Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 35 :: Chapitre 35

Pubblicato: 04-06-20 - Ultimo aggiornamento: 04-06-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 35  

 

- Y en a marre !, hurla Kaori.  

- T’es un pote, Mick., le remercia Ryo.  

- Que se passe-t-il, Kaori ?, lui demanda Miki.  

- Tu veux pas m’en laisser un ?, gémit l’américain.  

- Pourquoi tu cries, Kaori ?, l’interrogea Kazue entrant en trombe dans sa chambre.  

- Qu’est-ce que vous mijotez, tous les deux ?, tonna Falcon.  

 

Il rougit en voyant le soutien-gorge en dentelle noire que tenait Ryo dans la main et qui le cacha vainement derrière son dos.  

 

- De… de quoi tu parles, Fafa ?, susurra le pompier.  

- De vos bêtises. Qu’est-ce que vous mijotez ?, répéta-t-il.  

- Nous rien, comme d’hab… Mick me demandait ce qu’il pouvait offrir à Kazue pour la Saint-Valentin. Toi, tu as trouvé pour Miki ? Tu sais quoi, tiens prends ça., dit-il en lui laissant le soutien-gorge.  

 

Falcon l’attrapa et se mit à fumer par tous les pores de la peau avant de tomber à la renverse, évanoui. Ryo reprit son trésor et s’enfuit dans sa chambre, le rangeant à côté des autres. Il se sentit vaguement coupable mais le tout était trop jubilatoire.  

 

- Il m’a piqué mon dernier soutien-gorge habillé. Je n’ai plus rien pour ce soir. Toya va arriver dans une demi-heure. Je n’ai pas le temps d’aller au magasin., se lamenta la jeune femme.  

- Tu comptais te faire déshabiller ce soir ?, l’interrogea Miki, un léger sourire aux lèvres.  

- Je… Je ne sais pas. Ca fait plus d’un mois et demi qu’on se voit, c’est le soir de la Saint-Valentin. Il serait logique qu’il ait envie… d’aller plus loin…, fit-elle en rougissant.  

- Je voulais juste être prête., murmura-t-elle, même si elle ne savait pas si elle en avait envie.  

- Je t’en aurais bien prêté un mais tu as une poitrine plus volumineuse que la mienne., s’excusa Kazue.  

- Et moi, ils sont au café dans des cartons., fit Miki.  

- Je sais où ils sont. Maintenant l’heure de la vengeance a sonné., fit la rouquine passant en mode guerrière.  

- Kaori ?, s’inquiétèrent ses deux amies.  

 

Alors que Falcon était parti au café où Miki et lui allaient passer la Saint-Valentin dans l’intimité de l’appartement adjacent, Mick finissait de mettre sa cravate devant le miroir de l’entrée. Il sentit soudain deux mains l’enlacer et regarda dans le miroir et trouva sa petite amie l’observant langoureusement.  

 

- Tu ne pouvais plus attendre de me retrouver, ma douce ?, s’amusa-t-il.  

- Oui, mon chéri. Tu me manquais horriblement., susurra-t-elle, caressant son cou là où il adorait.  

- Si tu continues, on n’arrivera pas au restaurant et je t’emmènerai directement dans mon lit., lui dit-il en se retournant.  

- Waouh ! Dis donc, tu es sublime même si je ne suis pas sûr qu’on te laissera rentrer ainsi…, admira-t-il.  

- Depuis quand tu portes une combinaison. Et cette ceinture, ça me fait penser à quelque chose mais je ne sais plus quoi., fit remarquer Mick.  

- Viens avec moi., dit-elle d’une voix sensuelle, l’empoignant et le guidant par sa cravate.  

 

Elle le fit asseoir sur une chaise, dos à la porte, et s’assit à califourchon sur ses genoux. Les petits coeurs à la place des yeux de son petit-ami se mirent à battre la chamade.  

 

- Tu me fais quoi là, Kazue ? J’apprécie beaucoup mais je préférerais faire cela dans ma chambre., lui dit-il, caressant ses rondeurs postérieures.  

- On est très bien là., contra-t-elle.  

