Capitolo 7 :: Quand la réalité nous rattrappe

Pubblicato: 23-04-10 - Ultimo aggiornamento: 23-04-10

Commenti: Bonjour tout le monde, et toutes mes excuses, car je le sais, je suis en retard pour ma maje, mais ce n'étais absolument pas intentionnel de ma part, mon ordi m'a entièrement lâché dans les mains, j'ai était obligé de le réinitialiser complètement, ce qui veut dire que j'ai passé le temps où j'aurais dû écrire à réinstaller des programmes à la place...: Bon, assez sur moi, pour me faire pardonner, je vous laisse lire ce chap 7 qui vous apporteras les réponses que vous attendez sur le pourquoi... ce qui veut dire que contrairement aux précédents, ce chapitre est moins lourd en tristesse colèrique, mais plus en tristesse nostalgique, si quelqu'un me comprends encore... quoi, plus personne me lis ?... mais euh... bon, cette fois je vous laisse

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Appuyée à la fenêtre d'un gratte-ciel donnant sur le parc gigantesque, la jeune femme laissait son regard errer sur le paysage à ses pieds, un sourire narquois aux lèvres… Tout lui paraissait tellement disproportionné dans cette ville, dans ce pays, qu'elle en arrivait à se demander si elle s'y ferait un jour ou tout du moins assez pour ne plus être surprise à chaque fois qu'elle mettait les pieds dehors… Les rares fois où elle mettait les pieds dehors plutôt, aurait-elle dû dire, mais elle en doutait. Elle se demandait encore comment Mick, toujours tellement à l'aise dans Shinjuku, avait pu grandir dans un tel lieu. Mais en même temps, le caractère de son meilleur ami était tel qu'il devait sûrement être à l'aise dans n'importe quel endroit qu'il se trouve.  

Elle avait essayé de s'imaginer Ryo dans un tel endroit aussi, ou plutôt, elle avait tenté d'empêcher son esprit de se le représenter. Mais elle n'avait pas pu, alors elle avait cédé, une fois de plus, se le représentant dans un parc tel que celui à ses pieds, courant après les filles comme il le faisait à Tokyo, se disputant avec Mick, comme il le faisait chez eux… Elle avait d'ailleurs été étonnée de la facilité avec laquelle elle avait pu se le représenter dans un décor si différent du leur. Mais en même temps, n'était-ce pas logique en quelque sorte que les images lui viennent si facilement ?… Les images d’un passé qu’elle n’avait pas connu avec eux, mais qui avait tout de même laissé sa trace dans le sien à elle.  

Après tout, n’était-ce pas sur ce sol qu’était né City Hunter ? En regardant un couple d'adolescents qui se lançaient et relançaient une balle, un chien courant après entre les deux, la jeune femme se demanda un instant ce qui avait pu lui passer par la tête pour venir se réfugier dans ce pays-ci… Il est vrai qu'elle avait une sœur ici, qu'elle avait des connaissances… Mais la nettoyeuse se demandait parfois si elle n'aurait pas été mieux dans un autre pays. Un autre pays d'Asie, ou en Europe, ou en Afrique, n'importe où plutôt qu'ici. En prenant son billet d'avion, en choisissant de venir prendre refuge chez sa sœur, dans ce pays, elle avait voulu fuir, ne serait-ce qu'un tout petit instant la vie qui devait devenir la sienne, fuir un tout petit peu la réalité qui était devenue sa vie  

Elle n'avait pas pensé sur le moment, cherchant un endroit où elle pourrait trouver la paix, cherchant une personne qui même si elle ne connaissait pas les raisons de cette venue, pourrait lui être charitable… Elle avait trop peur pour rester entièrement seule, elle savait déjà à ce moment là qu'elle ne tiendrait pas le coup si elle se retrouvait sans personne pour la soutenir, au moins un peu… Mais elle n'avait pas pensé aux conséquences que de se retrouver ici auraient sur elle… Elle aurait dû choisir un sol entièrement étranger à son esprit, peut-être aurait-elle pu alors tenter de faire semblant d'oublier, mais elle ne l'avait pas fait, elle n'y avait pas pensé… Il y a quarante-sept jours, New York lui apparaissait comme le bout du monde…  

