Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

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General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, i ...

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   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 24 :: La réaction de Kaori...

Pubblicato: 25-06-07 - Ultimo aggiornamento: 25-06-07

Commenti: Bonjour tout le monde ! :-) J'avais envie de vous offrir ceci comme petit cadeau pour (bien ?) démarrer la semaine ! Alors la fin étant assez terrible pour un lecteur je pense, j'ai attendu d'avoir un peu d'avance pour le poster, et au final je me retrouve avec presque trois chapitres d'avance !!! ^^ Mais je me suis rendue compte que je ne faisais que devenir de plus en plus sadique, donc je ne sais pas si c'est une bonne chose finalement... ;) La bonne nouvelle, c'est qu'écrire me manquait tellement que je ne fais plus que ça ! Conséquence : Je vais pouvoir être régulière dans mes majes, ça me fera du bien ! ^^ Alors, chapitre axé sur la confrontation Ryô-Kaori et le prochain est axé sur Kinasawa. En espérant qu'il vous plaira, encore merci pour tous vos magnifiques compliments et encouragements, et ne me tuez pas à la fin de ce chap, ce serait plus facile pour poster la suite ! ;) PS : Pensez à moi ce soir, svp, et croisez les doigts, c'est une grande soirée pour moi !!! :-)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


 

Ryô se sentit détaillé avec insistance et prit brusquement conscience qu’il était trempé de la tête aux pieds. Ses habits lui collaient au corps, et il sentait ses cheveux goutter doucement sur son front. Répondant alors à la question muette de Kaori, il lança d’un ton insouciant, tentant d’alléger un peu l’atmosphère :  

« Oui, j’étais sur le toit et l’orage si soudain m’a surpris. Je me suis abrité, mais je me suis tout de même bien fait rincer ! » lui sourit-il. Ce n’était pas l’exacte vérité mais après tout cela ne s’en éloignait pas tant que cela. Il avait juste un peu arrangé les choses.  

 

Toutefois, son sourire n’eut pas beaucoup d’effet sur la jeune femme lui faisant face, qui se contenta d’hocher brièvement la tête.  

« Tu voulais parler, Ryô ? » reprit-elle. « De quoi ? Je t’écoute. »  

Le nettoyeur ne put s’empêcher de la regarder avec étonnement. Il s’était attendu à trouver une Kaori brisée la veille au soir, et ce matin en l’entendant tirer il savait qu’il la trouverait pleine de rage. Mais il ne s’était pas préparé à la voir si…froide.  

Oui, elle était pleine de rage, mais d’une rage froide. Et c’était bien plus dangereux.  

 

« Kaori, tu veux bien poser cette arme un instant ? » demanda-t-il d’une voix douce et apaisante.  

« Je m’exerce, Ryô. Alors si tu as quelque chose à me dire, vas-y. Sinon, je m’y remets. »  

« Kaori, je t’en prie, ne te coupe pas de moi… » La voix était douloureuse.  

« Me couper de toi ? Mais qu’est-ce-que tu racontes ? Je ne fais rien de spécial ! J’expérimente ta manière de te défouler, c’est tout. »  

Et se retournant elle rechargea rapidement et tira sur une cible voisine toujours en place. Sans refaire face à Ryô, elle lui lança :  

« Tu avais raison, ça fait beaucoup de bien. »  

 

Ryô sentit sa mâchoire se contracter. Décidément, cela n’allait pas être facile ! La jeune femme relevait déjà son arme devant lui, prête à refaire feu. Il tenta de l’interpeller :  

« Kaori… Kaori, écoute-moi… Kaori ! Faut-il que je te désarme pour que tu m’écoutes ?! » cria-t-il soudain par-dessus le bruit des détonations.  

