Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 13 :: chapitre 13

Published: 18-12-19 - Last update: 18-12-19

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Comment rebondir alors que nos deux nettoyeurs ont touché le fond? Vont-ils réussir à se retrouver? Le chemin de croix sera certainement long. Aboutira-t-il? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28


 

Chapitre 13  

 

- Je viens te chercher ce soir, vers dix-huit heures, c’est cela ?, demanda Mick à sa compagne.  

- Oui. Je t’attendrai. Ne fais pas de bêtise en mon absence., le réprimanda-t-elle, l’oeil sévère.  

- Tu peux compter sur moi, darling.  

 

Kazue se pencha et embrassa son compagnon avant de sortir de la voiture. Elle avait réappris à lui faire confiance et ne doutait plus de ses sentiments pour elle. Le seul point noir restait les actes qu’il avait accomplis sur leur amie et qu’elle n’arrivait pas à accepter. Malgré cela, ils avaient repris une vie de couple à peu près normale sauf qu’elle lui avait bien fait comprendre qu’elle n’accepterait plus aucun écart de sa part.  

 

Mick regarda sa femme s’éloigner et attendait déjà avec impatience de la retrouver le soir-même. Il se remémora les jours qui avaient suivi son retour chez eux. Elle l’avait laissé revenir mais il avait squatté le canapé pendant plus d’une semaine, le temps qu’avaient duré les explications entre eux sur son comportement avant et pendant sa disparition, le temps de lever toutes les incertitudes que la jeune femme pouvait encore avoir. Elle avait fini par tout lui pardonner et ne lui avait imposé qu’une condition : arrêter les beuveries et séances de drague. La seule chose qu’elle n’avait pas excusé, c’était son comportement envers Kaori car elle seule pouvait le faire.  

 

L’américain aurait aimé pouvoir voir son amie mais, depuis la fin de cette histoire avec Nichols, personne ne l’avait revue. Elle était rentrée avec Ryo et était repartie le jour même. Le nettoyeur n’avait rien voulu leur dire sauf qu’elle était chez Eriko et qu’il ne fallait pas la chercher, qu’elle avait besoin de temps. A sa connaissance, son vœu avait été respecté même si Umi avait dû raisonner Miki plus d’une fois. Levant les yeux de nouveau vers la clinique avant de repartir, il vit justement Kaori quitter le bâtiment et ne put s’empêcher de sortir de la voiture : après tout, il respectait les consignes puisqu’il ne l’avait pas cherchée…  

 

- Kaori., l’appela-t-il.  

- Mick… qu’est-ce que tu fais là ?, demanda-t-elle inquiète.  

- J’ai accompagnée Kazue. Sa voiture est tombée en panne. Tu… tu vas bien ?  

 

Elle eut un léger sourire cynique et il nota la perte de poids et les cernes sous ses yeux, sentant la culpabilité revenir. Il fit un pas vers elle mais la vit reculer tout en tendant une main devant elle, ordre silencieux de se tenir à distance.  

 

- Je vais à merveille. Ma vie est partie complètement en vrille mais c’est génial., lâcha-t-elle, amère, ses yeux s’emplissant de larmes.  

- Kaori… Viens, on va parler., lui proposa-t-il, soucieux.  

- Je n’ai pas envie de parler, Mick, encore moins avec toi. Tu as foutu ma vie en l’air alors fiche-moi la paix !, cria-t-elle.  

- Que se passe-t-il ici ?, intervint le Professeur, les sourcils froncés.  

- Je voulais juste lui dire deux mots., se défendit l’américain.  

- A priori, ce n’est pas le moment, Mick. Laisse-la tranquille., objecta le vieil homme.  

- Très bien. Kaori, tu penses qu’un jour, on arrivera à se parler de nouveau ?, l’interrogea-t-il douloureusement.  

 

Elle leva un regard bouleversé sur lui, les larmes s’échappant librement.  

 

- Je ne sais pas. J’ai besoin de temps. Tu diras au revoir à Kazue de ma part. J’accompagne Eriko en voyage quelques temps., déclara-t-elle avant de tourner les talons, le regard froid.  

 

Elle rejoignit sa voiture et s’en alla.  

