Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Jaynekochan

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 24 capitoli

Pubblicato: 07-04-10

Ultimo aggiornamento: 08-07-10

 

Commenti: 152 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Alors que suite au drame qui avait bouleversé la vie de Kaori, Ryo avait finalement décidé de se dévoiler... Alors que leurs amis avaient surmonté les difficultés que celui-ci avait entraîné... Alors que finalement, finalement, City Hunter était enfin devenu un couple à part entière... A nouveau, leurs vies à tous vont basculer suite à la disparition de Kaori Makimura.

 

Disclaimer: Les personnages de "Destiny's Moments" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Moments 3 : Destiny's Moments

 

Capitolo 21 :: Les soutenir en silence

Pubblicato: 23-06-10 - Ultimo aggiornamento: 23-06-10

Commenti: Désolée pour le retard, je crois que je souffrait du syndrome de l'auteur qui veut pas finir sa fic, ou dans mon cas, se serait plutôt de la fic qui veut pas se finir. Généralement, les chapitres me viennent tout seul, mais là, j'avais l'impression de le forcer, et ça donnait pas ce que je voulais, je l'ai laissé de côté un jour de plus, et je l'ai re-écris, j'espère que le résultat vous plaira. Et oui, logiquement c'est bien ici l'avant dernier chapitre, ou avant avant dernier, selon la longueur, mais le dernier ne viendra pas aussi lentement que celui-ci, promit. Bisous, et une fois de plus, merci pour ceux qui laissent des reviews, ou tout simplement pour ceux qui aiment lire, ça fait vraiment plaisir. P-S : Au fait, non seulement y'a un dialogue pour ceux que je ne citerais plus, mais en plus, pour me faire pardonner, il est plus long que d'habitude, bonne lecture

 


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Allongé sur son lit, le nettoyeur numéro un de Japon continuait de respirer l'odeur devenue presque étrangère sur son oreiller, savourant un réveil calme mais serein. Lentement, il prenait conscience que ce jour était le début d'un nouveau départ, pour eux, réalisant que contrairement aux jours précédents il avait aujourd'hui une raison de se lever. Même s'il était bien trop tôt pour lui. Le nettoyeur repoussa l'oreiller au doux parfum qu'il avait posé sur son visage pour faire face à son réveil. Mais cela n'avait pas été un rêve : elle était revenue, elle était là, enfin. Il avait pu passé sa nuit à la regarder dormir, comme il l'avait rêvé et fait tant de fois auparavant. Il avait pu l'admirer en la serrant contre lui, comme avant… Mais comme avant aussi, elle avait réussi à s'échapper avant que lui ne s'éveille à son tour.  

 

D'ailleurs, il se demandait toujours comment elle était capable de faire cela. Non seulement, il la gardait prisonnière pendant les nuits, mais en plus, avec ses réflexes, c'était une vraie prouesse que de s'enfuir sans même l'éveiller un peu… Mais en même temps, ses "amis", pouvaient bien rentrer dans sa chambre sans qu'il ne les sente approcher pendant qu'il dormait alors… Rejetant le drap fin posé sur lui, Ryo Saeba sauta rapidement de son lit et se décida à partir à la recherche de celle qui une fois de plus, aurait dû être présente dans cette pièce mais ne l'était pas.  

 

Ils avaient à parler, mais en même temps, Ryo savait au fond de lui que cela ne les avancerait guère plus loin. Ils ne parlaient pas généralement. En fait c'était plus qu'ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre : les mots ne les aidaient pas à éclaircir les situations comme ils auraient dû pouvoir le faire. A vivre pendant une décennie dans les non-dits, on finit par se comprendre en silence. La veille, il avait suivi cette logique, se contentant de savourer de pouvoir la serrer dans ses bras, de pouvoir la tenir contre lui pendant qu'elle laissait enfin s'évacuer sa peine… Mais il y avait des choses pourtant qu'il devait lui dire… Avant qu'elle ne l'apprenne par une autre bouche que la sienne…  

