Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I post an interactive story?

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 3 :: chapitre 3

Published: 07-12-19 - Last update: 07-12-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Il n'y aura pas de mise à jour demain matin donc la suite lundi. Bon Week-end à tous, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

Le lendemain matin, les trois amis se retrouvèrent autour d’un petit-déjeuner. Kazue mangea du bout des lèvres et tout en elle reflétait sa tristesse. Kaori l’observa songeuse et la rejoignit lorsqu’elle remonta dans la chambre pour prendre un gilet.  

 

- Kazue, je… j’ai une question à te poser.  

 

Elle ne dit mot mais fit face à son amie, attendant.  

 

- Tu es enceinte ?, l’interrogea la nettoyeuse.  

- Oui. Comment as-tu su ?, demanda-t-elle en retour.  

- Tu as été malade ce matin au réveil et j’ai remarqué que, depuis quelques jours, tu évites le café, tu es fatiguée et tu picores. Non pas que tu dévorais avant mais tu sembles manger du bout des lèvres.  

- Ryo est au courant ?  

- Non, je ne lui en ai pas parlé. Et Mick ?  

- Je n’ai pas eu le temps de lui dire. Ca ne fait que deux jours que je suis sûre, avoua-t-elle.  

- Combien de semaines ?  

- Quatre. C’est tout frais et je n’ai aucune idée de la réaction de Mick. On n’en avait jamais parlé avant.  

 

Kazue s’approcha d’elle, se triturant les mains.  

 

- N’en parle à personne, Kaori. Je voudrais que ce soit moi qui le dise à Mick. Je voudrais qu’il soit le premier au courant… après toi, maintenant que tu as deviné.  

- Désolée, je ne voulais pas être indiscrète.  

- Ce n’est pas grave. Je sais que je peux compter sur ta discrétion. Il faut que j’y aille. Le Professeur va m’attendre.  

 

Les deux jeunes femmes redescendirent et Ryo emmena Kazue à la clinique. Kaori resta seule à l’appartement et fit un peu de ménage. Kazue était enceinte et Mick était on ne sait où. Qu’allait-il encore arriver ? Jamais deux sans trois, disait-on. De quel côté ça allait arriver ? Miki et Umi, Ryo, le Professeur ? Elle poussa un long soupir et rangea l’aspirateur. Elle enfila sa veste, ses chaussures et sortit. Malgré les circonstances, elle devait aller au tableau. Elle prit sa route habituelle et profita des rayons du soleil qui lui firent un bien fou. Elle se détendit progressivement, oubliant momentanément son inquiétude.  

 

Soudain, elle ressentit un profond malaise. Elle était suivie. Elle ne savait pas dire si elle était juste observée ou si on envisageait de l’enlever mais, après tout, elle s’en fichait. Elle devait les semer ou se mettre à l’abri. Elle accéléra le pas et entra dans la gare. L’air de rien, elle se dirigea vers le tableau, encore une fois vierge de tout message, et sembla le contempler attentivement mais elle cherchait un moyen de semer ses poursuivants. Nonchalamment, elle se dirigea vers les escalators, les emprunta, se faufilant entre les passants qui râlaient. Elle se tourna vers les quais du train, en traversa un jusqu’à l’autre bout et s’engouffra dans un passage, accélérant jusqu’à être à la limite de courir.  

 

Elle les sentait toujours derrière elle. Son coeur battait à cent à l’heure malgré son calme apparent. Elle emprunta un nouvel escalator, se cachant devant un homme de haute stature, puis, ayant évalué ses options, elle tourna dans un passage sur sa droite. Elle marcha quelques mètres et s’engouffra dans une niche qui menait à un débarras de service. Elle s’y cacha, laissant la porte entrouverte. Quelques secondes plus tard, elle vit passer trois hommes en noir et reconnut leurs auras. Après avoir attendu une minute supplémentaire, elle sortit prudemment de son cagibi et prit le chemin en sens inverse.  

 

- Te voilà, ma jolie., fit soudain une voix alors qu’on la prenait par le poignet.  

