Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 15-06-19

Ultimo aggiornamento: 05-07-19

 

Commenti: 28 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Une nouvelle mission entraine les city hunter dans les coulisses d'une émission de télé-réalité...

 

Disclaimer: Les personnages de "Bachelor" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bachelor

 

Capitolo 3 :: chapitre 3

Pubblicato: 17-06-19 - Ultimo aggiornamento: 17-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

- C’est pas vrai…, murmura-t-elle, écoeurée.  

 

Lorsqu’elle arriva au pied de l’immeuble de la télé, Kaori fut accueillie par les cris d’indignation de certaines prétendantes. Elle n’avait même pas besoin de regarder à l’intérieur pour savoir ce qui se déroulait. Ryo était parti bien avant elle. Ils avaient décidé que, pour le bien de la mission, personne ne devait se douter qu’ils se connaissaient. Elle poussa la porte et fit face au spectacle affligeant de son partenaire tripotant les prétendantes, soulevant leurs jupes, tentant de les convaincre de l’accompagner au love hotel… Elle sentit la démangeaison caractéristique, prélude de l’apparition d’une massue punitive, puis se reprit.  

 

- Pas de massue, Kaori. Tu ne dois pas te faire remarquer., lui avait-il ordonné, sérieusement.  

 

Le vaurien, il en profitait pour s’en donner à coeur joie… Elle s’était jurée de l’ignorer, de le laisser à ses vices et de ne plus s’intéresser à lui pendant cette mission. Cela lui permettrait de prendre du recul. Mais à deux heures du matin, par une nuit de tempête qui avait obligé la production à opter pour un voyage en bus, leur vol étant annulé, elle n’avait pas l’esprit assez clair pour s’en tenir à sa décision.  

 

Ryo était en mode mokkori, bave aux lèvres, yeux exorbités. Il avait pour lui une quinzaine de jeunes et jolies femmes aux formes plus ou moins avantageuses et dont les réflexes laissaient à désirer à cause du manque de sommeil. Il avait déjà compté trois culottes blanches, une horrible gaine couleur chair, trois strings noirs, deux soutiens-gorges rouges pigeonnants. Il se mit à rire en sentant sa dernière prise entre ses doigts : un magnifique soutien-gorge en dentelle noire… Soudain, une douleur insoutenable à l’entrejambe le plia en deux sous le regard soulagé des jeunes femmes. Il entendit le bruit caractéristique d’une bille en métal claquant sur le sol. Il trouva l’objet et suivit sa course jusqu’aux pieds chaussés de baskets blanches. Deux doigts saisirent l’objet et il laissa ses yeux errer sur la paire de jambes fines enfermées dans un jean. Ils poursuivirent leur course admirant le fessier de la jeune femme qui s’était retournée et s’éloignait à présent.  

 

- Mokkori…, murmura-t-il, ses yeux se transformant en petits coeurs, oubliant instantanément la douleur.  

 

Une belle paire de fesses où il languissait de mettre les mains et, de là, partir à la découverte de la taille fine de la demoiselle. Restaient deux choses à confirmer avant de passer à l’action.  

 

- Allez, ma gazelle, retourne-toi que je vois si ta poitrine est aussi attrayante que tes fesses. Alors, mokkori ou pas mokkori ?, se demanda-t-il.  

 

Il n’eut pas longtemps à attendre car bientôt la demoiselle laissa tomber son sac par terre et se retourna pour s’adosser au mur. Il déglutit, se réfrénant de passer en mode Tex Avery. Elle portait une chemise blanche nouée à la taille sur un débardeur noir. Mais ses yeux perçants devinaient le galbe exquis de cette partie de son anatomie et elle passa une fois de plus son examen mokkori. Il poursuivit sa quête vers son dernier examen. Il sombra dans un regard noisette sombre et soudain toutes ses ardeurs retombèrent. Il venait de fantasmer sur la seule femme qu’il s’était juré de ne pas toucher… Son corps lui rappelait ce que son cerveau s’évertuait à occulter : Kaori était une femme tout à fait désirable… Il se redressa, sérieux, et vit son regard se teinter de tristesse. Il s’approcha de la baie vitrée et vit le bus se garer devant l’entrée.  

