Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 29 capitoli

Pubblicato: 19-10-19

Ultimo aggiornamento: 16-11-19

 

Commenti: 54 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceAction

 

Riassunto: AU Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Ryo n'était pas attiré par les adolescentes? N'a-t-il jamais fauté?

 

Disclaimer: Les personnages de "Un amour d'adolescente" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I count the number of words in my chapter?

 

You can use Microsoft Word. Go to Tools > Statistics.

 

 

   Fanfiction :: Un amour d'adolescente

 

Capitolo 28 :: Chapitre 28

Pubblicato: 15-11-19 - Ultimo aggiornamento: 15-11-19

Commenti: Bonjour, voici l'avant-dernier chapitre de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos reviews^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29


 

Chapitre 28  

 

- Jette ton revolver !, ordonna le Général à Ryo.  

- Non, ne fais pas ça. Ne t’occupe pas de moi. Ne meurs pas pour moi. Ca ne me fera pas plaisir. Pense à Kei !, hurla Kaori, la peur au ventre.  

 

Ryo lui jeta un bref coup d’oeil et lança son magnum devant lui à deux mètres. Le bruit sourd de l’arme sur le sol résonna comme le glas dans la tête de Kaori.  

 

- Ryo, non…, murmura-t-elle.  

- Vous êtes magnifiques tous les deux ! Sacrifier sa vie pour l’être aimé n’est-il pas le geste ultime ? Je vous applaudirai presque…  

 

Kreutz se mit à rire cyniquement puis pointa son arme vers le nettoyeur.  

 

- Vous êtes ridiculement poignants tous les deux. Mourir par amour, quelle idiotie ! Adieu City Hunter !  

 

Ryo ne trembla pas et esquissa un sourire ironique, laissant échapper un léger ricanement qui déstabilisa un instant le militaire.  

 

- Geste ultime, sacrifice, foutaises ! Que celle qu’on aime meure sous ses yeux à cause de soi, c’est la pire preuve d’amour… Non, je survivrai par n’importe quel moyen pour la femme que j’aime., déclara Ryo.  

 

Il leva le regard au-delà de son adversaire et croisa celui de sa femme, lui adressant un sourire de connivence. Kaori sentit toute la détermination de son mari et reprit confiance. Il devait se sauver, il devait survivre pour Kei, pour qu’il ait au moins un de ses deux parents pour le voir grandir. Elle ne voulait pas mourir mais Ryo le protégerait mieux qu’elle ne le ferait, surtout qu’elle ne se sentait pas capable de surmonter l’épreuve de sa mort. Elle tenta de lui transmettre toute sa résolution et de lui montrer qu’elle n’avait pas peur.  

 

Fier d’elle, de sa maîtrise, il revint sur son adversaire et afficha un air déterminé.  

 

- Tu en veux la démonstration ? Regarde., dit-il.  

 

Kreutz l’observa sans comprendre. Le nettoyeur passa les mains derrière son dos et en sortit deux lance-roquettes habilement dissimulés qu’il braqua aussitôt vers le Général.  

 

- Tu es fou ! Si tu tires avec cela, tu vas tuer ta propre femme., hurla le militaire.  

- Tire, Ryo ! Tire, survis. Si ma mort te permet de vivre, alors tire !, cria-t-elle, sans une once de peur dans la voix.  

- Quoi ?! Non, tu n’oseras pas…, fit le Général sans y croire.  

 

Ryo actionna les deux lance-roquettes qui crachèrent les deux têtes en même temps. Malgré sa détermination, Kaori ferma les yeux : elle ne voulait pas lire le désespoir dans ceux de son mari. Elle repensa à tout ce qui leur était arrivé, revivait leurs meilleurs moments. Elle n’eut qu’un regret : celui de ne pas avoir accouché avant pour voir leur enfant vivre.  

 

Les roquettes atteignirent leurs cibles en une seconde. Elles emportèrent huit des dix hommes qui entouraient Kaori sans exploser. Le nettoyeur se jeta alors prestement sur son arme, fit une roulade avant et, dès qu’il fut de nouveau sur ses pieds, désarma les deux gardes restant et coupa d’une balle les liens qui retenaient sa femme.  

 

Lorsqu’elle sentit ses mains libérées, Kaori rouvrit les yeux et observa le spectacle sans y croire. Elle était vivante, le bébé bougeait en elle, les hommes étaient sonnés mais encore en un morceau.  

