Capitolo 3 :: Une nouvelle cliente

Pubblicato: 13-02-06 - Ultimo aggiornamento: 13-02-06

Commenti: Bon, eh bien voilà la suite. Je suis consciente d’insister plus jusqu’ici sur les pensées et la psychologie des personnages, mais le prochain chapitre fera plus avancer l’action quoi que normalement si je réussis mon coup vous devriez vous poser encore davantage de questions sans réponse à la fin de ce futur quatrième chapitre… Encore merci pour toutes les reviews que vous m’avez laissées, je les ai trouvées en revenant du Bac Blanc de Français…c’est vraiment très sympa et ça fait très plaisir de les lire juste après quatre heures d’examen !!! Allez, bonne lecture et ne m’incendiez pas à la fin ! (NB : une taille moyenne je trouvais ça trop vague…J’avais donc voulu préciser, désolée !!!)

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Kaori ouvrit la bouche, voulut parler, mais ne parvint pas à émettre le moindre son. Aussi baissa-t-elle la tête et commença-t-elle de s’éloigner en silence vers leur appartement, qui se trouvait dans la direction opposée.  

Mais Ryô se retourna et bien que tiré avec insistance il n’avança pas d’un pas de plus :  

« Kaori, où vas-tu ? »  

Celle-ci ne voulut pas montrer son trouble et, se reprenant aussitôt :  

« Ca t’intéresse ?!! Faire les courses bien sûr !!! Et également passer voir le tableau. »  

‘Le tableau ? Quel tableau ??? Mais de quoi parle-t-elle ?’  

« C’est hors de question Kaori ! C’est une nouvelle affaire, tu ne peux pas ne pas être présente ! Et il est devenu inutile d’aller voir le tableau, puisque l’on ne prendra pas deux affaires en même temps de toute façon !!! Quant aux courses, elles peuvent attendre, non ? »  

« Si tu veux avoir quelque chose à « avaler » ce soir, certainement pas ! »  

« Oh mais Kaori pourrait peut-être se charger des courses tandis que je vous expose mon cas ??? »  

« Non, Kaori et moi travaillons en duo, sa présence est indispensable ! »  

Kaori n’en revenait pas ! Depuis quand Ryô insistait-il tant pour qu’elle l’accompagne avec une jolie femme ??? Pourquoi donc ne profitait-il pas de la situation comme il le faisait toujours ? Il aurait dû bondir de joie au contraire ! Elle chercha le regard de son partenaire, espérant y trouver des réponses, mais il était trop occupé à déshabiller des yeux Kinasawa, qui ne semblait d’ailleurs pas en être gênée outre mesure…  

« D’accord. » dit soudain Kaori. « Je viens. Je ferai les courses plus tard. »  

Elle ne savait pas bien pourquoi elle s’était décidée ainsi tout d’un coup. Surveiller Ryô ? Kinasawa, plus probable. Mais surtout pour trouver des réponses aux questions qu’elle se posait sur l’étrange attitude de son partenaire : D’un côté, il disait sa présence indispensable, de l’autre, il semblait considérer que chaque instant où il ne sautait pas sur Kinasawa était un instant de perdu et d’après son visage un nouveau projectile atteindrai bientôt la jeune femme. Alors ???  

« Très bien, alors allons-y. » dit Kinasawa d’un ton faussement enjoué.  

Elle aurait en effet préféré Ryô seul. D’abord parce qu’il lui plaisait, ensuite parce qu’elle avait bien senti le lien qui les avait unis d’un simple regard quelques instants auparavant…  

‘C’est bon.’ Pensait Ryô pendant ce temps ‘Gagné. Elle a accepté finalement. OUF ! Dans son état, je ne veux pas qu’elle reste seule, elle serait bien incapable de ressentir la moindre aura malfaisante. Ce serait trop dangereux. Et puis ainsi, j’ai peut-être enfin une minuscule chance de comprendre la situation et de reprendre les choses en main !!!’  

Le trio se mit alors en marche et Kinasawa, se pendant immédiatement au bras de Ryô, entama la discussion :  

« Tout à l’heure, vous avez parlé d’un tableau, pourriez-vous m’expliquer ce dont il s’agit, M. Saeba ? »  

« Oh, c’est très simple. Il suffit pour nous contacter d’inscrire XYZ sur le tableau des messages à la sortie de la gare de Shinjuku, avec un lieu de rendez-vous ou un numéro de téléphone. Cela symbolise un appel au secours dans les faits. Mais je vous en prie, appelez-moi Ryô. »  

« Seulement si vous m’appelez « Kina » alors ! »  

« Entendu ! »  

Pendant que Ryô et Kinasawa cheminaient en devisant ainsi, Kaori marchait légèrement derrière eux, la tête vide…Seuls les mots que ces deux-là prononçaient trouvaient une résonance en elle…. douloureuse il est vrai.  

‘Que Ryô lui demande de l’appeler par son prénom, c’était à prévoir. Mais que lui l’appelle « Kina » !!! Mon Dieu, non, pas ça !!! Je vous en supplie, pas ça !!!’  

« Ah, nous sommes arrivés. » dit soudain Kinasawa.  

Kaori leva les yeux pour découvrir un immeuble moderne, fort joli, qui paraissait très haut. Tandis qu’ils rentraient dans le hall, Kinasawa conseilla de prendre l’ascenseur, car, dit-elle, elle habitait au dernier étage et ils mettraient trop de temps par les escaliers.  

