Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 17 :: Chapitre 17

Published: 22-12-19 - Last update: 22-12-19

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 17  

 

- Laisse-moi rentrer avec toi., implora Kaori à sa sœur.  

 

Deux semaines étaient passées depuis le décès d’Eirin et la jeune femme devait affronter un nouveau départ : celui de Sayuri qui devait rentrer en urgence à New York.  

 

- Non, Kaori. Tu dois rester ici. Tu as entendu le Professeur : tu ne peux pas prendre l’avion pour le moment. Et je ne peux même pas imaginer que tu n’assistes pas à la mise en terre de ta fille., lui répondit la journaliste, l’air sévère.  

- A quoi ça sert que j’y assiste ? Ca ne la fera pas revenir., soupira Kaori, réprimant les larmes d’angoisse qui montaient.  

- Je ne veux pas rester seule, Sayuri. J’ai besoin de toi, s’il te plaît.  

- Kaori, je voudrais bien rester mais je ne peux pas. Tu n’es pas seule, ma chérie. Il y a Ryo., dit-elle, lui caressant le visage.  

- Je… Je ne veux pas rester avec lui., murmura la rouquine.  

 

Sayuri prit sa sœur dans ses bras, jetant un œil vers l’étage du haut d’où Ryo les contemplait, attristé. Il faisait tout son possible pour elle mais rien n’y faisait : elle restait hermétique. Elle restait enfermée dans sa chambre ou prostrée dans le canapé avec le doudou d’Eirin dans les mains pendant des heures. Elle refusait de le laisser approcher et seule Sayuri pouvait désormais l’aider à se laver, s’habiller, se nourrir. La dernière fois qu’il avait essayé, la journaliste étant partie visiter une amie, elle avait balayé le bol de sa main plâtrée et s’était enfuie.  

 

Dès qu’ils étaient à deux dans une pièce, l’ambiance était intolérable et la jeune femme refusait de parler pour crever l’abcès. C’était le monde à l’envers : le nettoyeur se montrait des plus patients même si c’était contre nature pour lui et elle fuyait la conversation. Sayuri se retrouvait prise entre deux feux : celui de soutenir sa sœur et celui de la faire avancer et donc de la bousculer. Ce fut ainsi qu’en discutant avec lui, elle parvint à cette seule solution : partir et les laisser seuls. Ils devaient régler leurs problèmes, Kaori devait affronter Ryo pour pouvoir sortir la tête de l’eau et, tant qu’elle serait là, elle se servirait d’elle comme bouclier pour ne pas avoir à le faire. Donc elle avait prétexté une urgence professionnelle et pris son billet retour. L’heure du départ avait sonné et un taxi l’attendait au pied de l’immeuble.  

 

Dès qu’elle le lui avait annoncé, Kaori avait tenté de trouver refuge chez Miki ou Eriko mais elles avaient déjà été briefées. Au café, la deuxième chambre était en rénovation suite à une grosse fuite d’eau et Eriko préparait ses nouveaux défilés et n’avait malheureusement aucune disponibilité pour s’occuper de la jeune femme encore dépendante. Cela avait été dur de les convaincre toutes les deux du bien-fondé de la demande mais elles avaient fini par accepter.  

 

- Je dois y aller, Kaori. Je vais rater mon avion sinon., déclara Sayuri, s’écartant de sa sœur.  

- Non…, gémit la rouquine.  

- Tu es forte et courageuse. Tu n’as jamais fui les problèmes, Kaori. Je veux revoir la jeune femme pleine de vie que je connais., lui dit-elle.  

- Je… je ne sais pas si je pourrais à nouveau vivre comme avant.  

- Tu le peux. Il suffit de le vouloir. Je m’en vais maintenant.  

 

Sayuri embrassa sa sœur et sortit, la laissant seule. Ryo descendit peu après et approcha de sa partenaire.  

 

- Comment tu vas ?, demanda-t-il avec sollicitude.  

 

Elle le regarda, furieuse, et le planta sans un mot. Il soupira et partit en cuisine préparer le repas. Ca devenait dur de la laisser le traiter de la sorte sans répliquer, de la ménager quand elle ne le faisait pas. D’un autre côté, il devait avouer que c’était la façon dont il l’avait traitée pendant des années, il pouvait donc patienter encore un moment. Quand le repas fut prêt, il alla frapper à sa porte.  

 

- Le repas est prêt. Tu viens manger ?  

- Je n’ai pas faim !  

- Kaori…  

- Fiche-moi la paix !  