 

Soudain, Mick sentit une présence derrière lui mais n’eut pas le temps de se retourner qu’il se retrouva ligoté et Miki apparut dans son champ de vision.  

 

- Tu quittes Tête de Poulpe et veux profiter de ma personne ? Si Kazue est d’accord, je ne suis pas contre mais le BDSM, ce n’est pas vraiment mon truc., plaisanta l’américain.  

- C’est quoi votre truc avec les combinaisons, les filles ?, s’étonna-t-il, voyant Miki dans la même tenue que Kazue, mais en violet alors que celle de Kazue était bleue.  

- Mick chéri, où sont les sous-vêtements que tu voles à Kaori ?, susurra Kazue à son petit-ami.  

- Je… Je ne vois pas de quoi tu parles…, bredouilla-t-il, nerveux.  

- Oh allez, fais un effort., le pressa-t-elle.  

 

Elles entendirent des pas dans l’escalier et Ryo débarqua dans le séjour. Aussitôt, elle virent Kaori passer en coup de vent sur le palier de l’étage.  

 

- A quoi vous jouez les filles ? Pourquoi vous avez attaché Mick et pourquoi vous êtes déguisés en Cat’s Eyes ?, leur demanda Ryo, une libellule en policier pourchassant un corbeau en justaucorps sur la musique de l’anime.  

- Elles me demandent où sont les sous-vêtements de Kaori., lui apprit Mick, de grosses gouttes de sueur perlant à son front alors que sa petite amie menait une attaque non réglementaire sur une partie de sa personne.  

- Quoi ?, fit le pompier, éberlué.  

- Oui, les sous-vêtements de Kaori, Ryo chou., fit Miki en s’approchant de lui, séductrice.  

 

Elle fit exprès d’agiter son décolleté sous ses yeux et vit Ryo suivre de manière hypnotique le balancement de sa poitrine. Il parvint cependant à en sortir et fronça les sourcils.  

 

- Attendez un peu, les Cat’s Eyes étaient trois. La brune à la tenue violette, la chevelure noire à la combinaison bleue. Où sont les cheveux courts en orange ?, fit le japonais, se précipitant à l’étage.  

- Dis donc pour un mec, il connaît bien la série…, pipa Miki.  

- Ben justement, une série avec trois nanas en vêtements plus qu’ajustés qui s’envoient en l’air, ça ne pouvait que l’intéresser…, fit Kazue, blasée.  

- Les filles, vous ne voudriez pas me détacher maintenant ?, geignit Mick.  

- Non !, firent-elles en choeur.  

- Mais Kazue, nous devons aller dîner…, lui opposa-t-il.  

- Si Kaori rate sa soirée, tu rates la tienne., l’avertit-elle.  

 

Mick vit passer devant lui une manifestation de libellules brandissant des pancartes « solidarité féminine », suivie par des corbeaux tout penauds.  

 

- Dans le tiroir de son armoire en bas à gauche., hurla Mick.  

- Tu vois quand tu veux., le félicita sa petite amie.  

- Traître !, hurla Ryo arrivé sur le seuil de sa chambre.  

 

Il était cependant arrivé trop tard. Sortant de son armoire, Kaori, habillée d’une combinaison orange, se redressa brandissant au bout de son index deux de ses soutiens-gorges.  

 

- Je… Je ne comprends pas comment ils sont arrivés ici…, pipa Ryo, nerveux.  

- Vraiment ?, fit-elle dubitative.  

- Non, je ne comprends pas. C’est… c’est original comme tenue pour un rencard., pipa le pompier, cherchant à dévier son attention.  

- Oh non, je dois encore me changer mais il me manquait quelque chose., répondit calmement Kaori.  

- Vraiment ? Quoi donc ?, demanda-t-il innocemment.  

- Ca., dit-elle, montrant le sous-vêtement.  

- Pourquoi Ryo ? Pourquoi tu piques mes sous-vêtements ?  

- C’est Mick. C’est pas moi., objecta-t-il puérilement.  

 

Elle fronça les sourcils et avança vers lui, une massue se matérialisant dans sa main. Elle la fit tournoyer comme un bâton de majorette, le regard très menaçant.  

