Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: messlat

Beta-reader(s): Chronos

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 30 chapitres

Publiée: 20-03-06

Mise à jour: 06-11-07

 

Commentaires: 335 reviews

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ActionAction

 

Résumé: Fiction alternative. Ryo ne connais pas la famille MAKIMURA et n'a donc jamais fait la promesse de veiller sur Kaori. Sauront-ils s'apprivoiser ? A vous de le découvrir !

 

Disclaimer: Les personnages de "Mon voisin le tueur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mon voisin le tueur

 

Chapitre 29 :: Un Péril en chasse un autre

Publiée: 11-09-07 - Mise à jour: 11-09-07

Commentaires: Bonjour Fan de Hojo. Comme promis je n’ai pas mis six mois à majer ce chapitre. Il y a un peu moins d’action dans ce celui-ci, car vous comprendrez qu’il faut faire de temps en temps des pauses dans l’histoire. Un grand merci pour toutes vos reviews qui m’ont fait très plaisir après une aussi longue période sans majer. Merci à Chronos pour son travail toujours aussi efficace. Et sans plus tarder je vous laisse à la lecture. A la prochaine pour de nouvelles aventures.

 


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Dans une des suites luxueuses du Capitol Hotel, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes, un groupe d’hommes réunis autour d’une table avait entamé d’âpres négociations à propos d’une nouvelle drogue, une marchandise de première qualité venue tout droit d’Amérique du Sud. Cette dernière, au nom évocateur de poussière d’ange, enflammait la convoitise de plusieurs chefs de clans qui voyaient là l’occasion de prendre le contrôle du marché de la drogue à Tokyo.  

 

Un coup sec frappé à la porte les fit taire. Un des hommes de TADASHI s’assura de l’identité de l’importun avant de le laisser entrer. Le nouvel arrivant se glissa dans la pièce et s’approcha silencieusement de son chef pour lui glisser discrètement à l’oreille qu’il y avait eu un problème dans la réception de l’hôtel et qu’un homme venait d’enlever Lola.  

 

Le visage impassible, TADASHI écouta le nouveau venu sans un mot, avant de lui murmurer un ordre d’un ton sec. Puis, d’un mouvement leste, il se leva et s’excusa auprès de ses convives en leur expliquant qu’un contretemps l’empêchait de rester plus longtemps. Ses homologues le regardèrent sans mot dire, surpris qu’il interrompe des négociations aussi importantes. Néanmoins, ils ne purent que se plier à sa demande car il était le seul à pouvoir leur fournir la marchandise tant convoitée.  

 

Entouré de sa garde rapprochée, TADASHI sortit de la suite et se dirigea vers l’issue de secours afin de sortir le plus discrètement possible de l’immeuble. Plus il s’éloignait et plus son visage prenait un air contrarié. Il savait que le contrat qui pesait sur sa tête était toujours de cours. Après la tentative d’assassinat à l’entrepôt, il s’était réfugié dans sa planque à l’extérieur de la ville. Cette soirée avait été la seule exception, son associé lui ayant demandé d’entamer le plus rapidement possible les négociations pour écouler la marchandise. La soirée du Capitol Hotel lui avait paru un excellent moyen pour réunir les chefs de clan et leur proposer son stock.  

 

Lola venait d’être enlevée, ce qui signifiait que son assassin se rapprochait inexorablement de lui. Il devait impérativement retourner en lieu sûr. Il ne s’inquiétait pas trop, la seule fois où il avait emmené Lola dans sa planque, il avait pris toutes les précautions pour qu’elle ne se souvienne ni de l’endroit, ni de la route qui y menait. Dommage, il l’appréciait particulièrement. Sa beauté, mais surtout son inexpérience avaient comblé nombre de ses fantasmes. Il avait pris un plaisir fou à l’initier à l’art de la séduction sous toutes ses formes. Le problème qui se posait à présent était de trouver une raison valable pour expliquer l’interruption des négociations à son associé. Il devait également s’arranger pour le convaincre de reporter ces mêmes négociations à une date ultérieure.  

 

Vingt minutes plus tard et il regagnait sa cachette sans encombres. Tendu, il se dirigea directement vers son bureau. Il avait besoin d’un remontant avant d’affronter son associé qui devait sûrement l’attendre dans le bureau adjacent. Pendant le trajet, il avait eu le temps de réfléchir à la meilleure stratégie à adopter devant lui. Il avait prévu de lui relater une grande partie des pourparlers tout en omettant de mentionner l’incident de la soirée. Il dirait que les chefs de clan avaient décidé de réfléchir à sa proposition et qu’ils lui feraient connaître rapidement leur décision.  

