Capitolo 12 :: A la recherche de Kaori Hisashi...

Pubblicato: 14-05-10 - Ultimo aggiornamento: 14-05-10

Commenti: Coucou (vous me voyez pas, mais je vous fait signe de la main là, tant pis)... Voilà le chapitre 12. Certains penseront surement que c'est une fois de plus un chapitre pour vous torturer et vous faire patienter, mais c'est surtout un qui me semblait utile. Tout au long de la fic, et quand je dis fic, je parle depuis "little" (que c'est loin maintenant) j'ai essayé de rester le plus possible des personnages de maître Hojo, tout en faisant découvrir la manière dont moi je les voit. Ce chapitre est comme les premiers sur ce ppoint, j'avais dans l'idée d'utiliser un personnage, mais pour que l'on me suive correctement et que donc on arrive à suivre les pensées et réactions des persos dans ma fic, j'avais besoin que l'on voit mon optique. Désolée pour ceux qui voulaient les réponses tout de suite, vous devrez encore attendre pour cela (Mick c'est perdu entre la rue ou il se trouvait et la clinique en fait, je le cherche depuis trois jours, je crois que macema me l'a kidnappé pour étancher sa peine sur le triste sort qu'elle a fait subir à son Umi)

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Appuyée contre le chambranle de la porte, la jeune femme regardait le corps allongé sur le lit en face d'elle, ne sachant pas vraiment quoi faire. Si cela avait été quelqu'un d'autre qu'elle, peut-être que la solution lui serait apparue plus rapidement. Mais cette fois-ci, elle ne savait pas… Cela faisait des mois qu'elle semblait ne plus avoir de réponses réelles pour beaucoup de choses. Des mois… Trois pour être exact. Trois mois depuis ce soir où elle était rentrée chez elle, heureuse d'une journée de travail bien remplie et qu'elle avait découvert sa petite sœur l'attendant bien sagement, assise sur la marche devant la porte de son appartement de New York…  

Trois mois depuis que ses yeux en avaient rencontré d'autres, parfaitement identiques aux siens, mais tellement différents en même temps, car n'ayant pas vu les mêmes choses de la vie qu'elle. Trois mois depuis que sa petite sœur, presque sa copie physiquement, s'était relevée en la voyant arriver et lui avait souri, comme si c'était la plus naturelle des choses pour elle de se retrouver ici à ce moment là, sur le pas de la porte d'un appartement de grand standing de Manhattan plutôt qu'à des milliers de kilomètres de là, dans un dans un immeuble vieilli de Shinjuku, quartier des bas fonds de Tokyo… Trois mois…  

En la voyant, après si longtemps, en chair et en os, elle aurait dû se sentir heureuse, mais son regard l'avait stoppée dans son euphorie… Sur le moment, elle se souvenait avoir poussé un cri de joie puis avoir sauté sur Kaori, oubliant l'apparence de femme posée qu'elle se donnait en public, pour mieux pouvoir savourer ces retrouvailles. Mais en tenant sa sœur dans ses bras, en l'éloignant d'elle pour pouvoir mieux la regarder, elle avait tout de suite calmé sa joie, car les yeux de Kaori semblaient éteints. Et alors seulement, en la poussant à entrer dans l'appartement après lui avoir ouvert la porte, alors seulement elle s'était posée la question : "que faisait Kaori aux States ?"… A cette question en avait suivi d'autres en voyant sa valise, mais surtout, en constatant le manque de présence masculine à ses côtés.  

En y repensant, leurs retrouvailles avaient été étranges, enfin c'est ce que pensait la journaliste. Mais en même temps, depuis que sa mère lui avait parlé de sa petite sœur, de deux ans sa cadette, sur son lit de mort, depuis qu'elle avait découvert que celle-ci était toujours vivante mais portait un autre nom de famille, depuis enfin qu'elle l'avait rencontrée en lui cachant son identité, leur relation avait toujours été bizarre et tout le contraire de ce à quoi elle s'attendait. N'était-ce pas étrange pour une journaliste de s'étonner ainsi en rencontrant sa sœur disparue ? Ou en la trouvant un soir de novembre sur son palier ? De par son métier, elle aurait pensé être moins facile à surprendre que cela !…  

Et pourtant, tout en sa petite sœur la surprenait, de leur ressemblance, à son manque de féminité ou de coquetterie, en passant par ses goûts ou ses choix, que se soit professionnel ou privé… Mais d'un autre côté, elle avait beau être étonnée à chaque fois qu'elle parlait à sa sœur, en même temps, cela n'était pas vraiment le cas. Elles se ressemblaient tellement que même si Kaori faisait des choix qu'elle-même n'aurait jamais faits, elle pouvait comprendre pourquoi elle les faisait… Sauf cette fois-ci. Mais cette fois-ci, Kaori ne lui parlait pas non plus vraiment. Elle ne savait pas clairement pourquoi elle était ici ou pourquoi elle était dans cet état… Et cela l'inquiétait plus qu'elle ne voulait se l'admettre.  

