Chapter 7 :: Chap 7 - 1

Published: 06-01-14 - Last update: 06-01-14

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Chap 7, 1 :  

La nuit de Kaori fut très agitée, mêlée de sentiments violents et contradictoires. Elle se revoyait au cimetière, désemparée, souffrant et l’instant d’après, elle était dans les bras de Ryô, au chaud et l’embrassant.  

Elle ne cessa de se retourner jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux et vit non loin d'elle le visage apaisé de Ryô. Il était si beau, si calme. Ses traits étaient tout à fait détendus, il ressemblait à un ange. Allongée à côté de lui elle se sentait en sécurité. Cette vision la calma dans la seconde.  

Elle réalisa que Ryô essayait vraiment de changer pour la rendre heureuse. Mais cela allait-il durer ? N’était-ce pas seulement une nouvelle parade ? N’est-ce pas juste une façade pour la retenir encore un peu ?  

Mon dieu ! Comment pouvait-elle penser ça de Ryô ? Elle, qui malgré toutes les paroles blessantes, les attitudes humiliantes et vexantes, avait une foi totale en lui. C'était le seul homme en qui elle avait une confiance aveugle. Elle lui confierait sa vie sans hésiter.  

Elle, qui avait rêvé de ce rapprochement depuis si longtemps, s'apercevait que ce n'était pourtant pas si simple. Elle avait été tant de fois déçue par Ryô. Au fil des ans, elle avait réussi à se créer une sorte de carapace pour essayer de moins souffrir.  

Mais ses défenses ayant volées en éclats, elle se retrouvait seule face à ses sentiments, sans défense devant ce nouveau Ryô. Elle se mit sur le dos et fixa le plafond. Son regard et son esprit pouvaient voguer en paix. Elle réfléchit un instant. Était-elle assez forte pour se lancer dans cette aventure amoureuse complétement folle ? Elle inspira profondément, ferma les yeux. Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence total.  

Elle réagit instinctivement en écoutant son cœur, comme elle le faisait toujours. Elle était une femme vibrant aux sentiments. C’était décidé, elle allait lui accorder une chance, une vraie ! Elle l'aimait du plus profond de son âme et de son être. Plus sereine, en paix avec elle-même et prête à vivre son choix, elle s'endormit.  

Ryô, lui, avait eu une nuit plus tranquille car il tombait littéralement de sommeil. Mais cela ne l’avait pas empêché de se poser lui aussi tout un tas de questions. Kaori ne le laisserait plus se défiler avec le comportement qu’il avait eu ce soir. Était-il prêt à assumer son amour pour elle ? À le montrer ? Serait-il capable de la protéger aussi bien ? Était-il prêt à s’engager sérieusement et durablement ? Maintenant tout ce qu’il allait faire ou dire, allait directement toucher Kaori. Il en était là dans ses réflexions quand la fatigue accumulée de ces derniers jours l’avait assommé.  

La nuit leur apporta un repos bien mérité.  

Kaori fut la première à ouvrir les yeux, elle décida de regarder Ryô, de profiter du calme pour l’observer sous toutes les coutures, comme elle ne l’avait jamais fait. Elle devait bien reconnaître une chose : c’était un très bel homme. C’était normal que toutes les femmes lui tombent dans les bras. Elle réfléchit un moment et se dit que malgré toutes ces femmes, c’était elle qui était là, dans son lit !!!  

Elle, Kaori qui ressemblait aux yeux de Ryô à un garçon manqué. Celle qui n’avait cessé de subir de sa part des critiques acerbes et des paroles de rejet, des humiliations violentes et dures. Celle qui avait accepté des comportements inacceptables ! Elle avait toujours du mal à croire à tout ce qui venait de se passer.  

