Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 25 capitoli

Pubblicato: 18-06-20

Ultimo aggiornamento: 26-07-20

 

Commenti: 47 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Que se passe-t-il lorsque Ryo croise à nouveau des femmes qui ont jalonné son parcours?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toutes les femmes de ta vie " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go beyond common everyday expressions. ...

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   Fanfiction :: Toutes les femmes de ta vie

 

Capitolo 5 :: Chapitre 5

Pubblicato: 22-06-20 - Ultimo aggiornamento: 22-06-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Alors qui est l'heureuse élue du jour? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25


 

Chapitre 5  

 

Indifférent à la pluie de cette mi-juin qui le mouillait, Ryo errait dans les ruelles de Shinjuku faisant sa tournée des indics. Après quelques jours agités suite à l’attaque menée par le Lotus bleu sur le Dragon d’argent, les choses étaient rentrées dans l’ordre après un ferme rappel de l’état des choses de sa part. Arrivant à la sortie de la ruelle, un sourire étira ses lèvres. Voilà bien une image qui lui rappelait des souvenirs.  

 

- Reiko Yûki, voilà une position que vous affectionnez., plaisanta-t-il, la faisant sursauter.  

- Monsieur Saeba, vous m’avez fichu une trouille bleue., déclara la jeune femme, une main sur le cœur.  

 

Elle se releva de son poste d’observation, accroupie au coin de la ruelle, exactement la position qu’elle avait eue lorsqu’il avait dû la protéger quelques années plus tôt. Ils s’adossèrent au mur.  

 

- Alors vous suivez qui cette fois ? Attendez, laissez-moi deviner., fit-il, un doigt sur le menton.  

- Le Président de la Tomoka inc.., proposa-t-il.  

- Bien vu, mais comment savez-vous ?, lui demanda-t-elle.  

- Je suis au courant de tout… ou presque., répondit-il.  

- Et quel genre d’informations vous manque ?, s’amusa-t-elle.  

- Savoir si votre cœur a trouvé son partenaire., répliqua-t-il d’une voix charmeuse.  

 

Il se rappelait l’appel qu’elle avait lancé à la fin de leur contrat et qui lui avait valu d’être poursuivi pendant plusieurs jours par les admirateurs furieux de la demoiselle.  

 

- C’est en bonne voie., lui apprit-elle avec un léger sourire.  

- De toute manière, je suppose que je n’ai pas la moindre chance de vous ferrer., laissa-t-elle échapper.  

- Quand je pense que vous ne vouliez pas de moi, que vous avez même essayé de me duper…, se moqua-t-il, se souvenant du moment où elle s’était faite séductrice pour le montrer dans une position désavantageuse à son producteur et le faire ainsi virer.  

- Je ne comprends même pas pourquoi vous n’avez pas profité de l’occasion., lui avoua Reiko.  

- En cherchant à me tromper, vous n’aviez plus rien de la fille qui me séduisait…, lui apprit-il, un léger sourire aux lèvres.  

- Mauvaise actrice je suis., lâcha-t-elle.  

- Non, ça aurait pu passer si je n’avais pas un radar spécial., rétorqua-t-il, indiquant le coucou qui venait d’apparaître.  

 

Reiko se frappa le front de sa main, de mauvaise humeur.  

 

- Si vous comptez me proposer de tirer un coup, c’est non., maugréa-t-elle.  

- D’ailleurs où est votre partenaire ?, l’interrogea-t-elle, se souvenant de ce duo infernal et du rôle de garde-corps du garde du corps qu’avait joué la rouquine.  

- Partie faire son tour quotidien comme je fais le mien., répondit-il, se demandant si Kaori reviendrait avec un XYZ de la gare.  

- Je ne vous proposerai pas un love hotel. Vous êtes en couple, vous n’avez plus rien d’intéressant. Moi, je ne joue pas les briseurs de ménage., l’informa-t-il.  

- Je serais presque vexée., pipa-t-elle, malicieuse.  