 

La veille, il avait préféré remettre cela à plus tard, se contentant au bout d'un long moment de la porter dans leur chambre et de l'allonger sur leur lit après lui avoir enlevé ses chaussures et sa veste. Il s'était alors contenté d'ôter lui aussi ces accessoires pour s'allonger à ses côtés et la reprendre contre lui en soupirant. Qu'elle ironie se dit-il en descendant les marches menant vers le salon à sa recherche : Lui, l'étalon de Shinjuku, après près de trois mois loin de sa moitié, s'était contenté de la serrer dans ses bras pour s'endormir bien sagement… Le dicton devait dire vrai alors : "Une femme, ça vous change un homme".  

 

En y réfléchissant, il finit de descendre les marches et se dirigea vers la cuisine où il pensait trouver la moitié féminine de City Hunter, mais en poussant la porte, il eut la surprise de trouver la pièce vide. Étrange, il aurait pourtant juré qu'elle se serait trouvée ici à préparer un repas pour eux, repas qui était d'ailleurs déjà prêt s'il devait en juger par les plats posés sous cellophane sur la table de la cuisine. A quelle heure s'était-elle levée pour avoir déjà cuisiné tout cela ? Le décalage horaire sûrement. Mais en se concentrant, le nettoyeur grogna, ne trouvant de trace de sa compagne nulle part dans leur appartement.  

 

- Il a fallu qu'elle recommence !  

 

En hâtant le pas, il attrapa son autre veste près de l'entrée et sorti de l'appartement en prenant ses clés de voiture. En même temps, il aurait dû s'en douter qu'elle sortirait rapidement de l'appartement : depuis qu'ils étaient ensemble, c'était loin d'être la première fois qu'elle lui faisait le coup. Sauf que cette fois-ci, il avait peur pour elle. Pas peur comme quand elle disparaissait ou quand elle avait été dans le coma, il n'avait pas peur de ne jamais la revoir… Juste peur que quelque chose abîme un peu plus l'âme et le cœur de son Sugar Boy qui avait déjà pris assez de coups récemment sans en rajouter encore.  

 

Peur, car comme à leur tout premier réveil en tant que couple, il savait que pour le laisser ainsi seul à l'appart après leurs retrouvailles, elle ne pouvait s'être dirigée que vers deux endroits en cette matinée. Et bien que cela ne le dérange pas qu'elle ait décidé de passer sur la tombe de son frère, il craignait qu'elle ait choisi de faire un tour en premier au Cat's. Et cela, comme à l'époque déjà, il ne le voulait pas. Il connaissait assez Miki pour avoir une idée de l'une des premières choses qu'elle dirait à son amie en la revoyant. Et il avait décidé de parler à sa compagne avant, au cas où celle-ci préfèrerait prendre du recul par rapport à la tenancière, pour au moins la préparer émotionnellement si c'était possible. Après tout, il se souvenait de l'effet de cette nouvelle sur lui, alors que sur le moment, il ne savait pas la réalité en ce qui concernait son propre couple. Alors Kaori…  

 

Mais comme un idiot, comme à l'accoutumée, il avait choisi de remettre la chose à plus tard. Il avait voulu le lui dire, mais il s'était dit qu'il le ferait le lendemain, qu'il pouvait savourer un peu sa présence, avant de la torturer. Il savait que la nouvelle de la grossesse de Miki lui ferait du mal, même si elle serait heureuse pour son amie. Dans l'état actuel des choses, comment cela pourrait-il ne pas être le cas ? Il avait bien été jaloux lui de ce bébé pas encore né alors qu'il ne savait même pas qu'il aurait lui aussi dû en avoir un… Mais juste pour quelques heures, il avait voulu oublier… Oublier à quel point la vie pouvait être mauvaise pour certains…  

 

