Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 27 :: Chapitre 27

Published: 02-01-20 - Last update: 02-01-20

Comments: Bonjour, voici l'avant-dernier chapitre de l'histoire. Et oui, elle touche à sa fin après bien des péripéties. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 27  

 

Emmitouflés dans leurs manteaux d’hiver, Ryo et Kaori faisait face à la tombe d’Hideyuki et Eirin, l’air sombre.  

 

- Ca fait un an déjà…, murmura Kaori, les yeux brillants de larmes.  

- Oui. Ca passe tellement vite., fit Ryo, passant un bras autour de ses épaules.  

 

Il pressa sa femme contre lui, souhaitant lui apporter un peu de réconfort. Elle se laissa aller contre lui et posa la tête sur son épaule.  

 

- Tu tiens le coup ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Oui. Ne t’en fais pas.  

- Mission impossible quand il s’agit de toi., lui dit-il d’un ton chaud.  

 

Elle leva les yeux vers lui et lui offrit un sourire fatigué. Il caressa son visage livide, inquiet.  

 

- On ferait mieux de rentrer : tu es déjà suffisamment malade., lui conseilla-t-il.  

- Oui, je ne serais pas contre une grosse couverture et mon pyjama jaune., admit-elle, resserrant son manteau autour d’elle.  

- Pas le pyjama jaune…, grogna le nettoyeur.  

 

Elle se mit à rire, ce qui lui arracha une quinte de toux et quelques larmes de douleur.  

 

- Doucement, ma belle., fit Ryo, lui caressant le dos avec sollicitude.  

- Je suis fatiguée, Ryo., murmura-t-elle.  

- Ca se voit, tu es blanche comme un cachet d’aspirine. Tu cumules depuis quelques semaines. Qu’a dit le Doc cette fois-ci ?  

- Bronchite.  

- Une bronchite avec des vomissements ? C’est bizarre, non ?, s’inquiéta son mari.  

- Il pense que c’est la succession de médicaments qui ne me réussit pas., répondit-elle, grimpant dans la voiture.  

 

Ils rentrèrent chez eux sans trop de problème de circulation et, arrivés à l’appartement, ils déjeunèrent puis se posèrent sur le canapé. Sous l’oeil vigilant de son homme, Kaori s’endormit, épuisée par plusieurs nuits passées à tousser et la fièvre qui la prenait. Voyant la neige recommençant à tomber, il la laissa seule pour aller chercher ses médicaments avant qu’une nouvelle tempête ne les bloqua chez eux. Quand il revint trente minutes plus tard, il fut surpris de la voir déjà réveillée mais ce qui le surprit plus encore fut le regard qu’elle lui lança à son arrivée. Elle semblait… perdue.  

 

Appréhendant de connaître les raisons de son attitude, il posa le sac et s’approcha d’elle. Il posa une main sur sa joue, légèrement rosie par la température qui avait un peu baissé, et plongea son regard dans le sien, tentant de lui communiquer sa force.  

 

- Le Professeur a appelé., dit-elle d’une voix blanche.  

 

Il sentit l’anxiété grandir en lui. Il était rare qu’il appela ainsi par plaisir…  

 

- C’est plus grave qu’une bronchite ?, lui demanda-t-il, tentant de rester calme.  

 

Elle secoua la tête, se mordant la lèvre inférieure pour juguler les tremblements. Il l’attira dans ses bras et l’enlaça, l’enveloppant de sa chaleur.  

 

- Je suis enceinte, Ryo., lâcha-t-elle soudain.  

 

Elle se mit à pleurer et il la serra encore plus fort, comprenant son désarroi. La nouvelle n’était pas étonnante en elle-même puisqu’ils essayaient après tout d’avoir un enfant depuis leur mariage, quelques semaines auparavant. Ce n’était peut-être pas le bon jour pour l’apprendre ou peut-être que si mais c’était dur de savoir comment réagir. Comment célébrer l’arrivée d’un nouvel enfant quand c’était l’anniversaire de la mort d’un autre ? Il sentait une boule de joie grandir en lui mais elle était en même temps contenue dans ce moment de recueillement en la mémoire d’Eirin.  

