visage. Soudain, il la vit se reprendre.  

 

- Je sais que tu as tenté une visite nocturne à Kimiko et aux membres féminins de la production, Ryo.  

 

Il la dévisagea et se sentit bête : elle le connaissait trop bien. Il n’avait pas pu s’en empêcher et s’était ramassé de belles gamelles. Il n’y avait cependant pas pris autant de plaisir que lorsqu’elle était là pour le chasser.  

 

- Je ne te demanderai qu’une chose : ne tente rien sur les prétendantes. Les couloirs sont truffés de caméra. Ca me suffit que tu me fasses honte à Tokyo. Laisse-moi au moins un semblant d’honneur dans le reste du Japon., lui demanda-t-elle dans un soupir.  

 

Elle le laissa et s’en alla à la piscine. Elle entendait les premières douches tourner dans les chambres des prétendantes et espérait bien pouvoir profiter encore d’un moment de calme. Arrivée près du bassin, elle ôta sa robe et la posa sur le bain de soleil à côté de sa serviette. Il ne faisait pas très chaud en ce tout début de matinée et elle entra dans l’eau en réprimant un frisson. Elle se lança et enchaîna les longueurs oubliant le froid et les soucis momentanément. Elle se dit que le temps de son séjour, elle ferait de ce moment un rituel qui remplacerait sa balade quotidienne à la gare et ses heures de ménage.  

 

Soudain, elle entendit quelqu’un plonger à côté d’elle et s’arrêta au bout de sa longueur pour voir qui était avec elle. Elle chercha des yeux la surface et cria de surprise lorsque Tomo apparut juste devant elle. Il s’approcha d’elle et nagea sur place, le regard plongé dans le sien.  

 

- Que fais-tu là ?, murmura-t-elle, nerveuse.  

- Tu m’as offert une porte de sortie. Elles arrivaient toutes et ne me lâchaient pas la grappe. J’ai prétexté le besoin d’exercice pour venir te rejoindre., lui dit-il en approchant un peu plus.  

 

Là où il était, il avait pied, ce qui n’était pas le cas de Kaori. Il cessa de nager et l’attira contre lui. Elle se retrouva collée à lui, sentant son corps puissant et chaud contre elle. Malgré son amour pour son partenaire, elle ne pouvait nier que Tomo était attirant et qu’il provoquait des réactions chez elle. Elle sentait son désir d’elle contre sa cuisse et tenta de se défaire de son emprise, échaudée.  

 

- Tu me plais, Kaori. C’est toi que je veux., lui avoua-t-il, les yeux emplis de désir.  

 

Il approcha le visage pour l’embrasser mais elle le repoussa violemment. Ce faisant, elle plongea sous l’eau et revint à la surface, cherchant l’air. Il la reprit dans ses bras, tentant à nouveau sa chance mais elle prit appui sur ses jambes et se repoussa, le faisant de fait sombrer sous l’eau. En vitesse, elle sortit de l’eau et se rhabilla sans prendre la peine de se sécher.  

 

- Kaori…  

- Non ! Je ne suis pas une fille comme ça ! Le coup de la piscine, très peu pour moi ! Je ne suis pas la fille d’un coup, Tomo ! Je n’abandonnerai pas ce que j’ai de plus honorable au premier venu !, hurla-t-elle, inconsciente de la portée de ses paroles  

 

Quand elle vit son regard étonné puis prédateur, elle réalisa et se maudit : elle venait de clamer haut et fort sa virginité, non seulement à cet homme, mais à tout le Japon car elle doutait fort que la production se passa de ce petit scoop… Livide, elle se retourna et partit dans sa chambre. A peine sortie de l’espace piscine, elle croisa Ryo et fut incapable d’affronter son regard. Elle baissa la tête et partit en courant vers sa chambre.  

 

- Monsieur Saeba, c’est une bien belle journée, n’est-ce pas ?, le salua Tomo, fier de sa découverte et du nouveau challenge qui s’offrait à lui.  

 

Ryo le stoppa, le retenant par le bras. Il se retint de lui mettre son poing à la figure pour ce qu’il avait poussé Kaori à faire.  

 

- Si j’apprends que vous avez esquissé le moindre geste déplacé envers l’une des filles sans son consentement, je vous le ferai payer., le menaça-t-il d’un regard noir.  

 

Tomo le regarda et déglutit, effrayé. Il acquiesça et reprit sa route, laissant Ryo seul. Ce dernier se promit de veiller sur sa Kaori. Il était hors de question qu’un homme la déshonora. Il se le devait à lui-même, à elle et à Maki.  

