Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

» Write a review

 

DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I would like to read the NC-17 fanfictions.

 

You have: - to sign in - to log in - to use the link put for this purpose and send me an email certifying you are 18 years old or older, that you have read and accepted the rules of the website. Don't forget to mention your pseudo. - to use the email address you gave in your profile. If your request doesn't fufill all these conditions, it won't be processed. If I learn later t ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 24 :: Chapitre 24

Published: 30-12-19 - Last update: 30-12-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. nos deux héros avancent doucement. Le chemin semble tracé mais est-ce que tout est simple et lisse? Découvrons-le. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28


 

Chapitre 24  

 

Douchée et habillée, Kaori descendit les escaliers et observa, le coeur serré, Ryo endormi dans le canapé. Cela faisait maintenant près de trois semaines que ça durait et elle se demandait comment ça allait se terminer parce qu’elle sentait qu’il arrivait à bout de patience. Elle n’arrivait cependant pas à dépasser son blocage et à laisser leur relation atteindre un degré d’intimité que tout couple partageait. Depuis cinq mois, ils dormaient ensemble chastement. Ils se couchaient ensemble, partageaient quelques moments de tendresse mais, dès que les caresses se précisaient, elle se figeait et le repoussait. Au début, il ne s’en était pas offusqué, trouvant des mots pour la rassurer sur son amour pour elle, lui disant qu’ils avaient le temps, puis les mots s’étaient raréfiés jusqu’à disparaître. Depuis trois semaines, ils étaient réapparus, plus durs, impatients, et, inlassablement, il quittait le lit pour dormir dans le canapé et elle culpabilisait de ne pas savoir l’aimer jusqu’au bout.  

 

Laissant échapper un léger soupir, elle se dirigea dans la cuisine et prépara un petit déjeuner. Elle ne vit pas deux prunelles grises apparaître et la suivre du regard douloureusement. Ryo passa une main sur son visage pour en effacer la tension. Ca devenait difficile de lutter contre le désir qui l’habitait. Il s’était juré d’attendre mais, là, il ne comprenait pas ce qui la retenait encore d’avancer vers plus d’intimité entre eux. Il sentait que ce n’était pas une question de pudeur, c’était certainement plus profond mais elle ne voulait pas en parler. Il se sentait blessé aussi parce qu’il estimait que son refus signifiait qu’elle n’avait pas totalement confiance en lui, en eux et il ne pouvait le tolérer. Cela nourrissait la colère grandissante qui refaisait surface quand elle le rejetait et c’était ce qui le poussait à quitter leur lit pour éviter de faire un geste ou de dire une parole regrettable.  

 

Il se leva et monta prendre sa douche et s’habiller. Prêt, il redescendit et la rejoignit à la cuisine. Comme tous les matins depuis trois semaines, ils prirent leur petit-déjeuner dans un silence pesant. Ils réussiraient certainement encore à se parler à midi quand chacun aurait vaqué à ses occupations matinales, évacuant la tension de la situation. Sans un mot, Kaori se leva et débarrassa.  

 

- Je vais à la gare. Je ferais la vaisselle en revenant., l’informa-t-elle.  

 

Il la regarda surpris s’en aller puis fronça les sourcils. Ce n’était pas son ordre habituel et il le vécut comme une volonté de s’éloigner au plus vite de lui… et il n’avait pas tort. Sortant de l’appartement, elle s’appuya quelques secondes sur la porte, cherchant à évacuer la tension qu’avait attisée leur repas. Elle se remémora avec nostalgie d’autres moments beaucoup plus chaleureux, plus légers, plus sensuels. C’était seulement deux mois auparavant, avant que la tension ne fit son apparition… Elle descendit les escaliers et se dirigea vers la gare avant de repasser par le Cat’s.  

 

- Bonjour Kaori, comment ça va aujourd’hui ?, la salua Miki.  

- Très bien, merci. Et toi ?, répondit-elle d’un sourire enjoué.  

- La forme. En plus, nous avons du monde aujourd’hui. Les beaux jours nous ont vraiment été profitables., se réjouit la barmaid.  

- Ca ne m’étonne pas avec la chaleur qu’il a fait ces deux derniers mois…  

- Alors ça roule toujours avec Ryo ? Le connaissant, il n’y a pas que les journées qui ont été chaudes dernièrement…, lui lança son amie, malicieuse.  

