Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 20 :: chapitre 20

Published: 26-12-19 - Last update: 26-12-19

Comments: Bonjour, voici un nouveau chapitre. J'espère que vous avez passé un très joyeux Noël. Bon courage aux travailleurs et bonnes vacances aux chanceux^^. Bonne lecture et merci pour vos commentaires.

 


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Chapitre 20  

 

Tout doucement, une routine reprit place entre les deux nettoyeurs. Après plusieurs conversations plus ou moins houleuses entre deux caractères bien trempés, Ryo et Kaori convinrent de reprendre un partenariat a minima, ce qui leur laisserait le temps de retrouver leurs habitudes de travail. La jeune femme concéda donc de ne s’impliquer que dans une moindre mesure dans un premier temps, ce qui revenait pour elle à aller au tableau, prendre les rendez-vous et faire le travail de recherche. Ryo ne voulait pas la voir en contact permanent avec le client pour lui éviter tout risque de se retrouver sur le terrain. Il refusait de prendre le risque de la perdre et, ne sachant si la confiance était totalement revenue entre eux au moins professionnellement, le risque existait.  

 

Il dut en revanche lui aussi faire des compromis et le sien fut d’accepter d’entraîner correctement sa partenaire que ce fut en techniques de combat ou au tir. Il fut d’ailleurs surpris du résultat car Kaori était très appliquée et volontaire mais, surtout, elle était beaucoup plus douée qu’il ne l’avait imaginé. Il devait également avouer, et ça ne gâchait rien à l’exercice, bien au contraire, que c’était agréable de pouvoir la toucher sans se prendre un marteau et la voir rougir violemment dès que le contact était un peu intime… Cela allait sans dire que le nombre de douches glacées avait également augmenté…  

 

Quelques temps plus tard, Kaori revint de la gare, le sourire aux lèvres.  

 

- Ryo, tu es là ?, appela-t-elle.  

 

Sans réponse, elle monta dans la chambre de son partenaire et le trouva encore endormi. A sa décharge, il avait fait le tour des bars et cabarets la veille avec Mick mais, pour une fois, elle ne lui en tint pas rigueur. D’abord, il l’avait avertie qu’il rentrerait tard, ensuite, il devait rester à l’affût des informations que le monde de la nuit avait à lui offrir et, enfin, et surtout, il était rentré sobre et sans odeur spécifique autre que le tabac et, ça, elle le savait parce qu’elle l’avait senti quand il l’avait prise dans ses bras pour l’amener dans son lit. Elle n’avait en effet pas pu s’empêcher d’attendre dans le canapé son retour et s’y était endormie. Elle sentit son estomac se nouer à cet agréable souvenir qu’avait été le baiser qu’il avait déposé sur son front après avoir remonté les couvertures sur elle.  

 

Elle approcha du lit, arrivant enfin à ne plus penser à la fois où elle y avait été allongée avec colère et rancoeur, et appela Ryo, le secouant légèrement par l’épaule.  

 

- Ryo, réveille-toi. Allez, debout., l’appela-t-elle.  

- Encore cinq minutes., grogna-t-il.  

 

Elle sourit : ça la changeait de ses simagrées avec d’autres femmes. Elle s’assit sur le bord du lit et insista. Il finit par se tourner vers elle et ouvrir les yeux. Il cligna quelques fois et leva la main pour caresser sa joue. Il n’arrivait pas à croire qu’elle était là, dans sa chambre, assise sur son lit. Il vit ses joues se teinter légèrement de rouge et son coeur battit un peu plus fort. Elle était réellement là, dans sa chambre, et ça lui fit un bien fou.  

 

- Il… Il faut que tu te lèves, Ryo., murmura-t-elle.  

- Je suis obligé ?, marmonna-t-il.  

- Tu as rendez-vous avec une cliente dans une heure au Cat’s. Elle doit être jeune et jolie., l’informa-t-elle, légèrement nerveuse.  

- C’est un test ?, lui demanda-t-il, lui jetant un regard interrogateur.  

 

Elle secoua négativement la tête. Certaines habitudes étaient dures à perdre.  

 

- J’irai parce que ça fait un moment qu’on n’a pas bossé. En ce qui concerne le jeune et joli, j’ai ce qu’il faut à la maison., glissa-t-il à son oreille, la faisant frémir.  

