Capitolo 24 :: Chap 24 : Family's Moments

Pubblicato: 08-07-10 - Ultimo aggiornamento: 08-07-10

Commenti: Et voilà, 4 mois et 53 chapitres plus tard, finalement le dernier chapitre de ces moments. Je voudrais remercier toutes celles qui m'ont reviewé, jamais je n'aurais pensé avoir autant de reviews à vrai dire mais surtout, je voudrais remercier Grisous et Macema qui m'ont poussé à majer en me demandant la suite du tout premier chapitre quand je leur ai demandé leur avis et quelques autres personnes, comme Cris et Ank (vous pourrez pas vous moquer de moi cette fois, y'a du dialogue là, même du guimauve), City et Yael aussi pour leurs reviews qui m'ont toujours fait un bien fou (au fait, y'a la valeur de 2 chap ici, même s'il n'y a que un titre, mais si je donnais le titre du second, ça gâcherait tout, désolée) et toute les autres personnes qui m'ont donné leur avis on mon laissé des mots pour me dire ce qu'elles pensaient de cette fic, je donnerait bien la liste, mais c'est qu'il y a du monde aussi. Voilà, voilà, je vous laisse à votre lecture et m'en vais vers d'autres lieux, ce fut un plaisir d'écrire cette fic. P-S : le "°" est une dédicace à Macema, bisous ma Cma. Les XYZ girls sauront pourquoi.

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Debout devant le bassin à l'arrière de sa clinique, le vieil homme réfléchissait à l'étrangeté de la vie. Il y avait de cela de nombreuses années maintenant, tant qu'il n'en tenait plus le compte, il avait sauvé la vie d'un jeune homme qui de cela n'en portait que le nom. A l'époque, drogué comme il l'était, il avait plus l'air d'un animal sauvage que l'on venait de mettre en cage et qui se jetait contre les barreaux que d'un homme. Et puis, de toute façon, même si cela n'avait pas été ainsi, il n'aurait pas non plus était "jeune", car les guerres et autres champs de batailles ne vous laisse pas le rester. A l'adolescence, Ryo Saeba était déjà un homme, quand il l'avait rencontré, les yeux qu'il portait sur la vie était déjà ceux d'un vieillard, quelqu'un qui n'attend plus rien de la vie, quelqu'un qui en a déjà trop vu pour trouver en lui la force de continuer à espérer.  

En sauvant la vie de cet homme, il avait gagné un fils, même s'il ne le disait pas à voix haute. Il avait appris à comprendre que quelque part en lui, même s'il n'y arrivait pas, Ryo Saeba "voulait" espérer, "voulait" apprendre à vivre comme tout un chacun, mais là encore, il avait vu les rêves de son gamin être piétinés les uns après les autres. La vie et les gens surtout sont mauvais parfois, souvent même. Lui, vieil homme qu'il était, le savait pour en avoir vu des horreurs créées par ces hommes, pour avoir vu les résultats de leur folie en regardant des hommes innocents être forcés à se battre ou à mourir, à regarder leurs amis périr sous leurs yeux, si ce n'était pas de leur propre mains.  

Mais surtout, plus d'une quinzaine d'années auparavant, il avait vu un espoir apparaître dans la vie de celui que tous appelaient alors "l'Ange de la mort", et étrangement, cet espoir était d'abord apparu sous l'apparence d'un homme pour ce Don Juan japonais. Un homme qui lui aussi connaissait la réalité de la vie, mais un homme qui contrairement à son gamin avait cette étincelle dans les yeux… Les gens "normaux" ne l'auraient pas vu en croisant Ryo dans la rue, à le voir faire le pitre, mais cet homme était mort quelque part, alors que celui qui venait de faire son apparition dans sa vie, lui, lui était bien vivant.  

Pendant longtemps, à les regarder, le vieux Doc avait cherché d'où provenait cette différence : Parce que Hideyuki n'avait pas vécu la guerre ? Non, son regard prouvait déjà alors que lui aussi avait vu des horreurs dont il ne parlerait jamais à voix haute… Oui, pendant longtemps il avait cherché, pendant longtemps, jusqu'à ce que cette même lueur apparaisse dans le regard du gamin, et là encore, il avait continué de chercher, sans jamais trouver, ce qui avait pu se produire. Ce n'était pas encore la même qu'Hideyuki Makimura, mais dans les yeux de Ryo, était née cette lumière étrange qui disait que même s'il ne croyait toujours pas en l'espoir, même s'il savait déjà que la vie était dégueulasse, il pouvait peut-être faire en sorte de la rendre plus juste.  

