Capitolo 9 :: « Trêve ou Alliance ? »

Pubblicato: 24-03-06 - Ultimo aggiornamento: 24-03-06

Commenti: Merci beaucoup pour toutes vos reviews, elles m’ont fait extrêmement plaisir, chacune d’entre elles !!! Je n’en avais jamais eu autant ! Enervés, vous devenez particulièrement prolifiques, plus encore que d’habitude dites donc !!! En tous cas merci encore pour votre soutien et à tous ceux qui me lisent également. J’ai essayé de ne pas trop tarder pour ce chapitre (quoi que ce ne soit pas désagréable de jouer avec vos nerf…). Il ne fut pas facile à écrire, car je devais faire parler deux personnes qui savent ce qui s’est passé sans tout dévoiler d’un coup (bah non, tout de même…) ce qui est loin d’être évident. J’ai tenté de me mettre à la place de chacun pour « ressentir » la manière dont ils réagiraient alors j’espère que cela vous plaira…Vous savez, il existe un petit mot très joli : « Indulgence » ! Non, sérieusement j’espère que ce chapitre vous plaira vraiment alors bonne lecture !!!

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Lorsque le bruit des pas de Ryô et Falcon décrut puis finalement disparut totalement, le silence s’installa entre les deux jeunes femmes.  

Kinasawa, les yeux dans le vague, était visiblement sous le choc des derniers événements. Kaori, en s’asseyant également, la regardait avec intensité. Le silence s’étirait et aucune des deux ne semblait vouloir le rompre, ce qui en devenait plus difficile de minute en minute. Kaori tenta alors d’imaginer ce que pouvait bien ressentir Kinasawa.  

‘Elle est chez moi.’ pensa-t-elle. ‘En terrain ennemi en quelque sorte. C’est moi qui aie l’avantage cette fois, à tous points de vue. Que dois-je faire alors ? Pour la mission, il vaudrait mieux qu’il y ait le moins possible de dissensions dans le groupe, alors proposons-lui implicitement sinon la paix, du moins une trêve. Oui, mais pour cela, il va falloir rompre ce satané silence…Pas évident !’  

S’armant de courage, Kaori se leva brusquement. Kinasawa leva la tête vers elle, étonnée.  

« Je…Je vais… » Kaori perdait de son aplomb sous son regard. Puis soudain elle se secoua.  

‘Allons ma vieille ! Tu es sur ton territoire à présent ! Tu es chez toi, elle dépend de toi à tous points de vue, alors un peu de nerf bon sang !!!’ Respirant un bon coup, elle se lança…  

« Je vais me chercher un café, il est déjà quatre heures moins le quart et aucun de nous n’a déjeuné. Tu en veux un ? »  

Et elle attendit anxieusement la réponse. D’après le visage indécis et torturé de Kinasawa, elle avait parfaitement compris que la question ne concernait pas le café. Kaori s’en servait comme d’une façade, pour dissimuler une demande bien plus profonde… De son « oui » ou « non » dépendait sa future relation avec elle, elle le savait. Alors ? Qu’allait-elle choisir ? Kaori lui tendait la main. L’accepterait-elle ? La prendrait-elle ?  

« Oui, merci Kaori. C’est vraiment très sympathique de ta part. »  

« Oh tu sais, ce n’est qu’un café ! » répondit Kaori en s’éloignant vers la cuisine.  

« Non. C’est beaucoup plus que cela… » murmura Kinasawa pour elle-même.  

« Il est excellent. Félicitations. »  

Kaori était revenue avec deux cafés et les deux jeunes femmes étaient en train de boire lorsque Kinasawa reprit la parole.  

« Merci. » répondit Kaori, étonnée du compliment.  

« Kaori…Je…Je voulais te dire… »  

Kaori releva lentement la tête et contempla Kinasawa. L’heure des explications était-elle venue ???  

« Kaori, je tenais à ce que tu saches que…Enfin, d’abord je voulais te remercier. Pour tout ce que toi et ton partenaire faites pour moi, alors que nous…nous ne…  

« Il ne sait rien. Il n’est pas au courant. »  

« Oui, parce que tu ne lui as pas dit. Je suis navrée, je sais que je me suis très mal conduite avec toi, et ce même tout à l’heure. »  

« Pourquoi me dis-tu tout ça, Kinasawa ? »  

« Eh bien…Je ne sais pas…Il y a encore une heure, rien n’avait changé, malgré toutes ces années…Mais là…Tous ces événements m’ont bien secouée, je dois l’admettre et je crois que ce qui m’a fait prendre conscience d’un certain nombre de choses, c’est que tu me tendes la main en un moment pareil…Alors que tu aurais pu me dominer facilement. »  

« ça ne m’intéresse pas de dominer les gens. » répondit doucement Kaori.  

