Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 5 :: Chapitre 5

Pubblicato: 05-05-20 - Ultimo aggiornamento: 05-05-20

Commenti: Bonjour Voici la suite de l'histoire. 2 hommes, 1 femme, 3... bon d'accord 2 possibilités. Alors, que donne la colocation? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 5  

 

- Miki chérie, dans mes bras !, cria Ryo, s’élançant sur la gérante du café.  

 

Malgré sa surprise, Kaori ne mit qu’un quart de seconde à réagir et écrasa une massue sur le coin du nez de son propriétaire. Cachant sa tristesse sous sa colère, elle s’épousseta les mains et se tourna vers sa patronne.  

 

- Tu n’as rien ?, lui demanda-t-elle avec sollicitude.  

- N… Non…, répondit Miki, stupéfaite.  

- Mais comment tu as fait ça ?, l’interrogea-t-elle.  

- Question d’habitude… Quoique ça faisait longtemps que ça ne m’était plus arrivé…, répondit Kaori.  

 

Elle était vexée et Ryo le vit. Depuis quelques jours, il fréquentait le café et c’était la première fois qu’il faisait une telle entrée. Les autres jours, il se contentait de saluer la gérante et discutait calmement avec Kaori, lui faisant une cour discrète. Ce n’était pas quelque chose à laquelle il était habitué mais il aimait la voir rougir et surtout l’entendre rire. Il n’y avait que là qu’il pouvait se le permettre parce que Mick n’y venait pas et il se sentait un peu plus libre. Seulement aujourd’hui était un jour différent : son ami lui avait dit avoir vu ce café la veille au soir en revenant et être tombé sous le charme de la gérante. Ryo savait parfaitement ce que cela signifiait : il viendrait aujourd’hui pour draguer la demoiselle et, forcément, il verrait Kaori. Il n’avait donc plus le choix et devait noyer le poisson, montrer à son ami que celle qui l’intéressait n’était pas Kaori mais Miki et attiser son intérêt pour elle. Ainsi, il laisserait Kaori en paix… enfin il l’espérait.  

 

- Je vais nettoyer la cuisine. Je te laisse la massue s’il recommence., fit Kaori avant de disparaître.  

- A quoi tu joues, Ryo ?, se fâcha Miki alors qu’il se relevait.  

- Moi ? A rien., répondit-il innocemment.  

- Tu te fous de moi ou quoi ? Ca fait plus d’une semaine que tu lui fais les yeux doux et, du jour au lendemain, tu me sautes dessus ? C’est quoi ton plan ?, dit-elle, les yeux plissés.  

- Peut-être que j’ai caché mon jeu…, lâcha-t-il.  

 

Elle allait répondre quand la porte du café s’ouvrit, faisant tinter la clochette. Un homme grand et blond entra, un regard bleu azur posé sur elle, et se dirigea vers elle.  

 

- Bonjour, Miss. Votre beauté vient d’éclairer ma journée., fit-il d’une voix séductrice avec un léger accent américain.  

- Comme si on n’avait pas assez d’un casanova à la noix…, murmura Miki, dépitée.  

- Oh ma Miki chérie, tu ne disais pas cela tout à l’heure…, geignit Ryo, avec un air de chien battu.  

- Toi et moi dans le placard… c’était chaud, non ?, ajouta-t-il, mutin.  

 

Miki entendit un corbeau passer derrière elle en croassant, corbeau qui s’envola prestement quand la massue atterrit sur l’outrecuidant menteur.  

 

- Et ma massue, tu l’as vue, ma massue ? Chaude aussi, non ?, hurla Kaori, rouge de colère.  

- Kaori ? Oh ma belle, ma douce, ma mie… Dans mes bras, ma chérie…, se précipita Mick.  

 

Surprise, elle se retrouva dans les bras de l’américain, sa bouche approchant de la sienne et, quand elle sentit une goutte de bave sur sa joue, elle sortit enfin de sa transe et le repoussa avant de l’écraser sous une massue « Kiss with load ».  

 

- Bon sang, deux massues en une journée, c’est une première…, maugréa-t-elle.  

- Pourquoi la mienne n’avait pas d’inscription ?, fit remarquer Ryo, légèrement vexé.  

 

Il se surprit lui-même de sa question mais elle était sortie toute seule, sous le coup d’un sentiment étrange qu’il analysa comme de la jalousie. Il grimaça : lui jaloux, c’était bien une première… Kaori le regarda, les yeux plissés, maîtrisant mal sa colère.  

