Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 44 :: Chapitre 44

Pubblicato: 13-06-20 - Ultimo aggiornamento: 13-06-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 44  

 

Réagençant calmement le petit coin boutique que Maître Yamamoto lui avait demandé de mettre en place et qui mettait principalement en lumière ses œuvres à son plus grand désespoir pour elle si peu sûre d’elle artistiquement, Kaori observait la disposition des étagères et bougeait les œuvres en bois sculpté, les essuyait quand elles étaient un peu poussiéreuses. Depuis qu’elle lui avait appris sa grossesse, son maître l’avait mise un peu à l’écart de la restauration pour éviter toute interaction de produit potentiellement nocif avec sa grossesse et la manipulation d’objets parfois lourds. Elle avait pesté énormément, ce qui avait fait sourire le vieil homme qui commençait à bien connaître le caractère fier et indépendant de son élève, mais avait fini par accepter et s’était, sous ses encouragements et ceux de sa famille, orientée vers la promotion de son propre travail sous l’égide amicale de Toya.  

 

Elle sourit en pensant à lui. Elle avait eu peur de perdre son amitié quand elle lui avait annoncé sa grossesse. Il l’avait observé et lui avait tout de suite après assuré qu’il serait là si elle avait besoin de lui.  

 

- Je te remercie, Toya, mais cet enfant est de Ryo., lui avait-elle alors appris.  

- Nous nous sommes remis ensemble et même mariés il y a quelques jours., avait-elle ajouté.  

 

Il avait eu l’air déçu, attristé et elle s’en était voulue de lui avoir fait du mal mais elle n’avait pas songé une seule minute lui laisser découvrir la chose par hasard. Elle lui devait la vérité, ne serait-ce qu’au nom de leur précédente relation et de l’amitié qu’ils partageaient.  

 

- La page est définitivement tournée pour nous alors., avait-il soupiré, la surprenant.  

- Tu espérais encore ?, s’était-elle étonnée.  

- Il n’y a que toi qui ne sembles pas remarquer à quel point tu es quelqu’un d’exceptionnel, Kaori. J’espère que Ryo réalise la chance qu’il a et qu’il te rendra heureuse., lui avait-il souhaité avant de se lever.  

- Toya, si tu ne veux plus m’aider, je ne t’en voudrai pas., lui avait-elle alors proposé, ne souhaitant pas le faire souffrir plus.  

- Tu plaisantes ? Et perdre une chance de pouvoir te serrer dans mes bras quand tu seras remarquée ? Dans tes rêves, Makimura !, l’avait-il taquinée avant de partir en lui faisant un clin d’oeil.  

 

Entendant la clochette du magasin sonner, Kaori se retourna et se sentit blêmir. La personne resta un moment immobile sur le seuil, lui jetant un regard empli d’appréhension, puis ferma la porte derrière elle.  

 

- Je… je peux te parler ?, demanda Reika, poussant un landau.  

 

Elles ne s’étaient pas revues depuis la naissance du bébé, trois mois plus tôt. La rouquine posa une main sur son ventre arrondi par cinq mois et demi de grossesse, se demandant ce qu’elle lui voulait puis acquiesça.  

 

- Je ne suis pas venue te faire une scène., la rassura la jeune mère.  

- D’accord. C’est ton fils ?, demanda Kaori, approchant.  

- Oui. Je l’ai appelé Takuya. Il a trois mois et il est adorable., affirma Reika avec un sourire attendri.  

- Ta… Ta grossesse se passe bien ?, lui demanda-t-elle en retour.  

- Oui, merci. Je n’ai pas à me plaindre pour le moment., répondit la rouquine.  

- C’est… C’est sympa, cette boutique. Vous avez de jolis objets., la complimenta son ancienne rivale.  

- Merci., souffla Kaori, ne sachant pas vraiment sur quoi embrayer.  

 

Les deux jeunes femmes se regardèrent un moment, gênées, puis Reika soupira et passa une main nerveuse dans ses longs cheveux.  

 

- C’est plus dur que je pensais., soupira-t-elle.  

- Pourquoi tu es là, Reika ?, lui demanda Kaori.  

- Je suis venue te présenter mes excuses., lui répondit-elle, laissant la rouquine ébahie.  

- J’ai aujourd’hui conscience que ce que je t’ai fait, c’était mal. Mon comportement a été nocif pour beaucoup et j’en suis sincèrement désolée., ajouta-t-elle.  