« Ah oui ??! Pourtant à l’époque tu ne t’étais pas beaucoup gênée !!!…….Oh, excuses-moi, Kaori, je n’aurais pas du dire cela. C’est juste que pour moi tout cela est encore si vivace… »  

« C’est également très vivace pour moi… » murmura Kaori.  

« Toi au moins tu n’as pas perdu à jamais l’amour de ta vie ! » lui lança Kinasawa d’un ton amer.  

« Non. Je ne risquais pas…et je ne risque toujours pas… » Kaori avait le regard soudain très douloureux. Kinasawa venait de mettre le doigt sur une blessure à vif.  

« Non ??! Ne me fais pas croire que tu n’as toujours personne ??! Après tout, je te l’avais dit au Lycée, quelqu'un comme toi… »  

Et voilà. L’instant de complicité avait disparu. Elle retrouvait la Kinasawa qu’elle connaissait. Mais elle ne s’offusqua pas de ses paroles blessantes. Non. Elle avait mieux à faire. Il n’était pas question que Kinasawa se referme de nouveau sur elle-même après avoir commencé à ouvrir son cœur ! Elle devait parler. Cela Kaori ne le savait que trop bien. Dans ce genre de moments, on a besoin d’une confidente. Elle avait Miki, mais Kinasawa ? avait-elle quelqu'un à qui se confier ???  

« Kinasawa, écoutes, je suis vraiment désolée pour ce qui s’est passé, mais…  

« DESOLEE ?!!! Tu es « désolée » ??! Et qu’est-ce-que je suis, moi ? Mais tu sais que c’est monstrueux ce que tu viens de dire ??! Toi, tu as une vie, des gens autour de toi, des amis…  

« Pourquoi, pas toi ? » demanda doucement Kaori.  

« Moi je ne… Kinasawa s’interrompit brusquement et plaqua une main sur sa bouche d’un air horrifié. Puis soudain ses épaules se mirent à trembler, comme si elle allait sangloter. Les yeux mouillés elle fut obligée de s’asseoir, les jambes tremblantes.  

« Oh Kaori…Il me manque tellement !!! »  

Kaori vint s’asseoir à côté d’elle.  

« Oui, je sais. A moi aussi il manque énormément. Ce n’était qu’un ami, mais il m’était très cher . Alors j’imagine ce que tu dois ressentir. »  

« Tu ne peux pas savoir…Tu n’as aucune idée de…  

« J’ai également perdu un être qui m’était très cher, tu sais. Mon frère. C’était la seule famille qui me restait. Kinasawa, quoi qu’il ait pu se passer entre nous, je peux te jurer que je ne voulais pas que ça se termine ainsi. Je…Je ne pouvais rien faire ! »  

Kinasawa respira un grand coup.  

« Je sais. Je n’ai jamais réussi à l’accepter, mais je le sais. Ce genre de sentiment est incontrôlable, toi et moi le savons mieux que personne, n’est-ce-pas ? »  

« Que veux-tu dire ? » demanda une Kaori rougissante.  

« Oh, rien. Je sais que tu m’as très bien comprise. Tu sais, j’ai voulu un instant faire avec lui la même chose que tu m’as faite. Vous êtes si bien tous les deux, si heureux…et surtout si proches…Alors que j’en suis éloignée depuis tant d’années ! »  

« Kinasawa… » murmura Kaori, la gorge nouée. « Tu ne le vois réellement plus du tout ? »  

« Non, je ne l’ai jamais revu après cette mémorable soirée…Il m’a traitée de tous les noms ce soir-là. Il m’a entre autre dit que je n’étais pas celle qui l’intéressait…qu’il en aimait une autre. Que je n’étais plus l’élue de son cœur. Et qu’il ne pourrait plus jamais m’aimer. Il était hors de lui et je pense que certaines paroles ont dépassé sa pensée, mais il reste que derrière toutes les injures qu’il a pu me dire, une chose ressortait : La raison de sa colère. Et tu sais ce que c’était ? »  

« Je crois qu’oui, malheureusement… » murmura Kaori.  

