Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 15 :: Chapitre 15

Published: 20-12-19 - Last update: 20-12-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Un chapitre sombre, le dernier avant la remontée de la pente. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 15  

 

Ryo regarda par la fenêtre et observa les flocons danser dans le ciel. Tout semblait si paisible dehors. Il avait presque envie de rire à l’ironie mordante de la vie. C’était la deuxième période préférée de l’année pour elle après la floraison des cerisiers. Et cette année, rien ne serait pareil. Il tourna le visage et fixa son visage endormi un moment avant de tourner de nouveau son attention vers la rue où la neige créait un tapis blanc.  

 

Elle était de retour au Japon, enfin, après cinq longs mois d’absence. Elle n’avait prévenu personne du jour de son arrivée parce que la date avait été retardée à plusieurs reprises, Eriko étant sollicitée par des personnes qui l’avaient découverte et c’était une chance inespérée pour elle, des opportunités qu’elle ne pouvait ignorer comme le lui avait souligné Kaori. Elles avaient finalement pu rentrer. Le vol s’était bien passé. Elles avaient atterri sans encombres malgré les conditions climatiques et avaient récupéré rapidement leurs bagages, se dirigeant vers la file de taxis pour regagner le centre-ville de Tokyo plus confortablement.  

 

Il entendit Kaori s’agiter et alla s’asseoir à ses côtés, caressant doucement son visage.  

 

- Chut, calme-toi, Sugar., murmura-t-il.  

 

Elle cessa de bouger, gémit un peu et se tut. Ryo sentit son coeur se serrer. Il n’imaginait même pas l’épreuve par laquelle elle allait passer. Il souffrait déjà alors elle…  

 

Il revint quelques heures en arrière au moment où le téléphone avait sonné et il avait entendu la voix d’Eriko. Il avait d’abord été heureux de l’entendre parce que cela signifiait que Kaori était rentrée mais quand il avait noté la panique et entendu les sanglots refoulés.  

 

- Rejoins-moi à l’hôpital, Ryo. Vite, c’est Kaori…, lui avait-elle simplement dit.  

 

Son sang n’avait fait qu’un tour. Il avait dévalé l’escalier et sauté dans la mini. La porte du garage était à peine assez ouverte pour le laisser passer et il entendit le son de l’antenne qui s’était accrochée au dernier panneau. La radio s’était allumée et il avait entendu les nouvelles : il y avait eu une alerte à la bombe à l’aéroport et un mouvement de foule s’était produit. En cette période de l’année particulièrement chargée, on déplorait des dizaines de blessés dont certains graves. Il ne lui en fallut pas plus pour faire le lien avec Kaori.  

 

Il se gara dans la première place qu’il trouva sur le parking de l’hôpital et courut jusqu’aux urgences. Eriko l’attendait près de la porte en larmes. Elle se jeta dans ses bras dès qu’elle le vit et il la serra contre lui un instant.  

 

- Que s’est-il passé ?  

- On a été prises dans un mouvement de foule à l’aéroport. Kaori a été bousculée et est tombée dans les escaliers. Je n’ai rien pu faire, Ryo., pleura la styliste.  

- Ce n’est pas de ta faute, Eriko. Où est-elle ?  

- Là-bas mais ils ne veulent pas me laisser entrer., lui indiqua-t-elle.  

 

Il s’était approché du box et une infirmière lui avait barré le passage, un regard sévère posé sur lui.  

 

- Si vous êtes de la presse, il faut vous rendre dans l’amphithéâtre., lui apprit-elle sèchement.  

- Non, je cherche ma femme. Elle est enceinte., mentit-il sans scrupule.  

- Son nom ?  

- Kaori Makimura., répondit-il.  

- Venez avec moi.  

 

Il la suivit dans un box un peu plus isolé et retrouva Kaori. Il marqua un temps d’arrêt à l’entrée, surpris par son état, puis disciplina ses traits. Elle avait besoin de sa force, de son courage. Arrivé près d’elle, il prit un tabouret et s’assit. Il attrapa sa main, sans trop serrer, se doutant qu’elle était blessée sous le bandage. Elle ouvrit les yeux à son contact, enfin autant qu’elle put car son œil droit était sérieusement amoché.  

 

- Ryo…, murmura-t-elle.  

- Je suis là. Comment tu te sens ?, lui demanda-t-il.  

- J’ai mal partout., avoua-t-elle.  

