Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 29 :: chapitre 29

Pubblicato: 29-05-20 - Ultimo aggiornamento: 29-05-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci de vos commentaires^^

 


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Chapitre 29  

 

- Kaori !  

 

Entendant son prénom alors qu’elle descendait les escaliers et surtout reconnaissant la voix de Ryo, Kaori accéléra le pas et dévala les trois étages restant avant de sortir en courant. Cela faisait trois semaines maintenant qu’ils avaient rompu, trois semaines qu’elle avait passées non-stop à l’atelier de Maître Yamamoto, ne rentrant que pour dormir très tard et repartant très tôt le lendemain matin. Elle avait ainsi réussi à éviter de le croiser et la douleur de devoir le voir. Cependant, Ryo la rattrapa courant plus vite qu’elle avec ses grandes jambes et il l’arrêta, l’attrapant par le bras.  

 

- Tu ne peux pas continuer à fuir ainsi, Kaori., lui reprocha-t-il doucement.  

- Fuir moi ? Tu fais fausse route. Je suis simplement très en retard., répliqua-t-elle, croisant les bras en prenant un air ennuyé.  

 

Elle espérait pouvoir ainsi contenir les battements de son cœur qui s’étaient accentués à sa promiscuité. Comment pouvait-elle encore l’aimer après ce qu’il lui avait fait ? C’était complètement fou.  

 

- Je… Je veux simplement te parler, savoir comment tu vas., lui expliqua-t-il, passant nerveusement une main dans ses cheveux.  

- Je vais bien, parfaitement bien, Ryo. Je ne peux on-ne-peut-mieux me porter. Je suis célibataire, débarrassée de ma virginité, je peux aller me faire sauter par qui j’en ai envie et je m’en donne à cœur joie., lui répondit-elle d’une voix aigre.  

- Ca fait un bien fou d’expérimenter diverses personnes, d’ailleurs. Je te comprends mieux. Pourquoi s’ennuyer dans une relation monogame quand on peut apprécier la diversité de taille, grosseur, techniques ? Je pense même bientôt m’essayer aux femmes. Tu as un ou deux contacts à me donner ? Peut-être la dernière que tu as essayée ?, lui demanda-t-elle, le regardant d’un air de défi.  

 

Bien malgré lui, des images d’elle et d’une autre femme batifolant apparurent devant ses yeux et il sentit son très infidèle ami se manifester. La punition ne se fit pas attendre. Il termina écrasé sous une massue « Pervers sans gêne ! ». Il se releva difficilement s’étonnant de n’entendre aucun cri et, quand il la regarda, il ne trouva que son regard chargé de colère et de mépris. Il se reprit, s’en voulant une nouvelle fois d’avoir faibli.  

 

- Arrête de dire des bêtises, Kaori., souffla-t-il.  

- C’est toi qui dis des conneries, Ryo. Comment oses-tu me demander comment je vais après ce que tu m’as fait ? Tu veux entendre quoi ? Que je suis effondrée, que j’ai mal, que je suis prête à tout te pardonner tellement tu me manques, que j’ai l’impression de mourir à petit feu en regardant chaque femme qui passe et ne me demandant si c’est elle ? Tu t’attends à quoi ?!, s’écria-t-elle.  

- Fous-moi la paix, Ryo. Va répondre aux chants des sirènes, va baiser tout ce qui bouge. Je m’en tape ! Toi et moi, c’est fini ! Alors vis ta vie et laisse-moi vivre la mienne !, dit-elle, se dégageant de son emprise et s’éloignant.  

 

Il la regarda partir et poussa un long soupir, dépité. Ce n’était pas ce à quoi il s’était attendu mais, à vrai dire, à quoi s’attendait-il ? Une conversation calme et posée ? Qu’elle l’écouterait gentiment et effacerait ses inquiétudes et sa culpabilité ? Pris d’un accès de colère contre lui-même, il donna un coup de pied dans une poubelle. Le couvercle mal fermé vola en l’air, rebondit sur le mur et lui atterrit en pleine figure, le coupant juste au-dessus du sourcil.  