 

- Tu veux une inscription sur ta massue ?, répéta-t-elle.  

- Oui. Je ne vois pas pourquoi lui peut en avoir et pas moi., bouda-t-il.  

- Que ne faut-il pas entendre ?, dit-elle, repartant en cuisine.  

 

Mais, avant cela, elle lui lança un maillet dix tonnes sur la tête sans même un regard en arrière. Etouffant un cri de douleur, Ryo se frotta la tête et ramassa l’objet du délit par terre. Un sourire béat éclaira son visage.  

 

- Qu’y a-t-il d’écrit ?, l’interrogea Mick.  

- For your head only…, murmura-t-il.  

- En plus, elle parle anglais. On est faits pour s’entendre…, s’extasia l’américain, comprenant l’allusion à l’expression « For your eyes only » (NDA qui signifie confidentiel sur les dossiers).  

- Fiche-lui la paix, Mick. T’apprécies vraiment de te faire taper dessus ?, le reprit Ryo.  

- J’ai eu le coup de foudre, que veux-tu… Il faut croire qu’elle m’a rendu marteau…, soupira l’américain, les yeux en cœur.  

- Ouais, ben fais gaffe parce que, si elle te voit au garde-à-vous, elle risque de le prendre pour une enclume., répliqua Ryo, désignant le mokkori dressé de Mick.  

- Vous êtes infernaux tous les deux…, souffla Miki, mécontente.  

- Allez la voir et dites-lui que vous l’aimez. Elle choisira et point-barre., leur dit-elle.  

 

Ryo se sentit blêmir. Il savait que Mick l’observait pour juger son attitude, sachant que, s’il avouait, son intérêt pour Kaori ne ferait que croître.  

 

- Que dis-tu, ma belle Miki…, se moqua-t-il gentiment.  

- Tu sais que je n’ai d’yeux que pour toi…, lui dit-il d’une voix séductrice.  

- Cool, ça me laisse le champ libre avec la jeune demoiselle., fit Mick, se frottant les mains.  

 

Le pompier regarda son ami, se demandant s’il n’avait pas sous-estimé les sentiments qu’avait fait naître sa locataire en lui. Mick avait toujours été un coureur de jupons comme lui… Se pouvait-il qu’il ait lui aussi succombé au charme de la rouquine ? Il le vit partir en gambadant vers la cuisine.  

 

- Tu n’as pas peur de la perdre si tu continues à nier, Ryo ?, s’inquiéta Miki.  

- Mick est un cœur d’artichaut., tenta-t-il de se convaincre.  

- Comme toi… Pourtant, tu es amoureux d’elle, n’est-ce pas ?, insista-t-elle.  

 

Gêné, peu habitué à se confier, Ryo baissa les yeux sur sa tasse, tournant distraitement la cuillère.  

 

- Oui., souffla-t-il.  

- Mais elle mérite mieux qu’un homme incapable de s’engager., ajouta-t-il sombrement.  

- Qui es-tu pour décider pour elle ? Si tu l’aimes, dis-le-lui. Laisse-la choisir., lui asséna-t-elle.  

- C’est bien un truc de mec, toujours vouloir choisir pour nous ce que nous méritons ou non…, lâcha-t-elle, irritée.  

 

Ryo leva les yeux et lui lança un regard intrigué mais elle l’ignora volontairement. Elle n’avait pas envie d’en parler.  

 

Dans la cuisine, Kaori faisait la vaisselle quand elle sentit un regard posé sur elle. Elle ne se sentait pas à l’aise, ainsi observée, sentant un air relativement malsain l’entourer. Et pour cause, Mick était adossé sur le chambranle de la porte et observait avec beaucoup d’intérêt, très déplacé, ses fesses et ses longues jambes, s’imaginant très bien s’y glisser avec plaisir et emmener la demoiselle dans une chevauchée des plus torrides car il pressentait que, derrière cette douceur et cette innocence, se cachait une femme passionnée et volcanique comme l’emploi des massues semblait le démontrer.  

 

Il approcha furtivement d’elle, les doigts semblant bouger d’eux-mêmes, un rictus déformant ses lèvres, mais un couteau malencontreusement (?) échappé des mains de la jeune femme se planta juste entre ses deux jambes, le stoppant net. S’il avait fait un pas de plus, il se serait planté dans son membre central encore dressé. Cette petite mésaventure calma ses ardeurs.  