Et de Tueur à Gage, City Hunter était devenu protecteur de la ville, détective privé et bien d'autres choses… Le métier consistait en soi à la même chose, la même chose que ce qu'il faisait depuis qu'Hideyuki s'était associé à lui en tout cas, mais quelque chose, dans le regard de Ryo avait changé, prouvant que quelque part au fond de lui, il avait commencé à croire aux pensées de son partenaire de travail… Le vieux Doc n'avait compris la raison de cela qu'à la mort de celui-ci en regardant, de loin, une jeune femme lutter contre ses larmes debout devant sa tombe.  

Combien étaient-ils ce jour là ? Cachés dans l'ombre pour dire un dernier au-revoir à cet homme sans qu'elle ne les voit ? Il n'en avait aucune idée. Il était loin de pouvoir détecter les gens comme Ryo, Mick, Falcon ou les autres membres de la bande mais il savait qu'il n'était pas le seul à se tenir ainsi, en retrait contre un arbre. Ryo se tenait appuyé contre le tronc de celui-ci, caché dans son ombre, et même si lui, le vieil homme était visible de tous, le nettoyeur lui ne l'était pas, pas d'où il se tenait. Pourtant, à de nombreuses reprises au cours de la cérémonie, il avait pu voir la jeune femme, porter la main à sa bouche comme pour étouffer ses sanglots, avant de regarder dans sa direction et de serrer les points avant de reporter son regard vers la dernière demeure où reposerait son frère dorénavant. Et il avait su qu'elle n'avait même pas fait attention à lui, se contentant de regarder le tronc de l'arbre contre lequel il était… derrière lequel Ryo se cachait.  

Durant toute la cérémonie, cette jeune femme avait puisé sa force dans le fait de savoir qu'il se trouvait derrière cet arbre, et le vieil homme était reconnaissant que Hideyuki avait été un homme, et un policier aimé, car sinon, certains auraient pu se demander ce qu'elle regardait ainsi, s'ils l'avaient remarqué, le préfet qui avait tenu à être présent notamment. Et à voir Ryo baisser sa tête alors que personne ne le voyait, il le savait aussi, il pouvait sentir son regard dans sa direction et il était présent uniquement pour elle. Le vieil homme s'était demandé avant cela, en constatant la présence en ces lieux ce jour là ce que celui-ci faisait ici. Le nettoyeur était plus du genre à venir une fois tout le monde parti pour se tenir en silence face à la tombe sans craindre d'être dérangé.  

Et au cours des années, il avait découvert d' autres choses au fil que la lueur dans le regard du gamin s'agrandissait. Mais surtout, il avait compris que quelque part, la présence de cette femme à peine sortie de l'adolescence rendait Ryo Saeba "humain". Oh, bien sûr, il avait suivi leur relation avec intérêt, notant qu'à un moment Ryo avait espéré la faire partir loin de lui, notant aussi à quel point la lumière dans ses yeux s'était éteinte à chaque fois qu'il avait essayé de faire cela, mais surtout, à quel point elle était devenu vive trois années plus tôt, quand Kaori Makimura était rentrée chez eux suite à son coma. Et il avait compris, en silence, que son gamin était enfin vivant, qu'il était enfin devenu un homme , sans plus supporté seul le poids des années qu'il n'aurait jamais dû connaître.  

Oui, la vie était bien étrange, et injuste aussi, mais le vieil homme souriait, car la vie venait de mettre une nouvelle lueur dans le regard de son Baby Face, et il était reconnaissant de toujours être en vie à ce jour pour avoir vu cela. Lentement, en soupirant, le vieux médecin se retourna pour rentrer dans son bâtiment, en soupirant contre son âge et en se demandant quelle surprise ses garnements lui feraient le lendemain encore ? C'est qu'il n'était plus tout jeune aussi ! Mais il était assez vieux pour avoir pu voir les pires horreurs que la vie pouvait offrir, mais aussi les plus beaux miracles.  

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Assise sur le rebord de ce qui avait été auparavant le lit de Ryo, leur lit désormais, le dos appuyé contre la tête de lit, elle pensait à l'étrangeté de sa vie. Mais surtout, elle pensait à l'homme qui avait fait qu'elle se trouvait ici en cet instant, alors que le jour se levait sur Tokyo annonçant déjà une journée plus que chaude à venir. Savait-il en quittant la police et en décidant de s'associer avec le nettoyeur numéro un du japon à quel point il bouleverserait sa vie à elle ? Il avait été pendant longtemps la personne qui la connaissait le mieux, avant Ryo en tout cas. Aujourd'hui encore, elle se demandait toujours de ce qu'il avait pu voir ou penser en les regardant à l'époque.  

