Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 15-06-19

Ultimo aggiornamento: 05-07-19

 

Commenti: 28 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Une nouvelle mission entraine les city hunter dans les coulisses d'une émission de télé-réalité...

 

Disclaimer: Les personnages de "Bachelor" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Bachelor

 

Capitolo 11 :: Chapitre 11

Pubblicato: 25-06-19 - Ultimo aggiornamento: 25-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires sur cette histoire qui me font très plaisir, comme toujours. Bonne lecture et bonne journée

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Chapitre 11  

 

Les trois jours qui suivirent furent mouvementés. Ryo passa ses journées à converser avec Kim, Orine et Fumi, à fuir Sona et Yuiri et à essayer de résoudre le problème du tueur avec Kaori. Ils avaient posé des capteurs et des micros un peu partout dans la maison, espérant entendre des conversations, des paroles murmurées à soi-même, des bruits suspects qui indiqueraient où il se cachait. Ils en avaient profité pour approfondir leur relation : après tout, rien de plus discret qu’un couple se bécotant ou flirtant pour poser ces petites choses dans les moindres recoins.  

 

Le tueur ne s’était pas attaqué à Ryo mais Kim avait à son tour perdu sa garde-robe, Fumi était tombée lorsqu’un de ses talons s’était cassé et ça n’avait pas été un accident, Kaori avait failli être électrocutée avec son sèche-cheveux… Ils s’arrachaient les cheveux pour comprendre la logique de toutes ses attaques.  

 

Ils en parlaient, se baladant main dans la main sur la plage ce matin-là. Le jour promettait d’être chaud et ils profitaient du début de matinée pour s’aérer. Soudain, Ryo passa son bras autour de la taille de sa compagne.  

 

- Tu as senti une présence néfaste, n’est-ce pas ?, lui demanda Kaori avec un grand sourire pour cacher le sérieux de la conversation.  

- Oui., dit-il en s’arrêtant pour lui faire face.  

 

Il se baissa pour l’embrasser et elle le laissa faire mais, dans le même temps, il en profitait pour regarder les alentours. Il entendit alors le déclic annonciateur et les projeta par terre alors qu’une rafale de mitraillette résonna dans le silence de la plage.  

 

- Ca va ?, lui murmura-t-il, sortant son magnum.  

- Oui., souffla-t-elle, sortant sa propre arme sous le regard fier de son compagnon.  

- Il faudra que je pense à te la remettre d’aplomb à la maison., pensa-t-il tout haut.  

- Quoi ?!, s’exclama Kaori, furieuse.  

 

Une nouvelle rafale atterrit devant eux, la coupant dans sa colère. Ryo l’attrapa et les fit rouler dans le sable, finissant la course au dessus d’elle.  

 

- Ce n’est pas que la situation me déplaise…, dit-il en sentant les reliefs de son corps sous lui.  

- Mais il faut d’abord régler ce petit souci., acheva-t-il.  

 

Il se releva et courut vers les bosquets qui entouraient la plage. Les rafales de balles le suivirent, laissant à Kaori le temps de se mettre à couvert par ailleurs. Chacun de leur côté, ils remontèrent doucement vers l’origine supposée des tirs afin d’encercler le tireur. Au bout de deux minutes, les tirs cessèrent et, lorsqu’ils arrivèrent sur le lieu, ils ne trouvèrent que des douilles. Bientôt, Kimiko et Myasaki arrivèrent en courant.  

 

- Décidément, ce n’est pas une bonne journée. Sona vient de se blesser en tombant dans la piscine et vous vous faites agresser ici…, se lamenta Myasaki.  

- Comment va Sona ?, demanda Kaori.  

- Elle a une commotion cérébrale. Elle ne peut pas continuer., répondit Kimiko d’un air préoccupé.  

- Vous allez bien tous les deux ?, demanda-t-elle.  

 

Les deux nettoyeurs acquiescèrent. Finalement devant parer aux conséquences du départ de Sona, Myasaki et Kimiko rentrèrent. Ryo et Kaori échangèrent un regard.  

 

- Tu n’as pas ce sentiment étrange que quelque chose ne colle pas ?, l’interrogea Ryo.  

- Si. J’ai l’impression que le tueur en a plus après toi mais que l’une des concurrentes cherche à éliminer les autres.  