 

Kaori avait senti le regard de Ryo sur elle et s’était sentie toute retournée. Elle avait vite déchanté lorsque leurs regards s’étaient croisés. Elle avait vu sa déception et son attitude changer du tout au tout. Fini l’étalon, place à Ryo pour qui elle était la seule femme qui ne le faisait pas bander. Heureusement le bus était arrivé, les obligeant à briser cet échange. Une jeune femme entra avec un porte-revue. Elle ameuta les jeunes femmes pour avoir leur attention.  

 

- Mesdemoiselles, tout d’abord merci d’avoir répondu à ce changement de plan de dernière minute. Je m’appelle Kimiko et je serais votre coach ou intendante, selon vos besoins, pendant cette émission.  

 

Un bonjour général lui répondit.  

 

- Je vous explique le planning de la journée. Nous partons dès que j’aurais fini mes explications et fait l’appel. Nous avons près de quinze heures de route. Arrivée prévue entre dix-sept et dix-huit heures à la villa. La première a lieu ce soir en direct. L’émission démarre à vingt et une heures et vous devrez toutes être prêtes à vingt heures trente. Vous aurez donc à peu près deux heures et demie pour prendre une douche et vous préparer pour la soirée. La production a prévu les paniers repas pour le voyage et vous aurez accès à un buffet avant le début de l’émission. Monsieur Saeba ici présent est là pour assurer votre sécurité.  

 

Elle ne remarqua pas les coups d’oeil inquiets dans sa direction.  

 

- Si vous avez des questions, j’y répondrais dans le bus. Commençons l’appel. Dès que je vous ai appelée, vous prenez vos affaires et vous allez prendre place dans le bus.  

 

Kimiko les appela une à une et elles se dirigèrent vers le bus. Passant devant Ryo, Kaori lui lança un regard noir et lui murmura d’une voix dure :  

 

- J’espère que tu as eu mal tout à l’heure.  

 

Il fut un moment stupéfait mais encore plus quand il l’entendit murmurer comme en pensée :  

 

- Mais tu n’auras jamais aussi mal que moi…  

 

Il l’observa poser son sac dans la soute du bus puis monter. Ainsi c’était elle : il s’en doutait mais venait d’avoir la confirmation. Elle lui avait piqué son truc et s’en sortait d’ailleurs à merveille… Mais il n’avait pas aimé la blessure qu’il avait sentie dans sa voix et savait pertinemment qu’il en était responsable…  

 

Chaque jeune femme bénéficiait d’un double siège qui lui permettrait d’être à l’aise pendant le voyage. Kaori s’assit volontairement côté conducteur vers le fond du bus pour échapper au regard de son partenaire. Elle s’en voulait de s’être laissée aller à cette remarque acerbe, bien que réelle. Elle n’avait pas l’habitude de se montrer méchante mais elle savait qu’elle atteignait les limites du supportable et que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle n’explosa. Elle ne savait pas encore ce qu’il adviendrait ce jour-là mais elle savait ce jour inéluctable… sauf si les choses évoluaient enfin. Elle poussa un long soupir et passa une main sur son visage, tentant de se délasser.  

 

Lorsque toutes les filles et Kimiko furent dans le bus, Ryo monta et observa la disposition. Ses yeux s’attardèrent un moment sur sa partenaire qui avait les yeux rivés sur le bâtiment d’en face. Il aurait aimé croiser son regard pour trouver l’assurance que tout allait bien entre eux malgré la tension mais, volontairement, il le sentait, elle refusait de tourner la tête vers lui. Sous son masque d’impassibilité, il réprima la bouffée d’angoisse qui le submergea un instant. Il ne pouvait pas perdre Kaori ainsi. Si elle devait partir, elle ne pouvait pas le faire en étant en colère. Il ne se le pardonnerait jamais. Ca la rongerait toute sa vie. Le chauffeur donna le signal du départ et Ryo prit place dans le siège voisin.  