« Quel est votre étage ? » demanda Ryô, curieux.  

« Le quinzième. »  

« C ‘est une bonne chose. Il sera plus difficile pour des oreilles indiscrètes de nous entendre. » affirma Ryô.  

« Je ne sais pas si la hauteur bloque les oreilles indiscrètes » répondit Kinasawa « mais certainement pas les personnes indiscrètes en tout cas. »  

« Que voulez-vous dire ??? » demanda Ryô, intrigué, tandis que Kaori relevait la tête, l’intérêt professionnel reprenant le dessus.  

« Je vais vous l’expliquer, mais attendons d’être chez moi, nous y serons plus à l’aise pour parler. »  

L’ascenseur arriva à destination et Kaori et Ryô pénétrèrent dans un appartement relativement grand, luxueux et meublé avec goût.  

« Venez dans le salon, nous pourrons y nous asseoir. » dit Kinasawa.  

Le « salon » se révéla une vaste pièce demi-circulaire avec des fenêtres coulissantes tout le long du côté arrondi, qui donnaient sur un balcon. Kinasawa s’installa sur le canapé et invita Ryô à venir s’asseoir à côté d’elle. Kaori n’eut d’autre alternative que de prendre le fauteuil restant, face à eux.  

Ryô se tourna alors vers leur cliente, lorsque celle-ci se leva brusquement en s’écriant :  

« Oh, j’ai oublié le café !!! » Et elle se précipita dans sa spacieuse cuisine.  

‘Un peu trop théâtral pour être vrai.’ songea Kaori, la regardant s’éloigner. Elle croisa le regard de Ryô, tenta de sourire et voulut dire quelque chose mais sans lui en laisser le temps…  

« M. Saeba ? Pourriez-vous venir m’aider, s’il-vous-plaît ? Ce plateau promet d’être vraiment très lourd… »  

Ryô vola presque jusqu’à la cuisine. Kaori poussa un soupir d’impuissance, désemparée, tandis qu’elle les entendait s’activer.  

Elle se leva, gagna la fenêtre et laissa son regard errer sur la ville. Il faisait vraiment un temps magnifique et le soleil éclatant se réfléchissait sur les immeubles, obligeant Kaori à plisser les yeux. Au loin, on apercevait les arbres du parc. Comme elle aurait aimé s’y promener en compagnie de Ryô en une si belle journée ! Leurs instants de complicité étaient rares, certes, mais si intenses…Ce jour aurait pu en fournir, si seulement ils n’avaient pas rencontré…  

« Kaori, veux-tu du sucre ? »  

Sans détourner son regard du parc, Kaori répondit laconiquement, d’une voix neutre, sans timbre :  

« Oui, merci Kinasawa. »  

Elle se donnait envie de vomir. « Merci Kinasawa »…Les deux mots qu’elle avait le moins envie de prononcer, qu’elle n’aurait jamais cru avoir à prononcer de sa vie entière…D’ailleurs, elle n’aurait jamais cru la revoir de toute façon…  

Pourquoi avait-il fallu qu’elle croise leur chemin ? Et particulièrement aujourd’hui ? Pourquoi ?  

Kaori ne croyait pas au Destin, c’était une femme d’action, énergique, qui devait se battre chaque jour pour protéger ce qui lui était le plus cher, alors elle refusait de croire que sa vie, ses choix, ses actes étaient décidés à l’avance. Elle aimait l’idée du libre arbitre de l’être humain.  

Mais chacun doit admettre un jour qu’il existe des forces qui nous sont supérieures, que nous ne comprenons pas et contre lesquelles nous ne pouvons rien. Si elles ne décident pas de notre vie, elles influent tout de même sur elle. Certains les appellent « hasard », d’autres « circonstances », d’autres encore leur donnent un nom et lui vouent un culte : « Dieu », « Allah »…  

Etait-ce leur volonté qui avait entremêlé leur chemin à celui de Kinasawa aujourd’hui ? Dans quel but ? Quel était le sens de tout ceci ? Que fallait-il comprendre ?  

‘Vaste question’ se dit Kaori en se mordant la lèvre. ‘Je pourrais tout aussi bien tenter de découvrir le sens de la Vie, j’aurais à peu près autant de chances de réussite…’  

Et pourtant…Etait-ce un signe ? Cela voulait-il dire qu’entre elle et Ryô…c’était impossible ??? Qu’après toutes ces années, elle devrait s’avouer vaincue…et laisser la place à une autre ??? Kinasawa par exemple ?  

‘NON ! Cela je ne l’accepterai jamais ! Je ne pourrais pas le supporter !’ Kaori redressa soudain le menton d’un geste rageur :  

‘Jamais ! Jamais je ne laisserai Ryô à une autre femme ! Et elle encore moins que les autres ! Voyons Kaori, si tu l’aimes vraiment, bats-toi pour lui ! Ne le laisses pas partir !’  

Pourtant sa belle détermination sembla retomber d’un coup…l’image de Kinasawa lui était apparue devant les yeux :  

‘Evidemment, elle attire bien plus le regard que moi…Je n’ai aucune chance contre elle…Elle, si belle, si féminine, contre moi, la « planche à pain », le « garçon manqué », le « petit frère »…Absolument aucune chance…….aucune chance.’ murmura-t-elle.  

Ses yeux, qui avaient un instant retrouvé leur éclat, s’étaient éteints de nouveau et la petite lumière si familière n’y brûlait plus. Le cœur lourd, elle retourna s’asseoir dans le fauteuil.  

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