Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Why isn't there HTML file of the NC-17 fanfictions?

 

Since it's impossible to check who's reading those fanfictions in the HTML format, the fanfictions NC-17 are only available in php version.

 

 

   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 4 :: chapitre 4

Published: 09-12-19 - Last update: 09-12-19

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui me font très plaisir. Je sais que l'histoire est et sera dure, certainement la plus dure que j'ai posté sur ce site jusqu'à présent. Alors accrochez-vous. J'espère que vous prendrez quand même du plaisir à la lire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Affalé dans son lit, Ryo fixait le plafond. Son isolement répondait à deux objectifs précis. Le premier était d’éviter Kaori pour ne pas se disputer avec elle une nouvelle fois et l’épargner un peu. Il eut un sourire amer : quelle bonté d’âme avec tout ce qu’il lui faisait subir juste pour éviter qu’elle n’approcha trop près de lui et n’attisa encore plus la flamme qui brûlait en lui…  

 

Le deuxième était de pouvoir cogiter sur tous les éléments de l’enquête qui ressemblait pour le moment plus à un puzzle qu’à un tout bien ordonné. Il y avait tellement de zones d’ombre, tellement de choses qui leur échappaient que c’était compliqué de trouver la logique dans le comportement de Mick. Comme Kaori, il ne pouvait pas croire qu’il ait retourné sa veste bien qu’il se fit volontiers l’avocat du diable face à elle. C’était son rôle dans leur partenariat d’être celui qui l’aiderait à garder les pieds sur Terre. Elle tomberait de moins haut si vraiment leur ami les avait laissé tomber.  

 

Avait-il suivi Nichols vraiment volontairement ou contraint et forcé parce qu’on le menaçait d’une manière ou d’une autre ? Il penchait pour la deuxième option. Peut-être Nichols voulait-il utiliser Kazue comme appât à abattre si Mick ne se mettait pas sous ses ordres ? C’était peut-être pourquoi il avait écrit la quitter noir sur blanc, ainsi il pouvait faire penser à Nichols qu’elle n’avait pas une si grande importance pour lui et donc pas réellement de poids pour le faire chanter.  

 

Ryo espérait secrètement que c’était la seule raison. Ainsi, lorsqu’il rentrerait, Mick retrouverait Kazue et ils reprendraient leur vie à deux comme avant. Avec un peu de chance, cette expérience lui aurait remis les idées en place et enfin permis de comprendre qu’il était fait pour Kazue, pas pour Kaori, et lui n’aurait plus ainsi à craindre de la perdre pour les bras de son ami… Les petits gestes, les mots doux, les allusions, tout cela serait fini et Kaori n’aurait plus de raison d’être attirée par Mick. Comme elle le lui avait dit, elle était une femme normale et les femmes normales aimaient ce genre de choses. A n’affronter que son mépris, il serait normal qu’elle finit par se tourner vers lui, ou un autre d’ailleurs, et il la perdrait.  

 

Il poussa un profond soupir. Il se perdait une nouvelle fois dans ses contemplations amoureuses. Il devait vraiment aimer se torturer l’esprit à ressasser toujours la même chose. Il savait pourtant où ça le mènerait : il devait faire un choix.  

 

- Je ne peux pas choisir., murmura-t-il, posant le bras sur ses yeux.  

 

Comment choisir de la laisser entrer et plonger dans un monde de ténèbres où la durée de sa vie serait drastiquement raccourcie ou la laisser partir pour faire ce qu’elle avait à faire, se marier et avoir des enfants, les aimer, les voir grandir et se marier à leur tour ? Kaori était faite pour la lumière et l’amour et il lui offrirait quoi ? De la laisser l’aimer et de la baiser tous les soirs. Il grimaça de dégoût. Il savait qu’il était malhonnête même envers lui-même. Il savait que le sexe avec elle n’aurait rien de sordide et de plat. Il savait que s’il goûtait un jour à sa peau, à la chaleur de ses bras, à la douceur de son intimité, il ne pourrait plus jamais s’en passer. Elle deviendrait sa drogue et, lorsqu’elle mourrait, il ne se relèverait pas. Alors, non, il ne pouvait pas choisir.  