- On est d’accord. Double boulot pour City Hunter. Je suis fier de toi, partenaire., lui dit-il.  

- Vraiment ? Pourquoi ?  

- Tes sens se sont drôlement affinés au fil du temps…, lui répondit-il.  

- Ca, c’est à force d’avoir dû te pister., rétorqua-t-elle, malicieuse.  

 

Contre toute attente, il entendit un vol de corbeaux poursuivis de libellules au loin. Pourtant ce n’était vraiment pas leur endroit de prédilection…  

 

- Que fait-on maintenant ?, lui demanda Kaori.  

- On ouvre les yeux. Sois prudente. Kaori…  

 

Il l’attrapa par la taille et l’attira à lui brusquement. Sans lui laisser le temps de réaliser, il lui offrit un baiser passionné, la laissant les jambes flageolantes et le coeur battant à tout rompre.  

 

- Pour attendre jusque ce soir., lui murmura-t-il à l’oreille avant de l’emmener vers la villa.  

 

Lorsqu’ils arrivèrent, elle arborait encore des joues légèrement rouges et un sourire béat qui firent se renfrogner Yuiri. Cette dernière se jeta sur Ryo.  

 

- Ne me quitte plus, mon chéri. J’ai peur depuis l’attaque de Sona., minauda-t-elle.  

- Ne t’inquiète pas, Yuiri. Je vais arranger cela. Tu n’y penseras plus., la rassura-t-il, passant son bras autour de son épaule et l’entraînant à sa suite.  

 

Kaori le regarda d’abord décontenancée puis aperçut la lueur malicieuse de ses yeux. Elle les suivit jusqu’à la piscine et vit Yuiri toute heureuse se déshabiller totalement. Elle détourna le regard, gênée, mais entendit sa voix suave ronronner dans l’air ambiant.  

 

- Le spectacle te plaît, mon amour ? Ce n’est pas le genre de choses que tu as avec l’autre, n’est-ce pas ?, l’attisa-t-elle.  

- Viens là, Yuiri., lui répondit-il d’une voix sourde.  

 

Kaori releva les yeux et vit avec douleur Ryo la serrer contre lui et la soulever, un bras en dessous des jambes.  

 

- Tu as raison. Kaori ne m’offre pas son corps comme tu le fais., poursuivit-il, sans savoir le mal qu’il faisait à sa partenaire quelques mètres plus loin, la faisant partir en courant.  

- Elle m’offre beaucoup plus que cela et des choses que tu ne peux pas m’offrir parce que tu ne les comprendrais même pas., acheva-t-il.  

- Je me fiche de tout cela, ce que je veux, c’est toi., s’irrita Yuiri.  

- En d’autres temps, je t’aurais suivie Yuiri. Je me serais servi de ton corps comme d’un exutoire mais ce temps-là est révolu. Alors voici ma contribution d’aujourd’hui., dit-il en la jetant dans l’eau et tournant les talons sans se préoccuper plus d’elle.  

 

Un certain nombre de noms d’oiseaux vola dans les airs les minutes qui suivirent. Lorsque Ryo rentra de nouveau, il tomba sur les trois autres jeunes femmes. Il s’incrusta dans le groupe et ils discutèrent jusqu’à l’heure du repas. Ils furent rejoints par Yuiri furieuse mais ne virent pas arriver Kaori. Ryo, inquiet avec tous les évènements qui se déroulaient, se dirigea vers sa chambre et toqua à la porte. La jeune femme lui ouvrit, les yeux rouges.  

 

- Que se passe-t-il, Kaori ?, lui demanda-t-il inquiet.  

- Laisse-moi. Va la retrouver., lui répondit-elle, fâchée.  

 

Cela faisait plus d’une heure qu’elle ressassait les mots qu’il avait dits à Yuiri et qu’elle en souffrait. Elle se sentait idiote d’avoir peur d’une chose vieille comme le monde, d’un acte des plus naturels mais tout cela signifiait tellement plus pour elle qu’un simple besoin physique…  

 

- Retrouver qui ?, demanda-t-il patiemment.  

- Yuiri pardi. Celle qui est capable de se donner à toi sans réticence ni arrière-pensée, celle qui saura te faire grimper au septième ciel à coup sûr, qui est d’une beauté inégalable, Mademoiselle le mannequin pour lingerie., s’énerva-t-elle.  

