Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

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General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 22 :: A combien de résurrections avons-nous droit ?!

Pubblicato: 30-05-07 - Ultimo aggiornamento: 30-05-07

Commenti: Coucou tout le monde ! Alors première chose, un énorme "merci" pour vos magnifiques reviews ! Merci pour ce smagnifiques compliments qui m'ont fait plus plaisir que vous ne pouvez l'imaginer !!! :-) :-) :-) En tous cas, voilà la suite et j'espère qu'elle vous plaira ! J'ai pris énormément de plaisir à écrire ceci, même si ce chapitre est assez dur... Il était malgré tout et même pour ça très agréable à écrire. Quant à la grande question : Eichi a-t-il tué ou non Kalina, je me suis arrangée pour garder la réponse le plus longtemps possible. ;) Ah, la langue française... ^^ Sinon, j'ai réutilisé ici ce que ceux qui ont lu mon autre fic ont pu voir que j'aime beaucoup (^^), le changement de point de vue. J'alterne régulièrement, j'espère que ce n'est pas trop justement... :-/ Enfin j'ai beaucoup mis et tiré émotionnellement de ce chapitre, alors j'espère que vous y retrouverez toutes ces émotions que j'ai ressenties !!! :-) Une excellente lecture alors ? ^^

 


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Eichi plongeait toujours dans le regard de Ryô lorsque son doigt appuya sur la gâchette. Sans que plus rien ne puisse la stopper, la balle quitta le barillet et le coup partit.  

Kalina vit Eichi presser la détente mais à cette distance il n’aurait pas le temps d’entendre le bruit de la détonation qu’il serait déjà mort.  

 

Kaori et Kinasawa, quant à elles, regardaient la scène horrifiées.  

Kinasawa n’avait pas même encore réalisé qu’Eichi avait tiré que la balle atteignait Kalina.  

Quant à Kaori, plus réactive que sa compagne, elle n’en eut pourtant pas plus le temps.  

 

Lorsqu’elle comprit ce qui venait de se dérouler sous ses yeux, elle hurla « NOOON !!! Eichi, NON ! » mais il était déjà trop tard…  

Elle agrippa tout en hurlant l’épaule de Ryô d’une poigne convulsive, la broyant à lui faire mal. Mais elle n’en avait cure : Eichi avait tiré. Et Ryô l’avait laissé faire.  

 

C’était cela le plus choquant de l’histoire. Pourquoi avoir fait tout cela, leur avoir demandé de l’aider, pourquoi une telle mise en scène déployée, si ce n’était que pour en arriver là ?  

Tuer sous leurs yeux…et laisser tuer. POURQUOI ?!!  

 

Ryô et Eichi, indifférents au cri de Kaori, s’entre-regardaient toujours. Et alors que le cri de la jeune femme mourrait sur ses lèvres, on entendit le bruit d’un corps qui s’effondre et ce fut au tour de Kinasawa de hurler. Elle se précipita en avant mais Ryô, brisant finalement le contact avec Eichi, l’intercepta en la saisissant aux épaules : « Non ! Non, attendez… »  

Sans l’écouter, elle se débattit dans ses bras. De force, il la ramena contre lui où elle s’abandonna alors à une crise de larmes, sanglotant convulsivement tout contre lui.  

Kaori les contempla un instant, tandis que Ryô semblait lui parler à l’oreille, avant de retourner son regard vers Eichi. Leurs yeux se croisèrent. La jeune femme avait presque peur de ce qu’elle allait découvrir dans les siens, elle ne comprenait toujours pas sa décision.  

Mais, bizarrement, ce fut de la joie qu’elle y découvrit. Une joie pure et rien que ça. Là elle ne comprenait vraiment plus…  

 

* * * *  

 

« Chuuut, tout va bien, là, calmez-vous… » murmurait Ryô, inlassable, dans l’oreille d’une Kinasawa effondrée et en larmes.  

« Je… J’ai cru que… J’avais espéré… » chuchota tout bas la jeune femme, mais pas assez bas pour que Ryô ne l’entendit. Brusquement, elle recommença à se débattre :  

« Vous m’avez menti !!! Vous l’avez laissé faire !!! Vous…  

« Que vous ai-je dit avant d’entrer dans l’entrepôt, Kina ? » demanda Ryô d’une voix très douce, la ceinturant toujours et la maintenant contre lui.  