Elle aurait s'y attendre pourtant… Elle aurait dû savoir que le sol américain, même si elle n'y avait jamais mis les pieds elle-même, contenait trop de souvenirs pour lui servir de refuge. Elle aurait dû savoir qu'en venant dans le pays où était apparu City Hunter pour la première fois, elle repenserait forcément à lui, même si elle ne le voulait pas… Même si à aucun moment, elle n'avait eu besoin de quelque chose pour faire affluer les souvenirs à son esprit… Cet homme faisait parti d'elle à un tel point, que pas une seule heure passait sans que le plus infime des détails ne le lui rappelle à son bon souvenir… Des loubards dans les rues… Des jeunes filles sortant du lycée, où tentant de ne pas faire remarquer les regards qu'elles portaient sur une personne en particulier… Des bandes d'amis se chamaillant en riant… Des hommes sifflant le passage dans la rue d'une femme plus jolie que les autres…  

Le plus infime détail le lui rappelait, et pourtant, elle n'en avait pas besoin, et pourtant, elle ne le voulait pas… Non, cela n'était pas entièrement vrai, quarante-sept jours après son départ précipité du sol japonais, elle savait qu'elle avait enfin passé le cap de ne pas vouloir penser à lui, à eux, sans arriver à faire taire ses pensées. La preuve en était que même si elle continuait à rêver de lui, elle ne pleurait plus en se réveillant. Elle n'avait plus aussi mal qu'au départ, qu'au moment où elle tentait par tous les moyens de lutter contre le sommeil, pour ne pas avoir à le voir dans ses songes… Non, elle n'était plus cette femme là… Aujourd'hui elle pouvait dormir, elle pouvait rêver de lui, sans avoir à en souffrir par la suite, sans avoir le cœur au bord des lèvres, sans vouloir se jeter dans le premier vol à destination de Tokyo.  

Au moins, c'était déjà cela de gagner, car cela ne les aurait aidés en rien si elle en était arrivée à faire cela. Elle avait après tout, une très bonne raison qui l'avait poussé à partir, à prendre la fuite plutôt… Elle ne voulait pas le faire souffrir… Pas alors qu'il avait déjà tant souffert, pas alors qu'elle n'était pas en état psychologique pour l'aider, pas alors qu'il souffrirait par sa faute, à elle… Alors oui, elle avait lâchement pris la fuite. Elle n'avait pas voulu être celle qui le détruirait, mais elle savait aussi qu'en faisant cela, elle était justement devenue cette personne, contre son gré… Mais qu'aurait-elle pu faire d'autre ?  

Que quelqu'un lui dise seulement cela… Que quelqu'un lui dise, si la décision qu'elle avait choisi n'était pas la bonne… Le Doc au moins avait compris son choix, et elle pensait que Saeko aussi, même si celle-ci ne connaissait pas les raisons réelles derrière son choix… Même si chacun lui en voulait silencieusement d'avoir pris justement cette décision là, même si elle semblait la plus logique… La plus logique mais la plus facile aussi… La plus facile mais la plus difficile… Peut-être était-ce pour cela que ni l'un ni l'autre n'avaient tenté de la retenir plus que nécessaire. Peut-être avaient-ils parié sur le fait qu'elle reviendrait sur sa décision rapidement, qui sait ? … Mais quarante-sept jours plus tard, elle tenait toujours le coup. Quarante-sept jours plus tard, elle n'était toujours pas revenue sur sa décision, elle était toujours loin de lui…  

Et c'était la chose la plus difficile qu'elle aie jamais eu à faire, même si le quitter en soi lui avait paru si simple sur le moment… Elle avait juste eu à se dire qu'elle le quittait pour son bien, pour ne pas le briser, et elle n'avait eu aucun doute, ses gestes s'étaient fait d'eux-mêmes, tellement facilement… Mais la jeune femme se faisait pas d'illusions. Déjà à ce moment-là, elle savait que si elle avait réussi à faire taire sa douleur en le quittant, ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas mal, mais parce que la douleur était telle qu'elle ne la sentait plus réellement en elle, comme anesthésiée… Mais une fois dans une chambre d'hôtel, dans les extérieurs de Tokyo, elle avait fini par craquer, et il lui avait fallu plusieurs jours pour trouver en elle la force de se remettre debout, de se remettre à avancer, de prendre cet avion qui l'emmènerait encore plus loin de lui.  

Une fois arrivée à New York, son esprit avait été assez occupé pour ne pas y repenser, au moins pendant quelques heures. Le temps de trouver son chemin dans cette ville, le temps de trouver sa sœur, le temps de lui expliquer, mais pas les détails qui l'avaient poussée à partir évidemment… Elle se demandait encore aujourd'hui, si un jour elle pourrait y penser sans souffrir, mais elle savait que la réponse à cette question serait à jamais négative… Tout ce qu'elle espérait aujourd'hui, c'est que les gens qui étaient dans la confidence ne le disent pas à l'homme qu'elle aimait. Tout ce qu'elle espérait aujourd'hui, c'est que la douleur qui s'était emparée d'elle, il ne la connaisse jamais.  

