Capitolo 9 :: Voir au delà des apparences

Pubblicato: 30-04-10 - Ultimo aggiornamento: 30-04-10

Commenti: Voilà voilà, et dire que c'est déjà le chap 9, que le temps passe vite (l'auteur se demande pourquoi elle se reçoit des tomates, hmm, on va faire de la soupe, on ne gaspille pas la nourriture).. Sinon, je suis toujours autant heureuse de lire vos reviews, et je m'excuse d'avance, si il y a des écarts dans mes jours de majes dans les jours à venir, mais il y a des travaux dans mon patelins, et j'ai pas toujours ma connexion internet. Je promets d'essayer de majer comme d'habitude.... gros bisous à mes lecteurs.

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Le silence qui régnait dans la pièce laissait entendre le bruit régulier du pendule de l'horloge postée dans un coin de la pièce. Après tout, l'hôtel dans lequel ils avaient pris leurs chambres était assez luxueux. Il faut dire aussi que c'était le préfet qui payait leurs frais cette fois-ci, Saeko ayant dit à son père qu'elle comptait employer des détectives privés pour l'affaire que son équipe de police n'arrivait pas à boucler… Le préfet n'avait rien dit, il était habitué aux non-dits de sa fille aînée, même si celle-ci devait le prendre pour un sot depuis le temps… Il n'avait quand même pas atteint son poste actuel sans avoir les yeux partout à la fois, et aux cours des dernières années, il en avait vu beaucoup plus que ce que ses filles voulaient bien croire, mais jamais il ne leur avait dit… Tant qu'il n'avait pas de preuves, tant qu'il n'avait que des soupçons, il pouvait fermer les yeux sur leurs écarts par rapport aux lois.  

Paraissait-il idiot à ce point ?… Il se posait parfois la question. C'est vrai que quand cela concernait ses filles, n'importe laquelle d'entre elles, il avait tendance à devenir gâteux. Mais il aurait quand même attendu plus de compréhension et de flair de la part de sa fille aînée, celle qui lui ressemblait le plus, mentalement parlant, car elle était tout aussi belle que sa mère, elle le savait d'ailleurs et en profitait souvent. Mais il se serait attendu à ce qu'elle voit clair dans son jeu bien des années auparavant à vrai dire… Il se serait attendu à ce qu'elle commence à se poser des questions concernant ce qu'il savait sur ses activités parallèles à l'époque de l'enterrement de son ancien coéquipier… Ou au moins des années plus tard, quand sa fille Yuka avait trouvé refuge dans cet appartement de Shinjuku où il avait pu revoir la jeune Makimura.  

Mais Saeko ne voyait pas ce que lui voyait, soit parce qu'elle le pensait trop idiot pour comprendre, soit parce qu'elle ne voulait pas admettre qu'il pouvait savoir et continuait à fermer les yeux… Il ne lui avait pourtant pas fallu longtemps pour comprendre ce qui se tramait dans la ville qu'il était censé surveiller… Il avait juste fallu le départ d'Hideyuki Makimura pour qu'il commence à y voir clair. Oui, il avait tout compris à cette époque là, ou du moins, il avait commencé à comprendre. Hideyuki Makimura…  

Un homme exceptionnel, même si son habit ne payait pas de mine, mais comme on dit, l'habit ne fait pas le moine… Hideyuki Makimura… Il avait fait la connaissance de celui-ci alors qu'il n'était qu'un tout jeune officier des bas quartiers, continuant sur la lancée de son père pour prendre soin de sa petite sœur… Enfin, cela c'était la version officielle, celle dont discutaient les gens autour de lui pour dire "pauvre enfant, même pas encore adulte, et déjà avec une famille à charge"… La véritable version, c'est que comme son père, il avait la justice dans le sang… Il avait regardé ce jeune homme faire ses preuves et commencer à monter les échelons de la police tout en continuant à s'assurer du bien être de sa petite sœur qu'il vénérait, bien qu'elle soit la fille d'un truand.  

