Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go beyond common everyday expressions. - PG: P ...

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 12 :: Chapitre 12

Published: 17-12-19 - Last update: 17-12-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Mick s'est enfin expliqué sur son comportement et Kaori rentre chez elle avec son partenaire. Est-ce que leur relation peut s'améliorer ou la dégradation déjà en cours avant son enlèvement va s'accélérer? Nos deux nettoyeurs vont-ils être capables de se parler et de s'entendre? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 12  

 

- On rentre., lâcha soudain Ryo.  

 

Kaori le fixa un instant sans comprendre puis le sentit passer à ses cotés et le suivit machinalement. Elle sentait la fatigue la gagner et, bien qu’elle aurait aimé avoir une conversation avec lui, elle avait besoin de se reposer avant. Alors autant rentrer, dormir un peu et reprendre tout cela à tête reposée. Il marchait d’un pas vif et elle avait du mal à le suivre mais elle put le rattraper quand le Professeur l’intercepta dans le couloir.  

 

- Ryo, tu tombes bien. J’ai quelque chose à te dire concernant les résultats sur le drap…  

- Je crois que ça n’a plus d’importance puisque les deux protagonistes m’ont donné leur version des faits, que tout n’avait été que simulation., répondit-il d’une voix distante.  

 

Le vieil homme regarda Kaori qui baissa les yeux puis il opina du chef silencieusement.  

 

- Bon, s’ils t’ont tout dit, ça ne vaut en effet plus la peine…, admit-il.  

 

Il était soulagé de savoir qu’il n’y avait pas eu de rapprochement plus intime entre Kaori et Mick, ce que lui avait confirmé l’absence de sécrétions vaginales, et que Ryo était au courant. Les choses rentreraient certainement dans l’ordre. Le nettoyeur tourna les talons sans un mot supplémentaire et reprit le chemin vers la sortie, suivi par sa partenaire.  

 

- J’en connais une qui va devoir redoubler de patience dans les heures à venir…, soupira le médecin avant de regagner son bureau.  

 

Les deux nettoyeurs montèrent en voiture et Ryo prit le chemin de Shinjuku.  

 

- Il faudra qu’on parle, Ryo., murmura Kaori après un long moment passé en silence.  

- J’ai assez parlé pour aujourd’hui., répondit-il, le visage fermé.  

- Très bien. Alors on parlera demain mais je ne te laisserai pas noyer le poisson une nouvelle fois.  

 

Il lâcha un soupir d’agacement. Il voulait juste avoir le temps de digérer toute cette histoire, de maîtriser les émotions qui l’agitaient. Il aurait nettement préféré qu’elle passa la nuit au Cat’s et se retrouver seul pour réfléchir et affronter ses démons mais il avait encore une fois fallu qu’elle se montra forte et courageuse alors qu’elle avait certainement besoin de calme pour se remettre aussi. Il pouvait voir la façon dont elle triturait ses doigts, dont elle gardait les yeux obstinément baissés sur ses genoux. Ce n’était pas elle.  

 

Il se gara dans le sous-sol de l’immeuble et ils montèrent les étages silencieusement. Kaori le regarda ouvrir la porte et s’engouffrer dans l’appartement sans un regard pour elle, comme si elle n’existait même pas. Elle sentit la colère l’envahir et pénétra au pas de charge à son tour, claquant la porte fermer. Surpris par le bruit, Ryo se retourna et la toisa d’un regard noir.  

 

- Pourquoi tu t’en prends à la porte ? Elle ne t’a rien fait., s’énerva-t-il.  

- C’est la porte ou ta tête !, répondit-elle.  

- Que se passe-t-il, Ryo ? Qu’est-ce que je t’ai fait ?  

- Il ne se passe rien et tu n’as rien fait comme d’habitude… Tu es une sainte, Kaori, et tout le monde te donne le bon Dieu sans confession !, railla-t-il.  

- Arrête de me prendre pour une idiote ! Je vois bien que tu es en colère ! Parle-moi, Ryo ! Sois franc pour une fois et parle-moi !, cria-t-elle, sur les nerfs.  

- Je n’en ai pas envie !  

 

Il lui tourna le dos et se dirigea vers le bar, sortant une bouteille de whisky. Il ne prit même pas la peine de sortir un verre et but directement au goulot.  

