Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 18 :: chapitre 18

Published: 23-12-19 - Last update: 23-12-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 18  

 

Pour la quatrième fois, Kaori leva son poignet et regarda l’heure, poussant un long soupir. Cela faisait plus d’une heure qu’elle aurait dû voir le Professeur et, contrairement à ses habitudes, il était très en retard…  

 

- Normalement, c’est moi qui râle et peste en attendant., plaisanta Ryo, lui jetant un regard en coin.  

- Ca fait des semaines que j’ai ce plâtre et c’est aujourd’hui qu’il doit me l’enlever. Ca me gratte, c’est lourd. J’en ai assez., maugréa-t-elle.  

- Ca fait six semaines, Kaori. Tu n’es pas à une heure près, non ?, se moqua-t-il gentiment.  

 

Elle lui adressa un regard noir et se concentra sur la porte comme si ça le ferait apparaître et il apparut… venant du couloir, visiblement fatigué.  

 

- Je suis navré pour l’attente, un accouchement un peu long…, s’excusa-t-il.  

- On peut comprendre, n’est-ce pas, Kaori ?, se moqua le nettoyeur.  

- Tout à fait., répondit-elle de manière posée, lui lançant un regard d’avertissement.  

- On enlève le plâtre et visite de contrôle., récapitula le médecin en regardant son agenda.  

 

Il la guida vers la salle adjacente et commença par retirer le plâtre avant d’examiner son bras puis son autre poignet et enfin acheva par le contrôle sur les suites de couches.  

 

- Tout va bien. Ton bras est bien remis. La cicatrice de la césarienne est belle et tu n’as pas de séquelles. Si tu tombes enceinte, tu n’auras pas de souci particulier. Tu pourras même accoucher par voie basse, sauf contre-indication spécifique à ta nouvelle grossesse., lui apprit-il.  

- Très bien., répondit-elle, l’air fermé.  

 

La seule chose qu’elle pensa, c’était que, de toute façon, elle ne comptait plus tomber enceinte pour ne pas vivre une deuxième fois la douleur par laquelle elle passait. Ryo, de son côté, était soulagé de savoir qu’elle ne souffrirait pas de séquelles physiques de cette expérience. Le moment venu, si tout allait comme prévu, ils pourraient avoir un bébé et formaient une vraie famille. Il observa sa partenaire et s’inquiéta de son air sombre.  

 

- Ca va, Kaori ?  

- Oui, oui. Tout va bien., répondit-elle, comme absente.  

 

Finalement, après quelques préconisations supplémentaires pour son bras, le Professeur les libéra et ils sortirent du bureau. Ils se dirigeaient vers la sortie lorsque Kaori, encore plongée dans ses pensées, buta sur un passant et évita la chute, encerclée par deux bras. Cette odeur, ce torse… elle les connaissait et elle se sentit comme tétanisée, n’osant plus bouger d’un pouce.  

 

- Tu vas bien ?, entendit-elle comme de loin.  

 

Elle ne pouvait pas être dans ces bras-là, pas contre celui qui avait fait de sa vie un enfer… Sortant brusquement de sa sidération, elle fit un bond en arrière en repoussant l’homme. Mick recula d’un pas en jetant un regard attristé sur elle. Ainsi, après plus de six mois, elle ne pouvait toujours pas supporter sa présence.  

 

- Bonjour Mick., fit Ryo, déviant son attention de Kaori, le temps qu’elle reprit ses esprits.  

- Salut Ryo., répondit-il.  

- Qu’est-ce que tu fais ici ?, l’interrogea le nettoyeur.  

- Kazue a accouché. Nous avons eu un petit garçon.  

 

Les yeux de Mick pétillèrent de joie à l’annonce. Son sourire et ses traits se firent plus tendres.  

 

- Félicitations., balbutia Ryo, cachant sa peine.  

 

Il ne pouvait s’empêcher de penser à Eirin et à cette joie qu’il ne connaîtrait pas avec elle. Son ami s’en aperçut et domina son excitation.  

 

- Je suis désolé pour votre fille. Si je peux…  

- Tu ne peux rien ! Alors fiche-nous la paix ! Plein de bonheur à vous deux !, cracha Kaori avant de s’en aller, les larmes roulant sur ses joues comme la dernière fois qu’ils s’étaient vus.  

