Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 30 :: Chapitre 30

Pubblicato: 30-05-20 - Ultimo aggiornamento: 30-05-20

Commenti: Bonjour, voici la suite. Encore un peu tendue mais ça va repartir tout doucement. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 30  

 

- Reika, ma chérie. Entre.  

 

La mère de la jeune femme l’entraîna dans le hall de la maison familiale.  

 

- Ta sœur vient juste de nous annoncer une merveilleuse nouvelle., l’informa-t-elle.  

- Attends maman. Deux secondes, je ne suis pas seule., répliqua la brune.  

- Vraiment ? C’est formidable. Va vite le chercher alors.  

 

Reika fit le chemin en sens inverse et sortit sur le perron. Ryo finissait sa cigarette nonchalamment, cachant sa nervosité. Il n’avait pas encore affronté Maki depuis qu’il avait annoncé la nouvelle de sa future paternité à Kaori. Il ne savait même pas si elle l’en avait informé… Il n’avait aucune idée de la façon dont il allait réagir  

 

- Tu viens ou tu prends racine ? Aie l’air un peu joyeux quand même., le tança-t-elle.  

- Joyeux alors que tu cherches à me piéger ? Tu ne veux pas non plus que j’affirme être l’homme le plus heureux au monde ?, répondit-il vertement.  

- On était à deux dans cette ruelle, Ryo, et je ne t’ai pas forcé à me faire l’amour., répliqua-t-elle durement.  

- Je ne t’ai pas fait l’amour, Reika. Je t’ai baisée, purement et simplement. Je t’ai prise comme tu voulais l’être depuis que tu me courais après. Il n’y avait aucun sentiment dans ce que je t’ai fait., lui asséna-t-il avec un regard métallique.  

 

Reika lui lança un regard dur, ses lèvres se plissant de mécontentement. Soudain, elle se détendit et lui sourit.  

 

- Appelle ça comme tu veux. Tu es à moi maintenant., acheva-t-elle.  

- Je suis avec toi pour assumer l’enfant que je t’ai fait. En aucun cas, je ne t’appartiens., la corrigea-t-il.  

- Vous venez, les enfants ?, les appela soudain Madame Nogami de l’intérieur.  

- Oui, maman.  

 

Sans plus un mot, Reika entra, suivie de Ryo. Quand ils pénétrèrent dans le salon où tout le monde les attendait, il reçut de plein fouet les regards surpris d’Hideyuki et Saeko. Ces mêmes regards se teintèrent rapidement de reproches et de colère.  

 

- Ma chérie, ça me fait plaisir que tu sois là et en plus tu nous ramène un prétendant., fit le Préfet, embrassant sa fille avant de se tourner vers son cavalier.  

- Mais je vous connais. Vous étiez…  

- Le témoin de Saeko à leur mariage…, répondit Ryo, tendant la main au Préfet de Police.  

- Accessoirement le fiancé de ma sœur aussi., lâcha d’une voix aigre Hideyuki.  

 

Ryo lui lança un bref coup d’oeil avant de baisser le regard, gêné.  

 

- Eh bien, il sera peut-être bientôt le fiancé de la sœur de ta femme., répliqua Reika, passant un bras sous celui de Ryo qui se dégagea sèchement.  

- Ta sœur et Hide viennent de nous apprendre qu’ils allaient avoir un enfant dans sept mois. Nous allons bientôt être grands-parents. N’est-ce pas merveilleux, ma chérie ?, s’extasia sa mère.  

 

Le pompier regarda sa cavalière dont les lèvres se plissèrent à nouveau de mécontentement et les yeux lancèrent un regard furieux à sa sœur qui le soutint. Alors c’était ça, de la jalousie pure et simple ? Quel rôle avait-il joué là-dedans ?  

 

- Moi aussi je suis enceinte., annonça Reika, se tournant vers ses parents avec un grand sourire.  

- Vraiment ?  

- Oui. De quatre semaines et Ryo est le père., expliqua-t-elle fièrement, lançant un regard de défi à sa sœur.  