 

Kaori la regarda, surprise. Elle s’était attendue à bien des choses de sa part, appréhendait même de la voir revenir à la charge et d’essayer de briser son mariage mais pas à des excuses.  

 

- Je ne comprends pas. Pourquoi ?, articula Kaori, cherchant à comprendre ce qui motivait son geste actuel.  

- J’étais jalouse… depuis toute petite., expliqua-t-elle, se méprenant sur la question.  

- Mes parents nous traitaient de manière identique mais Saeko était plus grande et pouvait toujours faire des choses en première, ce qui est normal, tu me diras, mais je ne l’ai compris que plus tard. S’il n’y avait eu que cela, ce serait certainement passé mais, à l’école, c’était une horreur. Nous avons eu les mêmes professeurs à deux ans d’écart et tous me répétaient que ma sœur faisait mieux, qu’elle était plus appliquée, plus sage, plus disciplinée… plus, toujours plus de qualités que moi., avoua-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Je… Je suis désolée, Reika., balbutia Kaori.  

 

La jeune femme se mit à rire doucement.  

 

- C’est ce qui t’a mise dans mon collimateur, ton grand cœur, ta générosité. Cette petite sœur dont ma propre sœur ne cessait de vanter les qualités alors qu’elle ne faisait que me réprimander. Je t’ai détestée avant même de te connaître., lui avoua-t-elle.  

- Mais Ryo dans tout cela ? C’était juste pour me blesser ?, demanda Kaori, prenant appui sur le guichet, sentant ses jambes trembler légèrement sous le coup des émotions.  

- Toi, ma sœur et son petit-ami… En fait, j’avais déjà entendu parler de Ryo du temps où il était au lycée. Saeko et Hide étaient déjà proches à l’époque et Ryo est venu se greffer. Ils me parlaient de lui de temps à autre et Hide faisait remarquer qu’il en pinçait pour elle, un énième prétendant pour la belle et intelligente aînée Nogami. Quand j’ai su que Ryo venait au repas, qu’il serait le témoin et que vous étiez fiancés, il est devenu mon obsession. Je devais à tout prix l’avoir et encore plus après qu’il ait fait si bonne impression auprès de mon père pendant le repas., admit-elle.  

- Je l’ai attendu tous les jours à la caserne, je me suis arrangée pour sympathiser avec ses collègues, son chef pour connaître son emploi du temps, j’attendais que tu sortes de chez toi pour aller le trouver… J’étais devenue complètement folle et il a tenu bon. Je te jure qu’il m’a résisté et remise en place plus d’une fois et, si je n’avais pas été aussi obnubilée, j’aurais certainement lâché prise depuis longtemps… Mais il me le fallait… et il a cédé la veille de votre mariage., continua-t-elle.  

- Arrête, s’il te plaît, Reika., murmura Kaori qui pleurait.  

 

Ils étaient peut-être ensemble maintenant mais c’était encore une période dure pour elle. La douleur restait vive et peinait à se résorber même si elle savait qu’elle ne quitterait Ryo pour rien au monde.  

 

- Tu dois savoir, Kaori. Tu dois savoir même si c’est dur. Il était furieux quand il m’a vue. Il m’a entraînée dehors et m’a enguirlandée comme du poisson pourri. Il m’a traitée de tous les noms. J’étais vexée et je me suis jetée à son cou. C’est moi qui l’ai embrassé. Je l’ai allumé et il a essayé de me repousser mais je me suis accrochée. Il a lutté un long moment avant de lâcher prise. On l’a fait dans la ruelle à côté du club. C’était sordide, glauque, tout ce que tu voudras mais à l’époque, je m’en foutais, je le voulais, c’était tout… sauf que je ne l’ai pas eu. Ce n’était pas moi dans ses bras. C’était toi, ça a toujours été toi., admit Reika avec un sourire désabusé.  

- J’étais tellement furieuse. Mais quand j’ai appris quelques jours plus tard que j’étais enceinte, je me suis dit que les choses avaient enfin tourné en ma faveur. Vous n’étiez plus ensemble, j’attendais un bébé qui pouvait être de lui si j’arrivais à le tenir dans le flou des dates exactes, on se marierait et, même s’il découvrait le pot-aux-roses, on serait ensemble…, résuma-t-elle.  

- Mais Ryo t’a tenu tête…, pipa Kaori.  

- Oui, il m’a tenu tête même devant mon propre père qui pourtant impressionne beaucoup de monde. Il ne s’est pas laissé acheter ni diriger. Il était encore avec toi. En fait, il ne t’a jamais quittée et moi, je me suis enfoncée parce que mon beau plan tombait à l’eau, que je n’arrivais plus à sortir la tête de mon obsession et que plus personne ne pouvait m’atteindre., expliqua Reika.  