 

Kaori fit face à l’homme et vit qu’il était seul. Ni une ni deux, elle frappa d’un grand coup de genou dans son entrejambe, le faisant se plier sous la douleur. Il ne la lâcha pas pour autant et elle dut frapper du plat de la main sur son poignet avant de le sentir libéré. Elle en profita pour lui asséner un coup de coude sur la tête et l’assommer. Elle n’attendit pas de savoir si les autres étaient revenus pour s’enfuir en courant. Elle rebroussa chemin et sortit de la gare. Le Cat’s étant plus prêt, elle s’y dirigea au pas de course, se retournant par moments pour voir s’ils étaient à ses trousses.  

 

- Bonjour, Kaori !, fit Miki lorsqu’elle entra.  

- Ca va ?, s’inquiéta-t-elle, la voyant jeter un coup d’oeil derrière elle.  

- Oui, mieux maintenant. Ryo est déjà passé ?, s’enquit-elle, laissant la tension enfin redescendre.  

- Non, je ne l’ai pas encore vu. Comment va Kazue ?  

- Elle est inquiète. Cette disparition est si soudaine.  

- Oui. C’est vrai.  

- Umi n’est pas là ?  

- Non, il est parti faire des courses. Il ne devrait pas tarder à revenir.  

 

Miki lui servit une tasse de café et elles restèrent silencieuses, incapables de se lancer dans une conversation qui leur aurait semblé déplacée à ce moment-là. Ryo arriva un moment plus tard.  

 

- Ma Miki chérie ! Viens dans mes bras !, cria-t-il, s’élançant dans les airs en caleçon.  

- Tiens, embrasse ma massue, pervers immonde !, cria Kaori, fulminant.  

- C’est pas vrai, Ryo ! Même dans des moments comme celui-ci, tu ne peux t’empêcher de faire le guignol !, s’énerva Miki.  

- Que veux-tu ? Le monde continue de tourner même si Mick s’est tiré., dit-il, haussant les épaules.  

- Quoi ? Tu as eu de nouveaux éléments ?, lui demanda sa partenaire, surprise.  

- Non mais c’est une possibilité., lâcha-t-il.  

- Tout comme le fait qu’il se soit fait enlever !, rétorqua-t-elle.  

 

Ils s’affrontèrent du regard un moment.  

 

- Sois réaliste, Kaori. C’est un homme pris entre deux femmes. Il est très probable qu’il se soit juste isolé pour réfléchir., déclara Ryo, le regard dur.  

 

Kaori baissa les yeux face à l’évidente possibilité. Elle se sentit coupable sans vraiment comprendre ce qu’elle avait pu faire pour inciter son ami à penser qu’il avait une chance.  

 

- Mick pris entre deux femmes ? C’est quoi cette histoire ?, s’étonna Miki.  

- Il nous fait un retour de flammes sur Kaori., lui expliqua le nettoyeur.  

- Ca, si tu arrêtais ton jeu du chat et de la souris, ça ne serait certainement pas arrivé !  

 

Ryo envoya un regard noir à son amie qui ne cilla pas d’un pouce. Elle lui tendit une tasse de café et la tension redescendit. Umi ne tarda pas à revenir. Après avoir posé les sacs de course dans la cuisine, il prit place derrière le bar.  

 

- Fini de jouer les bonnes, Tête de poulpe ?, se moqua Ryo.  

 

Umi ne répondit pas mais lui asséna un coup de poing sur la tête.  

 

- Quand tu auras fini de faire l’imbécile, on pourra peut-être parler sérieusement.  

- Tu as des informations, Umi ?, lui demanda Kaori.  

- Oui. J’ai vu mes indics juste avant de faire les courses. Mick a été vu discutant avec un homme ressemblant à la description de Nichols il y a deux jours au soir., commença le géant.  

- Alors Nichols était le rendez-vous dont il m’a parlé…, constata la nettoyeuse.  

- Donc il l’a volontairement rencontré…, laissa échapper Ryo, l’air sombre.  

- Oui et il l’a suivi puisque mon indic les a vus partir ensemble et il n’était pas contraint…, compléta Umi.  

 

Tous restèrent silencieux. Ils ne comprenaient pas pourquoi leur ami avait volontairement disparu sans aucune explication et surtout pour suivre un homme dont il n’approuvait pas les méthodes.  