 

C’était elle qui ferait son choix : elle déciderait de partir ou de rester. C’était juste une question de temps avant qu’elle en eut assez et se décida à quitter les lieux. Kaori était une femme normale, elle se lasserait… sauf qu’elle l’aimait d’une telle force qu’elle ne partirait peut-être jamais et le ferait vivre avec la culpabilité de ses choix. Il n’avait jamais vu une femme aimer avec autant de ferveur et d’abnégation malgré tout ce qu’il lui avait fait. C’était ce qui rendait les choses si difficiles parce que son amour le réchauffait et le faisait se sentir vivant. Alors il voulait qu’elle parte mais il voulait aussi qu’elle reste et son coeur oscillait tel un métronome sans jamais s’arrêter entre les deux options. Même son inconscient semblait s’y mettre par moments quand il lui prenait de lui dire un mot gentil, d’avoir un geste ou regard tendre alors qu’il faisait tout pour la repousser ou alors quand il l’agressait, la dénigrait ou autre quand il avait décidé de la laisser approcher…  

 

Il se rendit soudain compte d’où ses pensées l’avaient mené une nouvelle fois et il grogna. Il s’était encore une fois laissé emporter.  

 

- J’en ai marre : je veux que tu sortes de ma tête, Kaori !, gronda-t-il.  

 

Voyant que son isolement ne portait pas ses fruits, il changea de tactique. Il se releva et sortit de sa chambre. Kaori sortait de la buanderie avec un panier de linge vraisemblablement à repasser. Ils se figèrent un instant l’un face à l’autre, se dévisageant intensément, puis elle baissa les yeux et passa devant lui pour descendre les escaliers. Il l’intercepta et lui prit le panier des mains.  

 

- Mais…  

- Pour une fois que je suis dans un bon jour…, la coupa-t-il.  

 

Elle lui lança un regard mi-figue mi-raisin. Si ça c’était un bon jour avec tout ce qu’elle s’était déjà prise dans la tête, à quoi devait-elle s’attendre les mauvais jours ? Autant profiter de l’instant présent, se dit-elle finalement, et elle esquissa un léger sourire. Gêné, il haussa légèrement les épaules et descendit les escaliers prestement. Il posa le panier sur la table à côté de la table à repasser puis se tourna vers elle.  

 

- Je vais aller faire le tour de mes indics pour voir s’ils ont du nouveau et après j’irai chercher Kazue à la clinique. Tu restes ici.  

- D’accord. De toute façon, j’ai de quoi faire., dit-elle en désignant le panier bien rempli.  

- On pourrait peut-être aller faire un tour au Cat’s ce soir avec Kazue. Ca lui changerait les idées, non ?  

- Je vais lui proposer. Par pitié, Kaori, ne fais rien de stupide., lui demanda-t-il, d’un ton excédé.  

 

Bizarrement, il s’attendait à la voir partir à la recherche de Mick toute seule comme elle l’avait fait avec son amie quand ils s’étaient retrouvés il y a sept ans. Il se souvint avec amusement qu’elle s’était servie d’un pistolet jouet et qu’il lui avait sauvé la mise en tirant en même temps qu’elle. Elle avait été tellement déterminée à la sauver…  

 

- C’est bon, je t’ai dit que je ne bougerai pas. Je vais faire le repassage puis préparer le repas de ce soir. Tu peux partir tranquille… en tous cas plus que moi…, grommela-t-elle, vexée.  

- A tous les coups, tu vas en profiter pour tenter ta chance avec les filles que tu croiseras.  

 

Il vit son regard blessé et il lui aurait suffi de quelques mots pour l’effacer mais, encore une fois, ils ne vinrent pas.  

 

- Que veux-tu ? Je ne peux pas laisser les jolies filles de la ville sans les flatter un peu et surtout les honorer de ma présence…, se targua-t-il, un coucou faisant irruption.  

 

Sans réfléchir, Kaori attrapa le fer à repasser, le lui colla dans la figure et le lâcha. Celui-ci tomba alors directement sur le membre dressé et Ryo hurla de douleur, se tenant l’entrejambe. Il se retrouva par terre, une marque rouge en triangle sur le visage, roulant de droite à gauche.  