- Le bébé ?, l’interrogea-t-elle, proche de la panique.  

- Chut, reste calme. Je viens d’arriver, je n’ai vu personne. Repose-toi.  

- Tu restes ?, lui demanda-t-elle, les larmes au bord des yeux.  

- Oui. Allez, reste calme.  

 

Elle acquiesça en se mordant la lèvre et ils attendirent en silence, main dans la main, une larme frayant son chemin par moments. Finalement, au bout de deux heures, un médecin arriva suivi par une infirmière qui lui récapitulait le dossier de la patiente.  

 

- Mademoiselle Makimura, je suis le Docteur Miguri. Alors, nous avons une chute dans l’escalier. Une petite maladresse, Mademoiselle ?, plaisanta-t-il.  

- Docteur !, s’offusqua l’infirmière.  

- Elle a été victime du mouvement de foule de l’aéroport., répondit Ryo, d’une voix dure.  

- Comment va-t-elle ? Et le bébé ?, enchaîna-t-il.  

- Nous avons de multiples fractures et hématomes. Pour le bébé en revanche, nous ne pouvons pas grand-chose.  

 

Ryo sentit la main de Kaori serrer la sienne à la broyer. Il régna sur la colère qui le prenait.  

 

- Soyez plus clair, Docteur. Que voulez-vous dire : que le bébé va mourir ou qu’il faut attendre pour en savoir plus ?  

- Après une telle chute, l’enfant n’a que peu de chance de survivre. A mon avis, il ne passera pas la nuit., les informa-t-il, d’une voix égale.  

 

Kaori posa une main sur sa bouche, réprimant un cri de douleur. Il vit les larmes rouler sur ses joues, son regard empli de désespoir, son souffle saccadé et ne put se contenir d’avantage.  

 

- Sortez d’ici et ne revenez pas. Faites venir un vrai médecin ici. Un médecin qui prend soin de ses patients !  

 

Le médecin tourna les talons, vexé, et sortit de la pièce. Seule l’infirmière resta et les regarda contrite. Elle s’approcha de Kaori et posa un regard prévenant sur elle.  

 

- Je suis désolée. C’est un remplaçant. Je vais vous installer sous monitoring, Mademoiselle. Je vais vous donner un relaxant pour que vous vous détendiez un peu. On ne peut pas laisser le stress aggraver la situation. D’accord ?  

- Merci., fit Ryo alors que Kaori acquiesçait.  

 

Une demie heure plus tard, elle s’était endormie et le monitoring laissait entendre en bruit de fond les battements de coeur du bébé. L’infirmière repassa peu après pour faire une prise de sang.  

 

- C’est vrai ce qu’il a dit : notre bébé ne passera pas la nuit ?, lui demanda-t-il, inquiet.  

 

Elle le regarda, désolée, et Ryo sentit son coeur se serrer.  

 

- Elle est tombée sur toute la hauteur des escaliers de l’aéroport. Regardez-la. Elle a pris coup sur coup. Après une telle chute, il est rare que le bébé survive ou qu’il n’y ait pas de séquelles au niveau de l’utérus ou de la poche des eaux.  

- Un obstétricien va venir la voir ?  

- Dès que possible. Un mauvais concours de circonstances fait qu’il y a aussi eu deux carambolages juste avant et un afflux de naissances aujourd’hui. Tous sont pris., s’excusa-t-elle.  

- Est-ce que je pourrais faire venir un ami médecin pour qu’il l’examine ?, demanda Ryo.  

 

Elle hésita puis regarda la jeune femme endormie.  

 

- Oui. Ce sera peut-être plus prudent., admit-elle.  

 

Ryo hésita mais finit par laisser Kaori seule quelques minutes. Il rejoignit le hall d’entrée d’où il appela leur vieil ami qui lui promit d’arriver aussi vite que possible. Se retournant pour repartir auprès d’elle, il vit Eriko prostrée dans un coin et s’approcha d’elle. Elle leva un regard perdu sur lui, regard noyé de larmes.  

 

- Tu devrais rentrer chez toi, Eriko.  

- Comment va Kaori ? Le bébé ?  

 

Il lança un regard vers son box, la rejoignant en pensée, puis se concentra de nouveau sur leur amie.  

 

- Elle est blessée avec des fractures et de belles ecchymoses. Pour le bébé, le pronostic est très réservé., lui apprit-il, sa voix se cassant.  