Oui, cela aussi il le savait… Il était le préfet de police après tout, évidemment qu'il connaissait le passé de la famille biologique de la petite Makimura, il avait lui-même fait part à Hideyuki à la mort de leur père qu'il avait la possibilité de prendre contact avec la mère de celle qu'il considérait comme sa sœur si la tâche de l'élever était trop lourde pour lui… A l'époque, il n'était lui-même pas aussi haut gradé qu'aujourd'hui, mais il avait fait ses classes avec le père Makimura, il connaissait sa loyauté et son cœur. Il savait ce à quoi il avait dû faire face pour adopter la petite, ce à quoi il avait dû faire face pour faire en sorte que ses gamins ne manquent jamais de rien… Il avait même pleuré un ami quand celui-ci était mort… Bien sûr, pas un ami proche, mais un ami dans l'âme.  

Et après la disparition de celui-ci, il avait suivit les progrès de ses enfants, au cas où, après tout, Hideyuki sortait à peine de l'adolescence… Alors il avait suivit de loin, sans qu'ils le sachent, mais jamais le jeune homme n'avait eu besoin de lui. Et il n'avait pas vraiment été surprit de son choix professionnel non plus. Bien sûr, il se souvenait des remarques de l'époque que leur père avait fait sur le fait que le gamin ne prendrait pas la relève, mais lui, il avait depuis longtemps vu naître une flamme dans le regard à peine mature, le désir de justice… Alors il avait suivit sa montée dans les échelons. Et quand le moment était venu, il avait fait en sorte de le mettre en équipe avec sa propre fille, lui confiant son bien le plus précieux sans qu'il le sache, bien que sa fille n'ait pas besoin d'être protégée. Mais de cette manière, il pouvait au moins garder un œil sur cet homme à part en même temps que sur sa fille, même s'il n'était plus dans les mêmes bureaux qu'eux, après tout, il avait lui aussi monté dans les échelons.  

Il avait vu son professionnalisme, il avait vu son amour de la justice, il avait même vu les sentiments naissant de sa fille pour cet homme, et il en avait été heureux, elle ne pouvait mieux choisir… Et la démission d'Hideyuki lui avait fait l'effet d'une claque dans la figure. Oh bien sûr, il savait que le jeune officier avait un mauvais sentiment en ce qui concernait l'application de la justice et la manière de traiter les criminels, surtout quand on les relâchait dans la nature, mais jamais il n'aurait pensé que cela l'aurait poussé à quitter la police de cette manière… Alors il avait repris son observation, continuant à jeter un coup d'œil sur la petite en même temps… Et c'est là qu'il avait découvert que sa ville n'était pas ce qu'elle semblait lui paraître… Mais connaissant Hideyuki comme il le connaissait depuis des années, il avait préféré ne rien dire de ses découvertes et attendre de s'être fait une idée…  

Les années avaient continué de passer, la jeune Makimura avait grandi, sa fille aînée avait continué à taire ses sentiments, et lui avait découvert que la justice n'était pas toujours ce qu'elle paraissait être en continuant de jeter un œil de temps à autre sur son ancien officier… Non, il avait découvert une autre forme de justice en découvrant la véritable apparence d'un homme qu'il croyait jusque là être un mythe. Un homme qu'on lui avait dépeint comme un meurtrier sanguinaire, un malfrat de la pire espèce, la terreur du milieu, mais qui était en fait tout le contraire si on le regardait bien, un justicier comme Hideyuki l'était dans l'âme, le protecteur de sa ville… Alors il avait gardé le silence.  

Il avait gardé le silence, même quand étrangement, sa fille sur une enquête compliquée prenait un après-midi de congé. Il avait gardé le silence quand ses dossiers ne se trouvaient pas dans le bureau de celle-ci quand elle prenait ces pauses. Il avait gardé le silence quand ces enquêtes que ses officiers n'arrivaient pas à régler étaient classées quelques jours plus tard, à chaque fois… Mais il aurait pensé sa fille plus intelligente que cela… Oh, bien sûr, personne ne serait capable de trouver, ou de prouver ce qu'elle faisait pour boucler ces enquêtes, mais il aurait pensé qu'elle l'aurait cru moins idiot que ça, il avait dû se tromper. Et puis Hideyuki Makimura avait cessé d'exister, et il avait cru que cela cesserait, mais Saeko avait semblé se raccrocher à cet homme et puis, Kaori avait décidé de prendre la place de son frère, et ses affaires avaient continué à être mystérieusement bouclées… Il y gagnait des deux côtés à laisser ses filles le prendre pour un sot.  