 

Elle avait mal de penser que lui avait ce qu’elle n’avait pas malgré ce qu’il lui avait fait. C’était de sa faute si tout était parti en vrille, de sa faute si Ryo s’était jetée sur elle… Sans cela, elle ne serait pas tombée enceinte, pas partie et donc pas revenue pour se retrouver dans ce mouvement de foule et perdre sa fille… Elle ne souffrirait pas aujourd’hui comme jamais… Elle se retrouva dehors et s’arrêta devant la voiture, attendant Ryo qui ne semblait pas arriver et, pourtant, il ne mit pas plus de trente secondes à la rejoindre accompagné de l’américain.  

 

- Je ne veux plus te voir !, hurla-t-elle.  

- Kaori, il faudra bien que tu règles tes comptes. C’est le seul moyen pour toi d’aller de l’avant., lui conseilla Ryo patiemment.  

- Parce que toi, tu l’as fait ? Vous êtes redevenus potes comme avant ? Tu as eu plus que lui, alors c’est bon ?, se fâcha-t-elle.  

- Ne dis pas de bêtise !, lui répondit-il, énervé.  

- On a mis les choses à plat un peu avant ton retour., ajouta-t-il.  

 

Mick et lui échangèrent un regard entendu, se rappelant tous deux l’épisode. Ils savaient qu’ils pouvaient remercier Umibozu pour son intervention musclée. Malgré leur multiplication, leurs échanges étaient restés froids et virés régulièrement au lancer de piques. Excédé par une énième joute verbale qui mettait tout le monde mal à l’aise, le géant les avait pris par le col et fait descendre dans sa salle d’entraînement. Il leur avait remis à chacun une paire de gants de boxe et une protection pour la tête et leur avait dit de ne ressortir que lorsqu’ils seraient enfin revenus à la raison. Les trois heures qui avaient suivi avaient été tendues pour Miki et Kazue qui attendaient nerveusement le résultat dans le café alors que le géant attendait patiemment derrière la porte. Quand enfin elle s’était ouverte, les deux nettoyeurs étaient transpirants et surtout amochés mais il les sentit beaucoup moins tendus. Aucun des deux n’expliqua ce qui s’était passé ou ce qui s’était dit dans cette salle mais leurs relations s’étaient apaisées et étaient presque revenues à la normale. Le temps finirait le travail.  

 

- Tant mieux pour vous ! On rentre !, dit-elle, leur tournant le dos.  

- Kaori, je sais que tu me détestes mais Kazue n’a rien fait. Tu lui manques. Vous êtes amies, tu ne vas pas lui en vouloir parce qu’elle est ma compagne tout de même ?, lui demanda Mick, se voulant conciliant.  

 

Elle n’en voulait pas à Kazue : elle était jalouse, se rendit-elle compte, jalouse parce qu’elle avait retrouvé son couple et qu’elle avait maintenant un bébé bien en vie. Elle était fâchée contre elle-même parce qu’elle n’avait jamais été envieuse mais, là, c’était plus fort qu’elle et elle n’arrivait pas à dompter ce sentiment.  

 

- Elle voudrait te voir. Je suis sûr qu’elle serait ravie de te présenter le bébé., ajouta-t-il.  

 

« Mais moi je n’ai pas envie de le voir ce bébé. Je veux voir ma fille. », eut-elle envie de hurler. Elle sentit une larme rouler sur sa joue à nouveau et l’essuya de rage.  

 

- Kaori, je vais aller voir Kazue et lui dire bonjour. Tu peux rester ici si tu veux ou m’accompagner., l’informa Ryo.  

- Vas-y, je ne te retiens pas., répondit-elle d’une voix faussement détachée.  

- Je vais rester ici avec elle, Ryo., ajouta Mick.  

 

La jeune femme se figea. Rester seule avec lui, non c’était au-dessus de ses forces. A tous les coups, il essaierait de lui parler…  

 

- Très bien, à tout à l’heure., fit Ryo, se retournant pour partir.  

- Attends, je viens avec toi…, dit-elle précipitamment.  

 

Elle le rejoignit sans un regard en arrière. Ryo lui ne se priva pas de lui adresser un regard de reproche qu’elle ignora. Mick alla se promener dans le parc. L’attitude de son amie lui faisait mal, cela allait sans dire, mais elle était compréhensible et il aurait été étonné qu’elle lui pardonna si facilement. Il avait su ce qui s’était passé, il avait su pour la grossesse de Kaori et Ryo l’avait informé de la mort de leur enfant. Il lui avait expliqué pourquoi ils ne pouvaient pas être là pour les soutenir et Kazue et lui s’étaient dès lors tenus à l’écart malgré la douleur.  