- Alors c’est avec Reika que tu as trompé Kaori la veille de votre mariage ?, gronda Hide.  

- Comment as-tu pu, Ryo ?, ajouta Saeko, furieuse.  

- Jeune homme, j’ose espérer que vous allez épouser ma fille et rapidement., asséna le Préfet de Police.  

 

Ryo regarda ses amis, affichant un air coupable, puis se tourna vers le père de Reika non sans avoir vu le sourire victorieux de la jeune femme. Ainsi elle pensait qu’elle lui forcerait la main par le biais de son père ? Elle se trompait lourdement et elle allait bientôt sans apercevoir.  

 

- Oui, c’était Reika. Je n’ai aucune excuse pour ce qui s’est passé mais je sais que c’était une erreur., répondit d’abord Ryo à ses amis.  

- Ryo !, s’offusqua Reika.  

- Maintenant que le mal est fait, il faut assumer., intervint le Préfet de Police.  

- J’assumerai. Reika ne sera pas seule pendant sa grossesse et je serai là pour le bébé. Mais je ne l’épouserai pas maintenant. Je refuse de mettre un enfant dans un mariage malheureux. Si nous nous marions, ce sera parce qu’il existe quelque chose entre nous qui ne soit pas une obligation., répondit Ryo très posément.  

 

Il vit un instant quelque chose flasher dans le regard du père de Reika, quelque chose qui ressemblait à du respect, mais cela disparut au profit d’une certaine dureté.  

 

- Vous allez donc laisser ma fille dans le déshonneur, dans la honte d’une grossesse hors mariage ?, s’offusqua-t-il.  

 

Ryo eut un sourire amer, se réprimant de laisser échapper un petit rire sarcastique. Il vit le sourire satisfait de sa maîtresse d’un soir, sourire qu’il rêvait d’effacer.  

 

- La honte, le déshonneur… Vous apprendrez à votre fille qu’il est honteux et déshonorant de courir après des hommes fiancés, de les attendre tous les soirs à la sortie de leur travail ou de venir jusque chez eux juste après le départ de leur fiancée pour leur proposer leurs charmes. Parce que ce petit manège a commencé à notre rencontre ici lors de ce repas avant le mariage. Ca n’excuse pas ce que j’ai fait et j’assumerai pour le bébé mais pas pour l’honneur de votre fille., répliqua le pompier.  

- Vous lui expliquerez aussi pendant que vous y êtes le comportement à adopter quand on sait sa rivale déjà à terre, qu’il est inhumain de vouloir l’achever en lui jetant à la face tout ce qu’on a et qu’elle n’aura pas., ajouta Ryo.  

- Sur ce, je préfère cesser cette comédie. Bonne journée à vous., fit-il en tournant les talons et s’en allant.  

 

Reika le regarda s’en aller en fulminant. Quand elle se tourna vers son père, elle croisa son regard furieux et plus loin celui consternée de sa mère.  

 

- Qu’as-tu fait, Reika ? Est-ce vrai qu’il a dit ? Tu l’as harcelé ?, lui demanda-t-il.  

- Oh papa, je suis si désespérée., se mit-elle à geindre.  

- Ca suffit, Reika ! Je n’ai pas élevé mes filles comme des geignardes et des irresponsables !, se fâcha-t-il.  

- La vérité, Reika, et maintenant !, lui ordonna-t-il.  

- Oui papa… Oui, c’est vrai., admit-elle baissant les yeux.  

- Tu me déçois, ma fille. Je ne sais pas quoi te dire.  

- Papa, s’il te plaît, aide-moi. J’aime Ryo. Je veux me marier avec lui., le supplia Reika.  

- Tu peux certainement l’obli… le persuader de m’épouser, non ? Je connais son chef de caserne. Tu peux peut-être lui obtenir une promotion…, susurra-t-elle, allant l’enlacer, séductrice.  

- Ca suffit, Reika ! Ce n’est pas ainsi que tu réussiras à le conquérir., la rabroua son père.  

