Capitolo 23 :: Faut-il continuer à espérer?

Pubblicato: 19-03-06 - Ultimo aggiornamento: 19-03-06

Commenti: Bonjour tlm! Un grand merci à Nanou et Sophie pour vos reviews. Je ne savais pas que tu me lisais Sophie, ça m'a fait vraiment plaisir!!! Gros bisous à toutes les deux et à tous ceux qui me lisent. J'espère que vous allez aimer la suite, bisous.

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Le cœur de Kaori se serra et sembla s’arrêter. Les vibrations des explosions s’étaient ressentis jusqu’à la réception, mais les battements de son cœur avaient cessés au moment où les voix de Ryo et Akemi s’étaient arrêtées, et qu’un premier grondement sourd avait retentit dans son oreille. Le micro était hors usage mais elle ne put s’empêcher de murmurer le nom de Ryo. Pour avoir une réponse ? Pour essayer de le retenir ? Tout son univers venait de s’effondrer, ce qu’elle redoutait le plus au monde, sa plus grande peur venait de se réaliser. Et, étrangement, elle ne cria pas, seul un nœud se forma dans son ventre. Elle était consciente de ce qui venait de se passer mais elle ne pouvait l’accepter. Ryo ne pouvait pas être mort, pas tant qu’elle ne l’aurait pas vu de ses propres yeux… Non, ce n’était pas possible… Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, ses jambes commencèrent à trembler, tout comme ses mains… chaque partie de son corps refusait tout simplement d’y croire.  

Mick, les cheveux tout blanc à cause du faux plafond qui était tombé avec toute la poussière, avançait tel un zombie vers l’ascenseur pour rejoindre Kaori. Sous le sol sur lequel il marchait, reposait probablement son meilleur ami, celui qu’il considérait comme un frère, celui qui l’accompagnait à la fois dans les bars et dans les combats. Par certains endroits le sol c’était effondré sur l’étage du dessous, et il pouvait distinguer de la fumée remonter. Il ne fallait pas traîner trop longtemps, la chaleur du feu rendait le bâtiment instable et tout s’écroulerait encore plus dans quelques instants. C’est donc ainsi que Mick se dirigeait, la jambe boitant légèrement, vers la sortie, tout en essayant de ne pas trop penser à ce qui venait de se passer… Non, surtout ne pas y penser, ne pas se mettre à détruire tout ce qui se trouvait sur son passage, de toute façon tout était déjà quasiment détruit ou du moins, ne tarderait pas à l’être complètement. Non, la violence ne servirait à rien… pourtant lorsqu’il arriva à l’ascenseur et qu’il constata que celui-ci ne fonctionnait plus, Mick ne put s’empêcher de lui balancer une droite, et la main ensanglantée, il recommença une seconde fois, puis une troisième…  

Kaori avança vers le fond du couloir, encore tremblante mais déterminée. La foule paniquée partait en sens inverse, la bousculant sans ménagement, mais elle tenait bon. Il fallait qu’elle le rejoigne, il était peut-être encore vivant, il ne pouvait pas l’abandonner, jamais il ne l’abandonnerait, il lui avait promis…  

Un homme, la voyant dans cet état, l’arrêta et lui parla. Kaori ne comprit pas ce qu’il venait de lui dire, d’ailleurs cela lui importait peu. Lorsqu’il vit cette jeune femme, très belle, malgré les larmes sur son visage et sa pâleur extrême, lui faire un sourire avant d’enlever sa main de son épaule pour continuer son chemin, il comprit qu’il ne pouvait rien y faire. Il la regarda s’en aller avant de continuer à suivre la foule qui s’engouffrait pathétiquement dans les escaliers menant vers la sortie.  

Kaori arriva devant l’ascenseur qui menait au niveau -1. Comment était-elle parvenue à le trouver du premier coup ? C’était sûrement son frère qui la guidait, comme il lui plaisait souvent à le croire. Et cette pensée lui redonna du courage. Ryo devait être vivant, et il avait besoin d’elle, ce n’était pas le moment de craquer. Les portes en métal de l’ascenseur étaient à demi-ouvertes, bloquées. Il lui faudrait descendre dans ce long tunnel sans aide. Mais pour Ryo, elle était prête à tout. Face à ce nouveau défi, ses tremblements s’étaient arrêtés, et c’est plus déterminé que jamais, que Kaori se glissa entre les deux portes et s’accrocha à un câble. Un bruit ne cessait de se répéter et raisonnait atrocement dans ce tunnel, mais Kaori n’y prêta guère attention. Une seule chose comptait : rejoindre l’homme qu’elle aimait plus que tout, plus que sa vie.  

