Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

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General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 15 :: Mise en application...

Pubblicato: 05-01-07 - Ultimo aggiornamento: 05-01-07

Commenti: Bonjour tout le monde !!! :) Non, non, vous ne rêvez pas... :/ Je suis désolée de ce grand retard, mais comme certains le savent peut-être j'ai voulu terminer mon autre fic... Et puis finalement passer de l'une à l'autre à chaque chapitre est presque désagréable, parfois on a envie d'écrire sur l'une parfois sur l'autre et se remettre à chaque fois dans un tout autre contexte affectif de but en blanc n'est pas forcément ni facile ni agréable... Donc au final j'ai fini l'autre, mais pas d'inquiétude je me suis sérieusement remise à ma toute première fic et je compte bien m'y tenir !!! Enfin, si mes profs m'en laissent l'occasion... ^^ Alors je me suis rendue compte qu'au fur et à mesure que j'écrivais, mes chaps devenaient plus longs, au début de cette histoire-ci ils ne faisaient que la moitié de ceux de mon autre fic ! Or j'avais pris l'habitude de l'autre longueur ces derniers temps, alors du coup ce chapitre sera un peu désiquilibré comme longueur par rapport aux autres, désolée... Mais après tout peut-être continuerai-je ainsi... ;) Allez, bonne lecture à tous, en espérant que vous aimerez et même si je sais que je suis un peu en retard par rapport à la date (^^), un très joyeux Noël à tous et une excellent année 2007 ! Prenez ce chapitre comme un cadeau pour la nouevelle année, c'est ce que j'aurais souhaité mais il n'était pas prêt à temps, malheureusement... Allez, également une excellente fin de vacances pour ceux qui en ont encore !!! ;)

 


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« Vingt-trois heures… Il est temps tout le monde… »  

Kaori détourna le regard de la ville qu’elle contemplait encore un instant auparavant à travers la fenêtre, et Kinasawa leva les yeux du magazine avec lequel elle avait tenté de se changer les idées, sans parvenir à se distraire.  

« Alors c’est parti ? » murmura-t-elle d’une voix légèrement contractée. Ryô vit bien qu’elle était tendue et lui offrit un sourire qu’il voulut le plus rassurant possible.  

« Oui, c’est pour maintenant. Mais ne vous inquiétez pas, Kinasawa, tout ira bien. Je vous le promets. Et puis, s’il est vrai que cette expédition est dangereuse, vous ne serez pas seule : Nous serons tous là pour vous protégez en cas de besoin, Kaori la première, elle sera tout près de vous. Faites-nous confiance. Nous savons où nous allons et nous ne vous laisserons pas tomber, quoi qu’il arrive… »  

Kinasawa lui adressa un regard reconnaissant, tentant de sourire en retour, marmonna quelque chose qui ressemblait à « Je vais chercher mon manteau… » puis quitta lentement le salon.  

 

Resté seul avec Kaori, Ryô rencontra le regard de la jeune femme, et sans rien dire il vint à ses côtés lui poser une main sur l’épaule. Ses yeux noisette ne lâchant pas les siens, elle chuchota :  

« Fais-bien attention à toi, Ryô… Je t’en supplie, sois prudent… »  

Un sourire charmeur étirant doucement ses lèvres, il lui caressa tendrement la joue du dos de sa main avant de venir nicher lentement son visage dans son cou, heureux que Kaori ne le repousse pas, pour venir lui déposer au creux de l’oreille ces quelques mots :  

« Je t’aime, mon ange, et rien ne pourrait m’empêcher de te revenir cette nuit, d’accord ? »  

 

Il sentit un grand frisson lui parcourir le dos, et réalisa brusquement ce qu’il venait de lui dire : Probablement les trois mots qu’elle avait attendu de sa part toute sa vie.  