Hideyuki Makimura, cet homme qui avait bouleversé tant de vies, cet homme qui posait son regard sur les gens et la société et qui avait toujours été capable de voir au-delà des apparences mieux que quiconque. Ce même homme qui adolescent l'avait élevée elle… Qu'est-ce que ses yeux avaient bien pu comprendre en les regardant évoluer elle et Ryo avant sa mort ? Qu'avait-il bien pu deviner pour demander à Ryo de veiller sur elle ? Qu'avait-il bien pu voir en Ryo à cette époque ? En Ryo, car elle, elle n'avait jamais rien pu lui cacher, alors il avait sûrement dû deviner déjà ses sentiments à elle rien qu'en la regardant.  

Pensant à cet homme qui pendant si longtemps avait été son soutien dans la vie, son regard se posa sur la massue que Mick lui avait amenée deux semaines auparavant. En souriant elle secoua la tête en se souvenant de sa réaction face à ce cadeau : comme une gamine, elle avait fondu en larmes sous les yeux ahuris de Mick et Ryo présents alors dans la chambre d'hôpital. Et pour couronner le tout, il avait fallu que Saeko entre à ce moment avec Miki et Falcon, la première portant un bouquet d'immortelles, la seconde un stock de ballons qui se trouvaient maintenant dans son ancienne chambre, et le géant…  

Elle n'avait pas pu s'empêcher d'éclater de rire face à la vision de Hayato Ijuin, rouge d'embarras, portant dans ses bras une peluche géante de chat°, rendant encore plus perplexes les premiers arrivés avec ses sautes d'humeur. Son regard passa de la massue en mousse posée sur le sol à la tête brune accrochée à sa poitrine et malgré elle, des larmes revinrent une fois de plus envahir son regard… Trois années… Trois années s'étaient écoulées depuis qu'elle avait frôlée la mort d'un peu plus près que d'habitude… Trois années depuis qu'elle avait ouvert les yeux sur le regard de Ryo noyé de larmes… Trois années depuis qu'il avait enfin accepté de l'aimer… A un jour près en tout cas. Les trois années les plus remplies de sa vie.  

Et pourtant, dieu savait à quel point ils avaient dû en surmonter des obstacle pour en arriver à ce résultat là. Quatre ans auparavant, si on lui avait demandé son plus cher désir, elle aurait répondu, être aimé de Ryo sans y croire pourtant, et si on lui avait demandé sa plus grande peur, cela aurait été de le voir mourir… Quatre ans plus tard, elle se retrouvait avec ses désirs les plus fous réalisés, elle en avait la preuve sous les yeux, le poids dans les bras, la chaleur de ce tout petit être s'immisçant dans sa peau et lui prouvant la réalité de ce qu'ils avaient réussi à créer, ensemble, malgré tout… Elle avait donné la vie… A l'enfant de Ryo… Elle en avait de nouvelles peurs encore plus angoissantes que les précédentes, et pourtant, jamais elle n'avait été plus heureuse qu'à cet instant là… Ryo et elle avaient créé une vie en s'aimant…  

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Adossé à la porte, il la regardait en silence. Il avait passé la nuit avec Mick et Falcon à rendre les choses claires envers certaines personnes du milieu. Bien sûr, tous trois savaient qu'il y aurait toujours des imbéciles qui essaieront de tenter leur chance en s'en prenant à elles pour l'atteindre lui, mais ils savaient aussi que les attaques envers Kaori avaient été réduites trois ans plus tôt quand City Hunter était devenu un couple. Ryo avait donc mis les choses au point, pour que cela continu de la sorte, pour Kaori, et pour Aine aussi. Ils y avaient passé la semaine, mais il savait que les plus gros malfrats feraient comme il le souhaitait. Il n'aurait plus qu'à se soucier des petites frappes pour leur sécurité dorénavant.  

Bien sûr, Kaori ne pourrait jamais se promener dans la rue avec la même insouciance que les autres femmes, mais c'est la vie qu'elle avait choisit… Aine… Aine, c'était différent. Jamais elle n'aurait le choix, mais le nettoyeur numéro un du Japon savait déjà qu'en grandissant, elle serait la jeune fille la mieux protégée du Japon. Protégée par leur famille, mais par le milieu aussi, de cela il en était certain après la semaine qui venait de passer… Évidemment, elle serait aussi sûrement l'une des personnes les plus épiées de la ville vu le nombre d'indics qu'ils avaient entre eux et qui garderaient toujours un œil sur elle, mais il ferait en sorte que sa vie soit jolie et la plus tranquille possible dans les circonstances dans lesquelles ils vivaient.  