- Je ne veux pas d’elle. Celle que je veux, c’est toi., répondit-il doucement en s’approchant d’elle.  

 

Elle le regarda et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle ne savait plus où elle en était. Pourquoi devait-elle être si inexpérimentée, si innocente dès qu’on parlait d’amour ? Elle se sentait empotée et bête. Si seulement elle n’avait rien d’autre à protéger que son coeur, ce serait plus facile. Et Ryo était un homme, un homme à femmes qui plus était, si elle continuait, elle le perdrait. Prenant son courage à deux mains, elle se déshabilla sous ses yeux ébahis. Elle se posta devant lui, nue, fébrile.  

 

- Vas-y. Fais ce que tu veux de moi…, lui dit-elle, d’une toute petite voix.  

 

Il avait devant ses yeux la femme qu’il aimait et désirait complètement offerte. Il ne pouvait détacher les yeux de ce corps si parfait qu’il avait attendu pendant des années. Malgré son passé, il ne partit pas en mode adolescent libidineux. Il voyait dans ses yeux la tristesse et la peur qui régnaient. Elle ne le faisait pas parce qu’elle en avait envie mais parce qu’elle craignait de le perdre et ce n’était pas ainsi qu’il voulait que ça se fit. Lentement, il se pencha et attrapa le dessus de lit. Il le passa autour d’elle avant de la prendre dans ses bras.  

 

- Je ne veux pas de toi ainsi, Kaori., murmura-t-il, tentant de la réconforter.  

- Je ne suis pas assez bien pour toi. Tu ne bandes vraiment pas pour moi alors ?, répondit-elle, blessée plus qu’elle ne l’aurait cru possible, ne sentant aucune réaction de son corps contre le sien.  

- Kao, tu me fais de l’effet bien plus que tu ne l’imagines. Mais, t’offrir à moi comme ça, non, c’est vrai, ça ne me fait rien… parce que je ne veux plus de cela., lui dit-il.  

- Je ne veux plus d’un simple corps comme partenaire. Le jour où tu voudras le faire, ce n’est pas un corps à corps qu’on aura, mais une véritable communion de nos coeurs et de nos âmes.  

- Comment peux-tu être si sûr de ce que ce sera ? Je ne serais peut-être pas à la hauteur de tes attentes., murmura-t-elle, la voix tremblante.  

- Je le sais, c’est tout. C’est fini, le sexe pour le sexe. Je veux autre chose maintenant, quelque chose que toi seule peux me donner. Alors je ne veux plus te voir faire ce que tu viens de faire, compris ? La prochaine fois, je me mettrai en colère parce que tu vaux bien mieux qu’une Yuiri., la sermonna-t-il.  

 

Elle acquiesça contre son épaule et se sentit rassurée. Il avait su trouver les mots. Certes il ne lui avait pas encore dit clairement qu’il l’aimait mais cela transpirait dans chaque geste qu’il faisait, chaque mot qu’il prononçait… Ils restèrent ainsi un long moment puis Ryo s’écarta d’elle.  

 

- J’adore te tenir ainsi contre moi mais les filles nous attendent pour manger. Ca va aller ?  

- Oui. Merci… pour tout., murmura-t-elle.  

- De rien, mon ange. Kaori, pourquoi, dès qu’il s’agit de moi, sembles-tu si fragile ?, lui demanda-t-il soudain, sans vraiment avoir réalisé, alors qu’il allait ouvrir la porte.  

 

Elle le regarda stupéfaite et il s’en voulut de la mettre mal à l’aise une nouvelle fois. Elle se ravisa et lui offrit un sourire timide.  

 

- Peut-être parce que tu es le seul dont l’opinion compte pour moi, le seul homme que j’aime.  

 

Ce fut à son tour de rester coi. Elle venait de lui avouer de vive voix son amour. Il connaissait ses sentiments pour lui, mais, l’entendre dire, c’était tout autre chose, c’était encore plus beau et plus fort. En deux enjambées, il fut près d’elle et la serrait contre lui à l’étouffer. Il s’éloigna légèrement d’elle mais juste pour pouvoir prendre ses lèvres dans un baiser fougueux. Son ami si discret tout à l’heure décida de faire son apparition : il ne pouvait après tout rester insensible aux charmes de la demoiselle toujours aussi nue sous le couvre-lit, très fin, qui la recouvrait. Kaori lutta un moment intérieurement pour ne pas s’écarter de lui à cette sensation contre sa cuisse puis finit par le repousser doucement.  