Pour lui, ils étaient venus tout naturellement après les derniers événements, et il pensait, il était sûr même, qu’elle l’avait déjà compris. Mais l’entendre le lui dire de manière aussi claire lui faisait apparemment grand effet… Son sourire s’élargit et il pensa avec tendresse :  

‘Ne changes jamais, Sugar Boy, je t’en prie… Jamais…’  

Quant à la jeune femme, après une ou deux secondes où elle était restée statufiée, elle hocha imperceptiblement la tête, frottant sa joue dans sa chevelure de jai.  

 

Ryô se redressa alors et dit d’un ton claironnant :  

« Et puis, tu sais bien que je ne mourrai pas avant de m’être fait toutes les femmes du monde entier !!! Voyons, Kaori, ne me dis pas que tu l’avais oublié !!! » termina-t-il en fronçant légèrement les sourcils.  

 

A sa grande surprise, il ne fut pas aplati sous une massue. Tout au contraire, son ange éclata de rire ! Entre deux hoquets, Kaori réussi à articuler :  

« Merci, Ryô… A présent je suis… enfin détendue… Ecoutes, je… Je vais chercher mon manteau, moi aussi… et… prendre quelques « affaires »… »  

Et tout en continuant de rire, elle sortit à son tour de la pièce. Ryô la regarda partir, une tendresse infinie au fond des yeux. Puis il prononça d’une voix douce :  

« Vous pouvez vous montrer, Kinasawa. Kaori est partie. »  

 

Pendant quelques secondes rien ne bougea, puis une ombre se détacha lentement du mur derrière Ryô.  

« Vous… Vous saviez que j’étais là ?! » demanda-t-elle d’une voix gênée.  

« Vous ne vous êtes pas rendue compte du temps que vous mettiez pour aller chercher un simple manteau, apparemment ! » répondit Ryô, se moquant gentiment. « Mais il est vrai, » ajouta-t-il, se retournant vers elle, « que j’avais senti votre présence. »  

« Je suis désolée, Mr Saeba, je ne voulais pas vous déranger, alors j’ai cru que…  

« Je vous en prie, vous n’avez pas à vous excuser ! » sourit Ryô. La jeune femme lui fit un sourire triste, avant d’aller se rasseoir sur le canapé qu’elle venait de quitter.  

Ryô l’observa quelques secondes en silence ; avant de venir s’installer à ses côtés, sans rien dire. Il sentait que la jeune femme à côté de lui avait besoin de parler, mais il ne voulait surtout pas la brusquer, sous peine de la voir de nouveau se refermer comme une huitre.  

 

« Mr Saeba ? »  

« Mmmmm ? »  

« Dites-moi, que… Que se passera-t-il après ce soir ? »  

« Comment cela ? Vous voulez dire une fois que nous aurons sauvé Kitao ? »  

« Oui…Enfin, plutôt non… Disons lorsque toute cette affaire sera terminée… »  

Ryô hésita quelques secondes, comprenant soudain beaucoup mieux son malaise de la journée mais se demandant comment y répondre. Comment ne pas montrer ce qu’il savait sans répondre en versant dans des classiques un peu niais qui ne feraient que la faire sourire et lui faire penser qu’elle avait eu tort de lui poser la question, à lui qui ne savait rien du Passé ?  

 

Finalement, il murmura doucement :  

« Vous craignez la solitude, c’est cela ? Ou plutôt le retour à la solitude, n’est-ce-pas ? »  

Elle leva vers lui un regard à la fois abattu et étonné qu’il l’ait si bien comprise.  

« Mais vous n’avez pas à avoir peur, Kinasawa ! Nous ne vous lâcherons pas brusquement sous prétexte que tout est rentré dans l’ordre ! Je sais combien toute cette histoire est éprouvante pour vous (‘plus que vous ne le croyez, même…’ pensa-t-il) mais ni Kaori ni moi-même ne vous oublierons ! »  

Elle avait eu un faible sourire ironique en entendant prononcer le nom de Kaori, d’avantage destiné à elle-même qu’à Ryô, mais ce sourire eut le don de l’agacer. Si elle avait seulement su les véritables sentiments de Kaori à son égard ! Malheureusement ce n’était pas à lui de les lui apprendre…  

