Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 27 :: Chapitre 27

Pubblicato: 27-05-20 - Ultimo aggiornamento: 27-05-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Ravie de voir que les références cinématographiques vous plaisent ;). Bonne lecture et merci pour vos reviews^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 27  

 

- C’est toi qui as voulu ce mariage, Ryo ! C’est toi et on dirait que tu t’en fiches ! On se marie dans deux semaines et tu n’as toujours pas ton costume. As-tu au moins commencé à réfléchir à tes vœux ?  

 

Cette phrase tournait en boucle depuis deux jours dans la tête de Ryo. Ce n’était qu’une des nombreuses disputes qu’ils enchaînaient depuis un mois mais elle l’avait marqué plus que les autres parce qu’elle pointait quelque chose qui était vrai : c’était lui qui avait voulu ce mariage aussi rapidement alors qu’ils avaient le temps d’apprendre à se connaître et s’épanouir. Il voulait l’épouser depuis le début de leur relation, c’était quelque chose sur laquelle il n’était jamais revenu mais il avait projeté cela dans un an ou deux, pas si vite.  

 

Il se remémora le jour où il avait proposé cette date à Kaori. Il se souvint de ces quinze jours où Reika l’avait harcelé au travail, de ce soir où elle était arrivée chez eux et qu’il avait compris qu’à l’inverse d’Elena, elle ne lâcherait pas l’affaire. Sans réfléchir, le soir même, il avait proposé une date à sa fiancée. Il s’était précipité pour les mauvaises raisons. Il aurait pu expliquer à Kaori ce qui se passait mais il ne savait comment lui avouer que, pendant quinze jours déjà, il lui avait caché la vérité. Et le reste n’avait été qu’un cercle vicieux. Reika venait toujours le trouver à son travail dès qu’elle en avait l’occasion, à l’appartement les matins où il était de garde d’après-midi attendant que Kaori soit partie… C’était comme si elle le suivait, comme si elle épiait le moindre de ses mouvements pour pouvoir le rencontrer et il avait beau la rembarrer, elle revenait sans cesse à la charge.  

 

Il poussa un long soupir en nettoyant le camion après une intervention. Si seulement il arrivait à parler à sa fiancée, si seulement il ne craignait pas de la blesser en lui disant la vérité sur Reika, sur ses doutes à propos du mariage, sur le fait qu’elle avait tellement changé depuis un mois, depuis que son père était revenu, que sa mère s’était immiscée dans l’organisation du mariage, que toutes ses amies s’étaient proposées pour l’aider… Il avait connu une Kaori passionnée. Aujourd’hui, il n’avait droit qu’à la boule de nerfs ne sachant plus où donner de la tête. Il ne se rappelait même plus de leur dernier tête à tête tant les disputes s’étaient enchaînées. Sa fiancée lui manquait mais il fuyait malgré tout la maison pour éviter les prises de tête. Dire qu’un temps il aurait presque quémandé pour un coup de massue…  

 

Mick était fin heureux d’avoir retrouvé son compagnon de virée. Les sorties s’étaient multipliées, les beuveries aussi. Le seul point sur lequel il ne le suivait pas, c’était les filles. Quand Mick s’isolait avec l’une d’entre elles, il rentrait et retrouvait sa compagne, endormie au milieu de ses notes. Il rangeait les feuilles et s’allongeait à ses côtés. C’était de loin l’un des meilleurs moments de sa journée, le seul peut-être où il se sentait encore aimé parce que systématiquement, elle venait se mettre contre lui avec un soupir de contentement. Il y avait bien des soirs où il était tenté de la réveiller pour un corps à corps torride mais, face au risque de se disputer à nouveau, il ne le faisait pas.  

 

- Ta garde est finie, Ryo. Tu n’as pas vu l’heure ?, s’amusa Kenji.  

- Non, je finissais de nettoyer le camion.  

- Alors les préparatifs du mariage ? C’est dans deux semaines, c’est cela ?  

- Oui, samedi de la semaine prochaine., soupira Ryo.  

- Quel enthousiasme… Ca fait peur à voir. Tu ne te sens pas prêt ?, s’inquiéta son ami.  

- Je dois encore aller chercher mon costume…, biaisa Ryo.  

 

Il n’avait pas vraiment envie de s’appesantir sur ses atermoiements. Ca ne regardait personne d’autre que lui, même pas Kaori. Il était hors de question qu’il la blesse avec ses pensées.  

