Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

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General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content ...

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   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 27 :: Et maintenant ?

Pubblicato: 03-09-07 - Ultimo aggiornamento: 04-09-07

Commenti: Bonjour tout le monde ! :-) Heureuse de vous revoir enfin !!! ^^ Bon, je n'ai malheureusement pas trop pu toucher Aurore, mais je n'ai aussi pas résister à vous le taper moi-même du coup, même si mon boulot va devenir ingérable maintenant ! ^^ Donc, probablement avant-dernier chapitre, puisqu'il ne m'en reste qu'un tout petit peu à taper pour joindre avec ce que j'ai tapé en rentrant qui faisait environ un chapitre... Donc encore désolée de ma longue absence et j'espère que vous ne m'avez pas complètement oubliée quand même !!! ;) En tout cas j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire cette fin, aussi j'espère qu'elle vous plaira vraiment !!! :-) Allez, je vous embête pas plus longtemps et bonne lecture ! ;)

 


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« Bonjour, Kaori. »  

 

La jeune femme en question en eut presque le souffle coupé. Comment pouvait-il parler de façon aussi…décontractée ?!!  

 

« Euh… Je… Bonjour, Mick. » murmura-t-elle faiblement, observant l’américain échanger un rapide regard lourd de signification avec Ryô derrière elle.  

« Viens, je te guide. »  

« Euh… Tu me guides…où ? »  

« Voir Kalina bien sûr… »  

 

Kaori ne sut pas très bien si elle frissonnait devant les mots ou devant le souffle chaud que Ryô vint déposer sur sa nuque en les disant. Elle le sentait très près d’elle et cette proximité la troublait bien plus profondément qu’elle ne se le serait avoué dans l’instant présent.  

Presque plus pour échapper à son emprise psychologique qu’autre chose, elle avança plus nettement dans la pièce de façon quasiment inconsciente, par une sorte de mouvement réflexe. Et une fois ce mouvement amorcé, elle ne pouvait plus l’arrêter.  

 

Prenant sur elle, elle se mit à s’approcher lentement de Mick qui l’attendait de pied ferme, le regard ferme et tendre à la fois. Alors qu’elle l’atteignait, il voulut lui poser délicatement une main sur le bras en un geste anodin pour la guider, mais d’un mouvement brusque elle l’envoya voler loin d’elle. Levant les paumes pour l’apaiser, Mick ouvrit la marche, tandis que Ryô suivait Kaori par derrière, marchant au rythme de la jeune femme…  

 

 

 

Coincée. Dans un certain sens, elle se sentait coincée. Réprimant le sentiment d’angoisse qui menaçait de l’envahir, elle dut se faire violence pour se remémorer qu’après tout, c’était elle qui avait voulu venir ici. Se sentant perdre pied, elle avança d’un pas pour suivre Mick, imitée en cela par Ryô, toujours aussi près dans son dos.  

Continuer à avancer. Se vider la tête. Oublier toutes les conséquences que murmurait dans son esprit la voix de l’homme derrière elle. Ne penser qu’aux raisons qui la poussaient à commettre un tel acte. Oui, c’était cela la clé. Ne penser qu’aux raisons, afin de ressentir à nouveau cette haine brûlante qui la consommait si violemment le matin même…  

 

« Kaori ? » La voix douce et attentive la tira brusquement de sa diatribe intérieure.  

« Kazue ? »  

La jeune femme sourit devant sa voix : On aurait dit qu’elle l’avait tirée d’un rêve !  

« Eh bien, tu as l’air si étonné ! Tu étais pourtant sûre de me trouver ici tu sais ! » finit-elle sur un léger rire franc.  

 

Kaori l’observait comme si c’était la première fois qu’elle la voyait. Absorbée par son propre monde de douleur et de haine, se serinant à elle-même sa volonté de tuer, elle avait presque oublié les autres. Les autres personnes, normales. Elle avait presque oublié comment tenir une conversation futile. Elle avait presque oublié tout ce qui ne se rapportait pas à Kalina.  