 

Kaori la regarda, reprenant doucement le dessus. Elle aurait aimé ne pas être seule pour entendre tout cela. Elle aurait aimé la présence rassurante de Ryo à ses côtés.  

 

- Qu’est-ce qui t’a fait changer ?, demanda-t-elle.  

- La naissance de Takuya. Quand Ryo s’est aperçu qu’il n’était pas son fils et que je l’ai définitivement perdu. Quand mes parents ont posé sur moi un regard empli d’une immense déception et que, malgré tout, ils m’ont assuré qu’ils ne me laisseraient pas tomber, qu’on avait tous le droit à l’erreur. Ils m’ont ramené chez eux et, pendant quelques jours, je n’ai eu qu’à m’occuper de mon fils et me reposer. Ensuite, mon père m’a imposée de consulter un spécialiste. C’était ça ou l’internement. Je l’ai écouté et j’ai commencé à évoluer et il m’aide beaucoup., dit Reika en posant un regard aimant sur son bébé.  

- Aujourd’hui, si je veux pouvoir continuer à avancer, je dois faire amende honorable. Mon psy me l’a conseillée et j’en ai besoin. Je ne te demande pas de me pardonner. Je veux seulement te présenter mes excuses. Alors voilà, Kaori, pour tout ce que je t’ai fait, je suis sincèrement désolée., résuma-t-elle.  

 

La rouquine regarda son ancienne rivale, la jaugea un instant et réfléchit à ce qu’elle devait faire. Elle ne savait pas. Si elle acceptait ses excuses, elle le ferait sans sincérité parce qu’elle était encore très en colère pour tout le temps qu’elle leur avait fait perdre, de la douleur qu’elle avait provoquée. D’un autre côté, elle appréciait la démarche de Reika à sa juste valeur et ne voulait pas prolonger cet état de fracture. Il fallait mettre en marche quelque chose, il fallait passer au temps de la cicatrisation, même entre elles…  

 

- Reika… je te remercie d’avoir été franche avec moi. J’aimerais pouvoir te dire que tout cela est derrière moi, que j’accepte tes excuses sur le champ mais tu m’as vraiment fait mal. Ryo, c’était déjà ma famille à l’époque. J’aime Hide et mon père. Ils m’ont aidée à grandir et à devenir celle que je suis, surtout mon frère, mais Ryo… Ryo est arrivé à un moment où j’avais perdu mes racines et il m’a permis de retrouver ma place dans cet ensemble. Il était mon autre moitié, celui dont j’avais besoin, celui qui m’a révélée à moi-même. Quand je l’ai perdu…, fit-elle un sanglot dans la voix.  

- Quand je l’ai perdu, une partie de moi est morte. Quelques mois plus tard, on aurait pu revenir ensemble mais je l’ai forcé à privilégier le bébé plutôt que nous parce que je me disais que tu ne le laisserais jamais voir son enfant s’il ne se mariait pas avec toi., lui avoua-t-elle.  

- Tu aurais eu raison., admit Reika, baissant les yeux.  

- Pendant des mois, j’ai vécu sur les miettes que je pouvais grappiller, sur des sables mouvants pour essayer de reconstruire ma vie sans lui mais je n’y arrivais pas. Il était mon âme sœur et j’ai abdiqué. J’étais prête à vivre dans l’ombre pour être avec lui. J’ai accepté d’être la maîtresse, la briseuse de ménage, la salope qui aurait baisé avec ton mari pour pouvoir être avec lui. J’étais prête à aller à l’encontre de mes propres principes juste parce que je l’aimais et que tu te mettais entre nous. J’étais même prête à élever notre enfant dans l’illégitimité. Voilà, tout ce que tu as fait, Reika. Voilà pourquoi je ne peux pas accepter tes excuses aujourd’hui mais que je te remercie de me les présenter. Si toi, tu as besoin de temps pour guérir, moi aussi, j’en ai besoin pour oublier ou juste accepter., lui expliqua Kaori, la gorge serrée.  

 

Les deux femmes s’observèrent un moment sans plus un mot jusqu’à ce que Reika osa briser le silence.  

 

- Merci de ton honnêteté. Je n’avais pas imaginé à quel point je t’avais fait du mal. Je pensais que tu avais retrouvé Ryo, que vous aviez repris votre vie et tout oublié. C’était naïf de ma part de penser que tout pouvait se régler aussi facilement., lui confia-t-elle.  