La jeune femme s’immobilisa instantanément. Levant lentement le regard, elle rencontra celui de Ryô. Grave et amusé tout à la fois. Que voulait-il dire ?  

 

Ryô murmura alors de façon presque inaudible, gardant ses yeux accrochés aux siens :  

« N’oubliez pas votre promesse, Kinasawa… Vous avez promis… »  

‘…de toujours vous faire aveuglément confiance.’ Termina mentalement la jeune femme, tétanisée. Elle avait peur de comprendre et en même temps un espoir nouveau montait en elle…  

 

* * * *  

 

Kaori détourna le regard d’Eichi et se dirigea à la place vers l’homme allongé par terre non loin d’eux.  

 

Son cœur battait à vive allure. Derrière elle, Kinasawa et Ryô se parlaient mais ses oreilles ne percevaient plus ce qu’ils disaient. Un pas après l’autre, elle s’avança vers Kalina au sol.  

Se dressant au-dessus de lui, elle contempla un instant son visage, qui n’était pas encore marqué par la mort. Des sentiments contradictoires se bousculaient en elle :  

Elle aurait tant voulu qu’Eichi le laisse en vie ! En même temps, cet homme ne méritait-il pas la mort ? Elle n’arrivait pas à le regretter… Et pourtant, elle se demanda si la punition n’avait pas été trop douce. Celle dont elle aurait rêvé aurait été de lui faire subir tout ce qu’avait subi Kitao. Ryô en aurait été parfaitement capable, techniquement. Lui rendre lentement tout ce qu’il avait donné…  

 

Mais elle en savait Ryô tout aussi incapable qu’elle, plus maintenant en tous cas. Et elle l’aurait refusé de toute façon, et pour elle et pour lui. Même si une balle dans le genou ou quelque chose du style ne lui aurait peut-être pas déplu…  

 

Mais enfin, la question ne se posait plus. Elle ne regrettait cependant pas l’homme, mais presque la rapidité de son exécution. Certes, ses nerfs avaient du être mis à rude épreuve durant la nuit, mais des années à se morfondre en prison… Elle aurait mieux vu la justice.  

Elle trouvait cet…assassinat pour être honnête, trop rapide. Trop facile.  

Il n’avait pas souffert, la balle avait du l’atteindre en plein cœur, le tuant sur le coup, puisque rien ne marquait son visage… Baissant les yeux instinctivement à cet instant sur le torse de l’homme à ses pieds, Kaori eut le choc de sa vie.  

 

Le souffle coupé, elle se tourna lentement vers le groupe derrière elle, aussi rigide qu’un automate. Croisant les yeux d’Eichi au passage, elle put voir la joie de son regard s’accentuer sans l’enregistrer consciemment, toujours trop hébétée.  

Finalement, elle parvint à murmurer : « Ryô… Tu… Tu… »  

 

* * * *  

 

Elle avait juré. Oui, elle avait juré de lui faire confiance quoi qu’il arrive.  

Mais pourquoi lui rappeler ce serment à présent ? Pourquoi alors qu’Eichi avait de nouveau tué ? Avait tué Kalina… Pourquoi lui rappeler de lui faire confiance si ce n’était parce que… Parce que…  

 

Parce qu’il ne s’était pas passé ce que tout le monde avait vu ?  

 

Les prunelles de la jeune femme s’agrandirent. Non, c’était impossible, c’était impossible !  

Mais alors…et ce sourire qu’arborait Ryô ? Et ce regard amusé et…presque tendre ?  

La jeune femme sentit une vague d’un espoir fou balayer sa colère contre le nettoyeur. La confiance qu’elle avait effectivement placée en lui revenait plus forte que jamais. Pourtant, elle n’osa se retourner. De toutes ses forces elle l’aurait voulu, mais ses muscles ne lui obéissaient pas. Elle n’arrivait pas à faire face à ce qu’elle allait découvrir si elle le faisait. Elle voulait garder encore un instant cette idée folle chevillée en elle, rien qu’un instant…  

 

La voix faible de Kaori s’éleva alors dans son dos.  

« Ryô… Tu… Tu… » Kinasawa vit le sourire de Ryô s’élargit brièvement alors qu’il se recomposait un visage grave qu’il releva vers la jeune femme :  

« Oui, Kaori ? »  

« Je… Cet homme… Il… »  

Kaori ne parvenait pas à finir sa phrase. On aurait dit qu’elle s’apprêtait à dire une telle énormité qu’elle n’osait la prononcer.  