 

Cette douloureuse affaire qui avait eu lieu quelques mois auparavant lui avait néanmoins permis de remettre beaucoup de choses à leur place. Pour lui, Kaori resterait toujours son premier amour mais Kazue était, il en était à présent sûr, la femme de sa vie. Il avait maintenant tout ce dont il avait besoin : une famille, un métier de détective privé qui lui assurait un revenu suffisant, des amis qui les entouraient. Il avait définitivement fait une croix sur le métier de nettoyeur et ne le regrettait plus. Il serait toujours là pour aider Ryo ou Umibozu, le cas échéant, mais ne vivait plus après la poussée d’adrénaline qui allait avec l’emploi. Il avait trouvé une autre étincelle de vie dans le regard de sa compagne et dans la petite vie qu’elle avait abritée et mise au monde le jour même.  

 

Le seul point noir qui subsistait était sa relation avec Kaori. Il attendait avec impatience et appréhension le jour où elle accepterait de lui parler et de, peut-être, tirer un trait sur le passé. Son amitié lui manquait et surtout, il se sentait coupable du mal qu’il lui avait fait. Il voulait la revoir sourire, la savoir heureuse. Il pouvait se montrer patient pour cela. Si aujourd’hui elle acceptait déjà de revoir Kazue et de connaître leur bébé, ce serait un bon départ. Cela soulagerait sa femme qui souffrait de ne plus voir son amie, qui se sentait aussi en partie responsable de sa souffrance… Il alluma une cigarette, la dernière se jura-t-il, et partit s’installer sur un banc devant l’étang.  

 

Quand ils arrivèrent près de la chambre de Kazue, Ryo se tourna vers sa partenaire, soucieux. Il voyait son regard sombre et se demandait comment elle allait réagir. Il était lui-même anxieux de la façon dont il réagirait devant le bébé, craignant de se laisser déborder par sa tristesse.  

 

- Tu peux rester ici si tu préfères., lui proposa-t-il.  

- Je… non… Je dois le faire. Kazue n’y est pour rien., répondit-elle, nerveusement.  

- D’accord.  

 

Il lui tendit la main pour lui apporter du soutien et elle la prit. Ils furent invités à entrer après avoir toqués et pénétrèrent dans la chambre de Kazue. Ryo fut surpris par la force avec laquelle elle serra sa main en voyant la maman.  

 

- Ryo, Kaori… je suis tellement contente de vous voir !, s’exclama-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Nous aussi, ma belle. Comment vas-tu ?, demanda Ryo, l’embrassant sur la joue.  

- Bien. Fatiguée mais heureuse., répondit-elle, jetant un regard anxieux vers Kaori qui était restée un peu en retrait.  

- Comment tu vas, Kaori ?, lui demanda-t-elle.  

- Bien., fut la réponse qu’elle reçut.  

 

La rouquine avait les yeux rivés vers le berceau non loin et luttait contre les sentiments contradictoires qui l’assaillaient : elle avait à la fois envie et pas envie de le voir. Elle se sentait attirée par ce bébé tout en sachant qu’elle souffrirait certainement. Un silence pesant s’installa dans la pièce pendant une minute que Kazue finit par briser.  

 

- Je suis désolée pour ce que Mick t’a fait, Kaori. J’imagine que ça doit être dur., commença-t-elle.  

- Oui., répondit-elle laconiquement, réprimant une envie furieuse de rire amèrement : dur était un faible mot et, après tout, Ryo avait fait pire.  

- Il s’en veut énormément, tu sais. Moi aussi d’ailleurs., ajouta-t-elle après un temps de silence.  

- Pourquoi tu t’en voudrais, Kazue ? Tu n’as rien fait., demanda Kaori, surprise.  

 

Ryo regarda l’échange entre les deux femmes et fut soulagé de voir sa partenaire sortir un tant soit peu de sa carapace.  

 

- Je t’en ai voulu un bref instant. J’ai cru que tu avais dit à Mick que j’étais enceinte, que tu avais trahi ta parole mais, en fait, il l’avait deviné avant de disparaître. J’aurais dû te faire confiance., lui expliqua-t-elle.  

- Tu n’es pas la seule…, murmura Kaori, lançant un regard douloureux vers Ryo.  

 

La culpabilité le piquant, il baissa les yeux. Il savait que c’était certainement la pire chose qu’il lui avait faite. Il la vit avancer vers le berceau du bébé comme un robot et le regarder fixement. Il attendait avec appréhension sa réaction.  

 

- Il s’appelle Samuel. Tu peux le prendre si tu veux., lui proposa Kazue.  