Elle essaya de faire le vide dans sa tête et voulut s’asseoir. Elle n’aurait pas du car sa tête semblait tourner à toute vitesse. Elle se sentit mal, mais elle ne s'aperçut pas que Ryô était réveillé et qu'il la regardait. La voyant chancelante, il la prit délicatement contre lui et la recoucha tout en douceur, avant de se mettre sur le côté en la regardant tendrement :  

- Toujours aussi têtue à ce que je vois. Tu sais bien que le doc t'as dit de ne pas faire de folie et garder le lit pendant encore deux jours.  

Un court instant, Ryô imagina ce qu’il pourrait faire avec elle pour passer le temps... avec lui, il était sûr qu'elle ne verrait pas les deux jours passer. Mais il s’arrêta très vite, il ne voulait pas précipiter les choses avec Kaori.  

-Je vais m’occuper de toi encore un peu si tu le veux bien. poursuivit-il avec avec une grande tendresse et en lui prenant la main. Je serais un peu comme toi. Tu penses toujours aux autres et à leur bien-être, c'est à mon tour de te soigner, de m'occuper de toi et de te choyer. Tu le mérites. Après les derniers évènements tu dois pouvoir te reposer sur moi. Pour toi ma Sugar je vais me couper en quatre !  

Kaori fut incapable de répondre. Il l'avait appelé Sugar, il le faisait si rarement ! Ce surnom signifiait beaucoup pour eux deux. Il y avait tant de douceur et d'amour dans sa voix qu'elle n'était pas sûre d'être réveillée, elle était chamboulée par tous ses changements. Elle tenta de répondre quelque chose. D'une voix enrouée par l'émotion elle dit :  

-Euh, euh oui... Oui bien sûr. Mais bon si j’ai envie d’aller aux toilettes je ne vais quand même pas te le demander à chaque fois.  

Kaori rougit et détourna la tête. Pourquoi avait-elle choisi cet exemple en particulier ? Elle devenait stupide et perdait ses moyens. Elle avait honte d'elle et aurait bien aimé pouvoir sortir de cette chambre très vite. Elle maudit ses jambes encore fragiles qui l'empêchait de le faire.  

Ryô était un peu amusé par la situation. Il voyait que Kaori n'était pas aussi à l'aise qu'elle l'aurait souhaité. Un sourire discret et attendrit apparut sur son visage. Il savait qu'il devait la rassurer. Il baissa sa voix pour qu'elle soit la plus douce possible :  

-Kaori, considère moi comme étant à ton service nuit et jour. Si tu as besoin tu appelles et c’est tout. Imagines-moi tel un chevalier servant !  

Kaori qui ne s'attendait pas du tout à cette attitude de la part de Ryô était un peu prise au dépourvue. Elle ne savait vraiment pas comment réagir ni comment répondre. Tout ça était déstabilisant pour elle. Pourtant sa personnalité reprit vite le dessus. Elle ne pensait plus à elle mais à Ryô. Elle savait tout ce qu'il avait déjà fait et qu'il devait être éreinté. D'une voix plus assurée, elle retrouva ses habitudes et lui dit :  

-Mais tu as besoin de repos toi aussi. Tu n’as pas arrêté ! Tu m’as veillée ! Tu n’as pas pris le temps de vraiment te poser depuis… que tu m'as ramenée du cimetière. En étant honnête, tu ne t'es pas accordé de temps libre depuis...  

-Depuis la mort de Kaibara ? C’est ça? répondit-il du tac au tac.  

-Euh, oui, c'est ça. Tu...  

Ryô ne lui laissa pas le temps d'en dire plus. Il ne voulait pas parler de ça et il devait montrer à Kaori qu'il allait bien :  

- Ne t’inquiète pas ça va ! Et puis si je suis fatigué, je viendrai faire la sieste à côté de toi, ça te va ?  

Il la fixa du regard et lui lança un clin d’œil très sexy. Kaori sentit ses joues chauffer et rosir. Ce clin d'oeil l'empêcha de dire plus que :  

-Bien d’accord, oui si tu veux.  