 

« Mais, Kinasawa… » demanda-t-il doucement, « n’avez-vous donc personne autour de vous ? » Voyant son regard se durcir instantanément, il continua sans la quitter du regard :  

« Pardonnez mon indiscrétion, mais voyez-vous vous n’avez appelé personne depuis votre arrivée ici (‘ce que je vous aurais de toute façon interdit…’ pensa-t-il en lui même, mais se gardant bien de le lui dire !!!), pas prévenu qui que ce soit de vos déboires… Allons, vous devez bien avoir quelqu'un à rassurer, non ? » termina-t-il sur un sourire en coin de connivence qu’il haïssait profondément.  

Il savait parfaitement bien que chaque mot qu’il prononçait devait lui être une souffrance, mais s’il voulait pouvoir lui parler enfin un peu à cœur ouvert il allait devoir la pousser jusque dans ses derniers retranchements…et ce même si cela lui faisait horreur d’être celui qui lançait les piques.  

 

La réaction n’allait d’ailleurs probablement pas se faire attendre :  

Il la voyait en cet instant-même se tendre de nouveau, son visage se fermer, et il vit bien ses yeux redevenir à nouveau froids et durs. Il se retint de pousser un soupir résigné, sans pour autant lâcher ses yeux, plongeant son regard dans le sien.  

Et soudain, alors même qu’elle ouvrait furieusement la bouche pour répliquer, il sentit qu’elle fléchissait. La flamme de colère dans ses yeux sembla vaciller et il eut un instant l’impression que ses épaules s’avachissaient légèrement vers l’avant. Il ne prononça pas un seul mot, la tenant toujours sous son regard pénétrant.  

Et brusquement, elle ploya. Lâchant prise, elle se mit la tête dans les mains et les passa dans ses cheveux d’un geste las, poussant un soupir navrant qui déchira Ryô. Puis elle se leva et gagna la fenêtre, semblant contempler la ville, tout comme Kaori si peu de temps auparavant.  

 

Ryô resta silencieux, n’osant la troubler, jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole :  

« Vous avez raison, Mr Saeba. » dit-elle d’un ton d’une infinie tristesse. « Et même s’il m’est difficile de l’admettre, vous avez mille fois raison. »  

Soupirant de nouveau, elle se tut un instant. Ryô ne la voyait que de dos, mais il l’observait et il voyait bien ses épaules contractées et son cou rigide. Il trouva cependant sa voix extrêmement changée : Elle sonnait exténuée, lasse de se battre. La carapace qu’elle s’était toujours imposée devenait trop lourde à porter, apparemment. Ses barrières s’effritaient, et Ryô soupçonnait Kaori de ne pas y être étrangère…  

 

« J’ai vécu une…disons « expérience » extrêmement difficile il y a de cela des années… Et pendant longtemps après cela j’ai été incapable d’aller de nouveau vers les autres, d’avancer tout simplement. Je suppose que je me nourrissais de ma souffrance, de ma colère et de ma haine pour ne pas sombrer. Il me semblait que tous riaient de mon malheur, et que ce n’était que par pitié que d’autres semblaient m’accepter. Alors mon attitude, d’agressive qu’elle était déjà, devint pire encore. Je refoulais tout et tout le monde. Et cela ne s’arrangea pas avec le temps, malheureusement. Je finis par être réellement mise à l’écart, ce qui ne fit qu’accentuer mon amertume. Ma réaction de défense en arrivait elle-même à me blesser… »  

« Mais… Et votre famille ? » demanda Ryô, la vois légèrement contractée. Kinasawa eut un rire ironique, un rire sans joie.  

« Ma famille ? Mais quelle famille ? Il ne me restait, déjà à l’époque, plus que mes parents, et je suis fille unique. Et de toute façon ils n’étaient pas exactement près de moi à cette époque… »  

 

Ryô se remémora alors les paroles de Kaori :  

« Elle avait tout abandonné de son ancienne vie à Osaka pour le suivre ici. »  

Son cœur se serra. Elle s’était retrouvée complètement isolée.  