- J’en ai assez entendu., maugréa Hideyuki.  

- Moi aussi, je m’en vais. Saeko, tu viens ou tu restes ? Je ne t’en voudrais pas si tu veux rester. C’est ta famille., la rassura-t-il.  

 

Saeko regarda ses parents et sa sœur entrer en conciliabule. Elle ne supportait pas ce que sa sœur avait fait. Elle connaissait Reika et, même si ses sentiments pouvaient être sincères, elle savait qu’une part d’elle avait agi par jalousie vis-à-vis d’elle et de Kaori, cette petite sœur dont Hideyuki puis elle n’avaient cessé de vanter la gentillesse. Son père avait fait preuve de discernement pour une fois avec sa sœur mais nul doute qu’il finirait par aller dans son sens car il aurait du mal à supporter que l’une de ses filles soit mère célibataire.  

 

- Non, je rentre avec toi., lui dit-elle.  

 

Ils saluèrent la famille et sortirent de la maison.  

 

- Attendez !, cria Yuka.  

- Yuka, ce n’est pas le moment de nous demander ce qu’on ressent face à cela., la reprit sa sœur aînée, les sourcils froncés.  

- Non… Je… Si vous voyez Kaori, assurez-la de ma sympathie. Elle aimait tellement Ryo…, leur demanda-t-elle.  

 

Saeko regarda sa sœur, cette sœur qui semblait toujours en marge du monde réel, et qui aujourd’hui se préoccupait d’une personne qu’elle n’avait vue que deux fois. Elle approcha de Yuka et l’enlaça.  

 

- Je lui dirai, Yuka. Merci., murmura-t-elle.  

 

Yuka ouvrit de grands yeux surpris. Les gestes affectueux de Saeko étaient si rares… Elle passa les bras autour de sa sœur et l’étreignit à son tour. Elles restèrent ainsi un moment avant de se séparer puis Hideyuki et elle partirent, main dans la main.  

 

- Tu savais pour Reika et Ryo ?, lui demanda son mari sombrement.  

- Seulement ce que je t’avais déjà rapporté. Je ne savais pas que c’était la femme avec qui il avait couché cette nuit-là., lui répondit-elle.  

- Kaori ne t’en a pas parlé ?, l’interrogea-t-elle à son tour.  

- Non. Je n’ai pas eu le temps de l’appeler cette semaine., soupira Hide.  

- Tu veux aller la voir ?  

- Non. La connaissant, elle se terre et panse ses blessures. Quand elle aura besoin de moi, elle viendra., lui expliqua-t-il avec amertume.  

 

Il aurait aimé être là pour elle mais Kaori avait besoin d’espace. Ils devaient la laisser et repartirent chez eux.  

 

- En tous cas, je suis soulagé que tu ne sois pas aussi soumise aux sautes d’humeur que ta sœur…, pipa Hideyuki.  

- Pas sûre que ce soit sa grossesse qui la fasse autant changer d’attitude ou alors elle est enceinte depuis son adolescence., fit remarquer sa femme.  

- Alors comme ça, la grossesse ne me rend pas trop pénible ?, lui demanda-t-elle soudain, un léger sourire en coin.  

- A part un appétit sexuel démesuré ? Non, ça va., admit son mari, laissant glisser sa main le long de sa cuisse.  

- Sous tes airs de jeune homme à tempérament constant, qui aurait soupçonné un homme fougueux ?, répliqua l’inspectrice, lui lançant un regard de braise.  

 

De retour à l’immeuble, Ryo pendit sa veste dans le placard et monta à l’étage pour se réfugier dans sa chambre silencieusement. Au moment même où il passait, la porte de la chambre de Mick s’ouvrit laissant apparaître Kaori, son pull en main, les cheveux en désordre. Il releva le regard et vit son ami, torse nu, et un peu plus loin le lit aux draps défaits. Son cœur sombra et il posa de nouveau les yeux sur Kaori qui releva le menton d’un air de défi.  