 

- Ca n’effacera pas Eirin, Kaori. Elle restera toujours notre premier enfant., lui murmura-t-il.  

 

Elle ne répondit pas mais se serra un peu plus contre lui, passant les bras autour de sa taille. Les larmes cessèrent au bout de quelques minutes et il l’entraîna vers le divan, la faisant s’allonger contre lui et les recouvrant de la couverture. Ils restèrent ainsi un long moment, silencieux, digérant la nouvelle.  

 

- Je ne sais pas si je dois me réjouir ou pleurer. Je suis perdue, Ryo. Je me sens coupable vis-à-vis d’Eirin., murmura-t-elle enfin.  

- Tu n’as pas à l’être. Kaori, tu n’as rien fait qui ait précipité sa mort. C’était un accident. On va avoir un autre enfant. C’est une bonne nouvelle mais ce n’était pas le bon jour pour l’apprendre., la consola-t-il.  

- Comment tu te sens, toi ?, lui demanda-t-elle, se pelotonnant contre lui.  

- Heureux et triste, un peu comme toi, je pense, non ?, répondit-il en toute franchise.  

 

Elle acquiesça.  

 

- On va avancer un pas à la fois. D’abord, tu dois te retaper et reprendre des forces pour ne plus être malade, ce qui ne va pas être une mince affaire…  

- Non, c’est sûr, ce ne sera pas une mince affaire…, ironisa-t-elle, une légère lueur malicieuse dans le regard.  

 

Il jaugea son regard et sourit, soulagé qu’elle ait trouvé quand même un peu de force pour faire de l’humour.  

 

- Tu as encore quelques semaines avant de voir ton ventre s’arrondir., répondit-il, gardant le ton léger.  

- Oui… Je… J’ai peur, Ryo., avoua-t-elle.  

- J’ai peur de perdre ce bébé aussi et de devoir traverser à nouveau toute cette épreuve. Je n’aurai pas la force.  

- Il n’y a pas de raison. C’était un accident, Kaori. Si tu as peur pour les dangers ici, à Tokyo, je veillerai à ta sécurité, on s’organisera tous ensemble comme on l’a fait avec Kazue. Si tu y tiens et même si ça ne m’enchante pas, tu peux aller t’installer chez Sayuri le temps de ta grossesse…, lui proposa-t-il le coeur lourd.  

- Ca va pas la tête ?, s’insurgea-t-elle.  

- Je n’ai pas envie de fuir.  

- Tant mieux parce que je n’ai pas envie de te laisser partir., admit-il.  

- On va avoir un bébé…, lâcha-t-il, posant un regard ému sur elle.  

 

Elle hocha la tête, son coeur oscillant entre la joie et l’angoisse, et elle sentit ses lèvres se poser sur les siennes et lui donner un baiser tendre et profondément aimant.  

 

- On va avoir un bébé., répéta-t-elle, le regard perdu dans le vague.  

 

Elle revit le visage d’Eirin à jamais endormi, son coeur se serrant douloureusement, puis doucement elle se rappela les sensations qu’elle avait eues en tenant Samuel la première fois et progressivement le froid s’effaça. Elle finit par s’endormir, un léger sourire aux lèvres.  

 

- Si c’est une plaisanterie, elle est de mauvais goût, Professeur…, grogna Kaori quatre semaines plus tard.  

- Non, regardez par vous-mêmes., répondit patiemment le médecin.  

 

Allongée sur une table d’examen, le ventre à l’air et tartiné de gel pour échographie beaucoup trop froid à son goût alors que la clinique avait une panne de chauffage en plein hiver, Kaori, Ryo à ses côtés, tourna les yeux vers l’écran et elle ne pouvait nier la présence vivante de deux bébés.  

 

- Ce sont des jumeaux., précisa-t-il.  

- Vrais ou faux ?, l’interrogea Ryo, encore sous le choc de la nouvelle.  