 

La nettoyeuse sentit un grand froid l’envahir. Que lui dire ? Que l’ambiance n’était pas au beau fixe ? Qu’elle refusait d’être intime avec lui ? Que c’était doucement entrain de les séparer ? Elle fut sauvée par l’arrivée d’un groupe d’amis qui chahutait.  

 

- Je vais te laisser. Tu vas avoir du travail. A plus.  

 

Et Kaori s’éclipsa avant que Miki n’ait pu réagir. Elle rentra rapidement à l’appartement qu’elle trouva vide. Elle fit rapidement la vaisselle, lança une lessive, fit les poussières avant de partir en cuisine préparer le déjeuner. Elle achevait de mettre la table quand Ryo rentra.  

 

- Pile à l’heure., l’accueillit-elle, un léger sourire aux lèvres malgré son anxiété.  

- Tant mieux., lâcha-t-il sombrement.  

 

Ils mangèrent en silence. Contrairement aux autres jours, la tension ne semblait pas retomber et Kaori s’en mordit les doigts. Après le repas, ils prirent place dans le canapé et regardèrent les informations. La présence de la jeune femme à ses côtés occulta progressivement la colère qu’il ressentait et Ryo finit par se détendre. Il passa un bras autour de ses épaules et, soulagée, elle se laissa aller contre lui. Ils finirent ainsi le programme, l’un contre l’autre, main dans la main. Ryo éteignit la télévision et se tourna vers sa compagne. Doucement, il posa ses lèvres sur les siennes et retrouva avec délice leur chaleur et leur douceur.  

 

Kaori se laissa emporter par les sensations que ce baiser réveillait en elle. Elle était soulagée de retrouver l’homme qu’elle aimait et qui savait si bien l’emmener ailleurs. Elle se colla à lui lorsqu’il la bascula sur le divan, s’allongeant contre elle. Elle passa les bras autour de son cou et entrouvrit les lèvres pour le laisser prendre possession de sa bouche comme elle aimait qu’il le fasse. Il ne se priva pas et fit danser leurs langues à un rythme endiablé. Il quitta ses lèvres pour descendre sur sa joue, la ligne de son menton avant de revenir sur elles. Sa main caressait lentement son flanc, de ses côtes à sa hanche alors qu’elle-même ne descendait pas en dessous de ses épaules. Elle oubliait les tensions de la nuit dernière et profitait de l’effet qu’il lui faisait.  

 

Perdant doucement la tête, Ryo quitta à nouveau ses lèvres et parcourut son cou de baiser, s’aventurant sur sa gorge. Il sentait sa partenaire frémir sous lui et ça l’excitait toujours un peu plus, nourrissant son besoin de la goûter, de la découvrir, de l’aimer physiquement. Sa main remonta dans son dos, accrochant l’attache de son soutien-gorge. Il savait qu’il n’avait qu’un geste à faire pour la défaire mais se retenait… encore. Cette simple caresse attira l’attention de la jeune femme qui retint son souffle et le libéra lorsque ladite main se posa sur son omoplate. Le baiser aidant, elle oublia au bout de quelques instants. Elle redescendit ensuite et se posa sur sa fesse. Elle sentit ses sens s’enflammer au passage mais la position annihila l’effet, d’autant plus que son pouce faisait des va et vient qui la mettait mal à l’aise. Elle soupira presque lorsqu’il remonta sa main mais se figea en sentant ses doigts sur la peau nue de son ventre.  

 

Ryo glissa les doigts sous le haut de Kaori. Il avait envie de sentir sa peau, de la déshabiller et de la tenir contre lui, nue. Il voulait la rendre ivre de désir par ses caresses et baisers, la voir s’abandonner à la démonstration physique de leur amour, communier avec son corps comme ils semblaient le faire avec leurs âmes. Ce n’était qu’une continuation logique des choses pour lui. De son ventre, les caresses remontèrent et effleurèrent bientôt sa poitrine. Pris dans son élan, il ne remarqua pas de suite l’immobilité soudaine de la jeune femme et poursuivit.  

 

- Arrête, s’il te plaît., murmura-t-elle.  