 

- Ca, c’est vraiment pas de chance…, fit remarquer Mick qui passait au même moment par là.  

- La ferme, Angel…, gronda Ryo, se tenant le front pour juguler le saignement.  

- Allez viens. Qu’est-ce que tu fous dehors à cette heure-ci d’ailleurs ? Tu rentres pas de garde ?, l’interrogea son ami.  

- Et toi alors ?, ronchonna le blessé.  

- Je rentre de virée. J’ai croisé tout un tas de nanas plus belles les unes que les autres. Et toi alors, que fais-tu encore ici ?  

- J’ai croisé Kaori., mentit quelque peu le pompier, évitant le regard de l’américain.  

- Croisé ? Et vous avez fait un brin de causette en sortant le thé et les petits gâteaux?, se moqua ce dernier.  

- Pas vraiment, non., soupira l’ex-fiancé.  

 

Arrivé au pied de l’immeuble, Mick s’arrêta et fit face à son ami, un regard sérieux posé sur lui.  

 

- Fous-lui la paix, Ryo. Laisse-la digérer. Votre histoire a été rapide et intense. Ca lui prendra certainement du temps pour guérir., lui conseilla-t-il.  

- Tu vas en profiter pour tenter ta chance., le soupçonna Ryo d’un ton amer.  

 

Qui était-il pour le lui reprocher ? Il avait eu son tour. Il avait été à quelques heures d’un bonheur durable et serein et il avait tout fait foirer.  

 

- Dans l’état où elle est ? Non. Elle ne veut voir personne. J’ai déjà essayé d’aller la voir à son travail, de lui proposer d’aller déjeuner ensemble, histoire de savoir comment elle allait, mais elle décline toute invitation. Elle bosse sans relâche. Elle bosse jusqu’à en tomber d’épuisement. C’est sa seule manière de réussir à dormir., lui expliqua Mick.  

- Et tu le sais parce que…, laissa traîner Ryo, sentant la jalousie monter.  

- Parce que Miki me l’a dit, pardi ! Je ne me risquerais certainement pas à rendre une visite nocturne à Kaori actuellement. Je suis courageux mais pas téméraire. Je tiens encore à la vie et surtout à mon mokkori., lui fit-il remarquer, serrant inconsciemment les cuisses.  

- Tu vas tenter de recoller les morceaux ?  

- Je l’aime malgré les apparences. Si elle me laisse une chance de lui montrer que je peux mieux faire, je le ferai., affirma le japonais.  

 

Mick lui tendit un tablier rose sorti de nul part. Une libellule atterrit sur la tête de Ryo.  

 

- Tu m’expliques ?  

- Commence par jouer sur son terrain. La parfaite petite ménagère. Depuis qu’elle est partie, l’appartement est sale., lui fit remarquer son ami.  

- A qui la faute, Mick ?! Je passe mon temps à la caserne, je n’ai pas le temps de salir chez moi et Falcon est plutôt du genre maniaque. Ca ne laisse qu’une personne pour foutre le bordel., lui répondit le pompier, lui balançant le tablier dans la figure.  

- Je suis sûr que tu seras très mignonne en rose. En plus, tu as de la chance : avec Kaori, je m’étais équipé., plaisanta-t-il.  

- Quoi ? Je ne suis pas mignonne d’abord ! Et puis la peau de mes mains est trop délicate pour faire du ménage. Elles ne supportent pas l’humidité., objecta Mick.  

- Tu vas me faire croire que tu ne vas jamais mettre tes doigts dans des lieux chauds et humides ?, lâcha Ryo.  

 

Les yeux de l’américain se transformèrent en petits coeurs et la bave perla à ses lèvres.  

 

- Ce PH-là est adapté à mes mains sensibles., dit-il, rêveur.  

- Je vais t’en coller du PH, par paquets de cent s’il le faut mais tu vas me ranger ton bordel avant la fin de la journée., le tança Ryo.  

- T’es franchement moins drôle depuis que tu as été en couple., se plaignit le blondinet.  