 

- Il doit y avoir une explication logique. Mick ne peut pas avoir retourné sa veste…, murmura Kaori, perplexe.  

- Ne te leurre pas. Mick vendrait sa mère si c’était nécessaire., marmonna Ryo.  

- Non ! Pas le Mick d’aujourd’hui ! Celui qui était venu te tuer peut-être, mais pas l’homme que nous connaissons et avons sauvé de la mort !, s’insurgea-t-elle.  

- Et cet homme-là aurait lâchement laissé tomber sa compagne ?, lui demanda-t-il d’une voix dure.  

 

Elle baissa le regard devant admettre la vérité.  

 

- Non., souffla-t-elle.  

- Alors, admets que nous ne savons pas tout de lui, qu’il nous cachait visiblement des choses ou qu’il n’avait pas fait totalement le deuil de son ancienne vie., lui dit-il sèchement.  

 

La mort dans l’âme, elle acquiesça. C’était tellement dur de se dire qu’elle avait pu se tromper sur son compte…  

 

- Kazue m’a donné les clefs de leur appartement et autorisé à aller fouiller pour voir si on trouverait des indices. On se retrouve à l’appartement., l’informa-t-il, se blindant contre son regard triste.  

- Ryo, attends. Je viens avec toi.  

- Quoi ? T’as peur que je fouille dans ses sous-vêtements ?, s’agaça-t-il.  

 

De mauvaise foi, il ne voulait pas admettre, même mentalement, qu’elle put avoir raison.  

 

- Je… Non ! J’ai été suivie en allant à la gare. Ils m’ont attrapée mais j’ai réussi à m’enfuir., lui apprit-elle.  

 

Les trois autres la regardèrent, stupéfaits. Ryo était soulagé qu’elle n’ait pas été enlevée. Il se promit de revérifier tous les émetteurs qu’il avait posés dans ses affaires, voire même d’en rajouter quelques-uns par précaution.  

 

- Tu te débrouilles de mieux en mieux, dis donc., répondit-il, fier d’elle, lui ébouriffant les cheveux.  

- Merci., balbutia-t-elle, rougissante.  

- Allez, partenaire. Allons fouiller les petites affaires de nos voisins.  

- Ryo, tu me préviens si tu as du nouveau., lui dit Umi.  

- Oui. Bonne journée.  

 

Les City Hunter partirent, laissant le couple seul.  

 

- Je n’aime pas tout cela, Nounours., soupira Miki.  

- J’ai le sentiment que tout va partir de travers.  

- Oui. C’est bizarre., acquiesça Umibozu, tellement songeur qu’il n’avait pas relevé le petit nom.  

 

Dans la mini qui les ramenait chez eux, Ryo conduisait, l’oeil alerte.  

 

- Ils étaient combien pour te suivre ?, demanda-t-il soudain.  

- Quatre. Trois en avant et un qui restait un peu en arrière, enfin tout du moins quand il m’a attrapée., précisa-t-elle.  

- Intelligent. Tu n’es donc pas tombée sur des amateurs. Je me demande bien de qui il peut s’agir. Tu as vu des signes distinctifs ?  

- Non. Ils étaient comme tous ceux qu’on croise, costume et lunettes sombres. Pas d’insignes, ni d’écusson, pas de tatouage visible.  

- Comment tu as fait ?  

- Je les ai distancés et je me suis cachée dans un recoin comme une trouillarde…, murmura-t-elle, baissant les yeux.  

 

Ils étaient arrivés à l’immeuble. Ryo gara la voiture et en sortit silencieusement. Lorsqu’il fut à sa hauteur, il releva son menton doucement.  

 

- Tu es loin d’être une trouillarde. Seule contre trois, c’était la meilleure chose à faire. Peut-être pas ce que j’aurais fait, mais c’était beaucoup plus raisonnable., lui dit-il avec un petit sourire.  

