Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 15-06-19

Ultimo aggiornamento: 05-07-19

 

Commenti: 28 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceHumour

 

Riassunto: Une nouvelle mission entraine les city hunter dans les coulisses d'une émission de télé-réalité...

 

Disclaimer: Les personnages de "Bachelor" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

The link to ask for access to the NC-17 section doesn't work for me.

 

That's because you haven't configured Outlook correctly. In that case, send me an email with in the subject "NC17-ID:" + your ID. And respect all the other instructions.

 

 

   Fanfiction :: Bachelor

 

Capitolo 9 :: chapitre 9

Pubblicato: 23-06-19 - Ultimo aggiornamento: 23-06-19

Commenti: Bonjour, un nouveau chapitre. Eh oui exit Tomo, après cinq-six tentatives d'assassinat, il a craqué… Laissant la place à Ro qui lui ressemblait comme par hasard ;). Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Chapitre 9  

 

Le jour suivant l’émission, tous se retrouvèrent cloîtrés entre les murs de la villa. Le petit matin avait apporté avec lui une pluie diluvienne et des orages à répétition. Kaori s’était réveillée en sursaut au premier coup de tonnerre. Après une bonne demie-heure à tourner dans son lit, elle avait décidé de se lever. Après avoir pris une douche chaude, elle s’habilla d’un jean et d’un pull large. Elle se sentait ainsi en sécurité. Elle sortit de sa chambre sans faire de bruit et se dirigea vers la cuisine. Le petit déjeuner n’était pas encore prêt. Il n’était que six heures du matin, c’était logique : la plupart des concurrentes se levait vers huit heures en temps normal. Voyant que l’orage s’intensifiait et qu’elle avait besoin de calmer ses nerfs malmenés, elle sortit les ustensiles de cuisine et prépara un petit-déjeuner pour tout le monde. Après avoir mis le café en route, elle s’attela à cuisiner un petit-déjeuner digne d’un hôtel cinq étoiles.  

 

Absorbée par la tâche, elle ne vit pas le temps passer ni que l’orage s’était calmé. Elle se sentait détendue et profitait du calme de la villa avant l’arrivée de tous. Soudain, un sourire s’inscrivit sur son visage.  

 

- C’est l’odeur du café qui t’a attiré ?, demanda-t-elle à son partenaire dont elle sentait le regard sur elle.  

- Entre autres. Bonjour Kaori., murmura Ryo à son oreille.  

 

Elle sentit un long frisson parcourir son corps quand son souffle caressa sa nuque.  

 

- Bonjour, le séducteur., répondit-elle en lui jetant un regard malicieux, incapable d’appeler Ryo Tomo.  

 

Leurs regards s’accrochèrent un moment. Sans s’en rendre compte, ils s’étaient tournés l’un vers l’autre et approchés, ne laissant que quelques centimètres de vide entre leurs deux visages. Les mains de Ryo l’avait saisie par la taille l’amenant doucement vers lui. Leurs deux coeurs battaient la chamade.  

 

- Bonjour, beau gosse., roucoula une voix depuis l’entrée de la cuisine, les ramenant à la réalité.  

- Tu t’intéresses aux domestiques maintenant ?, se moqua Yuiri, en voyant Kaori avec un tablier.  

- Je m’intéresse aux filles qui ont de la cervelle, pourquoi ? Ca te pose un souci ?, répondit-il du tac au tac, un sourcil levé.  

 

Elle poussa un soupir de mécontentement puis s’assit à table. Kaori posa à table ce qu’elle avait préparé et, bientôt rejoints par les huit autres filles, ils entamèrent le petit-déjeuner. Yuiri mangeait du bout des lèvres pendant que Ryo et les autres se régalaient. Kaori eut même la surprise de voir son partenaire se tenir correctement au lieu de se goinfrer comme d’habitude. Remarquant son étonnement, il lui fit un clin d’oeil, ce qui provoqua un rougissement. Elle baissa les yeux et joua avec ses couverts.  