- Je… Je vais te laisser maintenant. Je pense que la discussion a été suffisamment pénible pour nous deux. Si un jour tu veux en reparler, n’hésite pas à m’appeler. Demande mon numéro à Saeko., lui proposa-t-elle.  

- J’y réfléchirai., concéda Kaori.  

- Au revoir.  

 

Reika fit demi-tour avec le landau et se dirigea vers la porte qui s’ouvrit sur Toya. Obligeamment, il s’effaça en tenant la porte et regarda le landau passer, ne levant les yeux qu’au dernier moment, pour saluer la jeune femme. Kaori vit ses yeux s’arrondir de stupéfaction et Reika s’immobiliser à nouveau sur le seuil de la porte.  

 

- Reika ?, lâcha-t-il, stupéfait.  

- Toya… mais qu’est-ce que tu fais ici ?, lui demanda-t-elle.  

- Je viens voir l’artiste qui bosse ici., lui expliqua-t-il.  

- Et toi ?, l’interrogea-t-il à son tour.  

- Je… Je suis venue présenter des excuses à quelqu’un que j’ai blessé., répondit-elle, baissant les yeux.  

- Tu… tu as un bébé ?, fit-il, observant le nourrisson dans le landau.  

- Oui., répondit-elle gênée, se mordant la lèvre inférieure.  

- Oh… eh bien, félicitations alors., lui adressa-t-il.  

- Merci, il faut que j’y aille. Porte-toi bien, Toya., murmura-t-elle.  

 

Sans un regard en arrière, Reika s’éloigna de l’atelier et Toya ferma la porte. Il approcha de Kaori et la regarda attentivement.  

 

- Ca va, ma belle ? Tu es livide., lâcha-t-il.  

- Je viens d’avoir une longue conversation avec la femme qui a brisé mon mariage l’année dernière., lui avoua-t-elle.  

- C’était Reika ?  

- Oui., souffla Kaori.  

- Tu ferais bien de t’asseoir., lui conseilla-t-il, l’emmenant dans l’atelier et la dirigeant vers un fauteuil.  

- D’où tu connais Reika, Toya ?, lui demanda la rouquine.  

- Elle est venue faire les constatations sur une tentative de vol l’année dernière., lui apprit-il, baissant les yeux.  

- Et tu as l’air gêné parce que vous avez eu une relation professionnelle ou que ça s’est prolongé dans l’extra-professionnel ?, le taquina-t-elle, oubliant peu à peu la tension précédente.  

 

Toya toussota, un léger fard aux joues.  

 

- On a eu une aventure. Ca va faire un an, je crois. Oui, c’était à peu près dans ces dates., avoua-t-il.  

- J’ai essayé de la rappeler mais elle n’a pas donné suite., fit-il désolé.  

- Apparemment tu l’as quand même marquée puisqu’elle se souvient de ton prénom., lui fit remarquer Kaori.  

- C’est vrai mais elle a rencontré quelqu’un depuis puisqu’elle a un bébé., objecta-t-il.  

- Non, elle l’élève seule depuis trois mois. Elle a eu une période compliquée et essaie de se retrouver. Peut-être essaiera-t-elle de retrouver le père du bébé après…, lâcha la rouquine, posant une main sur son ventre alors que son bébé bougeait.  

 

Elle avait bien cru un moment devoir élever son enfant partiellement seule aussi. Les choses pouvaient évoluer si vite.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta son ami.  

- Oui, il bouge. Ca fait deux semaines que je le sens. C’est tellement étrange et si émouvant. Tu te rends compte ? Tu fais un bébé et, pendant trois mois, les seuls signes de sa présence, ce sont les humeurs massacrantes, les pleurs intempestifs et la fatigue. Les trois mois suivants, c’est la libido exacerbée et ton ventre qui s’arrondit et, les trois derniers mois, je vais apparemment prier pour que ça prenne fin. Au final, en neuf mois, tu as vécu tout et son contraire., résuma la jeune femme.  

- Et pourtant ces neuf mois, tu ne les échangerais pour rien au monde, non ?, lui demanda Toya, un sourire aux lèvres.  

- Non, c’est vrai. Neuf mois que je garderai en mémoire toute ma vie., soupira Kaori.  

 

Ils restèrent silencieux un long moment, perdus dans leurs pensées. Kaori avait fermé les yeux, se concentrant sur les mouvements du bébé qui s’agitait dans tous les sens, et se sentait doucement dériver vers les bras de Morphée, inconsciente du trouble qui prenait son ami.  