 

Curieux et inquiet, Ryo approcha et la regarda prendre le bébé délicatement. Il dormait paisiblement et sa bouche était pincée comme s’il tétait. Le nettoyeur sentit son coeur battre douloureusement, l’image d’Eirin se transposant sur le visage de Samuel et il ne put empêcher une larme de tracer sa voie sur sa joue. Sa fille lui manquait horriblement. Il fit un effort considérable pour reprendre le dessus et réussit à retrouver son calme sous le regard peiné de Kazue.  

 

Kaori avait le regard rivé sur le bébé. Elle sentait sa chaleur irradiée contre elle, son odeur lui chatouiller les narines, son poids sur son bras. C’était ce dernier point qui l’empêchait de s’imaginer Eirin à sa place. Elle avait été si légère dans leur bras, si petite. Elle aurait tout donné pour pouvoir la tenir vivante et savoir qu’elle allait vivre, même donné sa vie pour elle. Elle sentit soudain quelque chose se libérer en elle et se sentit vaciller. Elle reposa le bébé dans le berceau.  

 

- Prends soin de lui, Kazue., dit-elle avant de sortir en courant.  

 

Ryo et Kazue se regardèrent interloqués un moment.  

 

- Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’elle a voulu dire, Ryo ?, demanda-t-elle d’une voix blanche.  

- Je ne sais pas., murmura-t-il, encore abasourdi, la peine le rendant un peu gourd.  

- Tu crois…, commença-t-elle sans réellement pouvoir y croire.  

- Tu crois qu’elle pourrait faire du mal à Mick ?, reprit-elle, sentant la panique monter.  

 

Ryo la regarda sans réagir. Avant, il aurait juré que non, que Kaori était incapable de faire du mal à qui que ce fut. Mais Kaori n’était plus comme avant. Elle était blessée et désespérée. Que serait-elle capable de faire à l’homme qu’elle avait défini comme à l’origine de tous ses problèmes dont le dernier, la mort de son bébé ? Il ne savait pas.  

 

- Ryo ! Fais quelque chose. Assure-toi qu’elle n’est pas en train de faire une énorme bêtise !, lui ordonna Kazue.  

 

Son cri réveilla le nourrisson qui se mit à pleurer et tira définitivement le nettoyeur de sa torpeur. Il sortit à son tour de la chambre.  

 

Kaori avait débouché à l’extérieur à bout de souffle. Elle avait la tête qui tournait et l’air frais lui fit du bien. Elle respirait quelques goulées d’air, les mains appuyées sur les genoux, puis se redressa lentement. Elle avisa Mick assis sur un banc face à l’étang et serra les poings avant d’amorcer le premier pas. Moins d’une minute après, elle lui faisait face et il la regardait sans savoir quoi dire ni penser. Elle avait une lueur étrange dans le regard comme si elle bataillait sec avec plusieurs émotions. La culpabilité qui ne l’avait jamais quitté depuis le moment où il l’avait enlevée refit un bond dans sa poitrine en la voyant si perdue.  

 

- Je suis désolé., souffla-t-il.  

- Tu savais qu’elle était enceinte avant de partir avec Nichols ?, demanda-t-elle comme si elle ne l’avait pas entendu.  

- Je n’en étais pas sûr mais tout concordait., répondit-il après quelques secondes de surprise.  

- C’était pour les protéger tous les deux que tu as fait… ça ?, continua-t-elle, le visage fermé.  

- Oui. Ca n’excuse pas mon geste mais oui, je protégeais ma famille. Je savais que tu serais plus forte qu’elle, plus armée et que Ryo remuerait ciel et terre pour te chercher. Je ne voulais pas te blesser, Kaori, mais je devais convaincre Nichols très vite, sinon il l’aurait tuée avec mon enfant. Ca ne pouvait pas arriver., expliqua-t-il, se frottant le visage de lassitude.  

- Je donnerais tout pour qu’Eirin vive, tout jusqu’à ma propre vie., affirma la jeune femme.  

 

Mick leva le visage et vit celui baigné de larmes de Kaori tourné vers l’étang. Il se leva et lui fit face, ne sachant quoi faire. Finalement, il ouvrit les bras et attendit. Le mouvement attira son regard et elle le jaugea un instant avant d’accepter son étreinte. Elle se laissa aller contre lui.  

 

- Si j’avais su tout ce qui découlerait de mon geste, je me serais tué avant. Tout ça… ça a pris beaucoup trop d’ampleur., regretta-t-il.  

 

Il sentit les sanglots secouer le corps de son amie et resserra son étreinte. Il posa le menton sur son crâne et tenta de lui apporter du réconfort sans être sûr d’y parvenir. Il vit Ryo sortir de la clinique et regarder dans tous les coins. Finalement, il les vit et parut soulagé. Il approcha mais leur laissa une marge d’intimité.  