 

- Au revoir, Mick. Merci pour cette merveilleuse nuit., fit-elle, se tournant vers l’américain et l’embrassant à pleine bouche, les bras autour de son cou.  

- Bonjour Ryo., fit-elle, d’un ton neutre avant de s’éloigner.  

 

Il fut incapable d’articuler le moindre mot et la regarda partir, la gorge serrée. Il se sentait mal. Il avait envie de tout éclater mais ne pouvait lever la main, les membres trop lourds.  

 

- Ryo…, murmura Mick, voyant le désespoir de son ami.  

 

Le pompier leva la main, lui intimant le silence, avant de s’en aller et de s’enfermer dans sa chambre. Il s’allongea sur son lit et digéra ce qu’il venait de voir. Kaori et Mick… Il n’était même pas surpris. Il espérait juste que son ami saurait s’occuper d’elle mieux que lui, qu’il lui serait fidèle. Il entendit la porte de Mick s’ouvrir et se refermer et son ami sortir. Il ne voulait même pas regarder par la fenêtre pour savoir s’ils sortaient à deux. Ca faisait trop mal de l’imaginer dans les bras d’un autre. Il connaissait maintenant la douleur qu’elle avait ressentie, c’était intolérable.  

 

Mick descendit les escaliers et s’arrêta au quatrième, frappant à la porte. Kazue vint lui ouvrir et l’invita à entrer.  

 

- Tu n’es pas de garde ?  

- Non. Je reprends demain après-midi., l’informa-t-elle, rosissant légèrement.  

- On pourrait peut-être aller se balader tous les deux après. J’ai quelque chose à voir avec Kaori avant mais si ça te dit…, hésita-t-il.  

- Euh oui… pourquoi pas ? Je vais me changer alors., bafouilla-t-elle.  

- Je te rejoins dans deux minutes., lui dit-il, soulagé de son acceptation.  

 

Mick s’éloigna et alla jusqu’à la chambre de Kaori. Il entendit des sanglots à travers la porte et soupira. La guérison était difficile. Il frappa et les sanglots cessèrent mais la porte resta close.  

 

- Je sais que tu es là, Kaori. Ouvre-moi., lui demanda-t-il.  

- Allez, ma belle. Tu ne voudrais quand même pas que je te fasse une visite nocturne en plein jour ? Ca n’aurait aucun sens., plaisanta-t-il après quelques secondes d’attente.  

 

Un instant plus tard, la porte s’ouvrit sur une jeune femme au visage ravagé par les larmes.  

 

- Je peux entrer deux minutes ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle s’effaça et baissa les yeux de honte quand il passa devant elle. Il alla s’asseoir sur son lit et tapota la place à côté de lui, ce qui incita la jeune femme à venir.  

 

- C’est dur, n’est-ce pas ?, s’enquit-il doucement.  

- Oui., répondit-elle d’une voix éraillée.  

- Pourquoi Kaori ? Pourquoi tu lui laisses croire qu’on a couché ensemble ? Tu sais que ça va lui faire mal et toi, ça ne te fait même pas du bien., dit-il d’une voix où aucun reproche ne perçait.  

- Je ne sais pas. J’ai juste eu envie qu’il souffre comme moi, je souffre, je crois. Je n’en suis même pas sûre., admit-elle.  

- Ou peut-être lui faire croire que j’avais réussi à l’oublier., ajouta-t-elle, baissant les yeux.  

- Tu l’as dans la peau, Kaori. Hier soir, tu voulais coucher avec moi, non ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle se mit à triturer ses doigts en repensant à la veille au soir. Ils s’étaient croisés dans la rue et Mick lui avait proposé d’aller boire un verre. De fil en aiguille, ils étaient sortis dîner puis avaient prolongé la soirée en allant danser. Pour la première fois depuis quatre semaines, elle avait oublié sa douleur et avait pu apprécier la présence d’un autre homme. L’alcool l’y avait certainement aidée et ce n’était pas Mick qui l’avait incitée à boire. Non, elle l’avait fait d’elle-même pour se donner du courage et la force d’aller plus loin, d’effacer le souvenir des mains de Ryo sur son corps, de remettre le pied à l’étrier avec un autre, de se sentir revivre enfin…  

 

- Oui., admit-elle.  