- Je ne peux pas le dire maintenant. Il y a deux placentas et deux poches des eaux. Peut-être dans quelques semaines quand on connaîtra leurs sexes si vous voulez le savoir évidemment.  

 

Ryo et Kaori se regardèrent, abasourdis. Ils allaient être parents de non pas un mais deux enfants en même temps… Ce n’était pas prévu au programme et ça entraînait pas mal d’ajustements pour la suite.  

 

- Je pense qu’on voudra le savoir, oui., murmura la future maman.  

- Si ce sont des faux jumeaux, c’est qu’il y a eu deux fécondations, c’est cela ?, demanda Ryo, les sourcils froncés.  

- Oui., répondit le clinicien.  

- T’entends, Kaori, même dans ce domaine-là, je suis une fine gâchette., se vanta-t-il.  

 

Il n’aimait pas son air contrarié et aurait fait n’importe quoi pour la détendre un peu. Il savait que cette grossesse s’annonçait compliquée pour elle émotionnellement. Il l’avait déjà surprise à plusieurs reprises pleurant seule en pleine nuit. Elle n’arrivait pas à se glisser dans la peau d’une future maman heureuse et insouciante et s’en voulait de continuer à penser à leur fille alors qu’une autre vie grandissait en elle. Elle avait peur que sa mélancolie n’atteignit le bébé mais n’arrivait pas à lutter contre ce sentiment. La fatigue ne l’aidait pas et il comptait sur la fin du premier trimestre pour changer la donne mais pouvait-il encore l’espérer alors qu’elle allait porter deux vies, ce qui rendrait sa grossesse encore plus compliquée et fatigante ?  

 

- Idiot…, laissa-t-elle échapper, tentant de froncer les sourcils sur l’éclat plus léger de ses yeux.  

- Ton idiot., répondit-il, pressant ses lèvres contre les siennes.  

- Oui, mon idiot. Merci, Ryo., fit-elle, consciente de son subterfuge.  

- De rien, Sugar.  

- Sinon, tout va bien. Le suivi sera accentué après le cinquième mois pour parer aux risques de naissance trop prématurée. Ménage-toi, prends tes vitamines et essaie d’en profiter un peu quand même. Tes bébés vont bien et tu vas bien, Kaori., la rassura le Professeur.  

- Merci., dit-elle.  

 

Il acquiesça et la laissa se rhabiller.  

 

- Finalement, tu vas grossir un peu plus que prévu., pipa Ryo.  

- Oui…, souffla-t-elle, assimilant doucement la nouvelle.  

- Et si on allait faire quelques emplettes avant l’anniversaire de Samuel ?, proposa le nettoyeur.  

 

Elle leva les yeux vers lui, incertaine, et se laissa convaincre. En fin d’après-midi, ils étaient tous réunis au Cat’s autour du bambin d’un an qui avait bien grandi et montrait des velléités de marche. Encore sous l’émotion de la nouvelle de l’après-midi, ils regardèrent l’enfant et imaginèrent les leurs au même âge. Leurs doigts s’entrelacèrent et se pressèrent en quête de soutien pour affronter la forte émotion qui les assaillit.  

 

- Il serait peut-être temps de l’annoncer, non ?, fit Kaori alors qu’ils étaient un peu à l’écart du groupe.  

- Oui. Quand Samuel sera endormi si tu veux., proposa Ryo.  

 

Elle acquiesça, légèrement anxieuse. Le moment venu, il enlaça sa femme et attira l’attention de leurs amis qui se tournèrent curieux vers eux.  

 

- On a quelque chose à vous dire., annonça-t-il.  

- Kaori est enceinte., poursuivit-il.  

 

Tous les regardèrent, surpris, puis des sourires s’étirèrent sur les visages.  

 

- On va avoir des jumeaux., précisa la future maman.  

 

Les yeux s’arrondirent dans l’assistance puis, soudain, le silence fut brisé.  

 

- Il y en a un qui a bien rattrapé le temps perdu., lâcha Mick, un sourire chaleureux aux lèvres.  