 

- Je ne veux pas qu’un autre les voit., admit-il, d’une toute petite voix.  

- La vérité, c’est que je t’ai menti. Je ne veux pas que tu vois quelqu’un d’autre, je ne veux pas que tu couches avec un autre parce que je t’aime trop pour pouvoir te partager.  

 

La massue disparut comme par enchantement et Kaori resta sans voix devant lui.  

 

- Et je sais que c’est moche et égoïste de ma part après ce que je t’ai fait mais je voudrais pouvoir te dire aujourd’hui que tout va s’arranger et qu’il me faut juste quelques semaines, que si tu pouvais m’attendre, ce serait le plus merveilleux cadeau parce que je t’aime et je veux faire ma vie avec toi., ajouta-t-il.  

- Mais je ne peux pas tout comme je n’arrive pas à te laisser dans les bras d’un autre., regretta-t-il.  

- Alors frappe-moi, assomme-moi, hurle-moi dessus, fais ce que tu veux parce que je n’ai pas envie de m’excuser de vouloir te faire rater ta Saint-Valentin alors qu’on n’en a même pas eu une à deux., conclut-il.  

 

Kaori le regarda et sentit les larmes rouler sur ses joues. Elle approcha de lui et, sans un mot, posa une main sur sa joue. Ils se fixèrent longuement du regard puis elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa. S’entendant gémir, il la serra contre lui et répondit à son baiser, mêlant leur langues avidement. Ils se séparèrent quelques minutes plus tard et, toujours en silence, Kaori sortit de sa chambre. Sentant le regard curieux des filles, elle brandit les pièces de lingerie et les filles hurlèrent de joie sous son sourire indulgent, sourire qui s’effaça et laissa place à la mélancolie juste avant de descendre quand elle le regarda.  

 

Quelques minutes plus tard, Ryo la voyait monter en voiture avec Toya qui lui ouvrait galamment la portière et il alla sur le toit fumer une cigarette. Il aurait mieux fait de faire des pieds et des mains pour être de garde ce soir-là. Ca lui aurait évité cette vision… mais il n’aurait pas eu ce moment ni ce baiser entre eux. Que devait-il en penser ? Il ne savait plus.  

 

- La ponctualité est une qualité que j’apprécie énormément, Kaori., l’accueillit Toya d’un air sévère.  

- Bonsoir quand même., lui rétorqua-t-elle du tac au tac.  

- Euh oui, bonsoir., se reprit-il.  

- Je suis navrée de t’avoir fait patienter mais j’ai eu un petit contretemps., lui expliqua-t-elle.  

- Ce n’étaient que cinq minutes après tout…, temporisa-t-il.  

- Tu es très jolie, ma petite chérie., susurra-t-il.  

- Arrête avec tes « petite ». C’est agaçant., s’énerva-t-elle.  

- Tu es de bonne humeur ce soir. Ca fait plaisir., maugréa Toya.  

 

Kaori prit une profonde inspiration pour régner sur sa nervosité. Elle était encore sous le coup de l’émotion du baiser qu’elle avait donné à Ryo. Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait cela, si c’était juste pour soulager sa peine, compenser le fait qu’ils n’aient pas eu cette fête à deux ou autre chose. Elle n’en avait aucune idée. Elle jeta un regard à Toya en coin et rebaissa les yeux. L’homme à ses côtés avait beaucoup de qualités. Il était gentil, sérieux, séduisant, drôle mais malgré tout cela, elle n’arrivait pas encore à se dire qu’elle l’aimait. Elle passait d’agréables moments avec lui où il partageait volontiers ses connaissances et expériences, il lui offrait régulièrement des fleurs même si elle lui avait dit d’arrêter, il ne la pressait pas pour aller plus loin et elle devait avouer qu’elle était heureuse de pouvoir partager une relation légère avec un homme. Tout avait été si vite avec Ryo. Tout lui avait semblé si évident en même temps…  

 

- Où allons-nous ?, s’enquit-elle, voyant qu’ils s’éloignaient du quartier des restaurants.  

