Capitolo 16 :: La fin d'une attente interminable

Pubblicato: 04-06-10 - Ultimo aggiornamento: 04-06-10

Commenti: euh, si un jour, quelqu'un à la bonne idée de vouloir un OS de moi, rayé mon nom de la liste (l'auteur désespère en voyant le numéro du chapitre alors qu'elle avait dit que destiny's serait aussi long que little... Désolée, c'est loin d'être finit, me demandait pas combien de chap ça prendra, seul Mick le sait... Euh, même pas, il cherche encore)... et un petit message personnel : Cris, si tu passes par ici, ne me taloches pas, pitié, cette fois ci, je promets que tu aura un dialogue dans la prochaine maje... Une fois de plus, merci pour vos review qui me font très plaisir.

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Depuis combien de temps se trouvait-elle ainsi, debout contre cette porte à regarder sa sœur ? A essayer de comprendre ce qui pouvait bien la mettre dans cet état ? Elle n'en avait aucune idée elle-même. Peut-être des heures, peut-être uniquement quelques minutes… A regarder Kaori se mouvoir chaque jour, le temps lui semblait durer une éternité tellement l'atmosphère autour de la jeune femme était pesante, et cela, même quand elle essayait de donner le change… Mais elle n'essayait pas à cet instant… Avait-elle conscience qu'elle la regardait en ce moment-même malgré le fait qu'elle lui tournait le dos ? Allongée sur le lit qui était le sien depuis près de deux mois maintenant ? La journaliste ne le savait pas.  

Tout laissait à supposer que non vu son manque de réaction… Mais en même temps, depuis son arrivée, Sayuri avait noté le changement dans les observations de sa sœur par rapport au monde extérieur… A vrai dire, elle réagissait comme elle aurait dû, et tout à l'opposé de ce qu'elle aurait dû si elle était une jeune femme ordinaire… Oui, Kaori semblait être capable de noter le moindre changement d'atmosphère aujourd'hui. Elle réagissait comme ce qu'elle aurait dû être quelques années plus tôt. Elle réagissait comme une véritable "professionnelle"… Elle réagissait comme Lui à vrai dire…  

Lui… La journaliste se refusait à même penser son nom… Il ne méritait même pas qu'elle accepte de lui donner une autre appellation dans ses pensées que "lui" ou "cet homme"… Pas alors qu'elle lui avait confié sa petite sœur… Pas alors qu'elle retrouvait aujourd'hui cette même petite sœur dans cet état de désolation… Et lui pendant ce temps ? Que faisait-il alors qu'elle se retrouvait à faire face à ce carnage qui était plus que certainement sa faute ?… Il devait sûrement être en train d'écumer les bars en compagnie de femmes plus vulgaires les unes que les autres… Ou en train de s'extasier devant un de ses magazines répugnants.  

Elle n'avait aucune idée de ce que cet homme avait bien pu faire à sa petite sœur, mais une chose était certaine dans son esprit, : c'est que c'était forcément de sa faute si Kaori se trouvait en cet instant dans cet état de dépression. Après tout, si tel n'avait pas été le cas, pourquoi la jeune femme aurait-elle cherché à trouver refuge aux États Unis ? Elle avait des amis au Japon. Et si cela avait-été une simple dispute, elle savait que Kaori aurait très bien pu trouver refuge chez son amie cafetière, ou encore chez son autre ami nettoyeur, l'américain… Mais apparemment, cela n'était pas une simple dispute, puisque Kaori avait ressenti en elle le besoin de mettre des milliers de kilomètres entre eux… Mais la journaliste n'avait aucune idée de ce qu'il avait pu faire cette fois-ci pour provoquer une telle réaction.  