 

Au bout d’une heure de route, toutes les prétendantes dormaient. Ryo passa dans les rangs, en profitant pour photographier mentalement le visage de chacune. C’était stupéfiant de voir à quel point le sommeil faisait tomber les masques. Il avait vu certaines candidates arrogantes qui lui paraissaient soudain fragiles. Il s’arrêta devant Kaori, profondément endormie également. Ses traits étaient marqués par l’anxiété et il s’en voulut. Il remonta le pull qu’elle avait posé sur elle et qui avait glissé et remit une mèche qui lui chatouillait le nez en place. Il ressentait de la tendresse et tellement d’amour pour elle comme à chaque fois qu’il se faufilait dans sa chambre pour la regarder dormir. C’était le seul moment où il laissait ses sentiments paraître pleinement sur son visage. Le reste du temps, il les masquait derrière de l’indifférence ou de la mesquinerie. Ne souhaitant pas attirer l’attention, il continua son chemin puis regagna sa place.  

 

- Dur de bosser avec d’aussi belles plantes, non ?, plaisanta le chauffeur.  

- A qui le dites-vous…, répondit le nettoyeur sur le même ton.  

- Vous vous êtes amourachés de l’une d’entre elles apparemment ?  

 

Ryo serra les dents : il n’avait pas été assez discret et s’en voulut.  

 

- Non. Juste une fille qui ressemble à la petite sœur d’un ami disparu. Ca m’a… surpris., répondit-il nonchalamment.  

 

Le chauffeur acquiesça, semblant accepter sa réponse. Ryo se cala un peu plus dans le siège et ferma les yeux afin de se reposer un peu également. Il avait inspecté le bus quand il était arrivé. De ce côté-là, tout allait bien. Il avait eu le rapport sur le chauffeur qui était clean également. Si quelqu’un cherchait à les attaquer pendant le trajet, il aurait le temps de le sentir arriver…  

 

Le voyage se passa dans le calme… enfin côté danger surtout car, dès que le jour se leva et les jeunes femmes se réveillèrent, les langues se délièrent à vitesse grand V et bientôt ce fut une véritable cacophonie. Ryo priait muettement pour que le bus trouva une faille spatio-temporelle qui les amènerait en un temps record sur l’île d’Hirado parce que les rires forcés et les petits cris stridents lui vrillaient les tympans.  

 

Il observait grâce au rétroviseur de son côté les passagères. Des affinités semblaient se dessiner. Kaori discutait tranquillement avec trois autres jeunes femmes qui lui ressemblaient dans leur façon de s’habiller et de ne pas se maquiller. Il y avait un groupe d’une dizaine de femmes à la pointe de la mode qui parlaient à bâtons rompus mais sans vraiment s’écouter puis un dernier groupe qui observait les deux autres avec anxiété. Kimiko restait à l’écart et prenait des notes studieusement.  

 

- Tout est vraiment laissé au choix du candidat ou le premier tri est guidé par la production ?, lui demanda soudain Ryo.  

- C’est le choix du candidat. Il a déjà reçu un premier descriptif de chaque candidate issu des tests que nous avons faits., chuchota-t-elle.  

- On ne peut pas demander à un homme de juger de son futur en deux heures de temps : il faut un minimum de bases.  

- Ca fait peu pour toutes les emmener dans un love hotel…, suggéra Ryo, se tapotant le menton de l’index.  

 

Kimiko sentit le battement d’aile d’une libellule dans son dos.  

 

- Monsieur Saeba, ce n’est pas une émission pour des rencontres d’un soir mais pour trouver la femme de sa vie.  

- Vous m’en direz tant. C’est pour cela que certaines candidates passent la nuit dans la chambre du célibataire ?, répondit-il sceptique.  

 

Kimiko ne put s’empêcher de rougir. C’était un des travers de l’émission qu’elle détestait mais qu’appréciait la production pour le côté sulfureux qui attirait l’audience.  

 

- Oui… Bien… Il y a des choses qu’on ne peut pas empêcher…, bafouilla-t-elle mal à l’aise.  