- Kaori…, gémit-il.  

- Ryo, arrête. Je ne veux pas aller plus loin., répéta-t-elle d’une voix blanche.  

 

Il posa la tête sur son épaule le temps de reprendre contenance puis se releva, le visage fermé. Kaori resta quelques secondes allongée, luttant contre la douleur qui montait, puis se mit assise, attendant de voir quelle serait sa réaction. Il tourna en rond un moment, cherchant visiblement à régner sur sa frustration ou sa colère, puis vint lui faire face, le regard noir.  

 

- Ca ne peut plus durer., gronda-t-il.  

- Kaori, soit on est un couple et on fait l’amour, soit on n’en est pas un. Je pense avoir été suffisamment patient, t’avoir assez montré que j’étais devenu sérieux et que tu pouvais compter sur moi, avoir confiance en moi pour passer ce cap-là. Je ne comprends plus.  

- Je n’y arrive pas., murmura-t-elle, coupable.  

- Ecoute-moi bien, je t’aime et je ferais beaucoup de choses pour toi mais, toi aussi, tu dois avancer vers moi. Je pensais qu’on se faisait confiance mais, visiblement, ce n’est pas le cas puisque tu ne veux ni évoquer ce qui te tracasse ni passer à l’acte. Alors, je te lance un ultimatum : soit tu acceptes d’avoir totalement confiance en nous, soit tu t’en vas. Je ne resterai pas dans une relation qui n’en est pas une et qui finira par nous détruire., lui annonça-t-il.  

 

Elle le regarda, stupéfaite, le coeur serré. Sans même s’en rendre compte, les larmes se mirent à couler sur ses joues et elle ne sut quoi dire. Elle ne pouvait pas croire que tout se terminerait ainsi.  

 

- Tu m’avais dit qu’on irait à mon rythme…, objecta-t-elle faiblement.  

- On n’avance pas, Kaori ! Depuis cinq mois, ça n’a pas bougé : tu acceptes les baisers et que je pose mes mains sur toi à des endroits innocents mais c’est tout. Ce que je pouvais comprendre au début, je ne le comprends plus maintenant alors qu’on a dormi pendant cinq mois ensemble dans le même lit sans que j’ai un geste déplacé. Si tu n’as pas confiance en moi après cela, dis-moi ce qu’il te faut de plus ! Je ne suis pas un moine. J’ai une femme que j’aime, qui est désirable et avec qui j’ai envie de faire l’amour. Je ne suis pas un adepte des relations platoniques.  

- Je…, commença-t-elle à vouloir expliquer mais les mots restèrent coincés dans sa gorge.  

- Je ne peux pas., acheva-t-elle, dépitée.  

- Réfléchis-y bien. Mais si les choses n’évoluent pas, ce sera fini entre nous… sur tous les plans., l’avertit-il avant de prendre sa veste et de partir.  

 

Il ferma la porte derrière lui, tendu. Il savait qu’il jouait gros, qu’il s’était laissé guider par sa colère et sa frustration mais il avait été plus que patient et la patience ne semblait pas porter ses fruits sur ce coup-là… Il dévala les escaliers avant de prendre le risque de rentrer et lui demander pardon, d’oublier ce qu’il lui avait dit et sortit faire le tour de ses indics, croisant en chemin Mick qui faisait de même. Voyant l’humeur massacrante de son ami, il lui proposa un petit tour par le jardin public, histoire de discuter.  

 

- Crache le morceau, Ryo. C’est Kaori ?, lui demanda-t-il sans préambule.  

- Oui, on… on s’est disputés., avoua-t-il.  

- T’inquiète, tu vas la retrouver, une petite discussion et une réconciliation sur l’oreiller et le tour sera joué., le rassura l’américain.  

- J’aimerais bien mais ça va être compliqué., lâcha Ryo sombrement.  

 

Mick se redressa, le regard sérieux, et observa son ami.  

 

- Que se passe-t-il ? T’as déconné ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non… Oui… J’en sais rien en fait.  

- Elle t’a fait une scène et tu sais pas pourquoi. Un petit tour au septième ciel la calmera.  

- C’est là le problème, Mick., fit Ryo d’une toute petite voix.  

- Elle refuse toute intimité.  