Cela l'inquiétait, car en deux mois et demi, presque trois, elle n'avait toujours pas reconnu sa petite sœur dans cette femme qui vivait sous son toit… Bien sûr, Kaori tentait de donner le change en sa présence, mais Sayuri voyait bien que quelque chose clochait. Car justement, Kaori tentait de donner le change ! Elle essayait trop fort même, et chaque jour, sa sœur aînée se demandait au fond d'elle-même si se serait enfin le jour où elle finirait par craquer… "Enfin", car elle avait mal à la voir dans cet état, à la voir souffrir en silence, tentant par tous les moyens possibles et imaginables de le lui cacher, comme si elle avait honte de souffrir ainsi… Non… Plutôt comme si le fait d'accepter qu'elle souffrait la détruirait si elle venait à le montrer.  

Au départ, elle avait réellement été heureuse de découvrir sa sœur cadette sur son pas de porte, puis elle l' avait regardée. Et elle avait compris que ce n'était pas une visite de courtoisie mais une visite car elle avait besoin de se retrouver. Après tout, elle n'était pas rédactrice en chef d'un magazine d'information pour rien… Et puis, qui faisait des milliers de kilomètres pour une simple visite de courtoisie ?… Mais elle avait tout de même été heureuse, car même si elles se parlaient assez régulièrement au téléphone, cela faisait des années qu'elles ne s'étaient pas vues en chair et en os… Depuis qu'elle avait été elle-même au Japon, voulant ramener sa sœur avec elle sur le sol américain. Et cela faisait environ cinq ans de cela, plus ou moins.  

Au bout de cinq, évidemment qu'elle était heureuse de revoir le visage de sa sœur, évidemment qu'elle était ravie de pouvoir la serrer dans ses bras comme si de rien était. Et évidemment qu'elle avait été plus que réceptrice à la requête de Kaori qui lui avait , presque aussitôt arrivée, demandé si elle pouvait loger avec elle quelques jours. Après tout, c'était là le seul but de sa visite au Japon des années plus tôt, de retrouver sa sœur pour la ramener avec elle dans cet appartement. Alors évidemment qu'elle avait accepté.  

Quand elle avait été cherché sa cadette sur ce sol étranger, jamais elle ne se serait attendue à ce qu'elle y avait découvert. En apprenant qu'elle était toujours vivante et qu'elle n'était donc pas morte dans cet accident de voiture avec son père, sa première réaction avait été de retrouver sa cadette et de la ramener aux Etats-Unis avec elle… Comme si celle-ci n'avait jamais grandi depuis que leur père l'avait emmenée avec lui. En y repensant, elle se trouvait elle-même stupide aujourd'hui. Elle avait débarqué dans leurs vies, exigeant presque d'être considérée comme chef de famille… De par les liens du sang, oui, c'est ce qu'elle était aujourd'hui, vu qu'elle était l'aînée et que leurs parents étaient tous deux décédés… Mais de par leurs éducations et leurs vies, elle se demandait parfois ce qui avait pu lui passer par la tête à l'époque.  

Elle avait voulu récupérer et prendre sous son aile sa cadette. Elle avait fait son enquête, et en bonne journaliste qu'elle était, elle avait réussi à trouver… Elle avait ainsi découvert que sa sœur avait été adoptée et élevée par le policier qui avait poursuivi leur père, chose étrange et dure à accepter en soi. Car même si c'était un malfrat, même s'il lui avait volé sa sœur, c'était tout de même son père. Et que sa cadette soit élevée par l'homme qui l'avait poursuivi, peut-être celui-là même qui était responsable de sa mort en quelque sorte, cela lui avait laissé un arrière goût amer… Surtout qu'en plus, cet officier Makimura lui avait lui aussi volé sa petite sœur en quelque sorte, car elle et sa mère n'avait eu aucune connaissance de la survie de celle-ci.  