Oublier qu'ils auraient dû être heureux comme jamais, mais qu'on le leur avait refusé. Et comme d'habitude, il allait payer le prix fort pour avoir voulu reculer l'inévitable. Car comme la dernière fois, il savait qu'il la trouverait à l'endroit exact où il redoutait de la trouver : le Cat's Eyes. Il espérait juste pouvoir y arriver avant que Miki n'annonce à sa meilleure amie la "bonne nouvelle" ou au moins arriver avant que sa compagne ne craque. Il la connaissait assez pour se douter que depuis qu'elle était partie, elle ne devait pas s'être laissée aller à craquer réellement. Même la veille avec lui, elle lui avait fait comprendre qu'elle ne pouvait pas en parler, alors face à Sayuri qui ne savait pas…  

 

Mais en sortant de l'appartement, il se rendit soudainement compte que pour une fois, ses sens l'avaient trompé : sa compagne n'était effectivement pas dans l'appartement, mais elle était toujours dans l'immeuble. Se concentrant un instant, il tourna sur lui-même avant de se diriger vers les marches menant elles au toit du bâtiment. Oui, soit ses sens l'avaient trompé ou alors, Kaori avait encore progressé et cachait encore mieux sa présence qu'avant son départ pour le sol américain. Presque aussi bien que la personne se tenant avec elle sur ce toit d'ailleurs. Avant même de pousser la porte menant sur ce toit, il savait déjà ce qu'il allait y trouver.  

 

A cet instant, il se demanda s'il devait se mettre en colère contre son ami ou au contraire, le remercier pour avoir fait quelque chose qu'il redoutait de dire. Bien qu'ils se soient mis en couple après près d'une décennie à se tourner autour sans vouloir faire le premier geste pour faire avancer leur situation, il savait qu'en certains points, il n'avait pas vraiment changé, loin de là. Comme avant il était toujours aussi silencieux, et surtout, comme avant, il était toujours aussi lâche quand cela la concernait. Pendant toutes ces années, il avait été lâche en la faisant souffrir volontairement, ne voulant pas lui avouer ses sentiments, mais depuis que City Hunter formait un couple, il était devenu lâche quand il savait que cela la ferait souffrir… Tout le contraire d'avant, mais toujours aussi lâche pourtant.  

 

Et Mick Angel, qui adorait cette femme tout autant que lui, peut être plus, peut-être moins, selon le point de vue, le nettoyeur américain qui lui avait eu le courage de la laisser partir, elle, en reniant à une époque ses propres sentiments à lui… Ce même Mick Angel n'avait pas en lui cette once de lâcheté… Tout comme lui, il savait qu'il lui ferait du mal, mais contrairement à lui, il avait choisi de lui annoncer tout de suite : la méthode du pansement qu'il faut enlever en quelque sorte. Il avait voulu préparer son Sugar Boy peu à peu avant de lui parler de la grossesse de Miki, enlever le pansement lentement pour essayer de lui faire le moins de mal possible…  

 

Mick le connaissait assez bien pour savoir qu'il suivrait cette logique avec Kaori et avait choisi de tout lui dire en une seule fois, arrachant le pansement d'un coup, pour que la douleur dure moins longtemps. Quelque part, Ryo le remerciait mentalement d'avoir fait cela. S'il avait été debout à l'arrivée de Mick, il l'en aurait empêché : c'était à lui de lui annoncer, et pas à une tierce personne… Mais quelque part, Ryo lui en était infiniment reconnaissant : pour une fois, il ne serait pas celui qui ferait souffrir Kaori Makimura par ses paroles. C'était lâche, mais il lui avait lui-même dit une fois qu'il l'était quand cela la concernait, elle et ses sentiments pour elle, et Mick l'avait lui aussi compris il y a bien longtemps.  