 

- Tu as dit qu’elle avait accouché quand ?, lui redemanda Toya.  

- Il y a trois mois., murmura-t-elle, rouvrant péniblement les yeux.  

- Toya ?, s’inquiéta-t-elle en voyant son regard perdu.  

- Trois mois et une grossesse en prend neuf, donc le bébé a été conçu il y a un an., pensa-t-il tout haut.  

 

Leurs regards se croisèrent et Kaori comprit l’objet de sa réflexion.  

 

- Et vous vous êtes rencontrés il y a un an., lâcha la jeune femme.  

- Kaori, ça pourrait…, murmura-t-il, se taisant.  

- Etre ton fils., acheva-t-elle.  

- Il faut que je sache. Je veux comprendre pourquoi elle ne m’a pas prévenu si c’est le cas., fit-il durement.  

- Quand tu dis qu’elle a brisé ton ménage, tu veux dire que c’est elle qui a fait croire que l’enfant qu’elle portait était de Ryo ?, réalisa-t-il soudain.  

- Oui, Toya. Je pense que tu as une partie de tes réponses maintenant. Elle a semble-t-il compris ses erreurs. Ca vaut peut-être le coup que vous en parliez ensemble, non ?, lui conseilla son amie.  

- Je ne sais pas. Il faut que je réfléchisse., lâcha-t-il sombrement.  

 

Le conservateur se leva et se mit à arpenter la pièce de long en large jusqu’à ce que Kaori vint à ses côtés et l’arrêta.  

 

- Tu me donnes le tournis., plaisanta-t-elle, attristée de le voir ainsi perturbé.  

- Elle vient de me voir. Elle me l’aurait dit, non ?, lâcha-t-il, perdu.  

- Personnellement, je ne sais pas si j’aurais eu le courage. Il m’aurait peut-être fallu un peu de temps pour passer la surprise., lui avoua-t-elle.  

- Tu imagines, Toya. Ca fait un an, vous vous croisez par hasard sur le seuil d’une boutique. Elle vient d’avoir une longue conversation avec celle qui a été longtemps sa rivale, celle qui a tout eu. Tiens salut Toya, tu vas bien ? Au fait, je te présente ton fils, Takuya. Pour tout t’avouer, j’étais tellement folle dingue à l’époque que j’ai voulu le faire passer pour l’enfant d’un autre., caricatura Kaori.  

 

Toya la regarda et se mit à rire, se détendant quelque peu.  

 

- En effet, vu comme ça, ça a un peu plus de sens., admit-il.  

- Alors c’est un garçon ? Takuya ?, réagit-il.  

- Oui., confirma-t-elle.  

- Qu’est-ce que je dois faire d’après toi ?, lui demanda-t-il.  

- Demande-toi d’abord si tu as envie de savoir et d’assumer les responsabilités qui iront avec la découverte de ta paternité, le cas échéant., répondit Kaori, ne doutant pas qu’il prendrait cela au sérieux.  

- Puis appelle-la et discutez-en. Ce sera déjà un bon point de départ., ajouta-t-elle.  

- Mais, après ce qu’elle t’a fait, tu me supporteras si on en vient à être ensemble ?, s’inquiéta-t-il.  

- Elle est venue s’excuser, Toya. Elle a pris sur elle et est venue s’excuser. Pour moi, c’est un signe positif même si je n’étais pas encore prête à le faire. Et ce qui compte pour moi, c’est que tu sois heureux et ce bébé aussi. Qui sait, peut-être que tu es les racines dont elle a besoin pour trouver son équilibre., répondit-elle.  

 

Il la fixa du regard avant de la prendre dans ses bras et de l’enlacer, reconnaissant de son amitié. Il sentait son ventre arrondi contre lui et ça l’émut.  

 

- Quand je pense que je suis peut-être père et que c’est un autre qui a assisté à la naissance de mon enfant…, lâcha-t-il, amer.  

- Pas un autre, Toya, une autre. Par une énième farce du destin, c’est qui moi qui ai mis au monde ce bébé., lui apprit-elle.  

- On était coincées dans le métro… Ecoute, tu auras manqué sa grossesse, l’accouchement et les trois premiers mois mais est-ce que ça vaut le coup de perdre tout le reste de la vie de ton fils par colère ou incompréhension ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu as encore son numéro ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui.  

- Alors appelle-la. Je te connais Toya. Tu sais déjà ce que tu veux faire. Tu veux savoir si c’est ton enfant, alors appelle-la. Parlez-vous, faites-le test et soyez fixés., lui conseilla-t-elle.  