 

Il soupira et la laissa. L’après-midi porterait certainement conseil... ou pas puisqu’elle refusa de manger le soir également. Il se demandait combien de temps elle tiendrait ainsi mais patienta : elle devrait bien manger le lendemain. Il passa une partie de la soirée sur le toit à fumer et observer les environs. Noël était passé et avait été un moment très douloureux. Malgré l’insistance de Sayuri et de Ryo, Kaori avait refusé de mettre un sapin et de décorer l’appartement. Comme elle venait tout juste de rentrer de la clinique, ils n’avaient pas voulu la contrarier. Nouvel An passa également inaperçu pour eux, la guerre de tranchée battant alors son plein.  

 

La nuit fut à l’image des précédentes sauf qu’il dut remplacer Sayuri : elle se réveilla en pleurs à plusieurs reprises et, contrairement aux journées, elle se laissa aller dans ses bras. Epuisée, elle s’accrochait à lui et finissait par s’endormir à nouveau. Aussi lorsque, le matin, elle refusa de nouveau de manger, il poussa un long soupir, tout comme le midi et le soir. Il la savait têtue mais là, ça devenait insupportable. Comme elle ne voulut pas non plus de son aide pour le reste, elle ne se lava pas et ne se changea pas. Elle portait donc encore ses vêtements de la veille… Il pensa sincèrement qu’elle reviendrait à la raison le lendemain.  

 

Donc quand elle refusa encore une fois de s’alimenter puis de se laver le jour qui suivit, il vit rouge et frappa du plat de la main sur la table.  

 

- Ca suffit maintenant ! Tu vas arrêter de faire ta mauvaise tête et tu vas accepter mon aide. Que tu le veuilles ou non, tu dépends de moi, Kaori.  

- Je ne veux pas. Je peux me débrouiller !, répondit-elle furieuse.  

- Tu peux te débrouiller ? Très bien, vas-y, montre-moi. Montre-moi que tu peux manger seule !, lui enjoignit-il, poussant son petit-déjeuner vers elle.  

 

Elle attrapa les baguettes du bout des doigts, attrapa un peu de riz et fit tout tomber, les deux bâtons lui échappant. Elle serra les dents et réessaya pour le même résultat. Après plusieurs tentatives, elle envoya valser le bol qui s’éclata contre le mur. Ryo lui jeta un regard dur.  

 

- Ca va mieux ? Tu vas faire quoi ? Eclater toute la vaisselle tant que tu ne pourras pas manger seule ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle détourna le regard, refusant d’entrer dans son jeu.  

 

- Sinon, je peux te proposer de tout mettre dans une gamelle et te laisser manger comme un chien. Tu n’aurais pas à dépendre de moi ainsi.  

- Comment oses-tu ?, gronda-t-elle.  

 

Vexée, elle se leva et s’en alla.  

 

- Tu comptes te laver aujourd’hui ? Ou tu vas rester dans ta sueur et ta crasse une journée supplémentaire ?  

- Je suis très bien ainsi., répondit-elle d’une voix aigre.  

- Si mon odeur t’indispose, tu n’as qu’à pas approcher. Ca me fera des vacances.  

 

Elle monta les escaliers sans un regard en arrière pour aller se réfugier dans sa chambre. Ryo serra les poings puis décida de prendre le taureau par les cornes. Il la rattrapa sur le palier et, l’empoignant par le bras, l’emmena de force dans la salle de bains.  

 

- Lâche-moi !, hurla-t-elle.  

- Non, tu vas prendre une douche.  

- Ma cicatrice…  

- Les fils sont tombés. On va faire attention à ton plâtre et je referai le bandage pour ton entorse après. Soit tu coopères, soit tu subis. C’est toi qui vois., lui dit-il.  

 

Il attendit une minute sa décision mais face à son silence et ses sourcils froncés, il la prit pour elle. Il approcha et la déshabilla tant bien que mal, devant lutter contre elle. Elle finit par se retrouver nue devant lui.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ?, lui demanda-t-elle, paniquée.  

- Je me déshabille, je n’ai pas pour habitude de me doucher avec mes vêtements., répondit-il stoïque.  

- Mais… Mais… non !, protesta-t-elle, rougissant.  

 

Il mit la douche en route et, quand elle fut suffisamment chaude, il obligea la jeune femme à grimper dedans et se mit derrière elle, évitant un maximum de la toucher. Le but n’était pas de l’effaroucher.  

 

- Maintenant, tu as le choix : soit je te savonne, soit tu fais ce que tu peux et je t’aiderai pour les zones inaccessibles.  

 

Elle continua à lui tourner le dos et il vit ses épaules s’affaisser en signe de reddition.  