- Tout ce que j’espère, c’est qu’aucune fille n’a fait cela contrainte et forcée., lui dit-il d’une voix intransigeante, le regard dur.  

- Pas à ma connaissance. Après, ne soyons pas naïfs non plus. Certaines l’ont fait pour attirer la caméra sur elles. Ce n’est pas le cas de toutes mais vous ignorez ce que certains sont prêts à faire pour être remarqués…  

- Je me doute. La nature humaine est souvent déviante…, soupira-t-il.  

 

Ce n’était pas le monde dans lequel il évoluait qui lui ferait penser le contraire…  

 

Quelques heures plus tard, sans encombres, ils arrivèrent enfin à destination. Les filles restèrent en extase devant le lieu. Devant elles, se dressait une magnifique résidence typique qui se découpait entre le bleu turquoise de la mer de Chine et le vert des collines alentours. C’était sublime.  

 

- Mesdemoiselles, votre attention, s’il vous plaît ! Il est dix sept heures quarante cinq. Vous allez être dirigées vers vos chambres que vous partagerez par groupes de quatre ou cinq. Je vous rappelle que vous êtes attendues à vingt heures trente dans la salle de réception en tenue et en vous étant restaurées au préalable. Vos valises devront être posées dans l’endroit prévu à cet effet dans vos chambres. Ne soyez pas en retard.  

 

Elle appela le premier groupe et une jeune femme apparut pour les guider. Il en fut ainsi pour tous. Kaori suivit son groupe qui, par chance était composé des trois autres jeunes femmes avec qui elle avait discuté dans le bus, à travers la maison. La jeune femme leur indiqua les différentes pièces de la maison avant de les faire entrer dans leur chambre. Elles retinrent leur souffle. La pièce possédait une large ouverture avec une vue sur la mer. Leur guide leur indiqua la salle de bains et autres commodités, leur donna à chacune le dispositif avec micro pour l’émission puis les laissa.  

 

Chacune leur tour, les filles filèrent sous la douche et se préparèrent en silence. Kaori observa ses compagnes. Toutes les trois étaient tendues car elles avaient réellement envie de trouver chaussure à leur pied et que, vue la concurrence, elles doutaient de leur chance… La nettoyeuse se demandait, elle, s’il y aurait un problème pendant l’émission. Ce serait après tout le moment idéal…  

 

Au bout de deux heures, elles furent toutes les quatre prêtes. Accompagnée d’Akiko, Daiya et Hitomi, Kaori se rendit dans la salle où se tenait un buffet. A leur arrivée, Kimiko vint les voir et s’assura que leur dispositif était bien en place et fonctionnel.  

 

- Très bien, les filles. Vous êtes parfaites. N’ayez pas l’air si affolé. Vous ne savez pas ce que recherche notre célibataire. Vous avez toutes vos chances. Allez grignoter quelque chose pour ne pas faire un malaise. Ce serait malvenu pendant l’émission…, leur conseilla-t-elle avant de se diriger vers un autre groupe qui arrivait.  

 

Ryo observa les alentours. Il avait déjà examiné la salle de réception où se tiendrait l’émission et n’y avait rien noté d’exceptionnel. Il avait fait renforcer la sécurité autour des réseaux électriques et numériques afin que le malfaiteur ne put empêcher la retransmission de l’émission. Il lui restait donc à assurer la sécurité des participants. Les candidates devaient passer par une première salle avant d’atteindre la salle de réception. Il s’y était donc posté afin d’avoir un œil sur ce petit monde. Ce fut ainsi qu’il se retrouva aux premières loges pour l’arrivée de sa partenaire. Il eut le souffle coupé par la vision qu’elle lui offrit. Elle portait une robe cache coeur couleur crème dont la jupe avait une forme légèrement évasée et lui arrivait juste au dessus du genou, laissant apparaître ses jambes finement galbées. Le décolleté était sage en apparence mais le pendentif qui descendait bas sur sa gorge dénudée guider le regard vers ses contrées interdites. Elle était légèrement maquillée mais tout en elle respirait la pureté. Elle n’était pas d’une beauté ravageuse mais il lui était impossible de détacher ses yeux d’elle.  