- J’ai commandé chez un traiteur. Nous allons dîner chez moi., l’informa-t-il.  

- Oh vraiment ?, balbutia-t-elle, sentant la nervosité augmenter.  

- Oui. Ca te pose un souci ?, lui demanda-t-il.  

- Non, bien sûr que non., répondit-elle.  

 

Toya ne lui avait donné aucune raison de douter de lui et, après tout, s’ils venaient à coucher ensemble, ce ne serait que la suite logique de leur relation, se reprit-elle. Il se gara dans le parking souterrain de son immeuble et la conduisit jusqu’à son appartement. Il n’alluma pas la lumière en entrant car la pièce était éclairée par des petites lampes imitant des bougies donnant une ambiance très romantique. Kaori sentit les larmes perler à ses yeux.  

 

- Ca te plaît ? Tu me donnes ton manteau, ma petite chérie., lui demanda-t-il gentiment.  

- C’est très beau, Toya., murmura-t-elle.  

- Mais je ne vais pas rester., lui apprit-elle.  

- Quoi ?, s’étonna-t-il, un regard empli d’incompréhension posé sur elle.  

 

Kaori lui fit face, se sentant coupable du mal qu’elle allait lui faire mais c’était nécessaire.  

 

- Je sais ce que tu attends de moi, de nous que ce soit ce soir ou un autre., commença-t-elle.  

- Kaori, j’aimerais être plus intime avec toi mais si tu n’es pas prête, ça peut attendre. Ce n’est pas ce que je recherche dans notre relation, tu le sais., lui opposa-t-il, un peu perdu.  

- Je sais que tu le ferais et c’est ce qui rend la chose encore plus dure. Je t’aime beaucoup, Toya. Tu as beaucoup de qualités que je recherche chez un homme et j’ai apprécié tous les moments qu’on a passés ensemble mais je ne t’aime pas comme je devrais aimer quelqu’un avec qui j’envisage une relation allant jusqu’au mariage., lui avoua-t-elle.  

- Kaori, laisse-nous une chance. Je suis sûr qu’avec un peu de temps, tu trouveras en toi…  

 

Elle posa les doigts sur ses lèvres pour le faire taire.  

 

- Non. Je t’aime beaucoup, Toya, et je sais que tu m’aimes aussi mais notre relation est biaisée. Je suis toujours amoureuse de mon ex et, toi, tu me vois comme une gamine ou une employée, au choix., lui affirma-t-elle, le cœur lourd  

- Je ne cherche pas un père ni un patron dans ma vie de couple et je crains qu’à la fois notre différence d’âge et notre situation professionnelle ne viennent polluer la relation qu’on pourrait avoir si j’arrivais à oublier Ryo.  

 

Elle retira sa main et serra les bras autour d’elle comme pour se protéger du regard blessé de son ami.  

 

- Tu peux m’en vouloir d’avoir laissé les choses aller si loin ou accepter mais je pense sincèrement pour notre bien à tous les deux qu’il vaut mieux arrêter là., acheva-t-elle.  

- J’avais tout prévu sauf ça., murmura-t-il, sortant un écrin de sa poche et le posant sur le guéridon de l’entrée.  

 

Kaori ferma les yeux et appuya des doigts dessus pour réprimer les larmes qui demandaient à sortir.  

 

- Je suis désolée., lui dit-elle.  

 

Elle déposa un baiser sur sa joue et s’en alla. Elle était arrivée au rez-de-chaussée lorsque Toya la rejoignit en courant.  

 

- Laisse-moi au moins te raccompagner., lui dit-il.  

- Je te remercie mais j’ai besoin de réfléchir., répondit-elle, les larmes perlant à ses yeux.  

- Tu… tu ne veux pas le rejoindre ?, lui demanda-t-il, souffrant rien qu’à l’idée de la savoir dans les bras d’un autre.  

- J’aimerais mais je ne peux pas. Toya, je ne peux pas être avec toi mais je ne peux pas être avec lui non plus. C’est… C’est tellement compliqué., se mit-elle à pleurer.  