 

- Tu plaisantes ? Et ta fiancée, elle en pense quoi ?  

- Elle est furieuse., répondit le futur marié.  

- Tu m’étonnes. Vas-y ce soir, Ryo. Déconne pas. Allez, dégage, je vais finir., lui proposa Kenji.  

 

Ryo se tourna vers lui prêt à objecter mais se tut quand il vit le regard mécontent de son chef. Il lâcha brosses et éponges et sortit de là.  

 

- Si tu tiens à jouer les femmes de ménage…, plaisanta Ryo.  

- Merci., ajouta-t-il plus sobrement.  

- De rien. Dépêche-toi., le pressa son ami, grimpant dans le camion.  

 

Ryo alla prendre une douche puis se changea avant d’aller à la fenêtre. Il poussa un profond soupir : Reika était là et faisait le pied de grue devant la caserne… encore… Il descendit les escaliers au pas de course et profita de la sortie d’un camion de pompiers pour se faufiler dans la rue.  

 

- Ryo !, entendit-il crier derrière lui.  

 

Il pesta : il n’avait pas été assez rapide pour échapper au regard de la jeune femme. Celle-ci se précipita vers lui et lui agrippa le bras, se collant à lui de tout son long.  

 

- Alors mon amour, tu ne m’avais pas vue ?, susurra-t-elle.  

- Non, je t’évite, Reika ! Ca fait combien ? Trois mois maintenant que j’essaie de te faire comprendre que je ne t’aime pas ? Ca va rentrer quand dans ta petite tête de greluche ?, lui demanda-t-il froidement.  

 

Il était à bout de patience avec elle. Il ne savait plus comment lui faire comprendre qu’elle ne l’intéressait pas. Furieux, il l’emmena dans une ruelle un peu à l’écart de l’artère. Sans ménagement, il la plaqua contre le mur, l’entourant de ses deux bras pour la dominer de toute sa carrure et tenter de l’impressionner plus facilement.  

 

- Qu’est-ce que tu veux, Reika ? Qu’est-ce que tu cherches en me poursuivant ainsi ? Un petit coup vite fait ? Que je te la mette bien profonde, que je te fasse hurler de plaisir comme toutes les autres ?, lui demanda-t-il, se montrant volontairement vulgaire pour la dégoûter.  

- Je veux que tu sois à moi. Je veux que tu m’appartiennes, Ryo., dit-elle, passant les bras autour de son cou.  

- Je ne suis à personne. Tu veux que je te baise pour tester la marchandise ? C’est cela ?, dit-il, l’empoignant par les fesses et la plaquant contre son corps.  

- Tu préfères comment, Reika ? La méthode traditionnelle ou tu veux essayer les sentiers interdits ? Peut-être que c’est cela qui t’intéresse au fond., ajouta-t-il, d’une voix dure.  

- Tu peux te montrer vulgaire avec moi, je m’en fiche. Ce qui l’effraie elle ne m’effraie pas, moi., répondit-elle, soutenant son regard.  

- Je ne suis pas une sainte, Ryo. Tu serais peut-être le premier sur certains terrains mais je suis prête à tout pour toi., répondit-elle sans faillir.  

 

Sans lui laisser le temps de réagir, elle plaqua sa bouche contre la sienne et l’embrassa sauvagement. Moins de deux secondes après, elle avait défait la boucle de sa ceinture et ouvert son pantalon et il sentit sa main empoigner son sexe. Les caresses qu’elle lui prodiguait ne le laissaient pas indifférent et il la plaqua contre le mur, malaxant ses seins sans douceur. Sentant le désir devenir impérieux, il glissa la main dans sa culotte et la caressa sans ménagement, cherchant juste à lubrifier suffisamment le terrain. Il sentait le besoin d’assouvir ses pulsions physiques. Il savait qu’il n’y trouverait pas l’accomplissement mais son corps avait pris le dessus. Il accéléra les mouvements et, quand il l’entendit gémir, il retira ses doigts et écarta sa culotte.  

 

- Fais-moi l’amour, Ryo. Fais de moi ta femme., soupira-t-elle, les yeux fermés.  