 

« Alors la Haine et cette colère sourde et poignante sont devenues vos meilleures compagnes. » prononça-t-il d’une voix qui résonna comme une évidence.  

« Oui. Et également mes seules compagnes. Mais j’imagine que malgré tout je devrais leur être reconnaissante : Sans elles, j’aurais sombré. »  

« Mais vous avez sombré, Kinasawa… » murmura Ryô, d’un ton ferme toutefois. Il lui restait certaines choses à comprendre visiblement ; et qui mieux que lui pouvait parler de ces sentiments ?  

« Vous leurrer est bien trop facile. Il vous faut affronter enfin la vérité en face, comme vous auriez du le faire il y a bien longtemps ! Vous l’avez dit vous-même, toute cette violence en vous ne vous a conduite nulle part, sinon à d’avantage de souffrance ! Ouvrez les yeux, bon sang ! Il est temps que vous pardonniez enfin ! Aux autres, mais aussi et surtout à vous-même. »  

 

Il y eut un lourd silence. Ryô finit par se demander s’il n’était pas allé un peu loin, certains de ses mots pouvaient lui faire comprendre qu’il en savait bien plus qu’il n’était supposé. Mais de toute façon, elle ne semblait pas exactement en état de le réaliser… Ou peut-être que cela ne l’étonnait pas plus que ça…  

 

A cet instant, des bruits de pas se firent entendre.  

« Kaori. » murmura simplement Ryô.  

 

Il savait d’où elle venait : De l’armurerie.  

‘Que nous a-t-elle donc mijoté ?’ pensa-t-il dans un sourire. Pourtant, lorsque la jeune femme entra dans la pièce, rien ne semblait changé dans son apparence.  

Mais Ryô savait qu’il valait mieux ne pas s’y fier. Son œil acéré la détailla de la tête aux pieds, sans parvenir à découvrir ses secrets, même s’il avait la sensation qu’elle était « inhabituelle » et armée. S’il avait été de « l’autre côté », il aurait probablement effectué une petite « vérification »… Juste au cas-où. Mais il fallait dire qu’il la connaissait par cœur et puis, ces yakusas n’étaient pas lui… Ils ne sentiraient probablement pas le danger, d’autant plus que Kaori devenait de plus en plus douée à dissimuler son aura.  

Le sourire de Ryô s’élargit.  

‘Bravo, Sugar Boy… Si moi-même je ne fais que douter, ces salauds ne te verront pas venir !!! C’est bien, l’effet de surprise est souvent bien plus important que l’on ne croit…’  

 

Interrompant là ses réflexions, il lança :  

« Ça y est, Kaori ? Tu es prête ? »  

« Oui ! On peut y aller. » lui répondit la jeune femme d’une voix assurée. Elle savait pertinemment que pour Ryô sa tension devait être plus que visible, mais elle désirait vraiment lui montrer (et peut-être plus encore se montrer) qu’elle était digne d’être City Hunter, avec lui.  

 

« Alors allons-y. » murmura simplement Ryô en se levant. « Les autres doivent déjà être en bas à nous attendre. » continua-t-il en quittant la pièce.  

« Tu viens, Kinasawa ? » interpella Kaori, se détournant pour suivre Ryô.  

« Oui, oui, j’arrive Kaori, ne t’inquiètes pas. J’arrive. »  

Et alors que Kaori sortait du salon, elle quitta à grand-peine la ville du regard et força ses pas à suivre les siens. Mais Ryô, qui les attendait toutes les deux à la porte de l’appartement, les clés à la main, ne put que remarquer ses yeux légèrement rougis…  

 

 

 

« Prêtes, toutes les deux ? »  

C’était Ryô qui venait de parler. La fidèle mini était à l’arrêt, pas très loin du port. L’atmosphère était lourde et chargée de tension retenue, presque électrique. Kaori à ses côtés et Kinasawa à l’arrière semblaient toutes les deux faire de leur mieux afin de ne pas montrer leur angoisse, mais leurs regards restaient malgré tout déterminés.  