- C’est moi qui n’ai plus rien d’intéressant ou vous qui n’y avez plus d’intérêt ?, lui demanda-t-elle, lui coulant un regard acéré.  

- Moi ? Je suis toujours libre comme l’air., s’exclama-t-il, triomphant.  

 

Elle l’observa quelques instants puis sourit en secouant la tête.  

 

- Libre comme l’air ? Pourtant, je ne vous ai pas entendu arriver et la rue est bourrée de jolies filles. Etonnant que vous n’ayez pas pris la peine de saluer la beauté féminine aujourd’hui…, lui fit-elle remarquer.  

- Quel manque de tact de ma part !, s’exclama Ryo.  

- Je vous laisse., fit-il en s’enfuyant.  

 

La rue s’emplit bientôt de cris outrés de jeunes demoiselles et de bruits plus sourds et, dix minutes plus tard, le nettoyeur revint le visage tuméfié, des mouchoirs dans les narines.  

 

- F’est mieux comme fa ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle le regarda effarée puis, mettant une main devant sa bouche, se mit à rire.  

 

- Je ne sais pas comment elle fait pour vous supporter., finit par lâcher Reiko, le regard pétillant d’humour.  

- L’habitude…, pipa Ryo.  

- Ah voilà ma cible…, murmura soudain la jeune femme, se renfonçant contre le mur pour ne pas risquer de se faire voir.  

 

Ryo la suivit et jeta un œil pour voir un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux grisonnants sortir d’un immeuble quelconque. La journaliste sortit son appareil photo et prit quelques clichés de lui et des hommes qui l’accompagnaient.  

 

- Vous ne le suivez pas ?, s’étonna Ryo.  

- Non, je veux savoir avec qui il avait rendez-vous., lui expliqua-t-elle, prenant des photos d’autres personnes qui sortaient.  

- L’immeuble est grand. Comment savoir ?, lui demanda-t-il.  

- Je vais essayer d’identifier tous ceux que j’aurai photographiés., lui répondit-elle.  

- Un vrai travail de fourmi. Vous vous accrochez au reportage., remarqua-t-il, assez fier d’elle.  

- Oui, j’admets. Je présente encore les éditions du week-end mais la semaine, je me consacre aux enquêtes., admit-elle.  

 

Elle prit de nouvelles photographies et Ryo observa les personnes qui sortaient de l’immeuble.  

 

- Vous vous attaquez à des personnes redoutables, Reiko…, lui apprit-il, reconnaissant le chef d’un clan d’origine coréenne connu pour sa dureté.  

- Je sais mais c’est un sujet qui me tient à cœur. Traite de femmes., résuma-t-elle.  

- J’imagine. Pourquoi ce sujet-là ? Vous n’avez plus rien à prouver., s’enquit-il.  

- Je dois toujours prouver ce que je vaux. C’est la dure loi quand on est une femme et pas que dans mon métier., lui répondit-elle sombrement.  

- Je ne vous l’apprendrai pas cependant. Votre partenaire doit certainement en faire autant., ajouta-t-elle.  

- Elle n’a plus rien à me prouver., pipa Ryo.  

 

Néanmoins, il s’aperçut que c’était vrai, que Kaori semblait toujours avoir le sentiment de devoir justifier sa place, de lui montrer qu’elle était la partenaire qu’il lui fallait bien qu’il lui ait déjà dit qu’ils formaient une équipe.  

 

- Vous ne devriez pas être ici seule., lui fit-il remarquer.  

- Je prends uniquement des photos. Je n’approcherai pas. J’ai appris avec vous. Mon partenaire est sur une autre partie de l’enquête. Demain, nous serons ensemble., l’informa-t-elle d’une voix plus douce.  

- Partenaire professionnel et personnel apparemment…, la taquina le nettoyeur.  