- Dis-moi que tu m’as gardé du café., l’implora-t-il.  

- Oui et même une part de petit-déjeuner., répondit-elle avec un léger sourire.  

 

Il approcha d’elle et laissa errer ses lèvres à quelques millimètres des siennes avant de déposer un sage baiser sur sa joue. Kaori sentit des papillons s’envoler dans son ventre. Elle croisa le regard chaud de Ryo qui la sondait. Elle détourna les yeux et se leva, nerveuse.  

 

- Dépêche-toi, tu vas être en retard., bafouilla-t-elle.  

- J’arrive., répondit-il, satisfait de sa réaction, la regardant s’éloigner.  

 

Il partit prendre sa douche et descendit peu après habillé, rasé de près. Il prit son déjeuner en lisant le journal puis, avisant l’heure, alla enfiler sa veste sur son holster.  

 

- Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne avec toi ?, lui demanda-t-elle, se sentant inutile.  

- Oui. Notre temps reviendra, Kaori, j’en suis sûr, mais je ne veux pas risquer de te perdre en voulant aller trop vite. On sait assez que même la mission la plus basique peut tourner au vinaigre.  

- Je sais. C’est juste que ça me fait bizarre de te voir partir sans moi.  

- Viens avec moi au Cat’s si tu veux. Rien ne t’empêche d’aller papoter avec Miki mais je ne veux pas que tu interviennes dans le rendez-vous., lui proposa-t-il.  

 

Elle le sonda du regard et réfléchit.  

 

- Non, je ne suis pas sûre de pouvoir tenir. Il vaut mieux que je reste ici., admit-elle.  

- Kaori, si je reviens avec notre cliente, je ne te demande pas de jouer la femme de ménage. Je me débrouillerai s’il le faut, d’accord ?  

- Tu veux vraiment que je ne fasse plus rien ?, le taquina-t-elle.  

- C’est moi qui vais finir sur le divan avec tes magazines de charme alors…, fit-elle, une lueur amusée dans le regard.  

- Il faudra d’abord les trouver…, répliqua-t-il, malicieux avant de sortir de l’appartement.  

 

Elle resta un moment ébahie puis se mit à fouiller toutes ses cachettes et ne trouva rien. Elle ne pensait pas qu’il irait jusque là. Elle resta un moment assise dans le fauteuil à réfléchir. Ces dernières semaines en sa compagnie avait ravivé la flamme de son amour pour lui. Elle ne savait pas si c’était suffisant pour passer à l’étape suivante mais elle sentait l’espoir grandir en elle d’un avenir meilleur. Il avait le don de souffler le chaud comme il l’avait fait le froid et c’était une sensation indéfinissable : elle se sentait bien et en même temps fébrile.  

 

Elle se demandait jusqu’où il était prêt à aller. Elle avait aimé le Ryo d’avant aveuglément mais celui qui se dévoilait à elle maintenant était encore plus craquant parce qu’il était vrai, parce qu’il acceptait de lui montrer ses forces comme ses faiblesses, qu’il partageait enfin quelque chose avec elle. Elle se souvint de la semaine précédente où il avait voulu aller sur la tombe d’Hide et Eirin et où elle l’avait vu tomber le masque. Le chagrin s’était inscrit sur les traits de son visage et elle en avait été bouleversée. Elle n’avait pu s’empêcher de glisser sa main dans la sienne pour lui montrer qu’elle était là, qu’il n’était pas seul et la pression sur ses doigts avait été une réponse suffisante pour elle.  

 

Le retour de ces moments d’intimité entre eux était important à ses yeux. Ils n’étaient pas gênés, ils arrivaient à être là l’un avec l’autre sans arrière pensée. Les liens se retissaient doucement et c’était beau et émouvant.  

 

Ryo revint une heure plus tard en compagnie de leur cliente. Kaori n’avait pas eu tort en disant qu’il s’agissait d’une jeune et jolie femme. Elle avait un flair incroyable sur ce sujet-là. Elle croisa le regard ironique de son partenaire lorsqu’elle la jaugea et que son nez se fronça imperceptiblement en pensant à tout ce qui pouvait arriver et se sentit prise en flagrant délit de jalousie. Elle rougit légèrement.  