 

- Ce… ce n’est pas possible., bégaya le Général, voyant ses hommes à terre, le laissant seul pour affronter son ennemi.  

- J’ai retiré la charge explosive des roquettes et enlevé le détonateur. Tu pensais vraiment que je tuerai la femme que j’aime ?, fit Ryo en approchant du militaire.  

 

Celui-ci, reprenant ses esprits, sortit son arme mais Ryo l’assomma du revers de la main sans attendre et continua son chemin vers Kaori. Il fit face à la jeune femme et tendit la main pour caresser son visage.  

 

- Je survis par n’importe quel moyen pour celle que j’aime et je ferai tout pour la protéger., dit-il d’une voix tendre.  

 

Kaori se jeta dans ses bras et se laissa aller contre lui, laissant les larmes s’échapper. Le stress retombé, elle avait du mal à juguler les émotions qui la prenaient. Elle sentit un bras l’entourer et la serrer, lui rappelant qu’elle n’était pas seule, qu’il serait toujours là pour elle.  

 

- C’est fini, sugar., murmura-t-il.  

 

Elle acquiesça mais ne bougea pas de ses bras. Il sentit soudain une tension meurtrière emplir l’air et sortit discrètement son magnum mais un boum et l’effondrement de la tension lui firent le ranger de nouveau : Umibozu avait assommé le Général d’une pierre alors qu’il les visait. Il le prit discrètement par le col et l’emmena à côté des autres hommes qu’il avait commencé à ligoter solidement en attendant les autorités.  

 

Passant une main dans les cheveux de sa femme, Ryo attrapa une fleur coincée dans sa veste.  

 

- Tiens, tu avais ça sur toi., dit-il, amusé.  

- Qu’est-ce que… C’est une fleur du bouquet de Miki, un lys à crapaud., murmura-t-elle en repensant à la signification de la fleur, un amour éternel, exactement ce qu’elle ressentait pour Ryo.  

- Ce qui veut dire que tu as attrapé le bouquet de la mariée., constata-t-il, un regard chaud posé sur elle.  

- Un morceau seulement et ça n’a pas grande signification puisque nous sommes déjà mariés., déclara-t-elle.  

- Si tu le dis… Si on rentrait ?, proposa Ryo  

 

Elle acquiesça et, soutenue par son mari, ils avancèrent dans la forêt. Ils n’avaient pas fait un quart du chemin quand Kaori s’arrêta et prit appui sur un tronc d’arbre, une grimace douloureuse imprimée sur son visage. Une main posée sur son ventre, Ryo avait senti les durcissements successifs qui la prenaient mais l’avait laissé gérer.  

 

- C’est le travail qui commence ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui., souffla-t-elle, la contraction passant.  

- Tu penses pouvoir encore marcher ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, doucement. Ca soulage la douleur.  

 

Il passa un bras autour de sa taille et la soutint, la laissant donner le rythme. Cependant, celui-ci ralentissait de plus en plus jusqu’à ce que, dans un léger cri de surprise, elle s’arrêta en regardant ses pieds.  

 

- J’ai perdu les eaux., constata-t-elle juste avant d’agripper son ventre.  

 

Il la rattrapa de justesse au moment où, sciées par la douleur, ses jambes cédaient et la guida vers un arbre sur laquelle il l’appuya.  

 

- Kaori ? Kaori, ça va ?  

- Oui., souffla-t-elle.  

- J’aurais une nouvelle fois eu droit aux éclairs et au tonnerre., plaisanta-t-elle, se remémorant la nuit où Kei était né.  

- Ceux-là ont eu l’air de te faire moins peur pourtant., répondit-il sur le même ton.  

- Oui, c’est vrai., admit-elle, replongeant dans ses souvenirs.  

 

Il faisait lourd ce fameux jour de septembre. Tout l’été, différents typhons avaient frappé le Japon. Quand il n’y en avait pas, le soleil tapait fort. L’été avait donc été chaud et humide, un temps particulièrement désagréable surtout quand on était dans le dernier trimestre d’une grossesse. Le petit vent qui balayait la ville avait incité Kaori à accompagner Mitsuki pour aller chercher sa petite-fille au lycée avant d’aller faire quelques courses, cela plus le fait qu’elle avait envie de marcher, de se dégourdir les jambes. Le mal de dos était arrivé en début d’après-midi, ce n’était pas violent mais latent. La douleur avait augmenté pendant la balade. Une fois rentrées, elle s’était allongée sur les conseils de la vieille dame et progressivement son dos avait cessé de la faire souffrir mais une autre sensation l’avait remplacé, ponctuelle mais régulière.  

