Capitolo 17 :: Chapitre 17

Pubblicato: 03-07-20 - Ultimo aggiornamento: 03-07-20

Commenti: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Lolka tu n'as rien raté :certaines explications ne viendront qu'à la fin. Alors patience... Chapitre posté par avance ce soir. Pas de MAJ avant quinze jours pour cause de vacances. Prenez soin de vous et à bientôt. BOnne lecture et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 17  

Alors qu’il rentrait de sa tournée des indics, soucieux, Ryo sentit une présence provenant de l’immeuble aux briques rouges. Malgré son inquiétude, un sourire éclaira son visage même s’il se demandait ce qu’elle était venue faire. Grimpant quatre à quatre les escaliers, il s’arrêta sur son palier et fit face à une superbe jeune femme aux cheveux blonds, une figure qu’il n’oublierait jamais mais qu’il ne pensait plus jamais voir non plus. Il se prit à rire : ce n’était que la deuxième fois que ça arrivait…  

- Bonjour, Mary. Que me vaut le plaisir ? Kaibara n’est pas revenu de l’enfer que je sache., lui demanda-t-il, malicieux.  

La blonde darda un regard noir sur lui et, sans perdre une seconde, le gifla fortement. Ryo se tint la joue, surpris. Il n’avait pas senti la colère de Mary et n’avait pas pu esquiver.  

- Drôle d’accueil., pipa-t-il.  

- Tu es peut-être mon ami mais la bêtise a ses limites, Ryo Saeba., lui asséna-t-elle.  

- Bon, si on rentrait et que tu m’expliquais ton agressivité ?, lui proposa-t-il.  

- Tiens, tu ne me proposes pas de tirer un coup ?, s’étonna-t-elle.  

- Pourquoi Eric n’assure pas ?, plaisanta-t-il.  

- Je suis très satisfaite de ma vie., lui assura-t-elle.  

Elle jeta son sac à main sur le canapé avant de se tourner vers son ex-partenaire.  

- Pourquoi tu es là, alors ? Un nouveau contrat sur ma vie ? Eric a été enlevé ?, s’enquit Ryo nonchalamment.  

- Non. Eric se porte bien. Il est à la maison avec Reese., lui répondit-elle, ne se laissant pas berner par son attitude.  

- Reese ? Sa maîtresse ? Tu es bien tolérante., la taquina-t-il.  

- Notre fille de dix-huit mois.  

Il l’observa un moment, surpris, notant au passage que sa silhouette avait à peine changé.  

- Vous avez eu un bébé… Félicitations., lui dit-il, sincère.  

- Tu serais mieux chez toi qu’ici., rétorqua-t-il malgré tout, mal à l’aise.  

- Ca va au fin fond des Etats-Unis ? Tu ne t’ennuies pas trop ?, lui demanda-t-il pour changer de sujet.  

- Oh, tu sais, c’est bien plus mouvementé qu’on ne le pense et, oui, nous nous y plaisons beaucoup., répliqua-t-elle.  

- Et toi alors ? Comment ça se passe avec Kaori ?, l’interrogea-t-elle, posant un regard perçant sur lui.  

- Oh, tu sais, la routine. Je cours les filles et elle me court après., dit-il, un sourire idiot aux lèvres.  

- Ah oui… Ca fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de voir cela. Je vais attendre ta partenaire. Tiens, au fait, elle s’est améliorée ? Parce que dans le genre boulet, elle se posait là, non ?, fit-elle d’un ton acerbe.  

Ryo ne put s’empêcher de froncer les sourcils aux critiques ouvertes de Mary sur Kaori.  

- Tu oublies qu’elle t’a aidée à sauver ton Eric malgré tout ce que tu lui avais dit. Elle n’est peut-être pas la meilleure professionnelle mais c’est la meilleure partenaire que j’ai eue., défendit-il sa compagne.  

- Vraiment ? Pourtant, tu lui as tu la plupart de ta vie. C’est moi qui ai dû lui dire pourquoi tu ne connaissais pas ta date de naissance ni ton âge, comment tu avais grandi… Tu as une drôle de façon de traiter la meilleure partenaire que tu aies eue., répliqua-t-elle, mimant des guillemets sur la dernière expression.  

- Elle est différente, Mary. Elle n’a pas grandi comme nous dans le milieu. Je… Je voulais juste la protéger., se justifia-t-il.  