Elle s’arrêta, mais ne baissa pas les bras. Et alors que les sons résonnaient encore dans la pièce, elle murmura tout bas :  

« Quoi ? Ne peux-tu me laisser tranquille pour une fois ? »  

 

Ces mots lui firent mal, mais se forçant à n’en rien montrer il s’avança et lui saisissant les épaules par derrière il lui chuchota dans le creux de l’oreille :  

« Non, je ne te laisserai jamais « tranquille », Kaori. Parce qu’en ce moment tu as besoin de moi. Besoin que je sois là. Alors je ne partirai pas. Tu peux bien dire ce que tu veux, je ne te laisserai pas. » finit-il en un murmure, resserrant sa prise sur elle. Il ne voyait pas son visage de par leur position. Que pensait-elle en cet instant ?  

Eh bien en réalité, Kaori hésitait. Elle avait le choix entre deux solutions. Celle qui la démangeait était d’envoyer Ryô paître, mais si elle laissait éclater sa colère de manière trop évidente, Ryô la percerait immédiatement à jour. Non, si elle voulait qu’il lui dise où était Kalina, elle devait faire semblant de craquer sous la pression.  

Se laissant aller en arrière, elle laissa l’arme lui glisser des doigts comme si elle lui échappait, mais ses yeux étaient secs.  

 

« Tu ne veux vraiment pas me laisser tirer, alors ? » demanda-t-elle d’une voix lasse, parfaitement contrefaite.  

« Non. » répondit doucement Ryô, légèrement surpris d’avoir si facilement réussi. « Ce n’est pas la bonne solution, mon amour. Ce n’est pas ainsi que tu t’en relèveras. »  

‘Et toi alors ? N’as-tu pas tué les assassins de ton meilleur ami ?’ rugit en pensée Kaori. Mais elle se contint. Ce n’était pas le moment de se trahir !  

« Si tu le dis… » laissa-elle échapper.  

« Allez viens, on remonte. » dit tendrement Ryô en l’entraînant.  

Kaori aurait voulu emporter une arme avec elle mais elle savait qu’avec Ryô aussi près d’elle c’était peine perdue. Il s’en apercevrait immédiatement et cela ne pouvait que faire échouer son plan. Elle se laissa donc entraîner jusqu’au salon où Ryô la déposa dans un fauteuil avant de se diriger dans la cuisine.  

« Je suppose que tu ne veux rien à manger, n’est-ce-pas ? » questionna-t-il. Kaori ne se donna pas même la peine de répondre. Ryô comprit le message, et sans rien dire prépara deux bonnes tasses de café.  

 

Pendant qu’il s’activait dans la cuisine, Kaori réfléchissait. Quelle était la meilleure façon de l’amener à lui dire ce qu’elle voulait ? Son esprit, pour si peu calme qu’il était n’en restait pas moins lucide, échafaudant toutes sortes de tactiques…  

 

« ça te va ? » demanda Ryô en rentrant dans la pièce avec un plateau. Elle leva les yeux vers lui et découvrit le plateau dans ses mains.  

« Oui, très bien merci. »  

Ce plateau aurait pu contenir n’importe quoi, du moment qu’elle l’occupait…  

 

Pendant plusieurs minutes, ils burent en silence. Puis soudain, Ryô reposa sa tasse d’un mouvement un peu trop ferme aux yeux de Kaori. Apparemment, pour lui l’heure des explications était arrivée.  

« Kaori, écoute. Je… Je crois que tu devrais parler. Essayer au-moins. Mais ne reste pas ainsi. C’est… C’est mauvais, mon amour. » Il lui souriait d’un air concerné, mais ce sourire ne suffit certes pas à désarmer la colère de la jeune femme.  

« Je n’ai aucune envie d’en parler, Ryô. » lança-t-elle d’un ton peut-être un peu trop sec.  