 

- Ce n’est qu’un avertissement. La prochaine fois que je te sens derrière la fenêtre ou derrière le rideau de ma douche, je te castre, Mick., le prévint Kaori, sans même se retourner.  

- Hi hi, alors tu reconnais ma présence, ma douce ? Est-ce un signe pour moi que je te plais ?, lui demanda-t-il d’une voix suave.  

- Non, c’est le signe que j’ai un frère policier qui m’a appris à faire attention à mon environnement. Et si tu te poses la question, il est hyper-protecteur et possède un gros calibre et je te parle bien d’arme, pas d’autre chose…, lui asséna-t-elle, consternée  

- Oh, je vois. Dans ce cas, peut-être devrais-je le rencontrer et lui demander ta main de suite ? Comme ça, je pourrais te courtiser en toute tranquillité., avança-t-il, un regard doux mais déterminé posé sur elle.  

 

Kaori fut pour le moins surprise de sa répartie. En voilà un qui ne mâchait pas ses mots et était clair dans ses intentions… Néanmoins, elle se reprit rapidement. Mick était séduisant mais il ne faisait pas battre son cœur comme l’autre crétin…  

 

- Je n’ai pas envie de me marier pour le moment, Mick, ni que tu me courtises comme tu le dis., l’informa-t-elle.  

- Maintenant si tu veux bien me laisser, j’ai du travail. Ca va bientôt être le rush de midi.  

 

Elle se tourna et termina la vaisselle. Mick l’observa un moment puis décida de la laisser tranquille. L’approche frontale n’était pas apparemment la meilleure avec elle. Elle devait préférer la douceur et la longueur pour se mettre en confiance. Il avait le temps après tout, il en avait pour quelques mois à rédiger son guide touristique.  

 

- Dis Miki, le trente et un mars, Kaori fête ses vingt ans. Tu penses qu’on pourrait lui organiser une fête ?, demanda Ryo quelques minutes avant le retour de Mick.  

- Au café , tu veux dire ?  

- Oui. Je vais en parler à son frère mais je voudrais d’abord savoir si tu serais d’accord., précisa-t-il.  

- Sans souci. Dis-moi combien de personnes et ce que vous voulez faire. Je m’occuperai de tout., lui promit-elle.  

- Merci Miki. Ah te voilà enfin, Mick. Tu en as mis un temps. Je pensais que tu préférais les majeures ?  

- Qu’est-ce que tu racontes ? Kaori est majeure, non ?, objecta Mick.  

- Non, elle n’a pas encore vingt ans. Alors il te faudra beaucoup de patience avant de pouvoir la toucher., lui indiqua Ryo, se gardant bien de lui dire que son anniversaire n’était que dans un petit mois, ce qui donnerait peut-être un peu de tranquillité à la jeune fille…  

 

- Bon, allez, dépêche. Tu m’avais demandé de te déposer à l’autre bout de la ville. J’ai encore le temps avant d’aller prendre ma garde., lui indiqua Ryo, prenant son manteau.  

- Je vais dire au revoir à Kaori et je reviens.  

- Moi aussi, je veux dire au revoir à Kaori…, fit Mick.  

- T’as pas fini ta bière. Ce ne serait pas poli de ne pas le faire. Coutume japonaise…, inventa le pompier pour avoir la paix.  

 

Mick regarda Miki qui acquiesça, complice, et il se rassit, finissant sa bière qu’il avait à peine entamée. Ryo pénétra dans la cuisine et l’air s’électrisa instantanément lorsque Kaori tourna le regard vers lui et que leurs yeux se connectèrent.  

 

- Je vais prendre ma garde. Je ne voulais pas partir comme un voleur., lui dit-il pour cacher le fait qu’il voulait juste quelques minutes avec elle.  

- C’est gentil. J’espère que tout se passera bien. Ne joue pas les héros, Ryo., lui enjoignit-elle d’une voix douce.  

 

Il acquiesça et approcha d’elle. Il avait envie de la toucher et même plus de l’embrasser mais il n’arrivait pas à franchir le pas. Il voulait être sûr que le jour où il le ferait, il serait prêt à envisager les choses au moins à moyen terme. La voyant souffler sur une mèche qui tombait entre ses deux yeux, il en profita et la remit en place, laissant doucement ses doigts caresser sa peau veloutée.  