- Ca, j’avais bien remarqué. Pour que tu gardes une fille aussi empotée avec toi, c’est qu’elle avait quelque chose de spécial. Ah oui, c’est vrai c’est ta bouffistante !, se rappela-t-elle, se frappant le front comme si elle s’en voulait d’avoir oublié une chose si importante.  

- Arrête de dire cela, Mary. Kaori n’est pas ma femme de ménage. C’est une partenaire à part entière., gronda-t-il.  

- Dans ta vie privée aussi ?, lui demanda-t-elle, se laissant tomber dans le fauteuil, le regard toujours rivé sur lui.  

Ryo se tourna vers le placard, rangeant consciencieusement sa veste. Que dire ? Lui-même ne savait plus vraiment où il en était. Il avait rêvé d’une vie avec elle, un semblant de vie normale ou ce qui en approcherait le plus dans leur monde. Depuis qu’elle était partie, ses craintes s’étaient réveillées de plus en plus fortement au point de le faire douter. Sa jalousie n’avait pas aidé. Il croyait sa compagne quand elle lui disait que Mike n’était qu’un ami mais, malgré cela, il n’était pas tranquille. Aujourd’hui, ses peurs avait été ravivées quand il avait appris qu’un clan avait commencé à la chercher hors du pays et plus précisément sur la côte Est des Etats-Unis. Que faire ? La ramener près de lui pour la protéger ou la faire disparaître définitivement pour la sortir du milieu et la mettre à l’abri.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles, Mary. Il n’y a rien entre nous., éluda-t-il, tentant de prendre la voix la plus posée possible.  

- Je suis déçue, Ryo., lui apprit son amie.  

- Quand je t’ai revu, j’ai été surprise, Ryo. Tu semblais plus… humain. Tu paraissais même un peu heureux de la vie que tu menais malgré les massues qu’elle te balançait sur la tête. J’ai eu du mal à comprendre ce qu’elle t’apportait mais j’ai fini par trouver. Elle t’apporte un équilibre. Il y a quelque chose qui vous lie et, quand vous n’êtes pas ensemble, vous n’êtes pas heureux. Je le vois, Ryo. Je le vois là maintenant dans ta façon d’être., lui expliqua-t-elle.  

- Je l’ai vu chez Kaori aussi., ajouta-t-elle.  

Ryo se retourna surpris et dévisagea Mary intensément. Elle soutint son regard sans faillir.  

- Tu… tu as vu Kaori ?, murmura-t-il.  

- C’est rare de réussir à te surprendre., fit-elle remarquer.  

- Oui, je l’ai vue. Je ne suis pas ici pour une visite de courtoisie, figure-toi., lui apprit-elle, se levant et allant à la fenêtre scruter les environs.  

- Alors que viens-tu faire ?, lui demanda-t-il, tendu.  

Kaori l’avait-elle chargée d’une mission, d’un message ? Est-ce que, ne souhaitant pas rentrer, elle avait demandé à Mary de faire le sale boulot à sa place, de lui annoncer qu’elle rompait avec lui pour s’éviter, leur éviter peut-être, une charge émotionnelle trop forte ? Il avait du mal à y croire mais il connaissait la situation et il n’avait pas été tendre avec elle…  

- Tu vois, même les rumeurs circulent jusqu’à mon trou paumé., commença-t-elle.  

- Quand j’ai appris qu’un clan avait retrouvé la trace de la partenaire de City Hunter à New York, je n’ai même pas eu à convaincre Eric. Je suis partie illico sur la côte Est. Je pensais que ce serait plus compliqué de la trouver mais Falcon m’a aidée. Il ferait beaucoup pour elle, tu sais., lui dit-elle.  

- Je… Je sais., admit Ryo.  

- Où est Kaori ?, lui demanda-t-il.  

- Je les ai emmenées, sa sœur et elle, avec moi. Elles sont restées au ranch quelques heures, le temps qu’on trouve une solution., lui répondit-elle.  

Ils avaient été beaucoup plus rapides qu’il ne l’aurait pensé. Par sa négligence, Sayuri et Kaori auraient pu être blessées… voire pire.  

- Quand je lui ai proposée de les ramener ici, Kaori a refusé. Elle ne voulait pas imposer sa présence. Je n’ai pas compris et elle a fini par craquer et tout me raconter pendant que sa sœur dormait. Comment as-tu osé lui faire cela, Ryo ? Comment as-tu pu douter de ses sentiments au point de lui dire de ne pas rentrer ?, se fâcha Mary.  