Perdue dans ses pensées, elle ne fit pas aussitôt attention au paysage extérieure qui changeait. Ce n'est que quelques minutes plus tard en entendant sa sœur qui rentrait chez elle en rouspétant contre le froid, qu'elle remarqua les flocons de neiges qui tombaient sur la ville doucement… Un "Noël blanc"… Le temps était étrange parfois, il avait fallu qu'il commence à neiger en ce jour de veille de Noël. Quelles étaient les chances pour que cela arrive ? Devait-elle y voir ici un signe ?… Mais cela lui allait parfaitement. Ces flocons lui ressemblaient en quelque sorte, glacés, lourds et pourtant légers, froids et pourtant chaleureux, cherchant toujours à se rejoindre entre eux, une fois sur le sol, comme pour recoller les morceaux… Oui, elle se retrouvait dans cette image, réfugiée en haut de cette tour, dans une ville inconnue dont la vie grouillait autour d'elle, tentant de panser les plaies invisibles aux autres, celles de son cœur, celles de son âme.  

En tournant le dos à la fenêtre, son regard se posa sur son portable, celui dont seules quelques personnes, soigneusement choisies et très rares en connaissait le numéro, et avant même qu'elle s'en rende compte, d'un pas léger elle se dirigea vers l'autre téléphone, celui de l'appartement cette fois-ci… Mais elle s'aperçut de son geste une fois le combiné dans sa main, la sonnerie d'une communication demandée retentissant dans son oreille, et elle raccrocha aussitôt… Que faisait-elle ?… S'apprêtait-elle réellement à faire ce qu'elle pensait qu'elle allait faire ?… Elle ne s'était même pas rendu compte d'avoir bouger de la fenêtre. Elle pouvait entendre Sayuri qui s'était installée dans son bureau, pianotant sur le clavier de l'ordinateur qui trônait sur la table mise à cet effet dans la pièce, sûrement en train de préparer l'article ou l'éditorial du lendemain de Noël.  

Noël... Était-ce parce que nous étions ce jour-là le vingt-cinq décembre ? Était-ce pour cela qu'elle avait machinalement fait un tel geste ? Elle n'avait pas besoin de regarder le cadran ou de recomposer le numéro pour savoir quel était celui qu'elle venait de faire sans s'en rendre compte, sans en avoir même l'intention. Elle savait d'avance qu'il n'existait qu'un seul et unique numéro que son esprit lui aurait fait composer ainsi, sans avoir à le chercher dans sa mémoire. Oui, elle le savait, la communication qu'elle avait si abruptement coupée, la sonnerie à laquelle personne n'avait répondu, elle savait qu'elle avait retentie dans un appartement si loin d'elle, et pourtant si proche, puisqu'il lui suffisait de fermer les yeux pour le voir.. Mais personne n'avait répondu… Peut-être était-ce le destin qui avait voulu qu'elle appelle ainsi, alors qu'il n'était même pas à la maison.  

La maison… Après tout ce qu'ils avaient vécu, après toutes ces années passées à le regarder draguer la première jupe qui passait, après toutes ces années à l'espérer, il n'y avait toujours que cet endroit, tellement loin physiquement d'elle actuellement, qu'elle pouvait appeler ainsi… La maison… Kaori s'était une fois posée la question. Était-ce leur appartement qu'elle appelait ainsi, ou bien était-ce Ryo lui-même, tout simplement ?…Elle ne savait pas, ou plutôt si, elle ne le savait que trop bien… Elle ne s'était sentie apatride qu'en repensant à lui, et pas à l'appartement, pas à son pays, mais à lui uniquement.  