Mick finit par se calmer ou plutôt il y fut contraint, sa main étant devenue hors d’usage. Il frappa son front contre la porte glacial de l’ascenseur. Il fallait qu’il se ressaisisse pour réfléchir comment remonter à la surface.  

Soudain, il entendu un grand fracas à l’intérieur de l’ascenseur. Il se concentra et la reconnue aussitôt.  

- Kaori ? Tout va bien ?  

- …  

- Kao, bon sang, réponds !  

- Oui ! Oui, ça va Mick. Répondit l’intéressée à moitié sonnée.  

- Qu’est ce que tu fais là, bordel !  

- Mick, aide moi plutôt à sortir d’ici.  

Mick se retourna à la recherche d’un outil. Il en trouva un facilement dans la grande salle, va savoir ce que c’était exactement, ça devait venir du plafond, mais dans tous les cas, c’était assez mince et plat pour faire l’affaire. Il s’attela ensuite à la tâche mais avec sa main, la douleur était très rude. Finalement lorsque Kaori vit la lame de métal, elle donna un coup de main, et ils parvinrent enfin à la faire sortir de là.  

Kaori se jeta au cou de Mick qui resserra ses bras autour d’elle. Ce n’est qu’ensuite que Kaori remarqua la main de Mick et, se rappelant du bruit qu’elle avait entendu dans l’ascenseur, comprit. Elle lui sourit alors et déclara : « Vient avec moi, il faut les retrouver. ». Mick la regarda longtemps avant de secouer la tête et de fermer ses yeux quelques secondes. Qu’espérait elle ? Pourtant, il n’hésita pas à la suivre. Et c’est ensemble qu’ils traversèrent les décombres du niveau -1, dans une fumée de plus en plus étouffante, entendant par moment des craquements et des grincements des structures qui commençaient à s’affaisser.  

L’air était tellement lourd. Et plus elle respirait plus cela empirait. Ses yeux la piquaient alors qu’ils étaient fermés. Elle se sentait tellement mal, elle était tellement faible, qu’elle aurait voulu que tout soit déjà fini…  

Puis elle ressentit la main de quelqu’un sur son visage, elle ouvrit les yeux et le regarda. Ryo lui sourit. Comment s’en étaient ils sortis ? Il ne savait pas trop. Apparemment sa bonne étoile continuait toujours de veiller sur lui, pour il ne savait quelle raison. Enfin, dire qu’ils s’en étaient sortis n’était pas tout à fait vrai. Ils étaient sous des mètres de décombres, entourés d’une fumée atroce qui les empêchait de respirer et de voir correctement, et aucune sortie à l’horizon. Ils étaient plutôt, comme qui dirait, pris au piège. Mais pour le moment ils étaient vivants, et Ryo ne comptait pas mourir ainsi. Mais Akemi lui paraissait vraiment fragile et cela l’inquiétait.  

- Tu vas tenir le coup d’accord ? On va s’en sortir, tu verras.  

Akemi, le regarda et voulut répondre. Mais toute la fumée autoure d’elle ne la fit qu’émettre de violents toussotements. Ryo se leva, autant qu’il le put, vu qu’il ne pouvait pas se lever entièrement, et explora les quelques mètres carrés qui les abritaient. Il découvrit un coin où l’air était un peu plus respirable grâce à un léger courant d’air, puis il transporta Akemi là-bas. Après quelques minutes, celle-ci le regarda longuement, le visage triste.  

- T’inquiète pas princesse, je suis entrain de réfléchir à une solution. Déclara Ryo, bien qu’il ne voyait aucune solution pour le moment.  

Akemi mis un certain avant de répondre.  

- Tu ne perds jamais espoir n’est-ce pas ? Tu crois vraiment pouvoir t’en sortir alors que nous sommes bloqués une dizaine de mètres sous terre, avec un bâtiment menaçant de s’effondrer sur nous si nous ne sommes pas morts étouffés par la fumée avant ?  

- J’ai connu bien pire.  

- …  

Akemi, ne répondit pas. Ryo la regarda, elle avait les yeux fermés mais sa respiration était à peu près régulière. Il toucha son front, elle avait de la fièvre, rien d’étonnant après toutes ses épreuves. Il regarda encore une fois les alentours, mais il ne voyait aucun moyen de se sortir de ce pétrin. Essayer de pousser les décombres, reviendrait à tenter le diable en empirant la situation. Il pouvait aussi essayer de ramper à travers les décombres, mais là aussi il ne pourrait le faire que tout seul, et il risquait bien de s’aventurer au cœur des flammes ou dans une impasse où il ne parviendrait à faire demi-tour.  

