Chapitre 8 :: Nerfs à fleur de peau.

Publiée: 25-04-06 - Mise à jour: 25-04-06

Commentaires: Bonjour à tous. Voici la suite que vous attendiez ! Bon je ne sais pas si cela correspondait à vos attentes, mais c’est reculer pour mieux sauter. Promis la prochaine fois nos trois héros seront réunis dans la même pièce ! Un grand merci à Chronos pour son travail efficace. Je vous remercie également pour toutes les reviews que vous m’avez laissée, elles me vont droit au cœur. Je vous souhaite une bonne lecture et à la prochaine pour un nouvel épisode !

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Kaori venait de poser sa main sur le fond de l’armoire quand elle ressentit un picotement au niveau de la nuque. Surprise, elle retira sa main. Mais qu’est-ce qui lui arrivait encore ? Elle fixa sa main puis le fond de l’armoire, avant de se dire que la peur ressentie depuis qu’elle etait entrée dans cette pièce y était pour quelque chose. C’était vraiment ridicule. Elle ferma la porte et se dirigea vers la sortie, avant de remonter chez elle. Il était déjà tard et elle devait se coucher tôt, un programme chargé l’attendait le lendemain.  

Ryo, lui, fixait l’entrée de l’armurerie. Le canon de son arme était toujours pointé dans cette direction. Il attendit mais rien ne se passa. L’individu qui se tenait derrière la porte secrète avait dû partir. Son visiteur devait être sûrement un professionnel hors pair pour arriver à camoufler ainsi sa présence. Son instinct ne l’avait pas averti et s’il n’avait pas eu l’ouie aussi fine, il n’aurait rien remarqué. Cela commençait à devenir préoccupant, voire dangereux. C’était la première fois que cela lui arrivait et s’il ne prenait pas garde, il risquait de se faire descendre. L’air sombre, il remonta chez lui.  

Une fois dans le salon, il retira sa veste et la jeta sur le canapé. Il n’avait rien mangé de la journée et il crevait de faim. Il repensa à l’odeur alléchante qui s’était dégagé de chez sa voisine et en fût encore plus dépité. Il se dirigea vers la cuisine et ouvrit le frigo, celui-ci était désespérément vide, vide comme lui. Il trouva quand même de quoi grignoter dans un placard et alla s’asseoir sur le canapé pour regarder la télé.  

En repensant à l’incident de l’armurerie, il avait de nouveau les nerfs à fleur de peau. Il sortit une bouteille de Jack Daniels et but son premier verre cul sec.  

Il se leva et se dirigea vers la table. Il fourra ses mains dans ses poches et vida leur contenu sur la table. Il retourna ensuite près du canapé où il retira d’abord son pantalon qu’il envoya valser à travers la pièce, puis son T-shirt qu’il envoya dans la même direction. Il reprit ensuite la bouteille et but directement au goulot.  

Il avait besoin de se détendre et pour ça, seul l’alcool pouvait l’aider. La brûlure qu’il ressentit le long de sa gorge lui procura un soulagement intense. Il vida consciencieusement le reste de la bouteille et s’affala sur le canapé pour cuver le reste de la nuit...  

Kaori se leva tôt comme à son accoutumé et passa une partie de la matinée à ranger et à aspirer son appartement. Une fois cette corvée achevée, elle entreprit de commencer les recherches concernant sa première affaire. Elle passa donc le reste de la matinée et une partie de l’après-midi à téléphoner aux différents numéros que sa cliente lui avait fourni la veille. Elle finit par apprendre que Miyabi, la sœur de sa cliente, avait fréquenté plusieurs bars lors de son séjour à Tokyo et avait fait de nombreuses rencontres. Mais surtout, elle réussit à avoir une description à peu près précise du type avec qui elle était partie. Elle prit donc un maximum de notes pour pouvoir garder une trace de ses recherches. Elle dressa ensuite la liste des différents établissements cités par les amis de Miyabi. Cette piste pourrait s’avérer payante : avec un peu de chance, elle fréquentait toujours un de ces bars.  

A 17 h00, elle décida de faire une pause et de s’aérer pour se changer les idées. Elle avait envie d’un café, et c’est logiquement qu’elle se dirigea vers le Cat’s Eyes.  

Ryo, de son côté, avait été de nouveau tiré de son état comateux au petit matin par le bruit de l’aspirateur. Il se réveilla en grognant. Mais pourquoi ce diable de femme s’obstinait à faire le ménage sitôt le matin ! Il dû malheureusement accepter l’évidence, sa nuit s’arrêtait là !  

Il se leva et prit le chemin de la douche avant qu’il ne change d’avis et ne décide de rester au lit. Il avait beaucoup de choses à faire aujourd’hui, comme notamment voir Mick pour régler les derniers détails concernant leur nouveau contrat.  