 

Dans sa chambre, Kaori se doucha à la fois pour ôter l’odeur de chlore et la sensation de froid qui l’avait enveloppée. Elle finit par sortir de la salle de bain et enfila un short et un débardeur car ils partaient en randonnée pour la journée dans les collines avoisinantes. Juste avant de sortir de la chambre, elle aperçut son reflet et changea d’avis. Elle retira son débardeur, trop décolleté à son goût et passa un chemisier en lieu et place. Elle se sentait mieux, plus en sécurité puis rejoignit les autres.  

 

Toutes les filles étaient réunies dans l’entrée de la villa entourant Tomo. Trois cameramans, Kimiko et Ryo les suivaient. Ils partirent d’un bon pas en direction du chemin de randonnée. La tempête de la veille était oubliée. Le soleil baignait les lieux d’une douce et chaude lumière. En queue de file, Ryo regardait le groupe devant lui, ravi de voir Kaori discutant avec Hitomi, loin de Tomo trop accaparé par un groupe de jeunes femmes.  

 

Au bout de deux heures de marche, ils s’arrêtèrent pour déjeuner profitant de l’ombre des arbres et de la fraîcheur provenant de la mer. Tomo avait volontairement ignoré le groupe qui l’avait entouré pour s’asseoir auprès de Kaori et Hitomi. Cette dernière était tellement nerveuse qu’elle fixait ses pieds et n’arrivait pas à décrocher le moindre mot.  

 

- Kaori, je suis désolé pour ce matin. Je me rends compte d’avoir été un peu trop pressant., lui dit-il soudain, arrachant un regard surpris à Hitomi.  

- Que ça ne se reproduise pas !, répondit la nettoyeuse en se levant et s’éloignant de lui.  

 

Elle lui en voulait encore et avait besoin d’un peu plus de temps pour digérer. Il ne l’entendit pas de cette oreille et se leva également la suivant. Ryo, suspicieux, les suivit à distance. Kaori était tout à fait capable de se défendre mais, malgré tout, il ne voulait pas la laisser seule.  

 

- Kaori, attends !  

- Ecoute, Tomo. Je n’ai rien à te dire pour le moment. Tu dois accorder du temps aux autres filles également. Personnellement tu m’en as déjà trop donné et j’ai besoin que tu me fiches la paix, compris ?, lui dit-elle déterminée.  

- Non ! Je ne veux pas. Tu as peut-être été malmenée jusqu’à présent par les hommes ou tu n’es pas tombée sur le bon, je n’en sais rien. Je n’ai que trop peu de temps pour savoir si tu es la femme de ma vie et je ne gâcherai pas ce temps.  

- Ecoute-moi bien : laisse-moi tranquille.  

- Ok, je te laisse tranquille pendant la randonnée. En revanche, comme tu le sais, j’ai des prérogatives. Tu dîneras et passeras la soirée avec moi. Tu ne peux pas refuser., lui indiqua-t-il.  

- Je… d’accord… accepta-t-elle à contre coeur.  

- Très bien. Sur cet accord, je te laisse seule.  

 

Tomo fit demi-tour pour regagner le camp. Soudain, l’air se chargea de tension. Kaori et Ryo le sentirent mais la jeune femme était plus proche. Elle courut vers Tomo et se jeta sur lui afin de le protéger au moment où le tireur appuya sur la détente. Pendant ce temps, Ryo se dirigea vers la source, tentant de débusquer le scélérat mais il avait déjà fui. Il ramassa la douille et l’enferma dans un petit sachet.  

 

- Ca va, Tomo ?, lui demanda Kaori doucement.  

- Si tu me protèges toujours de cette façon, je vais passer un pacte avec le tireur., plaisanta-t-il pour masquer la tension.  

 

Kaori était allongée de tout son long sur lui. Elle tenta de se relever mais il referma ses bras sur elle.  

 

- Reste encore un peu, s’il te plaît… Ta présence m’apaise., murmura-t-il.  

- Je… non, je ne peux pas., dit-elle en se relevant doucement.  

 

Tomo poussa un long soupir de frustration. Que devait-il faire pour pouvoir la tenir contre lui ? Elle était tellement farouche, si sauvage et en même temps si désirable… Il la vit se relever puis lui tendre la main pour l’aider. Il la prit et, dans un sursaut de vanité, l’attira vers lui pour la faire retomber dans ses bras. Elle partit en avant à sa grande satisfaction mais fut stoppée dans sa chute par deux bras qui la retinrent par la taille. C’était Ryo qui venait d’arriver et avait juste eu le temps de la rattraper, la plaquant contre lui fermement pour lui laisser le temps de récupérer de l’effet de surprise. Heureusement pour Tomo, il ne s’était pas aperçu que son geste était délibéré.  