« Je sais bien, Kaori. Je le sais bien plus que tu ne le crois. Mais ça n’empêches pas que c’est quand même ce que tu dois faire. Ne te referme pas sur toi. »  

« Ce n’est pas parce que je n’ai aucune envie de remuer un couteau dans une plaie béante que je me coupe du monde ! »  

« Pourtant tu devrais le remuer ce couteau, avant que cette plaie béante justement ne s’infecte. »  

 

Elle l’observa soigneusement. Il avait l’air sincèrement inquiet et son regard était grave. Elle se secoua soudain : Oui, et alors ? Evidemment qu’il était inquiet ! Il l’aimait ! Sa haine ne lui faisait pas oublier le fait que Ryô et elle s’aimaient. Mais après ? Cet amour ne devait surtout pas la détourner du but qu’elle s’était fixé. Bien sûr qu’il allait vouloir prendre soin d’elle, alors elle ne devait pas se laisser attendrir ! Elle se leva alors d’un mouvement brusque.  

 

« Je vais prendre une douche. »  

« Kaori, je ne crois pas que ce soit…  

« Ryô, non, pas maintenant. Je ne peux tout simplement pas. C’est trop tôt, beaucoup trop tôt. Alors je vais prendre une douche, cela me fera du bien, je pense. Tiens d’ailleurs, où as-tu mis mes vêtements d’hier ? » demanda-t-elle, tâchant de ramener la conversation sur un terrain moins dangereux.  

« Je les ai lavés. Désolé, mais après tout ça, ils sentaient vraiment mauvais. »  

« Ok, pas de problème. A tout à l’heure ! »  

Et d’un signe de la main elle s’éclipsa.  

 

Ryô demeura seul dans le salon, avec ses tasses de café. Kaori n’avait pas fini la sienne du coup. Il fut tenté de la rattraper, il allait refroidir, mais finalement préféra la laisser seule un instant. La confrontation en bas avait été rude, il la laisserait souffler un peu.  

Pourtant, quelque chose dans tout cela le gênait. Il n’aurait su dire quoi, mais il avait la vague impression que Kaori ne lui disait pas tout. Comme s’il regardait un tableau dont il ne pouvait voir une partie, qui serait cachée dans l’ombre. Ou même, plus exactement, comme si l’on avait repeint sur l’ancienne toile. Oui, il lui semblait que Kaori n’allait de loin pas aussi bien qu’elle voulait lui faire croire et lui dire.  

N’était-ce qu’une réaction de défense ou bien y avait-il plus ? Il lui faudrait être vigilant désormais, il commençait à avoir peur qu’elle n’ait décidé quelque chose dans son dos !  

C’était idiot, et pourtant, lorsqu’il l’avait vu tirer…  

 

Soupirant, Ryô se releva pour ranger les tasses. Tout en les rinçant, il vérifia l’heure. 11h déjà. Peut-être devrait-il aller réveiller Kinasawa. Oh ! Et puis non, mieux valait la laisser profiter de ses derniers instants de paix. La fatigue et la tension avaient du l’assommer la veille, mais à l’avenir elle aurait bien plus de mal à s’endormir paisiblement…  

 

A cet instant le téléphone sonna. Ryô le décrocha immédiatement, craignant qu’il ne réveille Kinasawa. Et puis, il ne tenait pas non plus à ce que Kaori l’entende et vienne écouter ce qu’il disait.  

« Saeba. »  

« Ryô, c’est Mick. Ça va ? »  

« On fait aller, mon vieux, on fait aller… »  

« Et les filles ? »  

« C’est pire que ce que l’on pensait… » murmura Ryô à voix basse.  

« Que veux-tu dire ? Il y a un problème ? »  

« Je ne sais pas. » Ryô était grave comme rarement il l’avait été.  

« Comment ça, tu ne « sais pas » ?! T’as un problème ou pas ?! »  

« Calme-toi, Mick. Non, je ne sais pas, je n’en suis pas sûr. Kinasawa dort encore mais Kaori était debout légèrement avant moi. Et je l’ai trouvée en bas, dans la salle de tir, à enfiler chargeur sur chargeur, avec une arme trop puissante pour elle. Sans dégoiser un mot. Complètement fermée à double tours. Je… Je n’aime pas ça. »  

« … »  

 

Mick ne savait pas bien que répondre à son ami. Tout comme lui, il avait prévu une partie difficile, mais peut-être pas de cette manière-là.  