 

Il se détourna d’elle pour qu’elle ne vit pas la détresse qu’il ressentait mais elle le força à lui faire face.  

 

- Tu voulais les garder près de toi, n’est-ce pas ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui., souffla-t-il.  

- Je veux trouver le moyen de regagner son coeur., ajouta-t-il.  

 

Elle l’attira à elle et le prit dans ses bras, souhaitant le réconforter comme il l’avait fait.  

 

- Ca ira, Ryo. Je ne peux pas croire qu’elle puisse perdre son enfant. Après tout ce qu’elle a vécu, ce serait terriblement injuste., tenta-t-elle de le rassurer.  

 

Il l’espéra. Il ne voulait pas affronter cette épreuve et encore moins qu’elle dut y faire face. Elle avait besoin de sérénité dorénavant.  

 

- Rentre, Eriko.  

- Non, je veux rester., affirma-t-elle.  

- Comme tu veux. J’ai demandé à un de nos amis médecin de venir. Ici, ils sont débordés.  

- D’accord.  

- J’y retourne.  

- Embrasse-la pour moi.  

 

Il acquiesça et repartit. Quand il arriva, il vit une infirmière brancher une perfusion à son bras.  

 

- C’est pour quoi ?, s’inquiéta-t-il.  

- Pour déclencher les contractions et permettre un accouchement plus rapide., lui répondit-elle.  

- Pourquoi ? Il y a un problème avec ma femme ou le bébé ?, fit Ryo, blême.  

- Monsieur, le bébé est mort mais il va falloir le faire sortir malgré tout normalement., lui dit-elle d’une voix qu’elle voulait conciliante.  

- Vous croyez qu’il est mort ? Et ça alors ?, s’exclama-t-il, tournant le volume plus haut, laissant entendre les battements de coeur du bébé.  

 

L’infirmière blêmit et arrêta la perfusion.  

 

- Je… Je ne comprends pas. Le médecin…  

- Miguri, c’est cela ? C’est un imbécile, un assassin ! Qu’il n’approche plus de ma famille !, ordonna Ryo, furieux.  

- Bien… Je… je suis désolée…, s’excusa-t-elle avant de tourner les talons et partir en courant.  

 

Tentant de reprendre le contrôle sur ses nerfs, Ryo se tourna vers la fenêtre et regarda le ciel nuageux qui s’obscurcissait. Il se calqua sur les battements de coeur réguliers du bébé pour évacuer son angoisse. Une fois calmé, il reprit place près du lit et descendit le drap qui la recouvrait, dévoilant son corps paré de couleurs rouge à violette. Son ventre n’était épargné qu’à peu d’endroits et il comprit mieux l’ampleur des dégâts. Il posa doucement une main sur l’arrondi et le caressa doucement. Un mouvement sous sa paume le surprit et il ressentit une violente émotion à sentir son enfant se mouvoir pour la première fois.  

 

- Sois fort. Bats-toi et reste avec nous. Nous avons besoin de toi. Je… je t’aime et j’ai envie de te connaître. Alors reste là., murmura-t-il d’une voix étranglée.  

 

Il sentit un nouveau mouvement sous sa main et espéra que c’était un signe. Deux coups frappés à la porte attirèrent son attention et il alla ouvrir après l’avoir recouverte. Ryo fut soulagée de voir le Professeur à la porte et le fit entrer. Le vieil homme posa un regard de professionnel sur la jeune femme puis se tourna vers son protégé.  

 

- Que lui est-il arrivé ?  

- Elle a été prise dans un mouvement de foule à l’aéroport. Elle a dévalé tout un escalier., répondit Ryo.  

- Elle en est à six mois de grossesse. La chute peut avoir de sérieuses répercussions sur elle et sur le bébé. On va commencer par le début. On va d’abord examiner Kaori pour éviter d’aggraver une blessure en la bougeant. Le monitoring est bon pour le moment. C’est déjà une bonne chose., dit le médecin.  

 

Il baissa la couverture jusqu’au pied de la jeune femme et l’ausculta de manière très scrupuleuse. Il observa les radios qui avaient déjà été prises, palpa toutes les zones doucement, écouta son coeur, sa respiration.  

 

- Kaori a le poignet droit cassé, une entorse au gauche. Elle a une commotion cérébrale. Les deux jambes sont esquintées mais sans fracture ni entorse et a priori elle n’a pas de côte fêlée, ce qui est déjà un bon point. Ce qui m’inquiète, ce sont les ecchymoses à l’abdomen.  