 

Juste après le repas, la première vraie contraction était arrivée, la laissant le souffle court. Quand elle s’était répétée à trois reprises dans la demie-heure qui avait suivi, Mitsuki n’avait pas cherché : elle avait appelé Ryo, lui laissant un message, et emmené Kaori à l’hôpital. Elles étaient sur la route lorsque l’orage avait commencé, faisant battre le coeur de la future maman à tout rompre sous la double anxiété du phénomène naturel et de son accouchement imminent. La vieille dame était restée avec elle pour la rassurer et la soutenir jusqu’à l’arrivée de Ryo vers minuit.  

 

- Je n’ai jamais aimé l’orage., murmura Kaori, sortant d’une contraction, sentant une brise fraîche bienvenue lui caresser le visage.  

 

Ryo épongea son front couvert de sueur.  

 

- Alors remercions qui de droit de ne pas en avoir aujourd’hui., plaisanta-t-il.  

- Tu ressens quoi ?  

- Ca va vite, Ryo. La douleur est intolérable., dit-elle, se mordant les lèvres.  

- Je ne vais pas pouvoir te poser de péridurale, malheureusement.  

- Je sais. Mais ta présence me fait du bien., lui avoua-t-elle, plongeant son regard dans le sien comme elle l’avait fait cette nuit-là.  

 

Ryo se souvint du moment où il avait entendu le message du répondeur. Il rentrait de sa tournée des indics et s’apprêtait à ressortir pour faire le tour des cabarets, cherchant d’autres informations plus précises, quand son coeur avait raté un battement : Kaori accouchait. Il n’avait même pas tergiversé, avait attrapé ses clefs et était parti. Il avait serré les dents lorsque l’orage avait commencé, se souvenant de son corps tremblant contre le sien quelques semaines plus tôt. Ils dormaient profondément, enlacés nus l’un contre l’autre lorsque le tonnerre avait claqué brutalement. Il avait senti les ongles de sa compagne s’enfoncer dans son épaule, ce qui lui avait valu quelques belles cicatrices pendant quelques jours, et son souffle s’accélérer sous le coup de la peur. Il avait bien eu du mal à la calmer et elle avait été incapable de se rendormir avant la fin.  

 

Aussi n’avait-il pas été surpris de la trouver agrippant le drap quand il était entré dans sa chambre alors qu’un coup de tonnerre venait d’éclater. Elle était livide et en sueur. Quand elle l’avait vu, leurs regards s’étaient scellés et il avait pu lire son soulagement à le voir là.  

 

- J’ai eu peur que tu ne puisses pas venir ce jour-là, Ryo., admit-elle après tout ce temps.  

- Ta présence, c’était un bienfait. J’avais tellement peur. J’étais au pied du mur sans avoir réussi à arrêter une décision malgré nos discussions. Je ne savais pas de quoi l’avenir serait fait, si je pouvais l’envisager avec ou sans toi, avec ou sans notre enfant., dit-elle, la voix tremblante.  

- C’est fini tout cela maintenant, Kao. Notre avenir se fera à quatre. Sugar, je suis fier de toi et de tout ce que tu as fait., lui confessa-t-il, la serrant dans ses bras.  

- Ryo…, laissa-t-elle échapper d’une voix plaintive.  

 

Il saisit sa main pour la soutenir dans la douleur. Il se revoyait presque quatre ans en arrière, faisant les mêmes gestes. Il lui murmura des mots d’encouragements à l’oreille jusqu’à ce que son corps se détendit un peu.  

 

- Tu as deux avantages aujourd’hui, Kaori., l’encouragea-t-il.  

- Vraiment ?, répondit-elle d’une petite voix.  

- Oui, tu as déjà eu une répétition générale et tu peux te concentrer uniquement sur ce petit être qui arrive, pas sur ce qui arrivera après.  

 

Elle leva la tête et capta son regard : ils pensaient à la même chose et ce fut comme s’ils replongeaient dans le passé, l’un à côté de l’autre, main dans la main.  