- Félicitations à vous deux, bientôt quatre., enchaîna Miki.  

- Bientôt quatre…, murmura Kaori, regardant les pétales de fleurs de cerisiers voleter dans les airs.  

 

Elle posa la main sur son ventre arrondi par quatre mois et demi de grossesse. Elle sentit de légères bulles éclater juste en dessous et un sourire étira ses lèvres. Elle sentit la caresse de pétales sur son visage et éclata de rire comme lorsqu’elle était enfant. Réalisant, elle cessa immédiatement, un soupçon de culpabilité la piquant encore.  

 

- C’est bon de te voir rire de la sorte, Kaori., entendit-elle à son oreille alors que deux bras l’encerclèrent, les mains se posant sur la sienne.  

- Tu ne devrais pas t’arrêter.  

- Je… Je me sens coupable.  

- Tu ne devrais pas. Ils sont là pour notre plus grand bonheur. Eirin reste là dans nos coeurs et, quand ils en auront l’âge, on leur parlera de leur sœur aînée. Cesse de culpabiliser, Kaori., lui dit Ryo, la pressant un peu plus contre lui.  

- C’est dur., soupira-t-elle.  

- Mais c’est un moment merveilleux à vivre. Je ne veux pas que tu aies de regrets.  

- J’en ai déjà parce que je n’ai pas profité d’Eirin quand elle était là., avoua-t-elle.  

- J’étais trop en colère contre toi, contre moi, contre le monde entier pour apprécier ce cadeau. Quand j’ai été prête, il était trop tard., murmura-t-elle.  

 

Ryo posa deux doigts sous son menton et releva son visage pour pouvoir plonger son regard dans le sien.  

 

- Alors, ne refais pas la même erreur. Profite d’eux. Ce n’est pas quand ils nous réveilleront à deux heures du mat’ qu’on le fera., plaisanta-t-il.  

- Tu as raison. Je vais essayer de me détendre un peu., concéda-t-elle.  

- Ils bougent, Ryo !  

 

Le nettoyeur grimpa dans le lit en quatrième vitesse et posa la main sur l’arrondi. Il sentit les mouvements sous sa paume et son coeur fit un bond dans sa poitrine. Il sentait la vie sous ses mains. Sa chair et son sang bien vivants se mouvaient dans un espace réduit, à l’abri.  

 

- C’est beau., lâcha-t-il, ému.  

- Oui et dans quatre mois, ils seront là, dans nos bras., fit Kaori, les larmes aux yeux.  

- Tu n’as pas mal ?  

- Non. Je les sens bouger mais c’est tout.  

 

Ils restèrent allongés ainsi un long moment avant de s’endormir paisiblement. Kaori ouvrit les yeux, se sentant ballottée de toutes parts et vit les plafonds de la clinique défiler au dessus d’elle. Brusquement, tout lui revint en mémoire et la panique la gagna.  

 

- Ryo !, cria-t-elle.  

- Je suis là. Reste calme., lui enjoignit-il, posant un regard calme et serein sur elle, bien loin de ce qu’il ressentait réellement.  

- Que s’est-il passé ?, demanda le Professeur.  

- Elle a fait un malaise et elle est tombée… sur le ventre., expliqua Ryo.  

 

Ca ne pouvait pas arriver, pas une deuxième fois, pas au même moment. Il se battit contre le sentiment de fatalité pour ne pas céder à la panique. Elle avait besoin de lui pour rester calme. Après un examen minutieux et plusieurs échographies à quelques heures d’intervalle, le Professeur revint.  

 

- Tout va bien pour vos enfants., les rassura-t-il.  

- Tu es anémiée, Kaori. Ta tension est basse. Tu dois te reposer.  

- D’accord., murmura-t-elle.  

- Tu peux rentrer chez toi…  

- Quoi ? Non ! Si jamais il y a un problème…, commença-t-elle à paniquer.  