« Dis-le. » murmura doucement Ryô d’une voix réconfortante et apaisante. Kaori le regarda suspicieusement. Elle pensait avoir compris cette fois… Dans un souffle, elle lâcha tout bas :  

« Comment peut-il être mort alors qu’il n’est pas blessé ? »  

 

 

Kinasawa écarquilla les yeux avant se retourner violement et de se précipiter sur l’homme gisant toujours à terre, bousculant Kaori au passage. Se jetant sur lui, elle le saisit aux épaules et commença à le secouer dans tous les sens. N’obtenant pas de réaction, elle le lâcha brusquement comme si elle s’était brulée, et d’accroupie qu’elle était elle se releva soudain et recula de quelques pas, comme honteuse de son éclat.  

 

Elle jeta alors un regard interrogateur à Kaori, mais ce fut Ryô qui répondit :  

« Regardez sa chemise, vous verrez qu’il n’y a pas de traces de sang. »  

Très lentement, Kinasawa s’approcha de nouveau de son ancien patron, et se ragenouillant à ses côtés elle écarta doucement sa chemise.  

Aucune blessure. Il ne semblait n’avoir reçu aucune balle. Mais alors…  

 

Pourtant cette satanée balle avait pourtant bien été tirée ! Se relevant, elle partit inspecter la cheminée. Elle retrouva ainsi la balle manquante, fichée dans le linteau. La caressant de ses doigts tel un trésor, elle entendit Ryô reprendre la parole. Il avait attendu qu’elle trouve la balle.  

 

« Eh non, Kinasawa, cet homme n’est pas mort. Eichi ne l’a pas tué. Simplement assommé. »  

Elle se retourna enfin et découvrit l’étrange spectacle que ses yeux rencontrèrent : Deux hommes de l’ombre, face à face mais tant de respect entre eux, et presque de l’amitié… Oui, ou un début, à tout le moins…  

Selon les lois du milieu, l’un des deux aurait du être mort. Mais celui qui était à terre n’était ni l’un ni l’autre. Et pour une fois, mais cela Kinasawa ne pouvait le savoir, seule Kaori percevait l’immense soulagement de Ryô, celui-ci n’avait pas eu à livrer un combat qui lui aurait déchiré l’âme.  

 

Kaori, justement, se tenait toujours entre Kalina à terre et les deux hommes.  

Et c’est ce qui perdit Eichi.  

 

Car à cet instant, Kalina, apparemment non seulement vivant mais bien réveillé, roula sur lui-même et se saisit de l’arme que Ryô lui avait arrachée plus tôt dans la soirée.  

Kinasawa se trouvait alors derrière lui, mais Kaori était en plein dans sa ligne de mire. Et de toute façon, que ce soit Kaori ou Kinasawa il ferait toujours du mal à Eichi, donc…  

Son réveil avait été si soudain qu’il avait pris tout le monde de court, Ryô leva le bras mais à l’instant où il tira la balle était déjà partie.  

Il eut un mouvement pour se jeter sur Kaori, mais dès le coup de feu Eichi s’était déjà élancé.  

Arrivant sur la jeune femme par derrière, il la saisit aux épaules et la poussa violemment sur le côté, pour l’ôter de la trajectoire. Seulement à une telle distance, s’il eut le temps de pousser Kaori, il ne put en faire de même pour lui.  

 

Recevant la balle de plein fouet, il sentit son corps encaisser le choc et le revolver qu’il tenait toujours s’échappa de sa main alors même qu’il tentait de raffermir sa prise dessus. Vacillant, il chercha à retrouver son équilibre pour finalement s’effondrer dans les bras de Kaori qui avait accouru.  

« EICHI ! Non, Eichi, non… » cria la jeune femme, atterrée et s’accroupissant doucement au sol, le tenant toujours dans ses bras. Elle fut alors rejointe par Kinasawa qui s’était précipité dès qu’elle avait retrouvé l’usage de ses membres.  

 

Quant à Kalina, la balle que Ryô avait tirée par réflexe l’avait atteint à la main. Lâchant son arme, il poussa un hurlement de douleur.  