Mais en même temps, elle savait ce qu'il y avait à savoir sur son père et puis, le fait que Kaori ait été recueillie aussitôt l'avait soulagée quelque peu. Au moins, on lui avait épargnée d'avoir à vivre dans un orphelinat, c'était déjà cela. Et puis, si elle avait été élevée par un policier, elle avait dû devenir une jeune fille bien… Mais cela l'avait attristée aussi, car en faisant ses recherches, elle avait découvert que quelques années plus tard, sa petite sœur s'était à nouveau retrouvée orpheline de père. Et elle avait eu mal pour elle, et peur aussi en découvrant que c'était le fils de l'homme qui l'avait recueillie qui avait fini par avoir à sa charge son éducation et son bien être.  

Aussitôt, Sayuri s'était imaginée ce qu'avait pu devenir sa petite sœur. Grandissait-on correctement élevée par un quasi-adolescent ?… Qu'avait pu devenir sa petite sœur sans aucune figure adulte pour lui montrer le bien du mal ?… Mais ce garçon était à son tour devenu policier, suivant apparemment les traces paternelles, alors elle s'était dite que lui avait dû avoir une bonne éducation et donner le même sens de justice et de droiture à Kaori… Puis elle avait découvert sa démission de la police, elle avait fait des recherches par la suite, mais c'était comme si son histoire avait disparu après cela. Il avait une adresse oui, mais à part cela, il n'apparaissait nulle part. Kaori elle, restait dans le système, de part son dossier scolaire, et cela l'avait rassurée.  

Jusqu'à ce qu'elle découvre dans ses recherches l'annonce de la mort d'Hideyuki Makimura, tué dans les rues apparemment, un trente et un mars… Et après cela, toutes ses recherches avaient été infructueuses, Kaori disparaissait du système. A bout de patience, elle avait décidé de prendre un congé dans son travail, laissant son journal aux mains de ses collaborateurs. Et elle s'était rendue au Japon, à Tokyo, là où sa petite sœur avait vécu pour la dernière fois. Pour accélérer la tache, elle avait pris contact avec la station de police de Shinjuku, le dernier endroit où Hideyuki Makimura était lui-même enregistré, quand il était en vie en tout cas… Et ce qu'elle avait trouvé là-bas était tout le contraire de ce à quoi elle s'attendait…  

Durant toutes ses recherches, elle s'était imaginée sa petite sœur par rapport à ce qu'elle pouvait découvrir des divers tournants qu'avait pris sa vie. Dans sa tête, évidemment qu'elle le savait que plus d'une dizaine d'années avaient passé, et pourtant, elle s'imaginait une jeune fille, féminine, douce, tendre, mais triste et renfermée par la perte des êtres qu'elle croyait être sa famille. Une jeune fille pourtant épanouie, vivant sa féminité comme elle, mais n'osant s'attacher aux personnes de peur de les perdre à nouveau… Une jeune fille qui aurait poursuivi ses études, allant à la fac pour se trouver une place dans la société et faire partie des femmes indépendantes et sûres d'elles.  

Imaginez sa surprise en arrivant à Shinjuku, face à cette inspectrice si sûre d'elle quand elle lui avait parlé de son cas. A la réaction de Saeko Nogami, elle avait aussitôt su qu'elle avait filé le bon tuyau. Après tout, qui mieux que la personne qui avait été la partenaire d'Hideyuki Makimura aurait pu la renseigner sur la sœur adoptive de celui-ci. En plus, de part son métier, elle n'avait pas eu réellement besoin de s'expliquer, elle avait juste eu à donner le nom d'origine de sa cadette, et Saeko avait tout de suite compris de qui elle parlait. Mais surtout, imaginez sa surprise quand cette femme avait ajourné leur entretien, brusquement il fallait l'avouer , et presque de manière impolie, en lui disant juste qu'elle verrait si elle pouvait l'aider.  

Imaginez sa surprise quand deux jours plus tard, cette inspectrice l'avait contactée à son hôtel pour lui dire qu'elle connaissait exactement l'homme qui pourrait l'aider dans ses recherches. Le meilleur professionnel pour des cas comme le sien qui semblaient être désespérés… Comme si elle ne connaissait pas elle-même Kaori ou comme si, comme elle, elle n'avait aucun moyen de la retrouver elle-même… Mais à sa réaction première au nom "Hisashi" , elle avait su aussitôt qu'elle connaissait sa cadette et qu'elle connaissait intimement leur histoire de famille. Et après son départ précipité, Sayuri aurait-été prête à parier que mademoiselle Nogami voulait lui cacher où sa cadette se trouvait, comme si elle avait voulu avoir la permission d'une tierce personne.  