- Oui, c’est vrai. J’ai trouvé mon pendant et il vous ressemble un peu dans sa façon d’être. C’est quelqu’un de nonchalant et je lui ai secoué les puces à plusieurs reprises au début de notre collaboration mais, aujourd’hui, j’ai compris que, sous ses airs placides, un lion sommeillait. Il est fort, raisonnable et obstiné. Il arrive à me canaliser quand je m’emballe., lui expliqua-t-elle.  

- C’est bien. Ca veut dire que ce ne sera plus ma tête qui apparaîtra sur les écrans si un jour il vous quitte., s’amusa-t-il.  

 

Reiko baissa les yeux en rougissant.  

 

- J’ai un peu abusé sur ce coup-là, j’avoue. Vous… vous ne m’avez pas laissée indifférente. J’ai voulu tenter ma chance même si je n’avais pas beaucoup d’espoir., s’excusa-t-elle.  

- Pourquoi n’aviez-vous pas d’espoir ? J’étais célibataire, le suis encore d’ailleurs., répliqua Ryo, s’approchant d’elle.  

 

Il pouvait se permettre de semer le doute dans son esprit le concernant puisqu’elle avait quelqu’un d’autre dans sa vie. Il pouvait aussi se permettre de jouer les autruches puisqu’il ne blesserait pas sa partenaire par la même occasion.  

 

- Vraiment, Monsieur Saeba ? Je suis étonnée qu’après autant d’années et la complicité qui vous lie, vous n’ayez pas été plus loin avec votre partenaire., remarqua-t-elle, étonnée.  

 

Ryo la regarda et cacha son malaise derrière un air idiot.  

 

- Moi avec cette folle qui me frappe à tour de bras et m’électrocute éhontément ? Jamais de la vie., s’écria-t-il.  

- Et puis vous l’avez vue ? Elle n’a rien de féminin., poursuivit-il.  

- Pas de seins, pas de fesses, une crinière de garçon qu’elle n’arrive pas à coiffer et elle ne sait pas s’habiller., conclut-il.  

- Vous savez ce qu’on dit dans mon métier ? Qu’il n’y a pas plus menteur que celui qui avoue volontairement., lui répondit-elle.  

 

Elle attendit quelques secondes pour voir ce qu’il lui répondrait mais Ryo prit seulement un air ennuyé et s’alluma une cigarette.  

 

- Je vous laisse faire l’autruche, Monsieur Saeba, mais vous ne nierez pas que vous avez confiance l’un en l’autre. J’aimerais tellement atteindre ce degré de complicité avec mon partenaire. Il nous faudra du temps cependant., soupira-t-elle.  

- La confiance, ça se gagne et s’entretient., pipa Ryo.  

- Ca n’est pas donné à tout le monde et ce qu’on peut faire avec une personne, on n’y arrivera pas forcément avec une autre., ajouta-t-il, pensif.  

- Ca dépend des circonstances aussi, non ? En d’autres temps, en d’autres lieux, vous n’auriez peut-être pas atteint une telle alchimie., contempla Reiko.  

- Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’elle a eu le courage et la force de se battre. Elle les a encore d’ailleurs., admit-il.  

- Je me souviens d’une de ses paroles : Je ne peux pas être une femme fragile., se remémora la journaliste.  

 

C’était juste après que Kaori avait été prise en otage par les malfrats qui en avaient après elle. Ryo avait refusé de lever le petit doigt, ce qui l’avait indignée, mais, à sa manière, il avait aidé sa partenaire à se libérer et elle avait réussi.  

 

- Et vous lui avez répondu que c’était parce que vous aviez confiance en elle que vous pouviez vous battre. Vous plaisantiez ou vous étiez sérieux ?, l’interrogea-t-elle.  

- J’étais sérieux… mais pourquoi me posez-vous des questions auxquelles vous avez déjà les réponses ?, lui retourna-t-il, un sourire narquois aux lèvres.  

- Pour m’en assurer, pour vous l’entendre dire, vous qui semblez toujours vous foutre de tout., répondit-elle.  