 

Quand il franchit, quelques minutes plus tard, le seuil du bureau de son associé, accompagné de deux de ses hommes, il avisa tout de suite que ce dernier se trouvait seul, assis derrière son bureau. S’il en fut surpris, il n’en laissa rien paraître. Le regard que son associé lui lança acheva de le mettre mal à l’aise. TADASHI se racla la gorge :  

 

- MILAK, je vous cherchais justement, je tenais à vous informer de l’évolution de notre affaire.  

- Tiens donc... je suis curieux d’entendre ce que vous avez à me dire.  

- Euh et bien… tout s’est passé exactement comme prévu. - Et il débita d’une traite le discours qu’il avait soigneusement préparé lors de son trajet en voiture.  

 

Plus il parlait et plus la sensation que quelque chose ne tournait pas rond lui tenaillait les entrailles. Un silence interminable s’installa entre eux, une fois son histoire finie.  

 

- C’est curieux... j’ai entendu dire qu’il y avait eu un peu plus d’action que ce que vous venez de me raconter, TADASHI – déclara MILAK, de manière nonchalante.  

 

TADASHI le regarda se lever et s’avancer vers lui. Son treillis militaire et sa façon de se déplacer lui conféraient un air dangereux. Le souffle court, TADASHI comprit alors que MILAK connaissait la vérité. Il aurait dû s’en douter, un homme tel que lui devait avoir des espions un peu partout. Heureusement qu’il n’était pas venu seul, son associé ne tenterait rien devant témoins.  

 

A peine eut-il le temps de faire cette réflexion que MILAK, d’un mouvement aussi vif que l’éclair, s’empara de deux couteaux commandos qui se trouvaient dissimulés dans ses bottes et, d’un geste aussi sûr qu’inhumain, trancha la gorge des deux sbires qui se tenaient à côté de lui. Comme dans un mauvais rêve, TADASHI regarda le sang gicler et éclabousser les murs, avant de voir au ralenti les corps de ses hommes tomber comme deux pantins inarticulés. Avec une fascination malsaine, il observa les derniers spasmes des deux pauvres malheureux, avant que l’odeur de sang frais ne vienne percer la brume cotonneuse de son cerveau.  

 

MILAK, alias le Boucher, essuya tranquillement une des ses lames sur son pantalon avant de la ranger dans sa botte. Il se tourna ensuite vers celui qu’il estimait ne plus lui être d’aucune utilité et vit la peur défigurer ses traits. Et dire qu’il se prétendait un Yakusa, c’était à mourir de rire. Lui qui avait fait sa vie dans l’enfer de la guerre, ne comprenait pas qu’un homme puisse compter sur les autres pour se défendre. Il avait appris à se battre dès son plus jeune âge. Alors que la plupart des adolescents de son âge vaquaient à des tâches futiles, lui luttait pour survivre. Il avait appris à vivre dans l’horreur de la guerre, à tel point que celle-ci était devenue une partie de lui. Il n’oublierai jamais la première fois où il avait ôté la vie à un de ses semblables et le sentiment de toute puissance que cela lui avait procuré. Cette sensation grisante était devenue pour lui une véritable drogue. Mais rien ne lui procurait plus de plaisir que de se battre à mort contre un adversaire de sa valeur. Malheureusement, cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti l’adrénaline monter en lui lors d’un combat.  

 

Il avait été obligé de choisir un intermédiaire bien implanté sur le territoire Japonais pour mener à bien la conquête du marché de la drogue. Mais il soupçonnait cet imbécile de TADASHI de vouloir le doubler. Malheureusement pour lui, il ne savait pas à qui il avait à faire. En apprenant ce soir, par un de ses hommes, qu’un individu s’était introduit au milieu de la soirée pour enlever la maîtresse de son associé, il avait compris qu’il devait se débarrasser de lui. Mais avant, il entendait s’amuser un peu...  

 

Seuls les hurlements de douleur poussés par TADASHI vinrent perturber le silence de la retraite. Ce dernier n’avait pas résisté bien longtemps avant que son sang ne se vide entièrement, pensa MILAK, légèrement déçu. Néanmoins, il avait réussi à apprendre, entre deux cris de douleur, que la fille ne connaissait pas cette planque et qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter à propos des informations qu’elle pourrait détenir. Mais il préférait s’en assurer par lui-même.  