Il avait fumé une dernière cigarette en compagnie de son meilleur ami avant de rentrer à l'appartement, le jour naissant sur la ville, après tout, il pouvait encore moins ignorer les remontrances de Kaori face à la cigarette dorénavant… Il était entré dans son appartement, pensant trouver sa compagne profondément endormie dans leur lit, et il s'était retrouvé une fois de plus figé sur le pas de la porte face au spectacle qu'elle lui offrait à son insu. Il ne savait même pas combien de temps s'était écoulé ainsi, alors qu'il était adossé à la porte à la regarder en silence sans qu'elle ne face un signe prouvant qu'elle savait qu'il était là. Il était certain qu'elle le savait pourtant, mais tout son attention était portée sur le nourrisson pendu à son sein… Et contrairement aux pensées qu'il avait eu auparavant, cet instant… cet instant là était bien celui où jamais elle n'avait été plus belle ou plus vivante dans toute leur histoire.  

Faisant le moins de bruit possible pour ne pas déranger Aine, il s'approcha d'elle avant de s'asseoir à ses côté sur le lit sans un mot, sans même que l'une ou l'autre ne tourne la tête vers lui. Machinalement, sa main se porta vers le visage de la petite fille de trois semaines, sa phalange glissant de son front, à sa joue, avant de terminer sa course sur le sein de sa partenaire. Pendant un long moment, il resta ainsi le regard fixé sur ce petit être qui avait hérité de ses cheveux à lui, la regardant se nourrir au sein de sa mère… Sa mère… Kaori : maman, elle était maman et cela lui allait encore mieux que tout ce dont il avait pu rêver. Sans qu'il ne face rien pour l'arrêter, un sourire prit possession de son visage pour ne plus le quitter.  

- Le bonheur te va bien tu sais monsieur "l'étalon de Shinjuku"  

Il releva la tête et plongea son regard dans celui de sa partenaire.  

- Epouse moi.  

Elle se figea en l'entendant, s'attendant presque à ce qu'il se mette à rire en lui disant que c'était une blague… Après tout, il ne pouvait pas lui avoir demandé de l'épouser à l'instant, Ryo, comme elle, savait que ce n'était pas quelque chose de réalisable en ce qui les concernait : on ne peut pas se marier quand on n'existe pas légalement. Jamais ils n'en avaient même parlé, sachant que la question ne se poserait jamais pour eux… Alors pourquoi dire une chose pareille maintenant si ce n'était pas pour plaisanter ?…  

- Epouse moi Sugar.  

Kaori comprit soudainement qu'il était sérieux, et à voir son regard posé sur elle, ce n'était pas quelque chose qui venait de lui échapper dans le moment, mais bien un sujet auquel il avait réfléchi longuement de son côté sans lui en parler. Elle s'apprêtait à lui rappeler que ce n'était techniquement pas possible, mais il la coupa en en posant un doigt sur ses lèvres avant de baisser la tête pour regarder le sol, comme si, pour la première fois de sa vie, il se retrouvait à être intimidé.  

- Pendant des années, ce que je voulais pour toi, c'était que tu partes et que tu te construises une vie loin du milieu. Un vie où tu serais entourée d'enfants, et où tu mourrais très, très vieille… Je rêvais de te voir dans une robe blanche, car plus que quiconque, tu méritais le mariage de tes rêves… Mais je suis un idiot Kaori…  

Il releva la tête pour la regarder à nouveau, un sourire ironique aux lèvres.  

- Je suis un idiot, parce que je t'imaginais avec des enfants, tes enfants, je t'imaginais en femme mariée… Mais pas une seule fois je n'ai vu d'homme à tes cotés… Je suis un hypocrite, car même si je voulais tout cela pour toi, depuis le départ, j'ai toujours été incapable de te voir en couple avec quelqu'un… Avec quelqu'un d'autre que moi en tout cas.  

D'un geste tendre, il essuya la larme qui roulait sur la joue de la jeune femme avec son pouce avant de poursuivre.  

- Je ne mettais pas d'homme à tes côtés, car c'était ma place et je ne voulais voir personne d'autre la prendre… Mais en même temps, je m'interdisais de la prendre cette place… Mais, ça, tu le sais déjà Kao.  