 

Surprise, elle se sentit rougir et son coeur battre un peu plus fort. Le regard tendre qu’il posa sur elle un instant devint vite impassible, ce qui l’a déçue énormément. Elle aimait ces moments trop rares de complicité amoureuse entre eux. Elle en avait besoin comme de l’air qu’elle respirait. Malgré tout, elle prit une nouvelle fois sur elle et le suivit jusqu’à l’immeuble de Mick et Kazue. Ils pénétrèrent dans l’appartement prudemment, Ryo en tête. Quand il fut sûr qu’il n’y avait personne et surtout aucun danger, il laissa Kaori y entrer à son tour. Elle observa la pièce et remarqua tout de suite une chose.  

 

- La lettre qu’on avait laissée hier a été bougée et il y a un message pour Kazue., dit-elle en dépliant la feuille.  

- Mick est passé. La porte n’a pas été forcée et il a pris des affaires., nota-t-il en jetant un œil dans la chambre où les portes de l’armoire étaient ouvertes.  

 

Ryo s’approcha d’elle, se mettant dans son dos, et lut la lettre avec elle.  

 

« Kazue, je suis désolé de te le dire ainsi mais je n’ai plus le coeur de continuer cette comédie que je joue depuis le début de notre relation. Tu n’as été qu’une nouvelle proie pour moi. Eloigne-toi de ce monde, éloigne-toi des quatre qui ne t’apporteront que la mort. Le Janus en moi ne veut plus jouer. Mick. »  

 

Ryo prit la lettre des mains tremblantes de Kaori et la relut attentivement, tentant de rester objectif. Il s’y reprit à plusieurs reprises.  

 

- Comment on va lui annoncer cela ?, murmura Kaori, se souvenant de ce que son amie lui avait confirmé le matin-même.  

- On ne lui dit rien., décréta Ryo, sans même demander de qui elle parlait.  

- Mais pourquoi ? Elle a le droit de savoir.  

- Le message de Mick n’est pas à prendre au pied de la lettre., lui dit-il, s’asseyant dans le divan.  

 

Il tenait la feuille entre ses mains, pensif. Kaori prit place à ses côtés, attendant qu’il lui expliqua. Malgré son air impassible, elle sentait la tension qui l’habitait.  

 

- Janus était un code entre nous. C’est un dieu de la mythologie grecque qui avait deux faces.  

- Donc sa lettre ne se signifie pas forcément ce qui est écrit. Mais qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui est à réinterpréter et qu’est-ce qui est faux ?, dit-elle, réfléchissant en professionnelle, non plus en amie.  

- Kazue n’a jamais été une proie pour lui. Ses proies étaient les femmes des hommes qu’il devait éliminer…, constata Ryo.  

- Il lui dit de s’éloigner et ça, je pense que c’est réel. Il veut la mettre en sécurité, qu’il ne lui arrive rien., ajouta Kaori.  

- Je suis d’accord avec toi mais je ne pense pas que la suite est à prendre telle quelle. Pour moi, cette partie-là, c’est pour nous prévenir que nous sommes tous les quatre visés.  

- Je ne comprends pas, Ryo. Il disparaît, nous prévient qu’on est ciblés mais à quoi il joue ?  

- Je pense qu’il nous protège comme Umi et moi le ferions.  

- Mais pourquoi dire à Kazue qu’il la quitte ?  

 

Ryo replia soigneusement la feuille et la rangea dans la poche de sa veste. Il réfléchissait et il devait avouer que cette partie du message restait un mystère pour lui. Est-ce qu’il voulait vraiment la quitter, profiter de ce moment pour rompre avec une justification suffisante et acceptable pour la jeune femme ? Est-ce que c’était juste un leurre pour les personnes avec qui il était maintenant ?  

 

- Je ne sais pas, Kaori. Je ne sais pas quoi penser de cette partie et c’est pour cela qu’on ne lui dira rien. Si Mick veut vraiment la quitter, il le lui dira en face. Il assumera ses choix. Ca ne sert à rien de la blesser encore plus maintenant., dit-il.  

 

Kaori le dévisagea un instant, se demandant s’il s’était aussi rendu compte de quelque chose concernant Kazue. Il soutint son regard puis se leva.  

 

- Je pense que c’est déjà assez dur pour elle de se demander s’il va rentrer pour la retrouver ou la quitter pour tenter sa chance avec son amie., répondit-il d’un air sombre.  

- Mick est mon ami et ça s’arrête là., se sentit-elle obligée de lui dire.  