La vue de Kazue la ramenait cruellement aux paroles de Ryô : « Tu n’en auras peut-être bientôt plus l’occasion… »  

Il ne s’agissait plus seulement de fermer son esprit aux conséquences, les conséquences se matérialisaient sous ses yeux. Se matérialisaient douloureusement.  

 

« Kaori, ça va ? » demanda tout bas Kazue, inquiète de voir le visage bouleversé de son amie.  

Elle la vit se redresser, et prononcer d’une voix aussi ferme et posée que sombre, qui contrastait tant avec l’agitation que l’on lisait sans peine sur son visage : « Je veux voir Kalina. » Kazue aurait aimé soupirer, mais constatant l’absence de réaction aucune des deux nettoyeurs encadrant Kaori, elle se rangea à leur exemple et répondit d’une voix neutre :  

« D’accord. Suis-moi. »  

 

Cette fois, Kaori s’avança la première, laissant Mick se ranger derrière elle aux côtés de Ryô.  

En réalité elle aurait voulu pouvoir mettre la scène sur « pause », se donner le temps de réfléchir. Il lui semblait que ses mouvements ne lui étaient dictés que par ce que l’on attendait qu’elle fasse. Mais que voulait-elle réellement, profondément ? Elle seule pouvait le savoir, et pourtant elle n’en avait plus aucune idée soudain. Tout cela était si étrange…  

 

Kazue s’arrêta et se pencha pour ouvrir une porte avant de s’effacer pour laisser passer Kaori.  

Très consciente de tous les regards braqués sur elle, celle-ci s’avança avec précaution. Peut-être que lorsqu’elle aurait franchi la porte et qu’elle se retrouverait face à face avec Kalina, peut-être alors ses hésitations s’envoleraient-elles ? C’est tâchant de s’en convaincre sans y croire tout à fait qu’elle pénétra enfin dans la pièce…  

 

* * * * *  

 

Miki s’avançait déjà rapidement vers l’entrée lorsque Falcon l’arrêta en la retenant par l’épaule. Surprise, elle se retourna d’un geste un peu sec :  

« Qu’y a-t-il Falcon ? »  

« Attends. »  

On pouvait faire plus explicite, surtout dans une situation d’urgence comme celle-ci. C’était en tout cas l’avis de Miki dont la voix commençait à s’échauffer lorsqu’elle s’enquérit du pourquoi. Falcon réprima difficilement un sourire devant la réaction de sa femme, mais c’est mortellement sérieux qu’il lui répondit :  

« Attends. C’est elle qui doit entrer d’abord, pas nous. » en désignant d’un signe de tête Kinasawa à côté d’eux.  

 

La jeune femme avait l’air à la fois effrayé et déterminé. Dans sa main pendait toujours l’arme de Ryô. Lorsque Falcon prononça son nom, elle releva la tête, un feu couvant dans ses yeux. Un observateur attentif aurait même pu remarquer ses doigts serrer légèrement plus fort la crosse du Magnum. Si Miki ne vit pas ce petit détail, Falcon sentit lui la tension de la jeune femme monter encore d’un cran. Mais il savait qu’il avait raison.  

 

« Allez-y. » dit-il doucement. « Rentrez d’abord, nous vous suivrons. »  

Kinasawa hocha la tête sans un mot, puis s’avança d’un pas ferme, apparemment fort sûre d’elle, avec à la main l’arme de Ryô où, peut-être, elle puisait sa force.  

 

* * * * *  

 

Lorsque Kaori rentra dans la pièce, la toute première chose dont elle eut conscience fut d’une masse blanche, carrée ou rectangulaire. Ce n’est qu’ensuite qu’elle réalisa que cette « masse » était en fait des rideaux tirés pour cacher un lit. Ce volume si blanc avait attiré son regard et elle ne vit donc qu’après coup son ennemi, allongé dans le deuxième lit de cette pièce, en face de celui aux rideaux tirés, sur la gauche de Kaori.  