 

L’américain le regarda, les yeux plissés, réalisant ce qu’il lui disait.  

 

- Tu veux dire qu’en six mois, vous n’avez pas…  

- Non. Je peux l’embrasser des lèvres au cou, la caresser des côtes aux hanches mais uniquement habillée, et c’est tout.  

- Mais pourquoi ?, s’étonna Mick.  

- Je n’en sais rien et ça me rend dingue. Mick, ça fait cinq mois qu’on dort ensemble sans accident. Cinq mois qu’elle vient dans mes bras spontanément la nuit mais ça ne peut pas aller plus loin. Avec les températures qu’il a fait, elle a dormi en débardeur et culotte et, malgré tout le désir que j’ai pour elle, pas un geste déplacé.  

- J’imagine que ça doit être compliqué. Donc vous vous êtes disputés à cause de ça ?  

 

Ryo acquiesça, le regard perdu dans le vide.  

 

- Je lui ai lancé un ultimatum : en gros, le sexe ou la porte. Ne me tue pas. Je l’aime, Mick, mais, si elle n’a pas assez confiance en moi pour aller au bout de notre relation, on va se détruire., avoua-t-il.  

- Tu y as peut-être été un peu fort, non ?, pipa l’américain.  

- Jusqu’ici, je l’ai protégée. Je me suis plié en quatre pour la reconquérir. J’ai l’intuition qu’elle se complaît dans cette dernière part de douleur ou de colère ou de peur, je ne sais pas. Je veux l’obliger à dépasser cela. J’ai tout donné pour nous, c’est à son tour de faire un geste pour notre couple., lui expliqua Ryo.  

- J’espère que tu as vu juste sinon vous souffrirez tous les deux., conclut Mick.  

 

Ils restèrent silencieux un moment avant de continuer leurs chemins séparément.  

 

A l’appartement, Kaori était restée seule. Quand la porte s’était refermée, elle s’était sentie soudain très fragile. Après plusieurs mois de bonheur, elle allait tout perdre parce qu’elle ne voyait pas comment sortir de là. Abattue, elle monta dans sa chambre et ouvrit les armoires, sortant ses valises. Elle en ouvrit une et ce simple geste la ramena des mois en arrière après leur première fois, après leur unique fois. Elle sentit ses jambes se dérober sous elle et se mit à pleurer, tant la douleur revint à pleine puissance. Elle revivait ce sentiment de trahison, sentiment qui l’avait habitée pendant de longs mois après, cinq pour être exacte jusqu’à ce qu’elle arriva chez Sayuri et qu’elle libéra son coeur. Cinq mois, c’était le temps qu’ils avaient passé ensemble comme couple, enfin si échanger quelques baisers et dormir ensemble faisaient d’eux un couple comme l’avait justement souligné Ryo.  

 

Elle aurait pu lui expliquer, elle aurait même dû le faire mais elle n’y arrivait pas. Elle ne voulait pas revoir la lueur de culpabilité dans son regard ni l’incompréhension parce qu’après tout, elle lui avait dit le pardonner mais certaines choses étaient plus dures à effacer que d’autres… Des coups à la porte la tirèrent de sa détresse et elle se força à se lever pour aller ouvrir la porte.  

 

- Sayuri…, souffla Kaori.  

 

La journaliste n’eut même pas le temps de répondre que sa cadette se jeta dans ses bras. Sentant sa détresse, elle ne dit rien et referma les bras sur elle. Pour un accueil, c’était un accueil… Elles restèrent ainsi plusieurs minutes jusqu’à ce que Kaori s’écarta d’elle, les yeux rougis.  

 

- Je suis désolée. Entre., bredouilla-t-elle.  

- Tu veux un café ?  

- Kaori, laisse tomber les mondanités. Viens ici et parle-moi., lui ordonna-t-elle, tapotant la place à ses côtés.  

 

La nettoyeuse s’exécuta et s’assit. Aussitôt, la main de sa sœur se referma sur la sienne.  

 

- Alors ? C’est Ryo ?  

- Il m’a posé un ultimatum., répondit Kaori, les yeux baissés.  

- De quel genre ?  

 

La nettoyeuse fit mine de se lever mais fut retenue par sa sœur.  