Ryô avança alors sur lui, le visage décomposé par la colère. Il leva le bras à la verticale puis l’abaissa lentement pour que l’arme se retrouve braquée sur l’homme à ses pieds, se délectant de la terreur que l’on lisait dans son regard devant le petit manège de Ryô.  

« Tu as eu tort, Kalina. Tellement tort. » prononça Ryô d’une voix hargneuse. « Non seulement tu as tiré sur Eichi, mais en plus c’est la femme que j’aime que tu visais. »  

 

La terreur de Kalina devint folie furieuse à ces mots. Chacun savait de quoi était capable City Hunter et il venait sans le savoir de tirer sur sa femme ! Mieux valait le provoquer pour qu’il l’abatte plutôt que de rester entre ses griffes ! Mais après tout, Kalina ne réfléchit même pas à tout cela. Il avait perdu le moindre contrôle sur lui-même…  

 

Se plaçant à quatre pattes, il voulut s’enfuir. Ryô, froid comme jamais, lui tira une balle dans la jambe. L’homme s’écroula au sol dans un gémissement de souffrance.  

Levant la tête, il regarda, éperdu, le nettoyeur qui avançait de nouveau sur lui. Ryô s’accroupit pour se trouver à sa hauteur, et se servant de son arme pour lui relever le menton, chuchota ces paroles qu’il lui jetait au visage :  

« Tu voulais que je te tue ? C’est cela, hein ? Oh non… Nous savons tous trois, avec Eichi, qu’il existe bien plus amusant n’est-ce-pas ? »  

 

A ces paroles, Kaori « transvasa » le plus doucement qu’elle put Eichi dans les bras de Kinasawa pour pouvoir se lever, tandis que Ryô se redressait et reculait d’un pas, tenant toujours Kalina en joue. Kinasawa la regarda faire sans comprendre, trop tétanisée par la scène qui se jouait sous ses yeux et par tout ce qui émanait du nettoyeur en cet instant. Mais Kaori n’avait jamais eu peur de Ryô et elle n’allait certainement pas commencer cette nuit !  

Ryô l’entendit courir vers eux, et avant même qu’il ait pu réaliser ce qui se passait elle s’était jeté devant lui.  

 

Les deux amants se jaugèrent plusieurs instants du regard, sans un mot. Kaori se dressait, grande et digne, pleine de fierté provocante, devant un Ryô glacial, fou de colère et déterminé. L’amoureuse se dressait contre le tueur. Kaori osait s’opposer à Ryô le nettoyeur. Elle était d’ailleurs la seule et l’unique à pouvoir se le permettre…  

 

« Va-t’en de là. »  

 

La voix de Ryô était si coupante que Kaori en réprima un frisson. Mais ce n’était pas le moment de flancher ! Et lorsqu’elle lui répondit, sa voix était claire : « Non. »  

 

Elle vit Ryô serrer les mâchoires en un geste d’agacement. Bien, mais attention quand même. Le provoquer n’était tout de même pas si rassurant que cela en cet instant, même si elle savait que jamais il ne la toucherait. Mais en dehors de sa vie, c’était leur amour qu’elle mettait en jeu…  

 

« Kaori, je t’ai dit de t’enlever de là. » La voix était mortellement calme. Trop calme.  

« Non. » répéta obstinément la jeune femme.  

 

Le tableau était véritablement exceptionnel, à la fois tragique et grandiose, que celui de ces deux êtres qui s’affrontaient, et dont même alors on sentait toute la force exaspérée du lien qui les unissait.  

 

« Kaori… » fit Ryô après un instant de silence d’une voix menaçante.  

« Quoi, Kaori ? Que veux-tu que je fasse, Ryô ? Qu’attends-tu de moi ? Que je m’écarte, et que je te laisse faire pire que tuer cet homme ? ça jamais ! Alors si tu veux que je m’écarte, tu devras le faire toi-même ! » lui lança la jeune femme, farouche, d’une voix vibrante.  