 

En en parlant à Kaori avant lui, le nettoyeur numéro un des États Unis, son meilleur ami, lui donnait ainsi la possibilité d'être celui qui la soutiendrait, sans avoir à être celui qui la blesserait. Pour une fois, il n'aurait pas à tenir les deux rôles. Poussant la porte un peu plus, il put apercevoir son ami accroupi devant Kaori, une main posée sur les genoux de la jeune femme qui pleurait assise sur le sol. Et à nouveau, même si de la voir pleurer ainsi lui faisait mal, il remercia intérieurement Mick.. Il ne savait pas depuis combien de temps l'américain était là ou même ce que celui-ci lui avait dit exactement, mais il savait que lui au moins avait réussi à faire s'effondrer les murs que la moitié féminine de City Hunter avait construits autour de sa douleur.  

 

Ce n'était pas les mêmes pleurs que la veille, et à vrai dire, il l'avait déjà su à ce moment là, que même si elle pleurait sûrement pour la première fois sur leur enfant, elle retenait quand même ses sanglots : elle n'avait pas voulu complètement craquer devant lui, même si elle s'était laissée aller un peu. Alors que cette fois, face à leur ami, son corps était secoué de sanglots qui faisaient mal à ceux qui la regardaient, ressentant toute sa douleur, toute sa détresse aussi… Toute sa rancune. Face à cette douleur, il resta figé sur place, le regard posé sur elle. Il pouvait sentir les yeux de son ami qui s'étaient détournés sur lui, mais il ne pouvait pas bouger, il ne pouvait même pas s'approcher pour venir la prendre dans ses bras.  

 

Il avait cru à une époque que jamais il ne pourrait ressentir plus de souffrance émanant de son corps, mais il s'était trompé. Et comme à la mort de Hide, sa souffrance à elle trouvait un écho en lui, le laissant tout bonnement incapable de faire le moindre geste envers elle, de peur de craquer à son tour. S'il craquait là, maintenant, elle l'entendrait, et il connaissait bien assez son amante pour savoir que si elle l'entendait, elle sécherait ses larmes pour le soutenir lui. Elle cacherait ses émotions dans un puits assez profond dont elle ne les ressortirait qu'en cachette, les laissant la ronger de l'intérieur, jusqu'à ce qu'à nouveau, un jour, elle craque.  

 

- Ce n'est pas juste.  

 

Le nettoyeur américain détourna les yeux de son meilleur ami pour les ramener sur leur premier véritable amour à tous les deux. Non, quelque part, ce n'était pas juste, mais ils savaient tous depuis bien longtemps que la vie était injuste pour certains. Il aurait aimé pouvoir la serrer contre lui pour la calmer, mais il savait en lui-même que ce n'était pas là la bonne solution. Elle n'avait pas besoin de se calmer, bien au contraire :,elle avait besoin de pleurer encore, et encore, jusqu'à ne plus avoir une seule larme en elle. Alors il se contenta de resserrer ses doigts sur les genoux de la jeune femme, lui prouvant par ce geste qu'il était là pour elle… Pour eux en fait…  

 

- J'aimerais être heureuse pour elle, c'est ma meilleure amie Mick, j'aimerais vraiment être heureuse pour elle… Surtout après la peur qu'elle a eu l'été dernier en pensant que Falcon la quitterait… Mais je ne peux même pas.  

 

Au fond de lui, l'américain savait en choisissant d'être le messager de mauvais augure à la place de Ryo qu'elle souffrirait, mais elle trouvait encore le moyen de l'épater ici. Elle avait le droit de souffrir, de le montrer, elle avait même le droit d'être en colère ou jalouse de son amie, mais à la place, elle s'excusait de l'être.  

 

- Ce n'est pas juste. Pourquoi nous, on nous a pris notre bébé ? Pourquoi Falcon qui ne voulait même pas d'enfant, lui a le droit de voir le ventre de Miki s'arrondir avec cette vie qu'ils ont créée ?  