« Tu venais de le repousser une heure plus tôt. Il ne l’a pas supporté et s’est défoulé sur moi. Pour moi, toutes les paroles qu’il prononçait, tu en étais cause. Ce soir-là, je me suis juré de te le faire payer extrêmement cher. C’est pour cela que je te persécutais sans arrêt. Je ne voyais que cela. Que tu détruisais mon amour. Détruisait mon bonheur. Détruisait ma vie. »  

« Kinasawa, lorsqu’il est venu me déclarer qu’il m’aimait, je suis tombée des nues !!! Je n’avais rien vu venir !!! »  

« TU MENS ! » hurla Kinasawa, soudain debout devant Kaori. « Tu l’aguichais sans cesse, tu n’étais et n’es encore qu’une allumeuse, petite salope ! »  

SLAM ! La gifle résonna dans tout l’appartement. Mais ce n’était pas la main de Kaori qui l’avait portée. C’était celle d’Eriko.  

Kinasawa inspira de l’air brusquement, comme si elle se trouvait mal, puis posant la main sur sa joue, là où Eriko l’avait frappée, elle murmura comme si elle ne parvenait pas à le croire :  

« Tu m’as frappée…Toi, tu m’as frappée… »  

« Oui et alors ???!!! » cria Eriko. « ça t’étonne ? Pourquoi donc ? Parce que c’est moi et que tu n’aurais pas cru que j’aurais le front de le faire ? Eh bien je vais te dire une bonne chose : J’aurais du le faire il y a bien longtemps !!! »  

« Eriko ! » Le ton était sans réplique. Kaori s’était levée et d’interposait à présent entre les deux jeunes femmes.  

« Mais enfin Kaori ! Tu te rends compte de ce que cette…cette… « femme » vient de dire ???!!! »  

« Très bien oui. Et je me rends également compte que ce ne sont pas tes affaires. Ne t’en mêles donc pas. »  

‘Excuses-moi Eriko, je suis navrée de te parler ainsi, mais cette histoire c’est à nous deux de la régler…tout comme une vieille histoire de famille. Personne ne peut le faire à notre place.’  

« Kaori…Tu…Tu ne…Mais enfin… » La styliste écumait tellement de rage qu’elle ne trouvait plus ses mots. « Tu ne comptes tout de même pas l’accueillir chez toi ???!!! Que fait-elle ici d’ailleurs ???!!! »  

Pendant ce temps, Kinasawa s’était rassise, toute raide et les yeux dans le vide, regardant sans voir.  

« Si pourtant. C’est une nouvelle cliente désormais. »  

« Qu…Que…QUOI ??? ELLE ??? »  

« Elle est en danger, Eriko, elle risque même beaucoup, il est donc de notre devoir de la protéger ! »  

« Mais enfin, vous ne POUVEZ pas faire ça ! TU ne peux pas faire ça ! »  

« Ah oui ? C’est bizarre, je l’ai déjà fait. »  

Eriko ne savait plus quoi dire. Où son amie voulait-elle en venir ? Après tout ce qui s’était passé avec cette vipère (merci Lovely !!!)…Pourquoi ?  

« Bon, eh bien moi je ne reste pas ici plus longtemps alors. »  

« Mais enfin Eriko…  

« Non Kaori, libre à toi de te laisser prendre à son petit jeu, mais moi je ne marche pas !!! »  

Et elle partit immédiatement. Kaori la rattrapa au début de l’escalier.  

« Eriko, elle a vraiment besoin d’aide en ce moment, alors ce n’est pas la peine de remuer le couteau dans d’anciennes blessures…déjà mal refermées, d’accord ? »  

Son amie la regarda longuement, avant de laisser tomber :  

« Tu sais ce que tu es Kaori ? Une sainte !!! »  

Et de partir sans un mot de plus.  

Kaori rentra dans l’appartement pour y trouver Kinasawa toujours aussi rigide. Lui touchant doucement l’épaule, elle murmura :  

« Kinasawa, je tiens à ce qu’une chose soit claire : Je n’ai JAMAIS désiré ce qui s’est passé. Je ne le provoquais absolument pas, ou en tous cas pas consciemment, d’abord cela n’a jamais été mon caractère, ensuite à l’époque j’étais persuadée d’être laide comme un pou ! » « Et je n’ai d’ailleurs pas beaucoup évoluée… » murmura-t-elle pour elle-même, sans savoir que Kinasawa l’avait entendu.  

« Mais je tenais à m’excuser d’avoir à ce point chamboulé toute ta vie. Je suis très consciente du bouleversement que je lui aie causé. »  

Kinasawa ne disait toujours rien. Kaori décida de le prendre pour un assentissement.  

« Alors, que fais-t-on ? On reste là comme deux gourdes à se regarder en chiens de faïence, ou on étudie ces fameuses preuves ??? »  

Kinasawa leva les yeux, et la regardant eut son premier vrai sourire. Elle acquiesça de la tête et toutes deux s’installèrent devant l’écran de l’ordinateur.  

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