 

Kaori, bien que discutant avec ses nouvelles amies, prenait connaissance des lieux et des personnes qui les entouraient. Elle avait noté la disposition de la maison, avait déjà repéré quelques visages d’après les dossiers que Monsieur Myasaki leur avait fournis, mais elle devait tout connaître par coeur. Observant les lieux, elle croisa le regard de Ryo et fut surprise par son intensité. Il la regardait elle. Il ne pouvait en être autrement car, derrière elle, il n’y avait que le mur. Elle se sentit rosir sous la chaleur qu’elle y lisait et dut faire un effort colossal pour détourner les yeux et se concentrer à nouveau sur la tâche qui leur incombait.  

 

Vers vingt heures quinze, les portes de la salle de réception furent ouvertes et les filles y pénétrèrent après avoir donné leur nom. Kimiko s’empressa d’aller chercher les retardataires. A vingt heures trente, quand toutes furent réunies, elle les rassembla.  

 

- L’émission commence dans une demie-heure. Le bachelor va pénétrer par cette porte à un moment donné. Il aura au maximum quinze roses rouges à donner à la fin de l’émission. Vous avez environ une heure trente pour lui parler et tirer votre épingle du jeu. Au moment de la publicité, vous vous rassemblerez ici et il fera la distribution. Les candidates qui auront reçu une rose resteront dans la salle et celles qui n’en auront pas seront guidées vers le bus. Vous n’aurez que deux minutes pour vous dire au revoir. Vos valises seront transférées dans le bus avant le départ. Bonne chance, Mesdemoiselles.  

 

Sur ces derniers mots, Kimiko les laissa. La tension était palpable dans la pièce. Certaines regardaient d’un air de défi les autres, d’autres leurs chaussures. Kaori s’était assise dans un recoin de la pièce et observait en apparence le reflet de la lune sur la mer. En réalité, elle profitait du reflet de la vitre pour observer ses concurrentes, leur comportement. Instinctivement, elle ressentit beaucoup d’animosité mais pas de malveillance. Ce petit manège dura jusqu’à ce qu’un technicien leur annonça que l’émission commencerait dans cinq minutes.  

 

Dans l’autre pièce, une fois les filles parquées dans la salle de réception, comme le ressentait Ryo, le bachelor arriva. C’était un homme grand, cheveux noirs, yeux sombres, qui en imposait. Monsieur Myasaki les présenta l’un à l’autre.  

 

- Tomo Haikido, Ryo Saeba qui assure la sécurité. Tomo est notre bachelor.  

 

Les deux hommes se saluèrent poliment puis passèrent à une autre personne. Ryo regarda le bellâtre déambuler dans la pièce et s’énerva de son sourire Ultra Bright, de sa crinière ultra bien coiffée et de ses manières ultra polies… Tout était trop… ultra chez lui. C’était agaçant. Il réprima sa colère et se concentra sur l’environnement. Il sentit soudain une tension néfaste dans les parages et se précipita vers le Tomo. Il le projeta à terre et une balle s’écrasa dans la rangée de verres sur la table derrière eux. Ryo avait entendu la provenance du tir mais il y avait trop de monde dans la ligne de mire pour ne pas risquer de blesser un innocent en répliquant. Il courut juste après pour tenter de rattraper l’assaillant mais ne retrouva pas sa trace.  

 

- Tout va bien ?, demanda-t-il, en revenant.  

- Oui. Merci Monsieur Saeba., lui répondit Tomo, choqué, en lui tendant la main.  

 

Ryo accepta la poignée de mains malgré son aversion pour ce type et son regard dériva vers Myasaki qui était livide. Autour d’eux, la pièce était silencieuse. Le technicien, qui revenait de la pièce voisine et ne s’était rendu compte de rien, leur annonça qu’il restait cinq minutes avant le début de l’émission. Cela remit Myasaki sur les rails et il remit tout son petit monde en marche.  