 

Que pouvait-il répondre à cela ? C'était vrai. Il avait lui-même entendu Falcon dire quelque chose comme cela à plusieurs reprises. Notamment, peu après leur mariage, il se souvenait que Ryo avait comme à l'accoutumée taquiné le géant, en lui disant un truc comme "le mariage, à quand les enfants" avant de partir pleurer dans le décolleté de Miki en la suppliant de ne pas mettre au monde une "tête de poulpe junior". Et il se souvenait de la réponse de Falcon qui avait dit qu'il fallait être fou pour mettre un enfant au jour dans ce monde, encore plus quand ils faisaient partis du milieu. Il se souvenait aussi de la réaction fermée de Miki qui avait pourtant acquiescé aux propos de son mari, et déjà à l'époque, il s'était dit que comme pour le mariage, elle réussirait à le faire changer d'avis… Mais jamais il n'aurait pensé que cela arrive avec un timing aussi mauvais.  

 

- Pourquoi eux qui n'en voulaient pas y on le droit, alors qu'on nous le refuse à nous ? Pourquoi moi je dois dire à Ryo que son bébé est mort par ma faute alors que Miki, elle, peut commencer à choisir des prénoms ?  

- Ce n'est pas ta faute Kaori, ça ne marche pas comme ça, tu le sais.  

 

La jeune femme releva son visage inondé de larme pour planter son regard dans le sien, et il eut mal pour elle à la voir ainsi. Quelque part en elle, malgré les mois qui étaient passés, elle pensait toujours que c'était de sa faute.  

 

- Qu'est-ce que tu en sais ?  

 

Il allait ouvrir la bouche pour lui dire que justement, comme il n'en savait rien, il en avait parlé avec sa propre moitié et le Doc après avoir vendu la mèche auprès de Ryo sans le vouloir, mais la jeune femme le coupa avant.  

 

- Comment peux-tu savoir si c'est ma faute ou non ? Si j'avais réussi à éviter le coup de genoux, si j'avais été plus rapide, plus professionnelle, mon bébé serait sûrement encore là. Ou si je m'étais rendue compte que je portais l'enfant de Ryo… Quel genre de femme ne se rend même pas compte qu'elle attend un enfant ?  

- Comment aurais-tu pu le savoir ? Ce n'est pas comme si tu étais médecin, regarde Miki elle ne le…  

 

Sa phrase s'arrêta. Comment pouvait-il finir cette phrase pour lui dire que Miki savait son état uniquement parce que Ryo l'avait emmené chez le Doc, ne sachant pas quoi faire d'autre ?  

 

- Alors c'est quoi ? Si ce n'est pas de ma faute, c'est quoi ?  

 

Que pouvait-il lui dire ? "C'est la vie, c'est ainsi" ? Pourquoi cette femme qui n'était que bonté devait-elle souffrir ainsi ? Que pouvait-il faire pour l'aider dans cette épreuve ? Elle et Ryo. Il avait voulu être celui qui porterait le coup, plutôt que de laisser cette place à Ryo, qui n'avait pas encore eu le temps de prendre conscience de ce qu'il avait perdu, mais il ne savait pas réellement comment la soutenir, mis à part d'être présent pour elle. Y'avait-il seulement quelque chose qu'il pouvait dire pour l'aider à surmonter cette épreuve ? Si oui, il ne savait pas quoi.  

 

- Est-ce que quelqu'un là haut a décidé que nous, en comparaison, on ne le méritait pas ? Est-ce que notre bébé n'avait pas le droit de connaître la vie ? De quel droit on nous l'a arraché alors qu'il n'avait rien fait ? Il n'a même pas eu le temps de goûter à la vie. Ce n'est pas juste, il n'avait rien fait. Si on veut nous punir, pourquoi s'en prendre à notre enfant ?!  