 

- Elle est malade, Doc ?  

- Non. Je devais vérifier sa blessure au dos., justifia le vieil homme, regardant la jeune femme partir, soucieux.  

- Rentre chez toi, Mick, et, si tu la recroises, laisse-la tranquille. Elle reviendra quand elle le pourra.  

 

L’américain acquiesça à contre-coeur et s’en alla, le coeur lourd.  

 

Kaori essuya rageusement les larmes qui roulaient sur ses joues en conduisant. Elle ne voulait pas partir comme une voleuse et se dirigeait vers le Cat’s pour dire au revoir à Umibozu et Miki. Elle appréhendait cette visite après trois semaines de silence radio mais elle ne voulait pas fuir. Ils ne méritaient pas cela. Ils s’étaient montrés présents pour elle lors de la grande confrontation et elle leur devait au moins de leur dire en face qu’elle s’en allait. La seule chose qu’elle espérait, c’était de ne croiser ni Mick ni Ryo dans le café. Elle s’arrêta devant la devanture et sortit du véhicule, frottant ses mains moites sur son jean. Prenant son courage à deux mains, elle avança et pénétra dans le commerce.  

 

- Bonjour., dit-elle simplement après quelques pas.  

- Kaori !, s’écria Miki, folle de joie.  

 

Elle contourna le comptoir et se jeta dans les bras de son amie qui resta un moment immobile avant de la serrer à son tour.  

 

- J’étais folle d’inquiétude. Pourquoi tu n’es pas venue ici ? Pourquoi tu es partie ? Quelle tête, ma chérie ! On dirait que tu n’as pas dormi depuis des lustres…  

- Miki, laisse-la respirer., intervint Umi.  

 

Kaori laissa échapper un ricanement amer. Ca faisait des jours qu’elle ne dormait plus correctement. Elle finissait par s’effondrer de sommeil vers trois quatre heures du matin, se réveillant en même temps qu’Eriko vers sept heures. Elle était épuisée physiquement et moralement. La proposition de son amie de jouer le mannequin et son assistante pour elle pendant ses tournées européenne et américaine était tombée à pic. C’était cinq mois d’éloignement forcé du Japon, de Ryo et de tous ses problèmes, cinq mois à penser à autre chose et prendre du recul.  

 

- Ca fait des semaines que je ne dors pas en effet., répondit-elle.  

- Viens t’asseoir. Je te sers un café.  

- Une tisane, s’il te plaît. Vu mon état de stress, le café m’est déconseillé., lui demanda-t-elle.  

- D’accord.  

 

Miki lui prépara une boisson chaude tout en lui lançant des regards curieux.  

 

- Pourquoi tu n’es pas venue ici, Kaori ? Je t’avoue que ça m’a fait mal., osa-t-elle lui dire.  

- Je ne pouvais pas. Miki, ce n’était pas contre vous parce que je ne vous remercierai jamais assez de votre intervention pendant l’explication qui a eu lieu. Sans Umi pour les contrôler, ça aurait tourné au vinaigre.  

- De rien. Dans une famille, on se serre les coudes., marmonna le géant.  

- Oui, c’est ce qui devrait être., soupira la nettoyeuse.  

- Je ne comprends pas, Kaori., insista Miki.  

- Ryo et moi nous sommes disputés violemment. J’ai mis fin à notre partenariat. Et si je ne suis pas venue ici, c’est parce que j’avais besoin de ne pas le voir, ce qui ne serait pas possible ici. Vous n’avez pas à choisir un camp.  

- C’est définitif ?, s’inquiéta la barmaid.  

 

Kaori regarda sa tasse, affrontant d’un autre la question qu’elle ne cessait de se poser. Elle était en colère à un niveau qu’elle n’avait jamais expérimenté. Elle se sentait trahie et salie. Mais malgré tout, elle ne pouvait nier qu’il lui manquait, qu’elle rêvait de retrouver ses bras. Ca la mettait encore plus en colère. Elle haïssait cet état de dépendance dans lequel il l’avait plongée. De plus, elle ne se voyait pas retourner auprès de Ryo et lui demander de reprendre leur partenariat : elle ne savait pas si elle serait capable de lui faire confiance à nouveau.  