 

Dix secondes avant le début de l’émission, Kimiko passa la tête dans l’entrebâillement de la porte et leur annonça le début du tournage. Les filles se redressèrent, vérifièrent une dernière fois leurs atours puis se réunirent en petits groupes pour discuter. Kaori ne fit pas cet effort. Elle n’avait aucune envie de prétendre être en visite mondaine et s’absorbait prétendument dans la contemplation du paysage baigné par la lune.  

 

Au bout de quelques minutes, qui leur semblèrent une éternité, la porte s’ouvrit et laissa apparaître leur quête. Un homme d’une trentaine d’années, bien bâti et assez grand, rentra dans la pièce et jeta un regard circulaire sur l’assemblée. Ce regard sombre et envoûtant en fit frémir plus d’une. Plusieurs jeunes femmes approchèrent de lui avec empressement pour se présenter. Elles rivalisaient toutes de compliments et autres attentions séductrices. Hitomi et Daiya vinrent chercher Kaori pour approcher l’homme mais elle refusa, les incitant à y aller sans elle. Elles boudèrent puis se décidèrent.  

 

C’était une expérience nouvelle pour Kaori. D’habitude, elle ne voyait pas des prédatrices mais un prédateur, voire deux en action. Les rôles étaient inversés et cette image de la femme ne lui plaisait pas. En plus, elle savait que la façon dont Ryo et Mick draguaient était trop grossière pour être le réel objet de leur activité. Ryo lui avait déjà fait le coup du charme et elle se doutait que s’il avait vraiment voulu obtenir ce qu’il voulait d’une femme, il lui aurait suffi de recommencer mais, d’une manière très surprenante, se rendit-elle soudain compte, elle ne l’avait jamais vu faire. Elle se souvint de l’émotion qui l’avait assaillie quand il l’avait fixée de son regard ténébreux et demandé d’être sa petite amie pour qu’il la protège du Renard d’Argent… avant de se rétracter. Elle lui aurait mangé dans la main.  

 

Donc là elle regardait ces jeunes et jolies femmes draguer plus ou moins ouvertement cet homme et ça la mettait mal à l’aise. Elle n’était pas ce genre de femme. Si elle l’avait été, Ryo et elle seraient peut-être un couple depuis le temps… Soudain, il croisa son regard et, un bref instant, elle crut voir son partenaire. Ils se ressemblaient énormément. Il se dégagea de la horde et se dirigea vers elle sous les regards effarés, jaloux ou surpris des autres.  

 

Tomo approcha la silhouette solitaire qui se tenait dans un coin de la pièce comme à l’abri. Il avait vu sa fiche et l’avait trouvée un peu trop romantique à son goût. Elle ne figurait pas parmi ses premiers choix. Mais lorsqu’il avait croisé son regard et l’observant le temps qu’il avait pris pour l’approcher lentement, comme s’il ne voulait pas l’effrayer, il avait ressenti quelque chose d’étrange et inconsciemment la jeune femme qu’il allait ne pas retenir passa en tête de liste, voire même tout en haut… sans même lui avoir parlé, juste en la regardant.  

 

Il s’arrêta à ses côtés et elle leva les yeux vers lui. Il y avait une lueur particulière dans son regard, comme si elle attendait pour lui donner sa confiance tout en le mettant au défi. C’était quelque chose qu’il n’avait jamais côtoyé jusqu’à présent et qu’il avait envie de tester avant même de l’avoir réalisé.  

 

- Bonsoir., commença-t-il, se sentant soudain gauche et maladroit, lui qui était pourtant un homme du monde.  

- Bonsoir., répondit-elle simplement.  

 

Sa voix fit battre son coeur un peu plus fort.  

 

- Je m’appelle Tomo. Je suis apparemment le célibataire en quête de l’âme sœur.  

- Ravie de faire votre connaissance, Tomo. Kaori. Il semblerait que nous poursuivions la même quête., rétorqua-t-elle, l’air malicieux et empli de défi.  

- J’aimerais faire un bout de chemin avec vous., lui dit-il d’une voix suave.  