 

Quand il entendit ces mots, il se figea. Il avait été sur le point de commettre l’irréparable, juste parce qu’il était en colère et en plein doute. Il avait failli tromper Kaori. C’était elle sa femme, pas Reika. C’était à Kaori qu’il faisait l’amour, à aucune autre… Il la lâcha brutalement et se recula, se rhabillant prestement.  

 

- Ryo ?, s’inquiéta Reika.  

- Dégage. Tu n’es pas ma femme. C’est Kaori. Dégage, Reika., lui ordonna-t-il durement.  

- Espèce de salaud ! Comment peux-tu me faire cela ? Tu es à moi, Ryo ! A moi !, hurla-t-elle.  

- Je ne suis à personne, Reika ! Même Kaori n’a pas la prétention de me posséder. Cesse de me courir après. C’est elle que je vais épouser, pas toi., lui dit-il, s’éloignant.  

- C’est ce qu’on verra., murmura la jeune femme, déterminée.  

 

Nerveux, honteux, dégoûté par ce qu’il avait failli faire, Ryo se dirigea vers le centre commercial de Shinjuku et fit le tour des boutiques. Il y passa deux heures et ressortit de là, épuisé, mais avec la commande de son costume. Il pourrait au moins rendre heureuse sa fiancée sur un point. Satisfait, il rentra à l’immeuble.  

 

Penchée sur l’établi de son atelier, Kaori travaillait sur son œuvre. Elle n’en avait parlé à personne mis à part son maître d’apprentissage qui l’avait conseillée. Concentrée, elle s’appliquait à peaufiner les détails de son travail, taillant, ponçant, gravant chaque centimètre carré. Ce moment de la journée avec les heures passées à l’atelier lui permettaient de tenir le coup face au stress des préparatifs du mariage. Elle ne l’avait pas vu venir mais elle s’était laissée embarquer dans quelque chose de beaucoup plus grand qu’elle ne l’avait prévu.  

 

Elle avait souhaité un mariage dans l’intimité, en accord avec Ryo à qui cela convenait très bien. Elle avait tout de même voulu marquer le coup avec une belle robe blanche et, pour aller la choisir, elle avait invité ses amies et sa future belle-mère et, depuis, tout était parti à vau-l’eau. Elle n’arrivait même pas à leur en vouloir parce que toutes étaient tellement enthousiastes mais ce n’était plus le mariage qu’elle voulait et elle n’avait pas su leur dire non.  

 

Sentant le stress monter, elle posa le couteau qu’elle tenait en main. Isabel était tellement fière que son fils se marie qu’elle avait vu les choses en grand. La chapelle réservée avait été remplacée par une église beaucoup plus grande, le Cat’s par une salle de réception hors de prix, les quelques bouquets d’oeillets par des bouquets de roses et gardenias… Isabel savait ce qu’elle voulait pour leur mariage et, comme elle n’avait pas voulu la vexer, Kaori avait approuvé, gênée, d’autant plus que sa belle-mère avait décidé de payer l’intégralité du mariage. Dans ce contexte, comment lui dire non ? Elle regrettait tellement…  

 

Avec la hausse de standing, était venue la croissance des préparatifs. Il fallait décorer l’église mais aussi la salle pour le vin d’honneur et celle pour la réception. Il fallait envoyer des cartons d’invitation à toutes les connaissances de la famille de Ryo, préparer le plan de table, gérer les robes des demoiselles d’honneur, décider du dressing code du mariage. Plus la liste s’était allongée, plus elle s’était montrée agressive et Ryo absent. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle savait qu’elle avait été odieuse par moments avec lui. Elle était stressée et elle aurait aimé pouvoir trouver du réconfort auprès de lui mais elle avait la sensation de le perdre. Il passait ses soirées à sortir avec Mick quand il n’était pas de garde de nuit, gardes qu’il avait prises de plus en plus souvent, se portant volontaire dès que possible. Il s’arrangeait pour ne plus être à la maison en même temps que sa mère ou son beau-père, parfois même elle, enfin c’était le sentiment qu’elle avait. Elle se sentait seule.  

 

Avisant l’heure, elle rangea son matériel et son travail et remonta à l’appartement. Elle devait encore travailler sur le plan de table… Elle se rendit dans son ancienne chambre devenue le quartier général pour les préparatifs. Où était la pièce quasi vierge de décoration ? Elle observa avec un léger haut-le-coeur l’étalage de rubans, papiers, menus, photos punaisé sur les murs et sortit le plan de la salle de réception et la liste des invités au repas. Consciencieusement, elle nota chaque prénom sur un papier et le plaça sur une table un peu au hasard. Elle ne colla que leurs deux prénoms et laissa le reste libre.  