 

- Merci., murmura-t-elle, rougissant légèrement.  

- Je ne voudrais pas que la clientèle se plaigne de trouver un cheveu dans la soupe., plaisanta-t-il, son regard chaud démentant la plaisanterie.  

- Ca ferait tâche., concorda-t-elle, sentant une chaleur devenue familière naître dans le bas de son ventre.  

- Ca gâcherait la qualité de la cuisine., dit-il à voix basse, les yeux rivés sur ses lèvres.  

 

Embrasse-moi, criait-elle en son for intérieur mais elle ne sentait l’audace ni de le dire à voix haute ni d’initier le mouvement et le regarda s’éloigner doucement après quelques secondes. Elle entendit quelques instants plus tard deux au revoir masculins et la clochette tinter.  

 

- Alors, il t’a embrassée ?, lui demanda Miki, se précipitant dans la cuisine.  

- Qui ?, demanda Kaori.  

- Comment ça qui ? Ben, Ryo, idiote… à moins que tu ne préfères Mick.  

- Non !, s’offusqua son employée.  

- Alors il t’a embrassée ou non ?  

- Non., répondit-elle d’une voix un peu dépitée.  

- Tu en aurais envie ?, s’enquit-elle curieuse.  

- Oui, si ça pouvait durer. Mais je doute que Ryo envisage une relation à long terme à l’heure qu’il est. Tu crois que je devrais accepter s’il me proposait juste une nuit ? Je suis trop coincée ?, s’inquiéta Kaori.  

 

Miki s’approcha de Kaori et l’enlaça amicalement. Elle posa un regard attendri sur son employée, amie en devenir, et lui sourit.  

 

- Non. Tu ne dois accepter que ce que tu es prête à faire. Si tu ne veux pas d’une relation ponctuelle, alors dis-le-lui simplement s’il vient à te faire une proposition. Parlez-en comme deux adultes., lui conseilla-t-elle.  

- Miki, je ne sais pas quoi faire avec Mick. J’ai l’impression qu’il éprouve réellement des sentiments pour moi. Tu crois que je me trompe ?  

- Je pourrais te rassurer et te dire qu’il n’en est rien mais tu es suffisamment grande. Il s’est épris de toi. Je ne sais pas si c’est sérieux ou non, si ça va durer mais c’est un peu plus qu’une passade.  

- Je suis dans de beaux draps…, soupira Kaori, se retrouvant avec deux hommes sur les bras.  

 

Miki laissa échapper un léger rire puis se rendit en salle alors que des clients commençaient à arriver. La journée fut chargée et les deux femmes n’eurent pas l’occasion de se poser une minute pendant tout ce temps. Lorsque Miki tourna la pancarte et mit le verrou indiquant la fermeture du café, elles poussèrent toutes deux un soupir de soulagement avant de s’attaquer au rangement et à la préparation de la journée du lendemain…  

 

Après avoir déposé Mick à l’autre bout de la ville comme il le lui avait demandé, Ryo se rendit à la caserne, prêt pour sa garde qui durerait jusqu’au lendemain matin sept heures. Il savait qu’il pouvait ne pas s’inquiéter jusque ce soir, voire cette nuit puisque Kaori enchaînerait avec son deuxième travail et qu’elle ne rentrerait que vers une heure du matin. A partir de là, il serait moins insouciant. Il savait que Mick avait tenté des visites nocturnes dans l’appartement de Kaori depuis qu’il était arrivé. Il avait été là pour l’empêcher d’aller plus loin. Mais ce soir, il ne serait pas là. Il savait qu’il serait nerveux la nuit venue et espérait qu’elle le sentirait, que Mick n’arriverait pas à ses fins. De rage, il frotta encore plus le sol du camion.  

 

Pourquoi fallait-il que Mick se pointe au moment où il rencontrait Kaori ? Si seulement il avait pu arriver quelques mois plus tard, peut-être aurait-il eu le temps et la sérénité de faire avancer leur relation… La pression qu’il avait avec Hideyuki était déjà plus que suffisante pour ne pas vouloir en plus se retrouver avec un rival sur les rangs. Il soupira. Et si Kaori succombait au charme américain ? Comment pourrait-il lui en vouloir ? Mick était plus à l’aise avec ses sentiments, plus expansif, moins maladroit… Lui craignait juste de la blesser, de ne pas savoir assumer une relation longue durée…  

 