 

- Je… Je ne me sens pas encore prête., bafouilla-t-elle, en baissant les yeux.  

- On a tout notre temps., murmura-t-il déposant un baiser chaste sur ses lèvres.  

 

Ca lui coûtait de s’arrêter ainsi mais elle valait la peine d’attendre. Il la lâcha et la laissa se rhabiller pour les rejoindre pour le déjeuner. L’après-midi passa sans qu’ils n’approchèrent l’un de l’autre, l’un pour éviter la tentation, l’autre gênée de sa prestation du midi… La soirée se déroula à l’accoutumée, Yuiri, qui ne perdait pas espoir malgré le traitement infligé par le bachelor, s’était assise à ses côtés et s’évertuait à le séduire, le caressant plus ou moins ouvertement en lançant des regards d’avertissement vers les autres prétendantes. A plusieurs reprises, il chassa sa main et se déplaça mais rien n’y fit et inlassablement elle revenait à la charge. Il fut donc soulagé quand Fumi leur souhaita bonne nuit et enclencha le moment du coucher.  

 

- Et si on dormait ensemble cette nuit ?, lui susurra Yuiri à l’oreille, lui mordillant le lobe.  

- Arrête de me bouffer l’oreille. J’en ai encore besoin même si ça me permettrait de ne plus entendre tes conneries., lui répondit-il sèchement.  

- Allez, mon chou, je te donnerai tout ce que tu veux., lui dit-elle, l’oeil pétillant.  

 

Kaori se retourna surprise en entendant ces mots qui avaient tendance à déclencher une réaction assez prompte chez son partenaire. Elle le vit lutter contre ses démons intérieurs et prendre le dessus sur eux avec soulagement.  

 

- Je ne veux pas de toi. Je ne sais pas en quelle langue te le dire pour que tu comprennes enfin., lui asséna-t-il assez violemment en la repoussant.  

 

Il partit dans sa chambre et s’enferma à clef. Il en avait assez de devoir jouer au chat et à la souris avec Yuiri. Les autres femmes semblaient avoir compris et jouer le jeu de l’amitié. Il n’y avait plus que Kaori qui comptait, Kaori qui avait eu le courage de lui dire qu’elle l’aimait alors que lui n’arrivait pas à vocaliser ces trois petits mots qu’il ressentait pourtant au plus profond de lui. Il sortit par la fenêtre et rejoignit leur point de rencontre sur la plage. Il l’attendit un long moment avant de prendre le chemin du retour. Arrivé devant l’endroit où leurs chemins se séparaient, il hésita avant de choisir.  

 

Kaori était assise dans son lit, les jambes repliées contre elle, le menton posé sur les genoux. Elle savait qu’elle posait un lapin à Ryo et que c’était mal mais, après son comportement du midi, elle ne savait comment le regarder en face. Elle avait honte : honte de s’être ainsi offerte à lui en dépit de ce qu’il lui avait dit quelques jours auparavant, honte d’avoir douté de lui alors qu’il faisait des efforts réels pour la réussite de leur couple, honte de cette peur qui l’empêchait d’avancer vers lui. Finalement, elle se demandait si, d’eux deux, ce n’était pas elle qui freinait le tout. Peut-être que tout cela n’indiquait qu’une chose : qu’elle s’était leurrée pendant des années à croire qu’elle l’aimait et qu’aujourd’hui elle le trompait en lui faisant croire qu’elle voulait devenir sa compagne… Elle ne sentait pas les larmes couler sur ses joues. Elle aurait voulu être à Tokyo et retrouver la sérénité de sa chambre, cet apaisement, pouvoir aller se recueillir sur la tombe de son frère comme toutes ces fois où elle doutait et avait besoin de se confier de choses bien particulières dont elle n’osait même pas parler à Miki ou Eriko…  

 

Elle sursauta quand deux bras l’entourèrent. Elle commença à se débattre pour parer à l’attaque.  

 

- Du calme, Kaori. Ce n’est que moi., murmura Ryo à son oreille.  