 

Quand elle observa sa première ébauche, elle grimaça : Elena faisait face, d’une autre table, à Ryo. Se souvenant de l’attitude de la jeune femme, elle la déplaça pour ne pas l’avoir dans sa ligne de mire à chaque fois qu’elle lèverait les yeux. Observant leur table, elle soupira en prenant deux étiquettes : Hide et Papa. Avec un pincement au cœur, elle déplaça son père à l’autre bout de la table à côté de sa belle-mère. Hide et lui avaient du mal à s’entendre, les retrouvailles restant difficiles. De même, elle ne pouvait pas placer son père à côté de son futur mari : elle ne tenait pas à passer son temps à calmer le jeu entre eux deux, son père ayant bien fait comprendre qu’il réprouvait un mariage aussi rapide.  

 

Elle ferma les yeux au léger vertige qui la prit. Elle était fatiguée. Elle ne cessait de gérer les opinions de chacun, père, mère, frère… Elle n’en pouvait plus de faire le tampon entre tout le monde. Elle contempla un moment l’idée de ranger tout cela et de monter prendre un bain pour se détendre, ce qui ne lui ferait pas de mal, mais se ravisa en voyant la liste des choses restant à faire.  

 

- Kaori ?, entendit-elle.  

 

Elle ferma à nouveau les yeux. Pas Isabel… Pas maintenant… Elles avaient déjà passé tout le dimanche à deux à parler du mariage, elle ne voulait pas recommencer pendant toute la soirée.  

 

- Dans la chambre., répondit-elle tout de même.  

- Bonsoir ma chérie., dit sa future belle-mère en l’embrassant affectueusement.  

- Je viens d’avoir une idée pour le mariage. Ce serait bien que chaque invité à la réception reparte avec un petit souvenir, non ? J’ai pensé à vous en voyant cela., lui apprit-elle, lui montrant un petit cadre photo en porcelaine avec deux cœurs entrelacés dessus.  

- Le vendeur m’a dit qu’il avait encore le temps de les faire graver avant votre mariage. Il me faudrait juste une photo de vous deux en habits de mariés avant cela., lui demanda-t-elle.  

- Isabel, non. Je ne veux pas que Ryo voit ma robe avant le mariage. On n’a pas besoin d’offrir un cadeau. Vous avez déjà suffisamment dépensé pour ce mariage., objecta Kaori.  

- Oh, j’en avais tellement envie., soupira sa belle-mère.  

- Comme tu voudras. Tu travailles sur le plan de table ?  

 

Isabel approcha et prit une chaise pour s’asseoir à côté de Kaori. Elle examina attentivement le plan et déplaça les étiquettes, défaisant tout ce que la jeune femme avait fait. Untel ne pouvait se trouver à côté d’untel, telle autre tante devait absolument se trouver avec une autre, son père devait être à ses côtés et elle-même à côté de Ryo, leurs amis devaient migrer à une autre table et les sœurs et cousins et cousines proches se retrouvaient à leur table. Cela se termina avec Ryo faisant face à Elena, sa mère d’un côté et elle de l’autre, et juste après son père qui ne le portait pas dans son cœur. Hide et Saeko se retrouvaient juste après et tous leurs amis au loin. Elle allait se retrouver au milieu d’un champ de bataille. La plus belle journée de sa vie tournait au cauchemar. Elle s’imaginait déjà séparant Hide de son père, Elena faisant du pied à Ryo, son père se mettre à critiquer leur mariage, Ryo le remettant à sa place et Isabel prenant la défense de son fils.  

 

- Voilà, c’est parfait ainsi., fit Isabel, commençant à coller les étiquettes.  

 

Kaori prit sur elle, tentant de chasser les images qui tournaient dans sa tête, mais soudain, ce fut trop et elle donna un grand coup dans le carton qui vola dans les airs. Les étiquettes se mirent à pleuvoir et se collèrent sur elle.  

 

- Je ferai le plan de table et il n’y aura plus de modification pour le mariage, plus d’ajout en tous cas., gronda-t-elle.  