Pourtant, elle avait su éveiller quelque chose en lui, une envie de plus, sans réellement avoir défini ce que ce plus englobait : une relation de plusieurs nuits, une relation avec un peu plus que du sexe, quelques mois, le mariage, les enfants ? Il frémit à cette idée : il ne se sentait pas prêt à être responsable d’enfants. Une femme ?… Peut-être. Etre liée à une seule femme pour le reste de sa vie, lui être fidèle, être là pour la soutenir, pour la laisser le soutenir, ne plus pouvoir faire ce qu’il voulait, les cabarets, l’alcool, les bunnies, les filles d’un soir, tout ça, il ne se sentait pas prêt à le faire. Il revit Kaori dans son appartement et ce qu’elle l’avait déjà poussé à faire. Elle l’avait poussé à évoluer d’une certaine manière… jusque là ?  

 

- A quoi tu penses, Ryo ?, l’interrogea Kenji, adossé au camion.  

- Tu me connais, Kenji. Je me disais que c’était une honte d’être coincé ici ce soir plutôt que perdu dans les bras d’une belle demoiselle., éluda-t-il.  

- A d’autres. Tu semblais beaucoup trop sérieux pour cela., le contra son collègue.  

- Mais c’est sérieux !, s’offusqua Ryo.  

- Je participe au développement de la race humaine !  

- Vraiment, donc non seulement tu batifoles mais tu sèmes à tout vent ?, répliqua son chef, un sourcil levé.  

- Non, je ne suis pas fou non plus. Au développement de son bien-être. Tu sais, l’activité sexuelle contribue à la bonne santé., se vanta le jeune pompier.  

- On doit t’appeler Docteur Ryo ? Allez cesse…  

 

Une violente explosion se fit entendre les coupant dans leur conversation. Ils levèrent tous les deux le regard vers le nuage de fumée noire qui apparut bientôt dans le ciel.  

 

- C’est juste à côté., souffla Ryo, bondissant du camion et le refermant rapidement avant de courir avec Kenji vers le point de rassemblement.  

 

Le chef apparut sans tarder et les hommes se mirent au garde-à-vous en attendant les instructions.  

 

- Fuite de gaz dans un immeuble à trois rues d’ici. Unités un, trois, cinq et six, vous êtes mobilisés. Les ambulanciers vous rejoignent sur place, la police bloque la rue. Kenji, tu es responsable sur place., leur dit-il, tendant les informations reprises sur un papier.  

 

Moins d’une minute plus tard, les camions partaient, sirènes hurlantes. Ryo avait le cœur dans les talons. Il avait reconnu l’adresse : c’était celle du Cat’s Eyes. Heureusement à cette heure-ci, Kaori n’y était plus mais Miki y était peut-être encore. Même s’il ne la draguait que pour les apparences, il la considérait comme un peu plus qu’une simple connaissance. En moins de trois minutes, ils furent sur place et sortaient les lances pendant que Ryo s’équipait pour aller fermer la conduite de gaz. Il observa les plans de l’immeuble et localisa l’arrivée dans le sous-sol. Il fallait passer par le café pour y accéder. Il refusait de regarder plus avant les flammes qui sortaient des fenêtres, la fumée qui s’évacuait en même temps et occultait les cris des habitants de l’immeuble qui avaient été surpris. Il voyait déjà quatre de ses collègues s’engouffrer dans le bâtiment pour sauver les personnes encore prisonnières et y entra à son tour avec son objectif.  

 

Malgré l’épaisse fumée, il trouva facilement l’escalier qui menait au sous-sol et descendit prudemment. Se remémorant le plan, il tourna à droite et fit trois mètres avant de s’arrêter et poser la main sur le mur. Tâtonnant, il trouva en moins de dix secondes les tuyaux et avec sa lampe torche à moins de cinq centimètres, il trouva la vanne et coupa l’arrivée du gaz. Il se dépêcha de rebrousser chemin. Les flammes n’avaient pas encore atteint ce niveau mais la chaleur était déjà intense. Il sentait les perles de sueur couler le long de sa colonne vertébrale, ses cheveux trempés. Il remonta les escaliers, aspirant à retrouver l’air extérieur.  

 

Traversant la cuisine, il entendit un léger gémissement. Surpris, il se tourna et vit qu’un des frigos était tombé à cause de l’explosion, bloqué dans sa chute par l’îlot central. Le gémissement venait d’en dessous et il fut suivi d’une quinte de toux. La fumée s’épaississait, la chaleur s’intensifiait, ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : le feu devait avoir pris aussi à cet étage. N’écoutant que son courage, il approcha de l’endroit et se baissa.  