Était-ce à cause de la date ? Était-ce parce que depuis qu'elle était entrée dans le duo City Hunter, depuis que son frère était mort, cela serait le premier Noël qu'elle passerait loin de Ryo ? Ou était-ce plus profond que cela ?… Peut-être tout simplement les deux en quelque sorte, peut-être était-elle à bout, et son esprit avait choisi ce jour là pour le lui prouver… Mais personne n'avait répondu à son coup de téléphone… Et une fois de plus, son esprit se mit à penser à ce qui se passait à 6 760 miles de là. 6 760 miles, soit 10 878 km, soit 5 874 nautiles miles… La distance entre Tokyo et New York... Était-elle réellement si loin de lui ? De son cœur ?… Et en même temps, cela si près d'une certaine manière… 10 878 kilomètres, soit 4 500 $ et des poussières, soit douze heures et quarante-cinq minutes de vol en avion, et quelques dizaines de minutes pour le revoir… Tellement proche, mais tellement loin… Comme ils l'avaient toujours été…  

Mais elle ne pouvait pas se permettre de penser à cela, pas maintenant, pas déjà, alors que cela ne faisait même pas encore deux mois qu'elle ne l'avait revu… Plus tard, quand le souvenir de l'homme qu'elle aimait ne lui en rappellerait pas un autre, un merveilleux rêve qu'on lui avait volé, transformé en cauchemar… Plus tard, si revenait le jour où elle pourrait à nouveau regarder l'homme qu'elle aimait sans souffrir, et sans jamais rien pouvoir lui dire la réalité, de peur de le voir souffrir de la même manière qu'elle… Voir plus qu'elle-même peut-être, car c'était son rêve à lui qu'elle s'était mise à rêver à ses côtés, sans qu'aucun des deux ne sachent, à quel point il avait été à portée de main… Mais il ne le saurait pas.  

Elle s'était promise en sortant de cet hôpital, suite à son coma voilà de cela des mois, que jamais par sa faute, elle ne reverrait Ryo Saeba dans le même état que celui dans lequel il se trouvait à son réveil. Pas par sa faute à elle une fois de plus… Alors elle avait préféré s'enfuir, laisser le temps faire son œuvre, sans qu'il n'en sache jamais rien, espérant pouvoir un jour lui revenir, telle qu'il l'aimait… Mais il lui fallait du temps pour se reconstruire. Du temps loin de lui… Car même si c'était illogique, même si elle avait choisi de le protéger en ne lui disant rien, elle lui en voulait de ne rien savoir. Elle lui en voulait de ne rien voir, lui qui était pourtant si perceptif, surtout quand cela la concernait elle… Et elle lui en voulait de lui faire subir cette douleur là.  

Cela n'était absolument pas logique, totalement inexcusable, mais au fond d'elle-même venait l'idée que c'était de sa faute à lui. Enfin, au départ, elle avait d'abord pensé que c'était de sa faute à elle, après avoir maudit cet homme qui l'avait kidnappée pour faire face au grand City Hunter et qui se trouvait actuellement bien paisiblement en prison, ne sachant même pas ce qu'il avait détruit de ses mains… Mais elle avait préféré garder le silence, forçant le Doc et Kazue, seules personnes mises au courant, car l'ayant découvert en même temps qu'elle-même à garder le secret eux aussi… Elle ne voulait pas que son amant le sache. Pas tout de suite, pas alors qu'elle n'était pas en état elle-même émotionnellement pour l'aider à le surmonter.  

Alors elle avait pris la fuite… Sachant que si elle restait, Ryo se rendrait finalement compte de quelque chose. Il n'était pas stupide, loin de là, et il était plus qu'attentif quand cela la concernait elle… Elle avait pris la fuite pour panser ses plaies loin de lui, mais aussi car elle savait déjà, à l'avance comment il réagirait en apprenant ce qui c'était passé… Il se considérerait comme responsable, de cela, elle en était certaine… Il considèrerait que c'était de sa faute, car une fois de plus, on l'avait kidnappée elle, pour s'en prendre à lui… Mais surtout, elle savait les pensées qui tourbillonneraient dans sa tête : "Et si je l'avais retrouvée plus vite", "Et si je n'avais pas passé cette journée là loin d'elle", "et si je m'en étais rendu compte avant"… Tant de "et si", toujours des "et si"…  

Alors il valait mieux pour elle, pour lui, pour eux, que pour le moment il n'en sache rien. Peut-être plus tard, quand elle aurait elle-même surmonté la douleur, cela le concernait aussi après tout, elle ne comptait pas le tenir entièrement dans le flou… Alors peut-être, une fois son deuil fait, elle prendrait à nouveau cet avion, refaisant ces 10 878 km dans le sens inverse. "Et si" il voulait toujours d'elle, malgré ce qu'elle lui faisait endurer en ce moment même en cherchant à le préserver, alors elle le lui avouerait, une fois seuls chez eux, installés sur le canapé du salon ou dans la chambre… Elle le lui avouerait alors…  

Qu'au moment même où elle avait appris porter en elle son plus précieux rêve à lui, elle avait aussi découvert qu'on venait de le lui détruire.  

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