 

Il retourna s’asseoir derrière son bureau et passa quelques coups de fil. Il savait qu’un contrat avait été signé sur la tête de TADASHI, mais quelle avait été sa surprise en percevant, le soir de son arrivée au Japon il y a deux mois de cela, une aura qu’il aurait reconnu entre mille. Le seul à qui il vouait une haine sans limites, le seul qui ait réussi à lui échapper. Il n’avait jamais cru aux coïncidences et si son intuition se révélait être exacte, ce bon vieux Ryo était toujours de la partie. Grâce à ses informateurs, il apprit qu’un couple avait réussi à s’enfuir en emmenant la maîtresse de TADASHI. Toujours d’après eux, cette autre femme était également une escort-girl de l’agence « Five Moon » dirigée par Madame MING.  

 

Il demanda à ce qu’on lui apporte la vidéo surveillance de la soirée, afin qu’il puisse se rendre compte du risque potentiel que cet enlèvement pouvait avoir sur la suite de ses affaires. Une heure plus tard, il étudiait avec intérêt cette dernière. Il n’eut aucun mal à reconnaître son adversaire. Même si les années avaient durci les traits de Ryo, ce dernier conservait l’assurance et la prestance d’autrefois. Il remarqua avec intérêt l’attitude possessive dont Ryo faisait preuve à l’égard de sa cavalière. Vu la façon dont il la couvait du regard, elle ne pouvait pas être une simple escort-girl à ses yeux, il y avait sûrement autre chose. Elle devait certainement être sa maîtresse. S’il parvenait à mettre la main sur cette fille, il trouverait Ryo et alors, il tiendrait sa vengeance. Quelle ironie, les rôles étaient désormais inversés. De chasseur, Ryo allait devenir le gibier. A cette pensée, le Boucher éclata de rire. Son rire macabre résonna dans toute la pièce.  

 

 

****  

 

Ryo gara la voiture dans le parking sous-terrain de leur immeuble, bien à l’abri des regards indiscrets. Il se tourna vers Kaori et remarqua qu’elle scrutait les alentours, à la recherche d’éventuels assaillants.  

 

- Nous sommes arrivés. Ne vous inquiétez pas, personne ne nous a suivis - Il avisa soudain un mouvement sur la banquette arrière, avant de se souvenir qu’il s’agissait de Lola.  

 

Cette dernière avait le regard perdu. Il voulut lui toucher le bras pour lui faire comprendre que c’était fini, mais à la seconde où ses doigts entrèrent en contact avec sa peau, elle poussa un hurlement de terreur qui les fit sursauter tous les deux, avant d’éclater en sanglots.  

 

Ryo, interloqué, croisa le regard compréhensif de Kaori, avant de hausser les épaules, impuissant. Kaori se tourna alors vers la jeune femme, s’adressant à elle d’une voix pleine de douceur.  

 

- Myabi ? Myabi NOMURA ? - Pour toute réponse, elle n’obtint que des pleurs - Nous sommes à présent en sécurité, Myabi, vous n’avez plus rien à craindre. Myabi, il faut à présent vous calmer, vous devez vous ressaisir - Elle espérait que son ton ferme mais non dénué de gentillesse saurait calmer ses nerfs - Myabi, c’est votre sœur qui m’a demandée de vous retrouver. Votre famille s’inquiète beaucoup pour vous.  

 

Elle n’eut pas à attendre longtemps. Les pleurs se transformèrent en hoquets avant de s’arrêter complètement.  

 

- Alors, c’est bien vrai - fit-elle d’une voix incertaine – vous êtes là pour me ramener chez moi ?  

 

Ryo s’apprêtait à ouvrir la bouche pour protester quand il sentit le regard meurtrier de Kaori se poser sur lui, lui signifiant clairement de la mettre en veilleuse. Bougon, il sortit de la voiture en se demandant depuis quand c’était elle qui donnait les ordres. C’était seulement parce qu’il n’avait pas envie d’entendre Lola se mettre une nouvelle fois à hurler comme une démente qu’il préféra garder ses commentaires pour lui.  

 

Bon et maintenant, que devait-il faire ? Il n’allait quand même pas attendre le bon vouloir de sa voisine pour pouvoir interroger Lola sur TADASHI. Il était à peu près sûr que Kaori voudrait l’emmener chez elle pour qu’elle se repose et, par la même occasion, lui interdirait de la voir. Hors de question ! Il allait lui couper l’herbe sous le pied. Il ouvrit la porte arrière du véhicule et fit sortir Lola.  

 

- Suivez-moi - dit-il d’une voix autoritaire.  

- Je dois partir… S’ils me retrouvent, ils me tueront – protesta faiblement Lola.  

- Ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous protéger, personne ne vous fera de mal - Tout en disant cela, il l’entraînait vers les escaliers.  

 

Kaori n’en revenait pas ! Ce mufle l’avait laissée dans la voiture comme si elle n’existait pas. Elle sortit précipitamment du véhicule et courut pour les rattraper.  

 

- Eh, attendez-moi ! - Elle s’arrêta une seconde pour enlever ces satanés talons qui lui avaient fait souffrir le martyr tout au long de la soirée, avant de reprendre sa course.  

 

Elle les rattrapa sur le palier du premier étage.  

 

- Dites, vous auriez pu m’attendre ! - bougonna-t-elle – Je vais passer devant pour vous ouvrir la porte.  

 

« Cause toujours ma belle. La petite est à moi et je ne laisserai personne me l’enlever avant qu’elle n’ait pu me dire où se trouve TADASHI » pensa Ryo. Quand ils arrivèrent sur le palier du deuxième étage, ils trouvèrent Kaori en train de glisser la clé dans la serrure. Sans lui accorder le moindre regard, Ryo continua son chemin et s’engagea vers l’escalier qui menait jusque chez lui.  

 

- Mais, qu’est-ce que vous faites ?  

- Cela se voit, non ? Je la mets en sécurité chez MOI !  

- Mais... vous n’avez pas le droit ! Attendez !  

 

Il était sûr qu’elle réagirait de cette façon, mais fort heureusement pour lui, il avait presque atteint son palier. Il lâcha Lola le temps de chercher ses clés et ouvrit sa porte. Si son attitude avait un temps déstabilisé sa voisine, elle avait vite repris ses esprits. Relevant sa robe pour ne pas trébucher, elle grimpa les marches restantes à toute vitesse.  

 

Ryo eut le malheur de lui jeter un coup d’œil, ce qui causa sa perte. A la voir ainsi, pieds nus, les joues rosies par l’effort et les cheveux décoiffés, il se remémora le baiser qu’ils avaient échangé un peu plus tôt. Il n’avait pas prévu de l’embrasser, mais c’était arrivé. Il ne s’était pas attendu à être encore plus attiré par elle, mais c’était arrivé aussi. Il rêvait de l’embrasser encore, de s’abandonner à elle. Il se rappela ses lèvres, si chaudes sous les siennes, enfiévrées par un abandon qu’il avait réussi à obtenir d’elle. Très vite, il comprit que si le péril qui les avait menacés un peu plus tôt dans la soirée avait mis fin à un jeu très dangereux de séduction entre eux, il n’avait pas pour autant éteint la flamme du désir qui le consumait. Et celui-ci se manifestait d’autant plus violemment maintenant qu’il s’y attendait le moins. Si elle avait cet effet-là par sa simple présence, mieux valait ne pas imaginer ce que ce serait s’il la touchait ou, mieux encore, s’il lui faisait l’amour…  

 

Il devait impérativement se reprendre, ce n’était pas le moment de penser à ces choses-là, surtout avec elle ! Cette vision l’avait déconcentré, mais il était parfaitement capable de museler ses désirs, enfin, il l’espérait. Quand il réussit à reprendre pied avec la réalité, c’était déjà trop tard, Kaori était dans son appartement. Il était furieux contre lui-même pour n’avoir pas su se contrôler. Il l’aurait bien volontiers mise dehors, mais il avait peur que son corps ne le trahisse une seconde fois, si jamais il posait la main sur elle.  

 

Kaori avait profité d’un moment de réflexion de son voisin pour entrer chez lui, à la suite de Myabi. Pendant un instant, elle avait pensé qu’il lui barrerait le passage, mais à sa grande surprise, il n’en avait rien fait. Une fois dans le salon, elle se retourna pour lui faire face, loin d’imaginer le combat intérieur qu’il menait contre lui-même. Elle ne vit que son regard plein de colère et se dit que les choses n’allaient pas tarder à tourner au vinaigre.  

 

- Lola… euh Myabi, asseyez-vous, je vais vous préparer un remontant – Ryo se tourna ensuite vers Kaori - Quant à vous, suivez-moi - Il fit demi-tour et se dirigea vers la cuisine, sans lui laisser le temps de protester.  

 

Elle n’avait pas trop le choix. Elle lança un sourire rassurant à Myabi et le suivit, dans l’espoir de le convaincre que la jeune femme serait mieux chez elle.  

