Capitolo 11 :: Savoir lire entre les lignes

Pubblicato: 12-05-10 - Ultimo aggiornamento: 12-05-10

Commenti: Je sais, c'est impardonnable une telle durée d'abscnce (je me taloche moi-même pour la peine) Mais en plus des problèmes de connexion, je voudrais préciser que j'avais une angine toute la semaine dernière accompagnée d'une otite... Je pouvais vraiment pas écrire dans cet état, désolée. Pour me faire pardonner, ce chapitre est plus long que d'habitude (ils font quatres pages habituellement, il en fait 6 celui-ci, en espérant que vous m'en voudrais moins ainsi)... Dites, je peux avoir des petites reviews mignones malgré mon absence ? ça me ferait vraiment plaisir (même si vous m'hurlais dessus dedans)... Allez, bisous tout le monde et à dans 2 jours !

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Il en avait assez. De tout... Le ciel qui restait sombre et couvert mais qui ne laissait pas tomber un seul flocon de neige, le travail qui n'était pas au rendez-vous, les amis qui souffraient et ceux qui cachaient des choses pour une raison inconnue... Sans oublier les femmes qui ne sortaient pas se promener dans les divers parcs de Shinjuku ou tout simplement dans les rues de la ville... Ou alors, si elles sortaient quand même, tentant d'affronter le froid de ces fêtes de fin d'année, elles étaient couvertes de la tête aux pieds... Bonnets en laine ou autres capuches enfoncées sur la tête cachant ce qui aurait dû être de magnifiques chevelures, mouflettes sur les oreilles, écharpes relevées jusque sous les mentons, voir par dessus, lui volant la vision de la délicieuse courbure d'une nuque ou d'un cou... Ajouter à cela les parkas et autres imperméables qui vous empêchent de découvrir le cambré d'une chute de rein féminine, sans oublier non plus les chaussures qui tenaient plus des chaussures de randonnées que d'accessoires de mode... Dieu, ce qu'il pouvait détester l'hiver !  

Les nuages grisâtres qui s'obstinaient à rester au-dessus de Tokyo annonçaient de la neige, la population tokyoïte n'en avait toujours pas vue le moindre flocon, pourtant il faisait vraiment froid cette année, peut-être pour compenser l'été caniculaire qu'ils avaient déjà dû supporter quelques mois plus tôt. Les rares aventureux qui se trouvaient dans les rues pressaient le pas, soucieux de rentrer le plus rapidement possible chez eux, près de leurs petites familles ou plutôt, pressés de retrouver la chaleur de leurs maisons. Les illuminations de Noël et du premier de l'an décoraient comme chaque année les rues, mais elles n'avaient rien de chaleureux ou de festif...  

Ou peut-être cela venait-il de lui. Peut-être que pour une autre personne, elles étaient gaies et que son humeur à lui l'empêchait de voir cela... Toujours ait-il qu'il en avait assez. Assez de faire comme-ci, assez de voir ses amis regarder son meilleur ami avec pitié, ceux-là même qui l'avaient accueilli à bras ouvert la première fois qu'il avait mis les pieds dans ce pays, alors qu'ils savaient qu'il venait sous contrat. Assez de voir l'état de ce meilleur ami qui tentait lui-même de faire comme si, pour donner le change et ne pas avoir à subir ces regards... Assez...  

Depuis quelque temps, il regardait ces « amis » et il ne les reconnaissait pas vraiment. Bien sûr c'était toujours la même bande, ils étaient toujours soudés, mais récemment, ils agissaient plus en solitaire qu'en groupe. Il y avait des barrières invisibles entre chacun d'entre eux... Comme s'ils étaient un miroir ancien qu'on avait fait tomber sur le sol par mégarde, le brisant malencontreusement... Comme si une main invisible avait tenté de réassembler les morceaux, ramassant chacun sur le sol et tentant de les regrouper, tous, avec succès... Mais même si tous les éclats avaient été retrouvés et réassemblés sur le cadre du miroir, c'était comme si cette même personne avait oublié qu'il fallait les recoller au fond pour qu'ils tiennent ensemble et reforment un tout... Sauf que leur colle à eux, elle se trouvait à des milliers de kilomètres de là, pas pratique pour recoller les morceaux.  