 

- Je pense. Je n’ai plus confiance en lui., avoua-t-elle.  

- Mais que s’est-il passé ?  

- Je ne veux pas en parler., répondit-elle, les dents serrées.  

 

A quoi s’était-elle attendue ? Qu’il ait osé avouer son méfait ? Qu’il avait abusé des sentiments qu’elle éprouvait pour lui pour se venger d’un acte inexistant ? Qu’il ne lui avait tout simplement pas fait confiance ? Non, ça aurait été trop beau. Il s’était tu, n’avait pas affronté le regard et le jugement de leurs amis.  

 

- Kaori…  

- Je ne veux pas en parler, Miki., réitéra-t-elle, frappant violemment du poing sur le comptoir.  

 

Miki recula d’un pas face au regard noir de son amie. Elle n’y avait jamais eu droit, n’avait jamais vu Kaori aussi furieuse.  

 

- Très bien., murmura-t-elle.  

 

Le silence s’installa un moment entre les trois personnes puis, après avoir avalé une gorgée du liquide chaud, Kaori releva la tête et regarda ses deux amis.  

 

- Si je suis venue ici aujourd’hui, c’est pour une raison précise. Je pars avec Eriko pour quelques mois en Europe et en Amérique. Je voulais vous dire au revoir avant de m’en aller., les informa-t-elle.  

- Mais… pourquoi ?, fit Miki qui avait de plus en plus de mal à la comprendre.  

 

Kaori n’était pas du genre à abandonner. Si elle partait et s’éloignait de Ryo, quel avenir leur était réservé ? Si elle s’en allait, c’était que leur dispute avait été suffisamment importante pour les briser. Elle ne voulait pas perdre son amie. Pouvait-elle la laisser s’en aller sans tenter de la raisonner ?  

 

- J’ai besoin de prendre du recul. Eriko avait besoin de quelqu’un. Je l’accompagne., répondit la nettoyeuse simplement.  

- Mais tu ne peux pas laisser Ryo seul…, objecta Miki.  

- Ryo n’a pas besoin de moi. Ca fait des années qu’il me le répète et je l’ai enfin entendu. J’ai une vie à vivre., asséna-t-elle durement.  

- Mais…  

- Miki ! Fais un bon voyage, Kaori. Prends soin de toi et reviens nous voir quand tu le pourras., lui souhaita Umibozu.  

- Merci, Umi., répondit Kaori.  

 

Elle sentit à nouveau les larmes lui monter aux yeux : elle sentait la compréhension dans le regard que posait son ami sur elle. Avait-il compris ? Avait-il ressenti son mal-être profond ? Elle ne savait pas mais elle sentait qu’il ne la jugeait pas et respectait son choix. Elle appuya sur le coin de ses yeux pour bloquer l’éruption lacrymale et se concentra sur sa tasse pour reprendre le dessus. Ca devenait de plus en plus difficile.  

 

- Tu pars quand ?, finit par demander Miki, la voix étranglée.  

- Demain matin.  

- Je ne comprends pas, Kaori, mais j’espère qu’un jour, tu sauras nous expliquer. Téléphone de temps à autre pour donner de tes nouvelles., l’implora-t-elle.  

 

Miki fit le tour du comptoir et serra de nouveau son amie dans ses bras.  

 

- Laisse-moi un peu de temps mais je le ferai., lui promit-elle.  

- Il faut que j’y aille., murmura Kaori.  

 

Miki la lâcha et Kaori s’approcha de son ami. Il ne dit pas un mot mais, pour la deuxième fois, la prit dans ses bras. Les larmes aux yeux, la nettoyeuse sortit du café et reprit sa voiture. Sa dernière étape était la plus difficile et elle sentit ses doigts trembler quand elle coupa le moteur. Elle sentit sa gorge se serrer quand elle regarda l’immeuble de briques rouges devant elle. Elle se força à avancer et eut du mal à introduire la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Le trajet jusqu’au cinquième étage lui parut interminable et elle se sentit oppressée quand elle fit face à la porte de l’appartement. Elle repensa à tout ce qu’ils avaient vécu, à toutes les disputes qu’ils avaient pu avoir, les fou-rires, les gestes et mots tendres… Elle frappa à la porte et, n’ayant pas de réponse, ouvrit avec sa clef.  