Ce fut Kaori qui répondit à la question de pure forme que venait de poser Ryô.  

« Prêtes, Ryô. » Et d’un mouvement décidé elle ouvrit la portière et sortit dans la nuit.  

Ryô et Kinasawa suivirent son exemple en silence, tandis que derrière eux Mick sortait de sa voiture, imité en cela par Falcon et Miki qui descendaient du 4*4. Ils vinrent tous trois se ranger aux côtés du trio.  

 

Ryô prononça alors, d’un ton détaché et impersonnel :  

« Saeko est prête à intervenir dès que nous aurons terminé. »  

Puis soudain il se retourna vers le petit groupe et dit d’un ton grave, mais plus chaleureux :  

« Nous sommes bien tous d’accord ? » Il y eut cinq hochements de tête. « OK, alors on y va. Miki, en place. Falcon, Mick…  

« Tu ne me donnes pas d’ordre, l’avorton ! » grogna Falcon, ce qui ne l’empêcha pas de disparaître dans l’ombre sur les traces de sa femme, suivi de Mick qui eut un léger coup de tête vers le groupe en guise de salut. Ryô sourit alors, les regardant partir, et murmura :  

« Que le spectacle commence donc ! » avant de se tourner vers les deux jeunes femmes se tenant toujours derrière lui.  

 

« Kaori… » commença-t-il, tout hésitant soudain.  

Il aurait eu tant à dire pourtant ! Mais devant Kinasawa ?  

Voyant son indécision et en devinant la cause, Kaori s’avança et lui mit sans rien dire la main sur le bras, le serrant brièvement et lui offrant un de ses plus beaux sourires. Le rassurant sur elle-même d’un regard, elle le dépassa à son tour.  

 

Il ne restait plus que Kinasawa, qui s’apprêtait à suivre précipitamment Kaori, lorsque Ryô l’arrêta.  

« Kinasawa… Je… Je voulais vous dire que… »  

La jeune femme le fixait avec de grands yeux étonnés et Ryô maudit l’heure qui n’était pas aux grands discours. Et comme il était impossible de tout dire en trois mots…  

« Vivez, Kina. Vous ne savez pas encore pourquoi, mais croyez-moi, si jamais la mort tentait de vous séduire cette nuit, déclinez son invitation. Croyez-moi et croyez en l’avenir. Je ne vous demande qu’une seule nuit. »  

 

Il la vit se troubler, et son beau regard se voiler, mais néanmoins elle hocha presque imperceptiblement la tête.  

« Merci. » souffla Ryô. « Oh ! Et, Kinasawa, » ajouta-t-il rapidement, sachant que leur temps filait, « je voudrais vous demander de me promettre quelque chose… »  

« Quoi donc, Mr Saeba ? »  

« Que quoi qu’il puisse se passer dans cet entrepôt, vous garderez toujours confiance en moi… Quoi qu’il arrive, quoi ou qui que vous voyiez et quoi que vous entendiez, pensez à moi et gardez confiance… Suis-je clair ? »  

« Très. Mais je ne comprends pas bien ce que…  

« Vous comprendrez bien assez tôt… Oui, bien assez tôt… » l’interrompit Ryô d’une voix presque triste. « Mais jurez-moi de toujours me faire confiance. » murmura-t-il encore.  

 

Elle l’observa quelques secondes encore, et lui-même vit bien des sentiments contradictoires s’agiter dans ses prunelles. Mais finalement elle obtempéra :  

« Très bien, Mr Saeba. Vous savez que je n’en ai aucun besoin, mais si vous le désirez… Je vous le jure. »  

 

Il lui fit un dernier sourire, qu’il tâcha de rendre chaleureux et réconfortant, la regardant s’éloigner pour rejoindre Kaori. ‘Vous en aurez peut-être plus besoin que vous ne le croyez, cette nuit…’ pensa-t-il alors avec amertume, avant de s’enfoncer à son tour dans la pénombre.  