Par moments, il avait vraiment envie de jeter l'éponge, de faire ses valises, et de retourner dans son pays d'origine. Au moins là-bas, même s'il n'avait personne répondant au nom « d'ami », il n'aurait pas à supporter tout cela... Il n'avait que des gens qui le connaissaient de nom aux États Unis, que des gens qui ne le voyait que comme un nettoyeur au mieux, un homme à abattre au pire. Mais au moins, là-bas, il n'aurait pas à avoir d'émotions, à se demander sans arrêt s'il pouvait se permettre de faire telle ou telle chose, sans avoir peur de blesser les sentiments de quelqu'un par mégarde... Non, dans son pays natal, il n'était que Mick Angel, nettoyeur numéro un des États-Unis, il n'était pas vraiment un homme ou un ami, juste un professionnel, l'un des meilleurs du milieu, sûrement le second en fait si l'on prenait en compte les autres pays… Il ne reconnaissait que Ryo Saeba en tant que professionnel lui étant supérieur...  

Et puis, au moins là bas, il aurait peut-être une chance de revoir sa Kaori d'amour. Oui, plus le temps passait, plus il avait envie de faire ce choix là, de laisser derrière lui sa vie sur le sol japonais, toute sa vie et de rentrer chez lui... Car depuis quelque mois, Shinjuku n'était plus chez lui... Mais il se retenait quand même, même si l'envie était de plus en plus pressante, même s'il en avait de plus en plus assez, même si chaque jour un peu plus, il se demandait ce qui le retenait ici s'il n'y trouvait plus sa place... Mais il ne pouvait pas faire cela. Il ne pouvait pas faire ses valises, prendre un billet d'avion, et tout laisser tomber derrière lui. Pas parce qu'il n'en était pas capable, après tout, il avait déjà plaqué sa vie américaine auparavant pour rester ici. Pas qu'il ne le voulait pas... Non, ce qui le retenait sur le sol nippon était bien plus puissant que cela, bien plus impérieux...  

Plus que les amis qui étaient quasiment sa famille, plus que le travail ou que sa relation avec son aguichante infirmière au caractère de feu, ce qui le retenait ici était quelques petits mots écrits sur un morceau de papier, laissés dans sa boîte aux lettres quelques mois plus tôt, par une matinée du début du mois de novembre... Juste quelques petits mots... Vingt et un mots pour être précis... Vingt-et un mots qui faisaient qu'il était incapable de faire quoi que se soit d'autre que de rester ici, à Shinjuku, à regarder son meilleur ami tenter de survivre malgré son manque d'envie de le faire, et à essayer de lui garder la tête hors de l'eau ou plutôt, hors d'une bouteille de whisky... Vingt et un mots, en tout et pour tout...  

"Cette fois-ci, c'est mon tour de te le demander comme une faveur : Prends soin de lui pour moi.  

Sugar Boy"  

Qui était-il pour refuser une demande pareille ? Qui était-il pour tout envoyer promener quand son premier amour lui confiait son cœur et comptait sur lui pour en prendre soin en son absence ?... La première fois qu'il avait lu ce message, il avait eu peur, vraiment peur, car en lisant vite, dans l'état d'esprit dans lequel il se trouvait à ce moment là, cela sonnait à ses yeux comme un adieu... Mais il faut dire aussi pour sa défense, que quand il avait lu ce message pour la première fois, il venait de découvrir son meilleur ami au bord du coma éthylique et qu'à ce moment là, il ne savait encore rien... Et puis, ce même meilleur ami avait failli blesser son infirmière attitrée parce qu'il n'avait pas remarquée, lui, dans sa panique de venir dans son appartement le plus rapidement possible, que cette déesse à la blouse blanche lui courait après.  

Mais après cela, en lisant cette missive quelques heures plus tard, à tête reposée puisque son jumeau japonais était enfin calmé, ou plutôt comateux, il avait saisi un ton différent dans cette simple phrase... Et quelques jours plus tard encore, en voyant Ryo commencer à prendre sur lui-même et à sortir la tête de l'eau, il avait trouvé de l'espoir dans ces vingt et un mots... Le fait qu'elle face référence à toutes les fois où Ryo avait cru la berner et lui avait demandé de la surveiller en douce, sans qu'elle ne soit supposée le savoir, cela lui avait dit qu'elle comptait faire comme lui. Elle lui demandait de le surveiller... jusqu'à son retour, même si cela devait prendre du temps... Et puis, il y avait la manière dont elle avait signé cette missive « Sugar Boy »... Sugar boy, il était le seul qui connaissait parfaitement les détails de leur première rencontre, bon d'accord, il avait vendu la mèche une fois qu'il était saoul et seul avec Saeko, mais qui aurait pu lui en vouloir de lui avoir raconter cette histoire ?... C'était tellement mignon...  