- C’est… c’est plus compliqué que tu le penses, Mary. Ma vie… Il n’y a pas de place dans ma vie pour une femme. J’y ai cru, je te jure que j’y ai cru un moment mais…, commença-t-il.  

Il s’arrêta, incapable de finir sa phrase tellement ça lui faisait mal de penser qu’il s’était trompé, qu’il avait blessé la femme qu’il aimait, l’avait mise dans une situation risquée et qu’au final, il allait la perdre pour une raison ou pour une autre. Il se sentait mal à l’idée de tout ce que ça impliquait.  

- Tu n’apprends donc jamais ?, lui demanda-t-elle violemment.  

- A défaut d’apprendre de tes erreurs puisque la situation était inédite pour toi, tu aurais pu apprendre des miennes !, lui rétorqua-t-elle violemment.  

- Comment cela ?, l’interrogea-t-il sans comprendre.  

- Moi aussi, j’ai voulu quitter Eric parce que je pensais qu’il méritait mieux, que tout ce que je pourrais lui offrir serait une vie où nous devrions sans cesse être sur le qui-vive. Je me suis sauvée comme une voleuse, prête à mener une nouvelle vie loin de l’homme que j’aimais sans tenir compte de ses sentiments., lui rappela-t-elle.  

- Ton passé est effacé, Mary. Pas le mien., objecta-t-il sombrement.  

Il avait réussi à convaincre Saeko de mettre leurs morts sur le dos de David Clive. Ainsi Mary et Eric étaient tranquilles. Il ne regrettait pas le moins du monde les dix coups que ça lui avait coûté. Elle approcha de lui et posa une main sur son bras, posant un regard confiant sur lui.  

- Tu oublies une chose, Ryo. Tu es un professionnel hors pair. Et tu oublies une deuxième chose…, ajouta-t-elle, suspendant volontairement sa phrase.  

Ryo la dévisagea, cherchant ce qu’il aurait pu oublier d’autre et qui ferait pencher la balance.  

- Vas-y, crache le morceau., fit-il.  

- Tu as la meilleure partenaire que tu as jamais eue de toute ta vie qu’elle soit professionnelle ou personnelle. Tu es devenu un homme, Ryo. Aujourd’hui, tu as des choses à perdre mais tu as tellement gagné. Elle te rend plus fort et tu le sais. Elle a ce pouvoir sur toi, certainement celui qui t’empêchait d’éviter ses massues, ce pouvoir de te faire espérer mieux, plus beau, de te faire sentir aimé malgré tes défauts. Vous êtes un couple fort, exceptionnel, spécial., lui assura-t-elle.  

- Pas si fort puisque je ne suis même pas capable de nous faire confiance., murmura-t-il.  

Il s’écarta de Mary et, à son tour, alla se poster devant la fenêtre, pensif.  

- Là où elle est, elle est en sécurité ?, lui demanda-t-il.  

- Selon tes critères, oui., répondit-elle.  

Il se retourna vers elle, les sourcils froncés, ne comprenant pas sa réponse.  

- C’est Kaori qui a choisi l’endroit. Elle a dit que c’était le lieu que tu choisirais certainement, ni trop près ni trop loin pour le moment venu. Elle m’a chargé d’un message pour toi., l’informa Mary.  

- Vas-y, je t’écoute., murmura-t-il anxieux.  

- Elle est désolée. Elle s’est rendue compte qu’elle avait manqué de tact, qu’elle t’avait délaissé… Elle s’en veut profondément., lui répéta-t-elle.  

- Je tiens juste à ajouter qu’elle est épuisée émotionnellement et physiquement. Elle tient à s’occuper de sa sœur mais c’est une charge très lourde pour elle. Sayuri est dépendante et émotionnellement fragile. Elle fait beaucoup de cauchemars en dormant et, à chaque fois, Kaori la veille. Elles ont passé une nuit complète à la maison et c’est à peine si elle a dormi trois heures. Je ne sais pas si ça t’aidera à comprendre mais je pense qu’il est utile que tu le saches., lui dit Mary.  

- Elle en fait trop et s’oublie… comme d’habitude…, murmura le nettoyeur avant de fixer un point dans le vide.  

Ryo resta silencieux un moment puis acquiesça, le regard troublé.  

- Merci Mary.  

- J’ai fait ma part du job. Il est temps que je rentre chez moi., lui apprit-elle, reprenant son sac à main.  