 

Celle-ci ne sut même pas exactement ce qu’elle ressentit en voyant l’homme endormi. Son regard détailla chaque détail de son visage et s’arrêta sur ses yeux clos. Il lui vint alors à l’esprit qu’elle aurait voir ses yeux, plonger, lire en eux…  

Elle n’espérait pas y trouver de la folie, tout au contraire. Elle espérait qu’ils lui prouvent qu’il savait ce qu’il faisait, et qu’elle, elle, avait raison de faire ce qu’elle faisait…  

 

« Kazue ? Il dort ? » prononça-t-elle d’une voix impersonnelle.  

« Non, Kaori. Il a juste été légèrement sédaté. »  

C’était le Professeur qui venait de parler. Kaori ne l’avait pas entendu entrer, trop concentrée sur Kalina. Pourtant, elle ne montra aucun signe de surprise. Après tout, il était naturel qu’il soit là… Repérant le bandage entourant la blessure, elle lança :  

« Pour l’opération ? »  

Mais, bizarrement encore une fois, ce fut Ryô qui répondit :  

« Non, je ne crois pas. Je crois que c’est Kazue qui a fait cela. »  

« Ryô ! » s’écria l’intéressée, visiblement surprise et la voix pleine de reproche.  

« Vrai ou faux ? » l’interrogea-t-il doucement, et, sans attendre la réponse, se tournant vers Kaori, il continua apparemment très à l’aise :  

« Si c’était pour l’opération, il aurait soit une anesthésie locale soit une générale. Pour la locale, il serait réveillé. Quant à la générale, il ne respirerait pas seul. Je suppose que vous l’avez simplement mis dans les vapes, n’est-ce-pas ? »  

Kazue hocha seulement la tête, assez sèchement.  

« Pour qu’il ne provoque pas Kaori ? »  

Nouvel hochement de tête, plus violent encore.  

« Réveille-le, Kazue. S’il-te-plaît. »  

 

Le ton avait beau être courtois, sa fermeté montrait assez qu’aucune réplique n’était attendue.  

Kazue se pinça les lèvres, un peu froissée. Mais Mick lui souriait dans le dos de Ryô, et elle se rendit compte qu’elle-même n’était même pas vraiment en colère contre lui. La confiance qu’elle lui portait était tellement bien ancrée que même en cet instant elle ne fut pas entamée. Elle se dit simplement qu’il devait avoir ses raisons, qu’elle saurait attendre pour les connaître…  

Elle s’avança donc pour ouvrir un tiroir, en sortant le produit qui réveillerait Kalina. Tandis qu’elle lui injectait, le Professeur s’approcha silencieusement de Ryô pour lui murmurer très bas :  

« Tu es conscient des risques que tu prends, j’espère ? »  

Ryô lui, à la grande surprise du Professeur, ne s’embarrassa pas de baisser le volume :  

« Parfaitement. Mais je dois la laisser faire son propre choix. »  

 

A ces mots, les mains de Kazue faillirent casser l’aiguille qu’elles tenaient, et Kaori sursauta, se retournant violemment vers Ryô. Les yeux écarquillés, elle semblait vouloir le dévorer du regard. Toute son attitude dénotait la surprise, mais dans son regard il y avait autre chose aussi, quelque chose comme un remerciement.  

Ryô soutint son regard sans ciller et sans dire un mot. De toute façon, il n’y avait rien à ajouter. Par cette simple phrase, il avait tout expliqué ; et quand à Kaori, la seule réponse à donner n’était pas de celles que l’on exprime en mots…  

 

Aucun des témoins de ce duel silencieux n’osaient plus bouger, et l’atmosphère se tendit. La scène semblait pouvoir perdurer longtemps encore lorsque Kalina remua faiblement :  

Kazue, de l’autre côté du lit et voyant donc Kaori de dos, n’eut même pas le temps de baisser les yeux sur lui que Kaori s’était retournée. Et cette fois, elle avait une arme dans sa main.  

 

Kazue sentit une bouffé de panique l’envahir, la clouant sur place. Il y eut quelques instants de silence, pendant lesquels tous les regards oscillèrent entre Kalina et Kaori, sauf celui de Ryô, qui gardait désormais les yeux obstinément fixés sur la nuque de Kaori.  