 

- Tu préfères noyer tes soucis dans l’alcool ? Très bien. Je vais prendre une douche et me coucher mais je te jure qu’on s’expliquera d’ici quelques heures., lui promit-elle d’une voix tendue.  

 

Il lui lança un regard peu amène et elle s’en alla. Elle se déshabilla, retirant les vêtements que Mick lui avait achetés. Elle examina au passage le soutien-gorge pour en trouver la puce et la retirer, tout en ressassant les dernières heures. Cette journée avait été stressante. Elle avait du mal à réaliser que la situation s’était retournée aussi vite qu’elle s’était mise en place. Elle était de retour chez elle, en sécurité. Elle pouvait enfin relâcher la pression et sentit l’angoisse monter. Elle lutta contre les larmes jusqu’au moment où elle se glissa sous le jet d’eau chaude. Elle pleura un long moment, laissant le stress s’évacuer et laisser place uniquement à la fatigue.  

 

En bas, le nettoyeur avala une énième rasade de whisky, se laissant griser par l’alcool. Il entendait la douche couler et se sentit rassuré de savoir qu’elle était rentrée, qu’elle était enfin en sécurité. Le soulagement qu’il ressentit le surprit par son intensité. C’était comme si toute la tension n’avait été dirigée que vers elle… Depuis quand occupait-elle une place si importante dans sa vie ? Depuis quand sa vie ne tournait-elle qu’autour d’elle ?  

 

La douche durait et il se demandait bien ce qu’elle pouvait faire aussi longtemps sous l’eau. Il se mit à imaginer son corps nu sur lequel glisser des filets d’eau, ses mains le parcourant doucement, le savonnant allègrement, lui donnant cette odeur qui était la sienne, légèrement sucrée et fraîche… Expérimentait-elle l’effet des caresses que Mick lui avait prodiguées ? Tentait-elle d’atteindre de nouveau mais seule le nirvana atteint sous ses mains à lui ? A ces pensées, il se sentit fulminer. Il l’avait touchée et possédée… Mick lui disait qu’il la pensait encore vierge mais il n’en était pas si sûr. Kaori n’avait certes connu personne depuis qu’elle était arrivée chez lui mais elle avait vingt ans à l’époque et la majorité des filles avait déjà connu le loup à cet âge. Alors, ils pouvaient bien avoir monté cette histoire de toute pièce pour calmer sa colère mais ils ne pourraient jamais le prouver.  

 

Il se rendit soudain compte qu’il était à la porte de la salle de bains. Cela faisait des années qu’il se tenait loin d’elle pour ne pas la toucher ni la salir et elle lui avait fait croire qu’elle l’aimait. Il y avait cru malgré son insistance à la dénigrer. Il s’était laissé berner comme un bleu, il s’était réchauffé à ce sentiment et, aujourd’hui, c’était la douche froide. Il ne lui avait au final pas fallu longtemps pour céder à un autre, leur ami qui plus était, et, ensuite, ils lui avaient menti effrontément. Ils devaient être sûrs qu’il s’en tiendrait à son comportement habituel, se tenir loin d’elle, ainsi, ils ne seraient pas pris…  

 

Il entra dans une colère froide et appuya sur la poignée de la porte avant d’entrer. Il trouva les vêtements de sa partenaire, ceux que Mick lui avait obligeamment offerts pour en faire sa maîtresse, toucha les sous-vêtements en dentelle noire, trop sexy pour elle, et se déshabilla avant d’entrer dans la salle d’eau discrètement. Il observa un moment Kaori qui se rinçait sous le jet d’eau, son corps sur lequel glissait le savon et sentit le désir enflammer ses sens. Sans plus attendre, il la rejoignit sous l’eau, la saisissant par les hanches.  

 

La nettoyeuse poussa un cri de surprise en se sentant attrapée et se retourna, le coeur battant. Croisant un torse nu, elle releva les yeux pour sombrer dans le regard nuit de son partenaire et fut comme happée par son intensité.  

 

- Ryo, mais qu’est-ce…, commença-t-elle.  