 

- Tu peux me donner du gel douche, s’il te plaît ?, murmura-t-elle.  

 

Il ne dit rien et fit couler un peu de produit au dessus de son épaule. Elle fit glisser le gel douche de sa main gauche et se savonna comme elle put.  

 

- Tu veux que je frotte ton dos et ton bras gauche ?  

- Oui… s’il te plaît.  

 

Il s’exécuta, tentant de ne pas penser à la douceur de sa peau et aux souvenirs qui remontaient.  

 

- Je te lave les cheveux ?  

 

Elle acquiesça et il attrapa le shampooing. Il prit son temps et massa longuement la chevelure de la jeune femme. Il se lava ensuite rapidement et sortit de la douche, lui laissant le temps de profiter un peu. Cela lui permit aussi de faire redescendre la tension. La proximité de son corps nu ne l’avait pas laissé insensible, loin de là. Il se dépêcha de se sécher et de s’habiller, revenant avec une large serviette pour l’aider lorsqu’elle sortirait. Il la vit fermer l’eau d’une pression du coude et se tourner vers lui. Elle se mit à rougir en notant son regard empli de désir et se précipita dans la serviette. Il l’en entoura, prenant un peu plus de temps que nécessaire pour la refermer sur elle avant de la lâcher.  

 

- Je vais devoir te sécher.  

- D’accord., murmura-t-elle.  

 

Il prit une autre serviette et essuya toutes les parties apparentes de son corps. La plupart des bleus n’était plus qu’un mauvais souvenir, les autres laissaient encore une trace jaune qui s’estompait tous les jours un peu plus. Arriva le moment fatidique où il fallut sécher la partie cachée par la serviette et ils se regardèrent un moment, gênés. Doucement il tira sur le tissu et dévoila ce corps qu’il avait eu tant de plaisir à tenir dans ses bras même si, au moment des faits, ce n’était pas ce qu’il avait le plus réalisé. Il passa doucement avec la serviette sur sa poitrine gonflée, la voyant grimacer légèrement.  

 

- C’est douloureux ?  

- C’est tendu. C’est la montée de lait. C’est comme si ma poitrine allait exploser., répondit-elle, une larme s’échappant.  

 

C’était dur de voir cette poitrine prête à allaiter sans avoir d’enfant à nourrir… Ryo posa une main sur sa joue et arrêta le trajet de la goutte salée. Sans plus un mot, il tendit son soutien-gorge et le fixa, mettant correctement les bretelles. Il acheva de la sécher et l’aida à s’habiller complètement. Il lui lava ensuite les dents puis la coiffa, finissant par lui pincer légèrement les joues. Elle s’écarta de lui en protestant.  

 

- Je ne suis pas un bon maquilleur. C’est le meilleur moyen que j’ai pour te redonner des couleurs, enfin c’est ça ou te faire rougir., dit-il, le regard malicieux.  

- Je… Merci., dit-elle à voix basse.  

- Ecoute, je me doute que ce n’est pas facile pour toi de dépendre de quelqu’un mais je voudrais comprendre pourquoi tu es si agressive. Je ne cherche pas à obtenir tes faveurs. Je veux juste être là pour toi., lui demanda-t-il.  

- J’ai mal. Eirin me manque, tu me manques mais je ne peux pas m’empêcher de t’en vouloir pour ce qui est arrivé. C’est de ta faute, Ryo. Si tu ne m’avais pas trahie ce jour-là, tout ça ne serait pas arrivé. Nous n’aurions pas dû incinérer notre bébé, je ne me sentirais pas aussi vide et seule et faible. Je serais peut-être encore là à t’attendre comme une conne pendant que tu irais te saouler et draguer des filles d’un soir. Je…, lui dit-elle, s’emportant progressivement.  

 

Il la prit contre lui et la berça un moment.  

 

- Je ne voulais pas tout cela. Je suis désolé, Kaori. Je ne voulais pas te pousser dans le vide et te voir souffrir. Je… Je voulais que tu me reviennes, que tu sois de nouveau à moi. J’avais le sentiment de t’avoir perdue et ça me rendait fou. Je suis tellement désolé, Sugar.  

- Il est trop tard, Ryo. On ne peut pas réparer le mal qui a été fait. Eirin est morte et nous avec elle., murmura Kaori.  