 

- On fait l’amour ou c’est fini…  

- Quoi ?, s’étrangla Sayuri, surprise.  

- Tu m’expliques le contexte avant que je n’aille le tuer., lui demanda-t-elle.  

 

Kaori lui résuma les quelques mois qu’ils venaient de passer à deux, quelques mois de bonheur si on exceptait les tensions des trois dernières semaines. Sayuri la dévisagea quand elle eut fini, pesant ses mots.  

 

- Je ne veux pas avoir l’air d’aller dans son sens mais je peux le comprendre, Kaori., lui confia-t-elle.  

- Moi aussi., avoua la jeune femme.  

- Alors pourquoi tu te refuses à lui ? Tu veux lui faire payer ce qu’il t’a fait ?  

- Non ! Je… Je ne suis pas comme ça. Je n’arrive pas à me laisser aller.  

- Pourquoi ?, lui demanda Sayuri patiemment.  

- Je… je ne veux pas en parler., répondit Kaori.  

- Et à lui, tu lui en as parlé ?  

 

La nettoyeuse dégagea sa main et se leva, mettant de la distance entre sa sœur et elle. Elle se sentait vulnérable et ressentait le besoin de se mettre à l’abri.  

 

- Non.  

- Si tu n’en parles à personne, tu ne t’en sortiras pas, Kaori. Tu gâcheras tout ce qui a été accompli par ton silence., la sermonna-t-elle doucement.  

 

Kaori resta silencieuse à regarder par la fenêtre. Le doute la prenait. Les paroles de sa sœur pénétraient lentement son esprit, ébréchant quelques certitudes. La voyant se murer, Sayuri se leva.  

 

- Je dois aller au journal. Je dois partir dès ce soir à Kyoto pour couvrir un évènement international mais je serai de retour dans une semaine et j’aurais quelques jours de congés. On aura le temps d’en reparler si tu le souhaites., lui proposa-t-elle.  

- Je suis désolée, Sayuri. Tu devais attendre mieux de nos retrouvailles., s’excusa Kaori.  

- J’aurais aimé te voir heureuse mais, après cette année tumultueuse, je suis déjà contente de t’avoir presque retrouvée., la consola-t-elle.  

- Tu es une battante, Kaori. Ne l’oublie pas.  

 

Elle déposa un baiser sur sa tempe et s’en alla sans savoir si leur discussion lui avait été bénéfique ou non.  

 

Quand Ryo rentra le soir, il trouva Kaori assise à la table, perdue dans ses pensées. Son coeur se serra mais il n’en montra rien. Elle souffrait mais lui aussi et il avait pris une décision pour leur bien commun. Il ôta sa veste et ses chaussures et se dirigea vers la cuisine. Si elle l’ignorait, il en ferait de même. C’était peut-être le temps qu’il lui fallait pour réfléchir.  

 

- A chaque fois que tu me touches plus intimement, je revis la même scène., dit-elle soudain.  

- Je suis nue dans la douche et tu me rejoins nu également. Tu m’embrasses et me caresses et, quand je m’écarte effrayée, tu me demandes si je t’aime et si j’ai confiance en toi et, moi, je te dis que oui parce que c’est vraiment ce que je ressens.  

 

Ryo lutta contre la boule dans sa gorge pour déglutir avant de parler. Il se souvenait très bien de chacun de ces moments.  

 

- Je sais que je t’ai menti ce jour-là. Mais je ne te mens plus aujourd’hui, Kaori.  

- Je le sais mais ça n’empêche pas les images de revenir, la peur de s’installer.  

 

Il se tourna et s’approcha d’elle, prenant place contre elle. Il caressa doucement sa joue.  

 

- Je ne jouerai plus avec ton coeur ni avec ton corps. J’ai décidé d’assumer mes sentiments pour toi jusqu’au bout. J’ai été transparent sur ce que je voulais pour nous, Kaori., lui rappela-t-il.  

- C’est à toi de décider maintenant si tu as vraiment confiance en moi ou non. Je veux t’aimer, Kaori, comme j’aurais dû le faire ce jour-là et bien avant même.  

 

Elle tourna enfin son visage vers lui et leva un regard brillant de larmes vers lui. Il se pencha sur elle et l’embrassa tendrement avant de s’éloigner et de se lever.  