- Ce que tu peux être directive…, se plaignit-il faussement.  

- Je veux juste que tu n’aies pas de regrets., répondit-elle.  

 

Touché, il déposa un baiser dans ses cheveux.  

 

- Merci, Kaori., murmura-t-il.  

- Je dois m’inquiéter ?, entendirent-ils soudain.  

 

Ryo était sur le seuil de la pièce et les fixait, une lueur amusée au fond du regard. Avant, il aurait été jaloux et peut-être furieux mais il avait accepté la relation amicale de sa femme et de son ex. Elle l’aimait lui et le lui prouvait tous les jours et Toya respectait leur engagement depuis qu’il l’avait appris et s’était mis en retrait.  

 

- J’essaie de la convaincre de te lâcher mais elle ne veut toujours pas., plaisanta le conservateur.  

- Ca, c’est à cause de la taille de…, commença Ryo mais il pâlit à l’aura de colère qu’il ressentit.  

- Mon camion, Kaori, la taille de mon camion et son rouge rutilant. Que vas-tu imaginer, ma chérie ?, compléta-t-il, nerveux.  

- Rien, mon amour., gronda-t-elle.  

- Je pensais que vous auriez fini vue l’heure qu’il est., fit Ryo, approchant d’eux.  

- A vrai dire, on n’a même pas commencé., admit Kaori.  

- Reika est passée pour s’excuser., lui apprit-elle.  

 

La réaction de Ryo ne se fit pas attendre : il s’assombrit et se tendit, l’examinant attentivement.  

 

- Tu vas bien ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui, un peu fatiguée parce que la discussion a été éprouvante mais je vais bien. On ne s’est pas étripées., le rassura-t-elle.  

- Et après, c’est avec moi qu’elle a eu une conversation éprouvante., se repentit Toya.  

- Tout va bien, Toya. Il se trouve qu’il connaît Reika., fit Kaori à Ryo, ne se sentant pas le droit de lui apprendre la possible paternité de son ex.  

- Je pourrais même être le père de son fils., admit le conservateur de lui-même.  

- Ben bon courage avec la folle furieuse., lui souhaita Ryo qui avait du mal à décolérer de cette histoire.  

- Elle a changé, Ryo. Laisse-lui une chance de remettre sa vie dans le droit chemin. Je ne te demande pas de l’aimer ni de l’apprécier mais laisse à Toya une chance de la connaître sans trop d’a priori., lui demanda-t-elle.  

- Tu es trop gentille avec elle…, lâcha-t-il, l’enlaçant.  

- Je vais vous laisser. J’ai un appel à passer. Prends soin de toi, Kaori. Je reviendrai lundi pour qu’on parle de l’expo. Au revoir Ryo.  

 

Ils le saluèrent et regardèrent partir avant de fermer la boutique et rentrer chez eux à leur tour.  

 

- Qu’est-ce qu’elle te voulait, au fait ?, finit par lui demander son mari.  

- Me présenter des excuses., répondit Kaori, honnêtement.  

- Et… tu les as acceptées ?, l’interrogea-t-il.  

- Non. Je lui ai dit que j’y réfléchirai. J’ai besoin de temps., répliqua-t-elle.  

- Tu es encore trop gentille avec elle., soupira-t-il.  

- Mais je ne vais pas me plaindre de ton grand cœur qui t’a permis de m’accepter de nouveau dans ta vie., admit-il.  

- Si tu veux encore faire preuve de repentir, je te laisse faire le repas et je t’accorde le droit de me masser les pieds., plaisanta-t-elle.  

- Ca s’appelle de l’esclavagisme !, s’offusqua-t-il.  

 

Elle vint se mettre à califourchon sur ses genoux et entoura son cou de ses bras.  

 

- Et, si je te dis que c’est pour pouvoir être en pleine forme pour une longue séance mokkori ce soir ?, lui susurra-t-elle, glissant les doigts dans ses cheveux.  

- Je dis que tu devrais te reposer illico presto et que je veux bien te masser le dos aussi., répondit-il, la faisant basculer sur le dos avant de l’embrasser sur les lèvres et de partir en cuisine.  

 

- Y a pas à dire, tu sais parler à ton homme…, lâcha-t-il, réapparaissant dans l’encadrement de la porte avant de redisparaître.  

- Pour certaines choses, mon homme n’est pas difficile à comprendre., murmura-t-elle, un sourire aux lèvres. 

 


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