 

Elle se détacha de ses bras et sortit de la salle de bains, le laissant seul avec ses pensées. Pour la première fois depuis des jours, elle ne se réfugia pas dans sa chambre ou près de leur fille. Elle monta sur le toit et observa la ville, laissant les bourrasques de froid lui gifler le visage. C’était douloureux physiquement mais elle s’en fichait, cela faisait toujours moins mal que la douleur que lui infligeait son coeur. Elle aimait toujours Ryo mais elle n’arrivait pas à vivre avec ce qui s’était passé et les conséquences qui en avaient découlé. Elle ne savait pas si le temps apaiserait ces souffrances mais elle doutait encore plus qu’il lui apporterait le pardon. Quand elle redescendit enfin, elle trouva Ryo en pleine contemplation de l’urne d’Eirin.  

 

Quand elle l’avait laissé, il était resté un long moment, l’esprit comme vidé, dans la salle de bains. Puis ses pieds l’avaient conduit jusque l’endroit où elle le retrouverait un peu plus tard. Il ne savait pas comment faire pour la ramener vers lui. Il se doutait que ça lui prendrait du temps mais aurait-il la patience ? Il regarda l’urne et revit le visage de leur bébé. Eirin ne méritait pas d’être oubliée ou reléguée au rang de mauvais souvenir. Elle ne pouvait pas n’être que cela. Il voulait croire qu’ils renaîtraient de ses cendres. Bien sûr, il aurait préféré voir sa fille vivre et grandir, la connaître mais le destin en avait décidé autrement et il avait besoin que cet évènement ne fut pas vain, stérile. Cette épreuve devait faire d’eux un couple plus fort. Mais Kaori ne semblait pas l’entendre de cette oreille… Il avait l’impression que, pour elle, la mort d’Eirin signifiait leur mort à eux également. Comment lui faire comprendre son point de vue ? Il ne savait pas et il devait trouver. Il ne voulait pas la perdre à nouveau. Ce fut alors qu’il sentit sa présence dans son dos.  

 

- Je ne te laisserai pas baisser les bras, Kaori. Si, pour une fois, c’est moi qui dois faire preuve d’espoir, je le ferai. Je ne suis pas prêt à faire une croix sur nous deux.  

- Tu ne peux pas faire une croix sur ce qui n’a jamais existé, Ryo., soupira-t-elle.  

- Ca a existé. Ce n’était peut-être pas conventionnel mais toi et moi étions plus que deux partenaires de travail ou deux amis. Nous ne formons qu’un et tu le sais., insista-t-il.  

- Je ne sais rien. Ou plutôt si, je sais le mal que l’on s’est fait.  

- Tu sais ce que nous sommes. Tu l’as juste oublié., persista-t-il.  

 

Elle réprima un soupir d’agacement et se tourna vers la porte.  

 

- Je voudrais aller faire un tour. Je suppose que tu ne voudras pas que j’y aille seule.  

 

Pour toute réponse, il alla chercher sa veste et la posa sur ses épaules avant d’enfiler la sienne. Ils sortirent sans un mot. Ils marchèrent une petite heure en silence, profitant juste de l’air frais et de la ville. Les rues étaient quasi désertes, un fait rare mais pas inhabituel par ce froid. Par habitude, Kaori les dirigea vers la gare et se retrouva devant le tableau. Elle se mit à scruter les colonnes quand Ryo la força à reculer. Elle se tourna vers lui sans comprendre.  

 

- Non, je ne veux pas que tu fasses ça., dit-il.  

- Quoi ?  

- Le tableau, les missions… Tant que tu ne seras pas au clair avec ce que tu veux, tu ne t’impliques pas. Si tu dois vraiment me quitter, tu quitteras le milieu également., affirma-t-il sérieusement.  

- Comment peux-tu décider à ma place ?, s’insurgea-t-elle.  

- Personne ne saura te comprendre comme moi, Kaori. Personne ne prendra soin de garder tes mains propres. Je refuse que tu aies la mort de quelqu’un sur la conscience.  

- Tu en es encore là ? C’est mon choix, Ryo !  

- Tu ne comprendras donc jamais que je le fais pour toi ?, s’énerva-t-il.  

 

Ils s’affrontèrent du regard un long moment puis elle le contourna et s’en alla. Fâché, il la rattrapa et la força à le regarder.  

 

- Je… Je tiens à toi, Kaori. J’ai du respect pour toi.  

- Jusqu’ici, tu me l’as très mal montré., rétorqua-t-elle, amère.  

- Je fais des efforts mais ce n’est pas facile pour moi et tu le sais.  

 

Elle détourna le regard, sachant que c’était vrai. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il faisait preuve de beaucoup de patience, que certaines choses avaient changé mais elle ne voulait pas se laisser attendrir. Elle refusait d’abdiquer comme elle l’avait toujours fait.  