- Reste ici cette nuit, Kaori. Je ne te demanderai rien. Je n’y verrai aucun signe mais reste ici. Si tu veux bien m’accorder juste une faveur, c’est celle de te savoir en sécurité. Donc soit je te ramène, soit tu restes ici mais ne va pas déambuler seule dans la rue en pleine nuit., l’implora-t-il.  

- Je t’ai déjà assez causé de souci, Toya…  

- Alors ne m’en cause pas plus et accepte., la contra-t-il avec un sourire amical.  

 

Elle l’observa un moment puis la nuit noire qui recouvrait la ville au-delà de la porte d’entrée et accepta. Ils remontèrent à l’appartement et Kaori accepta de lui donner son manteau.  

 

- Tu n’avais pas prévu de rompre, n’est-ce pas ?, lui demanda-t-il, observant la façon dont elle était apprêtée.  

- Non., admit-elle.  

- Tu es très jolie dans cette robe. Tu acceptes de dîner avec moi quand même ? On ne va pas gâcher tout cela., lui proposa-t-il.  

 

Elle acquiesça et accepta le siège qu’il lui proposa. Il lui servit un verre de vin et ils trinquèrent tous deux aux aléas de la vie.  

 

- Merci de ta prévenance, Toya. Tu aurais pu me laisser partir après ce que je t’avais dit et tu te montres si gentil.  

- Si je veux être honnête, ce n’est pas désintéressé. Peut-être qu’un jour tu trouveras la place pour moi dans ton cœur. On s’est peut-être connus un peu trop tôt après ta séparation., lui expliqua-t-il.  

- Ca n’enlèvera pas notre différence d’âge., lui opposa Kaori.  

- C’est vrai mais, pour moi, ce n’est pas un problème. Tu es tellement mûre qu’on ne croirait pas que tu as vingt-et-un ans. Mais, dès qu’on t’approche personnellement, on dirait une jeune fille effarouchée. J’ai l’impression d’avoir trouvé mon égale intellectuellement et une biche sauvage à apprivoiser et protéger sentimentalement. Tu es, comment dire ?, stimulante. Tu représentes un défi pour quiconque veut t’aimer et je suis sûr que Ryo et moi serions d’accord sur ce point-là. En revanche, je suis navré si je t’ai semblé paternaliste. Je n’ai pas envie de faire l’amour à ma fille mais bien à la femme que j’aime.  

 

Kaori se sentit rougir. Elle sentit des regrets poindre dans son cœur mais elle ne reviendrait pas sur sa décision. Sans Ryo, les choses auraient pu être différentes mais il était là.  

 

- Et si on parlait d’autre chose ?, lui proposa-t-il.  

- Maître Yamamoto m’a dit que tu créais tes propres œuvres en plus de ton travail. Si tu m’en parlais un peu ?, lui suggéra-t-il.  

- Il t’a parlé de ça ?, s’étonna-t-elle.  

 

Ce n’était qu’une lubie, un besoin de s’exprimer dans la création. Il n’y avait là rien de transcendant.  

 

- Oui et, venant de lui, ça m’encourage à en savoir plus parce qu’il est rare qu’il s’épanche sur ce genre de choses., lui apprit-il.  

 

Kaori fut étonnée, émue également, et posa sa serviette avant de se lancer.  

 

- Ce n’est rien d’extraordinaire, tu sais. Des cadres, des statuettes et des boîtes que je décore au gré de mes envies et de mes humeurs., lui expliqua-t-elle.  

- Rien d’extraordinaire, pourtant ton maître a souligné la qualité de ton passe-temps…, l’informa-t-il.  

- Tu m’en montrerais quelques-unes pour que je te donne mon avis ?, lui demanda-t-il.  

- Tu perdrais ton temps., le contra-t-elle, gênée.  

- Laisse-moi en juger, pe… Kaori., répondit-il, corrigeant ce vice qu’il avait et qu’elle lui avait reproché.  

- D’accord. La plupart sont chez moi.  

- Alors, montre-les-moi demain matin quand je te raccompagnerai. Tu auras peut-être moins l’impression de me déranger., lui suggéra-t-il, un sourire aux lèvres.  