- Et il sait se montrer très amical…, railla-t-il, jaloux, repensant à tous ces gestes que l’américain se permettait et qu’il s’interdisait sauf peut-être à de très rares exceptions.  

- Mick est démonstratif. Ca n’a jamais été quelque chose qui lui faisait peur.  

- Contrairement à moi, c’est ce que tu veux dire, non ?, l’attaqua-t-il agressivement.  

 

Kaori se leva à son tour et s’éloigna pour retrouver un peu la maîtrise de ses sens qui s’affolaient avec sa proximité.  

 

- Je sais comment tu es, Ryo. Je sais ce que tu sais faire et ne pas faire. Je sais que tu es capable de courser n’importe quelle fille, de la peloter, de chercher tous les moyens possibles pour la mater ou la mettre dans un lit, n’importe quelle fille sauf moi. J’ai une idée de ce qui te retient me concernant et tu me fais bien trop d’honneur si je ne me trompe pas. Je suis une femme normale, tu sais, avec ses envies, ses désirs, ses peurs et ses espérances et je ne demande rien d’exceptionnel. Je sais me contenter de peu et je pensais que tu le savais depuis le temps…  

- Peu, c’est déjà trop pour moi, Kaori. Je ne veux rien. Les filles qui passent dans ma vie ne font que ça, passer. Je prends du plaisir, leur en donne et ça s’arrête là. Tu es la seule que je respecte suffisamment pour ne pas te mettre dans mon lit juste pour quelques heures., dit-il, la mâchoire crispée.  

- Au moins les choses changent. Tu admets que ce n’est pas parce que je ne te fais pas d’effet., murmura-t-elle, désabusée.  

- Je n’ai rien admis. Les deux choses peuvent être concomitantes., ajouta-t-il, se sentant piégé.  

- Toi, tu es con tout court. Tu pouvais au moins me laisser un peu d’amour propre., répondit-elle, serrant des poings.  

 

Il ne serait pas dit qu’elle détruirait l’appartement de leurs amis à cause d’une de leurs sempiternelles disputes.  

 

- Si tu as fini, on pourra rentrer pour que j’aille préparer à manger… à moins que tu ne veuilles aller fouiller dans les petites affaires de Kazue. Ce serait le moment après tout : elle n’est pas là et Mick non plus et, comme tu as pu le constater, je n’userai pas de ma massue ici., dit-elle, partant vers la cuisine.  

 

Il serra les poings et partit vers la chambre pour vérifier ce qui manquait. Rien à part quelques vêtements et affaires de toilette. Ryo vérifia toutes les cachettes de Mick et trouva ses passeports et autres papiers. Il avait aussi emporté de l’argent liquide. Refermant toutes les trappes soigneusement, il retourna auprès de Kaori qui finissait de mettre de l’alimentaire dans un sac.  

 

- Tu as trouvé quelque chose ?, lui demanda-t-elle, d’une voix froide.  

- Il n’a pris que du basique : vêtements, hygiène et argent. Tu fais tes courses ?, ironisa-t-il.  

- Non, je prends ce qui arrive à date. On l’a oublié hier. Kazue n’aime pas gâcher., répondit-elle d’un ton mordant.  

- Allez, on rentre.  

 

Ils sortirent et Ryo referma la porte, non sans avoir placé un discret récepteur non loin. Il saurait ainsi si quelqu’un revenait dans l’appartement. Ils rentrèrent chez eux et Kaori eut à peine posé le sac qu’elle portait qu’elle assomma Ryo d’une massue gigantesque.  

 

- Si tu pensais y échapper…, gronda-t-elle, partant vers la cuisine.  

- Préviens au moins avant., maugréa-t-il.  

 

Cependant, quelque chose le dérangea : ce n’était pas le fait d’avoir été corrigé ou qu’elle eut attendu pour le faire… Non, ce qui le dérangeait, c’était le manque de signe avant-coureur. En général, quand elle allait le frapper, il ressentait sa rage et savait ce qui allait arriver. Il pouvait ainsi presque toujours l’éviter même s’il ne le faisait pas pour une raison obscure. Là, il n’avait rien ressenti comme si elle n’avait rien ressenti non plus. Devait-il s’en inquiéter ? Devait-il mettre cela sur le compte de son habileté à masquer ses émotions de mieux en mieux ? Il ne savait pas quoi en penser.  