La journaliste s'était un instant dite que l'inspectrice devait être une amie de Kaori, puisqu'elle était une connaissance de son frère, et qu'elle avait voulu la prévenir à l'avance et lui demander si oui ou non elle voulait rencontrer cette "sœur"… Mais à la place, elle avait été recontactée par Saeko qui lui disait qu'elle avait une personne qui trouverait Kaori pour elle… Sayuri avait alors pensé qu'elle aurait affaire à un autre policier consacré, lui, aux personnes disparues depuis longtemps. Mais au lieu de la faire aller dans un bureau pour trouver une personne plus compétence, Saeko Nogami l'avait faite venir dans un cimetière pour rencontrer cet homme mystérieux. Qui choisissait de donner des rendez-vous dans un cimetière ? Un instant, elle s'était méfiée. Après tout, elle ne connaissait pas cette femme aux réactions plus qu'étranges, mais l'envie de retrouver sa sœur avait été la plus forte.  

Elle s'était donc retrouvée un matin à attendre devant les grilles de cet endroit pendant que l'inspectrice allait chercher cette personne, lui ordonnant presque de rester là, comme si elle n'était qu'un valet de pied plutôt que rédactrice en chef d'un des meilleurs magazines d'informations de New York City. A attendre pour quoi ? Pour se retrouver au bout de presque vingt minutes face un homme imposant de part son maintient et l'impression qu'il donnait de lui-même, un homme aussi sûr de lui que Saeko Nogami l'était d'elle-même, voire plus. Un homme dont les premiers mots sortis de sa bouche l'avaient mise hors d'elle et les choses avaient été de mal en pis à partir de là.  

Tout d'abord, il l'avait ignorée, ne la saluant même pas pour se tourner vers cette inspectrice pour et lui dire qu'elle ne pouvait pas être la sœur de Kaori. Et cela l'avait hérissée pour plusieurs raisons : premièrement parce qu'on la traitait de menteuse, secondo parce qu'elle avait de plus en plus l'impression que l'on se moquait d'elle. L'inspectrice lui avait parlé de quelqu'un qui trouverait sa sœur pour elle. Elle se retrouvait face à deux personnes qui semblaient très bien la connaître et donc savoir où là trouver. Puis ce malpoli lui avait sautée dessus, la langue pendant tel un chien en rut… Sur ce point d'ailleurs, elle ne savait toujours pas pourquoi, pour la première fois de sa vie, une massue était apparue dans ses mains, mais aujourd'hui, elle trouvait cela presque normal.  

Puis, alors qu'il ne l'avait toujours pas saluée, qu'il ne lui avait pas dit qui il était, elle avait dû lui raconter son histoire, ou plutôt, celle de sa famille. Et pire que tout, elle s'était retrouvée à devoir demander de l'aide à cet énergumène qui ne semblait pas pouvoir être sérieux plus de trois minutes, comme elle avait pu le constater… Mais en même temps, cet homme semblait perturbé de son apparition, ou triste. Elle n'avait pas réussi à décrypter ses sentiments. Et puis, il lui avait posé une question pertinente, elle s'en rendait aujourd'hui compte…  

Oui, aujourd'hui seulement elle se rendait compte de son impertinence face à sa requête, en voulant retrouver sa sœur : pas un moment elle n'avait pensé aux désirs de celle-ci. Pour elle à l'époque, c'était sa sœur, celle aurait dû l'accueillir à bras ouvert et la laisser chambouler sa vie comme bon lui semblait simplement parce qu'elle le voulait… Des deux finalement, c'était Kaori qui était la plus mûre. Sayuri Tachiki se comportait plus comme une enfant voulant un nouveau jouet, se moquant bien s'il coûtait cher ou si celui-ci aurait été mieux entre les mains d'une autre personne.  

Mais elle avait aussi vite compris que si elle ne faisait pas comme Ryo le lui "suggérait", il n'accepterait pas cette rencontre. Même aujourd'hui elle n'avait aucun doute là-dessus. Il avait beau lui avoir dit que ce n'était pas une condition mais une prière, elle savait au fond d'elle que c'était obligatoire d'en passer par-là pour rencontrer sa sœur. Il voulait tellement la protéger émotionnellement qu'il lui aurait caché l'existence de sa sœur et donc de son adoption s'il avait cru que cela était pour son bien… De cela, dès le départ elle en avait été certaine… Elle avait donc accepté aussitôt, avant qu'il ne se rende compte de son manque de volonté.  

Toute sa vie elle se souviendrait de cette première rencontre avec Kaori Makimura, sa sœur cadette. Pas parce que c'étaient leurs retrouvailles, mais parce que cette rencontre serait à jamais inoubliable et hors du commun… Tout le contraire de ce qu'elle s'était imaginée pendant ses deux années de recherches.  

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