- Calme-toi. Ca te rassurerait de passer la nuit en observation ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle observa Ryo pour avoir son avis, s’attendant à ce qu’il la réprimanda pour sa faiblesse, mais il acquiesça. Il ne l’aurait pas avoué si elle ne l’avait pas fait avant mais il serait plus tranquille si le suivi était un peu plus long. Elle resta deux jours de plus à la clinique, deux jours longs et éprouvants à se demander quelle serait la chute de l’histoire, s’ils verraient leurs enfants naître en vie, s’ils les enterreraient aussi. Mais, après ces deux jours sans aucun évènement particulier, ils devaient apprendre à gérer leur angoisse et rentrèrent chez eux profiter l’un de l’autre et du temps qui leur restait pour préparer l’arrivée de leurs fils et fille.  

 

- Ryo, j’ai des contractions., fit-elle, reprenant son souffle après la disparition de la dernière.  

 

Il regarda le calendrier et grimaça. Encore quelques jours et elle serait à huit mois. Sans plus attendre, il alla chercher sa valise et l’aida à passer sa veste. Il l’entoura de ses deux bras lorsqu’une nouvelle contraction arriva dans l’ascenseur, cherchant à apaiser l’anxiété qui montait.  

 

- Tout va bien se passer, tu verras. Tu te souviens de ce que le Professeur a dit au dernier rendez-vous : ils peuvent naître. Ils manqueront un peu de poids mais ils peuvent naître., la rassura-t-il.  

- Oui. Ca fait mal., gémit-elle.  

 

Ils firent le trajet sans incident et arrivèrent à la clinique sans encombre. Ryo préférait cette version que celle accouchement en mode City Hunter, avec le bruitage et les effets spéciaux qui allaient bien comme ils y avaient eu droit pour leur mariage. Elle méritait un accouchement serein.  

 

- Ryo, Kaori, que faites-vous là ?, les interrogea Kazue, les voyant pénétrer dans le bâtiment.  

- J’ai des contractions., répondit la future maman.  

 

Elle les guida jusqu’à une salle d’examen et le Professeur arriva. Il l’examina patiemment puis se tourna vers eux.  

 

- On peut encore essayer d’arrêter le travail pour gagner quelques jours et leur permettre de prendre encore un peu de poids. Que voulez-vous faire ?, leur demanda-t-il.  

- On gagne quelques jours., répondit-elle sans consulter son mari, souhaitant leur accorder une meilleure chance.  

 

Il lui fut gré de sa décision. Cette date restait un mauvais souvenir dans sa mémoire : cela faisait deux ans que Mick avait disparu et, même si aujourd’hui tout était réglé, il n’avait pas besoin de se rappeler tous les ans de ce qui s’était passé et des conséquences douloureuses qui s’en étaient suivies. S’ils pouvaient gagner ne serait-ce qu’une semaine, ce serait suffisant à son goût.  

 

Le destin eut cependant une autre conception de la chose. Kaori rompit la première poche des eaux deux ans jour pour jour, quasiment à la même heure où Ryo avait cassé le briquet de Mick, ce qui avait permis à Umibozu de trouver l’émetteur. La deuxième suivit quelques temps plus tard lorsque Mick et elle avaient été découverts et que la situation était arrivée à son dénouement pour la première partie tout du moins. Les jumeaux naquirent quelques heures plus tard à quelques minutes d’intervalle et, quand Ryo entendit l’heure, son coeur se serra douloureusement : c’était exactement l’heure à laquelle il avait entendu la porte claquer derrière elle après qu’il l’eut trahie. L’émotion le submergeant, il préféra sortir de la salle et alla prendre l’air, le temps de se remettre les idées en place.  

 

Bien qu’inquiète face au regard sombre qu’il avait eu, Kaori le laissa partir sans un mot. Elle aurait préféré le voir à ses côtés, à leurs côtés, alors que les deux bébés reposaient sur elle calmement et s’endormaient. Elle eut un pincement au coeur mais, soulagée de les voir vivants, elle occulta son absence et se concentra quelques temps sur ses nourrissons jusqu’à ce que Kazue les lui prit pour s’en occuper.  