 

Il sortit de sa prison de bois, se remit les cervicales en place et se dirigea vers le téléphone pour informer Umi des nouvelles informations et lui donner sa position par rapport à Kazue, position que le géant partagea. Ils la protégeraient dans tous les domaines comme ils le pourraient. Cela fait, il s’affala dans le canapé et ressortit discrètement la missive qu’il planqua dans un de ses magazines. Il la lut et relut encore sous couvert de lecture pernicieuse, s’esclaffant en bavant quand Kaori entrait dans la pièce, reprenant un air sérieux quand elle ressortait. Il sentait ses regards furieux se poser sur lui mais n’en tenait pas compte. Il préférait mille fois qu’elle eut une mauvaise opinion de lui que de la voir s’inquiéter en lui montrant à quel point il jugeait la situation préoccupante.  

 

Et il était en effet inquiet pour Mick, pour Kazue, pour les cafetiers mais surtout pour elle, pour celle qui faisait battre son coeur. Kazue ne prendrait pas de risque inutile. Ce n’était pas son monde et, si elle le connaissait, elle ne faisait que louvoyer à la frontière pour les soigner. Kaori en faisait pleinement partie mais c’était elle la moins bien armée du groupe, la moins expérimentée et il se savait en grande partie responsable. A force d’avoir voulu la tenir le plus éloignée possible, il l’avait rendue dépendante de lui et surtout atteignable. Alors il pouvait se targuer d’avoir préservé sa morale, en même temps que son honneur d’ailleurs, mais, si elle était blessée, pire si elle mourait, il pourrait aussi se sentir responsable… et à bien des niveaux… De plus, il savait pouvoir compter sur le potentiel comportement à risque de sa partenaire qui laissait son coeur un peu trop penser et la conduire dans des situations impossibles et surtout dangereuses, ce qui n’arrangeait pas les choses.  

 

Il poussa un long soupir de lassitude. Devait-il revoir sa position la concernant ? Devait-il envisager sérieusement de l’entraîner et la laisser intégrer pleinement son monde ? S’il le faisait, il savait qu’inévitablement, il lui ouvrirait la porte de son coeur : l’ayant exposée au danger, il n’aurait plus de raison de la tenir à distance. C’était tentant et ce n’était pas la première fois qu’il l’envisageait. Il avait même décidé de le faire après son enlèvement par Kreutz mais il avait reculé au dernier moment, pris de scrupules, repensant à Maki et la confiance qu’il avait placée en lui, et tout était redevenu comme avant, la frustration en plus…  

 

- Si tes lectures commencent enfin à t’ennuyer, je peux me faire un plaisir de les jeter., lui jeta Kaori d’un ton aigre, posant un plat à table.  

- Ne prends pas tes rêves pour la réalité., répondit-il du tac au tac.  

- Ca fait un moment que je ne rêve plus, Ryo… Viens manger pendant que c’est chaud et ne te casse même pas la tête à dire que c’est écoeurant. Je le sais déjà, alors épargne ta salive.  

 

Elle s’assit et se concentra sur son assiette, se forçant à manger malgré la boule qui lui bloquait la trachée. Elle ne lui ferait pas le plaisir de lui montrer à quel point son comportement l’affectait.  

 

Jetant négligemment la revue sur le fauteuil après avoir replié la feuille et l’avoir rangée dans sa poche, Ryo se leva, arborant un air dégoûté, et la rejoignit à table. Il se gava sans dire un mot puis quitta la table une fois repu, laissant sa partenaire seule. Elle le regarda partir sans mot dire, le coeur douloureusement serré et se demanda comment les choses avaient pu dégénérer à ce point en quelques mois, comment avaient-il pu passer d’une relation platonique mais romantique à cette espèce de guerre froide qui les séparait de plus en plus ? Combien de temps cela allait-il encore durer ? Elle ne le savait pas mais elle devait laisser cela au placard et pensait à la priorité du moment : Mick. Où était-il ? Que faisait-il ? Allait-il bien ? 

 


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