- Explique-moi., lui demanda Ryo qui tentait d’assimiler tout ce qu’il lui disait.  

- Les ecchymoses sont les traces de coups qu’elle a reçus. Elle en a une dizaine. Le bébé est dans une poche de liquide, ce qui en général fait tampon mais, selon la violence, il peut être blessé. S’il ne l’est pas, il faut qu’on s’assure que la poche des eaux est intacte pour éviter tout risque de contamination. Il faut aussi examiner l’utérus pour voir s’il n’y a pas de déchirure ou autres lésions. Il faut qu’on élimine tout risque et, s’il le faut, qu’on accouche Kaori prématurément si sa vie ou celle du bébé sont en danger.  

- Mais elle n’est qu’à six mois…, murmura Ryo, inquiet.  

- Je sais mais c’est une possibilité. Je vais voir si je peux avoir un échographe à prêter. Recouvre-la un peu en attendant.  

 

Le nettoyeur remonta la couverture sur ses jambes puis caressa la joue de la jeune femme. Doucement, il vit ses yeux s’ouvrir. Elle semblait égarée et il ne la brusqua pas, lui laissant le temps de revenir à la réalité. Le Professeur revint à ce moment-là, traînant une machine à sa suite.  

 

- Professeur…, murmura la nettoyeuse.  

- Oui, Kaori. Ryo m’a demandé de venir m’occuper de vous deux. Tu veux bien ?  

- Oui., souffla-t-elle.  

- Bien. Rendors-toi si tu es fatiguée. Je ne bougerai pas de là., la rassura-t-il.  

 

Encore sous l’effet du médicament, rassurée par la main de Ryo dans la sienne, elle ferma les yeux et s’endormit à nouveau.  

 

- C’est mieux ainsi., déclara le vieil homme.  

- Quoiqu’on apprenne, on aura le temps de se préparer pour le lui dire.  

 

Le nettoyeur ne dit rien mais son humeur s’assombrit. Le praticien passa une demie heure à observer le bébé ainsi que les organes de sa patiente. L’enfant bougeait et cela émut son père au plus profond de lui-même. Il ne pouvait pas croire en voyant ces images que cette petite vie pourrait s’arrêter dans les heures à venir, qu’ils perdraient leur enfant, leur dernier lien. Qu’adviendrait-il si le bébé mourrait ? Kaori lui accorderait-elle la possibilité de la convaincre de rester pour mener une vie à deux ? Se remettrait-elle de cet affreux coup du sort ? Il secoua la tête pour se sortir ces idées de la tête.  

 

- Le bébé ne semble pas avoir été touché et c’est en soi un petit miracle vu l’étendue des contusions abdominales., annonça finalement le médecin.  

- C’est vrai ?, demanda Ryo soulagé.  

- Oui. La poche des eaux est intacte et l’utérus n’est pas abîmé non plus. Ce qui m’inquiète, c’est le décollement placentaire. Pour le moment, les flux mère-enfant sont suffisants mais il faut les surveiller régulièrement. Il faudrait aussi lui donner un traitement pour éviter un risque de travail prématuré mais je vois dans le dossier que ça n’a pas été fait.  

- Pour le médecin, le bébé est déjà mort. Il voulait provoquer le travail., annonça Ryo d’une voix sombre.  

- L’idiot… Il lui faut une injection de corticoïdes pour faire maturer les poumons du bébé plus vite, juste au cas où on devrait l’accoucher, et une pour les risques liés au rhésus.  

- On pourrait l’emmener à la clinique d’après toi ? Je serais plus serein à la savoir entre des mains compétentes.  

 

Le médecin observa sa patiente, pesant le pour et le contre, puis se tourna vers Ryo.  

 

- Laissons passer la nuit. Si aucun fait notable ne s’est passé, nous évaluerons les possibilités., lui proposa-t-il.  

 

Ce n’était pas la réponse que Ryo voulait entendre mais il n’était pas médecin. Si le Professeur voulait attendre, ils le feraient.  

 

- Je vais essayer d’avoir ce qu’il faut pour elle et me rendre utile si nécessaire.  

- Doc, ça veut dire que le bébé va survivre ?, l’interrogea Ryo.  