 

- Allez, on va te sortir de là, Mi… Kaori…, souffla-t-il, stupéfait.  

 

Malgré tout son professionnalisme, il sentit son cœur s’emballer sous le choc de la découverte. Il prit une profonde inspiration et se calma. La panique tuait, se rappela-t-il.  

 

- Tu es bloquée quelque part ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle lui fit signe que non. Elle venait juste de se réveiller et, tout ce dont elle se souvenait, c’était le bruit de l’explosion et la douleur fulgurante à la tête avant le noir. Le frigo lui faisait comme une tente et la porte ouverte était posée sur son ventre, une partie du contenu la jonchant. Au moins elle n’avait pas dû trop souffrir de la chaleur. Elle avait eu de la chance parce qu’à deux centimètres près, il la coinçait sous son poids et les blessures auraient pu être beaucoup plus sévères. Il l’attrapa doucement par les pieds et la tira pour la sortir de là. Dès qu’elle put, elle se releva et, la voyant tituber, il passa un bras autour de sa taille avant de se diriger vers la salle du café.  

 

Quand il toucha la poignée de la porte, il baissa instinctivement les yeux et vit la fumée noire et épaisse qui passait et repassait sous la porte comme si elle respirait. Il retira momentanément son gant et toucha la porte, chaude. Jetant un œil par le hublot, il ne vit aucune flamme apparente mais la suie l’avait recouvert. Il fit demi-tour et trouva la porte de secours.  

 

- Pourquoi on ne sort pas par là ?, demanda Kaori tout en toussant.  

- Parce que, si j’ai bien interprété les signes, si j’ouvre la porte, on va se prendre un backdraft en pleine figure et j’aime trop ton joli minois pour risquer cela., plaisanta-t-il pour alléger la tension.  

 

Tout ce que Kaori savait du backdraft, c’était ce qu’elle avait appris dans le film du même nom : c’était mortel. Elle le suivit donc sans aucune hésitation à l’extérieur, contente de retrouver l’air frais. Ils s’éloignèrent rapidement, Ryo la tenant toujours et, dès qu’ils le purent, rejoignirent la rue principale au moment même où les vitres du café explosèrent et une énorme boule de feu surgit du local.  

 

- C’était ce que tu craignais ?, murmura-t-elle, impressionnée.  

- Oui. Avec toutes les tables, chaises, rideaux et autres produits dans le bar, les gaz s’étaient accumulés et avaient éteint les flammes. Si on avait ouvert la porte, on aurait fait rentrer de l’oxygène et l’embrasement aurait été instantané., lui expliqua-t-il, sombrement, conscient d’être passé près de la mort et elle aussi.  

 

Il regarda les flammes puis sentit Kaori frissonner contre lui. Il l’observa un instant et vit sa pâleur malgré les traces noires. Avisant une ambulance non loin, il l’y dirigea.  

 

- Tu sais, si tu veux m’embrasser, pas la peine de mettre le feu à la baraque. Un bouche-à-bouche en premier échange, c’est pas terrible., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Elle leva un regard surpris vers lui et se mit à rougir avant de sourire.  

 

- Idiot…, murmura-t-elle.  

- J’aurais préféré que tu le fasses ce matin., lui avoua-t-elle avant de s’éloigner.  

 

Il resta stupéfait un instant, se sentant léger à cet aveu, heureux de savoir l’envie partagée, avant de se reprendre et de la rattraper.  

 

- Kaori… Le jour où on s’embrassera, c’est que je serai prêt à plus que ce que j’ai l’habitude. J’ai… j’ai besoin de temps.  

- Ca tombe bien : dans un mois, je serai majeure et, Ryo… je ne suis pas quelqu’un d’exigeant., lui apprit-elle.  

- Saeba ! T’étais passé où ?, gronda Kenji, arrivant comme un dératé.  

- En remontant du sous-sol, je suis tombé sur la demoiselle inconsciente dans la cuisine. J’ai senti le backdraft et on est sortis par derrière., se justifia le jeune pompier désignant Kaori.  

- Ok, maintenant ramène tes fesses, on a encore du taf., lui enjoignit son chef.  

- J’arrive. Vous l’emmenez où ?, demanda-t-il aux ambulanciers qui prenaient en charge sa locataire.  