 

Elle ne put cependant finir sa phrase qui mourut lorsque les lèvres de son partenaire se posèrent sur les siennes. D’abord dures, elles se firent vite plus douces et Kaori se laissa emporter par le flot de sensations qu’il éveilla en elle. Elle ne tarda pas à répondre timidement à ses baisers, laissant ses mains glisser derrière son cou. Quand son corps se plaqua contre celui de Ryo, en épousant tous les reliefs, elle ne put cependant s’empêcher de s’écarter, le regardant les yeux écarquillés. Elle admira son corps nu et ne sut réprimer le rougissement qui la prit en voyant son mokkori fièrement dressé. Elle recula, impressionnée, et se retrouva plaquée contre la paroi de la douche.  

 

- Tu as peur de moi ?, lui murmura-t-il d’une voix langoureuse.  

 

Il laissa errer ses doigts sur sa peau, lui donnant la chair de poule.  

 

- Je… non… enfin…, bredouilla-t-elle, intimidée.  

- Tu me fais confiance ?  

- Oui., souffla-t-elle.  

- Tu m’aimes ?, lui demanda-t-il.  

 

Il savait qu’il jouait cruellement avec ses sentiments mais il ne pouvait s’en empêcher. Il voulait réaffirmer son ascendant sur elle, ascendant que Mick lui avait volé. Il regarda la flamme se rallumer dans ses yeux et la trouva belle et extrêmement désirable et, aujourd’hui, il céderait enfin à ce désir longtemps refoulé.  

 

- Oui… Plus que tout au monde., répondit-elle avec ferveur.  

 

Il lui sourit et fondit de nouveau sur ses lèvres. Il était fier de savoir qu’il avait repris sa place. Il profiterait des charmes de sa belle ce soir et cette nuit et, demain, la renverrait dans ses pénates. Elle souffrirait comme il avait souffert de sa trahison. Enfin demain ou plus tard, en fonction du temps que ça lui prendrait à se lasser d’elle… Il fit taire la petite voix au fond de lui, lui soufflant de revenir sur sa décision, de ne pas faire une telle erreur.  

 

Il laissa ses mains errer sur son corps en appréciant chaque courbe, chaque creux. Il entendait ses gémissements contre sa bouche, puis libres quand il partit en exploration du bout des lèvres et de la langue. Il la sentit trembler contre lui quand ses doigts allumèrent chaque zone sensible de son corps de femme, retenir son souffle avant de se cambrer contre lui quand la vague de plaisir déferla en elle. Il la regarda, satisfait de l’effet qu’il lui avait fait, et se retint de lui demander si c’était mieux qu’avec lui. A coup sûr, elle l’aurait réduit en miettes et il n’aurait pas pu assouvir son désir comme il l’entendait. Et il était loin d’en avoir fini avec elle…  

 

- Ca va ?, murmura-t-il, mordillant la peau fine de sa nuque.  

- Oui., répondit-elle d’une voix légèrement troublée.  

 

Elle ne savait plus où elle était. Le plaisir qu’elle avait ressenti était intense et l’avait littéralement balayée. S’il ne l’avait pas tenue, elle se serait effondrée, ses jambes ne la portant plus. Elle sentait la langueur envahir son corps, d’autant plus qu’il continuait à la caresser, à l’embrasser, à la cajoler. Elle n’avait pas imaginé que Ryo put être un amant aussi doux et attentionné. Elle l’avait rêvé mais elle avait pensé que, dans la réalité et connaissant sa réputation, il serait beaucoup plus impatient. Il lui donnait confiance pour envisager l’étape suivante. Il saurait faire attention.  

 

Elle s’enhardit et posa les mains sur lui, derrière sa nuque. Elle l’attira et sentit ses lèvres sur les siennes, exigeantes. Elle lui donna accès à sa bouche et sentit bientôt sa langue venir taquiner la sienne, lui répondant de manière plus affirmée. Elle l’entendit grogner contre elle quand elle osa enfin se coller contre lui, leurs intimités se frôlant. Elle se sentit électrisée par ce contact.  

 

- Ryo…, gémit-elle doucement.  

 

Il glissa de nouveau ses mains sur son corps et, en quelques minutes de caresses plus ou moins appuyées, l’envoya une nouvelle fois planer, la serrant contre lui, sentant son corps trembler. Il attendait le moment où elle l’implorerait de venir en elle. Il avait beau brûler de la posséder, il voulait l’entendre le supplier. Il était sûr d’en retirer autant de plaisir qu’en la faisant sienne. Sans un mot, il ferma le robinet et, toujours en l’embrassant, ne lui laissant aucune minute de répit sensoriel, ils sortirent de la douche. Il lui prit des mains la serviette qu’elle venait d’attraper et la lança dans un coin.  

