Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 15-06-19

Ultimo aggiornamento: 05-07-19

 

Commenti: 28 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Une nouvelle mission entraine les city hunter dans les coulisses d'une émission de télé-réalité...

 

Disclaimer: Les personnages de "Bachelor" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bachelor

 

Capitolo 18 :: chapitre 18

Pubblicato: 02-07-19 - Ultimo aggiornamento: 02-07-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Chapitre 18  

 

Kaori préparait le petit-déjeuner lorsque Ryo arriva. Voyant les cernes sous ses yeux, elle lui tendit une tasse de café qu’il prit avec reconnaissance.  

 

- Tu as une petit mine., lui dit-elle peu après.  

 

Il ne put s’empêcher de ricaner.  

 

- Jolie façon de dire que j’ai une sale tête., rétorqua-t-il.  

- Mauvaise nuit ?  

- On peut dire ça., répondit-il en évitant son regard.  

 

Il ne voulait pas lui parler des doutes insidieux que Yuiri avait fait naître en lui mais il n’aurait pas dû oublier qu’il avait en face de lui la seule personne capable de le percer à jour. Perdu dans ses pensées sombres, il fut surpris par la main qui se posa sur sa joue et le força à lui faire face. Deux prunelles noisette plongèrent dans ses yeux, cherchant la vérité cachée. Sans un mot, elle passa les bras autour de son cou et l’embrassa tendrement. Il sentit son coeur s’arrêter avant de reprendre sa course à cent à l’heure. Ses lèvres caressaient les siennes doucement comme pour lui rappeler qu’ils n’étaient pas qu’une boule de désir sur le point d’exploser. Il y avait bien plus entre eux que cette tension sexuelle.  

 

Sentant un poids quitter ses épaules, il passa les bras autour de sa taille et, lorsqu’ils se séparèrent, posa la tête sur ses cheveux. Elle avait réussi à l’apaiser encore une fois. Quand son estomac grogna, ils se tournèrent vers la cuisine et finirent de préparer le petit déjeuner avant de passer à table, Yuiri les rejoignant au dernier moment.  

 

- Yuiri, nous passons la soirée ensemble aujourd’hui. Vois avec Myasaki pour les détails., l’informa Ryo d’un ton neutre.  

 

Ca ne l’enchantait guère mais c’était la décision de la production : il devait s’y conformer. La jeune femme ne se fit pas prier et disparut aussitôt, laissant le couple seul. Ryo se tourna vers Kaori et lui prit la main.  

 

- Pour nous deux, ce sera demain soir mais ne te préoccupe de rien. J’espère juste que ce que j’ai prévu correspondra à la soirée de tes rêves., lui dit-il.  

- Tant que tu y es, ça le sera., le rassura-t-elle.  

 

Il lui sourit et embrassa sa main : cette femme était une merveille et il se sentait chanceux de la connaître et par dessus tout qu’elle lui accorda son coeur. La journée passa rapidement et Yuiri se tint relativement bien. Vers dix-neuf heures, Kaori les regarda partir à bord d’une limousine, le coeur serré. Ryo avait revêtu un smoking dans lequel il n’était pas à l’aise mais c’étaient les consignes. Yuiri avait sorti une robe du soir très sexy faisant ressortir sa poitrine avantageuse et ses longues jambes.  

 

Ryo découvrit le restaurant huppé dans lequel ils allaient dîner : c’était le même que celui dans lequel Tomo avait emmené Kaori au début de l’aventure. Ce temps lui semblait si loin… Ils furent installés près de la baie vitrée. Ils commandèrent assez rapidement et Yuiri se mit à faire la conversation. Elle parlait de tout et de rien sans vraiment attendre de réponse de son cavalier, se satisfaisant de ses oui et non distribués avec parcimonie.  

 

Pensif, le nettoyeur était à quelques kilomètres de là, se demandant ce que faisait Kaori. Cette semaine lui paraissait longue. Il n’avait pas envie d’être dans ce restaurant. Il voulait rentrer, s’asseoir avec elle dans le divan, un bras entourant ses épaules, et regarder un de ces films à l’eau de rose qu’elle affectionnait tant. Non pas que le genre lui plut mais il adorait la voir s’émerveiller ou s’attendrir sur des scènes qui lui paraissaient inconséquentes, voir ses yeux briller de mille étoiles ou des larmes émues qui finissaient par glisser sur ses joues… Dans ces moments-là, il était rassuré sur le fait que la noirceur de son monde ne l’avait pas encore engloutie, sa lumière brillait encore… Désormais, il pourrait lui faire vivre dans la réalité ce qu’elle voyait dans ses films : ça ne leur donnerait que plus d’intérêt à ses yeux.  