- Ryo, ça vaut le coup. Je ne dis pas que c’est facile tous les jours mais ça vaut le coup. Alors, surmonte tes peurs et écoute ton cœur. Si tu ne le fais pas pour toi ou pour elle, fais-le pour moi. Si vous n’y arrivez pas, je vais me mettre à douter et je pourrais faire une connerie. J’ai besoin que vous soyez forts. Sans vous… sans vous, je serais seule et désespérée, peut-être même morte. Aujourd’hui, je suis heureuse avec l’homme que j’aime et notre fille. Tu peux le faire, Ryo., lui assura-t-elle.  

Elle l’enlaça tendrement et le serra contre elle, reconnaissante de ce qu’il avait fait pour elle.  

- Il y a quelques années, tu en aurais profité pour me tripoter. Le changement a du bon, non ?, plaisanta-t-elle.  

- Oui, ça arrive., répondit-il, la tenant contre lui sans aucune arrière pensée.  

- Tiens, c’est l’endroit où elles sont. Quand tu seras prêt, tu pourras l’y retrouver., lui suggéra-t-elle, lui tendant un bout de papier.  

Il le prit, le déplia et sourit en voyant le lieu indiqué.  

- Très bien choisi…, approuva-t-il.  

- Elle a de la ressource. Elle est maladroite, brute de décoffrage par moments mais elle est très fine. Elle te connaît, Ryo. Elle en sait peut-être moins que moi sur ta vie mais elle te connaît mieux que moi. C’est la femme qu’il te faut, la meilleure partenaire que tu puisses trouver., lui répéta-t-elle, reprenant volontairement ses mots.  

- Je ne suis pas sûr d’être le meilleur partenaire pour elle., répondit-il sombrement.  

- Ce n’est pas ce qu’elle pense. Elle t’aime malgré tout ce qui s’est passé. Je suis certaine que tout te semblera plus clair quand vous vous retrouverez., objecta-t-elle.  

- Il est peut-être préférable alors qu’on ne se revoit pas., marmonna-t-il.  

- Ce que tu peux être têtu…, soupira l’américaine.  

- Quelqu’un m’a demandé un jour au sujet d’Eric si je tenais à avoir des regrets…, lui rappela-t-elle.  

Il sourit, pensif. C’étaient ses mots. Lui, le mec qui se fichait de tout avait eu ces mots-là pour elle au sujet de sa relation avec l’homme qu’elle aimait. Mary se souvint également de ce moment. C’était au moment où elle voulait quitter Eric. C’était là qu’elle s’était vraiment rendue compte du changement qui avait eu lieu chez Ryo. Avant, du temps où ils étaient partenaires, savoir si elle était heureuse ou non était bien le cadet de ses soucis. Elle aussi l’avait tanné pour qu’il bosse et avait repoussé ses avances. En le retrouvant, elle avait rapidement compris que le tuer serait plus difficile qu’elle l’avait pensé. Il y avait Kaori qui était visiblement amoureuse même si elle tentait de le cacher du mieux possible et il y avait surtout le nouveau Ryo, humain, protecteur… malgré ses travers perpétuels.  

- Ce quelqu’un avait vu juste : j’en aurais eu toute ma vie., acheva-t-elle.  

- Penses-y., lui conseilla-t-elle.  

Sans plus un mot, elle se retourna et se dirigea vers la porte de l’appartement.  

- Mary., l’interpela Ryo au moment où elle franchissait le seuil.  

- Merci., lui dit-il simplement.  

Elle l’observa un moment puis s’en alla, le laissant seul avec ses pensées. Ryo se sentit soulagé de savoir Kaori à l’abri. Il lui restait maintenant à trouver en lui, de nouveau, le courage de croire en eux ou alors d’abdiquer définitivement et de la laisser partir… Il sentit son cœur se serrer et un vertige le prendre à cette pensée sinistre. Il ne pouvait pas. Il n’arriverait jamais à vivre en se demandant si… Non, il ne pouvait pas la laisser partir. Arriverait-il à retrouver la confiance pour leur permettre d’exister comme couple ? Kaori était sa famille, son cœur, son âme.  

Il avait besoin d’un peu de temps avant d’aller la retrouver, le temps de démêler ses pensées, d’écarter les doutes, d’être prêt à s’excuser et d’accepter ce qu’ils étaient.  

Revivre…  

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