- Je vous suis extrêmement reconnaissante de ce que vous avez voulu faire mais ça suffit maintenant. Ca ne ressemble déjà plus à rien de ce que je voulais, de ce que nous voulions., lui dit-elle, sortant de sa chambre pour sortir de là, Isabel sur les talons.  

- Mais Kaori…, objecta la mère de Ryo, surprise.  

- Non Isabel, il n’y a pas de « mais Kaori ». Je ne sais même pas si ça rime à quelque chose de continuer ainsi.  

- Qu’est-ce que tu veux dire, Kaori ?, s’inquiéta-t-elle, s’arrêtant sur le palier.  

 

Kaori la regarda, le cœur lourd, les poings serrés. Elle devait être honnête : autant le moment avait paru idyllique quand il n’y avait qu’eux deux dans la boucle, autant c’était devenu l’enfer depuis l’entrée des autres. A quoi rimer un mariage s’ils ne savaient faire front à deux pendant les quelques semaines le précédant ? Est-ce qu’ils ne s’étaient pas leurrés par une simple attirance sexuelle ? Elle devait se l’avouer : la chaleur de leurs sentiments semblait avoir descendu avec la baisse de la fréquence de leurs rapports. C’était trop tôt. Ils s’étaient précipités.  

 

- Qu’on ferait peut-être mieux de tout arrêter, de ne pas se marier., répondit-elle, la gorge serrée, entendant quelqu’un arriver.  

 

Se rendant compte que les bruits de pas s’étaient arrêtés dans l’escalier, elle tourna la tête et vit Ryo poser un regard incrédule et blessé sur elle. Ils restèrent un long moment immobiles, le regard fixé sur l’autre avant que le jeune homme acheva de monter, venant à sa hauteur.  

 

- C’est ça que tu veux ? Ne plus te marier ?, murmura Ryo.  

 

Il ne savait dire s’il était soulagé ou désespéré. Son cœur lui hurlait qu’il ne devait pas la laisser faire mais sa tête lui disait que c’était en effet plus sage. Kaori le regarda et une larme roula le long de sa joue. Il s’aperçut alors de sa fatigue et l’enlaça, posant sa tête contre son épaule, pris de remords de l’avoir lâchée.  

 

- Je ne sais pas. Je ne sais plus, Ryo. J’ai l’impression de te perdre et ça me rend dingue., avoua-t-elle, le nez dans son tee-shirt.  

- Kaori, chérie…, intervint Isabel.  

- Maman, tu peux nous laisser, s’il te plaît ?, lui demanda son fils.  

- Mais on a encore beaucoup de choses…, objecta-t-elle.  

- Ca attendra… Et puis non. Nous allons gérer la suite à deux. On se revoit le jour du mariage… si on décide qu’il aura lieu., lui dit-il.  

 

Isabel fit pour répondre mais se retint en voyant le regard déterminé de son fils. Elle baissa les yeux et s’en alla. Ryo s’en voulut d’avoir blessé sa mère mais il avait plus important à traiter pour le moment.  

 

- Si on montait, Sugar ?, lui proposa-t-il.  

 

Elle s’écarta et acquiesça. Il passa un bras autour de ses épaules et, ce faisant, fit tomber des étiquettes. Il en prit une dans les mains et l’observa.  

 

- Tu comptes faire quoi avec une étiquette au nom de ma mère ?, la taquina-t-il.  

- Le plan de table mais ta mère a tout réorganisé et j’ai tout foutu en l’air parce que ça ne me plaisait pas., avoua-t-elle.  

- Il va falloir tout refaire., soupira-t-elle, étouffant un bâillement.  

- J’avais peur que tu ne te sois mise au vaudou. J’aurais dû vérifier la longueur de mes cheveux chaque matin pour être sûr que tu n’aies pas fait une effigie de moi, plaisanta-t-il, lui arrachant un sourire.  

- Je préfère te voir sourire. Ce soir, c’est repos. On va aller prendre un bain tous les deux, se détendre et profiter de notre soirée comme nous ne l’avons pas fait depuis longtemps.  

- Tu as une idée derrière la tête ?, lui demanda-t-elle, le regard pétillant.  