 

- Aiko, je vous présente Kaori, mon amie. Kaori, Aiko, ma cliente.  

- Bienvenue, Aiko. J’espère que vous vous sentirez à l’aise ici., l’accueillit-elle.  

- Merci, Kaori., balbutia-t-elle.  

 

Le nettoyeur la conduisit à la chambre d’ami et la laissa un peu seule pour qu’elle prit ses marques.  

 

- Merci d’avoir fait le lit., fit-il, ayant rejoint Kaori à la cuisine.  

- De rien. Il faut bien que je m’occupe. C’est quoi son histoire ?  

- Elle a été témoin d’un meurtre. Il faut qu’on la protège tant que l’assassin est dans les parages., lui expliqua-t-il.  

- C’est étrange, on dirait presque que Saeko est dans le coup., remarqua Kaori.  

- Tu n’as pas tort. C’est elle qui l’a dirigée vers nous., répondit Ryo.  

- J’aurais dû m’en douter…, maugréa Kaori.  

 

Elle sentit la colère monter en elle. Saeko avait toujours le chic pour embarquer Ryo dans ses histoires. Elle comptait certainement sur sa collaboration forcée pour arrêter un grand ponte et faire mousser sa carrière. Que lui avait-elle promis en échange ? Quelques coups hypothétiques ou avait-elle même réussi à le faire travailler gratuitement ? Elle serra dans sa main le couteau de cuisine et Ryo vit ses phalanges blanchir. Il prit sa partenaire par les épaules et l’obligea à lui faire face après avoir lâché le couteau.  

 

- Kaori, calme-toi. Regarde…, dit-il en ouvrant sa veste.  

 

Elle jeta un œil circonspect et ne vit que son magnum dans son holster.  

 

- Fouille mes poches intérieures., lui demanda-t-il.  

- Non… Je ne veux pas. Ca ne me regarde pas, Ryo., fit-elle, baissant les yeux.  

- Tu t’es toujours sentie inférieure à elle à tort. Saeko est mon amie, Kaori. Tu es la femme que j’aime. Regarde., dit-il.  

 

Il sortit de ses poches intérieures, un chargeur prêt avec ses six balles, quelques douilles en vrac, un briquet et son portefeuille qu’il lança ouvert sur la table.  

 

- Regarde bien. Il ne manque pas quelque chose ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle examina les objets même si elle avait déjà la réponse.  

 

- Ton carnet de dettes…, murmura-t-elle.  

- Oui, mon carnet de dettes. Je l’ai jeté après ce qui s’était passé. Parce qu’aucune autre femme ne pouvait me donner ce que tu m’avais donné. On progresse mais on a encore du chemin à faire., nota-t-il.  

- Oui. Il y a des choses qui reviennent facilement, d’autres non…, murmura Kaori, baissant les yeux.  

 

Il posa deux doigts sous son menton et releva son visage, posant un regard confiant sur elle.  

 

- Il suffit d’y croire. Je suis sûr qu’on y arrivera. Un jour après l’autre., l’encouragea-t-il.  

 

Elle acquiesça et ils se séparèrent à regrets, entendant Aiko arriver. Ils passèrent à table et firent connaissance, enfin tentèrent car leur cliente était très réservée et extrêmement nerveuse. Comme Ryo le souhaitait, Kaori tenta de ne pas s’immiscer dans l’enquête. Elle en restait donc à des faits relativement neutres. Ils apprirent donc, difficilement, qu’elle était encore célibataire et travaillait comme secrétaire dans une agence de publicité, ses parents étaient âgés et vivaient sur l’île d’Hokkaido où ils auraient aimé la voir revenir et fonder une famille avec un gentil garçon sérieux.  

 

- Ce n’est pas votre souhait ?, s’interrogea Kaori.  

- Non, je n’ai pas de grandes aspirations mais l’homme qu’ils ont en tête ne m’intéresse pas et est amoureux d’une autre femme. Je ne veux pas d’un mariage de convenance., expliqua-t-elle.  

- Vous devez me trouver égoïste de ne pas respecter le choix de mes parents., balbutia-t-elle.  

- Non. C’est votre vie. Vous avez le droit de choisir qui vous voulez aimer et avec qui vous souhaitez partager votre vie et avoir des enfants., la rassura la nettoyeuse.  