Puis soudain, sans doute un instant avant que Kalina ne se réveille, Ryô reprit la parole :  

« Kazue, Professeur, Mick… Sortez s’il-vous-plaît. »  

 

Tous s’entreregardèrent, mais là encore Ryô était suffisamment clair : Il n’y avait pas à discuter. Lentement, les trois quittèrent la pièce. Kaori laissa Kazue la dépasser sans remuer d’un millimètre, ce qui sembla peiner la jeune femme. Baissant la tête, elle accéléra, et ce fut Ryô qui sourit et lui serra brièvement l ‘épaule pour la réconforter. Kaori n’avait rien vu de cet échange, et pas d’avantage de la chaussure qui vint bloquer la porte pour l’empêcher de se fermer complètement : Kalina s’éveillait.  

 

* * * * *  

 

Kinasawa pénétra discrètement dans la clinique sans se faire remarquer. L’arme de Ryô dans sa main était lourde, mais bizarrement elle ne lui paraissait ni étrangère ni antipathique. A force de la tenir, une douce chaleur se répandait dans sa main, et c’était comme presque comme une présence, comme un ami l’accompagnant. Presque comme si Ryô était là, près d’elle, lui insufflant sa force et son courage.  

 

Inspirant calmement et profondément pour tenter de se maîtriser, elle poussa le plus délicatement qu’elle put la porte du fond de la salle d’attente, donnant sur l’alignement des chambres. Se fondant dans le mur, elle tenta de cerner d’où provenaient les voix qu’elle entendait. Il lui fallait trouver la chambre où ils étaient tous…  

Elle crut discerner la voix de Kazue à un moment, puis celle de Ryô, longuement. Kinasawa laissa échapper un profond soupir, si soulagée qu’elle aurait voulu pouvoir éclater de rire : Ryô était là, lui aussi. Tout irait bien.  

 

Avançant avec précaution, elle réalisa qu’il parlait d’anesthésie. Que… ?  

Bientôt elle fut derrière le mur de la chambre, entendant Ryô intimer à Kazue de réveiller Kalina. Elle frissonna. Elle ne pouvait qu’être d’accord avec le Professeur, qu’elle perçut murmurer à l’oreille de Ryô : Il prenait des risques terribles.  

Certes Kaori restait Kaori, et il était probable qu’elle revienne à elle-même, surtout après toute cette mise en scène. Mais que ferait-il dans le cas contraire ?  

 

Et si la jeune femme prenait la mauvaise décision ? L’en empêcherait-il ? Irait-il jusqu’à la laisser faire complètement son choix ?  

Ryô n’accepterait jamais cela. Et Kinasawa savait très bien ce qui se passerait si Kaori tirait :  

Ryô sauverait Kalina. Jamais il ne supporterait que Kaori devienne une tueuse. Et jamais elle ne le lui pardonnerait. Cette histoire allait les détruire, tous. La seule façon de s’en sortir en satisfaisant tout le monde, c’était que Kaori décide de ne pas tirer. Mais comment faire, en lui laissant tout son libre arbitre ?  

 

La voix de Ryô retentit alors à nouveau, ramenant Kinasawa à la situation présente.  

Se raidissant contre son mur, elle vit le Professeur reculer lentement, un air anxieux sur le visage. Lorsqu’il la vit, un doigt sur ses lèvres, il dut étouffer une exclamation de surprise, qui passa complètement inaperçue.  

Mick par contre, parfaitement maître de ses nerfs, haussa simplement les sourcils. Après tout, Falcon l’avait prévenu de la présence de Kinasawa avec eux au Cat’s, alors…  

Se retournant, il attendit Kazue, qui fermait la porte derrière elle, et lui mettant rapidement une main ferme sur la bouche pour éviter qu’elle ne révèle Kinasawa, il l’entraîna, suivi du Professeur. Kinasawa, qui vit les yeux de Kazue s’agrandirent lorsqu’elle les vit et qu’elle comprit l’attitude de Mick, les remercia tous d’un signe de tête.  