Akemi ouvrit ses yeux et observa Ryo entrain de réfléchir. Il était extrêmement concentré et ne semblait pas avoir peur ou être angoissé à l’idée de mourir ici. Non, il agissait toujours en professionnel même dans des situations dramatiques comme celle-ci. Elle referma ses yeux. Rien que de les ouvrir un court instant, cela l’épuisait. Tenir le coup, avait il dit ? Elle ne savait si elle pouvait le faire… D’ailleurs à quoi bon, elle était certaine qu’ils allaient mourir ici, par sa faute. Mais elle ne voulait pas le décevoir, c’est pour ça qu’elle essayait de ne pas sombrer dans l’inconscience.  

- Ton instinct de survie est à toutes épreuves… C’est ce qui t’a permis de survivre dans la jungle…  

- Akemi ?! Comment es tu au courant ?  

- …Je suis désolée Ryo, tout est de ma faute... Je n’aurai jamais dû rentrer dans ta vie. C’est à cause de moi si tu es là aujourd’hui. Tout est de ma faute… Ce n’est pas ce que je voulais.  

- Qu’est ce qui te prends Akemi ?  

- Ryo, on va mourir… Et je ne voulais pas, je suis désolée... Tu aurais dû continuer à vivre heureux avec Kaori… La première fois que je vous ai vu, ensemble, main dans la main entrain de vous promenez dans le parc près de chez vous, j’ai vu comme vous étiez heureux, comme tu étais heureux… Et j’ai détruit tout ça en venant passer quelques jours chez vous. Tout ça… tout ça, pour te connaître. Je n’aurais pas dû Ryo, je m’en veux tellement.  

- Me connaître ? Pourquoi ?  

- …Je suis ta sœur, Ryo.  

- Comment ?  

- Pardonne-moi.  

Sa sœur. C’est bien ce qu’elle avait dit. Il la regarda, adossée contre le mur, les yeux fermés, le visage crispé comme si elle attendait un verdict. De quoi s’en voulait-elle ? Etait-ce elle qui avait enclenché le détonateur ? Mourir ici avec elle, ou demain dans une bataille, quelle importance ? Enfin, si… il y avait une sacrée différence, parce que d’un côté il mourait avec une famille, et de l’autre, il disparaissait sans même connaître son existence. Oui, elle avait de quoi s’en vouloir. S’en vouloir d’avoir voulu le laisser dans l’ignorance, d’avoir voulu disparaître sans rien lui dire avant. Avoir une sœur, cela signifiait tant de chose pour lui. Oui, bien sûr, il avait Kaori et il l’aimait plus que tout. Mais savoir qu’on appartient à une famille, qu’on vient de quelque part, qu’on n’est pas tombé du ciel mais qu’on a bel et bien une place quelque part… cela représente tant.  

- Idiote.  

Alors oui, il lui en voulait. Au fond d’elle, elle sentait bien qu’elle n’avait rien fait comme il le fallait. Elle avait cru pouvoir tout maîtriser, mais en réalité ces dernières années avaient plus était un gouffre dans lequel elle avait juste eu l’impression d’avoir une emprise. Mais finalement, elle n’avait été qu’un pion qu’on s’amuse à tourmenter. Elle était rentrée dans cet engrenage de la criminalité pour pouvoir retrouver ce frère et pour comprendre pourquoi on avait si cruellement assassiné son père. Et au final, le commanditaire allait probablement s’enfuir par les airs et, elle et son frère allaient mourir ici. Toutes ses années pour rien, sans compter la mort de Toya…  

- Je préfère mourir en te connaissant que vivre quelques années de plus pour mourir en ignorant ton existence.  

Akemi ouvrit les yeux, pour le voir, lui souriant. Son frère était complètement malade mais elle ne put s’empêcher de lui rendre son sourire. Ryo se leva et lui déclara qu’il allait voir s’il ne pouvait trouver une sortie en rampant dans les débris. Il lui fit un clin d’œil et elle le vit disparaître dans la pénombre. Elle aurait voulut l’en empêcher, mais son sourire et son clin d’œil lui avaient rendu un petit espoir. Ce n’était pas possible d’être si confiant si l’espoir était impossible. Alors, il ne lui restait plus qu’à espérer et à tenir le coup jusqu'à son retour… Ses yeux se refermèrent… Elle toussota un peu… Sa tête bascula sur le côté… et cette fois-ci, elle sombra dans l’inconscience… 

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