 

Après le petit-déjeuner, tous se regroupèrent dans le salon. Ryo leur proposa de faire des jeux de société parce qu’à vrai dire, il n’avait pas trop d’idées sur les occupations qu’ils pouvaient avoir. Yuiri se jeta sur l’idée et ne tarda pas à proposer un twister. Ils firent trois groupes et s’amusèrent une bonne partie de la matinée. Yuiri et Sona collèrent Ryo de très près, le faisant profiter de leurs atouts. Les autres filles n’étaient pas en reste mais plus discrètement toutefois. A la fin de la matinée, le pauvre bachelor ne savait plus où donner du mokkori et avait bien besoin d’une douche froide pour recouvrer ses esprits. Il prit donc la poudre d’escampette et décida de s’exiler un moment dans sa chambre.  

 

Au moment où il pénétra dans celle-ci, il sentit le danger. Il recula d’un pas et vit le fil tendu sur lequel il avait failli buter. Yuiri, qui s’était sentie obligée de venir en aide pour soulager l’homme de son désir insatisfait qu’elle avait largement contribué à faire monter, pénétra dans la chambre et Ryo la rattrapa in extremis avant qu’elle ne provoqua une catastrophe. La saisissant par la taille, il la souleva et elle glissa ses jambes autour de sa taille dans une position des plus provocantes.  

 

- Je savais bien que tu ne me résisterais pas longtemps…, minauda-t-elle, fière de son petit effet.  

- Je n’ai pas besoin de résister, tu sais., lui répondit-il avec un léger sourire ironique.  

 

Il se dirigea vers la porte et sortit dans le couloir. La plaquant contre le mur, il défit ses jambes de sa taille puis dénoua les bras qu’elle avait passés autour de son cou.  

 

- Si tu ne veux pas exploser, je te conseille de rester ici., lui murmura-t-il, avec un sourire charmeur.  

 

Elle blêmit. Il rentra à nouveau dans sa chambre et referma la porte. Lentement, il suivit le fil de nylon tendu et trouva la grenade sur la goupille de laquelle il était attaché. Prudemment, tout en douceur, il défit le nœud. Il souffla de soulagement. Juste en dessous de la grenade, il y avait une bonbonne de gaz : l’explosion aurait soufflé sa chambre et la pièce voisine… Faisant attention d’éviter les filles, il ramena le dispositif trouvé à Myasaki afin que la police put l’examiner. Les menaces avaient enfin été prises au sérieux et une équipe affectée au suivi de l’enquête.  

 

Le repas du midi fut annoncé et, avant même qu’ils en eurent parlé, Kaori nota l’air soucieux de son partenaire qui le cachait pourtant bien. Ils réussirent tant bien que mal à se retrouver seuls quelques minutes pendant lesquelles ils se briefèrent à voix basse sur le cas avant de se séparer, entendant une concurrente approcher.  

 

L’après-midi passa sans heurts, si ce n’était l’assaut perpétuel des doigts et lèvres de Yuiri et Sona sur le corps d’apollon du nettoyeur. Il les laissait faire quelques minutes puis, quand ces demoiselles se montraient trop entreprenantes, il changeait de groupe et allait converser avec les autres jeunes femmes. Yuiri et Sona lui laissaient alors quelques minutes puis revenaient à la charge, s’incrustant dans le groupe et faisant partir les autres filles… Kaori regardait tout cela de loin. Ils communiquaient à leur manière : un regard, un sourire, un frôlement leur suffisaient pour sentir leur coeur pulser.  