- A l’hôpital central.  

- Très bien. Je te laisse. Je viendrai te voir après. Sois sage., lui dit-il en souriant.  

- Je suis toujours sage., répondit-elle.  

 

Ryo se retint de rire et partit en reculant.  

 

- J’espère bien que non., lui dit-il avec un clin d’oeil qui la fit rougir.  

- Kaori !, cria Miki, trouvant son amie après avoir déambulé parmi les victimes.  

- Miki ! Je suis tellement contente que tu n’aies rien., souffla son amie.  

 

Ryo les laissa qui s’étreignaient. Au moins, elle ne serait pas seule et, dès qu’il pourrait, il préviendrait Hide.  

 

- Alors tu as soutiré son numéro de téléphone à la demoiselle en détresse ?, plaisanta Tomo, pendant sa courte pause.  

- Même mieux j’ai son adresse., répondit Ryo, du tac au tac.  

 

Tous deux burent rapidement de l’eau avant de retourner combattre le feu qui embrasait encore l’immeuble et menaçait les voisins. Ils y passèrent la nuit et, quand enfin ils purent rentrer chez eux, Ryo fit d’abord un détour par l’hôpital. Quand il fut sûr qu’elle allait bien et que son frère avait été prévenu, il repartit, épuisé, chez lui sans se douter qu’Hide l’avait vu et avait surtout vu le regard inquiet qu’il avait posé sur Kaori pendant un long moment. C’était le même regard qu’il avait quand Saeko était blessée ou partait en opération. Et il aimait Saeko à la folie…  

 

En début d’après-midi, Kaori fut enfin autorisée à sortir et, accompagnée de Miki, elle regagna l’immeuble de briques rouges. Avant de rentrer chez elle, elles montèrent jusqu’à l’appartement du dessus. Ce fut Mick qui les accueillit, tentant de se jeter sur Kaori, mais Miki dégaina une massue qu’elle abattit sur sa tête.  

 

- Mais pourquoi tant de haine ?, geignit-il.  

- Elle sort de l’hôpital, crétin !, se fâcha la gérante.  

 

Ryo descendit alors les escaliers, sortant visiblement de la douche à voir ses cheveux mouillés. Kaori ne put s’empêcher de le détailler du regard, le trouvant très… sexy.  

 

- Rentrée ?, lui demanda-t-il, s’approchant.  

 

Le regard qu’il lui adressa fit faire un looping à son cœur.  

 

- Oui., souffla-t-elle, le rose aux joues.  

- Je… Je voulais te demander. Est-ce que Miki peut venir habiter avec moi ? Elle avait un appartement dans l’immeuble. Elle n’a plus rien. Ca te dérange si on cohabite ?, s’enquit Kaori.  

- Je paierai le loyer que tu me demanderas… si tu peux attendre un peu que je retrouve un local pour rouvrir le café., lui offrit la barmaid, pleine d’espoir.  

- Ah mais c’est que ça devient intéressant. Deux hommes séduisants, deux jeunes femmes séduisantes à l’étage du dessous. Ca en fait des possibilités., se réjouit Mick en se frottant les mains, le regard virant libidineux.  

- Pas de problème, les filles. Pour le loyer, je m’en fous. J’ai un arrangement avec Kaori qui me va. On peut s’arranger également., lui proposa Ryo.  

 

Mick et Miki dévisagèrent tous deux leurs deux autres interlocuteurs, l’un intéressé, l’autre inquiète.  

 

- Du genre ?, pipa Miki mal à l’aise.  

- Tu échanges un petit coup de temps en temps contre un logement ? Trop bien. Mais tu fais ça quand ? Tu partages ?, s’excita Mick, image incarnée du pervers.  

 

Il se fit écrabouillé sous une massue « Idiot ambulant » lancée par une Kaori très en colère. Néanmoins, la force nécessaire étant plus qu’elle ne pouvait supporter, elle se sentit vaciller et fut rattrapée par les bras puissants de Ryo.  

 

- Rien de sexuel, Miki. Je gère les réparations de l’appartement et un peu de ménage ici. C’est tout. C’est une proposition honnête., répondit-elle, partageant un sourire avec son propriétaire.  

- Ben moi je suis déçu… Avec Ryo, j’étais plus habitué aux propositions indécentes., bouda Mick.  

 

Nul besoin de dire ce qui lui arriva… une nouvelle fois…  

 


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