- J’imagine que vous avez vous-même dû vous battre avec votre famille pour qu’elle accepte votre couple. Le métier de Monsieur Saeba n’est pas très conventionnel., répliqua Aiko, les regardant tour à tour.  

 

Les deux se regardèrent, gênés, puis détournèrent le regard, ne sachant quoi répondre.  

 

- A vrai dire, je n’ai plus de famille… à part Ryo., répondit Kaori, levant vers lui un regard interrogateur.  

- Il n’y a plus que nous deux., confirma-t-il, posant sa main sur la sienne.  

 

Elle n’avait pas rejeté l’idée qu’on les associa à un couple, ce qui était un excellent point pour lui. Il ne pousserait pas encore sa chance, mais il savait que l’idée faisait son chemin et qu’elle voguait dans la bonne direction, ce qui lui suffisait pour le moment. Le repas se termina et Ryo emmena Aiko à son travail, restant non loin pour la surveiller.  

 

Tout se passa bien et ils reprirent en fin d’après-midi, le chemin de l’appartement silencieusement. Soudain, Ryo sentit une tension dans l’air et attrapa Aiko, la mettant derrière lui avant de dégainer. Plusieurs coups de feu furent tirés, projetant des éclats de verre sur eux. La jeune femme se mit à hurler, les mains sur les oreilles, et tenta de s’enfuir mais il l’en empêcha. Il répliqua en direction de la ruelle d’où provenaient les tirs et entendit le bruit de pas s’éloignant. Il rangea son magnum rapidement et prit la jeune femme par le bras, l’entraînant de force avant que la police n’arriva.  

 

Lorsqu’ils rentrèrent, Aiko était en larmes et il la fit s’asseoir sur le divan, la laissant quelques instants avant de revenir avec un verre d’eau sous le regard interrogateur de Kaori qui cuisinait.  

 

- Tenez, buvez., lui dit-il.  

 

Elle refusa en secouant la tête et croisa les bras autour d’elle. Elle était paniquée et complètement perdue.  

 

- Aiko, écoutez-moi. Aiko, regardez-moi. Aiko., fit-il d’une voix douce.  

 

Il l’appela ainsi pendant une dizaine de minutes sans réussir à attirer son attention. Il se sentait démuni. Il soupira, n’aimant pas la conclusion à laquelle il était arrivé. Il repartit en cuisine.  

 

- Kaori, je sais que je t’ai demandé de ne pas intervenir mais j’ai besoin de toi. On nous a tiré dessus…  

- Vous…, le coupa-t-elle inquiète.  

- Nous n’avons rien mais Aiko est paniquée et je n’arrive pas à la calmer. Tu… Tu peux m’aider, s’il te plaît ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui. Prépare une infusion pour elle., dit-elle en s’essuyant les mains.  

 

Il acquiesça, soulagé. Kaori rejoignit Aiko dans le salon et prit place à ses côtés. Sans un mot, elle entoura ses épaules et l’attira contre elle, posant la tête de la jeune femme sur son épaule. Elle caressa doucement ses cheveux sans un mot. Quand Aiko passa les bras autour d’elle comme pour s’accrocher, elle sourit légèrement, satisfaite de la voir réagir, même si la jeune femme se mit à pleurer.  

 

- Ca va aller, Aiko. Vous êtes en sécurité ici. Ryo s’occupe de vous. Vous n’avez rien à craindre., lui chuchota-t-elle à plusieurs reprises.  

- Pleurez tant que vous en avez besoin. Je ne bouge pas d’ici et reste avec vous., la rassura-t-elle.  

 

Ryo la regarda faire et il se rappela pourquoi City Hunter avait été plus fort depuis qu’il s’était associé avec Hideyuki et surtout Kaori. Ils avaient apporté un coeur, une empathie à sa mission et ils lui avaient donné une raison de vivre. Il croisa le regard de Kaori et tenta de lui transmettre le respect qu’elle méritait : elle n’était peut-être pas la meilleure guerrière mais elle était la plus humaine des personnes qu’il connaissait. Elle lui répondit par un léger sourire et il apporta la tasse qu’il avait préparée.  

 

- Tenez, Aiko. Buvez cela., lui proposa-t-elle.  

- Non, je ne veux pas de somnifère., objecta-t-elle.  