 

- J’espère que je ne l’ai pas abîmé…, fit Kaori en ramassant son fer et l’examinant, soulagée de constater qu’il n’avait rien.  

 

Elle le brancha et se mit à l’ouvrage sans plus aucun regard pour son partenaire. Ce dernier se releva au bout d’un moment avec une démarche de cow-boy.  

 

- Méchante Kaori ! Tu vas tuer les héritiers Saeba…, cracha-t-il, la larme à l’oeil.  

- Ca tombe bien. Tu n’en veux. Tu n’arrêtes pas de dire que tu n’aimes pas les enfants., réussit-elle à lui répondre.  

 

Elle avait la gorge serrée à l’idée saugrenue que, même si un jour ils se mettaient ensemble, ils n’auraient jamais d’enfants. Ca lui faisait mal au coeur même si elle l’avait accepté depuis longtemps. Elle eut une pensée furtive pour Kazue, lui enviant sa grossesse., et s’en voulut aussitôt d’être jalouse.  

 

- Ce n’est pas une raison pour casser le jouet. J’ai une réputation, moi ! T’imagines s’il ne se tient plus droit et fier ?, s’écria-t-il, outré.  

- Ca va, Ryo. Cesse de parler de ton pénis comme s’il s’agissait d’une personne !, s’emporta-t-elle.  

 

A peine eut-elle prononcé ces paroles qu’elle se sentit rougir furieusement et plaqua une main sur sa bouche, gênée. Ryo la regardait éberlué puis se mit à rire bêtement, masquant lui aussi sa gêne en se moquant d’elle.  

 

- Il faudra que tu cesses d’être aussi prude, Kaori. A seize ans, c’est mignon, à vingt-sept, c’est ridicule., lui asséna-t-il pour remettre de la distance entre eux.  

 

Elle serra les dents mais ne dit rien ; son seul geste fut d’empoigner le fer à repasser et de projeter de la vapeur vers lui, ce qui le poussa à reculer. Il en profita pour s’en aller. La jeune femme regarda la porte se fermer et, sitôt fait, la colère quitta son regard pour laisser place à la tristesse.  

 

- J’ai de plus en plus de mal à te suivre, Ryo. Pourquoi t’échines-tu autant à me faire sortir de mes gonds ? En quoi ça t’amuse de me faire du mal ? Je commence à en avoir assez de tout cela. Peut-être est-il temps que je cesse de me voiler la face et d’espérer quelque chose qui n’arrivera jamais ?  

 

Elle soupira, frustrée, puis se tourna vers la radio qu’elle alluma, histoire de se changer les idées. Se laissant embarquer, elle oublia progressivement ses soucis et l’après-midi passa rapidement. Elle fut donc un peu surprise de voir arriver Kazue et Ryo alors qu’elle pensait qu’il était moins tard.  

 

Ryo récupéra Kazue à l’heure prévue. Quand elle sortit de la clinique, il vit son visage changer d’expression. Elle laissa tomber le masque neutre de la professionnelle de santé pour celui triste et désespérée de la femme abandonnée.  

 

- Tu as des nouvelles ?, lui demanda-t-elle sans ambages.  

- Je sais juste qu’il est toujours vivant., lui répondit-il, voyant le soulagement s’inscrire sur son visage.  

- C’est déjà ça., soupira-t-elle.  

- Kazue, nous ne savons pas ce qui s’est passé. Je ne peux pas t’assurer qu’il n’est pas parti volontairement.  

- Je sais mais, quoi qu’il arrive, je ne veux pas qu’il meure. Même s’il doit me quitter, même s’il doit partir avec Kaori…, murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Ne dis pas de bêtise, Kazue., grogna-t-il, ne pouvant accepter l’idée d’un couple Mick-Kaori.  

- Je suis réaliste, Ryo. Ca n’allait pas fort entre nous. Je n’ai pas la prétention de penser que cet éloignement va nous rapprocher., s’énerva-t-elle.  

 

Ryo posa une main sur sa cuisse, sans aucune mauvaise intention, juste celle de l’apaiser. Elle posa la sienne dessus, soulagée de ne pas être seule pour affronter sa détresse.  

 

- Calme-toi. Ce n’est pas en t’énervant que tu y verras plus clair., lui dit-il.  