 

- Tu verras, c’est bien mieux quand on est humide., lui dit-il d’une voix chaude.  

 

Pour lui prouver ses dires, il la souleva et l’assit sur le bord du lavabo. Ainsi en équilibre, elle était obligée de se raccrocher à lui pour ne pas tomber. Il la tenait fermement par la taille et la fit doucement basculer en arrière, laissant sa bouche errer sur sa poitrine. Il la sentit haleter et intensifia la caresse : elle était proche de céder.  

 

Kaori perdait rapidement la tête entre ses bras. Tout était soudain et elle ne savait plus où elle en était. Elle n’aurait peut-être pas dû céder si facilement alors qu’ils n’avaient pas encore parlé de ce qui s’était passé mais elle ne s’était jamais sentie aussi bien et, après les jours difficiles qu’ils venaient de vivre, ce moment de douceur et de passion mêlées était des plus appréciables. Elle ne voulait pas arrêter. Elle n’avait pas peur de la suite : elle se savait entre de bonnes mains, dans des bras de confiance pour passer cette étape dans sa vie de femme. Peut-être que cela marquerait enfin le tournant de leur relation mais elle ne se laisserait pas emporter sur ce sujet. Elle prendrait ce qui viendrait. Elle sentit de nouveau le désir grandir en elle.  

 

- Ryo…, l’appela-t-elle.  

- Oui, ma belle ?, fit-il innocemment.  

 

Il vit ses pupilles légèrement dilatées, ses joues rosies, son souffle court. Il ne faudrait pas grand-chose pour la faire basculer. Il laissa ses doigts glisser sur elle à un point très sensible et l’observa haleter sous les sensations qui la prenaient.  

 

- Arrête. Je… Je te veux., souffla-t-elle.  

- Tu es sûre de toi ? Je ne voudrais pas abuser de la situation., mentit-il.  

- Oui.  

 

Il la ramena vers lui et prit ses lèvres, tout en la soulevant dans ses bras. Les cuisses nouées autour de son bassin, Kaori sentait le mokkori de son partenaire frôler son intimité, envoyant mille décharges dans son corps. Elle perdait complètement pied.  

 

Quand il pénétra dans sa chambre, Ryo posa la jeune femme sur son lit et la regarda, nue et offerte un long moment. Il ne la rejoignit que lorsqu’elle l’appela. Même si elle lui avait enfin demandé d’être à lui, il voulait reprendre le contrôle dans leur relation et il avait donc décidé de donner le tempo : il voulait la voir languir comme il l’avait fait. Cette petite voix revint mais il la chassa, sentant son instinct de prédateur reprendre possession de lui et sa proie n’était autre que sa partenaire.  

 

Kaori vit le regard du nettoyeur s’assombrir et l’associa au désir qu’elle provoquait chez lui. Elle en tira une certaine satisfaction et se redressa sur le lit pour aller le chercher : elle ne voulait plus attendre. Elle s’approcha de lui et glissa les bras autour de son cou, cherchant ses lèvres. Il la laissa un instant guider leur échange, restant passif, puis reprit le dessus et l’embrassa sauvagement, la laissant pantelante. Ce faisant, il l’avait allongée sur le lit et s’employait à refaire grimper le désir en elle. Elle prenait confiance dans leurs échanges et le caressait de plus en plus, laissant ses mains errer sur son corps. La réaction était inédite pour Ryo et il en fut quelque peu ébranlé. Jamais une femme n’avait réussi à mettre autant de douceur dans les gestes inspirés par la passion. Il se demanda soudain si Mick avait ressenti la même chose et la colère le reprit.  

 

Il enlaça soudain leurs doigts et ramena leurs mains de chaque côté de sa tête, s’allongeant sur elle, le regard sérieux. Il sentit la légère hésitation, son corps se raidissant imperceptiblement, et se baissa pour prendre ses lèvres dans un baiser très doux qu’il laissa s’enflammer. Quand il sentit l’abandon de son corps, il se glissa brusquement en elle et s’immobilisa, réalisant ce qu’il venait de faire et ce que ça signifiait. Il venait de voler l’innocence de la femme qu’il aimait, il lui avait pris quelque chose de précieux par pur esprit de vengeance parce qu’il n’avait pas voulu croire ce qu’elle lui avait dit. Il réalisa soudain à quel point sa jalousie lui avait fait perdre la tête, à quel point tous ses doutes et toutes ses peurs l’avaient amené à ce point de non-retour. La culpabilité le prit et il n’osait plus faire le moindre geste.  