 

Il la regarda et un sourire franc et heureux lui revint. Ca faisait une éternité qu’il n’avait plus vu cette lueur dans ses yeux. Ils montèrent et se dirigèrent vers la salle de bains. Ils se glissèrent dans un bain moussant et la jeune femme se lova dans les bras de son fiancé. Ils restèrent un long moment silencieux profitant juste de la présence de l’autre. Les mains restèrent sagement posées sur le ventre de la jeune femme, seuls les pouces de Ryo en caressant oisivement la peau  

 

- Tu veux vraiment tout arrêter, Kaori ?, l’interrogea-t-il, une certaine tension dans la voix.  

 

Elle prit une profonde inspiration tout en réfléchissant.  

 

- Je ne sais pas, Ryo. On ne fait que se disputer, on ne se voit plus. J’ai l’impression que tu t’en fous de la préparation. A quoi ça rime de se marier si on se déchire en le faisant ?, soupira-t-elle.  

- Je sais que je n’ai pas été présent mais, sincèrement, ce mariage ne nous ressemble plus, tu ne te ressembles plus., lui dit-il.  

- Je n’ai pas été très sympa depuis un mois mais je n’arrive plus à gérer entre le mariage et les desiderata de ta mère, ton absence, mon père et mon frère. Le seul moment où je suis bien, c’est au travail ou dans l’atelier. J’ai besoin de toi, Ryo, et je ne te parle pas que physiquement. J’ai besoin de savoir que tu es là, que je peux compter sur toi mais, depuis un mois, j’ai l’impression que ce n’est plus le cas et ça me fait peur., avoua-t-elle.  

- On a été trop vite, Ryo. On a été trop vite et je sais que, si je te perds, ça va faire mal, d’autant plus si je te perds pour un évènement qui est sensé célébrer l’amour que nous nous portons.  

- Tu veux qu’on reporte le mariage ? On peut attendre que tu aies terminé ton apprentissage ou l’été prochain si tu préfères. Je n’ai pas non plus envie de te perdre., lui avoua-t-il.  

- Toi aussi, tu as des doutes ?, lui demanda-t-elle, levant les yeux vers lui.  

 

Il croisa son regard anxieux, son visage qui accusait une certaine fatigue et ne voulut pas la contrarier outre mesure.  

 

- Non mais je peux attendre., répondit-il, faisant taire sa conscience.  

 

Kaori se tut et fixa leurs mains jointes sur son ventre. Elle l’aimait, c’était un fait incontestable et il l’aimait, elle en était sûre. Elle devait juste se détendre et faire confiance à l’avenir. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer.  

 

- On devrait peut-être aller à la mairie avant samedi prochain. Ca nous ferait une chose de moins à penser., lui proposa-t-elle.  

- Je suis de garde d’après-midi toute la semaine et je suis d’astreinte ce week-end. On essaiera la semaine prochaine si tu veux., répondit-il.  

- Ce ne sera pas possible la semaine prochaine. On va travailler au service de restauration du musée d’Art. C’est à l’autre bout de la ville. Je ne rentrerai que vers dix-neuf heures., soupira-t-elle.  

- Ce n’est pas grave, Kaori. On ira le samedi matin avant d’aller à l’église. Ca ira. S’il faut, je te porterai dans mes bras pour que tu ne te fatigues pas., la taquina-t-il.  

- Quel dévouement… Qu’attends-tu en retour ?, lui demanda-t-elle amusée.  

- Une nuit d’amour torride avec ma nouvelle épouse après avoir eu l’autorisation de lui enlever sa robe de mariée. Tu en as bien pris une avec des boutons ou des lacets ? Je veux avoir le droit de t’effeuiller lentement., lui apprit-il, posant un regard gourmand sur elle.  

- C’est une surprise mais je suis presque sûre qu’elle te plaira., répondit-elle, un léger fard aux joues.  

- Tu vas mettre des sous-vêtements en dessous ou je pourrai essayer de trousser la mariée pendant la journée ?, lui demanda-t-il quittant son abdomen pour descendre plus au sud.  

 

Kaori sentit son désir croître et ses doigts glisser sur et en elle.  

 

- Tu n’as pas juré abstinence jusqu’au mariage ?, l’interrogea-t-elle, se sentant frémir.  

- Quelle idée ? Avec toi, impossible., souffla-t-il, s’attaquant à la peau fine de son cou.  

- Je croyais comme tu ne me réveillais pas en pleine nuit…, soupira-t-elle, se cambrant sous les vagues de désir qui montaient.  

- Si tu y tiens, on peut ne plus le faire mais laisse-moi juste ce round-là alors., l’implora-t-il, son bassin commençant à se mouvoir contre les fesses de sa fiancée.  