- Indiquez-moi le chemin.  

 

Tomo était sous le charme. Il relèverait le défi. Elle lui plaisait énormément. Il lui tendit la main et elle l’accepta. Il l’aida à se relever et il put enfin admirer sa silhouette déployée. Magnifique, tout en finesse et en douceur. Pris d’une envie subite, il baissa le visage vers elle mais elle recula. Il opta alors pour la retenue et amena sa main à ses lèvres en un chaste baise-main qui la fit légèrement rougir. Tant de fraîcheur le fit frémir : ça le changeait des propositions indécentes qu’il avait déjà reçues.  

 

Kaori ne comprenait pas ce qui l’avait prise. Elle n’avait pas eu l’intention de jouer le jeu de la séduction mais sa ressemblance avec l’homme qu’elle aimait avait libéré quelque chose en elle. Ce n’était pas avec Tomo qu’elle avait eu cet échange mais avec Ryo et, au moment où elle sortit de sa rêverie, elle s’en voulut d’avoir joué avec lui. Ce n’était pas son genre… Ses pensées furent interrompues par l’arrivée d’un technicien qui leur indiqua que c’était la publicité et qu’ils devaient se mettre en place pour la cérémonie des roses.  

 

Dans la pièce de la production, Ryo était extrêmement mal à l’aise. Il avait vu l’échange entre les deux et, même s’il lui avait dit qu’elle devait voir d’autres horizons et qu’il pensait être prêt à la laisser partir, il devait avouer qu’il ne l’était pas. Rien que le fait de les voir jouter verbalement le mettait déjà hors de lui. Qu’est-ce que ce serait quand ils s’embrasseraient ou … ? Il secoua la tête : il ne devait pas penser à cela. Elle avait le droit de faire sa vie et ils avaient une mission à terminer.  

 

La reprise de l’émission fut annoncée et Tomo procéda à la remise des roses. Il en avait déjà distribué onze quand il s’approcha de Kaori, un léger sourire aux lèvres.  

 

- Le meilleur pour la fin. Acceptes-tu toujours de faire un bout de chemin avec moi ?, lui demanda-t-il en lui tendant la rose.  

- Oui… j’accepte., bafouilla Kaori, rougissante.  

 

Il sourit satisfait puis, les saluant, il se retourna et sortit de la pièce, annonçant la fin de la distribution. Il avait à peine fermé la porte et fait deux pas qu’il reçut un violent coup sur la tête, le laissant inanimé…  

 

A l’intérieur de la pièce, les filles recalées firent leurs adieux aux autres. Akiko et Daiya en faisaient partie. Quand elles sortirent, la pièce parut étrangement vide. Les filles resserrèrent les rangs et bientôt elles entendirent le générique de fin. Elles se regardèrent toutes et des masques tombèrent. Toutes avaient entendu la remarque de Tomo à l’égard de Kaori et elle reçut quelques regards haineux. Elle haussa les épaules et sortit de la pièce. S’étant trompée de porte, elle tomba sur Tomo inconscient et se précipita à ses côtés. Elle appela à l’aide et l’équipe arriva ainsi que Ryo. Il fut pris en charge par les secours et les filles reconduites dans leurs chambres. Le nettoyeur s’en voulut de n’avoir pas senti ce coup-là arriver, trop pris dans ses pensées, mais le mal était fait… Il serait plus vigilant à l’avenir.  

 

Inconscients des derniers évènements, six amis regardèrent le générique de fin dérouler sur l’écran géant du café. Ils échangèrent des regards lourds pendant un moment avant que Mick ne poussa un long soupir :  

 

- J’en connais un qui a intérêt à se bouger…  

- Ca ne ressemble tellement pas à Kaori ce qu’elle a fait., continua Miki, désespérée.  

- Peut-être que ça les aidera parce qu’en étant elle-même, il ne fait rien., songea Eriko.  

 

Tous approuvèrent en espérant que tout cela tournerait en faveur des deux nettoyeurs car ils ne souhaitaient pas voir leur groupe éclater ou l’un des leurs malheureux... 

 


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