 

« Et comment ça se passe maintenant ? »  

« Je l’ai arrêtée et lui ai fait une bonne tasse de café chaud. Mais elle refuse de parler. Et encore plus de me parler. Et c’est peut-être ce qui m’inquiète le plus. »  

« Tu es toujours certain de ne rien vouloir lui dire ? »  

La question prit Ryô au dépourvu. Néanmoins, il répondit immédiatement :  

« Quoi ? Tu crois vraiment que ça l’aiderait ?! »  

« D’après ce que tu dis, elle se referme sur elle-même. Elle se raccroche à sa colère plutôt que de se raccrocher aux autres. »  

« Je sais cela, merci ! »  

Ryô s’en voulut de s’énerver ainsi sur son ami, il n’était pas en cause après tout. Mais il avait besoin de passer son inquiétude sur quelque chose…ou quelqu'un.  

 

« Désolé, Mick. Mais j’ai peur pour elle, tu comprends ? »  

« Evidemment que je comprends, idiot ! Mais franchement Ryô, il faut faire quelque chose. »  

« J’en suis conscient, mais quoi ? Je ne peux faire plus que lui tendre la main. Si elle refuse de la prendre, je ne puis l’y forcer. »  

« Si tu ne peux désamorcer sa colère, distrais-là. »  

« Comment ça ? »  

« C’est la mort d’Eichi qui provoque cette réaction chez elle, n’est-ce-pas ? Alors dis-lui qu’il est vivant avant qu’elle ne fasse une bêtise. »  

« …………………Je… Je ne sais pas, Mick. Je ne sais plus, à vrai dire… »  

 

L’américain n’insista pas, pour le moment ce n’était pas la peine avec Ryô.  

 

« Réfléchis-y, Ryô. S’il-te-plaît. En tout cas, là-bas, tout va bien. Kazue vient de m’appeler : Kitao va d’autant mieux maintenant qu’il a vu sa sœur et ils n’ont vraiment plus aucune inquiétude pour lui. Kalitori a passé la nuit à son chevet, Kazue n’a pas réussi à la faire bouger alors elle lui a amené un lit de camp. Elle est épuisée en attendant, elle et Doc n’ont presque pas dormi…  

Ryô sentit une chaleur l’envahir. Voir tous ses amis ainsi autour de lui… C’était sans doute avec Kaori sa plus grande force.  

…Quant à Miki et l’éleph’, ils sont rentrés sans problèmes et ils m’ont prévenu qu’ils iraient faire un tour à la clinique aujourd’hui, pour voir tout le monde. »  

« D’accord, Mick. »  

« Et alors ? Pour Eichi, que fait-on ? Car je suppose que Kaori au-moins voudra saluer Kalitori et Kitao ? »  

« En le mettant dans une chambre séparée ça ne devrait pas poser de problèmes de rencontre de hasard... »  

Avant de prononcer ces mots, Ryô prit grand soin de vérifier qu’il était bien seul. On ne savait jamais…  

« Ok, si tu le dis. Et moi, j’en fais quoi de cette pourriture ? »  

 

Ryô ne répondit pas instantanément cette fois. L’image de Kaori s’imposait à ses yeux, et dégoût et mépris montait en lui telle la plus sûre des ivresses…  

 

« Ryô ? Tu m’entends ? »  

Percevant l’inquiétude dans la voix de son ami, le Japonais se reprit et répondit d’une voix calme :  

« Oui. Oui c’est bon, Mick, je t’entends à présent. Comment va-t-il pour l’instant ? »  

« Très bien. Largement assez bien pour quelqu'un comme lui en tout cas. » Ryô nota que la voix se faisait dure.  