- Je n’y tiens pas particulièrement. Tu m’as manqué, Ryo., lui avoua-t-elle, le guidant en elle.  

 

Elle leva le visage vers lui et ils s’embrassèrent, laissant leurs corps onduler longuement. Dans son idée, Ryo était persuadé que leurs retrouvailles ne pouvaient être que sauvages et torrides. Il n’avait pas imaginé avoir la patience d’une étreinte lente et sensuelle, une étreinte qui les rassurait sur la profondeur et non l’intensité de leurs sentiments. Il aimait Kaori comme il n’avait jamais aimé. Il la désirait à en devenir fou mais surtout il voulait la rendre heureuse, épanouie, qu’elle se sente en sécurité dans leur relation, que cette fragilité qu’il avait ressentie en elle s’efface et laisse le bouton devenir une merveilleuse fleur, la plus belle des fleurs. Il voulait lui donner autant qu’elle le faisait.  

 

Atteignant l’orgasme en même temps, ils restèrent encore un moment dans le bain, récupérant de leurs ébats avant de sortir et descendre, vêtue l’une d’un tee-shirt et l’autre d’un pantalon. Ils n’avaient pour une fois pas de compagnie, Falcon étant avec Miki et Mick parti à Osaka pour visiter la ville et rédiger son guide.  

 

- Je me demandais justement où tu étais, ma chérie., fit Mitsuhide, sortant de la cuisine.  

 

Il fronça les sourcils en voyant la tenue de sa fille et le torse nu de son futur gendre, se doutant de la nature de leurs activités à l’étage. Il claqua la langue d’un air désapprobateur puis maîtrisa ses traits.  

 

- Kaori, tu pourrais peut-être aller t’habiller un peu plus correctement. Nous allons dîner dehors, ma chérie., lui dit-il d’une voix plus douce.  

- Je ne peux pas, papa. Ryo et moi passons la soirée ensemble., lui apprit-elle.  

- Vous aurez bien le temps une prochaine fois., objecta-t-il.  

- Non. Nous passons la soirée ensemble. Nous avons des choses à voir pour le mariage., mentit-elle.  

 

Son père la regarda, contrarié, puis Ryo.  

 

- Vous feriez mieux de l’annuler ce mariage et d’y repenser plus tard. D’ailleurs ma chérie, je ne trouve pas cela très convenable que tu dormes déjà avec ton fiancé., la tança-t-il.  

- Je dors avec lui, je fais l’amour avec lui, je vis avec lui et on va se marier que ça te plaise ou non ! C’est ma vie, papa ! Et à l’avenir tu es prié de ne pas rentrer sans frapper et y avoir été invité !, lui indiqua-t-elle, les poings sur les hanches.  

- Tu me parles autrement, Kaori ! Je suis ton père tout de même !, cria-t-il.  

- Je n’ai plus cinq ans ! Si tu n’es pas content, je ne te retiens pas. J’en ai assez de toutes tes récriminations sur mon fiancé et sur mon frère. Ils font partie de ma vie comme toi ! Alors accepte-les ou va-t-en.  

 

Père et fille se regardèrent un moment en chiens de faïence puis Mitsuhide fit demi-tour et sortit de l’appartement. Elle était secouée par cette altercation mais elle était nécessaire. Elle en avait assez de toutes ces personnes qui avaient pris les rênes depuis quelques temps. Elle sentit rapidement deux bras l’entourer et un baiser déposé dans ses cheveux.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta Ryo.  

- Je ne sais pas., murmura la jeune femme.  

- On se marie toujours ?, lui demanda-t-il.  

- Si tu le veux, je le veux., lui assura-t-elle.  

- Je le veux., lui affirma-t-il.  

 

Tout cela ne pouvait pas avoir eu lieu en vain. Une fois l’évènement passé, tout reprendrait des proportions normales. Un bras autour de la taille de Kaori, il l’emmena sur le canapé, attrapant le téléphone au passage.  

 

- Ce soir, c’est pizza et film. Il passe Mon beau-père, mes parents et moi., l’informa Ryo.  

- C’est une plaisanterie ?, répliqua Kaori, lui lançant un regard suspicieux.  

 

Il esquissa un léger sourire malicieux et ils éclatèrent de rire, la tension retombant d’un coup. 

 


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