 

- Je te jure que, si je pouvais revenir en arrière, je le ferais., répéta-t-il quand elle se calma enfin au bout de plusieurs minutes.  

 

Kaori s’écarta, essuyant ses yeux rougis, et plongea son regard dans le sien, lisant ses regrets, sa culpabilité, sa sincérité…  

 

- Ton fils grandirait sans père. Je sais ce que c’est et je ne l’imagine même pas., dit-elle, sincèrement.  

- Tu as perdu ta fille, Kaori…, se justifia-t-il.  

- C’était un accident.  

 

La mort d’Eirin était un accident. Ca aurait pu arriver n’importe où, n’importe quand. Ce qu’elle savait désormais, c’était qu’elle aurait fait n’importe quoi pour elle, même des choses inimaginables pour elle avant de la sentir grandir en elle.  

 

- Je… Je te pardonne, Mick. Je n’excuserai peut-être jamais ce que tu as fait mais je te pardonne. Tu as pensé à celle que tu aimais et à ton bébé. Cesse de culpabiliser et aime-les. Je ne t’en veux plus., lui assura-t-elle.  

- Kaori…, souffla-t-il, ému.  

 

Pour la première fois de sa vie d’adulte et en dehors de la sphère privée, Mick se mit à pleurer. Il enlaça Kaori avec une force à la hauteur de son soulagement et se laissa aller. Elle le serra dans ses bras, tentant de l’apaiser comme il l’avait fait plus tôt, et, même si c’était elle qui lui avait pardonné, elle se sentit également plus légère.  

 

- Il nous faudra encore du temps pour retrouver une relation normale mais on y arrivera., le rassura-t-elle.  

- Ca veut dire que tu vas rester ?, murmura-t-il, jetant un œil vers Ryo.  

- Je… Je ne sais pas encore., répondit-elle.  

- Tout ce que je t’ai dit sur lui quand on y était, c’était vrai, Kaori. Il t’aime à la folie., lui dit-il.  

- Le problème n’est plus là. Il a brisé la confiance qu’il y avait entre nous. Je ne sais pas si je serais capable de la lui accorder de nouveau.  

- Il a changé, tu sais.  

- Je sais mais il est peut-être déjà trop tard. Reste en dehors de cela, Mick., lui conseilla-t-elle.  

 

Il sentit la tension la gagner et n’insista pas. Au bout d’un moment, elle s’écarta de lui.  

 

- Tu ferais bien de retourner voir Kazue. Elle doit s’inquiéter. Samuel est magnifique. Occupe-t-en bien. Aime-le.  

- De tout mon coeur, je te le promets., répondit-il.  

 

Elle acquiesça et le laissa partir. Sentant le froid la gagner, elle serra les bras autour d’elle. Elle était épuisée émotionnellement. Elle resta seule quelques instants avant de sentir la présence de Ryo qui passa sa veste autour de ses épaules.  

 

- Tu vas attraper froid., lui dit-elle.  

- Je suis coriace. Ca va ?, s’enquit-il, d’un ton qu’il voulait détaché malgré son inquiétude.  

- Oui. J’ai pardonné à Mick. J’ai compris ce qui l’avait poussé. J’aurais été prête à tout pour ma fille comme il l’a été pour son enfant., répondit-elle.  

- Comment tu te sens ?  

- Un peu mieux.  

 

Elle lui fit face, lisant dans ses yeux son besoin de rédemption également, mais elle n’était pas encore capable d’y répondre et ne savait pas si elle le serait un jour.  

 

- On rentre ?, proposa-t-elle, le contournant pour aller à la voiture.  

 

Ryo la regarda partir et se sentit abattu. Un long soupir lui échappa. Il avait tellement envie de la retrouver, qu’elle lui accorda à lui aussi son pardon. Il voulait l’aimer et lui montrer ce dont il était capable pour elle. Il voulait sentir son amour en retour, l’entendre rire, voir sa joie revenir et illuminer ses jours… Le chemin de la rédemption était long et difficile même avec la meilleure des motivations qu’était Eirin. Sa fille lui manquait. C’était dur de lutter jour après jour pour rester fort pour elle. Prenant sur lui une fois de plus, il la rejoignit à la voiture et prit place derrière le volant.  

 

- Tu penses qu’un jour, tu trouveras la force me pardonner ?, ne put-il s’empêcher de lui demander.  

- Je ne sais pas. J’aimerais mais je ne sais pas., répondit-elle, baissant les yeux.  

 

Elle vit ses doigts se crisper sur le levier de vitesse puis il démarra et ils regagnèrent l’appartement…  

 


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