 

Après le repas, tous se regroupèrent devant un vieux film en noir et blanc. Ryo aurait aimé tenir une certaine rouquine dans ses bras mais ce n’était pas possible et il devait se contenter de la regarder du coin de l’oeil s’émerveiller devant les décors affichés à l’écran. Il était stupéfait de sa capacité à apprécier encore les choses simples de la vie malgré toutes les horreurs auxquelles ils étaient confrontés dans leur milieu. Kaori apportait une légèreté dans sa vie qu’il n’aurait jamais pensé expérimenter… Il sourit intérieurement, simplement heureux de la savoir là, et se dit que la semaine qui suivrait son départ lui semblerait horriblement longue.  

 

Au moment du coucher, il intercepta sa partenaire discrètement.  

 

- Dans une demie-heure, rendez-vous sur la plage. Passe par la fenêtre et tout droit : il y a un angle mort., lui dit-il et ne reçut qu’un sourire en réponse, ce qui lui suffit amplement.  

 

A l’heure dite, ils se retrouvèrent et s’éloignèrent l’un à côté de l’autre longeant les vagues. Silencieux, ils appréciaient la présence de l’autre, leurs épaules ou bras se frôlant par moments, puis leurs mains lorsqu’ils se laissèrent un peu plus aller. Pris d’une timidité soudaine, ils n’osaient brusquer les choses. Ces quelques frôlements leur suffisaient, attisaient leur envie de plus, mais pas plus vite, plus profond surtout, et, malgré les années qui les liaient, ils voulaient prendre leur temps. Après tout, depuis des années, leur sport favori avait été l’évitement : il leur fallait bien ce laps de temps pour apprendre à être ensemble non comme deux amis mais comme deux amants en devenir. De retour, ils s’arrêtèrent non loin de la villa et se firent face, soudain gênés.  

 

- Tu dois m’en vouloir…, dirent-ils en même temps.  

 

Surpris, ils se regardèrent puis rirent doucement. Ryo fit un signe à Kaori pour qu’elle se lança en première.  

 

- Je suis désolée. J’aurais certainement dû essayer de tenir une conversation mais…  

- Tu appréciais ce silence qui te suffisait ?, finit-il, souriant.  

- Oui., murmura-t-elle.  

- Tu dois être déçu. Je ne suis pas une de ces filles sophistiquées auxquelles tu es habitué. Je ne me maquille pas, ne sais pas m’habiller, ni parler pendant des heures…  

- Au contraire… J’avais juste envie de partager un moment de calme avec toi. Ce que j’aime avec toi, c’est l’absence de mots là où il n’en faut pas. On ne se sent pas obligés de parler quand il n’y en a pas lieu. Tu étais mal à l’aise pendant notre balade ?, lui demanda-t-il, inquiet.  

- Non. J’étais… bien. Ta seule présence me suffisait., avoua-t-elle, rougissant.  

 

Il l’attira à lui et l’enlaça, déposant un baiser dans ses cheveux. Il restait pantois devant leur correspondance quasi parfaite : ils étaient ce dont l’autre avait besoin.  

 

- Moi aussi, Kaori. J’avais besoin d’évacuer la tension de la journée et ta présence m’apaise. Tu m’as toujours fait cet effet-là… quand tu ne me cours pas après avec une massue, c’est évident., plaisanta-t-il.  

 

Il entendit son rire fendre l’air et rien que ce son lui arracha un sourire heureux.  

 

- Ne change pas. Reste telle que tu es., lui demanda-t-il, l’enveloppant d’un regard chaud et aimant.  

- D’accord. C’est promis.  

 

Il passa un bras autour de sa taille et ils parcoururent les derniers mètres avant de prendre les chemins séparés qui les mèneraient incognito à leurs chambres.  

 

- Demain, même heure ?, lui proposa-t-il.  

 

Elle hocha la tête, heureuse, et il la laissa partir après un baise-main, la laissant rêveuse.  

 

Les quatre jours qui suivirent furent calmes. Aucune attaque n’intervint et, malgré cela, la tension chez nos deux nettoyeurs montait. Ils se doutaient que plus le temps passait, plus l’attaque serait virulente. Cela ne les empêchait pas de profiter de leurs escapades nocturnes qui les voyaient chaque jour se rapprocher un peu plus. Pas après pas, mot après mot, geste après geste, ils s’apprivoisaient, apprenaient à passer la gêne liée à ces petits gestes amoureux, à oublier leurs habitudes, leurs peurs.  