Ryô sentit que c'était le bon moment pour changer de sujet et pour éloigner Kaori de ses inquiétudes. Il devait faire diversion et vite. Kaibara n'était pas un sujet qu'il voulait aborder aujourd'hui, encore moins avec Kaori. Il sauta du lit et fit un beau sourire. Il se tourna vers Kaori et lui demanda :  

- Petit déjeuner Miss Kaori ?  

-Oui j’ai faim. Mais... avant …  

Elle semblait très gênée et n'osait pas parler. Elle avait ce réflexe de rentrer son cou dans les épaules ce qui n'échappa pas à l'oeil aiguisé de son partenaire. Ryô s'approcha d'elle et lui parla doucement, tendrement pour la mettre en confiance :  

-Kaori, dit moi ce qu'il y a tu peux tu me dire sans honte, tu dois te reposer sur moi pour tout, absolument tout !  

- Je dois aller aux toilettes. Murmura-t-elle à la vitesse grand V.  

Ryô attendrit lui sourit, il releva délicatement le menton de Kaori, la regarda intensément. Ensuite il lui répondit :  

- Le taxi de madame est là.  

Il fit une révérence et la souleva du lit avec une facilité déconcertante.  

Une fois aux toilettes, Kaori souffla un peu car elle était très gênée de cette situation. Ce n'était pas si facile de demander à l'homme que l'on aime de l'emmener dans ce endroit si privé. Elle prit un peu de temps pour tenter d'arrêter de rougir. Ryô connaissant bien sa partenaire s'imaginait sans mal ce qu'elle devait penser. C'est pour cette raison qu'il voulait dédramatiser la situation un peu cocasse. Il s'approcha de la porte et cria :  

- Kaori chérie, ca va ? Tu n'es pas tombée dans le trou ?  

Sur le coup elle le prit très mal et voulut sortir comme une furie avec une massue en cadeau mais elle s'arrêta net, la main sur la poignée, elle comprit ce qu'il cherchait à faire et en fut très touchée. Calmement elle ouvrit la porte, le rouge de ses joues avaient laissé place à un léger rose et elle souriait.  

Etonné par cette attitude, il s'attendait à la voir énervée et folle de rage, il attendit quelques secondes puis ne voyant rien arriver, il la porta jusqu'à sa chambre.  

Après cette petite ballade Kaori se retrouva seule dans le lit de Ryô. Elle avait toujours autant de mal à s’y faire. Non pas qu’elle n’aimait pas ça, bien au contraire mais pour elle tout ça était tellement inimaginable il y a encore quelques jours qu'elle avait des difficultés à croire que c'était réel.  

A trop y réfléchir, elle en avait la tête qui tournait. Elle s’allongea et enfouit sa tête dans l’oreiller de Ryô. Il y avait cette odeur. Son odeur si virile, forte et chaleureuse à la fois, cette odeur qu'elle adorait. Elle la respira à plein poumon.  

De son côté, Ryô regardait la scène par la porte de la chambre laissée entrouverte, sans faire de bruit, un sourire très discret se dessina sur ses lèvres, il se recula un peu pour que Kaori ne le voit pas mais il ne la quittait pas du regard.  

Il était tellement surprit par ce petit bout de femme. Elle savait être si forte et pourtant elle était si fragile. Libre de ses sentiments, il prenait plaisir à l'observer et cela l'attendrissait. Il aimait la voir plus libérée, la savoir heureuse mais il se devait de respecter son rythme, de la laisser évoluer vers ce qu'elle souhaitait. Il tenait à ne pas la brusquer. Avec elle, il n'était pas un étalon ! Il devait être un prince, un homme galant, patient et très épris. Avec elle il voulait être un autre homme.  

Elle méritait qu'il fasse tous ces efforts, elle lui avait tant apporté et donné ! Il ne pourrait plus se regarder dans un miroir s'il ne parvenait pas à la satisfaire. Pour toutes ces raisons, il fit du bruit quand il approcha de la chambre, il ne voulait pas que Kaori se sente mal en étant surprise la tête dans l'oreiller de son partenaire.  

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