 

- Je ne veux pas !, avait-elle soudain hurlé, la douleur lui vrillant le ventre.  

- Ryo, je ne veux pas accoucher ! Je ne suis pas prête !, avait-elle pleuré.  

- Tu n’as pas le choix, Sugar ! Le bébé est prêt, lui., avait-il tenté de la raisonner.  

- Moi pas. Je ne veux pas. Jamais… Ryo, j’ai mal, c’est trop dur.  

 

Il n’avait su pourquoi mais il était certain qu’elle ne parlait pas de la douleur physique. La douleur était autre : elle était morale. Pour en avoir discuté longuement, il savait que son choix s’orientait vers l’adoption même s’il n’était pas encore tout à fait arrêté. Il lui avait assuré qu’il accepterait sa décision et que l’adoption était certainement la plus raisonnable étant donnés son âge et la situation. Il était là pour la soutenir et voir au moins une fois cet enfant né de leur amour. Pour lui qui n’avait jamais envisagé d’avoir des enfants, c’était déjà difficile à accepter de se dire que son bébé serait élevé par des inconnus. Il ne pouvait qu’imaginer la détresse de sa compagne qui venait de le porter pendant neuf mois et qui elle rêvait d’avoir des enfants.  

 

- Allez, Sugar. Une chose à la fois., l’avait-il recentrée.  

- Non…, avait-elle opposé une nouvelle fois, épuisée.  

 

Il se souvint avoir tourné son visage vers lui et plongé son regard dans le sien, tentant de lui insuffler la force dont elle avait besoin pour mener à bien sa tâche.  

 

- Sugar, tu n’as pas le choix. Ta mission, c’est de mettre au monde ce bébé quoiqu’il advienne par la suite. Tu n’as pas fait tout ce chemin pour cela. Cet enfant aura une belle vie. C’est ce pourquoi tu t’es battue. C’est ce qui t’a poussée à faire tous ces sacrifices., lui avait-il dit, caressant sa joue de son pouce.  

- Je sais que tu as peur et que tu es fatiguée. Tu n’es pas toute seule : je suis là pour toi et je le serai tant que tu auras besoin de moi. D’accord ?  

- Oui., avait-elle murmuré.  

 

Tout s’était alors accéléré. Les poussées suivirent les contractions et, bientôt, un cri résonna dans la pièce.  

 

- C’est un garçon., leur avait annoncé le médecin, posant le bébé sur elle.  

 

C’était un jeune médecin remplaçant qui ne savait pas qu’elle envisageait de donner son enfant à l’adoption, sinon il aurait attendu avant de le lui donner comme l’avait sermonnée la sage-femme quelques minutes plus tard. Il avait donc posé leur fils hurlant sur le ventre de sa mère. Elle l’avait regardé en essayant de rester objective mais il avait ouvert les yeux à ce moment-là et elle avait été perdue.  

 

- Il est magnifique., avait murmuré Ryo.  

 

Il avait eu du mal à émerger du flot d’émotions qui l’avait submergé. Son coeur battait la chamade, ses yeux ne pouvaient quitter ce petit homme minuscule, le fruit de leur amour. Il l’aima de suite. Rien ne pourrait jamais effacer ce sentiment inégalable. Il avait un fils. Il ne put réprimer le désespoir à l’idée qu’il ne le verrait pas grandir, qu’il serait l’enfant de quelqu’un d’autre, mais il le masqua, s’appuyant sur cette force nouvelle qu’il ressentait et qui persisterait malgré l’absence : il avait donné la vie.  

 

- Je… Je ne peux pas m’en séparer, Ryo. Je veux le garder., avait alors annoncé Kaori, la voix étranglée.  

 

Elle caressait le visage du bébé tendrement et il se calmait progressivement.  

 

- Merci, sugar.  

 

Il l’avait embrassée car elle venait de le soulager d’un immense poids. Il ne verrait pas son fils grandir mais il grandirait auprès de sa mère, pas avec des inconnus. Il connaîtrait ses origines et ne se poserait jamais toutes les questions qui l’avaient taraudé. Il s’était senti au bord des larmes pour la première fois de sa vie.  

 

- Tu as bien choisi son prénom, Kaori., murmura soudain Ryo, alors qu’il sentait la pression de ses doigts sur son bras s’amenuiser.  