« Est-il transportable ? »  

« Oui, sans problèmes. »  

« Bon, alors accompagne-le chez le Doc. Ça créerait tout de même quelques difficultés si nous servions Kalina blessé à Saeko. Laissons au-moins le Doc nettoyer un peu sa jambe. »  

« Une balle dans le genou, t’y es allé fort vieux… » murmura Mick, sur le ton de la plaisanterie, mais Ryô ne s’y trompa pas.  

« Je sais. » lâcha-t-il lourdement. « J’ai vraiment perdu les pédales un instant. Si Kaori n’avait pas été là, encore une fois… » Il soupira. Se morfondre ne servait à rien.  

« Allez, Mick, à bientôt vieux frère ! Et… Merci. »  

« De rien, Ryô, de rien. Allez, bye ! »  

 

Ryô raccrocha doucement le combiné du téléphone. Il n’avait pas dit de quoi il remerciait Mick, mais celui avait visiblement parfaitement compris.  

 

Il retourna lentement se rasseoir dans le fauteuil. Le bruit de l’eau de la douche de Kaori avait cessé, elle ne tarderait sans doute pas à apparaître. Il réfléchit de nouveau, tâchant de préciser l’impression vague qui le consumait dans l’instant présent. Allait-il se retrouver acculé à interroger Kaori, dans le mauvais sens du terme, pour savoir ce qui se tramait ?! Pourvu que non, il ne savait même pas s’il en serait capable sans fléchir…  

 

Kaori revint alors dans le salon, en peignoir de bain et le sourire aux lèvres.  

« J’ai cru entendre le téléphone, qui était-ce ? »  

« Mick. »  

« Alors ? Les nouvelles ? »  

« Kitao est définitivement sorti d’affaire, rassure-toi. Les autres vont tous très bien également, Kazue et Doc sont juste épuisés mais rien d’autre. »  

« Génial. » Elle se laissa retomber dans le canapé en face de lui en soupirant, apparemment de soulagement. Ryô ne la quittait pas des yeux, la jaugeant.  

« Et dis-moi, que dis Saeko de tout cela ? Je suppose qu’elle doit être ravie que l’on lui livre ainsi tout chaud le gros poisson ? »  

 

‘Oh oh…’ pensa Ryô. ‘Attention, terrain miné…’  

 

« Je suppose, oui… » répondit-il avec prudence.  

« Et… Qu’avez-vous fait de… Enfin, d’Eichi et de Kalina ? »  

« Mick s’en est chargé. »  

Ryô n’élabora pas. Ils auraient un gros problème si jamais elle voulait voir le corps d’Eichi, et il ne tenait pas plus à lui indiquer où se trouvait Kalina. Pas qu’il avait particulièrement peur, mais bon deux précautions valent mieux qu’une.  

« « Chargé » ? Comment ça, « chargé » ? »  

« Que veux-tu savoir exactement Kaori ? Vas-y franchement, mais s’il-te-plaît, ne louvoie pas, pas avec moi ! »  

 

Il avait conscience de la pousser dans ses retranchements, mais quels autres choix avait-il ?  

Kaori le regarda alors droit dans les yeux et son regard était froid.  

« Je ne louvoie pas, je me demandais simplement où se trouvait l’homme qui m’a sauvée. »  

Dieu ! La formulation était voulue pour lui faire mal, pour lui rappeler que ce n’était pas lui qui l’avait sauvée, mais Eichi, donnant sa vie pour ce faire.  

Ryô encaissa cette simple petite phrase de plein fouet. Elle venait de mettre le doigt sur ce qui le torturait depuis la veille au soir, et elle venait de le faire cruellement : Il n’avait pas été là pour elle. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, il n’avait pas été là pour elle.  

Si Eichi n’avait pas été présent, Kaori ne serait pas assisse en face de lui en cet instant même. Il avait manqué soit de rapidité, soit de prévoyance. Ou peut-être bien des deux.  