 

Se réveillant le matin de la veille de l’émission qui verrait son départ, elle se remémora en souriant la balade de la veille, les pieds dans l’eau, main dans la main, par essence, la soirée romantique presque parfaite quand il l’avait prise dans ses bras avant qu’ils ne durent se séparer, la serrant contre lui en lui disant des mots doux à l’oreille. Il n’avait manqué qu’une chose : un baiser pour sceller ce beau moment. Elle soupira : elle aurait dû oser. Elle en mourait d’envie mais n’avait pas voulu franchir le pas. Cette audace ne l’avait pas reprise depuis la soirée de l’émission. Elle voulait suivre son rythme et lui laisser l’initiative.  

 

Un cri soudain la fit bondir hors de son lit et courir hors de sa chambre. Elle arriva devant la porte de la chambre voisine et toqua. Kim, une jeune américaine expatriée au Japon depuis deux ans, lui ouvrit et la fit entrer. Orine, sa colocataire, regardait atterrée ses vêtements, lacérés.  

 

- Je n’ai plus rien à me mettre. Tous mes vêtements ont été détruits cette nuit., se lamenta-t-elle.  

- Vous n’avez rien entendu., demanda Kaori.  

- Rien. Et moi, mes vêtements sont intacts., répondit Kim.  

 

Quelqu’un d’autre toqua : Kim ouvrit et Ryo apparut dans l’encadrement.  

 

- Que se passe-t-il ?, demanda-t-il.  

- Les vêtements d’Orine ont été détruits., répondit Kaori.  

- Ne t’inquiète pas. Je pense qu’on fait à peu près la même taille. Je vais te passer le nécessaire pour aujourd’hui et tu auras le temps de t’arranger avec Kimiko., lui proposa la nettoyeuse.  

 

Orine acquiesça. Ils devaient partir en randonnée pour la journée dans moins d’une heure. Elle n’avait pas le temps de se retourner… Ryo regarda Kaori s’éloigner vers sa chambre puis revenir, appréciant de la voir uniquement vêtue d’un short et débardeur qui laissaient peu de place à l’imagination. Sentant le désir monter, il opéra un repli stratégique.  

 

- Je vous laisse les filles. On se revoit dans quelques minutes.  

 

Il ne leur laissa pas le temps de répondre et fila sous la douche froide. Après un petit-déjeuner copieux, tous partirent de bonne humeur vers les voitures qui devaient les conduire au départ du sentier de randonnée. La journée était belle et ensoleillée, un léger vent soufflait atténuant la sensation de chaleur. Yuiri et Sona collèrent Ryo, forçant leurs bras autour des siens, accaparant toute son attention. Volontairement, il allongea le pas, les obligeant à marcher un peu plus vite que nécessaire. Les pentes étaient praticables mais raides et les filles avaient du mal à suivre. Bientôt elles le lâchèrent et se firent distancer. D’autres s’approchèrent plus timidement mais, au fur et à mesure, seule l’une d’entre elles réussit à tenir le rythme qu’il avait imposé, la seule qui comptait réellement à ses yeux.  

 

- Tu abuses. Le principe, c’est que tu passes du temps avec elles., le sermonna gentiment Kaori.  

- Je le ferai arrivé en haut. On aura juste un petit peu de temps à deux., lui dit-il en prenant sa main dans la sienne.  

 

Les doigts entrelacés, ils avancèrent et arrivèrent bientôt au point de vue vanté dans les guides. La vue était réellement magnifique mais il ne lui laissa pas le temps d’admirer. Il l’entraîna sous un arbre à l’ombre. Il l’enlaça doucement et plongea son regard dans le sien.  