 

Elle acquiesça, répondant à son sourire et ils continuèrent à parler de tout et de rien, tout en mangeant. Le repas terminé, ils prirent place dans le canapé, continuant leur conversation de manière amicale jusqu’à ce que Kaori se mit à bâiller.  

 

- Prends ma chambre. Je vais juste chercher un oreiller et une couverture et je dormirai ici., lui proposa-t-il.  

- Hors de question, c’est moi qui dors dans le canapé. Mon jeune âge résistera mieux aux courbatures que ton âge avancé., le taquina-t-elle.  

- C’est bas, c’est très bas, Mademoiselle Makimura., la tança-t-il.  

 

Il partit et revint deux minutes plus tard avec le nécessaire qu’il posa sur le canapé. Ils s’observèrent tous deux un peu gênés puis Toya avança et déposa un baiser sur son front.  

 

- Merci pour cette soirée, Kaori.  

- Merci d’avoir été là., murmura-t-elle, levant les yeux vers lui.  

 

Malgré ses résolutions de rester distant avec elle, Toya craqua et l’embrassa. Quand il se rendit compte de ce qu’il avait fait, il s’écarta ;  

 

- Désolé… Je ne voulais pas…., s’excusa-t-il.  

- Ca va. Tout va bien., le rassura-t-elle, se mordant la lèvre.  

 

Il observa son mouvement, sentit le désir monter en lui.  

 

- Et puis, non. Je ne suis pas désolé., dit-il.  

 

Il se pencha sur elle et reprit ses lèvres dans un baiser tendre comme il savait si bien faire. Kaori posa les mains sur son torse pour le repousser mais n’y arriva pas. Non pas qu’il avait trop de force mais elle se sentit incapable de le faire. Elle savait qu’ils avaient rompu, elle savait qu’elle aimait Ryo mais ils ne pouvaient pas être ensemble et Toya était là et il était doux et prévenant et, même si c’était mal de le laisser espérer, elle avait juste envie de rester dans ses bras et de ressentir cette chaleur qui apparut dans son ventre, de le laisser l’aimer comme il le voulait, comme elle en avait besoin. Mais il devait savoir.  

 

- Toya, attends. Ca ne veut pas dire…, murmura-t-elle.  

- Je sais, Kaori. Je sais. Juste cette nuit et ce sera fini. Je ne ferai pas d’esclandre mais laisse-moi t’aimer juste cette nuit., l’implora-t-il, reprenant ses lèvres.  

 

Elle savait qu’elle faisait une erreur mais elle ne s’échappa pas. Elle veilla juste à ce qu’aucune conséquence ne put arriver suite à cela puis se laissa porter par le moment. Quand elle se réveilla le lendemain matin, Toya dormait encore. Honteuse de s’être ainsi abandonnée, elle se leva et attrapa sa chemise qu’elle enfila, ne trouvant pas sa robe dans le noir. Elle sortit de la chambre et approcha de la fenêtre. Elle observa la nuit qui quittait doucement la ville de Tokyo et se demanda comment elle avait pu tomber aussi bas, comment elle avait pu coucher avec un homme avec qui elle venait de rompre qui plus est.  

 

Le soleil blafard de février se levait quand elle sentit deux mains se poser sur ses épaules. Levant les yeux, elle aperçut dans le reflet de la vitre Toya qui la fixait tendrement.  

 

- Tu t’en veux ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Ce que j’ai fait, c’est moche. J’ai la sensation de t’avoir utilisé., lui avoua-t-elle.  

- C’est moi qui t’ai embrassé, Kaori. C’est moi qui ai initié le mouvement et tu m’as rappelé que ça n’arrangerait rien entre nous.  

- J’aurais dû t’arrêter. Je sais que tu ne m’aurais pas forcée., murmura-t-elle.  

- Je suis touché de ta confiance. Kaori, ce qui s’est passé, c’est naturel quand un homme et une femme se plaisent. Tu ne m’aimes pas mais je t’attire, je pense, et tu m’attires aussi et on a quand même été proches, non ?, lui dit-il.  