Ryô la regarda profondément, et soudain son regard sembla vaciller, comme s’il se réveillait de quelque chose. Kaori sentit qu’elle reprenait le dessus sur sa fureur, alors elle poussa son avantage :  

« Je t’aime, Ryô, et je ne crains plus de le hurler à la face de la Terre ! Je t’aime, tu m’entends ?! Alors jamais je ne te laisserai faire ! Allez, reviens à toi bon sang ! Tu refusais qu’Eichi l’abatte, tu te souviens ? Et toi tu voudrais le faire souffrir à petit feu ? Tu as sauvé Eichi, alors je te ramènerai toi ! »  

 

Kaori, passionnée, s’avança alors vers l’homme de sa vie, face à l’arme que tendait toujours Ryô. Arrivée juste devant lui et plantant son regard dans le sien, l’arme de Ryô à présent tout contre sa poitrine, elle murmura :  

« Ryô… Tu m’entends ? S’il-te-plaît, mon amour… »  

Ryô l’observa un instant, puis progressivement, comme s’il faisait un effort, il lui sourit.  

Kaori se saisit alors de son bras et écarta l’arme, avant de fondre sur ses lèvres pour un tendre baiser. Lâchant son Magnum, Ryô l’enserra convulsivement avant d’enfouir son visage dans le creux de son cou, respirant profondément dans ses cheveux.  

Passant sa main dans les siens, Kaori souriait, radieuse, les yeux pleins de larmes.  

 

Quant enfin ils se séparèrent, l’homme qu’elle avait en face d’elle était de nouveau maître de lui. Il ramassa lentement son arme, les yeux rivés sur Kalina, qui tenait sa jambe blessé non loin d’eux. Mais une fois qu’il se fut relevé, c’est vers Kinasawa et Eichi qu’il se retourna.  

Découvrant alors Kinasawa sanglotant sur le corps d’Eichi, Kaori et Ryô se précipitèrent.  

« Kinasawa… Que… »  

« Il… Il est mort ! » sanglota la jeune femme. « Là… A l’instant… »  

Elle ne put en dire davantage, éclatant en sanglots incontrôlables. Kaori tomba à genoux à ses côtés, tandis que Ryô, le visage de nouveau fermé, contempla un instant celui enfin serein d’Eichi avant de se rediriger à grandes enjambées vers Kalina.  

La terreur prit de nouveau possession de celui-ci, mais Ryô ne fit que l’assommer d’un violent coup de crosse à la tête. Ceci dit, il faut reconnaître à Kalina que Ryô n’avait pas exactement retenu son coup.  

 

Revenant aux deux jeunes femmes éplorées, il souleva Kaori pour la remettre sur ses pieds, et lui demanda d’une voix ferme :  

« Vas chercher Mick et Falcon. Allez ! Et ne reviens pas… » finit-il en un murmure.  

La jeune femme, les yeux pleins de larmes, commença à protester qu’elle voulait rester, mais il la poussa vers la porte en lui répétant d’aller chercher les deux autres.  

Se retournant, il observa un instant Kinasawa qui berçait à présent le corps d’Eichi en pleurant toujours. Semblant prendre une décision, il la rejoignit d’un pas déterminé avant de l’écarter de force du corps d’Eichi.  

« No… Non ! » Elle aussi voulut résister, mais sans lui laisser le choix il la prit dans ses bras et la souleva de terre. La jeune femme s’abandonna alors et entoura le cou de Ryô pour venir sangloter dans son épaule, parcourue de soubresauts.  

 

Il sortit alors rapidement de la pièce, rencontrant Mick à la porte.  

« Ryô, que… » Mais il s’interrompit en réalisant ce que portait son ami. Le Japonais montra d’un regard entendu Eichi sur le sol derrière lui et Mick hocha la tête. Il le laissa passer, avant de s’avancer dans la pièce.  

 

Ryô s’éloignait déjà lorsque Mick réapparut dans l’encadrement de la porte, et l’appela :  

« Mais Ryô, il… »  

« Je sais, Mick. Je sais. » laissa tomber celui-ci, terriblement sérieux.  

 

* * * *  

 

« Est-ce que ça va aller ? » demanda Ryô de la voix la plus douce et la plus tendre qu’il put prendre.  

 

Ils étaient de retour à l’appartement et le nettoyeur essayait à toutes forces de réveiller les deux jeunes femmes, désormais en état de choc. Elles ne pleuraient plus, mais leurs yeux grands ouverts n’avaient plus aucune expression. Rigides, elles se laissaient faire, comme ballotées par les événements.  

 

A peine arrivés, Kaori était allée se placer sur le bord du canapé, s’asseyant comme si elle essayait d’utiliser le moins de place possible, regardant droit devant elle.  

 

Kinasawa quant à elle l’avait immédiatement imitée, en faisant quelques pas pour s’effondrer dans un fauteuil.  