 

- Tu vas me manquer pendant une semaine., murmura-t-il en caressant sa joue.  

- Toi aussi. Ca va être long… et éprouvant., admit-elle.  

- Tu as confiance en moi ?  

- Oui mais certaines sont redoutables., répondit-elle.  

- Alors, laisse-moi te montrer., souffla-t-il en se penchant sur elle.  

 

Il posa ses lèvres sur les siennes et lui donna un baiser tendre et doux. Il appréciait la douceur de ses lèvres. Surprise au tout début, Kaori répondit rapidement à son appel, nouant ses bras autour de son cou, le laissant approfondir leur échange. Tous deux savouraient ce moment privilégié, leur tout premier baiser. Ca avait quelque chose d’irréel mais de tellement beau. Ryo ne put s’empêcher de poser la main sur la joue de sa partenaire pour s’assurer que tout cela était réel. Il embrassait Kaori. Après six longues années à lutter contre ses sentiments, il embrassait la femme qui faisait battre son coeur…  

 

Ils ne virent pas le cameraman les filmer un long moment et ne se séparèrent que lorsque le groupe de filles arriva bruyamment. A l’abri des regards, ils s’observèrent quelques secondes encore sous le coup des sensations intenses qu’ils venaient de ressentir. Ils se sourirent tendrement. Ryo caressa du pouce les joues rosies de sa partenaire.  

 

- Tu es belle, Kaori., murmura-t-il.  

- Menteur…, répondit-elle, en baissant les yeux.  

- Tu es belle., répéta-t-il en lui relevant le menton pour qu’elle vit la vérité dans ses yeux.  

 

Elle rougit et lui sourit timidement. Ils entendirent Yuiri et Sona l’appeler et décidèrent de rejoindre les autres séparément. Ils n’avaient pas envie d’ébruiter l’évolution de leur relation.  

 

- Alors les filles, qui se sent prête à grimper jusque là-haut après le pique-nique ?, demanda Ryo, enthousiaste.  

 

Certaines échangèrent des regards dépités mais, quand Kaori leva la main en souriant, toutes les mains finirent par se lever. Les deux nettoyeurs échangèrent un rapide regard : ce n’était pas ce jour-là qu’ils auraient leur balade diurne en amoureux… Le pique-nique se passa joyeusement. Après le repas, ils paressèrent un moment, profitant du soleil et du grand air. Après une bonne heure de pause, ils reprirent la route. Le sentier qu’ils devaient suivre était étroit et escarpé. Aux passages délicats, Ryo aida les jeunes femmes à grimper, leur tenant la main. A plusieurs reprises, Yuiri chuta et tomba comme par hasard dans les bras de Ryo, le faisant profiter de ses atouts physiques, ce qui l’agaçait prodigieusement.  

 

La montée leur prit une heure mais le panorama de là-haut était splendide. Ils avaient une vue sur la mer de Chine et sur l’île d’Hirado. C’était à couper le souffle. Ils prirent le temps d’observer. Kaori sentait la présence de Ryo derrière elle. Elle aurait aimé sentir ses bras autour d’elle mais savait que ce n’était pas possible. Le savoir à proximité était le mieux qu’elle pouvait avoir. Lorsqu’il s’éloigna, rassemblant sa horde pour le retour, il laissa son doigt caresser le bas de son dos, déclenchant un long frisson qui remonta le long de son dos. Reprenant ses esprits, elle s’approcha du groupe et, perdue dans ses pensées, observa le sentier qui serpentait vers le bas.  

 

- Tomo, on a un problème…, l’avertit-elle d’une voix blanche.  

 

Ryo s’approcha d’elle et suivit son regard. Il entendit les murmures affolés prendre de l’ampleur et comprenait l’angoisse des filles : un incendie leur barrait la route du retour, l’unique route du retour. Ils ne pouvaient descendre par l’autre versant qui descendait à pic dans la mer.  

 

- Comment on va faire ? On va mourir ici !, hurla l’une d’elles.  