 

- S’il te plaît, je ne te demande pas grand-chose. Fais un pas vers moi. Laisse-moi une chance., l’implora-t-il.  

- Une chance de quoi, Ryo ? De revenir à la normale ?  

- De reconstruire quelque chose., lui proposa-t-il.  

- La seule chose qu’il y ait eu entre nous, c’était une relation sado-masochiste où tu me faisais mal et je restais malgré tout. Je ne veux plus de tout cela !  

- Moi non plus. Kaori, j’ai enfin vaincu mes peurs. J’ai compris mes erreurs.  

- Ca tombe bien moi aussi ! C’est fini, Ryo. Tu veux m’aider jusqu’à ce que je sois rétablie ? Très bien. Je te laisserai ce droit, mais, quand je pourrais de nouveau me débrouiller seule, je ferai mes bagages et je m’en irais !, affirma-t-elle.  

 

Elle tourna les talons et ressortit de la gare. Il lui courut après refusant de la laisser à la merci des truands dans son état. Elle était coriace, il devait l’avouer. Malgré tout, elle n’avait pas encore réussi à vaincre toutes ses défenses et elle aurait encore du travail parce que, cette fois-ci, il n’était pas décidé à lâcher l’affaire. Il lui prouverait qu’ils avaient encore un avenir ensemble, un avenir à conjuguer à plusieurs même parce qu’après les sentiments qu’il avait découverts avec sa grossesse, il ne comptait pas en rester là mais ce sujet-là n’était pas encore d’actualité. Dans son état d’esprit, elle le prendrait certainement de travers et le décès d’Eirin était encore trop frais pour eux deux.  

 

Kaori marcha d’un pas rapide jusqu’à l’appartement, sentant Ryo deux pas derrière elle. Son esprit était en ébullition après l’échange qu’ils avaient eu. Elle était à la fois furieuse et heureuse de savoir que Ryo voulait d’elle. Elle ne voulait plus le laisser régenter sa vie comme elle l’avait laissé faire jusque là, se pliant à son bon vouloir pour l’aimer, la respecter. Elle ne voulait plus se sentir dépendante de lui comme elle l’avait été. En même temps, elle éprouvait ce sentiment exaltant, mais également terrifiant, d’un amour enfin partagé qui lui donnait l’envie de se jeter dans ses bras et ne plus en sortir. Comment pouvait-elle vouloir tout et son contraire ? A vrai dire, elle ne savait plus vraiment où elle en était et c’était plus cela qui la mettait en colère que son comportement.  

 

Quand elle arriva devant l’immeuble, elle se retrouva bête et dut l’attendre, n’étant pas capable d’ouvrir la porte seule. Obstinément tournée vers la porte, elle refusa de croiser son regard et se faufila à l’intérieur dès qu’elle le put. Elle grimpa quatre à quatre les deux premiers étages mais dut s’arrêter au troisième. Sa cicatrice lui faisait mal et elle avait du mal à reprendre son souffle. Elle savait pourtant qu’elle devait encore se ménager mais n’en avait pas tenu compte dans sa hâte à s’éloigner de lui.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, s’arrêtant à ses côtés.  

- Non. J’ai trop forcé., avoua-t-elle, gardant les yeux baissés de honte.  

 

Il ne dit rien mais la prit dans ses bras. Au bout d’un moment, elle leva les yeux vers lui et croisa son regard. Il ne portait aucune trace de jugement, ni de moquerie, juste une lueur d’inquiétude et elle s’apaisa.  

 

- Je suis désolée., murmura-t-elle.  

- Bah, je suis habitué à ton comportement de folle furieuse…, plaisanta-t-il, lui adressant un sourire moqueur.  

 

Elle voulut lui décocher un regard furieux mais ne put s’empêcher de sourire, penaude. Il l’emmena dans sa chambre et la posa doucement sur le lit.  

 

- Repose-toi un peu. Tu es encore convalescente.  

- Ryo, pour ce qu’on…  

- Chut…, fit-il en mettant un doigt sur ses lèvres.  

- On en reparlera plus tard. Tu as eu ton compte d’émotions pour la journée. On a encore du temps.  

- Très bien., murmura-t-elle.  

 

Elle le regarda s’éloigner et s’endormit peu de temps après, la marche l’ayant fatiguée. Quand elle se réveilla, le repas était prêt et elle le rejoignit. Il lui adressa un regard inquisiteur et la vit s’asseoir à ses côtés.  

 

- Ce sera plus facile pour que tu m’aides, non ?, dit-elle simplement.  

 

Il lui sourit et lui tendit une première bouchée qu’elle accepta avec plaisir. Elle avait faim... 

 


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