 

Elle réprima un haut-le-coeur en entrant. L’appartement empestait l’odeur de tabac froid, le sol était jonché de cartons de pizza et autres plats à emporter ainsi que de cannettes et bouteilles vides. Elle enjamba prudemment le tout et alla ouvrir une fenêtre pour faire entrer de l’air frais dans la pièce. Il s’était complètement laissé aller. Elle qui avait passé sept ans de sa vie à tenir l’endroit propre et en ordre devait affronter trois semaines de célibat de son partenaire. Qu’avait-il pu faire d’autre en son absence ?  

 

Elle leva un regard blessé vers sa chambre : avait-il emmené une fille dans son lit, là où ils avaient… Sans même y réfléchir, elle grimpa les escaliers et pénétra dans la chambre de Ryo. Son premier geste fut également d’ouvrir une fenêtre tellement l’air était saturé d’une odeur infecte. Quand elle tira la couette, elle se dit qu’elle était masochiste de vouloir voir les traces de ses méfaits. Tout ce qu’elle trouva fut quelques traces de sang sur le drap et elle se rappela qu’il s’agissait des mêmes draps que le jour où ils avaient fait l’amour. Ecoeurée, en rage, elle les retira et alla les mettre dans la machine, la mettant en route. Elle ne savait pas s’il les avait gardés pour se complaire dans sa vengeance ou pour s’en accabler mais elle s’en fichait : elle ne voulait pas savoir qu’il dormirait encore une fois dans son sang.  

 

Satisfaite, elle se rendit dans sa chambre et prit une valise dans laquelle elle empila les affaires dont elle aurait besoin pour son voyage : vêtements confortables, vieux pyjamas, livres… Elle alla dans la salle de bains compléter sa trousse de toilettes. Elle sentit un vertige la prendre en voyant la douche et s’appuya au meuble de salle de bains. Elle revit défiler devant ses yeux les images de ce qu’ils avaient fait et sentit la nausée la prendre. Elle ne put se retenir et vomit dans le lavabo, sentant les larmes lui piquer les yeux. Au bout de quelques minutes, la vague se calma et elle se rinça la bouche. Quand elle se redressa, elle affronta l’image de son fantôme dans le miroir. Elle était livide et les cernes sous yeux assombris par la détresse étaient d’autant plus apparentes. Elle ne se reconnaissait plus. Elle ressortit rapidement de là et rangea sa trousse de toilettes dans sa valise.  

 

Quand elle fut sûre de n’avoir rien oublié, elle referma son bagage et le descendit dans le séjour. Elle défit les clefs de l’appartement et de l’immeuble de son trousseau et les posa sur le meuble de l’entrée, évacuant la tristesse qui s’emparait d’elle. Curieuse, elle se rendit dans la cuisine, fronçant le nez de mécontentement en voyant la vaisselle s’amonceler dans l’évier. Elle ouvrit les placards et le frigo et ne fut pas surprise de les trouver vides si elle exceptait les cannettes de bière mises au frais. Elle se sentit un instant coupable mais la colère reprit le dessus : il était assez grand pour se débrouiller. Il l’avait assez rabaissée et bassinée qu’il était capable de vivre sans elle. Il ne lui restait qu’à lui prouver ce dont il était capable.  

 

Elle entendit soudain la porte d’entrée s’ouvrir et ressentit son aura. Ryo était rentré. L’heure était venue. Elle inspira profondément et relâcha doucement son souffle avant de retourner dans la pièce à vivre. Il se tenait immobile et observait la valise posée au milieu du séjour.  

 

- Elle ne va pas te sauter dessus si c’est ce que tu redoutes., ironisa-t-elle.  

 

Il leva le regard vers elle et la dévisagea intensément. Elle était là, de retour à l’appartement, mais la présence de sa valise attestait que le retour était éphémère. Il détailla sa silhouette, les traits de son visage et son coeur se serra : il l’avait ravagée. Soudain, il réalisa qu’il ne lui avait pas répondu et il plongea dans son regard.  