 

- Ryo… Ryo, tu m’écoutes ?, l’interpela Yuiri au moment du dessert.  

- Oui, bien sûr., répondit-il.  

- Alors qu’est-ce que je disais ?, lui demanda-t-elle, sure de le piéger.  

- Que tu rêvais de tourner pour un cinéaste américain. Je te verrai bien dans un rôle à contre-pied d’ailleurs, du style jouer la méchante par exemple. Un vrai rôle de composition pour toi, de quoi montrer tes aptitudes de comédienne., répondit-il, avec un léger voile d’ironie dans la voix.  

- Tu n’as pas tort, tu sais., réfléchit-elle, des étoiles pleins les yeux.  

 

Il se retint de grogner de dépit face à sa bêtise. Il n’aimait pas les pseudo-starlettes. Et cette soirée qui ne semblait pas en finir…  

 

- Que faisons-nous après ? Nous rentrons ?, demanda Ryo.  

- Quoi rentrer ? La soirée ne fait que commencer, mon chou. Viens, on s’en va., dit-elle en se levant.  

 

Ils quittèrent le restaurant et reprirent la limousine pour se diriger vers un club très sélect. Ils prirent place à une table et commandèrent. Yuiri emmena Ryo danser en le traînant. Elle se déhancha devant lui, se frottant régulièrement contre lui pour l’attiser. Il se dégageait subrepticement et, lorsqu’il en eut assez, regagna la table faisant mine de siroter son verre, auquel il touchait à peine en fait. Il aurait pu consommer normalement puisqu’il tenait bien l’alcool après tout mais n’en avait pas envie. Il voulait rester frais. Yuiri le força de nouveau à venir danser un slow avec lui. Collée contre son corps, elle caressait son dos, ses épaules, sa nuque et tentait de l’embrasser. Continuant son jeu du chat et de la souris, Ryo la laissait approcher et tournait le visage au dernier moment, ne lui offrant que sa joue.  

 

Vers deux heures du matin, Ryo déclara qu’il levait le camp. Ils reprirent la limousine et, à sa grande surprise, s’arrêtèrent devant un hôtel de luxe. Elle l’entraîna dans une chambre où les attendait une bouteille de champagne. Yuiri disparut dans la salle de bains et en ressortit quelques minutes plus tard dans un déshabillé transparent ne laissant aucune place à l’imagination.  

 

- Que veux-tu, Yuiri ?, demanda Ryo, le regard noir.  

- Toi, tu le sais très bien., répondit-elle, décidée.  

- Je veux que tu me fasses grimper au rideau.  

- Je n’ai pas envie de coucher avec toi. Je te l’ai déjà dit., lui rappela-t-il.  

- C’est la soirée de MES rêves. Tu n’as pas le choix. Je veux coucher avec toi.  

- Peut-être tes rêves mais pas les miens. Je ne m’abaisserai pas à coucher avec toi.  

 

Les yeux de la jeune femme lancèrent des flammes. Sans attendre, elle fit tomber le tissu qui l’habillait et se jeta sur Ryo, l’embrassant à pleine bouche. Prenant un dixième de seconde pour réfléchir, il se souvint des techniques d’hypnose que Miki lui avait enseignées. Malgré sa réticence, il joua le jeu et attendit qu’elle baissa suffisamment la garde pour l’hypnotiser. Une dizaine de minutes plus tard, il sortait de la chambre, laissant Yuiri seule endormie dans le lit aux draps défaits. Ignorant la limousine, il regagna à pieds la villa.  

 

Il était près de quatre heures du matin lorsqu’il arriva. Passant par le salon pour aller en cuisine boire un verre d’eau, il ne fut même pas surpris de trouver Kaori endormie dans le divan, l’écran de télé encore allumé. Certaines habitudes avaient vraiment la vie dure… il éteignit l’appareil et attrapa un plaid qu’il posa sur elle. La laissant, il pénétra dans la cuisine. Tout était nickel comme chez eux. Ca brillait même un peu trop et quelque chose lui disait qu’une certaine demoiselle de sa connaissance avait dû passer ses nerfs sur la cuisine. Il but son verre d’eau puis repartit dans le salon. Après avoir ôté ses chaussures et enlevé sa veste, il se glissa derrière elle et l’enlaça. Elle poussa un soupir de contentement et se tourna vers lui. Heureux, il déposa un baiser sur son front et ferma les yeux.  