- Kei est un enfant heureux et qui nous rend heureux., compléta-t-il.  

- Oui, c’est vrai., murmura-t-elle, se reposant contre lui.  

 

Elle sentait la main de Ryo qui lui massait le bas du dos et poussa un léger soupir.  

 

- Ca fait du bien., avoua-t-elle.  

- Je sers au moins à quelque chose., plaisanta le futur père.  

- Bon sang…, laissa-t-elle échapper soudain, se tenant le ventre.  

- Respire, Kaori. Respire. Dis-moi ce que tu ressens quand tu le pourras.  

- Le bébé descend. Les contractions s’accélèrent., l’informa-t-elle entre deux respirations.  

- Comme il n’y a aucun médecin en vue, je suppose que je vais devoir recourir à mes anciens vices…, laissa-t-il échapper, un peu plus nerveux qu’il ne voulait laisser l’entendre.  

 

Elle lui jeta un regard interrogateur avant de fermer les yeux sous le coup de la douleur.  

 

- Je ne suis pas sure de vouloir savoir…, grogna-t-elle, tentant de s’accrocher à cette distraction pour oublier quelques secondes la contraction qui la traversait.  

- Le soulever de jupes, ma chère. J’étais même un pro. Parfois j’arrivais même à voler les dessous de ses dames., lui expliqua-t-il, la voyant froncer les sourcils, mécontente.  

- Pervers…, souffla-t-elle.  

 

Il lui sourit et releva sa jupe avant de retirer son sous-vêtement trempé. Alors qu’il ne savait pas à quoi s’attendre, il vit apparaître une petite touffe de cheveux noirs.  

 

- Il est là, Ryo., murmura Kaori, anxieuse.  

- Je sais. Je vois ses cheveux., l’informa-t-il, ému.  

- Tu ne vas pas t’évanouir, hein ?, l’interrogea-t-elle, tendue.  

- Non, je suis là, Sugar. Ecoute ton corps. Je te suis., lui dit-il en attrapant sa main.  

 

Son calme et sa force apaisèrent la parturiente qui se concentra sur les ordres que lui donnait son corps. Elle poussa longuement et sentit la tête sortir.  

 

- Attends, si je me souviens bien, tu ne dois plus pousser et je dois vérifier si le cordon n’est pas autour du cou., se remémora Ryo.  

- De quelle couleur est son visage ?  

- Rose, je crois. C’est un peu sanguinolent toutefois., grimaça-t-il, un peu écoeuré.  

- Normal, il n’y a que dans les films que les bébés naissent propres., pipa-t-elle, malicieuse.  

 

Il sourit à sa répartie et se concentra sur sa tâche.  

 

- Dis-moi si je te fais mal., fit-il inquiet en passant délicatement le doigt sous le menton du bébé.  

- C’est bon. Tu peux y aller., la rassura-t-il.  

- Cool… je me disais aussi que ça n’avait pas assez duré., murmura-t-elle, fatiguée.  

- C’est la dernière ligne droite, Kao., l’encouragea-t-il.  

- On va rencontrer notre fils ou fille.  

 

Elle n’eut pas l’occasion de répondre, une violente contraction la prenant. Elle mit toutes ses forces dans la poussée suivante et sentit soudain le vide là où était le bébé avant, un cri emplissant les airs. Ryo tenait leur bébé dans les bras, ému.  

 

- C’est une fille, Kaori., lui apprit-il, la voix étranglée.  

 

Il s’empressa de la donner ensuite à la maman pour pouvoir couper le cordon, l’entendant progressivement se calmer. Il trouva dans ses poches un filin qu’il trimballait partout avec lequel il le ligatura en deux endroits avant de le sectionner avec le couteau caché dans sa boucle de ceinture. Il vit la douleur s’inscrire à nouveau sur le visage de sa femme.  

 

- Le placenta., dit-elle simplement.  

 

La délivrance s’acheva sans embûches. Ryo remit la jupe de sa femme en place et s’assit à ses côtés, admirant leur fille qui bâillait déjà. Il retira sa veste et la posa sur elle.  

 

- Elle est belle comme sa mère., souffla-t-il.  

- Merci Ryo. Sans toi, elle ne serait pas là., murmura Kaori, ne pouvant réprimer ses larmes.  

- Si je peux rendre service et prendre quelques heures de plaisir…, répondit-il, tentant de masquer sa gêne.  