 

- Que décides-tu, Sugar ?, lui demanda-t-il, lui tendant la main.  

 

Elle la regarda, hésitante un moment, puis la prit. Il l’attira à lui et l’enlaça, soulagé.  

 

- Ca ne veut pas dire que je suis d’accord pour avoir un enfant., murmura-t-elle.  

 

Elle n’avait pas encore pris sa décision à ce sujet qui restait encore trop douloureux. Ryo ne laissa rien paraître de sa déception et la serra un peu plus fort.  

 

- On a le temps pour cela. D’accord ?  

 

Elle acquiesça et le vit se pencher sur elle. Il posa ses lèvres sur les siennes et l’embrassa tendrement. Après quelques minutes de ce doux traitement, il la prit par la taille et l’emmena dans leur chambre. Ils s’allongèrent sur le lit et recommencèrent à s’embrasser. La passion grimpa lentement, les baisers s’approfondirent, les mains se mirent à voyager prudemment. Les premiers moments de crispation arrivèrent également mais chacun y mit du sien pour repousser les limites.  

 

Quand il passa pour la troisième fois la main sous le haut de Kaori, Ryo ne la sentit qu’à peine se figer avant de se laisser de nouveau aller au plaisir de leurs baisers. Discrètement, il défit les boutons et, bientôt, l’air frais de la chambre effleura la peau nue du ventre de la jeune femme.  

 

- Détends-toi… Je ne vais pas plus loin pour le moment. Quand tu seras prête, tu m’enlèveras mon tee-shirt., lui chuchota-t-il, plongeant dans ses yeux.  

 

Elle se nicha dans son épaule, effrayée, mais lutta contre la panique qui la gagnait pour ne pas bondir hors du lit. Lentement, il déposa des baisers sur son épaule, remontant jusqu’à son cou puis sa joue quand elle sortit enfin de sa cachette pour lui offrir ses lèvres. Quelques minutes plus tard, il pouvait enfin effleurer la totalité de son dos sans la sentir se raidir à chaque geste. Chaque caresse, chaque baiser sortant des sentiers battus fut un long périple. Il vit son regard inquiet suivre chaque pièce de tissu ôtée et crut bien à un moment qu’elle allait le planter là dans le feu de l’action. Mais elle resta. Chaque regard inquiet était suivi d’une âpre bataille contre elle-même, bataille qu’il suivait sur les traits de son visage, dans son expression corporelle et dans la lueur de ses yeux. C’était le geste qu’il attendait de sa part et, si elle décidait de stopper là le cours de leurs ébats, il aurait été frustré mais n’aurait pas été en colère, parce qu’elle avait au moins essayé.  

 

Doucement donc, il réussit à la faire quitter son monde pour la faire entrer dans le leur. Il retrouva l’amante passionnée qu’il avait connue avant de se rendre compte de son erreur ce jour maudit. Lorsqu’elle commença à laisser ses mains voyager sur son corps, il découvrit les délices de torture qu’elle pouvait lui infliger. Toute trace de peur effacée, il lut dans ses yeux l’amour et le désir qu’elle lui portait et en fut touché au plus profond de son être. Il lui donna le meilleur de lui-même, laissant son coeur et son corps s’exprimer librement.  

 

Avant de venir en elle, Ryo enfila une protection, la regardant droit dans les yeux pour lui dire qu’il l’avait bien entendue. Elle lui faisait confiance pour se donner à lui mais il avait bien entendu ses mots : elle ne voulait pas être enceinte. Il espérait bien que ce ne serait pas définitif mais il devait respecter son choix.  

 

- Prête ?, murmura-t-il.  

 

Elle caressa sa joue puis leva le visage pour l’embrasser. Ils s’unirent tendrement et restèrent immobiles un moment, les yeux dans les yeux.  

 

- Bienvenue à la maison, Ryo., murmura-t-elle, une flamme dansant au fond de ses yeux.  

 

Il s’entendit gémir, l’émotion le prenant, et la serra contre lui, sentant ses bras et ses jambes se nouer autour de lui, se mouvant en elle comme pour s’y perdre. Ils étaient enfin réunis, enfin unis, enfin un…  

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de