- Je sais mais j’ai un peu de mal à me contrôler depuis quelques jours., avoua-t-elle, pinçant son nez pour soulager la tension naissante.  

- Kaori s’est dit que ça te ferait peut-être du bien d’aller faire un tour au Cat’s, ce soir., lui proposa-t-il.  

- Pourquoi pas… J’aimerais juste prendre une douche avant.  

- Je peux venir te frotter le dos ?, lui demanda-t-il, affichant un air lubrique.  

 

Elle le regarda, un instant interdite, puis vit clair dans son jeu et se mit à rire, oubliant momentanément son angoisse. Quand elle se calma un moment plus tard, elle lui adressa un regard de reconnaissance.  

 

- Merci Ryo. Merci de rester toi même dans les moments difficiles. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.  

- Et encore, tu n’as pas goûté au meilleur de ma personne., glissa-t-il d’un ton suggestif.  

- Tu sais, j’ai failli te proposer plusieurs fois d’aller boire un café ensemble avant que je connaisse Mick…, lui dit-elle, soudain.  

 

Dans la tête de Ryo, le café se transforma visuellement en love hotel, Kazue se pâmant dans ses bras. La bave se mit à couler au coin de sa bouche.  

 

- Un café, Ryo !, le reprit-elle, le surprenant.  

- Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?, lui demanda-t-il recouvrant son sérieux immédiatement.  

- Kaori… Rien ne semble pouvoir se mettre entre vous, rien ni personne. Les sentiments qui vous unissent, même si tu nies que ce soit de l’amour, sont si forts que c’était comme si une barrière vous entourait. Seulement par moment, les barrières se referment autour de vous et vous vous entrechoquez sans pouvoir vous toucher.  

- Surtout moi, tu veux dire…, laissa-t-il échapper.  

- Elle aussi. Elle est enferrée dans sa timidité et la crainte de te perdre. Elle se plie en quatre pour te plaire et qu’un jour, tu admettes enfin ce qui vous lie.  

- Même quand elle me lance un coup de massue sur la tête ?, se moqua-t-il, dubitatif.  

- Ris-en si tu veux. Elle a peur de te perdre… probablement autant que tu as peur de la perdre.  

- Je…  

 

Elle leva la main, lui intimant le silence, et tourna la tête vers l’extérieur de la voiture, observant la ville.  

 

- N’essaie pas de nier si tu n’en es pas convaincu, Ryo. Je vais peut-être perdre mon compagnon à cause de toi, alors, s’il te plaît, ne me fais pas l’affront d’être malhonnête avec moi par dessus tout. Et, si ça peut te rassurer, je ne parlerai pas de cela à Kaori. Ce n’est pas mon rôle., finit-elle avant de poser le menton sur sa main.  

 

Ils finirent la route en silence, chacun perdu dans leurs pensées, et ce fut ainsi que Kaori les vit entrer.  

 

- Je vais prendre une douche et après, si vous le souhaitez, on peut aller au Cat’s comme tu l’as proposé., fit Kazue, se tournant vers Kaori.  

- Comme tu veux.  

- Ca nous fera certainement du bien de voir les autres., admit la doctoresse.  

 

Elle laissa les deux nettoyeurs seuls pour aller se doucher. Dès qu’elle eut refermé la porte de la salle de bains, Kaori se tourna vers son partenaire.  

 

- Qu’as-tu appris de tes informateurs ?  

- Mick a été vu avec Nichols à divers endroits de la ville, un peu comme s’ils faisaient du tourisme.  

- Ils repèrent les lieux., supposa la nettoyeuse.  

- Oui, je pense aussi.  

- Alors il aurait vraiment changé son fusil d’épaule ?, dit-elle, déconcertée.  

- Tu sais, au départ, il faut savoir appâter le chaland. Peut-être qu’il joue le jeu pour mieux noyer le poisson., répondit-il.  

 

Il n’aimait pas la voir déstabilisée même si bien souvent c’était par sa faute. Elle lui lança un regard perplexe, lui faisant bien comprendre qu’il y a peu, le matin même pour être exact, il l’avait préparée au pire. Il haussa les épaules et monta sur le toit fumer une cigarette. Quand il redescendit, Kazue passait sa veste et ils partirent tous trois au Cat’s.  