À nouveau, il baissa son regard, sur la petite fille qui était dans les bras de sa partenaire, son autre main venant se poser sur le dos de celle-ci.  

- Ce que tu ne sais pas, c'est que la première fois où je t'ai fait l'amour, je me suis dit "enfin, enfin elle est à moi, c'est ma femme"… Et j'avais le droit de le penser… Pour la première fois, ce jour là, je me suis laissé le penser, car justement, tu étais finalement, réellement à moi, même si je le savais avant que tu l'étais, en te faisant l'amour, j'ai fait de toi ma femme…  

Il releva les yeux sur elle et sourit en regardant son visage baigné de larme.  

- Et pourtant, je voulais toujours ces rêves pour toi, toi en robe blanche, toi avec un ventre énorme car portant un enfant… Sauf que c'était mon enfant, et plus celui d'un inconnu que je voulais te voir porter… Notre enfant… Et plus le temps passait, plus je faisait la distinction dans ma tête, tu étais 'ma femme', mais il n'y avait rien pour le prouver, car tu n'étais pas 'mon épouse'.  

- Ryo  

- Attends, laisse moi finir… C'est pas souvent que tu m'entends parler ainsi, alors profites-en, sinon jamais je le dirais.  

Elle sourit à ces paroles, elle se souvenait d'une autre fois où elle l'avait entendu parler de cette manière.  

- Mais je n'existe pas, légalement parlant, alors je ne pouvais pas t'en parler ou t'y faire croire… Alors je me suis renseigné.  

Il se tut un instant, perdu dans ses pensées. Kaori se releva et posa le bébé qui s'était endormi dans son berceau avant de revenir à lui pour lui prendre la main.  

- Ryo…  

- Quelque temps avant que tu ne partes pour New York, j'avais demandé un service à Saeko. Avec tous les coups qu'elle m'a jamais remboursés elle pouvait bien me rendre un service après tout.  

Sa main partit et vint lui donné un coup dans l'épaule alors qu'il souriait stupidement.  

- Et elle me l'a rendu… En me faisant passer pour un amnésique que personne n'a reconnu…  

Voyant sa partenaire froncer les sourcils, il termina.  

- Ce qui fait qu'elle a pu me créer une nouvelle identité… Jusqu'à ce moment là, je n'y avait jamais songé, ça me dérangeait pas tellement de n'apparaître dans aucun registre, au contraire, et puis, je n'en avait pas besoin non plus…Ce qui me fait revenir à mon point de départ.  

Remettant une mèche en place sur le front de la jeune femme, il la fixa un instant.  

- Epouse moi Sugar Boy.  

Elle le regarda un moment n'osant pas y croire réellement, pensant à ce qu'elle avait fait alors qu'il pensait à cela trois ans plus tôt… Ce n'était même pas une réelle demande en mariage en plus : une demande en mariage se posait en question avec une bague aussi, et lui, Ryo Saeba, il lui disait cela comme ça, presque comme un ordre… Elle se mit à sourire en se disant qu'au moins, à leur image, sa demande en mariage était originale avant de poser ses lèvres sur les siennes dans un baiser léger. Elle s'éloigna de lui et profita qu'il ait les yeux fermés pour lui répondre.  

- Ok  

Il ouvrit les yeux avant qu'un sourire hésitant ne naisse sur ses lèvres. Face à ce sourire, elle prit conscience d'à quel point il pouvait être peu sûr de lui quand cela les concernaient "eux" : il avait réellement redouté qu'elle choisisse de lui dire non… Comme à l'époque, trois ans plus tôt, où il avait décidé de lui avouer ses sentiments, là aussi, ses paroles avaient trahi que quelque part, il avait peur qu'elle le repousse, même s'il connaissait ses sentiments pour lui.  

- Ok ?  

- Ok  

Il attrapa ses lèvres des siennes, la renversant sur le lit et l'attira à lui avant de la laisser, le souffle court. Ahurie, la jeune femme le vit sortir son portable de sa poche et éclata de rire en l'entendant parler à mots étouffés pour ne pas réveiller Aine.  

- Elle a dit oui…  

- …  

- Mick ! Elle a dit oui…  

Sans rien ajouter il raccrocha pour la reprendre dans ses bras alors que dans l'immeuble de l'autre côté de la rue, un homme blond secouait la tête, souriant en regardant son téléphone portable dans lequel la tonalité lui disait que son meilleur ami lui avait raccroché au nez.  

- Tu croyais réellement qu'elle allait te dire non ?…  

FIN  

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