Après une bonne douche, il s’habilla et appela Mick. Ce dernier, bien qu’attendant son appel depuis la veille, se garda bien de le lui faire remarquer. Ils se donnèrent rendez-vous au Cat’s Eyes pour un déjeuner à 12h.  

Il prit sa veste et se dirigea vers la table pour récupérer la monnaie qui y était posée. Parmi celle-ci se trouvait le bouton noir qu’il avait trouvé. Il sourit et le mit dans sa poche avec le reste. Il enfila sa veste et sortit de chez lui en pensant au bon repas qu’il allait pouvoir enfin s’octroyer.  

Arrivé au Cat’s, il ne put s’empêcher de s’élancer sur Miki qui se réfugia derrière l’impressionnante carrure d’Umibozu. Celui-ci attrapa Ryo par le col de sa veste et l’envoya s’écraser contre le mur. Mick, qui était arrivé entretemps, profita du fait que le géant était occupé avec Ryo, pour aller se lover contre Miki. Celle-ci, d’abord surprise, lui asséna un coup de coude dans la trachée. Mick lâcha prise immédiatement et s’affala sur le carrelage. Umibozu se retourna alors et lui donna un magistral coup de pied qui envoya le séducteur rejoindre son alter ego.  

- Si je vois encore l’un de vous rôder à moins d’un mètre de Miki, je lui arrache les tripes pour en faire du pâté pour chien !  

Sans plus d’espoir de pouvoir approcher la belle Miki, ils prirent une table et commandèrent leur repas. Ryo avait tellement faim qu’il aurait pu manger pour un régiment entier. Mick, lui, n’avait pas trop d’appétit. Il regarda son ami engloutir la totalité des plats que lui avait préparé Miki, alors que lui-même toucha à peine à son assiette. Il fixait l’entrée du café en se demandant si elle allait venir aujourd’hui.  

Hier, quand il avait vu Kaori, son cœur avait raté un battement, et depuis, elle occupait ses pensées à toute heure de la journée. Le rendez-vous avec la charmante brune - dont il ne se souvenait plus du nom d’ailleurs - ne lui avait procuré aucun plaisir. La jeune femme avait été plus qu’entreprenante, malheureusement pour elle, il préférait mener la danse. C’est avec soulagement que son rendez-vous avait pris fin. Il aurait pu en profiter pour passer la nuit avec elle, mais le regard, si plein de vie de Kaori, ne le quittait plus.  

Ryo, une fois rassasié, retomba sur le dossier de sa banquette et observa Mick. Il avait l’air ailleurs. Qu’est-ce qui pouvait l’absorber de cette façon ? ou plutôt, dans son cas, QUI pouvait accaparer ainsi son attention ?  

- Alors Mick, tu as fait le joli cœur pendant mon absence ? Tu aurais pu penser à ton copain. Je ne voudrais pas interrompre ta rêverie, mais il se trouve qu’on a du boulot !  

Mick reporta son attention sur Ryo et émit un long soupir. Il avait raison, il fallait qu’il cesse de penser à elle s’il voulait bosser correctement.  

- C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! D’ailleurs, tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu étais autant en retard hier !  

Ryo ne trouva rien à répondre. Il ne pouvait décemment lui dire qu’il s’était fait malmener, par une femme qui plus est ! Lui, le meilleur nettoyeur du Japon ! C’était trop humiliant ! Il préféra se réfugier derrière un mur de silence.  

Mick, voyant que son ami ne lui révèlerait aucun secret croustillant, fut dépité. Il lui donna donc les informations concernant leur nouveau contrat.  

- Comme je te l’ai dit hier, notre cible s’appelle Tadashi Nishioka. Il est le chef d’une nouvelle organisation qui vient de s’implanter au Japon. J’ose espérer que tu te rappelles la photo que je t’ai montrée. Nos commanditaires voient d’un très mauvais œil son expansion fulgurante et souhaitent y mettre un terme assez rapidement. D’après les différents renseignements que j’ai pu glâner, notre homme possède un hangar sur les quais qui lui sert d’entrepôt pour stoker toutes sortes de marchandises de contrebande. Cela va des antiquités aux armes, en passant par la drogue. Cet entrepôt est très bien gardé. Les hommes qui y sont postés en faction sont armés jusqu’aux dents et ont ordre de tirer à vue.  

D’après nos commanditaires, une livraison de drogue est prévue vendredi soir à minuit. La drogue doit arriver en provenance d’Amérique centrale et est livrée par l’Union Toepe. C’est une très grosse cargaison car il compte inonder le marché avec de la poussière d’Ange.  

J’ai appris que Tadashi Nishioka serait présent lors de cette livraison. Il est extrêmement bien protégé et il est difficile de l’approcher. La seule chance de l’atteindre est l’entrepôt. Il est tellement convaincu de sa sécurité qu’il ne se méfiera pas. On pourrait organiser une petite expédition samedi, qu’en penses-tu ?  