Et puis, ce n'était pas de sa faute non plus, le soir ou il l'avait raconté à l'inspectrice, il était seul avec celle-ci dans un des bars de Shinjuku. Pas au Cat's évidemment, à l'époque, les tensions entre le couple de tenanciers se faisaient encore ressentir et il préférait éviter le café le plus possible. Du coup, il s'était retrouvé seul un soir où une fois de plus, son infirmière particulière l'avait délaissé, lui préférant une conférence sur la médecine hors de Tokyo… Seul car Ryo passait alors la soirée avec sa partenaire… Seul, abandonné… Il avait alors décidé de passer une soirée tranquille et de profiter de son statut solitaire pour s'enivrer, après tout, personne ne serait là pour le réprimander.  

Mais il n'avait pas prévu de se retrouvé ivre avec Saeko souriant en face de lui, elle-même légèrement éméchée. Elle était arrivée alors qu'il avait déjà bien bu et s'était installée sans un mot en face de lui, buvant à même son verre… Au cours de la soirée, ils en étaient venus à parler du sujet qui faisait qu'elle-même se retrouver ce soir là seule et de fil en aiguille, ils avaient parlé des répercussions de la formation du couple Ryo-Kaori… Avant même de pouvoir se rendre compte de ce qu'il disait ou même qu'il trahissait une confidence, il avait bafouillé que de toute façon, cela devait être leur destinée vu que leurs vies ne faisaient que s'entrecroiser au fil du temps.  

La curiosité titillée par ses paroles, Saeko avait joué de ses charmes sur lui, se penchant en avant plus qu'il ne le fallait pour lui servir un nouveau verre, lui offrant une vue à vous faire baver d'envie… Ce qu'il n'avait pu s'empêcher de faire… Il avait résisté au départ, tentant de réparer sa bourde, de ne pas tout dévoiler d'une histoire qui ne regardé que le couple que formé dorénavant City Hunter… Mais il n'était qu'un homme… Un homme aimant les jolies femmes bien formées, un peu plus que les autres, un homme saoul de surcroît, il avait fini par cédé et lui avait raconté leur première rencontre, à Ryo et Kaori, ne dévoilant toutefois pas tout, juste le nécessaire, et elle avait souri en silence d'être dans la confidence, les traitants gentiment d'idiots à mi-voix.  

Quand il avait lu la missive de Kaori, quand il avait vu la manière dont elle avait signé celle-ci, quand enfin, il avait été assez maître de lui pour réfléchir, il avait fini par comprendre. Pour en arriver à la même constatation à laquelle Ryo avait dû penser à voir son changement de comportement, même s'il ne savait pas comment son meilleur ami en était lui, arrivé à penser comme lui… A savoir qu'elle lui disait ainsi qu'elle reviendrait. Pas parce qu'elle le devait, pas parce qu'elle était la moitié de City Hunter, mais parce qu'elle était toujours le Sugar Boy de Ryo Saeba.  

Un Sugar Boy qui fonçait tête baissée avant de réfléchir, un Sugar Boy qui devait se retrouver seule pour penser ses plaies sans lui montrer… Mais un Sugar Boy qui n'appartenait qu'au nettoyeur numéro un du Japon. Sur le moment, il avait froncé les sourcils la première fois, ne comprenant pas pourquoi elle signait ainsi sur une lettre pour lui, Mick Angel, car Sugar Boy, elle ne l'avait jamais été que pour Ryo. Et puis, il s'était souvenu d'une journée angoissante, où pendant des heures, le temps s'était comme figé, refusant de continué à s'épancher continuellement comme il aurait dû… Il avait revu le dos de son meilleur ami lui faisant face, celui-ci étant penché sur un tableau d'affichage, tentant lui-même à ce moment-là de comprendre une autre signature laissée par la même personne.  