- Peut-être que c’est le cas… Je ne suis pas connu pour mon sérieux après tout., répondit-il, nonchalant, jetant son mégot au loin.  

- Vous êtes un menteur, Monsieur Saeba. Sous vos airs de guignol, vous êtes très sérieux. Vous ne voulez juste pas qu’on le sache., lui asséna-t-elle.  

 

Ryo se retourna et regarda derrière lui, prenant un air niais.  

 

- Mais de qui parlez-vous ?, lui demanda-t-il, prenant un air bête.  

- Ne faites pas l’innocent., lui dit-elle, les sourcils froncés, tapant du doigt sur son torse.  

- Je vous assure, je ne vois pas.., affirma-t-il.  

- C’est vous qui m’avez protégée du froid pendant de longues heures sous la neige, c’est vous qui m’avez sauvée de ces loubards alors que j’étais au téléphone et vous campé à l’arrière de cette voiture trop petite… Vous êtes quelqu’un de sérieux mais il ne faut surtout pas qu’on le sache, n’est-ce pas ? Il ne faut pas qu’on pense que les choses peuvent vous atteindre., lui dit-elle, les bras croisés.  

- Est-ce que quelqu’un a suffisamment gagné votre confiance pour pouvoir entendre vos pensées réelles ?, lui demanda-t-elle.  

- Pourquoi ne doit-on pas vous voir comme quelqu’un de sérieux ?, ajouta-t-elle, semblant peinée pour lui.  

 

Le nettoyeur alluma une deuxième cigarette et exhala la fumée longuement, la regardant s’élever dans les airs.  

 

- Parce que je n’en ai pas envie., répondit-il simplement.  

- Mais pourquoi ?, s’exclama Reiko.  

- J’ai mes raisons., répliqua-t-il, sèchement.  

- Vous valez tellement mieux que ce que vous montrez., plaida-t-elle.  

- Vous m’accordez plus de valeur que je n’en ai., objecta-t-il.  

- C’est ce qu’elle pense aussi ?, lui demanda Reiko.  

 

Ryo resta muet, regardant la fumée s’évaporer. Il aurait parfois aimé s’évaporer comme elle, disparaître de la surface de la Terre, échapper à la souffrance, aux souvenirs mais il ne pouvait pas. Il n’était pas lâche. Kaori… Elle aussi lui accordait du crédit qui ne lui semblait pas vraiment mérité mais, petit à petit, il se laissait gagner et, par moments, il y croyait… brièvement…  

 

- A-t-elle tort de vous faire confiance ? Avez-vous tort de lui faire confiance ? N’êtes-vous pas plus forts à deux que seuls chacun de votre côté ?, l’interrogea-t-elle posant une main sur son bras.  

 

Il baissa le regard vers elle, impassible. Elle fut bien incapable de savoir ce qu’il pensait, quelle était sa réponse. Soudain, son visage vira et prit un masque pervers.  

 

- J’ai battu mon record. J’ai tenu plus de quatre minutes sérieux. Reiko, oubliez votre partenaire et allons tirer un coup tous les deux. Je vous ferai oublier tout ce temps d’attente., lui proposa-t-il, un coucou faisant son apparition.  

 

Retrouvant une vieille manie, aussi vite apprise qu’oubliée, elle encastra Ryo dans le mur à l’aide d’une massue.  

 

- J’ai du travail. Il faut que j’aille traiter toutes ces photos. Ce fut un plaisir, enfin je pense…, maugréa-t-elle, se faufilant dans la circulation.  

- J’y crois pas… Je vais encore devoir intervenir…, fit Ryo, sortant de sa prison puis de la ruelle et trouvant Reiko aux prises avec deux malfrats.  

- Dites, les gars, vous ne voudriez pas déguerpir de là et laisser la demoiselle. C’est que j’étais occupé, moi…, dit-il d’un air ennuyé, les mains dans les poches.  