 

Debout devant l’étang, Ryo observait la nature d’un regard absent, une cigarette non allumée aux doigts. Il revint à la réalité en sentant le Professeur approcher.  

 

- Ca va, Babyface ?, s’enquit le vieil homme, soucieux.  

- Je ne sais pas. J’ai besoin d’un peu de temps. Ils vont bien tous les trois ?  

- Oui. Les jumeaux sont en bonne santé et ne passeront certainement que quelques jours en couveuse. Kaori est fatiguée mais l’accouchement s’est bien passé.  

- C’est tout ce qui compte., déclara Ryo.  

- Tu voulais me dire quelque chose il y a deux ans. Ca concernait le drap., se souvint-il soudain comme ces souvenirs qui revenaient d’on-ne-sait-où brusquement.  

 

Le Professeur fronça les sourcils un instant puis se remémora la chose.  

 

- Oui, c’est vrai. Tu veux vraiment savoir ?  

- Oui. Deux fois je t’ai coupé la parole comme le con que j’étais à l’époque.  

- Il y avait trop peu de sécrétions vaginales pour qu’il y ait eu rapport intime., lui apprit le vieil homme posant une main sur l’épaule de son protégé, imaginant l’effet que ça lui ferait.  

 

Un coup de poing ne l’aurait pas soufflé plus. Ryo se retrouva estomaqué et s’en voulut de la colère qui l’avait habité à ce moment-là et qui lui avait fait faire n’importe quoi, vraiment n’importe quoi… S’il avait écouté son ami jusqu’au bout plutôt que de se montrer impatient et impulsif, il n’aurait jamais fait souffrir la femme qu’il aimait… Pris d’un remords sans limite, il regagna silencieusement la clinique et retrouva Kaori dans sa chambre.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-elle alors que les bébés dormaient profondément dans un grand berceau ensemble.  

 

Il secoua négativement la tête et elle tendit les bras vers lui, malgré la douleur qu’elle ressentit de ne pas le voir heureux. Il s’assit face à elle dans le lit et se laissa aller dans ses bras. Surprise, elle le sentit trembler et sentit sa blouse s’humidifier.  

 

- Ryo… Ryo, parle-moi., l’appela-t-elle doucement.  

- Ryo, qu’est-ce qui ne va pas ? Le Professeur t’a dit quelque chose sur les jumeaux ? Il y a un problème ?  

- Non., souffla-t-il, se reprenant difficilement.  

- Tu… tu regrettes ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Non, pas eux, pas toi., répondit-il, se redressant les yeux brillants.  

 

Il caressa son visage avec tendresse et amour mais elle put également lire la culpabilité dans son regard.  

 

- Parle-moi., murmura-t-elle.  

- Ca fait deux ans aujourd’hui que…  

 

Elle posa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.  

 

- Je sais et c’est le passé.  

- Kaori, si j’avais été moins… fou de colère et de jalousie, je ne t’aurais jamais fait autant de mal., lui dit-il, la gorge serrée.  

- Et peut-être qu’on n’en serait pas là aujourd’hui…, le contra-t-elle.  

- C’est le passé, Ryo. C’est un sacré pied de nez que le destin nous fait de faire naître nos enfants le jour qui aurait pu tout faire éclater comme ça l’a été d’apprendre leur existence le jour de la mort d’Eirin, mais c’est peut-être le meilleur moyen pour nous de tourner la page, de calquer des beaux souvenirs sur des moments tristes. Tout ça, c’est le passé. Ce qui compte maintenant c’est nous, c’est eux, notre famille., lui affirma-t-elle, le regard brillant d’une nouvelle lueur.  

- Je suis tellement désolé.  

- Ne le sois plus. Pour Kimi et pour Kei, tournons-nous vers le futur. Tu veux bien ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il acquiesça et l’enlaça de nouveau un long moment, reconnaissant d’avoir rencontré une femme comme elle, d’avoir réussi à surmonter ses peurs pour être là pour elle et la laisser être là pour lui, sans honte, sans faux semblant. Ils formaient une famille à présent. 

 


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