Avait-il eu le culot de la tromper ?… Non, jamais il n'aurait osé… Et pourtant, au vu de ce qu'elle savait du personnage, c'était la seule explication qu'elle trouvait… Et puis après tout, des hommes moins épris de leur compagne trompaient eux aussi celle-ci, mais au fond d'elle, la journaliste savait que c'était pas la solution… Malgré l'image qu'il donnait de lui aux inconnus, elle ne pensait pas cet homme capable de faire une telle chose à sa partenaire… Pas après tout ce qu'ils avaient vécu… Pas alors que pendant des années il avait fait reculer l'inévitable. Pas alors qu'il avait enfin laissé ses barrières s'écrouler… Il n'aurait pas gâché tout cela si stupidement… Mais en même temps, depuis le temps, elle avait compris que tout était possible venant de Ryo Saeba…  

Et puis, elle n'était pas sensée le savoir non plus. Jamais Kaori ne lui en avait parlé durant leurs conversations téléphonique… Jamais Kaori ne lui avait parlé de son hospitalisation des mois plus tôt non plus… Pourtant, elle le savait, pour l'hospitalisation. Elle savait que Kaori avait fait un coma de plusieurs semaine grâce à un ami travaillant dans la succursale de leur magazine à Tokyo… Évidemment, Ryo Saeba n'avait pas pris la peine de la prévenir. Qui était-elle si ce n'était la sœur de la première concernée ?… Quand elle avait appris la vérité sur l'état de sa sœur, celle-ci sortait déjà de l'hôpital. Tu parles de journalistes professionnels… ! Mais en même temps, elle devait bien s'admettre à elle même que glaner des informations sur Kaori Makimura et Ryo Saeba n'était pas facile si on avait pas toutes les cartes en main. Mais que pouvait-elle dire à son ami à qui elle avait demandé ce service ? "Cherche à City Hunter, je suis sûre que tu trouveras des personnes pour te renseigner" ? Très subtil en effet.  

Pour dire la vérité, elle n'était même pas sensée savoir qu'ils étaient ensemble, et pourtant, elle le savait. Pas parce que son ami lui avait dit qu'elle avait été vue avec un homme à plusieurs reprises, après tout, même avant cela avait toujours été le cas. Quoique, en y repensant, il passait presque plus de temps la dernière fois qu'elle les avait vus à la suivre plutôt que d'être réellement avec elle… Cet homme était incompréhensible, pour elle en tout cas. Non, si elle le savait qu'ils étaient dorénavant plus que de simples partenaires, c'est parce qu'au fil du temps, elle avait su relever les indices laissés dans les conversations téléphoniques qu'elle avait au minimum une fois par mois avec sa sœur.  

Il y avait de cela quelques mois, elle avait entendu la voix de Kaori changer peu à peu, comme si elle devenait plus douce. Au départ, elle n'y avait pas vraiment fait attention, mais au fil du temps, elle avait fini par noter le changement… Et en constatant cela, elle avait aussi remarqué que leurs coups de fils étaient beaucoup moins perturbés qu'avant. Entendons par là que personne n'arrachait soudain le téléphone des mains de sa sœur pour lui proposer une nuit à faire des folies de son corps ---: Cet homme était fou… Non, pour la première fois depuis leur rencontre, elles entretenaient des conversations téléphoniques "normales", si tel pouvait être le cas quand la personne à l'autre bout de la ligne avait comme métier "nettoyeur". Mais les conversations étaient devenues normales, dans le sens ou Kaori n'hésitait plus à s'ouvrir à elle.  

Avant… Avant le coma de sa petite sœur, les seules informations que Sayuri réussissait à tirer à celle-ci étaient qu'ils étaient dans le rouge à la banque, qu'ils avaient, ou n'avaient pas, selon les situations, de travail sur le moment, et aussi les dernières pitreries en date de Ryo Saeba. Parfois, elle obtenait aussi quelques nouvelles sur les amis de la jeune femme au Japon, mais jamais rien sur elle-même en soi. Et le plus souvent, la nettoyeuse s'arrangeait pour faire tourner la conversation de telle manière que sans qu'elle s'en rende compte, la journaliste se trouvait immanquablement à parler de sa vie à elle ou de son dernier reportage. Et Kaori savait tellement bien écouter les gens, que sa sœur ne s'en rendait compte généralement qu'une fois le téléphone raccroché. A chaque fois, elle se promettait de ne plus s'y laisser prendre. A chaque fois la nettoyeuse lui refaisait le coup.  