 

- Ca va, Kaori ?, murmura-t-il à son oreille.  

 

Elle acquiesça lentement, à la fois encore un peu sous l’effet de la surprise de sa presque chute et surtout très émue de se retrouver aussi proche de lui.  

 

- Merci, Monsieur Saeba., murmura-t-elle enfin, la voix légèrement étranglée.  

 

Jamais son nom de famille n’avait été prononcé de manière aussi sensuelle à ses oreilles. Cela éveilla en lui une myriade d’émotions. Il la lâcha à regrets et se tourna vers Tomo à qui il tendit la main pour l’aider à se relever.  

 

- Ca va, Tomo ?  

- Oui merci. Vous vous connaissez tous les deux ?, demanda ce dernier, suspicieux.  

- Non. Pourquoi ?, répondit Ryo d’une manière très décontractée.  

- Vous l’avez appelée par son prénom., indiqua Tomo en désignant Kaori.  

- Je connais le prénom de toutes les candidates et membres de la production. C’est mon travail.  

 

Sur cette réponse, Ryo les invita à rejoindre les autres afin de pouvoir reprendre la route. La randonnée les ramena à la villa vers cinq heures du soir. Tomo arrangea avec Kimiko les détails de sa soirée avec Kaori. Bizarrement, Kimiko n’était pas ravie de cet isolement précoce du couple mais le célibataire avait des prérogatives et, bien qu’elle tenta de l’en dissuader et de le convaincre de passer la soirée avec toutes les candidates, il refusa et s’en tint à sa décision. Il invita Kaori à revêtir la robe qu’elle portait la veille mais refusa de lui dire où il l’emmenait.  

 

A dix-neuf heures, alors que les autres prétendantes se réunissaient pour le dîner, Tomo toqua à sa porte. Elle ouvrit, nerveuse, et, l’apercevant, attrapa sa pochette et un châle et le rejoignit. Ne voulant pas lui faire affront, elle accepta le bras qu’il lui tendit et se laissa guider. Devant la villa, les attendait une limousine. Il lui ouvrit galamment la porte et la laissa entrer en première puis s’assit à ses côtés, lui offrant une coupe de champagne qu’elle déclina poliment. La voiture démarra, suivie d’une autre où se trouvaient Ryo et un cameraman.  

 

La limousine les emmena en centre-ville dans un restaurant très luxueux. De là où il était, Ryo pouvait voir le visage défait de sa partenaire. Pour quelqu’un d’aussi simple que Kaori, l’amener dans un tel lieu pouvait devenir un supplice, surtout si elle n’était pas accompagnée de quelqu’un capable de la mettre à l’aise et visiblement Tomo n’était pas ce quelqu’un… Il la vit carrer les épaules et relever le menton en bon petit soldat prête à affronter l’adversité et cela le fit sourire tendrement. Elle précéda Tomo dans l’enceinte après qu’il lui eut ouvert la porte et se laissa guider jusqu’à une table située dans le fond du restaurant, le long de la baie vitrée qui donnait sur la falaise. La vue était imprenable.  

 

Assise à leur table, Kaori était dans ses petits souliers. Elle se sentait dévisagée de toute part. Elle avait déjà entendu des murmures de reconnaissance suite à la diffusion de l’émission de la veille et se sentit rougir. Cela la poursuivrait-il toute sa vie ? Apparemment les couples aux alentours étaient admiratifs du couple qu’ils formaient tous deux. Tomo semblait en être conscient également car il arborait un petit sourire satisfait.  

 

- Ca te plaît ? C’est le meilleur restaurant de la ville., lui demanda-t-il, légèrement arrogant.  

- La vue est splendide., se contenta-t-elle de répondre, du bout des lèvres.  

 

Tomo fronça les sourcils, non satisfait de sa réponse. Les lieux étaient magnifiques. Tout respirait le luxe et l’opulence. En général, quand il emmenait une jeune femme dans un tel lieu, elle ne cessait de s’exclamer et se confondait en remerciement de toute nature. Et il espérait bien que Kaori se montrerait très reconnaissante d’ici la fin de l’émission, qu’il pourrait goûter à ses trésors cachés et surtout un en particulier… Il maîtrisa les traits de son visage, restant affable. Malgré tout, la jeune femme gardait une certaine réserve face à lui, ce qu’il ressentait et qui l’agaçait.  