 

- Non. Ce que je redoute, c’est ce que ça signifie., répondit-il franchement.  

 

Kaori fut surprise : il ne l’avait pas habituée à se dévoiler ainsi. Toutefois, elle reprit vite la maîtrise de ses traits.  

 

- Ca signifie que je m’en vais.  

 

Ryo se retint de s’approcher d’elle pour l’enlacer. Il ne s’en sentait pas le droit après le mal qu’il lui avait fait.  

 

- Tu as pris ta décision alors…, murmura-t-il, défait.  

 

Jusque là, elle avait pensé que, s’il se montrait triste à l’idée de son départ, elle en ressentirait une joie perverse mais ce ne fut pas le cas : son coeur se serra et elle dut faire un effort pour ne pas pleurer une nouvelle fois.  

 

- Non, pas encore. Je pars avec Eriko pour quelques mois.  

- Où vas-tu ?, lui demanda-t-il.  

- En Europe et en Amérique. Elle avait besoin d’un mannequin.  

- Donc tu reviendras., se prit-il à espérer.  

- A Tokyo, oui., minora-t-elle ses espérances.  

 

Ryo la regarda. Il sentait la tension qui l’entourait, la blessure et la colère qui suintaient par tous les pores de sa peau. Il repensa à toutes ces soirées qu’il avait passées depuis trois semaines à ressasser ses actes, la culpabilité qu’il éprouvait, le manque qu’il ressentait.  

 

- Si je pouvais revenir en arrière…  

- Tu ne le peux pas !, lâcha-t-elle durement.  

- Kaori, je suis désolé., fit-il, tristement.  

 

Elle le regarda durement, la fureur flambant dans ses yeux. Il ne l’avait jamais vue ainsi et c’était troublant pour lui. D’habitude, elle lui pardonnait tout mais, là, il avait vraiment été trop loin et s’en était rendu compte beaucoup trop tard. Sa colère était amplement justifiée. Elle soutint son regard coupable et ne lâcha pas l’affaire comme elle l’aurait fait avant.  

 

- C’est trop facile, Ryo. Ne pense pas que je vais pouvoir excuser ni pardonner ce que tu m’as fait. J’avais confiance en toi. Tu étais celui sur qui je me reposais les yeux fermés, celui pour qui j’ai tout supporté. Tu étais ma famille, Ryo. Mon coeur battait pour toi, mon âme hurlait avec toi quand tu souffrais…  

 

Elle s’arrêta et inspira profondément pour bloquer les sanglots qui montaient.  

 

- Tu m’as sauvé la vie d’innombrables fois et je t’en serais gré éternellement. Mais, pour une fois, j’avais juste besoin que tu me retournes la confiance que j’avais placée en toi sur un plan qui n’était pas professionnel, j’avais besoin que tu crois la femme et non la partenaire et tu n’en as pas été capable. J’avais besoin que tu sois le roc sur lequel je m’appuierais pour remonter la pente après ce que j’avais vécu avec Mick et toi… toi, tu m’as bafouée dans mon honneur, dans la confiance que j’avais en toi, dans les sentiments que j’éprouvais pour toi… Alors oui, tu peux être désolé mais je m’en fous.  

- Je… Je sais que j’ai été le pire des connards, Kaori., répondit-il faiblement.  

- C’est peu dire…, ricana-t-elle cyniquement.  

- Je ne sais pas quoi dire ou faire pour que tu me pardonnes., admit-il.  

 

Elle le regarda un moment, oscillant entre l’envie de pleurer ou de le frapper, puis passa une main sur son visage, tentant d’en chasser la tension.  

 

- Je ne sais pas si j’ai envie de te pardonner. Je ne sais pas si j’en serais capable., avoua-t-elle, soudain très fatiguée.  

- C’est pour cela que tu pars ? Pour faire le point ?, l’interrogea-t-il, réfrénant ses espoirs.  

 

Si elle lui répondait oui, c’était qu’il avait encore une chance. Il l’espérait parce que, même s’il n’avait pas encore fini son introspection, il travaillait à chasser ses vieux démons et tenter de pouvoir avancer avec elle… mais, pour cela, il fallait qu’elle veuille encore de lui.  