Ils avaient raison. Tout devait se jouer entre quatre personnes désormais, pensa-t-elle, le pied bloquant désormais la porte pas entièrement refermée par Kazue…  

 

* * * * *  

 

Miki sentait un mal au ventre terrible la gagner tandis qu’elle regardait Kinasawa se faufiler dans la clinique.  

« Falcon. » dit-elle calmement. « J’ai peur. »  

 

Son mari lui passa un bras protecteur autour des épaules :  

« Je sais. Tu crois que moi je n’ai pas peur ? Mais nous ne pouvons rien faire cette fois… » Miki hocha la tête, clignant rapidement des yeux. Falcon s’aperçut que s’ils restaient encore statiques, elle allait craquer.  

« Allez, viens. » fit-il brusquement. « Suivons Kinasawa, nous lui avons laissé bien assez d’avance. »  

 

Il n’avait pas fini sa phrase que Miki s’élançait déjà. Il la suivit sans un sourire, conscient de la gravité de la situation et, surtout, conscient que l’ignorance est la pire des tortures…  

 

…  

 

« Professeur !... Mick ! Mais, Kazue… commença de s’exclamer Miki, lorsque Mick mit un doigt sur ses lèvres pour lui signifier de se taire. Hochant la tête, elle recula avec Falcon jusque dans la salle d’attente, dont ils fermèrent tous la porte sur une Kinasawa désormais seule dans son couloir…  

 

* * * * *  

 

Kalina avait la vague impression qu’un étau l’enserrait. Il ne pouvait plus faire le moindre mouvement, comme si une camisole de force l’avait enveloppé de la tête aux pieds.  

Sentant une angoisse diffuse l’envahir, il commença à se débattre contre les liens invisibles qui l’entouraient : D’abord son index se souleva légèrement avant de retomber. Puis ce fut sa main, qui bougea latéralement, en un mouvement réflexe. Un grognement resta à moitié coincé dans sa gorge alors qu’il faisait un effort pour ouvrir les yeux.  

Sourcils froncés, il dut lutter pour soulever ces chapes de plomb qui prétendaient avoir pour nom « paupières » ! Jamais elles ne lui avaient parues si lourdes !  

 

Difficilement, il finit pas les soulever et parvenir à ouvrir un minimum ses yeux. Tout de suite, la trop forte lumière l’aveugla. Les yeux papillotants, il se rendit compte que quelqu'un se tenait devant lui, quelqu'un dont les contours étaient flous. La silhouette paraissait fine, une femme sûrement. Il cligna encore quelque fois des yeux, et l’image devint plus nette.  

 

Sachant que cette femme allait très vite considérer qu’il était bien réveillé, i tenta dans l’urgence de se rappeler qui elle était. Il avait un peu de mal à atterrir.  

Mais lorsqu’il vit enfin clairement ce qu’elle tenait dans la main, braqué sur lui…les images des deux derniers jours lui revinrent d’un coup. Il avala difficilement sa salive, remontant le regard jusqu’à son visage, emprunt de farouche détermination.  

Pourtant, il nota que ses yeux ne collaient pas avec le reste. Ils semblaient perturbés par trop de sentiments à la fois. Par moments on y lisait la haine et la violence, à d’autres nostalgie du passé et peur de ce qui allait venir, à d’autres encore tout simplement de l’indécision…  

Ça n’allait pas. L’attitude, le type d’arme, et même la façon de la tenir ! Mais le regard n’allait pas avec le reste. On n’aurait du y lire que colère.  

 

Etait-elle réellement prête à tuer de sang-froid un homme sans défense, si d’autres sentiments trouvaient encore place dans son cœur ?  

 

Il s’aperçut alors qu’elle n’était pas seule. Une autre silhouette se tenait derrière elle, qu’il avait du mal à voir correctement. Mais de toute façon, les options pour un homme de cette carrure aux cheveux décoiffés couleur d’ébène étaient pour le moins limitées !!!  