- Passe ton chemin, l’ami. On doit parler à la p’tite dame., répondit l’un des deux.  

- J’étais là le premier., répliqua le nettoyeur.  

- Dégage, on t’a dit., rétorqua le deuxième, pointant son arme vers lui.  

 

Ryo se pencha en avant et, prenant un air bête, loucha sur le canon de l’arme, poussant un oh d’admiration.  

 

- C’est un vrai ?, demanda-t-il.  

 

Les deux loubards tombèrent à la renverse, encerclés par des corbeaux qui s’envolèrent lorsqu’ils se relevèrent brusquement.  

 

- Ben, oui, c’est un vrai. T’es con ou quoi ? Dis Robert, je le tue, non ?, déclara celui qui ne tenait pas Reiko en joue.  

- Vas-y Maurice, claque-lui une boulette entre les deux yeux !, l’incita l’autre.  

- Excusez-moi, je vous posais la question parce que vos joujoux ne ressemblent à rien alors que le mien…, lâcha Ryo.  

- C’est pas vrai… Il va encore une fois nous faire le coup du coucou…, maugréa Reiko, attirant l’attention des deux gars incrédules.  

 

Ryo sourit à la répartie de son ex-cliente : il en aurait été capable… avant. Néanmoins, il se contenta, plus classiquement, de glisser une main dans sa veste et de sortir son arme.  

 

- Un Mamama… gnum… 357… Pypy… thon…, bégaya Robert, livide.  

- Ben quoi ?, fit Maurice, ne comprenant pas la réaction de son collègue.  

- Fuyons !, hurla ce dernier en prenant ses jambes à son cou.  

 

Maurice regarda son comparse s’enfuir et se tourna vers Ryo, tenant bravement son arme.  

 

- T’es nouveau dans le métier ?, lui demanda le nettoyeur.  

- J’ai commencé hier. Je suis en stage., répondit-il.  

 

Reiko sentit une libellule s’écraser sur sa tête. Alors même les malfrats avaient des stages d’apprentissage ?  

 

- Tu n’en es pas encore à la leçon sur les bons, les méchants et celui à éviter, alors ?, l’interrogea Ryo.  

- Non. Ca, c’est le cours de… demain., releva fièrement Maurice.  

- Dans ma grande bonté, je vais te donner de l’avance. Je suis celui à éviter., lui apprit Ryo.  

- Comme tu es nouveau, je te laisse aussi une chance d’arriver au cours de demain. Alors dégage avant que je ne change d’avis., lui ordonna-t-il sèchement.  

 

L’homme dévisagea le nettoyeur et se retourna avant de partir en courant.  

 

- C’était quoi ce délire ?, demanda Reiko à Ryo.  

- Quoi ? Vous auriez préféré du sang et des balles. Excusez-moi de la jouer de manière plus élégante. La prochaine fois, je leur casserai au moins le nez., lui promit-il.  

- Les criminels vous craignent, au moins pour ceux qui vous connaissent., admit la journaliste.  

- Kaori n’a jamais peur pour sa sécurité ? Je suis persuadée qu’on a déjà essayé de s’en prendre à elle pour vous atteindre.  

- Faites attention à vous, Reiko. Vous savez comment me joindre si vous avez besoin d’un garde du corps., éluda-t-il, lui faisant un signe de la main en s’éloignant.  

 

Il regagna l’immeuble de briques rouges alors que le soir tombait sur la ville. Il n’alluma pas les lumières de l’appartement et se dirigea vers le bar où il se servit un verre de whisky et versa un fond de vin blanc dans un verre. Pensif, il se posta à la fenêtre et regarda le ciel se teinter de diverses couleurs, repensant à la conversation qu’il avait eue avec Reiko. Soudain, il ressentit une présence familière approcher et baissa les yeux pour voir apparaître en courant Kaori, un sac de courses à la main, au coin de la rue. Moins de deux minutes plus tard, elle pénétrait dans l’appartement et alluma, n’esquissant aucune geste de surprise lorsqu’elle le vit à la fenêtre.  