- Je ne veux pas te décevoir, Babyface. Votre enfant a des chances de s’en sortir d’après ce que j’ai vu. Mais pratiquer un examen intra-utero laisse toujours une place au doute. Je ne pourrais me montrer optimiste que d’ici soixante-douze heure environ. En général, après ce délai, plus aucun trouble lié à l’accident n’apparaît. En attendant, il faudra faire preuve de patience., lui conseilla-t-il.  

- Merci de ta franchise.  

 

Le médecin hocha la tête et ressortit de la pièce pour revenir dix minutes plus tard avec les médicaments dont il avait besoin. Il fit les injections et installa les perfusions puis les laissa de nouveau seuls. Ryo se posta face à la fenêtre et regarda la neige tomber un long moment, adressant une longue prière à qui voudrait l’entendre. Il demanda à Maki de se battre pour que son neveu ou sa nièce ne le rejoignit pas trop vite. Il n’était pas prêt à le laisser partir, ne le serait jamais d’ailleurs…  

 

Au bout de plusieurs heures, il entendit Kaori s’agiter et alla s’asseoir à ses côtés, caressant doucement son visage.  

 

- Chut, calme-toi, Sugar., murmura-t-il.  

 

Elle cessa de bouger, gémit un peu et se tut. Tenant toujours sa main, il s’abîma dans la contemplation des flocons de neige, tentant de ne pas s’appesantir sur la situation. Doucement, il prit sa main et la posa sur son ventre. Le bébé apprécierait certainement ce contact. Elle écarta instinctivement les doigts et il posa les siens au dessus. Il attendit un moment de sentir le mouvement mais finalement ce ne fut pas celui qu’il espérait. Kaori se réveilla, visiblement mal à l’aise.  

 

- Doucement, Kaori.  

- J’ai mal, Ryo., gémit-elle.  

- Où ?  

- Mon ventre.  

 

Il se sentit pâlir. Au même moment, une alarme se mit à sonner sur le monitoring. Le coeur du bébé ralentissait. Paniqué, il alla à la porte et l’ouvrit à la volée. Alerté, le Professeur arrivait déjà en courant suivi d’une infirmière. Il repoussa les draps et vit le matelas mouillé par le liquide amniotique rougi par le sang.  

 

- Docteur, elle est en travail. Le bébé…  

- Je sais., la coupa-t-il, voyant le tracé du monitoring.  

 

Le coeur du bébé ne battait déjà plus. Il n’avait que peu de temps pour agir.  

 

- On l’emmène pour une césarienne. Vous avez une personne de disponible ?, demanda le médecin.  

- Je vais voir., répondit l’infirmière qui partit en courant.  

- Professeur…, gémit Kaori, pleurant.  

- On va faire tout ce qu’on peut. Sois courageuse., lui demanda-t-il.  

 

Une minute après, le brancard disparaissait suivi par le vieil homme et Ryo. Une demie heure après, tout était fini. Kaori encore endormie, Ryo se tenait assis, non loin d’elle avec leur enfant dans les bras, les larmes roulant sur ses joues. Il avait pensé devoir attendre soixante-douze très longues heures pour savoir que leur bébé allait bien. Finalement, cela n’avait pas été nécessaire mais pour quelle conclusion… Leur petite fille était morte née. La réanimation n’avait pas réussi à la ramener à la vie. Il venait de perdre une partie de lui-même et il n’avait que peu de temps pour accepter ce fait et trouver la force en lui de rester debout pour elle. Il caressa l’ovale de ce si petit visage et porta les lèvres sur son front.  

 

- Je t’aime du plus profond de mon coeur. Tu feras toujours partie de moi., murmura-t-il.  

 

Il entendit Kaori se réveiller et alla s’asseoir près d’elle. Il vit une ombre derrière la porte et savait que le Professeur était non loin, veillant sur eux. Il vit ses yeux noisette s’ouvrir, le brouillard se dissiper et la réalisation se faire. Elle baissa les yeux et croisa le petit trésor blotti contre son torse. Les larmes tombèrent d’elles-mêmes.  

 

- Tu me la donnes ?, murmura-t-elle.  

 

Il la posa dans ses bras et s’installa à ses côtés, passant un bras autour de ses épaules. Il avait besoin d’elle autant qu’elle de lui. Il la regarda accomplir les mêmes gestes que lui, caresser son visage, écarter le drap et compter les doigts de ses mains et de ses pieds, la toucher, lui murmurer des mots d’amour. Elle se baissa sur leur fille et l’embrassa longuement.  

 

- Je t’aime à tout jamais. Adieu mon ange. 

 


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