 

Lorsqu’elle se réveilla, Kaori se demanda pourquoi son oreiller bougeait. Elle ouvrit les yeux et se rendit compte que son oreiller portait une chemise de smoking, la même odeur que l’homme dont elle rêvait et que ses bras l’entouraient. Elle ne put empêcher le sourire radieux de fendre son visage. Elle n’avait aucune idée de l’heure à laquelle il était rentré mais il était resté dormir avec elle, pas avec Yuiri. Elle l’observa un moment, se délectant de ses traits paisibles. Il était à elle, après toutes ces années d’attente. Elle se réveillait dans ses bras comme elle en avait tant rêvé. Entendant son estomac gargouiller, elle s’extirpa doucement de sa prison et partit préparer le petit-déjeuner.  

 

La porte claqua soudain violemment et Yuiri apparut dans l’encadrement de la porte de la cuisine, furieuse.  

 

- Où est-il ?  

 

Kaori haussa les épaules et lui tourna le dos.  

 

- Pour ton information, nous avons couché ensemble cette nuit. Tu auras aussi le droit à ton coup., lui déclara-t-elle, d’un ton narquois.  

 

La nettoyeuse reposa la tasse qu’elle avait dans la main juste avant de la lâcher. Elle sentit le sang refluer de son visage et son coeur se briser. Comment avait-il pu dormir avec elle après avoir couché avec l’autre ? La tenir contre lui en ayant serré le corps nu de Yuiri peu avant ? Malgré les dires de sa rivale, le doute s’insinua en elle. Elle ne pouvait croire qu’il était capable de briser sa promesse, de rentrer et dormir avec elle comme si rien ne s’était passé. Elle n’avait pas senti son odeur sur lui non plus. Elle sentit ses nerfs se calmer : il avait bien des défauts mais elle ne pouvait croire que l’homme qui lui avait dit l’aimer eut pu la tromper.  

 

- Comment as-tu osé me laisser toute seule dans cette chambre ? On devait passer la nuit ensemble. Tu crois que je vais me contenter d’un malheureux coup ?, hurla Yuiri à un Ryo qui s’éveillait.  

- La nuit ? Non, la soirée seulement. Contentes-toi de ce que je t’ai donné : tu n’en auras pas plus., répondit-il d’une voix posée.  

 

Il se leva et partit en cuisine, acceptant la tasse de café que Kaori lui tendit.  

 

- Lorsque je te la présenterai, fais-moi penser à remercier mon amie Miki., lui dit-il en lui faisant un clin d’oeil.  

- Promis., répondit-elle, comprenant le message qu’il lui passa.  

 

Yuiri les regarda tous les deux entrer dans leur bulle et s’en alla, frustrée. Ignorant la jeune femme, Ryo se pencha sur Kaori et l’embrassa passionnément : elle lui avait tant manqué. Elle l’accueillit avec joie et amour. Puis ils s’installèrent à table et déjeunèrent tranquillement.  

 

- Cette soirée ?, demanda Kaori, curieuse.  

- Je n’ai pas envie d’en parler. Je ne saurai même pas t’en dire grand-chose parce que mon esprit était ici., lui avoua-t-il.  

 

Il vit la lueur de plaisir briller dans ses yeux. Elle posa la main sur la sienne et la caressa du pouce.  

 

- Et toi, qu’as-tu fait ?, lui demanda-t-il.  

- Pas grand-chose. J’ai regardé la télé.  

- Et récuré la cuisine., s’amusa-t-il, la faisant rougir.  

- Oui., avoua-t-elle d’une petite voix.  

 

Elle n’avait pu réprimer son anxiété et s’était occupée comme elle pouvait. D’ailleurs…  

 

- Ryo, tu ne veux toujours pas me dire ce qu’il y avait dans la lettre que tu m’as fait donner à Mick ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Tu le sauras en temps voulu., répondit-il avec un sourire mystérieux.  