 

Elle cessa de se battre mais son coeur lui faisait mal. Elle ne savait plus où elle en était, ni si ce qu’elle voulait était juste. Comme s’il sentait ses doutes et ses peurs, il la serra contre lui sans mot dire. Progressivement, ils se retrouvèrent allongés dans le lit un peu trop étroit pour eux deux mais ils s’en fichaient. Seuls, enlacés, sans un mot, les doutes s’évaporaient, les peurs s’effaçaient, la confiance revenait, ce qui existait entre eux s’imposait. La nuit tomba sur eux comme la réalité de ce qu’ils étaient et avaient toujours été : des âmes sœurs, deux êtres qui vivaient pour et par l’autre, un ensemble dans deux corps…  

 

Le matin les trouva dans la même position, dans les bras l’un de l’autre. Kaori leva les yeux et vit le visage endormi de son partenaire. Elle l’observa un moment, surprise de lui voir un air si apaisé, lui qui d’habitude était toujours si sérieux et, quand il ne l’était pas, il avait sa face de débile. Là, ses traits étaient détendus et elle comprenait mieux pourquoi le Professeur l’appelait Babyface. Elle avait envie de tracer les contours de son visage du bout des doigts mais ne voulait pas le réveiller. Elle se retint donc et reposa la tête contre son épaule. Il resserra le bras autour d’elle inconsciemment, ce qui la fit sourire.  

 

Elle ne comprenait pas ce qui lui était passé par la tête la veille. Comment avait-elle pu douter autant ? La sérénité qu’il lui avait apportée rien qu’en la serrant dans ses bras était la preuve qu’elle s’était montée toute seule. Tout cela était bien réel : eux, leurs sentiments, leurs envies… Il ne fuyait plus, il était là pour elle, comme elle l’avait toujours espéré. La main remontant le long de son bras la tira de ses pensées. Elle leva les yeux et sombra dans l’océan d’onyx qui l’observait. Doucement, il la saisit et la fit remonter légèrement jusqu’à ce que son visage fut à hauteur du sien, la faisant reposer sur son torse.  

 

- Je vais te faire mal., murmura-t-elle.  

- Un poids plume comme toi ? Il m’en faut un peu plus., plaisanta-t-il.  

 

Il captura ses lèvres avec douceur, la faisant gémir sous la caresse de sa bouche puis de sa langue qui se fraya un passage entre ses dents. Elle se laissa emmener dans un océan de volupté profitant de ce moment de tendresse.  

 

- Bien dormi ?, lui demanda-t-il après s’être séparé d’elle.  

- Oui et toi ?  

- Ca a été. Tu m’expliques pour hier soir ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

 

Elle chercha à se relever pour échapper à son regard mais il ne la laissa pas faire, la gardant captive de ses bras. Elle ne lutta pas plus et accepta de faire face à son comportement.  

 

- J’ai laissé le doute me submerger. J’ai… J’ai eu peur de m’être trompée sur ce que je ressentais pour toi., avoua-t-elle.  

- Et tu doutes encore ?, la questionna-t-il, une lueur d’inquiétude dans son regard.  

- Non. Je suis désolée de ma faiblesse, Ryo., répondit-elle contrite.  

- Ecoute-moi bien : je peux comprendre que tu aies peur ou que tu doutes mais ne m’abandonne plus comme tu l’as fait hier soir., lui ordonna-t-il d’une voix dure.  

- Je ne le supporterai pas, Kaori, pas venant de toi., admit-il.  

 

Elle reposa la tête sur son épaule et se serra contre lui. Il admettait qu’il avait besoin d’elle comme elle de lui.  

 

- Promis., murmura-t-elle.  

 

Il laissa une main remonter pour aller lui caresser la nuque. Elle se sentit réconfortée : une main dans le bas de son dos, une à la base de sa tête, c’était comme si elle ne pouvait plus s’échapper, il ne la laissait plus partir et rien ne pouvait lui arriver. Il la protégeait corps et âme.  

 

- Comment tu fais ? De nous deux, j’étais persuadée que c’était toi qui aurais le plus de mal avec ce changement de situation., demanda-t-elle.  