 

Des larmes montèrent dans les prunelles bleues posées sur elle sans qu'elle ne puisse les voir à travers les siennes. Pendant si longtemps, elle avait étouffé ces mots, ces questions, qu'elle ne se rendait même plus compte de la présence de son ami ou de les dire à voix haute. Les mots s'échappaient, sans qu'elle les retienne ou qu'elle essaie de les retenir, tapant du plat de la main sur le sol, regardant ses pleurs tomber goutte à goutte sur le ciment du toit de leur immeuble sans même y prêter attention. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pleuré ainsi ? Même à la mort de son frère, elle ne s'était pas lâché de cette manière, ne voulant pas montrer sa faiblesse à Ryo qui ne montrait même pas lui-même qu'il souffrait réellement… Jamais elle n'avait à sa souvenance autant souffert qu'à cet instant.  

 

- Et pourquoi nous punir ? N'a-t-on pas assez souffert déjà ? Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter qu'on nous refuse d'être parents ? De quel droit… ?! Ryo n'a-t-il pas assez donné ? On lui a déjà tout pris ! On lui a volé sa vie, son nom, sa famille ! Pourquoi on nous prend notre enfant aussi ?!  

 

Appuyé contre la porte, serrant les poings fermés le long de ses jambes, le nettoyeur numéro du Japon se mordit les lèvres jusqu'au sang avant de relever les yeux sur le ciel. Que pouvait-il faire ? Comme son Sugar Boy, ces questions lui tournaient dans la tête, ne lui laissant aucun répit, comme elle, il se demandait pourquoi leur enfant, pourquoi eux, mais pas plus qu'elle, pas plus que Mick d'ailleurs, il ne pouvait trouver de réponses.  

 

- Je n'ai jamais fait de mal à personne, je n'ai jamais souhaité de mal à personne, je n'ai même jamais critiqué personne. J'ai toujours essayé d'être juste, d'être ouverte et d'aider les autres et pour quoi ? Je n'ai pas de parents, on m'a pris mon frère. J'ai passé deux mois dans le coma pour avoir voulu soutenir ma meilleure amie, et j'ai risqué ma vie plus d'une fois pour des gens que je ne connaissais même pas ! Alors pourquoi mon bébé ?! Qu'est-ce que j'ai fait de si mal pour qu'on me prenne mon bébé ?!  

- Rien… Chut Kao… Tu n'as rien fait de mal… Chut…  

- Je voulais juste donner naissance au bébé de Ryo… Le porter en moi comme la preuve vivante de notre amour… Juste le bébé de Ryo, c'est tout ce que je voulais…  

 

La dernière phrase l'atteint en plein cœur, et avant d'avoir même penser à bouger de sa place, il se retrouva agenouillé en face de son meilleur ami, derrière sa compagne pour la prendre contre lui. Mick n'avait pas eu le temps de bouger que déjà, elle tournait son torse pour pouvoir cacher son visage contre celui de son amant, les poings serrés s'accrochant à sa veste.  

 

- Ce n'est pas juste… Je ne voulais que… C'était notre bébé… A nous…  

- Je sais… Chut Sugar Boy, je sais…  

 

Sa main lâcha le genou de son amie en entendant la voix cassée de Ryo. La tête brune était enfouie dans les cheveux auburn de sa compagne, ne le laissant pas voir le visage de son meilleur ami, mais pour la première fois depuis qu'il le connaissait, il était certain que Ryo pleurait à cet instant avec elle. Sans un mot, il se releva et marcha à reculons le plus doucement possible vers la porte du toit, ne pouvant détacher son regard d'eux malgré tout. Arrivé à la porte, il butta contre le montant de celle-ci et deux prunelles sombres rencontrèrent les siennes plus claires. Alors silencieusement, il se retourna et parti, sa tâche accomplie. Il ne fit réellement attention à ses propres larmes qu'une fois arrivé chez lui, en voyant les yeux plein de questions de Kazue. Mais après avoir vu celles de Ryo Saeba, il se contenta d'attirer sa compagne contre lui en secouant la tête en silence. Kaori avait raison, la vie n'était pas juste. 

 


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