 

« Kao, je sais ce qu’il a fait. Mais… »  

« Tu ne veux pas me laisser le voir, n’est-ce-pas ? » le coupa-t-elle. « Tout comme tu ne voulais pas me laisser tirer ? Je suppose qu’une fois encore c’est toi qui va décider à ma place ? »  

« Quoi ?! Kaori, enfin, je ne t’ai jamais…  

« Tu n’as jamais quoi ? » lui cria-t-elle en se levant d’un bloc. « Choisi pour moi ? Mais tu n’as jamais fait que cela Ryô ! Je ne suis qu’un oiseau en cage ! Dorée, sans doute, mais en cage quand même ! Laisse-moi vivre ma vie bon sang ! »  

Puis brusquement elle se calma d’un coup, et prononça d’un ton très calme :  

« Je vais faire un marché avec toi. Soit tu me laisse voir Eichi, soit tu me laisse voir… Kalina. »  

 

Elle n’avait pas prévu de lui extorquer de cette façon, elle n’avait pas prévu de s’énerver ainsi. Mais puisque le vin était tiré… A présent il fallait jouer les cartes qui lui restaient.  

Quant à Ryô, le mot « marché » l’avait chamboulé. Tâchant de reprendre ses esprits, il répondit de la voix la plus calme qu’il put prendre au vu du sien :  

« Kaori, tu veux vraiment voir cet homme ? Je ne…  

« Oui. Oui, je le veux. Que comptes-tu donc faire ? Me garder enfermée ici ? Tu ne le pourras pas, Ryô, je te préviens. Alors choisis : Eichi, ou Kalina. »  

Elle plaçait volontairement Eichi en tête, comme si c’était lui qu’elle voulait tellement voir. Dressée au milieu du salon, debout devant Ryô assis dans le fauteuil, elle attendait sa réponse, frémissante. Mais Ryô ne répondait pas, trop assommé par le changement qui s’était produit chez sa partenaire. Il ne savait plus comment s’y prendre avec elle.  

 

Voyant cela, elle le planta là et sans un mot monta dans sa chambre. Ryô lui ne bougea pas du salon. Cette fois c’était lui qui avait besoin d’un break. Il ne changea même pas de position : Sonné, il tentait de récupérer.  

Kaori redescendit tout au plus cinq minutes plus tard, habillée d’un débardeur près du corps et d’un short. Le dépassant sans un mot, elle redescendit à la salle de tir. Allait-elle tirer à nouveau ? Que devait-il faire ? Elle lui semblait brutalement inaccessible, il ne parvenait plus à l’atteindre. Comment faire pour rétablir le contact avec elle ???  

Mais alors même qu’il s’interrogeait, Kaori remontait déjà. Ryô remarqua aussitôt qu’elle s’était armée.  

 

« Kaori… »  

« Je sors, Ryô. Si tu ne veux pas me le dire, je trouverai bien quelqu'un qui me dira où ils sont. »  

Là c’était vraiment trop. Se levant d’un mouvement coulé, mais brusque, il s’approcha d’elle vivement :  

« Arrête enfin Kao ! Tu as vu l’arsenal que tu emportes à la vue et au su de tout le monde ?! Aucun de nous ne te le dira enfin ! » Il s’arrêta en disant ces mots à quelques pas d’elle, car elle avait eu un mouvement de recul.  

« Alors peut-être devrai-je les forcer… » chuchota tout bas la jeune femme, et comme avec précipitation.  

« Kaori… commença Ryô d’un ton ferme en avançant encore d’un pas, mais la jeune femme, dressée de toute sa hauteur, braqua une arme dans sa direction.  

« Non ! Non, ne m’approche pas ! Ne fais pas un pas de plus, Ryô ! »  

 

S’immobilisant, il murmura doucement :  

« C’est moi, Kaori. Ryô… Pose cette arme. Tu ne comptes tout de même pas me tirer de dessus, allons, calme-toi et pose cette arme. » Il parlait d’une voix apaisante, modulant les intonations de sa voix, comme un chasseur aurait pu le faire devant un petit animal sauvage effarouché.  