 

 

 

Un bruit semblable aux signaux des bateaux sur le départ retentit.  

« C’est Miki. » murmura tout bas Kaori. Et Kinasawa et elle s’avancèrent, avec précaution malgré tout, vers l’entrée de l’entrepôt.  

« ça va, Miki ? Pas d’ennuis ? » questionna rapidement et à voix basse Kaori dès qu’elles eurent rejointes la jeune femme.  

« Non, aucun, ne t’inquiètes pas. Ils sont tous les deux là-bas, ligotés et bâillonnés. J’ai assommé le deuxième, histoire de prendre un minimum de risques. Et tu peux y aller sans crainte, il ne risque pas de se libérer… Allez-y, je vais surveiller vos arrières, comme prévu. »  

Kaori hocha la tête puis saisit la main de Kinasawa et lui dit :  

« Tu me laisses quatre ou cinq pas d’avance, OK ? »  

 

Kaori pensait que c’était de la folie de faire rentrer Kinasawa dans cet entrepôt, mais Ryô avait vivement insisté pour cela. Et alors qu’elle s’apprêtait à émettre une quelconque objection, d’un regard il l’en avait dissuadée. C’était lui qui avait « distribué les rôles » et visiblement il avait une idée derrière la tête. Alors Kaori l’avait laissé faire, se demandant si elle était la seule à ignorer ce qui se tramait…  

Quant à la concernée, elle semblait tout de même assez contractée. Elle opina de la tête en réponse à Kaori, et celle-ci, sortant son arme, commença alors à avancer précautionneusement vers l’entrée afin de pénétrer enfin dans le bâtiment.  

 

 

Cet entrepôt, en forme de grand rectangle, ne possédait pas d’étages, mais il était très vaste.  

A gauche en entrant se trouvait une ruelle du port, perpendiculaire à l’eau et le séparant de la série suivante de bâtiments. A droite, d’autres entrepôts.  

Une sorte de coursive courrait tout autour, environ aux trois quart de sa hauteur. Sur cette coursive patrouillaient des gardes, postés également à différents lieux au niveau du sol, volontairement dissimulés. Après tout, les mauvaises surprises pouvaient arriver… On pouvait avoir un soudain besoin imprévu de l’entrepôt…  

Des fenêtres perçaient les murs à cette hauteur, une au milieu de chaque côté, excepté le quatrième, qui était à cet endroit composé de l’entrée qui donnait sur les quais.  

Toujours en entrant dans l’entrepôt, à l’angle gauche du mur s’offrant alors aux regards se trouvait côté extérieur une échelle incendie. La porte y donnant accès n’était pas fermée à clef, s’il devenait urgent de l’utiliser, incendie ou pas, la célérité serait alors de mise et avoir à prendre le temps de l’ouvrir ne pourrait constituer qu’un problème.  

Les gardes étaient postés à chaque angle du bâtiment et deux hommes montaient également la garde à l’entrée. C’étaient ceux dont Miki s’était chargée.  

Enfin, l’intérieur était véritablement un bordel en temps normal. Cet endroit était si rarement utilisé qu’il arrivait fréquemment que l’on y jette pêle-mêle ce que l’on ne savait pas où mettre ailleurs, soi-disant pour un temps défini, et que finalement le tout soit laissé là, parfois même complètement oublié… Il fallait donc se frayer un chemin entre les différentes caisses, de tailles variées, posées les unes à côté des autres ou encore empilées au fur et à mesure.  

 

En d’autres termes, un endroit parfait pour dissimuler quelqu'un, de gré ou de force, d’autant plus que personne n’était susceptible d’y venir et que l’ensemble étouffait le moindre bruit. ..  

Mais après tout, si ce labyrinthe de boites était une cachette avantageuse, cette disposition pouvait également se révéler un bon point pour des intrus ne souhaitant pas être repérés, du-moins pas instantanément, et suffisamment habiles pour d’abord entrer sans l’être…  

 

Kitao se trouvait au fond, à droite.  