- Je ne te parle pas de cela. C’était ton idée d’avoir un deuxième enfant. Je ne te l’aurais jamais demandé même si j’en rêvais. Merci.  

 

Il ne sut quoi répondre. Il l’enlaça simplement et déposa un baiser dans ses cheveux.  

 

- Repose-toi un peu. Il faut qu’on reparte avant la nuit. Tu te sens capable de le faire ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Pour toi, pour elle, pour Kei, je le ferai., répondit-elle.  

- Il faudra qu’on lui donne un prénom., murmura-t-elle.  

- J’aime bien Kimi. Je trouve qu’elle symbolise bien l’espoir qu’on a pour notre futur et surtout le leur., dit-il en pensant à leurs deux enfants.  

 

Elle leva les yeux vers son mari, lui caressa doucement la joue avec un léger sourire aux lèvres, puis observa de nouveau le nouveau-né dans ses bras.  

 

- Kimi, ça me va. Bienvenue dans la famille, Kimi., l’accueillit-elle.  

 

Un quart d’heure plus tard, ils se remirent en route, Ryo soutenant Kaori qui tenait leur fille, s’assurant ainsi qu’elle avait suffisamment de forces pour marcher. Quand il fut sûr qu’elle ne s’effondrerait pas, il prit leur bébé, la libérant de ce poids pour ne pas la fatiguer outre mesure. Une heure plus tard, ils sortirent de la forêt et retrouvèrent Umibozu tranquillement assis dans la jeep.  

 

- Vous en avez mis du temps., déclara-t-il.  

- Oui. Nous avons dû accueillir la dernière née de la famille sur le chemin., répondit Ryo, la fierté et l’amour perçant dans sa voix.  

 

Umi approcha de Kaori et la prit délicatement par la taille, l’aidant à s’installer dans la voiture et la couvrant d’une couverture de survie sous laquelle Ryo glissa Kimi, tout contre le coeur de sa mère. La petite dormait paisiblement.  

 

- Allons retrouver nos familles., fit Ryo, anxieux de retrouver Kei.  

- J’espère que Miki va bien., souffla Kaori, se rappelant qu’elle se trouvait à ses côtés quand elle avait été enlevée.  

- Elle est forte. Elle s’en sortira., répondit Umi, serein.  

 

La jeune femme se battit pour ne pas s’endormir dans la voiture de peur de lâcher sa fille. Quand la voiture s’arrêta devant l’église, il leur sembla à tous les trois qu’une éternité s’était écoulée alors que ça ne faisait que quelques heures. Ils pénétrèrent dans le bâtiment et furent soudain entourés de leurs amis et familles.  

 

- On était mort d’inquiétude., s’écria Hideyuki.  

- Maman ! Papa !, fit Kei en se jetant dans les jambes de son père qui le souleva dans ses bras et le serra contre lui.  

- Miki va bien, Umi. Elle se repose dans la pièce d’à côté., l’informa Kazue  

- Que s’est-il passé ?, demanda Mick.  

- Stop !, leur ordonna Ryo.  

 

Ils se turent tous et il les força à leur laisser un passage avant de guider Kaori vers un siège. Elle était pâle et des cernes marquaient son visage.  

 

- Kreutz et ses troupes sont hors d’état de nuire depuis plusieurs heures. Umi peut te donner la position, Saeko., les informa Ryo.  

- Pourquoi avez-vous mis tant de temps à rentrer alors ?, s’énerva Hideyuki qui s’était rongé les sangs.  

- Pour elle., répondit sa sœur.  

 

Elle écarta la veste de Ryo et découvrit le visage de Kimi. Un grand silence se fit dans la pièce.  

 

- Kei, je te présente ta petite sœur, Kimi., fit Ryo, posant son fils à côté de sa mère.  

 

Il fixa sa sœur intensément, les yeux pétillant, puis se tourna vers son père.  

 

- Elle est sale…, déclara-t-il.  

 

Tous les adultes éclatèrent de rire pendant qu’il les regardait sans comprendre.  

 

- Dis papa, elle est sortie comment du ventre de maman ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Ca faisait longtemps., marmonna Ryo, jetant un coup d’oeil rapide vers sa femme.  

 

Bien évidemment, les autres adultes trouvèrent rapidement une occupation les obligeant à s’éloigner de là… 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de