- Ah, donc ce n’est pas ça ?, lui dit-elle en lui tendant un papier.  

 

Il prit la feuille noircie au crayon et sur laquelle était inscrit un message très identifiable : « Mick, vieux frère, en mon absence, achète-moi le numéro spécial de notre magazine préféré. Pas un mot à Kaori. Merci Ryo. ». Il afficha un air benêt et se gratta la tête en riant gêné. Prudent, il amorça une retraite tactique, évitant de tourner le dos à la jeune femme aux sourcils froncés. Voyant l’air terrifié qu’il arborait, Kaori se détendit et lui sourit.  

 

- Mort de trouille ? Idiot ! Je ne vais pas t’encourager sur ce terrain mais tu n’as pas non plus à changer du tout au tout., lui dit-elle.  

- C’est vrai ?, demanda-t-il sans y croire.  

- Oui. En revanche, je n’apprécie pas que tu me mentes., l’avertit-elle.  

- Pour ta peine, je te laisse débarrasser et faire la vaisselle. Je vais prendre ma douche.  

 

Elle déposa un baiser sur sa joue en passant et le laissa, ébahi. Il se reprit et se conforma aux ordres reçus. Il sourit en repensant à ses mots. Il avait hâte d’être à jeudi soir et de pouvoir profiter en toute liberté de sa compagne, sans caméra, sans enjeu, sans contrainte… Une fois sa corvée effectuée, il gagna sa chambre et se doucha et changea. Il rejoignit Kaori à la piscine où elle faisait ses longueurs, Yuiri étant allongée dans un coin prenant le soleil.  

 

- Tu ne t’arrêtes jamais ?, lui demanda Ryo, accroupi au bord du bassin.  

- Non, il faut bien garder la forme., répondit-elle, souriant.  

- Ca l’empêche de prendre des formes surtout., asséna Yuiri.  

- N’écoute pas cette vipère. Tu es belle comme un coeur., lui murmura-t-il, la faisant rougir.  

- Tu ne viens pas nager, Yuiri ?, lui proposa Ryo.  

- Non. Ca va aller. Je parfais mon bronzage pour le prime.  

 

Il glissa dans l’eau aux côtés de Kaori et ils nagèrent de concert pendant un bon moment, sans se toucher ni se parler, juste conscients de la présence de l’autre non loin. Yuiri les observa, cherchant la faille dans laquelle s’engouffrer pour les séparer. Elle ne voyait rien comme si ces deux-là se connaissaient depuis des années et non quelques semaines à peine, s’ils ne formaient qu’un dans deux corps séparés. L’un semblait le pendant de l’autre, la faiblesse de l’un était la force de l’autre, les rêves de l’un devenaient réels par les soins de l’autre. Quand ils étaient à deux, ils étaient proches même sans l’être physiquement. Elle était presque sure qu’ils auraient été capables de désigner l’endroit où était l’autre les yeux bandés. Tout semblait instinctif chez eux.  

 

La journée se passa calmement. Ryo et Kaori se retrouvèrent le soir sur la terrasse, prêts à partir pour leur soirée.  

 

- Où allons-nous ?, demanda Kaori, légèrement anxieuse.  

- Surprise. Tu viens ?  

 

Il lui tendit la main et elle la prit se laissant guider. Il l’emmena le long de la plage, les pieds dans l’eau.  

 

- Je comprends mieux que tu m’aies conseillé de ne pas mettre de chaussures., dit-elle en souriant.  

- Je sais que je ne t’ai pas demandé ce que tu voulais. C’est un bon moyen pour moi de savoir si je te connais bien. J’espère que ce que j’ai prévu te plaira., l’informa-t-il, légèrement tendu.  

- Pour l’instant, c’est bien parti.  

 

Ils marchèrent ainsi pendant une bonne heure jusqu’à ce que Ryo s’arrêta.  

 

- Veux-tu m’accorder ta confiance et fermer les yeux ? Je vais te guider jusqu’à destination., lui demanda-t-il.  