- Par vengeance ou par envie ?, poussa-t-il.  

 

Elle jeta un furtif coup d’oeil vers lui et fixa de nouveau ses doigts jusqu’à voir les siens les emprisonner.  

 

- Kaori ?  

- Un peu des deux. Je suis désolée, Mick. Je ne voulais pas t’utiliser., se mit-elle à pleurer.  

 

Il l’enlaça et la serra contre lui, nullement vexé par son aveu. Il savait que si elle l’avait choisi, c’était parce qu’elle avait confiance en lui. Peut-être même qu’elle l’avait fait en sachant qu’il l’arrêterait à temps. Et il l’aurait fait car beaucoup de choses avaient changé depuis son arrivée au Japon et sa rencontre avec cette demoiselle. Elle lui avait ouvert les yeux sur beaucoup de choses à travers leurs discussions et sa relation avec Ryo et, s’il éprouvait toujours de forts sentiments pour elle et ne pouvait nier qu’elle était diablement attirante, il savait que rien ne pouvait se passer entre eux, que cette relation amoureuse s’était transformée en relation amicale et qu’il était fin prêt à accueillir une autre demoiselle dans son cœur pour une relation des plus sérieuses si tout fonctionnait bien.  

 

- Ne t’excuse pas, tu es un peu perdue et c’est normal. Et puis il ne s’est rien passé entre nous, rien à part une grande discussion d’ivrognes, ma belle. D’ailleurs, je ne pensais pas que tu tenais aussi bien l’alcool…, plaisanta-t-il.  

 

Il la vit rougir puis l’entendit rire légèrement.  

 

- Et j’aurais dû me douter que tu me battrais sur une bataille de polochons. Vu ta dextérité avec les massues…, ajouta-t-il, un léger sourire aux lèvres.  

 

Kaori s’écarta de lui et l’observa, ses dernières larmes séchant sur ses joues. Elle esquissa un léger sourire qui fit chaud au cœur de son ami.  

 

- Merci, Mick. Merci d’avoir été là, d’être là., murmura-t-elle.  

- Tu es mon amie, Kaori. Ryo l’a peut-être été en premier mais je suis là pour toi aussi. Tu n’es pas seule. Il y a beaucoup de monde autour de toi qui s’inquiète pour toi. Alors ne t’isole pas dans ton coin, ne souffre pas en silence. Laisse-nous être là pour toi comme tu as été là pour nous., lui dit-il.  

- De quoi tu parles, Mick ? Je n’ai rien fait de particulier., objecta-t-elle.  

- Non, c’est vrai, en ce qui te concerne, tu n’as rien fait de particulier, tu as juste été toi. Mais pour nous, être toi a fait beaucoup., lui répondit-il.  

 

Elle fronça les sourcils et lui lança un regard d’incompréhension. Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait lui dire.  

 

- Tu ferais bien de te reposer un peu, tu as l’air fatiguée., lui dit-il.  

- Je te laisse. J’ai proposé à Kazue d’aller se balader… à moins que tu ne veuilles venir avec nous ?, lui proposa-t-il.  

 

Kaori le regarda puis sourit légèrement.  

 

- Non, merci. Je vais me reposer. C’est un temps idéal pour une promenade en couple., lui assura-t-elle.  

- Que… Quoi… mais non… ah ah… que vas-tu imaginer ?, bafouilla l’américain, gêné.  

- Moi ? Rien du tout, bien évidemment…, fit-elle innocemment.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent, complices. Mick se leva et, juste avant de partir, posa la main sur sa joue.  

 

- Ma porte te sera toujours ouverte, ma belle. Si tu as envie de discuter ou juste de deux bras pour te réchauffer, n’hésite pas. Tu n’es pas seule, Kaori., lui rappela-t-il.  