- Non, restez calmes. On va trouver une solution et s’en sortir., tenta-t-il de les rassurer.  

 

Les cameramen arrêtèrent de filmer et sortirent leurs portables mais ils ne captaient pas.  

 

- La fumée va vers la ville. Les pompiers ne devraient pas tarder à arriver. Le vent souffle vers les terres. On va essayer de suivre le sentier à distance, côté mer. Ne regardez surtout pas en bas de la falaise. Soyez prudentes, ne paniquez pas. Je vais passer en premier pour repérer le chemin. Kaori, tu as l’air habitué à randonner : tu fermes la marche., ordonna-t-il.  

 

Elle acquiesça et ils se mirent en route prudemment. Par moments, le vent tournait et la fumée leur arrivait en pleine figure, leur piquant les yeux et les faisant tousser. La chaleur qui augmentait leur indiquait que le feu se rapprochait. Les visages se faisaient inquiets, crispés, les gestes étaient brusques, parfois maladroits… Quand Ryo sentait l’une des filles prêtes à craquer, il s’arrêtait et prenait le temps de la calmer. Ils avancèrent ainsi un bon moment, voyant enfin la ligne de départ de l’incendie.  

 

Tout se serait passé pour le mieux si le vent n’avait pas définitivement tourné et rabattu les flammes vers eux. Le passage se rétrécit rapidement. Ryo fit accélérer les jeunes femmes pour les mettre en sécurité. Au moment où Kaori devait les rejoindre, l’un des arbres en flamme tomba devant elle, lui bloquant le passage. Ils se regardèrent par dessus les flammes les séparant puis cherchèrent autour d’eux le moyen de la faire passer. Simultanément, ils s’approchèrent du bord de la falaise. Il y avait une corniche étroite qui passait deux mètres en dessous… Kaori recula en secouant la tête.  

 

- Non, je ne peux pas., dit-elle, livide.  

- Kaori, tu peux le faire., l’encouragea Ryo.  

- Non ! Je… j’ai peur du vide., lui avoua-t-elle.  

- Kaori, regarde-moi. J’ai perdu six ans de ma vie, de notre vie à lutter contre mes peurs, je ne peux pas te laisser répéter mes erreurs. Tu peux le faire !  

 

Elle le regarda et puisa la force dans ses yeux. Lentement, elle s’agrippa à la roche et se laissa descendre le long de la paroi. Elle relâcha sa respiration lorsque ses pieds touchèrent la corniche. Prudemment elle avança faisant glisser ses pieds sur la pierre et déplaçant ses mains au fur et à mesure. Elle sentait les morceaux de corniche s’effriter sous ses pieds et les entendait tomber, butant contre la falaise. Elle ne devait pas penser à la possibilité qu’elle pouvait chuter. Elle se concentrait sur les paroles d’encouragement de Ryo, sa voix qui la réconfortait, sa main qui se tendait prête à l’attraper dès qu’elle serait à portée.  

 

Ryo la regardait évoluer, l’estomac noué. Il voyait la hauteur qu’elle dévalerait si elle tombait et avait peur qu’un mauvais sort la lui reprit alors qu’ils venaient tout juste de débuter leur histoire. Il aurait aimé la rejoindre mais la corniche n’était pas assez large et ne supporterait probablement pas son poids… Il ne pouvait qu’attendre qu’elle arriva à longueur de bras. Réprimant un cri d’angoisse, il la vit glisser et se rattraper in extremis.  

 

- Prend une minute, Kaori. Respire. Tu t’en sors comme un chef., l’encouragea-t-il maîtrisant mieux sa voix que ses émotions.  