Alors quand cette affaire de trafic de femme était apparue, et que Saeko lui avait dit qu'elle comptait faire intervenir des indépendants car ils n'y arriveraient jamais seuls, quand il avait compris que sa seconde fille était dans le coup, il avait sorti son portefeuille, il était hors de question que l'une de ses filles n'ait pas le luxe qu'elle méritait… Et puis, c'était aussi pour se rattraper sur ce qu'il n'avait pas vu, car la dernière fois que cet homme avait pris une affaire de sa fille sans la petite Makimura, celle-ci avait failli mourir durant son absence… Alors qu'il s'était juré de garder un œil sur la progéniture de son ancien ami.  

Le silence de la pièce était léger et laissait entendre le pendule de l'horloge ancienne qui trônait dans un coin de la pièce luxueuse. C'est sûr que City Hunter était mieux habitué aux hôtels des bas quartiers ressemblant plus à des clapiers, qu'à ce genre d'hôtel luxueux payé aux frais des Nogami qui plus est… Mais Mick avait semblé heureux de cette location et puis, cela allait bien avec le personnage qu'il personnifiait, alors Ryo avait accepté, même si cela n'était pas trop de son goût à lui. Mais maintenant, il se disait qu'il aurait peut-être dû choisir de dormir dans la rue, parmi les poubelles et les arsouilles… Il ne se serait pas plus fait repérer et cela lui aurait évité de se retrouver dans cette situation, l'une des magnifiques sœurs Nogami installée bien tranquillement à califourchon sur lui, se préparant à l'embrasser.  

Mais en même temps, il ne pouvait pas vraiment faire un pas dans la rue sans se faire aborder non plus… Et maintenant qu'il n'en avait absolument plus envie, cette situation lui tapait sur les nerfs… Au moins, il pouvait aujourd'hui se mettre à la place de toutes ces femmes qu'il avait abordée sans leur demander leur avis, et il comprenait un peu les réactions de Kaori. Cette pensée lui fit un instant fermer les yeux, il s'était promis de ne pas penser à elle durant une affaire, il se l'était promis… Mais il n'arrivait pas à tenir cette promesse là, il n'arrivait pas à se la sortir de la tête… Encore moins avec une femme installée sur lui… Reprenant contact avec la réalité en sentant le souffle de la jeune femme sur ses lèvres, il rouvrit les yeux pour la regarder.  

- Je serais toi, j'éviterais de continuer sur cette lancée princesse.  

Les paroles n'étaient pas méchantes, mais le ton de sa voix froide avait arrêté net la jeune femme avant qu'elle n'atteigne son but et elle s'était légèrement redressée pour le regarder en fronçant les sourcils, sans pour autant se lever de son corps dénudé sous le drap.  

- Allez Ryo, ne me dis pas que tu n'en meurs pas d'envie ! Qu'est-ce qui t'en empêche ?  

Il avait souri ironiquement à la jeune femme. Il aurait dû s'attendre à ce qu'un jour, elle tente de le pousser plus loin, mais elle l'avait eu sur toute la ligne là. Il n'avait rien vu venir, une fois de plus.  

- Pour une fois que ton travesti n'est pas là pour te punir, tu devrais en profiter et te laisser aller à tes envies… Je ne ferais rien pour t'arrêter tu sais. On est entre adultes après tout.  

Se laisser aller… Ses envies… Il avait éclaté d'un rire sans joie et sans un mot il avait plaqué le bassin de la tentatrice au sien ne pouvant empêcher ses doigts de s'enfoncer dans sa taille face à l'insulte faite à Kaori avant de se contrôler en la voyant grimacer de douleur. Après tout ce n'était là que des paroles qu'elle avait entendu sortir de sa bouche, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de les répéter. Une fois qu'il avait vu la jeune femme pâlir avant de baisser les yeux sur sa taille à lui, il avait su qu'elle avait vu son point silencieux, à savoir qu'il n'avait aucune envie la concernant elle. Il avait souri en regardant la stupeur naître sur son visage, avant de la repousser, la faisant retomber sur le lit à côté de lui.  