Alors seulement il avait compris de qui venait cette lettre, bien sûr, il avait reconnu l'écriture aussitôt, mais en choisissant de signer de cette manière, elle lui faisait comprendre que ce n'était pas son amie, ni même la partenaire de son meilleur ami qui lui écrivait ainsi, mais bel et bien la compagne de celui-ci. Celle que seulement Ryo connaissait. C'était une lettre d'une femme amoureuse. Une femme qui n'avait jamais aimé qu'un seul et unique homme et qui se retrouvait à devoir le laisser derrière elle… Pour un temps indéfini… Une femme qui lui disait que seul lui pouvait prendre soin de cet homme, car seul lui pouvait comprendre à cet instant ce qu'il ressentait, même s'il n'en connaissait pas toute la profondeur réelle.  

Dans cette missive, il pouvait voir l'écriture d'une femme qui lui disait de prendre soin de son cœur, car elle, elle ne le pouvait pas. Et dans ces vingt et un mots, il avait lu entre les lignes, il avait vu le Sugar Boy que Ryo lui-même lui avait décrit un soir plus arrosé que les autres. Kaori ne le savait pas, mais lui si. Il savait que quand elle lui avait raconté leur première rencontre, il était derrière la porte de sa chambre, dans le couloir, à l'écouter se souvenir du passé. Et un soir, quelques jours après le mariage de Falcon et Miki, désinhibé par quelques verres en trop, Ryo lui avait raconté le reste, sa vision à lui de cette rencontre. Mais aussi, la manière dont elle avait fait comprendre à son frère qu'il pouvait continuer à faire partie de City Hunter s'il le voulait, que cela ne la dérangeait pas plus que cela. Bien sûr, Ryo lui avait raconté, qu'elle ne l'avait pas réellement expliqué, juste fait comprendre.  

Il lui avait aussi dit avoir toujours un doute à ce jour sur le fait qu'Hideyuki, toujours si intuitif en ce qui concernait sa petite sœur ne se rende compte de rien en ce qui les concernait… Mais c'était le passé, personne aujourd'hui ne pouvait savoir ce que l'ancien inspecteur de police devenu partenaire d'un nettoyeur voyait réellement sans jamais en avoir l'air… En lisant cette lettre, laissée derrière elle, en voyant cette signature, Mick avait finit par comprendre que c'était ce Sugar Boy là qui avait refait surface dans ces mots. Le Sugar Boy qui voyait le monde en blanc ou noir, découvrant à peine le gris et qui faisait ses choix sur un coup de tête, tentant de faire en sorte que chacun y trouve son compte. Un Sugar Boy qui, si son intuition ne le trompait pas plus aujourd'hui en ce qui concernait Kaori Makimura que toutes les autres fois, souffrait en écrivant cela. Un Sugar Boy qui avait choisi de partir, plutôt que de faire souffrir l'homme qu'elle aimait plus que tout.  

Mais ce qui faisait peur à Mick, en cette veille de nouvel an c'est qu'il ne voyait que peu de raisons qui auraient pu l'amener à partir pour protéger son partenaire. Pendant deux mois, il avait bien regardé autour de lui, les réactions de chacun, tentant de découvrir si des membres du groupe cachaient quelque chose… Mais pendant deux mois, quasiment jour pour jour, il avait aussi réfléchi à tout ce que ses conclusions face à cette missive de vingt et un petits mots pouvaient vouloir dire… Mais à chaque fois, il en arrivait au même point. Toujours au même point, et le peu de choix, le peu de solutions plutôt qui pouvaient découler de ses constatations lui donnaient toutes froid dans le dos. De quel côté qu'il se trouve, à chaque fois, Kaori se retrouvait à souffrir seule dans son coin, pour ne pas faire souffrir l'être le plus important à ses yeux.  

De sa missive, il avait compris qu'elle partait car elle le devait, mais qu'elle était toujours amoureuse de Ryo. De ces mots, il avait compris qu'elle reviendrait, un jour, quand elle pourrait prendre à nouveau soin de son cœur sans son aide à lui, Mick Angel… Ce qui impliquait qu'elle ne le pouvait pas actuellement, et que c'était là, la raison pour laquelle elle était partie ainsi… Mais cela impliqué aussi, que Ryo souffrirait s'il apprenait les raisons derrière son départ précipité… Et des raisons pouvant faire souffrir Ryo, en excluant le fait qu'elle ne voulait tout simplement plus de lui, car il voyait bien dans ses mots que ce n'était pas le cas… Il n'en voyait que deux… Et l'une comme l'autre lui disait que oui, elle avait bien fait de prendre du recul pour penser ses plaies, car quand Ryo l'apprendrait, il ne serait pas beaucoup mieux quand ce moment même sans rien savoir…  