 

Il capta son regard et elle s’y plongea pour franchir les derniers mètres qui les séparaient. Au moment où il referma la main sur son poignet, la corniche céda et il fut attiré d’un seul coup vers le bord. Kaori ne put s’empêcher de crier sous l’effet de la surprise. Malgré sa position précaire, Ryo réussit à se stabiliser. Les muscles bandés au maximum pour la retenir, il serrait les dents puis lentement tira pour la remonter. Dès qu’elle trouva un appui, elle posa les pieds et l’aida comme elle put et, finalement, au bout d’un moment qui sembla une éternité, elle apparut et il réussit à la ramener à ses côtés. Sans attendre, ils se levèrent et s’éloignèrent des flammes. Une fois en sécurité, il l’attira dans ses bras et la serra contre lui, soulagé de la savoir en vie.  

 

- Merci d’avoir été là pour moi., lui dit-elle d’une voix tremblante, signe du stress qu’elle avait subi.  

- Toujours, Kaori. Je serais toujours là., murmura-t-il tout contre son oreille, elle seule pouvant l’entendre.  

 

Au bout de quelques minutes, ils se séparèrent et reprirent le chemin du retour. Ryo passa un bras autour de la taille de sa partenaire pour la soutenir, la sentant encore fébrile. Bien vite, ils croisèrent les pompiers. Certains les dépassèrent pour aller lutter contre l’incendie, d’autres vinrent les prendre en charge, les raccompagnant jusqu’au point de départ du chemin de randonnée. Au bout de quelques heures, alors que le soir tombait, ils purent rejoindre la villa. Soulagés, ils profitèrent d’une bonne douche avant de dîner. La soirée se passa calmement et s’acheva rapidement. Les émotions les avaient épuisés et, le lendemain soir, c’était à nouveau l’heure du direct : les jeunes femmes devaient être fraîches et pimpantes… Tous gagnèrent donc leurs chambres rapidement.  

 

Lorsque le calme régna dans la villa, Ryo sortit par la fenêtre. Il ne s’attendait pas à trouver Kaori à leur rendez-vous habituel car il avait bien vu son épuisement mais il avait besoin de la voir, de la serrer contre lui. Aussi gagna-t-il sa chambre. Il ouvrit doucement la fenêtre et escalada le rebord. Il la vit se relever dans son lit, surprise, les yeux ensommeillés.  

 

- Ryo ?, murmura-t-elle.  

- Je… tu… euh…, bafouilla-t-il.  

 

Il se sentait idiot d’un seul coup. A quoi avait-il pensé en venant ici ? A tous les coups, elle devait penser qu’il en voulait à son corps, qu’il avait décidé de franchir une nouvelle étape avec elle après le baiser de ce midi. Mais, pour une fois, ses pensées avaient été honorables, ce qui le fit sourire. Mick se moquerait bien de lui s’il savait…  

 

Kaori le regardait indécise. Elle ne savait pas trop ce qu’il était venu faire ou chercher mais, à voir son regard gêné, elle se dit que lui non plus… D’un autre côté, après la journée qu’ils venaient d’avoir, elle était heureuse de le voir là.  

 

- Tu veux dormir avec moi ?, lui proposa-t-elle avant d’avoir pu réfléchir aux mots qui étaient sortis de sa bouche.  

 

Réalisant la portée éventuelle de ses paroles, elle se mit à rougir. Elle n’était pas encore prête à aller plus loin avec lui mais elle avait envie de le sentir près d’elle, de profiter de sa présence à ses côtés cette nuit.  

 

- Je… oui, j’aimerais bien., accepta-t-il d’une petite voix.  

 

Elle ouvrit la couverture et glissa sur le côté du lit. Il s’approcha et s’étendit à ses côtés, la serrant contre lui. A vrai dire, le lit une place ne leur laissait pas vraiment le choix… Kaori posa la tête contre son épaule et se laissa bercer par la caresse de son pouce sur son bras.  

 

- Dors bien, Ryo.  

- Bonne nuit, mon ange., répondit-il en déposant un baiser dans ses cheveux.  

 

Entourés par la sérénité que leur apportait la présence de l’autre, ils s’endormirent rapidement. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de