 

- Kaori…, gémit-il, coupablement.  

 

Les yeux fermés, Kaori vivait les sensations du moment. Il était en elle, il l’avait enfin faite sienne, elle lui appartenait. Le meilleur dans tout cela, c’était qu’elle n’avait presque pas eu mal et elle était touchée par sa prévenance à ne pas vouloir accélérer les choses et lui laisser le temps de s’adapter en ne bougeant pas. Elle aimait cet homme à en mourir… C’était à son tour de lui montrer qu’elle était prête et elle bougea doucement le bassin au moment où il murmura son prénom. Toute à ces sensations exquises, elle mit quelques secondes à ouvrir les yeux, quelques secondes où il se mit à bouger doucement en elle. Elle ouvrit donc les yeux et pensait trouver un regard chaud et aimant, pas un regard empli de culpabilité.  

 

Ne supportant pas l’amour qu’il lisait dans son regard, lui qui l’avait vilement manipulée, Ryo plongea le visage dans son cou. Il aurait peut-être dû se retirer mais ne s’en sentait pas la force. Il s’employa donc à être le plus tendre des amants malgré tout ce qu’il avait fait jusque là. Il l’aima du mieux qu’il put, sentant son corps se mouvoir sous le sien, leurs mouvements se coordonnant. Il évita son regard le plus possible, y lisant progressivement la douloureuse réalisation de ce qu’il venait de lui faire. Leurs corps atteignirent bientôt l’apogée physique alors que leurs coeurs sombrèrent.  

 

Incapable de se séparer d’elle, se doutant de la suite des évènements, Ryo resta un long moment allongé sur elle, la serrant dans ses bras. Il sentait les larmes lui brûler les yeux mais elles ne voulaient pas sortir. Sous lui, Kaori semblait de marbre, les bras le long de son corps, le visage tourné vers la fenêtre. La seule chose qui attestait encore de son état vivant était sa respiration régulière qui soulevait sa poitrine sous lui.  

 

Pas un son ne vint perturber le silence pesant qui avait envahi la pièce. Aucun mouvement ne fut esquissé pendant un très long moment. Tous deux prenaient la mesure de ce qui venait de se passer et de ce qui allait se passer car cet évènement ne pourrait rester un fait anodin de leur partenariat. Ils en étaient tous deux conscients.  

 

- Sors de moi, Ryo., murmura-t-elle soudain.  

 

Il ne voulait pas. Il ne voulait pas bouger de là et passer au moment suivant. Il voulait rester là et revivre ce qu’il avait vécu et qui aurait pu être encore plus beau s’il ne s’était pas laissé aveugler. Il ne voulait pas mais il roula tout de même sur le dos, s’allongeant à ses côtés.  

 

Kaori se sentait vidée, épuisée autant physiquement que moralement. Elle avait la sensation d’avoir définitivement touché le fond. La situation ne pouvait être pire. Elle se sentait salie, trahie, violée. Il l’avait amenée à se donner à lui sous des gestes fallacieux. En quarante-huit heures, elle avait été abusée par deux amis proches et elle ne savait pas comment elle se relèverait de tout cela et surtout d’avoir été trahie par l’homme qu’elle aimait. Telle une machine, elle se releva et s’assit sur le bord du lit.  

 

- Ca devait être l’un des plus beaux jours de ma vie, Ryo., dit-elle d’une voix étranglée.  

- Kaori…  

- Tais-toi. Tu en as fait l’un des pires., lui apprit-elle.  

- C’est comme si tu m’avais violée. J’aurais pu encore comprendre que tu aies agi sous le coup de la colère…  

 

Elle se leva, ressentant le besoin de s’éloigner de lui. Elle attrapa une de ses chemises propres dans l’armoire, sûre que celle-là ne porterait pas son odeur, et la revêtit.  