 

Ryo ouvrit la porte et observa son appartement. Il lui semblait vide et sans chaleur depuis qu’elle n’y était plus mais, malgré tout, il prenait encore un peu de plaisir à y rentrer parce qu’elle en avait fait un lieu de vie et pas seulement un dortoir. Il voyait les touches qu’elle avait apportées, les étagères emplies de livres, les cadres au mur, le bar qui avait retrouvé son lustre, deux ou trois bibelots par ci par là. Il saisit une petite sculpture en bois, la première qu’elle avait tenté de faire. Elle n’en avait pas été satisfaite et l’avait jetée mais il l’avait récupérée, pas pour sa beauté mais pour ce qu’elle représentait : sa détermination, son application, sa volonté de réussir… Elle voulait faire mieux, faire plus. C’était une de ses qualités inhérentes à sa générosité mais c’était une qualité qui pouvait avoir ses travers, c’était ce qui avait mené en partie au fiasco de leur mariage. Il ne la jugeait ni coupable ni responsable. C’était juste un fait.  

 

- J’ai mûri avec elle. J’avais une maison avec elle, Mick. Je sais que je ne retrouverai cela avec personne d’autre., soupira-t-il.  

- Si tu commences à donner dans le sentimentalisme, moi, je vais pleurer et ça va friper mon teint de rose., se plaignit Mick, portant les mains à ses joues et papillonnant des yeux.  

- T’es con…, lâcha Ryo, en riant doucement.  

- Je vais me pieuter. Essaie de ne pas foutre plus de bordel., ajouta-t-il, se dirigeant vers les escaliers.  

- Tu veux de la compagnie, mon Ryo Chou., susurra l’américain ayant passé le tablier rose.  

- Ca va aller, Mick. Tu piques et je ne suis pas sûr que tu apprécierais mes attentions à leur juste valeur., lui renvoya le japonais.  

 

Sans plus un mot, il se dirigea vers la salle de bains où il désinfecta sa plaie et mit des pansements papillon avant de se rendre dans sa chambre. Il se coucha et attrapa le cadre-photo qu’il avait posé sur sa table de chevet, une photo d’elle et lui prise lors du week-end où ils étaient allés au Mont Fuji. Ce week-end si précieux lui semblait si loin. Il se souvenait du plaisir qu’ils avaient partagé ensemble à se balader, de l’émotion qu’ils avaient vécue ensemble lors de cette première fois, de ce week-end de découverte de l’autre, de l’envie qu’ils avaient eu de fuir lors de leur retour…  

 

Il reposa le cadre le cœur lourd et se tourna vers le côté qu’elle utilisait. Il ferma les yeux et, comme bien des fois, il s’endormit en l’imaginant à ses côtés, rêvant d’elle dans sa robe blanche. Il dormit toute la mâtinée et se réveilla, entendant taper à la porte. Il se tourna vers le réveil et grogna en voyant qu’il n’était que onze heures. Il manquait cruellement de sommeil. Il se leva et sortit de sa chambre, enfilant un pull au dessus de son pantalon de jogging.  

 

- J’arrive., grogna-t-il, entendant de nouveau frapper.  

- C’est pas la peine de s’exciter…, commença-t-il à râler en ouvrant la porte.  

 

Il stoppa en voyant la personne sur le seuil de sa porte.  

 

- Alors, mon chéri, tu ne m’invites pas à entrer ?, susurra Reika.  

- Pas de nouvelles en trois semaines, j’avoue être vexée., fit-elle, avec une légère moue boudeuse.  

- Moi, j’en étais soulagé. Je n’avais pas vraiment envie de te revoir., lui dit-il.  

- Pourtant la dernière fois, tu n’avais pas l’air de t’ennuyer en ma compagnie., lui rappela-t-elle, passant les bras autour de son cou.  

 

Il les défit et s’éloigna d’elle, l’air fermé.  

 

- J’ai fait une erreur ce soir-là, Reika. La pire erreur de toute ma vie., lui affirma-t-il.  

- Nous pourrions être heureux ensemble, Ryo., lui répondit-elle.  