 

- Désolée, je suis passée au Cat’s et Mick était dans un de ses grands jours., s’excusa-t-elle.  

- Je vais tout de suite faire à manger., lui dit-elle.  

- Attends. On n’est pas pressés, non ?, l’interpela-t-il.  

 

Kaori le scruta du regard puis acquiesça et approcha quand il lui tendit le verre de vin blanc.  

 

- Juste un fond. Je ne voudrais pas que tu pourrisses plus le dîner., plaisanta-t-il.  

- Idiot…, lâcha-t-elle avec un léger sourire.  

- J’ai revu Reiko Yûki aujourd’hui. Tu sais la présentatrice du journal qui voulait faire des reportages., lui rappela-t-il.  

- Oui, je me souviens. Elle avait du caractère. Tu avais été viré d’ailleurs., se remémora-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Deux fois même !, précisa-t-elle.  

 

Ryo la regarda et se mit à rire. Kaori avait une mémoire d’éléphant… surtout pour ces choses-là.  

 

- C’est vrai mais, au final, on a quand même réussi cette mission, non ?, se défendit-il.  

- Oui, c’est vrai., admit-elle, faisant tinter son verre contre celui de son partenaire avant d’y tremper les lèvres.  

- On a discuté un bon moment…, lui apprit-il avant de s’arrêter en sentant une aura familière monter en flèche.  

- Discuté ou tu as cherché à tirer un coup avec elle ?, gronda-t-elle.  

- Discuté ! Promis juré !, répondit-il précipitamment.  

 

Kaori le scruta et se calma. Il y a quelques mois elle ne l’aurait pas cru mais son intuition lui soufflait qu’il disait la vérité.  

 

- Et alors ? Elle continue les reportages ?, lui demanda-t-elle, revenue à un état normal comme si de rien n’était.  

- Oui, toujours. Dommage pour le journal TV…, soupira Ryo.  

 

Il reçut un coup de maillet une tonne sur le haut du crâne et esquissa un léger sourire. Il aimait se souvenir qu’elle tenait à lui.  

 

- Comme tout bon reporter, elle m’a harcelé de questions et a prêché le faux pour savoir le vrai., lui dit-il.  

- Du genre ?, le questionna-t-elle.  

- Tu trouves que je suis sérieux ?, lui demanda-t-il, posant un regard sombre sur elle.  

- Je pense que tu as vu trop de choses sérieuses pour vouloir encore l’être tout le temps. Tu sais l’être quand c’est nécessaire., répondit-elle, après un instant de réflexion.  

- Ryo, je sais que tu as vécu des choses horribles et je serai là si tu as besoin d’en parler mais je sais aussi que tu n’en as pas envie à la fois pour toi mais aussi pour protéger ceux qui t’entourent., ajouta-t-elle, plongeant dans son regard, l’assurant de son soutien indéfectible.  

- Comment peux-tu rester à mes côtés sans me connaître ? Tu n’as jamais eu peur de moi ?, s’enquit-il.  

- Non, jamais., lui assura-t-elle.  

 

Il vit à la lueur dans ses yeux que c’était vrai.  

 

- Tu n’as jamais eu peur pour ta sécurité ?, l’interrogea-t-il.  

- Non. Tu te souviens de ce que je t’ai dit ce jour-là dans le parking où une voiture a failli m’écraser ?, lui demanda-t-elle.  

- Moi aussi j’ai confiance en toi… Tu viens à mon secours quand c’est vraiment dangereux., lui rappela-t-elle.  

- Comment peux-tu avoir autant confiance en moi ?, souffla-t-il.  

- Et toi ?, lui retourna-t-elle.  

 

Ils s’observèrent un long moment, les yeux dans les yeux, baignant dans cette bulle de sérénité et de confiance mutuelle qu’eux seuls pouvaient partager.  

 

Confiance…  

 


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