Ryô et sa bande, comme disait Saeko, allaient devoir parvenir jusqu’à lui sans éveiller l’attention de qui que ce soit, sous peine de mettre sa vie en jeu. Il fallait l’atteindre et le libérer avant de se révéler et de risquer une guerre ouverte…  

Pari osé.  

 

 

Kaori se baissa pour que l’homme à terre puisse bien voir son visage, et releva l’avant-bras afin de venir placer son arme le long de son propre visage. Puis elle murmura très bas :  

« Comme tu peux le voir, je suis armée. Et saches que je n’hésiterai pas à m’en servir. »  

Elle continua alors, détachant presque chaque syllabe :  

« Je veux que tu nous fasses entrer dans ce bâtiment, toutes les deux. »  

(Kinasawa venait d’apparaître derrière elle.)  

 

Effectivement, les portes d’un entrepôt n’étaient pas exactement silencieuses à manœuvrer.  

Ceci dit… Si l’on ne pouvait entrer sans faire de bruit, rien n’empêchait de se faire inviter à entrer…  

 

« Tu n’as pas vraiment le choix, je te signale… » ajouta-t-elle d’un ton froid à l’adresse de l’homme, qui ne fit qu’hausser les épaules. Kaori retint un sourire. Ryô avait prévu ce genre de réaction, et il lui avait expliqué très exactement ce qu’elle devrait dire alors… Sacré Ryô…  

« Oh ! Je vois ! Tu me crois incapable de le faire ? Ou bien tu crois que je n’oserai pas par peur du bruit, peut-être ? Ou encore, si ça se trouve quelqu'un vient vérifier que tu es toujours à ton poste à intervalles réguliers ? On pourrait aussi penser que tu as encore plus peur de la vengeance de Kalina que de la mort… »  

Elle vit ses pupilles s’agrandir, mais il ne fit toujours aucun geste comme quoi il acceptait. Parfait.  

 

« Eh bien vois-tu, je comprends la difficulté de ta position, mon pauvre… » fit Kaori avec un sourire carnassier, « mais moi je ne suis pas toi. Moi je ne suis pas celui qui va se prendre une balle en pleine tête dans dix secondes. Moi je ne suis pas celui que Kalina poursuivra. Alors moi, je n’en ai rien à faire de tes dilemmes… »  

Et, approchant lentement l’arme de sa tempe, elle murmura d’une voix encore plus basse, mais à laquelle une autre intonation se mêlait, et cette intonation n’était pas rassurante pour l’homme :  

« Vois-tu, moi je dois rentrer là-dedans pour sa sœur. Eh oui, il a une sœur ! Et moi aussi, mon frère a été tué… Alors je ferai n’importe quoi pour lui ramener le sien… N’importe quoi… Et tant pis si pour cela je dois tuer, tant pis si pour cela je dois révéler ma présence, tant pis s’il faut en passer par un bain de votre sang, mais… Je lui ramènerai son frère à n’importe quel prix, tu m’as bien comprise ? » questionna-t-elle, devenant presque hargneuse et une lueur au fond des yeux.  

 

‘Kaori…’ pensa Kinasawa, ‘Mais qu’es-tu en train de faire ? Ce n’est pas lui qui a tué ton frère, bon sang… Kaori !’  

 

« Alors ? » demanda une dernière fois Kaori, l’arme à présent braquée sur la tempe de l’homme à ses pieds, le regard dur et le visage fermé.  

L’homme hésita encore un quart de seconde, puis soudain il hocha vigoureusement la tête.  

« Kinasawa, enlèves-lui son bâillon. » prononça alors la jeune femme d’un ton froid. N’ais pas peur, il ne tentera rien… N’est-ce-pas, toi ? »  

Voyant l’homme faire un violent signe de dénégation, Kinasawa s’avança et ôta le bout de tissu de la bouche de l’homme. Aucun son n’en sortit.  

 

« Excellent, mon gros… Alors maintenant tu vas être bien sage, et tu vas faire exactement ce que je vais te dire… »  

 


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