 

- J’ai besoin de dormir, de retrouver une routine et l’envie de vivre. Peut-être qu’après cela, je serais capable de prendre du recul sur la situation et de réviser ton cas., lui expliqua-t-elle.  

- Si j’arrive à le faire, je pourrais peut-être avancer à nouveau. Mais toi, tu as aussi du travail à faire parce que, si mon départ signifie retour à la case célibataire endurci, alors ça ne sert à rien que nous nous efforcions de voir comment nous en sortir., dit-elle, jetant un regard sur l’appartement en désordre.  

 

Ryo sentit le malaise l’envahir : il n’avait pas prêté attention à l’état de l’appartement et personne n’y avait mis les pieds depuis qu’elle était partie. Il s’était laissé aller, remettant toujours au lendemain le ménage et les différentes corvées. Il espérait toujours rentrer et trouver l’appartement en ordre, remis en état par la femme qu’il aimait et qui serait revenue pour de bon pour recoller les morceaux. Il savait que c’était utopique mais la logique et lui faisaient deux depuis quelques temps. Il devait absolument retrouver le chemin de la raison rapidement ou il ne survivrait pas jusqu’à son retour.  

 

- Combien de temps pars-tu ?, s’enquit-il.  

- Cinq mois.  

- Très bien. Alors si tu as réussi à avancer quand tu reviendras et quand tu seras prête, passe. Je veux te montrer que les choses entre nous peuvent être différentes., lui proposa-t-il.  

 

Elle releva le menton de défi et lui lança un regard dédaigneux.  

 

- Tu es bien présomptueux pour penser que cela suffira à me faire revenir. Il y a beaucoup de choses qui ont été brisées entre nous, Ryo.  

- Je sais et je ne te forcerai pas la main. J’aimerais juste que tu me laisses une dernière chance., lui demanda-t-il.  

- J’ai l’impression de t’avoir déjà donné énormément, Ryo…  

 

Elle baissa les yeux et serra les bras autour d’elle.  

 

- Tu m’as volé ma première fois et maintenant…  

 

Elle ne put empêcher le sanglot d’éclater dans sa voix et il s’approcha d’elle, la regardant un instant, avant de l’attirer dans ses bras. Elle se débattit un instant puis se laissa aller.  

 

- Quoi maintenant, Kaori ? Tu es en colère, tu m’en veux et tu te sens violée, c’est cela ?, tenta-t-il de comprendre.  

- Oui., souffla-t-elle.  

- Je ne sais pas quoi faire pour expier ma faute…, avoua-t-il.  

- Commence peut-être par assumer auprès de nos amis., murmura-t-elle.  

 

N’étant pas sûr d’avoir bien compris, il la relâcha et baissa le regard vers elle. Kaori s’écarta de lui et s’approcha de sa valise dont elle tira la poignée.  

 

- Tu t’en vas déjà ?  

- Oui. Je n’ai plus grand-chose à te dire., admit-elle.  

 

Elle se dirigea vers la porte et sentit sa présence derrière elle. Il plaqua la main sur le panneau de bois, l’empêchant de l’ouvrir.  

 

- Promets-moi de revenir. Promets-moi qu’on se reverra., lui demanda-t-il d’une voix sourde.  

- Dis-moi que tout n’est pas définitivement brisé entre nous. Je t’en supplie, Kaori.  

 

Emue par la détresse dans sa voix, Kaori se retourna et le fixa, les larmes aux yeux. Elle posa la main sur sa joue et la caressa du pouce.  

 

- Il reste encore un lien entre nous, Ryo. Il est suffisamment cher à mes yeux pour que je ne jette pas les sept dernières années à la poubelle définitivement.  

 

Il sentit le soulagement l’envahir. Ce n’était pas encore l’heure des adieux définitifs. Il avait encore une chance de la retrouver.  

 

- Merci, Kaori., souffla-t-il, lâchant la porte.  

 

Elle se tourna et l’ouvrit, la main tremblante. Elle s’arrêta après avoir passé le seuil et lui jeta un dernier regard.  

 

- Je suis enceinte, Ryo., lui apprit-elle avant de refermer la porte sans attendre sa réponse. 

 


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