- Merci, Mick. Je n’oublierai pas., lui assura-t-elle.  

 

Il la laissa et rejoignit Kazue avec qui il partit se balader amicalement. Kaori s’allongea dans son lit et se laisse emporter dans les bras de Morphée pour quelques heures qui lui firent du bien.  

 

Après deux heures passées à tergiverser dans son lit sur ce qu’il avait vu, Ryo se leva et décida de faire du ménage. Il se surprit lui-même à cette idée mais c’était ce dont il avait besoin sur le moment, pas d’aller courir dix kilomètres sur le tapis, de faire du sport à outrance ou d’aller courir les filles. Non, il voulait profiter de son appartement seul. La première heure fut pénible car, où qu’il aille, il revoyait des images d’eux, d’elle et, à chaque fois, il sentait son cœur se serrer douloureusement puis, progressivement, il retrouva le sourire en repensant à certains fou-rires ou moments tendres qu’ils avaient pu avoir. Ces moments lui manquaient et surtout la chaleur qui allait avec et qui naissait encore en lui rien qu’en y pensant.  

 

Lorsqu’il eut terminé, il descendit les sacs poubelles et les jeta dans le container prévu, container plein, ce qui n’était pas étonnant puisque les camions passaient le lendemain matin. Ce qui l’étonna en revanche fut un objet qu’il entrevit à travers un sac entrouvert. Par curiosité, il tenta de l’attraper mais le sac était au fond et c’était compliqué.  

 

- Tu fais les poubelles maintenant ? Tu en es réduit bien bas, mon amour., entendit-il derrière lui.  

 

Cela le déconcentra et il bascula dans le bac, la tête la première. Se sentant fulminer, il prit un instant pour se contrôler avant de ressortir de là, attrapant au passage l’objet convoité.  

 

- J’en étais déjà réduit bien bas il y a quatre semaines. Dommage que j’ai utilisé le seul préservatif défectueux de ma vie avec toi., répondit-il à Reika.  

 

Elle plissa les lèvres de colère puis se maîtrisa et lui fit un sourire.  

 

- Il paraît qu’à tout malheur quelque chose est bon. Tu trouveras peut-être du positif à la situation à la longue…, suggéra-t-elle, approchant de lui.  

 

Elle s’arrêta soudain, une main devant la bouche, l’air un peu verte. Il se rendit soudain compte qu’une odeur nauséabonde émanait de sa personne et, s’observant, vit une grosse trace sur son tee-shirt.  

 

- Ah, on dit aussi que le hasard fait bien les choses., répliqua-t-il, satisfait.  

- Je te laisse. Je ne te montre pas le chemin de la sortie.  

- Je peux monter avec toi et te frotter le dos, si tu veux ?, susurra-t-elle.  

 

Ryo se tourna vers elle et approcha. L’odeur la frappant de nouveau, elle fit un bond en arrière.  

 

- Désolé, ma chère, je pense qu’on remettra cela… à jamais., répondit Ryo avant de rentrer dans l’immeuble en claquant la porte.  

 

Il se dépêcha de monter les escaliers puis de se déshabiller et mettre ses vêtements à laver. Il se doucha rapidement, se rhabilla avant de monter sur le toit pour fumer une cigarette. La journée avait été éprouvante. Alors qu’il allait sortir de sa chambre, il avisa l’objet récupéré et le prit. Son cœur se serra et il réprima de peu les larmes qui lui montèrent aux yeux. C’était un cadre en bois magnifiquement sculpté. Deux visages se faisaient face de chaque côté du verre comme s’ils se regardaient et leur expression retranscrivait parfaitement l’amour profond qu’ils se portaient. Deux visages, le sien et celui de Kaori, et il n’avait nul doute sur la personne qui avait fait ce travail nécessitant minutie et patience et dont il ressentait la chaleur rien qu’au toucher.  