 

Pour seule réponse, elle ferma les yeux, lui tendant la main. Soulagé, il prit sa main et passa un bras autour de sa taille. Ils marchèrent ainsi cinq minutes. Elle se laissa faire lorsqu’il la fit pivoter et attendit son feu vert pour ouvrir les yeux. Elle regarda stupéfaite le spectacle qui s’offrait à ses yeux : le soleil se couchait sur la mer, la colorant d’un ton rouge. Le ciel présentait un dégradé de couleurs. Elle posa ses mains sur les bras qui l’enserrèrent, émue. Ils regardèrent l’astre disparaître derrière la ligne d’horizon puis Kaori se retourna dans ses bras.  

 

- Merci. C’était un moment… magique., dit-elle la voix légèrement tremblante.  

- J’ai un peu triché parce que je l’avais vu sur ta fiche mais ça…, dit-il en s’effaçant.  

- Ce n’était pas inscrit.  

 

Elle vit à quelques mètres d’eux une couverture entourée de bougies sur laquelle étaient étalées différentes préparations. Elle sentit son coeur battre plus fort à la surprise qu’il lui avait réservée. La prenant par la main, il l’amena jusque là et l’invita à s’asseoir. Prenant place à ses côtés, il lui offrit un verre de vin blanc et ils trinquèrent à leur avenir. Ils piochèrent dans les plats et, de fil en aiguille, en vinrent à se proposer des morceaux, jouant avec l’autre. Leur discussion était légère et complice. Ils se sentaient bien, proches, à l’aise.  

 

A la fin du repas, Ryo rangea les plats pour leur faire de la place, ordonnant à sa compagne de ne s’occuper de rien, ce qu’elle eut bien du mal à faire. Il sortit une deuxième couverture qu’il étala sur eux après avoir pris Kaori dans ses bras. Allongés l’un contre l’autre, ils regardaient les étoiles. Ryo la fit rire en lui expliquant les noms saugrenus qu’il avait donnés à certaines constellations avant de les connaître. Ils parlèrent aussi du ciel tel qu’il l’avait vu sur l’autre continent, d’abord en Amérique Centrale puis aux Etats-Unis. C’était la première fois qu’il faisait allusion devant elle à ses autres vies, celles qui avaient précédé sa venue au Japon et sa rencontre avec Hideyuki. Certes il ne parlait que du ciel et de ses astres, rien de bien personnel, mais elle se plaisait à y voir une certaine ouverture, peut-être celle qui lui permettrait un jour de comprendre qui il avait été avant.  

 

Progressivement, les bougies s’éteignirent. Les lumières des caméras disparurent également et seule le clair de lune les éclaira d’une lumière douce. Un léger frisson traversa le corps de Kaori et Ryo resserra son étreinte sur elle.  

 

- Tu as froid ? Tu veux rentrer ?, lui murmura-t-il.  

- Non, ça va. Je voudrais bien rester encore un peu, comme ça, dans tes bras., lui dit-elle, relevant le visage pour le voir.  

 

Leurs regards s’accrochèrent. Comme aimantés, ils ne pouvaient plus se quitter des yeux et bientôt leurs lèvres se frôlèrent, légères, aériennes. Ils s’observèrent un instant pour savoir ce que voulait l’autre et leurs bouches se caressèrent à nouveau, se séparant puis retrouvant à de nombreuses reprises, de plus en plus passionnément. Leurs souffles se faisaient erratiques, courts. Quand ils ne s’embrassaient pas, leurs lèvres exploraient le visage, le cou, la gorge de l’autre, revenant inexorablement se perdre à leur point de départ. Les langues dansaient alors leur chorégraphie endiablée.  

 

Les mains se joignirent bientôt, d’abord au dessus puis en dessous des vêtements, explorant chaque parcelle de peau à disposition de moins en moins timidement. Le désir longtemps réprimé donnait à leurs mouvements une frénésie difficile à contrôler et pourtant, au moment où les doigts commencèrent à s’en prendre aux vêtements pour les déloger, Ryo immobilisa sa compagne qui darda sur lui un regard brûlant empli d’incompréhension. Il fut obligé de faire appel à tout son self control pour ne pas se jeter à nouveau sur elle.  

 

- Tu es sure que tu veux continuer ? Ce n’est peut-être pas le lieu idéal pour une première fois., lui demanda-t-il.  

- Tu sais quel est le lieu idéal ? Dans tes bras, Ryo. Peu m’importe que ce soit dans un palace, une chambre ou sur la plage. Tant que tu m’aimes et me tiens dans tes bras, le lieu est idéal., lui murmura-t-elle, touchée par son inquiétude.  