 

- J’étais en colère, Kaori. Toi et moi, ça ne semblait plus rouler et il y avait Mick, toujours plus proche…  

- Merde, Ryo ! A qui la faute ? Tu sais que c’est toi que j’aimais. Tu sais que je n’attendais qu’un geste de ta part et que je ne pouvais pas être celle qui ferait le premier pas parce que tu serais parti en courant. Je t’ai tendu toutes les perches possibles depuis des années, depuis des mois et tu n’en as attrapé aucune ! Malgré tout, j’étais encore là ! Malgré tout, il suffisait d’un seul mot, d’un seul regard, d’un seul geste de ta part pour que je revive et replonge tête baissée dans cette histoire ! Je ne te demandais que de m’aimer en retour, rien de plus., s’insurgea-t-elle, le regard noir.  

 

Il tourna un regard tourmenté vers elle mais elle était trop en colère pour se laisser émouvoir. Il la perdait. Toutes ces années à tourner autour du pot, à la savoir ferrée au bout de sa ligne, lui donnant du lest avant de la rapprocher, jouant ce jeu du chat et de la souris, avaient abouti à cela : la détruire, les détruire. Il avait eu peur de la laisser entrer dans sa vie par peur de souffrir mais ce qu’il ressentait à ce moment-là était exactement ce qu’il cherchait à éviter. Il avait mal, très mal et elle aussi, exclusivement par sa faute.  

 

Prenant enfin son courage à deux mains, il se leva et lui fit face. Il avança d’un pas mais s’immobilisa en la voyant reculer.  

 

- J’aurais pu te pardonner beaucoup de choses, Ryo, mais tu as brisé la seule chose qui faisait notre essence : la confiance., affirma-t-elle d’une voix dure.  

- Ne dis pas ça., murmura-t-il.  

- Ose me dire que tu n’as pas abusé de ma confiance pour m’amener dans ton lit ?, le défia-t-elle, relevant le menton.  

 

Il soutint un instant son regard mais se tut et le détourna.  

 

- Nous as-tu seulement cru quand Mick t’a dit qu’il n’avait pas été intime à ce point avec moi ?, insista-t-elle, ayant besoin d’en avoir le coeur net.  

- Non., admit-il.  

 

Elle réprima le sanglot qui monta et le toisa durement.  

 

- Je pense qu’on est arrivés à la fin de notre histoire, Ryo. La confiance entre nous est brisée et, sans cela, nous ne pouvons plus fonctionner.  

- Kaori, non., objecta-t-il, perdu.  

- Je ne peux plus. J’avais besoin de toi pour remonter la pente après ce qui m’était arrivé. Je pensais que tu serais là pour moi mais tu n’en es pas capable. C’est fini. Je m’en vais.  

- Non !, cria-t-il.  

- Je ne veux pas que tu partes ! Reste ! Kaori, s’il te plaît, reste !, l’implora-t-il, la saisissant par les bras.  

 

Elle le regarda, les yeux brillant de larmes retenues.  

 

- Ces mots-là, je les ai attendus. En d’autres circonstances, ça aurait suffi. Mais aujourd’hui, ça ne me suffit plus, Ryo., murmura-t-elle, posant une main sur sa joue.  

- Laisse-moi partir maintenant. Reste ici et laisse-moi partir., lui demanda-t-elle doucement.  

 

Ils s’observèrent un long moment, chacun profondément blessé, puis il la lâcha et elle sortit, fermant doucement la porte derrière elle.  

 

La nettoyeuse se dirigea vers sa chambre. Gardant la chemise, elle enfila un jean et sortit un sac de son armoire où elle entassa pêle-mêle quelques affaires, le cadre-photo et la bague de son frère. Elle ressortit de là et passa dans la salle de bains récupérer ses affaires de toilette. En passant, elle ramassa les vêtements qu’elle portait en rentrant et les jeta à la poubelle. Quand elle ressortit, elle s’arrêta un instant dans le couloir, mémorisant l’appartement qui l’avait accueillie pendant sept longues années avec ses peines et ses espoirs.  

 

- Je serai chez Eriko mais je te serai gré de ne pas venir m’y trouver. Je reviendrai chercher mes affaires restantes plus tard., annonça-t-elle à Ryo qu’elle avait senti non loin d’elle.  

 

Il ne dit rien et la regarda partir. Quand elle referma la porte derrière elle, il lui sembla voir son monde s’assombrir : il avait perdu son ange. 

 


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