Pour la deuxième fois en quelques minutes, Kalina trouva difficile d’avaler sa salive. Sa situation n’était en effet guère brillante ! Une femme que l’on a tenté de tuer la veille, un homme amoureux qui se trouve par malchance être l’un des plus célèbres nettoyeurs au monde ! Et la première armée comme pour une guérilla, bien évidemment…  

Que comptaient-ils faire de lui ? Voulaient-ils « juste » l’abimer pour se venger et lui faire payer ? Ou bien voulaient-ils vraiment aller jusqu’à le tuer ? Kalina sentit l’atmosphère de la pièce perdre plusieurs degrés d’un coup…  

 

« Alors, ça y est ? On se réveille ? » l’entendit-il lancer d’une voix terriblement ironique de fausse tendre inquiétude. Il ne sut pas bien s’il devait répondre ou pas, se décidant finalement pour faire « comme si » il était toujours trop HS pour avoir entendu a question...ce qui résulta en un silence malsain et difficilement supportable, dans lequel le seul qui semblait être à l’aise était Ryô. Au bout d’une longue minute, il finit même par le rompre posément :  

« Kaori ? Que comptes-tu faire à présent ? »  

S’il avait cherché à mettre sa compagne aussi à l’aise que lui paraissait l’être, c’était raté. Kaori ne s’en crispa que d’avantage, les nerfs plus à vif encore. Quelques secondes de silence, puis…  

« Je n’ai pas le choix, Ryô. »  

 

Dans le dos de Kaori, Ryô sourit franchement. Si elle commençait à parler pour gagner du temps et une constance, c’était presque gagné. Maintenant il allait falloir jouer serré !  

 

« Quel choix, Kaori ? D’appuyer ou non sur la gâchette ? Alors là je ne comprends pas, explique-moi donc ! Quelqu'un appuie à ta place ? Ou t’oblige à le faire ? Parce que c’est cela, Kaori, ne pas avoir le choix de faire quelque chose !!! »  

« Tu sais bien ce que je veux dire ! Ne fais pas l’idiot ainsi c’este exaspérant ! » s’écria la jeune femme, sa voix montant dans les aigus.  

« Mais je ne fais pas l’idiot du tout, Kaori ! Explique-moi en quoi tu es obligée d’appuyer sur cette détente enfin ! »  

 

L’intéressée eut un mouvement sec de la tête, comme une dénégation, mais Ryô ne comptait pas la lâcher si facilement et sa voix était froide alors qu’il continuait à la secouer :  

« Alors, Kaori ? Dis-moi ! Donne-moi donc ces raisons si imparables ! »  

Et comme la jeune femme ne lui répondait toujours pas, il lança :  

« Kaori, si tu parviens à me prouver que tes raisons sont vraiment imparables, alors je te jure que je te laisserai faire. »  

 

La jeune femme en sursauta tant qu’elle donna l’impression d’avoir été soulevée du sol.  

« Ryô ! Tu es sérieux ? Tu ne tenteras rien ? »  

« Je t’ai donné ma parole, Kaori, tu sais ce que cela signifie pour moi. Alors, ces raisons ? »  

L’apostrophée manquait de répondant pour l’instant, encore trop hébétée par le serment improbable qui venait de lui être fait ! Quant à Ryô, il pensait à tous les risques du pari qu’il venait de prendre…Mais le jeu en valait la chandelle !  

 

Et Kalina là-dedans ? Kalina se faisait tout petit dans son coin, espérant qu’on l’oublie mais sachant bien que l’on allait très vite reparler de lui. Et justement…  

« Kalina a acculé Kalitori presque jusqu’à la faillite et au rachat. Il a bien failli détruire sa vie sociale. Tu as dit toi-même qu’il allait la tuer. Il a enlevé Kitao et je ne pense pas avoir besoin de te rappeler comment il l’a traité. Et il a tué… »  

Ici, Kaori ne put continuer. Ryô profita des quelques instant qu’il lui fallu pour se reprendre pur réfléchir à comment démonter ce réquisitoire pour el moins accablant ! Il ne pouvait y aller de front sans user d’arguments spécieux, alors va pour un détour !  