- Ce n’est pas un somnifère, c’est juste une infusion avec des plantes relaxantes : camomille, verveine… Vous pouvez y aller en toute sérénité., la rassura-t-elle.  

 

Leur cliente la regarda et acquiesça. Elle prit la tasse entre ses mains et la garda un moment pour se réchauffer. Kaori fit signe à Ryo de retourner en cuisine.  

 

- Je vous laisse un peu vous reposer. Je vais finir le repas. Si vous avez besoin de moi, je suis en cuisine, d’accord ?, l’informa la nettoyeuse, lui mettant un plaid sur les épaules.  

- Merci, Kaori., murmura-t-elle.  

 

Kaori rejoignit Ryo en cuisine et reprit la cuisine.  

 

- Elle est très secouée mais ça devrait aller mieux après une bonne nuit de sommeil., l’informa-t-elle.  

- Merci, Kaori. A part tenter de les draguer pour les mettre en colère, j’ai du mal à gérer les larmes des clientes., avoua-t-il.  

- Tu veux me faire croire que tu draguais uniquement pour leur changer les idées ?, fit-elle incrédule.  

 

Il sourit légèrement à sa répartie et à son faux air innocent. Il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras et de l’embrasser mais se retint. Kaori ne put réprimer un frisson à la lueur de désir qu’elle vit dans son regard. Elle ne sut dire si elle aurait répondu à ses avances ou non mais elle en fut émue tout de même.  

 

- Uniquement, non. J’avoue que j’aimais la sensation de chasser., répondit-il honnêtement.  

- Tu pensais vraiment réussir en te mettant à baver et te conduisant comme un pervers ?, lui demanda-t-elle, un sourcil levé.  

 

Il rigola en se frottant la tête.  

 

- Non, en effet. Je ne t’ai pas montré mon meilleur côté., admit-il, volontairement pensa-t-il.  

- J’y ai eu le droit une fois., fit Kaori à voix basse, se souvenant de la fois où il lui avait proposé son aide et avait exercé son charme sur elle.  

 

Elle s’était sentie hypnotisée ce jour-là. Elle aurait tout donné pour lui, pour un geste, un baiser. Il l’avait littéralement subjuguée. Il approcha d’elle et posa un regard envoûtant sur elle, le même que cette fois-là.  

 

- Je ne me suis pas fait un réputation en multipliant les râteaux. J’ai eu mon succès avant que tu entres dans ma vie. Kaori…  

- Oui ?, souffla-t-elle.  

- Je dois t’avouer…, fit-il d’une voix langoureuse d’un timbre très bas qui la fit vibrer.  

- Oui ?, murmura-t-elle au bord de la liquéfaction.  

- J’ai très envie de t’embrasser.  

- Fais-le…, s’entendit-elle dire.  

 

Son regard se fit plus chaud et il approcha d’elle, la saisissant par la taille. Elle se laissa faire et se mordit la lèvre tant elle était nerveuse. Elle vit son visage se baisser vers le sien, sentit son souffle contre sa joue alors que ses lèvres l’effleuraient doucement dans une première approche. Elle ferma les yeux un court instant puis les rouvrit quand il s’éloigna. Leurs regards se croisèrent un instant et il y chercha le signe qu’elle était toujours d’accord. Hésitante, elle leva la main et la posa dans ses cheveux. Il sourit, content de savoir qu’elle était consentante, et reprit le chemin de ses lèvres. Ils sentaient le souffle chaud de l’autre sur leur bouche, s’immobilisèrent un instant le temps de profiter de ce moment et… le téléphone sonna.  

 

Surpris, ils se regardèrent un moment et le charme se rompit. Kaori piqua un fard et se détourna rapidement vers la gazinière pendant que Ryo réalisait qu’il allait embrasser sa partenaire alors qu’il s’était juré d’attendre au moins jusqu’à la fin de la mission pour ne pas agir sur un coup de tête comme il venait de le faire. Il ne sut quoi dire sans paraître maladroit ou minimiser ce qui venait de se passer alors il se tut et alla décrocher.  

 

Quand il fut sorti, Kaori posa la cuillère qu’elle tenait et s’appuya des deux mains sur le plan de travail, prenant de profondes inspirations pour calmer son coeur qui cognait dans sa poitrine à tout va. Ayant repris le dessus, elle éteignit le gaz et ramena le plat à table, Ryo l’ayant mise entre temps.  