 

Il fallait qu’il trouve un moyen de faire sortir Kaori de chez lui afin qu’il puisse avoir le champs libre pour interroger Lola. Pas question de se faire avoir une seconde fois par ses charmes ! Il devait absolument retrouver le self-contrôle qui le caractérisait. La seule chose qui marcherait serait de la considérer comme un homme. Il se raccrocha à cette idée comme un naufragé à sa bouée sinon, il sombrerait corps et âme dans l’océan de ses yeux.  

 

Il attendit que la porte se referme derrière elle avant de lui faire face.  

 

- Je n’irai pas par quatre chemins. J’ai une mission à terminer et Lola est la seule personne qui puisse me conduire à ce trafiquant. Alors, soit vous fichez le camp de votre plein gré, soit je vous mets dehors manu militari.  

- Myabi est ma cliente, je ne cherche qu’à la protéger alors que vous, vous ne voulez que l’utiliser !  

- Je veux simplement qu’elle réponde à deux ou trois questions, ensuite je vous la renvoie et vous en ferez ce que vous voudrez !  

- Cette pauvre fille est dans un tel état de stress que je doute qu’elle puisse répondre à une seule de vos questions.  

- Je n’ai aucun doute sur mes capacités à faire parler les gens, même les plus récalcitrants – fit-il, avec un sourire carnassier.  

- Comment pouvez-vous dire une chose pareille ? – s’exclama Kaori, outrée - Cette pauvre fille est à bout de nerfs, sa vie a dû être un calvaire et vous, vous ne pensez qu’à votre mission ! - Elle était révoltée par son attitude. Elle avait espéré qu’il ferait preuve d’un peu de compassion à l’égard de la jeune femme, mais elle s’était lourdement trompée.  

- Je me contrefiche de ce que vous pensez de moi, j’ai déjà perdu assez de temps comme cela.  

 

Il prit une bouteille de whisky ainsi qu’un verre propre d’un tiroir et sortit de la cuisine. Il ne pouvait plus demeurer une seconde de plus en sa présence et ne voulait surtout pas croiser son regard, de peur d’y lire toute la déception qu’elle éprouvait à son égard. Il s’était montré blessant volontairement, en espérant qu’elle regarde enfin la vérité en face : il était pourri jusqu’à l’os. Mais voilà, il n’avait pas prévu que cela lui ferait si mal, il avait beau se dire que c’était pour son bien, le remords le taraudait.  

 

Kaori resta dans la cuisine le temps de se reprendre. Elle était furieuse après lui, mais c’était davantage de la déception qu’elle ressentait. Comment pouvait-il se montrer aussi insensible ? Venant de sa part, cela n’aurait pas dû l’étonner. Sans le vouloir, elle se rappela cependant la gentillesse dont il avait fait preuve dans la voiture pour la rassurer, ainsi que la façon dont il avait dénoué ses doigts du volant. Cela ne correspondait pas du tout avec l’homme qui se trouvait maintenant dans le salon. Seule la colère lui obscurcissait les idées, il ne lui voulait certainement aucun mal. Elle devait garder cela à l’esprit et lui accorder le bénéfice du doute.  

 

Ryo pénétra dans le salon et déposa le verre sur la table basse, près de Lola qui s’était recroquevillée entre deux coussins. Il versa deux doigts de whisky dans le verre et le lui tendit.  

 

- Lola, j’ai quelques questions à vous poser sur TADASHI.  

 

Elle leva vers lui un regard affolé.  

 

- Mais vous aviez dit que vous m’aideriez à retrouver ma famille !  

- Oui mais avant, je dois savoir où il se trouve.  

- Je ne sais pas – murmura-t-elle - Il m’avait demandé de l’attendre dans la salle de bal pendant qu’il réglait une affaire. Quand il va se rendre compte que je ne suis plus là, il va me chercher partout, il s’en prendra peut-être à ma famille !  

 

Ryo regarda Lola éclater de nouveau en sanglots. Il avait menti, il n’avait jamais abusé d’une femme, encore moins d’une femme en pleurs. Affolé, il regarda autour de lui, dans l’espoir de voir Kaori. Elle, au moins, saurait quoi faire. Ne l’apercevant pas, il finit par se lever et s’assit à côté de Myabi pour lui tapoter légèrement le dos en guise de consolation. D’un bond, Lola se retourna et se jeta dans ses bras puissants. Emporté par le mouvement, il se retrouva couché sur le canapé avec Lola qui s’agrippait à son cou.  

 

Ce fut le moment que choisit Kaori pour sortir de la cuisine. Blême, elle s’arrêta devant le couple qui s’enlaçait sur le canapé.  

 

 


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