Mais en même temps, il était leur ami à tous les deux, et il aimerait toujours cette femme là au fond de lui… Oh bien sûr, pas comme il aimait aujourd'hui Kazue, mais à jamais elle garderait une place à part dans son cœur… Alors même s'il voulait épargner son meilleur ami, en même temps, il était en colère que Kao se soit isolée loin de ses amis, loin des personnes qui auraient pu l'aider, peut-être… Seule, que se soit pour l'une ou l'autre des raisons qui lui venaient à l'esprit, elle ne devrait pas faire face à cela toute seule… Et d'un autre côté encore, il était en colère, car que cela soit pour une raison ou l'autre, il connaissait deux personnes qui faisaient comme si de rien était mais qui connaissaient les détails depuis longtemps… Depuis bien avant que son premier amour ne fasse ses valises en fait… Et ces deux personnes, deux des personnes en qui il avait le plus confiance, avaient tu depuis des mois quelque chose qui pouvait détruire Kaori Makimura.  

Oui, plus il y réfléchissait, plus il était certain au fond de lui que sa propre compagne et l'homme qu'il était venu à considérer comme un père de substitution leur caché un lourd secret depuis des mois maintenant, trois au moins… quatre mois… Treize semaines… Car en sachant où regarder, il remarquait des détails auxquels personne n'avait faits réellement attention sur le moment mais qui aujourd'hui lui semblaient flagrants. Trop flagrants même sur certains points… La voix du vieux docteur, raisonnant dans l'appartement de City Hunter et demandant où était Kaori… Sur le moment, il n'y avait pas fait attention, trop inquiet pour ses amis mais aujourd'hui il pouvait voir que le doc n'avait pas était plus surpris que cela, il avait posé la question comme s'il connaissait déjà la réponse, alors qu'à ce moment là, aucun d'entre eux ne savaient pourquoi Ryo était dans cet état.  

Le regard de sa propre compagne, paniquée, à genoux par terre devant la porte de ce même appartement, une traînée de sang laissée sur sa joue par la balle que Ryo venait de tirer et qui l'avait éraflée… Mais elle le regardait lui, ne regardant pas le revolver à quelques pas d'elle, ou Ryo pour comprendre pourquoi il avait fait feu sur elle… Elle le regardait avec culpabilité, avec savoir… Son regard quelques heures plus tard quand elle lui avait tendu cette lettre, toujours cachetée, la manière dont elle avait rapidement baissé les yeux en la lui donnant… Il ne l'avait pas reconnue au départ, mais la manière dont ses yeux brillaient de larmes, ce n'était pas le contre-coup du choc qu'elle venait de subir… Elle l'avait regardé comme Kaori l'avait fait avant de partir à la poursuite de Miki, il y avait de cela une éternité… Avec culpabilité, avec un secret dans les yeux… Quelque chose qui lui disait, pardon de ne rien te dire, mais je ne peux pas… Quelque chose qui lui disait aujourd'hui qu'elle savait ce qui était dans cette enveloppe avant-même qu'il ne l'ouvre  

Mais plus que tout, il se souvenait de l'attention du Doc face à Kaori suite à son dernier enlèvement… Plus que tout, il se souvenait de Kazue, qui pendant des heures était restée assise sur leur lit, sans un mot, à fixer le mur sans qu'il ne puisse lui soutirer ce qui n'allait pas… Oui, plus il y pensait, plus deux uniques options venaient à son esprit, car c'est à cette période là qu'il avait commencé à avoir un mauvais pressentiment, et dans les deux cas, les personnes en qui il avait le plus confiance avait gardé le silence sur quelque chose que Ryo aurait dû savoir… Même si cela lui ferait mal, même si cela pouvait détruire l'homme qu'il était devenu depuis qu'ils étaient un couple… Ils avaient gardé le silence, sûrement pour accéder à une requête faite par Kaori…  

Mais ce silence… Qui pouvait dire ce qu'il en coûtait à Kaori aujourd'hui… Qui pouvait dire ce qu'il en coûterait à Ryo le jour où il l'apprendrait… Car il ne faisait aucun doute que Ryo Saeba finirait par apprendre la vérité un jour… Mick serra les poings avant de faire demi-tour dans la rue, pour se diriger à grands pas vers la clinique, il avait des points à éclaircir. Et cette fois, on lui expliquerait le pourquoi du comment clairement. 

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