 

A peine arrivés, Miki se précipita sur son amie et la prit dans ses bras, l’assurant d’un soutien indéfectible. Kazue la remercia, prenant sur elle pour rester calme et forte comme Mick aurait certainement apprécié. Ils se mirent à discuter, tentant de garder la conversation légère, au moins du côté des filles, pendant qu’Umi et Ryo parlait à voix basse de ce qu’ils avaient appris chacun de leur côté.  

 

Soudain, quatre d’entre eux se tendirent sentant des auras négatives autour du café. Alors qu’Umi, Ryo et Miki sortirent une arme, Kaori attrapa Kazue et la plaqua par terre, se positionnant sur elle pour faire rempart avec son corps. Les vitres explosèrent sous l’impact des balles de mitraillettes, des éclats de bois volaient quand les balles s’enfonçaient dans le mobilier, des éclats de verre étaient projetés partout comme une myriade de petites étoiles scintillantes retombant pour laisser des éclaboussures rouges sur les peaux dénudées.  

 

Les deux jeunes femmes entendirent les détonations provenant des armes de leurs amies et Kaori sentait Kazue sursauter à chacune. Elle était concentrée sur la sécurité de son amie et aurait aimé pouvoir mieux la protéger mais elles étaient à un endroit d’où elles ne pouvaient bouger sans être à découvert. Donc elles restèrent là, Kaori allongée sur elle, les mains posées autour de sa tête pour protéger le visage de son amie.  

 

Furieux mais surtout effrayé, Ryo ripostait aux tirs en gardant un œil sur les filles au sol. Il avait vu l’attitude de Kaori, se jetant sur son amie au détriment de sa propre sécurité. Elles étaient à un carrefour des trajectoires, ce qui faisait qu’elles étaient touchées par un maximum de débris. Il n’en fallait plus que peu pour qu’un projectile plus gros fit de vrais dégâts.  

 

- Umi, sors l’artillerie lourde., cria-t-il.  

 

Le géant sourit de toutes ses dents et sortit un bazooka. Il ne se fit pas prier pour arroser les endroits d’où provenaient les tirs et cela porta rapidement ses fruits. Les assaillants prirent la fuite et un silence irréel se fit, ne laissant que la poussière et les débris qui retombaient au sol emplir l’air. Kaori se releva, légèrement vacillante, et aida Kazue à en faire de même.  

 

- Ca va ?, murmura-t-elle, la voyant livide.  

 

La doctoresse secoua la tête et se mit à pleurer. La nettoyeuse s’agenouilla près d’elle et la prit dans ses bras, la sentant s’agripper à elle comme si elle était sa bouée. Kazue pleura ainsi pendant dix bonnes minutes, ne s’apercevant même pas de l’arrivée de Saeko, alertée par un message sur sa radio. Profitant de son inattention, Umi et Ryo résumèrent les dernières informations à l’inspectrice concernant la disparition de Mick et toutes les spéculations qu’ils avaient faites. Elle leur affirma qu’elle leur fournirait les informations qui lui seraient remontées. La nouvelle ne la laissait pas de marbre. Elle avait appris à apprécier Mick, tout comme elle l’avait fait avec Umi, et sa disparition, et les circonstances qui l’entouraient, l’inquiétait.  

 

Quand elle dut partir, les deux hommes regagnèrent l’intérieur du café et retrouvèrent Miki soignant Kaori qui avait été blessée dans le dos par un éclat de verre.  

 

- Ca va, ce n’est pas profond. Ce ne sera que l’affaire de quelques jours., rassura-t-elle Ryo, voyant son froncement de sourcils.  

- Merci, Miki. Où est Kazue ?  

- Je lui ai donné un somnifère. Elle dort dans l’arrière-salle.  

 

La barmaid s’éloigna et alla chercher un balai. Kaori se leva pour aller aider son amie mais fut arrêtée par Ryo.  

 

- C’était totalement inconscient ce que tu as fait. Pourquoi as-tu voulu jouer les héroïnes ?, gronda-t-il, la mâchoire crispée.  