Ryo prit le temps d’assimiler toutes les informations que venait de lui donner son partenaire. C’était une opération risquée mais apparemment, c’était une excellente occasion de l’atteindre.  

- OK, va pour samedi. Il nous faudra faire un petit repérage avant d’entreprendre cette opération.  

- J’y ai pensé également. Que dirais-tu de faire ça demain soir ? Cela nous laisserait ensuite deux jours pour planifier notre intervention.  

- Comme tu veux ! Tu n’as pas de rendez-vous demain soir ?  

- Si, mais cela ne me dit rien…  

Ryo, qui venait de porter son verra à la bouche, manqua de s’étrangler en entendant son comparse lui dire cela. Après avoir recraché ses poumons, il regarda attentivement Mick. Il venait de remarquer la petite étincelle qui brillait au fond de ses yeux. Il se frappa le front du plat de la main et s’exclama :  

- Surtout ne dis rien ! Je ne veux pas savoir. Comment tu peux faire ça à moi, ton meilleur ami ? Ne suis-je donc rien pour toi ? Tu es le seul qui me comprenne, même Umibozu ne me comprend pas comme toi ! C’est la chose la plus horrible qui puisse nous arriver ! Comment peux-tu oublier toutes nos nuits à faire la fête, à draguer toutes les femmes de la création ? Tu ne peux pas me laisser seul !  

Ryo s’affala sur la table et fondit en larmes en tapant du poing, sous les yeux ahuris de Mick.  

A ce moment précis, le tintement de la clochette se fit entendre et une jeune femme souriante entra dans le café.  

Mick, qui s’était installé face à la porte, la vit immédiatement. Elle était revenue ! Il la dévora du regard alors qu’elle se dirigeait vers le comptoir. Un sourire béat vint se dessiner sur les lèvres de Mick.  

Kaori salua les propriétaires du café d’une voix enjouée. L’air frais lui avait fait du bien et déguster un bon café achèverait de la détendre. Miki lui rendit son salut et la pria de s’asseoir à une table pour qu’elle puisse lui faire déguster sa nouvelle recette : un gâteau au chocolat. Elle voulait absolument avoir son avis !  

Kaori se dirigea tranquillement vers une table vide au fond de la salle.  

Soudain, Ryo releva la tête, tous ses sens en alerte. Il venait de ressentir cet étrange picotement au niveau de la nuque, le même qu’il avait précisément ressenti la veille au soir dans l’armurerie. Son adversaire l’avait donc pris en chasse. Il ne l’avait pas senti arriver et aucune tension meurtrière n’émanait de lui, ce qui lui confirmait qu’il devait être un adversaire redoutable.  

Il avait le dos à la porte de l’entrée et n’entendit que des pas réguliers se diriger vers lui. Les battements de son cœur s’accélèrent et il banda tous ses muscles pour se préparer à dégainer en cas d’attaque. Ryo releva les yeux pour interroger Mick du regard et ce qu’il vit le laissa sans voix. Celui-ci fixait un point derrière lui, avec un regard brûlant et un large sourire.  

Alors que Kaori se dirigeait vers le fond de la pièce, elle sentit un regard persistant posé sur elle. Elle reconnut soudain Mick, l’homme qui lui avait fait du charme la veille. Elle n’avait pas l’habitude d’être l’objet d’un tel intérêt et ce, de manière aussi ouverte. C’était flatteur mais en même temps très embarrassant. Cet homme était séduisant, c’était indéniable mais… Elle hésita sur la politique à mener : rebrousser chemin ou continuer comme si de rien n’était…  

Mick résolut son dilemme en avançant à sa rencontre, il voulait lui parler. Elle ne pouvait plus reculer. Elle plaqua un sourire poli sur ses lèvres, tout en se disant qu’elle n’avait décidément pas de chance. Elle qui avait besoin d’un peu de tranquilité, en était pour ses frais, vu la façon dont il l’avait abordée la veille. Elle se rendit alors compte qu’il n’était pas seul. Un homme, qui lui tournait le dos, était assis à sa table. Une petite lueur d’espoir s’alluma dans ses yeux : si les deux hommes étaient occupés, elle pourrait peut-être s’en sortir avec un simple échange de banalités...  

Un frisson, qu’elle mit sur le compte de la nervosité, vint soudain lui secouer les épaules.  

Ryo, de son côté, vit son partenaire se lever avec un sourire qui s’élargissait de plus en plus. Il ne comprenait plus rien. Sa tension était poussée à l’extrême, alors que Mick souriait comme un idiot ! Ryo se redressa et croisa les bras. Il se prépara pour un affrontement qui s’annonçait difficile.  

Mick attendait impatiemment que la jeune femme soit à sa portée. Il avait tellement pensé à elle toute la journée, qu’elle s’était finalement matérialisée devant lui !  

C’était comme dans un rêve…  

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