La jeune femme était restée un instant sans bouger, allongée à côté de lui, à le regarder sans un mot. A bout de patience, il finit par se tourner vers elle pour savoir la raison pour laquelle elle était toujours là, la raison pour laquelle elle ne disait pas un mot. Mais en croisant son regard, en voyant le sourire triste qu'elle lui envoyait, il se mordit la langue… Il ne savait pas quoi lui dire pour effacer ce regard là de son visage, il n'en avait jamais été capable avec Kaori non plus d'ailleurs. Il se mordit la langue un peu plus fort à cette pensée… Il était même incapable de ne pas penser à elle, il la voyait partout maintenant. Avant, il avait été capable de mettre le haut là à ses pensées quand il tirait un coup avec des femmes d'une nuit, des miss mokkori… Et encore, pendant un temps seulement…  

Mais avec Reika qui le regardait de cette même manière, il ne pouvait pas y arriver… Pourquoi fallait-il qu'elle l'aime aussi ? Pourquoi fallait-il qu'elle le regarde de la même manière que sa co-équipière absente ?… Pourquoi ?… Il n'en avait aucune idée, il n'était pas de ces hommes qu'on peut aimer. Il n'était pas doux, il n'était pas tendre, il n'était qu'un rustre et un pervers, un meurtrier et un obsédé, un soudard et un goinfre… Il ne méritait pas leurs amours… Bien sûr, il savait que cette femme-ci ne l'aimait pas comme la sienne le faisait, elle ne le connaissait pas comme la sienne le faisait, mais justement… Et il la faisait souffrir en plus de se faire souffrir lui-même, en plus du reste… Alors qu'il avait dû en falloir beaucoup pour que la jeune femme se retrouve ici dans cette position.  

Car il connaissait les sœurs Nogami. Il les connaissait même mieux que personne. Il savait qu'il pouvait reconstruire une liste de coup pour Saeko sans avoir peur de devoir jamais lui demander de passer à la caisse. Oui, il l'avait toujours su. Sa partenaire l'avait traité souvent d'idiot, mais il ne l'était pas à ce point là quand même. Et il savait aussi que s'il avait poussé un peu, Saeko aurait sûrement cédé il y a bien longtemps. Oui, mais il voulait continuer d'avoir l'inspectrice dans sa vie. C'était une partie du cœur d'Hide après tout… C'était une des raisons pour lesquelles il préférait travailler gratuitement pour elle, jamais il n'aurait fait, non, n'avait fait payer Hideyuki, il ne pouvait pas faire payer Saeko, et puis, on ne touche pas à la femme d'un ami. C'était certaines des raisons en tout cas… Tout comme il savait que Saeko jouait ce jeu au départ pour ne pas penser à ses sentiments réels.  

Oui, il connaissait les sœurs Nogami. Il connaissait les sentiments réels de Saeko à son égard, même à l'époque où celle-ci tentait de se persuader de son amour pour lui, mais il connaissait aussi ceux de Reika, bien réels ceux là… Mais il connaissait aussi les principes de celle-ci, car bien qu'elles puissent passer pour le contraire, ni l'une ni l'autre n'étaient ce qu'on peut appeler des filles faciles, loin de là. Et en ce moment, il se demandait ce qui avait pu pousser cette femme à venir dans cette chambre habillée ainsi, car ce n'était absolument pas son genre de se comporter de cette manière… Non, dans ce domaine là, même si elle jouait de ses charmes sur sa clientèle, elle avait tendance à être plus un mélange entre Saeko et Kaori qu'une femme fatale… Généralement, elle lui aurait tendu un contrat de mariage avant même qu'ils ne puissent se retrouver ainsi. Il cherchait donc à comprendre en la fixant ce qui avait pu changer pendant qu'il ne faisait attention qu'à lui-même, mais tout ce qu'il pouvait voir, c'était ce regard qu'il avait aperçu dans des yeux noisettes si souvent auparavant .  

Mais avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche pour poser les questions qui tournaient dans son esprit, son téléphone se mit à sonner dans le silence ambiant. Son tellement incongru dans la pièce à cet instant qu'il mit un moment à réagir et à comprendre que c'était son portable qui sonnait ainsi. Et il mit encore un moment en le comprenant car personne ne l'appelait ainsi sur cet instrument de malheur, pas à cette heure de la nuit en tout cas, ou plutôt de l'aube. Mais au moment où il allait le prendre sur sa table de chevet, le son de la voix de sa compagne résonna à son tour dans la pièce, lui faisant à nouveau porter son regard sur elle.  

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