 

Ryo la regarda et eut un sourire mauvais. Reika semblait sincère mais il n’était pas sûr que ses raisons étaient les bonnes.  

 

- Je ne crois pas, Reika. Je ne sais pas pourquoi tu t’es entichée de moi mais tu fais fausse route. Je ne suis pas un cœur à prendre., l’informa-t-il.  

- Pourtant tu es célibataire maintenant., souligna-t-elle.  

- Peut-être mais j’aime toujours Kaori. Je n’ai pas envie d’ouvrir mon cœur à quelqu’un d’autre., répliqua-t-il sombrement.  

 

Reika poussa un soupir d’agacement avant de se maîtriser et de relever le menton vers lui.  

 

- Pourtant tu le devras. Nous allons nous marier. Je suis enceinte, Ryo, de trois semaines., lui apprit-elle, une lueur de défi dans les yeux.  

 

Il l’observa un moment, s’attendant à se réveiller d’un mauvais cauchemar. Elle ne plaisantait pas, il le savait. Bon sang, il avait toujours fait attention et la seule femme dont il avait rêvé avoir des enfants était Kaori, certainement pas Reika. Il avait espéré un moment que son ex-fiancée fut enceinte, ce qui les aurait obligés à se parler, à se côtoyer et elle aurait peut-être trouvé en elle l’étincelle qui raviverait la flamme de leur amour. Mais là, il allait tuer sa dernière chance avec elle.  

 

- Je ne me marierai avec toi que s’il le faut vraiment, Reika.  

- Je refuse d’accoucher comme mère célibataire !, hurla-t-elle.  

- Tu t’es jetée à ma tête dès la première fois où on s’est rencontrés. Tu m’as harcelé pendant des mois, m’attendant à la caserne, venant jusque chez moi alors que j’étais déjà fiancé, tu m’as poursuivi jusqu’à la veille de mon mariage… Tu t’attendais à quoi ?, rétorqua-t-il.  

- On n’a pas besoin d’être mariés pour élever un enfant ensemble. Je serai là si tu as besoin d’aide pendant ta grossesse et après mais il est hors de question que tu me forces à t’épouser !, lui asséna-t-il.  

- Tu vas me laisser subir l’affront de cette situation seule ?, cracha-t-elle.  

 

Ryo serra les dents. Il n’était plus l’homme irresponsable qu’il avait été. Peut-être même ne l’avait-il jamais vraiment été mais il n’avait pas su l’assumer avant Kaori.  

 

- Je ferai l’effort d’apprendre à te connaître et d’être présent. Nous reverrons la situation plus tard., lui proposa-t-il.  

- Tu joueras le jeu du petit-ami devant ma famille ?, l’interrogea-t-elle, un léger sourire aux lèvres.  

 

Il se contint de rire amèrement. Jouer le petit-ami… Ca lui rappelait ses débuts avec Kaori. Pourtant, il était sûr que la fin ne serait pas la même.  

 

- J’assumerai mes responsabilités. Ca ne veut en aucun cas dire que j’accepterai le mariage, Reika., lui affirma-t-il.  

- J’ai le temps, Ryo. J’ai le temps., murmura-t-elle, certaine que l’intervention paternelle finirait par porter ses fruits.  

- Où j’emménage ?, s’enquit-elle soudain.  

- Dans ta chambre ?, fit-elle se voulant innocente mais son regard victorieux démentant cela.  

 

Il ne fut même pas surpris. Il était sûr qu’elle avait déjà tout calculé avant de venir. D’ici là qu’une valise l’attendait sur la palier, il n’y avait pas loin… Il refusa pour autant d’aller voir et vérifier sa théorie.  

 

- Tu n’emménages pas. Tu restes chez toi et je reste chez moi. Nous sommes de futurs coparents, Reika, pas des colocataires et encore moins des conjoints.  

 

Elle serra les dents mais n’insista pas contrairement à son habitude.  

 

- Très bien. Nous avons un repas chez mes parents dimanche. Nous leur annoncerons la bonne nouvelle., fit-elle, s’approchant et déposant un baiser sur sa joue.  