- Tu es sure de toi ?  

- Oui. Je t’aime. Je veux être à toi, tout comme je veux que tu sois à moi., lui dit-elle en posant une main sur sa joue et prenant ses lèvres avec amour.  

 

Il se laissa emporter par son amour. Il n’en oublia pas pour autant qu’il tenait dans ses bras la femme qu’il aimait et respectait, que cette femme était novice dans les jeux de l’amour et méritait à ce titre beaucoup d’égards dont celui de rendre ce moment inoubliable et le plus agréable possible. Aussi prit-il son temps pour la déshabiller, la caresser et cajoler, lui faire connaître mille et une sensations qui la rendirent ivre de désir, la faisant gémir de plaisir autant que se languir de cet homme auquel elle voulait s’unir. Il lui laissa le temps de découvrir ce corps qu’elle avait déjà vu à multiples reprises, de cette partie de son anatomie qu’il avait déjà exhibée devant elle sans aucune pudeur, qui allait lui infliger une certaine douleur puis un plaisir intense et qu’elle devait certainement craindre autant que désirer. Ils explorèrent ensemble le plaisir qu’ils se donnaient mutuellement, les sentiments qu’ils exprimaient au travers de chaque geste, passionné, attentionné, sauvage, amoureux.  

 

Quand enfin ils se regardèrent prêts à se donner l’un à l’autre, aucune trace de doute ni de crainte ne vint altérer ce moment. Ils s’aimaient et se confiaient leur vie et leur bonheur par cet acte simple de partage. Ainsi que leur partenariat avait commencé, leur union commença dans la douleur. Mais tout comme leur partenariat, ce fut un moment partagé où l’autre soutenait celui qui souffrit. Tout comme leur partenariat, ils transcendèrent la douleur et offrirent à l’autre le meilleur d’eux, chaque moment passant étant plus beau, plus fort que le précédent jusqu’au final qui les retrouva dans les bras l’un de l’autre, aucun mot ne pouvant résumer les sentiments qui les habitaient à ce moment-là : l’amour, le respect, la tendresse, le soulagement de s’être enfin trouvés.  

 

Le silence de la nuit accompagna l’apaisement de leurs coeurs et de leurs sens. Ils restèrent un long moment sans mot dire, encore enveloppés dans le cocon d’amour et de volupté qui les avait entourés quelques minutes auparavant. Pourtant expérimenté dans le domaine, Ryo avait l’esprit en ébullition : il n’avait jamais ressenti des émotions aussi fortes auparavant et avait un peu de mal à revenir sur Terre. Il venait de faire l’amour à la femme de sa vie, celle qui avait partagé son existence pendant ces sept dernières années, la sœur de son meilleur ami… Pour la première fois de sa vie, il avait fait autre chose que coucher avec une femme et c’était… waouh… indescriptible, fort, puissant… Il se rendit compte soudain que sa compagne était silencieuse et immobile et s’en inquiéta. Elle ne pleurait pas, ce qui le rassurait un peu… ou pas d’ailleurs, Kaori versant facilement sa larme lorsque l’émotion était forte… Avait-il failli ? N’avait-il pas assuré ? Il prit sur lui pour se contrôler et resserra les bras autour d’elle.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, tentant de ne pas laisser percer l’inquiétude dans sa voix.  

- Mm ?… Oui… J’ai du mal à atterrir., murmura-t-elle.  

- Je… Je ne t’ai pas fait trop mal ?  

- Non Ryo… Non, tu ne m’as pas fait mal. C’était… magique. Merci, merci de m’avoir laissé du temps, de t’être montré si patient ce soir et les autres jours., lui dit-elle, d’une voix chaude.  

- Tu le mérites, mon ange.  

- Je t’aime.  

- Pas autant que moi., plaisanta-t-il.  

 

Ils s’embrassèrent tendrement avant de se séparer de nouveau. Ils s’observèrent un moment, laissant leurs regards parler pour eux. Doucement, ils se rapprochèrent de nouveau et entamèrent un nouveau round…  

 

Quelques heures plus tard, ils rentrèrent à la villa où ils échangèrent un long baiser avant de se séparer avec beaucoup de difficultés. Ce n’était pas en une nuit qu’ils effaceraient autant d’années d’attente mais pour eux, cette nuit était la première d’une très longue (et mouvementée) série… 

 


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