- Je pensais aussi que ce serait le cas mais finalement c’est… facile. Peut-être parce que tu t’étais déjà plus immiscée dans mon coeur que je ne le pensais, parce que, toi, tu n’as pas joué un jeu pendant des années, qu’il me suffisait d’accepter la réalité des choses pour que ça arrive., expliqua-t-il.  

- Mais je n’ai aucun doute sur le fait que je t’aime et que tu es l’homme qu’il me faut., se défendit-elle.  

- Mais tu as le droit de douter que ce soit réciproque. Kaori, tout ce que je me suis pris de ta part, ce sont des massues amplement méritées sur la tête et énormément de tendresse. Tout ce que je t’ai offert pendant des années, ce sont des vannes sur ta pseudo-féminité. Je t’ai fait passer pour mon petit frère ou un homme à multiples reprises, j’ai joué avec tes sentiments en les connaissant.  

- Mais tu as toujours été là pour moi…  

- En me cachant derrière la promesse faite à ton frère., la coupa-t-il.  

- Je ne sais même pas comment tu as réussi à t’accrocher aussi longtemps à moi en recevant si peu d’égards de ma part.  

- Le coeur a ses raisons que la raison ignore, dit un proverbe français.  

- Tu m’étales ta culture maintenant ?, lui demanda-t-il, ironique.  

- Remarque, tu peux vu que tu es étalée sur moi et que c’est loin d’être déplaisant. Tu as d’autres proverbes à me citer ? Ca m’évitera de penser que j’ai envie de toi., lui dit-il d’une voix chaude.  

 

Il la sentit se raidir contre lui. Il s’en voulut d’avoir gâché leur moment de confession. Elle avait retrouvé le sourire, le sens de l’humour et il aimait la voir ainsi. Il n’aimait pas la voir tracassée ou soucieuse. Il avait besoin de son sourire comme de l’air qu’il respirait, pour illuminer ses journées et oublier tout le mal qu’il avait vécu et auquel il était encore régulièrement confronté.  

 

- Parle-moi, Kao. Dis-moi ce qui te fait peur à ce sujet-là., chuchota-t-il à son oreille, caressant son dos comme pour l’apaiser.  

- De ne pas te plaire, d’avoir mal, de ne pas savoir te satisfaire, de me rendre compte que tout ça n’était qu’une chimère., énuméra-t-elle, en gardant les yeux rivés sur son torse.  

- Tu me fais confiance ?  

- Tu le sais bien.  

 

Il laissa glisser sa main doucement sur ses fesses puis sa cuisse. Il sentit le long frisson qui la traversa, fier de l’effet qu’il lui faisait. Doucement, il tira sa cuisse et l’amena entre ses jambes, lui faisant prendre conscience de l’effet qu’elle lui faisait. Il la retint lorsqu’elle chercha à se retirer.  

 

- Ca, c’est pour te faire comprendre que tu me plais, Kaori. N’en aies pas peur, n’aies pas peur de moi. Je sais me contenir et je ne te sauterai pas dessus. Pour le deuxième point, je ne peux pas te promettre que je ne te ferai pas mal mais je ferai tout mon possible pour que ça se passe bien. C’est pour cela que je veux que ça n’arrive que lorsque tu seras prête, vraiment. Plus tu seras détendue et en confiance, mieux ça ira. Pour le reste, je ne peux pas faire grand-chose parce que je suis comme toi : je ne suis pas sûr de pouvoir te satisfaire ni que cela ne sera pas une révélation dans son plus mauvais aspect.  

 

Au fil de ses paroles, elle s’était détendue et rassurée. Elle était soulagée qu’il partagea ses craintes sur certains points et qu’il comprenait qu’elle avait besoin d’un peu de temps. Elle releva son beau regard noisette et il fut ravi d’y voir une lueur heureuse.  

 

- Merci, Ryo. Merci d’être honnête avec moi.  

- De rien, tu le mérites bien. D’ailleurs, je vais continuer sur ma lancée : je meurs de faim, femme., tonna-t-il d’une voix faussement autoritaire.  

 

Elle se mit à rire et il trouva cela fort agréable et terriblement excitant de la sentir rire sur lui. Il dut faire un effort colossal pour résister à la tentation. Ils se levèrent et se séparèrent, se retrouvant une demie-heure plus tard dans la cuisine où une nouvelle journée commença comme à l’accoutumée avec Yuiri qui se jeta au cou de Ryo…  

 


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