 

Se sentant oppressé par la culpabilité qui se raviva, il posa le cadre et monta prendre l’air. Il s’appuya sur la garde-corps et adressa son mea culpa à tous les dieux et divinités qui voudraient bien l’entendre. Il leur demanda leur clémence pour lui accorder une deuxième chance avec la femme qu’il aimait mais par-dessus tout, il leur demanda de lui apporter la paix. Cela fait, il observa un long moment la ville, le soir tombant doucement.  

 

- C’est apaisant, n’est-ce pas ?, entendit-il soudain à quelques mètres de lui.  

 

Il tourna le visage et vit Kaori assise par terre un peu à l’écart, les genoux repliés contre elle. Elle l’avait vu arriver comme en transe. Sans comprendre ce qu’il disait, elle l’avait entendu marmonner puis se taire. Incapable de bouger mais incapable de cesser de l’observer également, elle était restée là en silence jusqu’à maintenant.  

 

- Tu es là ? Je… Je vais te laisser…, murmura-t-il, faisant demi-tour.  

- Reste Ryo. On est adultes, non ? Il va falloir qu’on apprenne à se côtoyer comme des personnes normales, alors pourquoi ne pas commencer par partager un peu d’espace ici ?, lui proposa-t-elle.  

 

Il approcha d’elle, incertain, et s’arrêta debout à ses côtés.  

 

- Tu es sûre ? Je pourrais comprendre que tu ne veuilles plus me voir., dit-il.  

- Si quelqu’un doit partir, c’est moi, Ryo. C’est ton immeuble, je n’y suis que locataire. Il suffit d’un mot de ta part pour que je fasse mes valises.  

- Non, je ne veux pas que tu partes. Tu es à ta place ici, Tu es chez toi., répondit-il, tendu.  

 

Kaori fut touchée par ses paroles même si elle aurait préféré que son chez elle soit leur chez eux.  

 

- Merci, Ryo., murmura-t-elle, alors qu’il s’asseyait à ses côtés.  

 

Ils restèrent ainsi en silence un moment, contemplant la nuit qui avait pris possession du ciel de Tokyo.  

 

- Je pensais que tu étais partie avec Mick…, avoua Ryo, une pointe de jalousie dans la voix, chose dont il s’en voulut.  

- Il est parti avec Kazue., lui apprit-elle, ce qui lui valut un regard surpris aux sourcils froncés.  

 

Ryo était furieux d’apprendre que son ami était parti avec une autre femme après avoir passé la nuit avec Kaori, furieux mais en même temps un peu soulagé et donc honteux.  

 

- Il ne s’est rien passé entre Mick et moi cette nuit, Ryo. Rien à part une soirée un peu trop arrosée, une discussion nocturne de deux personnes un peu trop ivres et une bataille de polochons., lui avoua-t-elle.  

- Tu n’as pas à me ménager., la reprit-il.  

- Je ne te ménage pas. Je suis honnête. Il ne s’est rien passé.  

 

Ryo devait avouer qu’il était soulagé et heureux de cette nouvelle même si c’était moche de sa part. Il observa Kaori qui avait resserré la prise autour de ses genoux et posait un regard mélancolique sur la ville. Son sourire lumineux, son regard pétillant lui manquaient horriblement et tout cela était entièrement de sa faute.  

 

- Tu me manques, Ryo. Je t’en veux pour ce que tu m’as fait mais… tu me manques., avoua-t-elle, une larme roulant sur sa joue.  

 

Hésitant, il passa un bras autour de ses épaules et l’attira contre lui, soulagé qu’elle ne cherche pas à s’écarter.  

 

- Toi aussi tu me manques. Je ne voulais pas te blesser, Kaori. J’avais vraiment envie de ce nous deux et je le veux encore. J’espère qu’un jour, tu trouveras la force de me pardonner., affirma-t-il.  

 

Il ne chercha pas à lire son expression, tout comme il ne s’attendait pas à une réponse. Ils restèrent seulement ainsi un moment, profitant de ce moment doux-amer. 

 


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