« Tais-toi, Ryô. Je dois voir cet homme. Tu m’entends ? Tu m’as bien comprise ? Je dois le voir ! » Même si sa voix tremblait légèrement sa main tenait fermement l’arme qui n’avait pas un mouvement, toujours pointée sur Ryô.  

Quant au Python de celui-ci, il l’avait posé en remontant sur la table basse. N’ayant pas encore eu le temps ou l’occasion de le ranger, il se trouvait toujours derrière lui. Ryô se trouvait donc désarmé devant une Kaori déterminée l’arme au poing…et d’autres à la ceinture. Situation excellente dont il avait toujours rêvé.  

Bon ok, s’il voulait débloquer la situation, il n’y avait pas milles façons de faire pour s’en sortir…  

 

« D’accord Kaori. Je t’emmène voir Kalina. »  

« Qu… Quoi ? » souffla la jeune femme, éberluée. Elle n’aurait jamais cru que Ryô la laisserait voir Kalina de son propre chef, sachant pertinemment bien de quoi il retournait. C’était suspect, il devait avoir une idée derrière la tête…  

« Où est le piège cette fois ? Que mijotes-tu encore, Ryô ? »  

« Moi ? Mais rien du tout. » fit-il avec un air innocent très convaincant pour changer. « Tu veux voir Kalina et je te signale que tu braques une arme dans ma direction. Que veux-tu que je fasse ? »  

 

Ces quelques mots, bizarrement, firent un drôle d’effet à la jeune femme. Elle braquait une arme sur Ryô, c’était vrai… Mais elle n’aurait jamais tiré.  

Elle avait eu un moment d’égarement lorsqu’elle avait cru qu’il allait la stopper, ce qu’il aurait probablement fait d’ailleurs, mais elle ne l’aurait pas même blessé…  

Du moins c’est ce dont elle se voulait persuadée. Et elle l’en pensait tout aussi persuadé qu’elle. La pensée qu’il envisageait comme possible le fait qu’elle lui tire dessus la remit brusquement en colère, mais sa colère était destinée au nettoyeur à présent. Cependant, elle ne pouvait l’incendier pour cette raison, elle perdrait son seul moyen de pression. Les explications seraient pour plus tard…  

 

« Alors que fait-on ? »  

« Je prends mon arme et ma veste, tu te mets un manteau et je t’emmène. »  

« D’abord tu ne prends pas d’arme ! Ce serait trop dangereux pour moi ! »  

« Et si on nous attaque ? Trop dangereux pour nous ! »  

« Je t’en enverrai une ! Pas d’arme, tu ferais ce que tu veux ! »  

 

Ryô aurait presque souri du compliment. S’avançant lentement, de manière à toujours faire face à Kaori, il saisit son éternel manteau qu’il enfila d’un coup d’épaule, avant d’attraper la veste de Kaori. Se rapprochant de nouveau d’elle jusqu’à être juste devant le canon de l’arme, il entreprit de lui mettre sur les épaules en le faisant tourner au-dessus de sa tête. Sans la lâcher du regard, il murmura :  

« Je te mets un manteau, c’est tout. On ne sait pas si l’orage est fini ou pas dehors… »  

Il vit dans ses yeux qu’elle était troublée, perdue. C’était un très bon signe, cela signifiait que sa colère commençait à perdre du terrain. Elle se laissait moins aveugler par la haine.  

 

Reculant finalement d’un pas, il lança :  

« Alors, on y va ? » comme s’ils s’apprêtaient à aller faire des courses, et ce fut lui qui ouvrit la marche hors de l’appartement, précédant une Kaori plus qu’étonnée de ses agissements et se demandant bien où il voulait en venir… 

 


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