- Je n’ai pas voulu jouer les héroïnes. J’ai protégé mon amie comme je le pouvais., répondit-elle, redressant le menton.  

- En mettant ton corps en rempart ? Autant mettre une cible marquée « tirez-moi dessus ! », s’énerva-t-il.  

- Tu voulais que je fasse quoi ? Que je la laisse pour me jeter au dessus du bar ?  

 

Il détourna le regard parce qu’effectivement elle avait choisi la bonne solution mais il ne supportait pas l’idée qu’elle aurait pu mourir.  

 

- Ca aurait peut-être été mieux en effet ! Ou sortir une arme aussi.  

- Quelle arme, Ryo ? Celle que tu as déréglée ? Celle avec laquelle tu n’as jamais voulu m’apprendre à tirer ?, rétorqua-t-elle, fâchée.  

- Tu aurais peut-être préféré que je courre à travers la fenêtre avec une massue ? Ca aurait peut-être été plus à ton goût ?  

 

Bon sang, elle avait fait ce qu’elle avait pu et elle était persuadée d’avoir pris la meilleure décision et, s’il n’avait pas été aussi obnubilé par son inquiétude, il aurait admis qu’elle avait eu le bon réflexe.  

 

- Avec une massue ? Quelle idée ! Tu as toujours des grenades sur toi. Elles étaient où aujourd’hui ?, ironisa-t-il.  

- Je… je n’ai pas pensé à les sortir. Je voulais juste protéger Kazue., admit-elle, baissant les yeux.  

 

Elle avait failli. Elle n’avait encore une fois pas été à la hauteur. Elle était vraiment la pire partenaire qu’il pouvait avoir…  

 

- Quand vas-tu commencer à réfléchir avec ta tête, Kaori ?, se mit-il en colère, tout en se sachant injuste avec elle.  

- Vas-y ! Dis-le ! Tu en meurs d’envie ! Dis-le que je ne suis pas une bonne partenaire, qu’il vaudrait mieux que je m’en aille ! Dis-le moi. Aie au moins le courage de me le dire en face contrairement à tout le reste !, hurla-t-elle, faisant se retourner Umi et Miki.  

- Tu as raison. J’ai eu des partenaires bien meilleurs que toi. Tu n’es vraiment bonne à rien., constata-t-il, posant sur elle un regard consterné.  

 

Il vit ses yeux briller de larmes et se retint de lui dire qu’il n’en était rien, qu’il avait juste eu tellement peur qu’il n’arrivait pas à régner sur sa colère, colère qui n’était pas dirigée contre elle mais contre lui, contre leurs assaillants, mais que c’était tellement plus facile de s’en prendre à elle. Il vit au ralenti sa main se lever et venir se plaquer contre sa joue violemment sans même bouger. Cette gifle n’était qu’une faible punition pour tout ce qu’il lui faisait vivre.  

 

- Je te déteste, Ryo ! Je te déteste !, hurla-t-elle, en larmes.  

 

Il la vit enfin se retourner et partir en courant dans la nuit qui tombait, incapable de bouger et de la suivre. Il n’avait jamais pensé entendre ces mots-là sortir de sa bouche un jour. Il avait toujours pensé qu’elle lui pardonnerait tout mais il s’était apparemment trompé…  

 

- Inconscient, tu la laisses vraiment partir seule !, tonna Umi, jetant son tablier sur le comptoir.  

- Reste avec Miki et Kazue, Umi. J’y vais., murmura Ryo d’une voix blanche.  

 

Ses jambes étaient lourdes et il avait l’impression de devoir produire un effort énorme pour se déplacer mais il avança quand même. Son cerveau tournait dans le vide, les pensées passaient et s’envolaient aussitôt. « Je te déteste », lui avait-elle dit. C’était impensable. Kaori le détestait, il ne pouvait y croire…  

 

Il passa toute la nuit à la chercher, fouillant tous les recoins, interrogeant tous ceux qu’il croisait mais ne la trouva nul part. Il se sentait sur le point de vomir quand il arriva en vue du Cat’s et dut faire un effort suprême pour reprendre son masque neutre. Quand il parut à la porte, trois visages anxieux se tournèrent vers lui et il ne put que secouer la tête, le coeur lourd. 

 


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