 

- Ca va mieux, Aiko ?  

- Oui merci, mais j’avoue que je suis épuisée., répondit-elle, le visage toujours pâle.  

- C’est normal. C’est le stress qui retombe. Qui a appelé ?, demanda Kaori, évitant le regard de Ryo.  

 

Elle se sentait encore fébrile suite à leur baiser manqué. Elle se sentait frustrée.  

 

- C’était Saeko. Elle veut qu’on se voit ce soir., lui dit-il, mal à l’aise.  

 

Il avait peur de sa réaction, de la voir se refermer après les progrès qu’ils avaient faits, de voir son sentiment d’infériorité reprendre le dessus. Kaori prit un instant pour régner sur son sentiment premier, la colère, et lui jeta un regard pour puiser en lui ce dont elle avait besoin : de l’assurance. Il avait changé, elle pouvait en faire de même.  

 

- Ca doit être important pour qu’elle t’appelle. Je ne bouge pas d’ici., répondit-elle d’une voix calme et posée.  

- Tu es sûre ?  

- Oui. Vas-y., lui assura-t-elle.  

 

Il la contempla pensif un moment, songeant à l’effort que ça lui avait demandé. Il était fier d’elle, fier d’avoir à ses côtés une jeune femme qui faisait tout pour renouer avec l’homme qui lui avait fait du mal. Ca l’encourageait à poursuivre sur la voie qu’il avait empruntée et peut-être obtenir ce dont il rêvait en plus de son amour : son pardon.  

 

Aiko partit se coucher juste après le dîner. Ryo sortit une heure plus tard pour retrouver Saeko dans un bar du Kabuki Cho. Il promit à sa partenaire de rentrer et elle s’installa dans le canapé devant un film qu’elle ne regarda qu’à moitié, repensant aux évènements de la soirée. Il était près de vingt-trois heures quand il revint, l’air sombre.  

 

- Ca va ?  

- Saeko a découvert l’identité des assassins. Ce sont des membres du Lotus Noir.  

- Parmi les plus tendres…, ironisa Kaori, sarcastique.  

- Il faut que tu dormes, Ryo., dit-elle en se levant.  

- Tu vas avoir besoin d’être frais pour les affronter.  

 

Elle lui tendit la main et il la prit, profitant de ce doux contact. Ils montèrent les escaliers et se séparèrent devant la chambre de Kaori. Tous deux s’endormirent difficilement.  

 

Sans savoir pourquoi, Kaori se réveilla en pleine nuit. Elle regarda son réveil et s’aperçut qu’il était trois heures du matin : c’était l’heure de la visite nocturne. Elle ne put s’empêcher de se lever et d’aller dans le couloir à pas de loup. Elle alla jeter un œil dans la chambre d’Aiko qui dormait à poings fermés, vérifia les passages secrets qui menaient à sa chambre ainsi que les mécanismes de ses pièges et ne put que constater que tout était en ordre, tout sauf une chose…  

 

- Tu as perdu tes lentilles ?, fit une voix amusée derrière elle.  

 

Effrayée, elle fit un bond, son coeur tambourinant dans sa poitrine. Elle se retourna et trouva Ryo appuyé nonchalamment contre le mur. Il lui adressa un sourire moqueur.  

 

- Alors ?, insista-t-il.  

- Non… Je… J’ai cru entendre du bruit., se défendit-elle, morte de honte.  

- Vraiment ? De quel genre ?, lui demanda-t-il, son sourire s’élargissant en entendant son mensonge.  

- Je… Je ne sais pas bien.  

- Ce ne serait pas le bruit de ton nez qui s’allonge ?, murmura-t-il à son oreille après s’être approché d’elle.  

 

Elle se sentit frémir de tout son être.  

 

- Si j’avais voulu rendre une visite nocturne à quelqu’un, j’aurais trouvé son lit vide parce qu’elle ne me cherchait pas au bon endroit., lui apprit-il.  

 

Il déposa un baiser sur son front et la laissa rouge pivoine dans le couloir. Autant dire qu’elle eut du mal à retrouver le sommeil cette nuit-là, émue et excitée par ce qu’il lui avait dit. 

 


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