- Bonne nouvelle, tu parles…, murmura-t-il.  

- Tu verras, on s’habitue à tout, Ryo. Quand tu auras pris ton parti de la situation et vu tous les avantages, tu oublieras et reviendras à la raison., lui assura-t-elle d’un air suffisant.  

 

Sans plus un mot, elle partit et le laissa seul dans le séjour. Il regarda la porte se fermer et passa une main sur son visage pour en chasser la tension.  

 

- Quel con !, murmura-t-il pour lui-même.  

 

Une nuit sans conséquence, tu parles… Il avait vraiment tout gâché à la fois le présent et ses chances pour le futur. Quand Kaori saurait cela, elle le haïrait… Kaori… Il courut jusqu’à l’étage, se doucha rapidement et s’habilla. Sans perdre un instant, il sortit de l’appartement passant devant un Mick complètement hagard qui sortait de son lit. Kaori… Il devait lui dire. Ca devait venir de lui et il avait peur que Reika n’aille tout lui déballer, rien que pour le plaisir de la faire souffrir, d’afficher sa victoire.  

 

Tournant dans la rue de l’atelier, il aperçut effectivement la mère de son enfant au loin cherchant visiblement quelque chose. Il se gara hâtivement dans l’allée jouxtant l’atelier puis alla taper à la porte. Kaori lui ouvrit et fronça les sourcils.  

 

- Qu’est-ce que tu veux ?, lui demanda-t-elle d’un ton glacial.  

- Te parler et c’est urgent. Une heure, Kaori. Une heure et je te ramène. Je te le promets., l’implora-t-il, jetant rapidement un coup d’oeil et voyant Reika s’éloigner avec soulagement.  

- Je n’en ai pas envie, Ryo. On s’est tout dit ce matin., fit-elle, refermant la porte.  

- Non ! Attends ! C’est… C’est vraiment important. Tu vas apprendre des choses et je préfère que ce soit moi qui te les dise.  

 

Elle le sonda un instant puis poussa un long soupir. Elle n’avait pas vraiment envie de parler avec lui, de rouvrir des blessures qui avaient bien du mal à cicatriser mais elle sentait la tension qui émanait de lui et elle sut que c’était vraiment important.  

 

- D’accord, une heure et un endroit public., accepta-t-elle.  

- Si tu veux., admit-il.  

 

Elle attrapa son sac un peu plus loin et le suivit, grimpant dans la mini. Il l’emmena vers la sortie de la ville puis bifurqua.  

 

- Où m’emmènes-tu ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Dans le port, à un endroit où il y a du passage mais personne pour nous entendre., lui répondit-il sombrement.  

 

Quelques minutes plus tard, il se gara et sortit de là. Elle le suivit le cœur lourd et ils firent face à l’océan, si proches et pourtant si loin l’un de l’autre.  

 

- Ce que je vais te dire va certainement te blesser encore mais je préfère que tu l’apprennes de ma bouche plutôt que de quelqu’un d’autre., admit Ryo, la gorge serrée.  

- Comment pourrais-tu me blesser plus, Ryo ? Tu ne peux pas avoir fait pire que me tromper la veille de notre mariage., répondit-elle, la voix tremblante.  

 

Il ne sut comment lui répondre en rendant les choses moins dures et réfléchit un instant. Non, il n’y avait vraiment aucun moyen.  

 

- Si, j’ai conçu un bébé ce soir-là., lui apprit-il.  

- Ce bébé que je voulais avec toi, je l’ai fait à une autre que je n’aime pas.  

 

Kaori porta la main à sa bouche pour étouffer le cri de douleur qui naquit dans sa gorge. Pourquoi la vie était-elle si injuste avec elle ? Pourquoi s’acharnait-elle un peu plus sur elle et son cœur malmené ? Elle sentit les bras de Ryo l’entourer mais ils n’endiguèrent pas le froid qui l’envahit. Cependant, elle ne chercha pas à s’écarter avant quelques secondes, le temps de reprendre le dessus.  