 

Elle n’aurait su dire pourquoi, Kaori ne se sentait pas en sécurité avec Tomo. Il était pourtant gentil, serviable et très prévenant mais quelque chose en lui la perturbait sans arriver à l’expliquer. Peut-être, se dit-elle, tout simplement le fait qu’il osa exprimer franchement ses sentiments à son égard, jusqu’à lui imposer sa présence pour leur donner le temps de se connaître. Ce n’était pas le genre de chose auquel Ryo l’avait habituée, lui qui fuyait toute discussion sérieuse avec elle. Elle se trouva soudain injuste vis-à-vis de Tomo : elle ne lui laissait aucune chance alors qu’il était transparent avec elle. L’onde négative qu’elle ressentait n’était probablement que le reflet de ses craintes et doutes. Elle s’excusa auprès de lui et s’absenta un moment.  

 

Face au miroir des toilettes pour dames, elle inspira un grand coup et relâcha doucement sa respiration, tentant d’évacuer le stress qu’elle ressentait. Puis elle décida de laisser les choses suivre leur cours en y mettant un peu plus de bonne volonté. Elle rejoignit son cavalier sur cette nouvelle dynamique. Tomo dut sentir le changement d’attitude car il s’enhardit à lui prendre la main et la lui caresser tendrement. Malgré son envie, Kaori résista au besoin de la retirer et le laissa faire. Peut-être que ce n’était qu’une question d’adaptation…  

 

A l’extérieur, Ryo suivait la scène sur un petit écran et manqua de s’étrangler : que lui prenait-il ? Pourquoi se laissait-elle soudain faire ? Elle n’allait quand même pas se laisser séduire par ce parvenu ? Il sentait ce sentiment qui commençait à l’habiter de plus en plus depuis quelques jours revenir à la charge. Il était jaloux. Pourtant, il devrait apprendre à vivre avec si Kaori décidait de faire sa vie avec un autre.  

 

- Dis-lui, idiot !  

 

Il se retourna. Il aurait juré entendre la voix de Mick derrière lui mais il n’y avait personne. C’était une pure hallucination auditive. Le cameraman le rappela à la réalité : le couple sortait du restaurant et marchait en direction du centre-ville. Ils les suivirent plus ou moins à distance. Tomo les fit entrer dans un club apparemment très huppé. Malgré de nombreuses négociations, ils furent obligés de rester à l’extérieur et ne pouvaient que se fier aux micros que portaient les deux. Malheureusement avec la musique, ils n’entendaient rien.  

 

A l’intérieur, Kaori se sentit encore plus mal à l’aise qu’au restaurant. Les gens les dévisageaient sans gêne et certains vinrent même serrer la main de Tomo suite à l’émission de la veille. Au moment où ils purent enfin se débarrasser des gêneurs, la musique changea et ce fut le moment des slows. Le jeune homme invita Kaori à danser et la serra tout contre lui. Elle tenta au maximum de se défaire de son emprise mais n’y arriva que très peu.  

 

Au bout d’une heure, il s’enhardit et tenta à nouveau de l’embrasser, laissant ses mains glisser sur ses fesses. Elle tourna le visage au dernier moment et il ne put qu’atteindre sa joue. Après plusieurs tentatives infructueuses, il s’énerva et tenta de déjouer Kaori, encadrant son visage de ses mains fermement. La jeune femme révisa son jugement antérieur : cet homme était un danger pour elle. Voyant qu’elle n’arriverait pas à se dégager, elle lui envoya un coup de genou dans l’entrejambe qui le fit se plier en deux. Elle sentit soudain une douleur dans l’abdomen et vit avec effarement du sang apparaître sur sa robe. Sous le choc, elle recula, prit la main de Tomo qui n’y comprenait plus rien et l’emmena dehors.  

 

Ryo vit apparaître sa partenaire et Tomo courant hors du club. Il s’approcha d’eux, inquiet. Kaori lâcha Tomo sans ménagement et se tourna vers Ryo. Celui-ci s’arrêta net en voyant la tâche de sang qui continuait de grandir sur sa robe. L’angoisse l’envahit.  

 

- Kaori !, hurla-t-il en se précipitant vers elle pour la soutenir.  

- Il a échappé de justesse à une attaque au couteau. Mais j’ai été touchée.  

- Je t’emmène à l’hôpital. Vous nous suivez., intima Ryo aux deux autres, tout en prenant Kaori dans ses bras.  

 

Elle se sentait enfin en sécurité, mais la journée avait été longue et épuisante physiquement et émotionnellement. Elle sombra dans l’inconscience au bout de quelques secondes sous le regard inquiet de son partenaire qui resserra son étreinte sur elle… 

 


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