 

« Je constate que tu ne cites pas le fait qu’il ait tenté de te tuer, Kaori. De te tuer, toi. »  

« Je ne cite pas… Que… »  

Kaori cherchait ses mots, ne sachant visiblement que dire. Ryô se demanda si elle savait la raison de cette omission et cherchait à en éviter l’aveu, ou bien si vraiment elle ne comprenait pas. Sans chercher à savoir, il insista :  

« Tu parles des malheurs de tout le monde, sauf des tiens, Kaori. Pourquoi ? »  

« Parce que moi c’est… » Silence.  

« Sans importance ? »compléta-t-il pour elle. « Pourquoi, Kao ? Pourquoi t’effacer éternellement ainsi ? »  

 

Il connaissait pertinemment la réponse à sa propre question, mais il voulait qu’elle le dise elle-même…  

« Elles ont plus souffert que moi dans cette affaire, Ryô… »  

« C’est faux, et tu le sais. La dose fut identique pour tout le monde. Alors ? »  

Détournant le regard, elle souffla enfin :  

« Je le dois à Kinasawa. J’ai détruit sa vie. Si quelqu'un doit tuer cette ordure, ce sera moi. Je lui dois quelque chose. La balance ne serait pas équilibrée sinon, pour elle qui a perdu à deux reprise celui qu’elle aime à cause de moi. »  

 

Derrière la porte, Kinasawa écarquilla les yeux, les lèvres entrouvertes de surprise. Si elle s’était attendue à ça ! Sous le choc, il lui fallut quelques secondes pour réaliser. Pour elle…  

Elle se rendit alors soudain compte que Ryô n’avait rien répondu et entendit un bruit qu’elle reconnaissait désormais sans mal : Le chien armé d’une arme que l’on braque.  

 

« NOOON !!! » hurla-t-elle en faisant irruption dans la pièce. « Non, Kaori ! » cria-elle encore, en courant se placer entre Kaori et Kalina, sous le regard ébahi de Kaori.  

« K… Kinasawa… Mais… »  

« Non, Kaori ! Tu ne me dois rien ! Et c’est peut-être même moi qui vous dois quelque chose, à tous les deux, pour tout ce que vous avez fait pour moi ces derniers jours ! »  

« Eichi est mort pour avoir voulu me sauver ! » hurla Kaori d’une voix brisée.  

« Eichi est mort à cause de Kalina, pas à cause de toi ! » lança Kinasawa, qui sur ses mots braqua l’arme de Ryô sur Kalina dans le lit derrière elle, sans même le regarder, fixant toujours Kaori, stupéfaite de découvrir l’arme de Ryô dans sa main.  

« A l’origine de tout, c’est Kalina, pas toi Kaori ! Et pour une raison simple : Tu n’étais absolument pas consciente de ton charme, de ton pouvoir d’attraction. Tandis que lui s’est servi de son dépit amoureux pour l’utiliser et en faire ce qu’il voulait, sciemment. Nous sommes tous responsables, pour toute la souffrance que nous nous sommes infligée, mais le pire coupable ici, c’est lui et personne d’autre ! »  

 

Kinasawa fit une pause, laissant Kaori, les larmes aux yeux, encaisser tout ce qu’elle venait de lui dire. Ryô, lui, n’avait pas bougé d’un pouce. Immobile, il surveillait la scène sans un mot.  

 

Kinasawa prononça alors quelques mots qui glacèrent Kaori :  

« La logique voudrait que ce soit moi qui veuille qui le tuer, puisque j’aime Eichi. Et comme je refuse que tu te sacrifies pour moi… »  

Toujours sans un regard pour le Magnum de Ryô, elle en arma le chien.  

« Si tu tires, je tire. Et avec l’arme de l’homme que tu aimes. Il n’y aura pas une meurtrière, mais deux. Si tu tires, je tire. » 

 


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