Mais pas au cours des derniers mois passés… Entre juillet et novembre, Sayuri avait vu sa sœur s'ouvrir et lui raconter ses journées, lançant des petites anecdotes par ici, des informations par là. En quatre mois, elle en avait appris plus que depuis le moment où elle avait appris son existence et avait fait ses recherches sur elle. Plus que quand elle l'avait rencontrée. Plus qu'en lui parlant une à plusieurs fois par mois au téléphone. Elle savait que Kaori aimait cuisiner tout comme elle adorait s'occuper des gens, cela elle le savait avant. Mais elle avait appris depuis que celle-ci en aurait sûrement fait son métier si sa vie avait été différente. Elle en avait appris tellement… Tellement… Sur Kaori, mais sur Hideyuki aussi… Et le fait que sa petite sœur se permette de lui parler de son frère, cela lui avait dit qu'elle était heureuse, mais aussi que quelque chose avait changé, car elle n'était pas la seule qui se refusait à partager ses souvenirs en ce qui concernait Hideyuki Makimura.  

En l'entendant parler de cet homme un jour, elle avait subitement pris conscience de l'absence de bruits étranges annonçant la présence du nettoyeur dans la pièce. Elle en avait fait la remarque alors, lui demandant si Ryo était en mission, et la réponse l'avait surprise quand Kaori lui avait dit étonnée qu'il était là et lui avait demandé si elle voulait lui parler… Alors elle avait fait un peu plus attention à ce qu'elle pouvait entendre avec des milliers de kilomètres entre elles. Et finalement elle avait compris que la raison pour laquelle Kaori s'ouvrait subitement à elle n'était pas parce qu'elle avait enfin assez confiance en elle pour le faire, mais parce qu'elle était heureuse tout simplement. Et elle était heureuse parce que le partenariat entre city Hunter avait changé.  

- Arrête de me regarder comme ça. !  

La voix la fit sursauter et elle se rendit soudain compte que perdue dans ses pensées comme elle l'était, elle n'avait même pas vu sa sœur se relever pour se diriger vers la commode dans le coin de sa chambre. Une commode où apparemment il y avait un téléphone dont elle ignorait l'existence puisque la sonnerie d'un portable sortait de l'un des tiroirs. Et sans faire plus attention à elle, elle vit Kaori décrocher ce téléphone sans même parler pour dire qu'elle écoutait au moins. Elle avait juste accepté l'appel et écoutait ce que son correspondant lui disait, mais elle était trop loin de l'appareil pour comprendre. Et pour la première fois depuis que sa sœur s'était installée dans son appartement en arrivant, elle vit les émotions passer sur son visage si expressif avant. Tout d'abord, elle la vit pâlir, puis porter la main à sa bouche avant que des larmes ne s'échappent de ses yeux alors que ses jambes la lâchaient.  

Ses premières larmes depuis son apparition sur son palier un matin de novembre. Et sans que la journaliste puisse comprendre ce qu'il se passait, elle vit sa sœur raccrocher le téléphone pour regarder le mur sans le voir. Elle n'avait même pas dit un mot au cours de cet appel. La journaliste aurait voulu pouvoir s'approcher d'elle, la prendre dans ses bras pour calmer la douleur que la nettoyeuse semblait ressentir en ce moment, mais elle était comme figée sur place, figée par la vision de sa petite sœur à cet instant. Elle ne pouvait pas bouger. Et une fois de plus, sans un mot, elle vit au bout de quelques minutes la jeune femme relever son bras pour fixer ce téléphone, comme si elle le voyait pour la première fois ou comme si elle se demandait ce qu'elle devait en faire. Et une fois de plus, en quelques minutes, elle la vit porter ce téléphone à son oreille après avoir composé un numéro… Mais à nouveau, elle ne dit pas un mot…  

Pourtant, en voyant son attitude, la journaliste savait déjà, sans même avoir à lui demander, quelle était la personne qu'elle appelait ainsi. Alors silencieusement, elle quitta la pièce. De toute façon, elle ne servait à rien ici, elle n'était même pas capable de lui offrir son soutien pour l'aider… Et puis, elle n'était même pas certaine que Kaori l'accepterait ce soutien. Depuis leur première rencontre, il y avait une seule chose dont elle avait toujours été certaine. Seule Kaori Makimura comprenait Ryo Saeba, mais seul aussi Ryo Saeba réussissait à comprendre Kaori Makimura. Était-ce dû à leurs sentiments ? Ou à cet homme qui les avait reliés et qu'eux seuls connaissaient ? Cet homme à cause duquel jamais elle ne pourrait avoir sa place de sœur dans le cœur de la sienne. 

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