 

Ryô, lui, avait pris le temps d’enlever sa veste avant de pénétrer dans la pièce pour découvrir les deux femmes anéanties.  

 

« Est-ce-que ça va ? » répéta-t-il, n’ayant obtenu aucune réaction la première fois. Il n’y eut d’abord pas de réponse, mais à l’instant où Ryô s’apprêtait à briser le silence qui se réinstallait, la voix de Kinasawa se fit faiblement entendre :  

« Ses derniers mots ont étés pour vous, Mr Saeba. »  

 

Le visage de Ryô se ferma brusquement tandis que Kaori tournait lentement le visage vers la jeune femme. Kinasawa, rejetée en arrière dans le fauteuil, ne s’aperçut pas de tout cela, ses yeux devenaient lointains, elle devait probablement revivre les derniers instants d’Eichi.  

 

« Il a accroché mon col pour me tirer près de lui et il m’a chuchoté : ‘Tu demanderas… Pour moi… Pardon à Kaori… Puisse-t-elle… Puissiez-vous me pardonner un jour désormais…’ »  

A cet instant Kaori frissonna, des souvenirs remontant dans sa mémoire. Ryô par contre ébaucha un sourire triste à ces mots. Mais Kinasawa continuait :  

« Puis il a ajouté : ‘Et tu diras aussi… A Saeba…’ »  

Ryô ne put s’empêcher d’être amusé par l’emploi du « Saeba », sachant pertinemment que ce n’était pas un hasard si Eichi avait utilisé le nom au lieu du prénom. Il sentait pourtant, et peut-être plus encore avec ce nom, qu’Eichi savait bien tout ce qui en une nuit s’était créé entre eux.  

« ‘Tu diras que ‘City Hunter’ est un adversaire redoutable… Mais extraordinaire. Oh oui, cet homme n’est pas comme tout le monde... Alors remercie-le… D’avoir su me laisser ma chance… Il a réussi… Qu’il reste en vie… Pour elle… Qu’il reste toujours avec elle…’  

C’était le moment où Kaori vous embrassait pour vous ramener à la raison, Mr Saeba, et il vous à observé en mourant, un sourire sur le visage. Apparemment, vous aviez sa bénédiction… »  

 

Kinasawa s’essayait à l’humour noir, mais elle n’était guère convaincante. Le silence régna pendant quelques instants dans la pièce, alors que Kaori semblait bouleversée et que Ryô observait attentivement Kinasawa.  

Son visage était à nouveau froid et impénétrable, elle s’était de nouveau fermer afin qu’on ne puisse pas l’atteindre, mais Ryô ne s’y trompa pas. Répéter les paroles d’adieu d’Eichi avait du être extrêmement éprouvant pour la jeune femme.  

 

Interrompant ses réflexions, il lança d’une voix posée :  

« Vous devriez aller dormir un peu, Kinasawa. Essayez au-moins ! Vous devez vous reposer… »  

Devant le regard sans expression qu’elle lui lança en réponse, il décida que si les grands moyens avaient marché une fois ils pouvaient fonctionner deux. Elle ne voulait pas monter ?  

Très bien ! Il allait la porter.  

 

Espérant n’en avoir qu’une à transporter, il interpella Kaori pour tenter de la secouer :  

« Kaori ? Et toi, que fais-tu ? »  

L’intéressée ne sembla même pas avoir entendu la question. Ryô soupira. Il n’y couperait pas, il allait devoir porter les deux.  

 

* * * *  

 

« J’y vais, professeur ! »  

 

Ryô eut tout juste le temps d’entendre cette phrase lancée à travers l’espace avant que la porte ne s’ouvre sur Kazue, les traits tirés et l’air éreinté de quelqu'un qui a subi une grande tension nerveuse.  

 

« Ryô ! Vas-y entre ! »  

« Je ne suis pas seul… » prévint celui-ci, en s’écartant pour révéler une femme : Kalitori.  

Kazue détailla un instant la nouvelle venue avant de prononcer d’une voix douce :  

« Vous êtes sa sœur, c’est cela n’est-ce-pas ? »  

Kalitori se contenta d’hocher la tête, n’osant poser la question fatidique. Voyant cela, ce fut Ryô qui prit les devants :  

« Alors, Kazue, comment va-t-il ? » 

 


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