 

- J’avais du retard le jour de notre mariage. Juste une journée. Même si c’était un peu tôt pour nous, j’étais heureuse de me dire que je portais peut-être notre bébé., lui apprit-elle dans un murmure.  

- Tu es…, souffla-t-il, oscillant entre espoir et culpabilité.  

- Non, je n’étais pas enceinte. Le test est resté négatif et depuis tout est rentré dans l’ordre., dit-elle.  

- J’aurais aimé qu’il soit positif., admit Ryo.  

- Un enfant ne fait pas les fondations d’un couple, Ryo. Il peut en être la toiture, l’achèvement mais il ne peut en être le début. On a assez joué avec les apparences., affirma-t-elle.  

 

Elle le surprit une nouvelle fois par sa maturité. D’eux deux, c’était elle la plus adulte alors qu’elle avait grandi sans ses parents… mais elle avait eu Maki…  

 

- Tu me ramènes ?, lui demanda-t-elle.  

- Attends, Kaori., l’interpela-t-il doucement.  

- Je… la mère… C’est Reika., souffla-t-il.  

 

Kaori s’arrêta, lui tournant le dos. Elle sentit la tension gagner son corps et serra les poings à s’en blanchir les phalanges. Lentement, très lentement, elle se retourna et le fixa d’un regard dur.  

 

- Répète un peu., l’invita-t-elle d’une voix dangereusement douce.  

- La mère, c’est Reika., s’exécuta-t-il en déglutissant devant ce petit bout de femme qui le terrifiait à l’instant même.  

- Tu as couché avec Reika la veille de notre mariage ? Tu lui as fait un enfant dans les heures précédant la fondation de notre famille ?, l’interrogea-t-elle par pure rhétorique.  

 

Ryo acquiesça, ne pouvant reculer sous peine de tomber dans le bassin de la rade.  

 

- De toutes les femmes de Tokyo, il a fallu que tu me trompes avec elle ! Pourquoi Ryo ? Pourquoi ?, hurla-t-elle.  

 

Elle ne lui laissa cependant pas le temps de répondre et l’envoya voler à une centaine de mètres du quai au beau milieu de la rade et des poissons un peu surpris par ce nouveau compagnon. Refaisant surface, il recracha l’eau et l’algue qu’il avait avalés et regarda la femme qu’il avait blessée s’en aller en courant. Il regagna le quai à la nage et, voyant un rat nager le long du quai, se dit que sa place était peut-être là, parmi les immondices et les déchets que charriait le port. Il sortit de l’eau et resta un moment assis sur le bord du quai à regarder les vagues se fracasser sur le béton puis reprit la voiture et fit le chemin inverse vers Shinjuku, cherchant Kaori des yeux. Il ne la trouva cependant pas et, inquiet, repassa par l’atelier où elle n’était pas mais où attendait une brune au sourire victorieux.  

 

- Casse-toi, Reika. Tu n’auras pas la joie de la démolir. Je l’ai fait avant toi., lui apprit-il sombrement.  

- Tu me ramènes ?, susurra-t-elle, se penchant vers lui.  

- La grossesse n’est pas une maladie ni un handicap que je sache. Elle ne t’a pas empêchée de venir ici alors débrouille-toi pour rentrer. Ca te fera du sport et t’évitera un diabète gestationnel., répliqua-t-il avant de démarrer.  

- Goujat !, hurla-t-elle.  

 

Ryo rentra la voiture dans le garage de l’immeuble et, passant devant l’atelier de Kaori, entendit du bruit. Elle était donc rentrée. Soulagé, il décida de la laisser tranquille et monta se changer.  

 

Dans l’atelier, Kaori pleurait toutes les larmes de son corps devant tous ses rêves qu’on lui avait volés. Elle observa une dernière fois le cadre-photo en bois qu’elle avait confectionné comme cadeau de mariage pour Ryo et le jeta à la poubelle. Elle y avait passé des heures, y avait mis tout son cœur et toute sa patience… pour rien. Il resterait vide comme son cœur. 

 


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