- Oui., souffla-t-elle, la voix étranglée.  

- Cesse de culpabiliser. Tout va bien. On est adultes. On a fait l’amour. Ca n’aura duré qu’une nuit et c’est tout., tenta-t-il de la rassurer.  

 

Kaori se retourna et lui fit face. Elle lui était gré de sa gentillesse et de vouloir alléger ses souffrances mais comprenait-il que pour elle, c’était plus grave que cela ?  

 

- Tu as peut-être déjà fait cela, Toya, mais moi pas. Tu es mon deuxième amant et, avant toi, j’étais dans une relation suivie. Je… je n’avais jamais imaginé avoir des relations sexuelles en dehors d’une relation amoureuse., lui expliqua-t-elle.  

- Alors peut-être que ça me laisse une chance., plaisanta-t-il en l’enlaçant.  

 

Il n’espérait pas mais si ça pouvait la détendre un peu.  

 

- Calme-toi, Kaori. Tu n’es pas une traînée parce qu’on a couché ensemble alors qu’on avait rompu. Tu es une jeune femme normale avec ses désirs. Je ne te rappellerai jamais cette nuit pour obtenir quoique ce soit de toi que ce soit professionnellement ou personnellement. Tu me crois ?, lui demanda-t-il, anxieux.  

- Oui., acquiesça-t-elle.  

- Va prendre une douche, détends-toi et je nous prépare un petit-déjeuner avant de te ramener., lui proposa-t-il.  

 

Il l’emmena à la salle de bains et la laissa seule. Elle le rejoignit quelques minutes plus tard, fraîche et un peu plus détendue et accepta la tasse de café qu’il lui tendit. Une demi-heure plus tard, ils partaient de là. Arrivés à l’immeuble, Kaori emmena comme promis Toya à l’atelier pour voir ses créations. Elle lui montra l’étagère où elle avait disposé tout ce qu’elle avait fait puis l’atelier où elle travaillait sur une statuette.  

 

- Ca représente quoi ?, lui demanda-t-il.  

- Je viens juste de commencer : ce sera des parents et leur enfant., lui expliqua-t-elle, le regard fixé sur l’objet sans le voir.  

 

Il la contempla un moment puis se tourna vers les objets qu’elle avait terminé.  

 

- C’est un travail admirable que tu as fait, Kaori., affirma-t-il.  

- Ton travail est d’une qualité hors du commun surtout pour quelqu’un avec si peu d’expérience. On a l’impression de ressentir tes émotions dans tes créations. Je regrette juste une chose., laissa-t-il échapper.  

- Laquelle ?, demanda-t-elle, curieuse et avide de critiques.  

- Que ce ne soit pas la joie mais ta peine qui perce., lui dit-il d’une voix tendre.  

- Je vais te laisser maintenant mais si tu le souhaites, je peux te mettre en contact avec des personnes qui pourraient vendre tes créations., lui offrit-il.  

- Je…  

- Quand tu seras prête, tu me feras signe, d’accord ?, la coupa-t-il, sentant son hésitation.  

 

Elle acquiesça et le suivit à l’extérieur de l’atelier jusque l’entrée.  

 

- Merci pour la soirée., murmura-t-elle.  

- Ca restera une belle saint-Valentin pour moi… même si on a rompu., lui avoua-t-il à voix basse.  

 

Elle baissa la tête, coupable, et il prit son menton, la forçant à relever le visage.  

 

- Je t’aime, Kaori. Ne l’oublie pas., lui affirma-t-il avant de l’embrasser.  

- Au revoir., lui dit-il en s’écartant.  

- Au revoir., répondit-elle, le cœur serré.  

 

Quand elle se retourna pour monter, elle se sentit pâlir : Ryo était immobile au premier étage, les yeux rivés sur elle, le visage fermé. Ils s’affrontèrent un moment du regard puis il acheva de descendre, passant devant elle sans un mot.  

 

- Ryo…, murmura-t-elle.  

- Je pars au travail. Bonne journée., lui dit-il d’un ton froid.  

 

La porte claqua. 

 


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