Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 31-01-06

Ultimo aggiornamento: 15-10-07

 

Commenti: 157 reviews

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General

 

Riassunto: "On parle beaucoup de ce qui se passerait pour nos deux nettoyeurs si Ryô retrouvait une personne appartenant à son passé, mais qu'en est-il de Kaori ? Ne pourrait-elle pas elle aussi avoir ses blessures ? Plus ou moins bien refermées ? En dehors de ses histoires de famille je veux dire...Car enfin, la première fois que l'on voit Kaori, elle réagit tout de même particulièrement violemment face à cette prostituée. Qu'y a-t-il derrière cette aggressivité qui lui est si peu familière ??? Seulement un amour-propre blessé ? Ou bien beaucoup plus ? D'anciens souvenirs sont enfouis au plus profond de nous, car ils nous font souffrir et l'on ne souhaite pas se les rappeler. Mais si jamais ils remontent à la surface....ils font tout voler en éclat sur leur passage..."

 

Disclaimer: Les personnages de "La Force du Passé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Force du Passé

 

Capitolo 18 :: Deux ennemis... Mais est-ce si sûr ?

Pubblicato: 24-01-07 - Ultimo aggiornamento: 24-01-07

Commenti: Bonjour tout le monde ! Je m'étais promis de tenir ce délai d'une semaine ! ;) Alors ce chapitre... Finalement, j'en ai mis deux en un, car ils s'enchaînaient vraiment très bien une fois le suivant terminé, contrairement à ce que j'aurais cru. Par contre, la suite ne sera probablement pas pour la semaine prochaine, car je suis en pleine révision du Bac Blanc... :/ Et vu que ma vie n'est pas exactement au beau fixe en ce moment, je vous présente par avance toutes mes excuses pour un éventuel retard... ^^ Sinon, le chapitre en lui-même... Duel Ryô-Eichi... Mais probablement pas tel que vous l'attendiez... ;) ^^ La fin-fin de ce chap fut horrible à écrire, car j'avais au-moins trois ou quatre orientations possibles, mais finalement c'est celle-ci qui m'est venue naturellement, alors j'espère qu'elle vous plaira ! Quant aux suivants, j'en suis encore à me demander qui va parvenir à passer au-travers !!! Car même si je suis plutôt "happy end", là c'est carrément pas possible !!! Bah, je préfère ne pas trop cogiter, et l'on verra bien ce qui me viendra sous les doigts lorsque je l'écrirai ! ;) Bon, j'arrête de vous embêter avec tout cela qui ne doit vous intéresser que très moyennement (désolée... :/ ^^) et je vous souhaite une excellente lecture ne espérant qu'il vous plaise autant que j'ai aimé l'écrire !!! :-) Et si c'est le cas, laissez-moi une petit review, ça me fait toujours énormément plaisir (même si je sais que ce n'est pas toujours évident en ce moment... :/) !!! ^^

 


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« Que… » marmonna Eichi, stupéfait. Son arme gisait sur le sol loin de lui, et il serrait d’une main son autre main, meurtrie.  

Tous levèrent les yeux vers la direction d’où provenait le coup de feu, et ils aperçurent alors un homme dans l’ombre, qui se tenait debout sur la rambarde. Perché avec un sens parfait de l’équilibre.  

 

« Qui… QUI ES-TU ? » rugit Eichi, sans s’apercevoir que dans son dos Kinasawa s’était précipitée vers Kaori et la relevait délicatement, afin de l’entraîner loin de lui.  

« City Hunter. » lui répondit seulement une voix grave, sombre et profonde. « ET je suis assez fou pour oser me mesurer à toi. » prononça Ryô de la même voix calme, mais où l’on sentait en arrière-plan tout ce que cet homme pouvait lui inspirer.  

« Qu… Quoi ?! » s’écria Eichi, à son tour stupéfait et ne se rendant pas compte que Kaori venait de couper avec son couteau les liens de Kitao et que Kinasawa l’aidait à l’emmener à l’extérieur.  

 

« Tu as bien entendu. Et tu ne peux pas dire non. Car je te défie ouvertement, de professionnel à professionnel. C’est ton honneur qui est en jeu. »  

« Qui t’as dit que j’allais refuser ? » riposta l’autre. « Tu crois que j’ai peur, peut-être ? »  

« Certes non, je n’oserais en rêver ! » ricana, sarcastique, Ryô. « Alors, Eichi Kondô, ta réponse finale est ? »  

« Ma réponse sera ta mort, Saeba ! » lui lança l’autre avec dédain, mais sans avoir l’effet qu’il recherchait. En effet, la différence de hauteur le mettait en nette position d’infériorité…  

« Alors qu’attendons-nous ? » répondit Ryô, mortellement sérieux et avec un regard qui ne présageait rien de bon pour l’homme qu’il dominait en cet instant sur tous les plans, mais encore eut-il fallu que celui-ci sache le déceler...  

Et, d’une balle bien placée, il envoya l’arme qu’il venait d’arracher à Eichi rouler à ses pieds.  

« Ce sera loyal. » prononça alors le nettoyeur, ouvrant ainsi un combat à mort.  

 

Eichi bondit aussitôt sur l’arme et, se retournant sur le dos, tira ; mais il n’atteignit que le vide. Ryô s’était élancé depuis sa rambarde, et les doigts d’Eichi n’avaient pas encore effleuré son arme que Ryô n’y était déjà plus…  

 

 

 

Kaori et Kinasawa, à l’extérieur du bâtiment à présent, entendirent ce tout premier coup de feu et frissonnèrent. Allongeant Kitao sur le sol, adossé au mur, le plus confortablement qu’elle le put, Kinasawa murmura :  

« Alors c’est parti… »  

« Oui… » murmura à son tour Kaori en réponse. « Et cela ne s’arrêtera qu’avec la mort de l’un des deux… »  

Elles se regardèrent sans rien dire, mais chacune savaient très bien qu’elles priaient toutes deux en silence pour le salut de la même personne, l’âme malgré tout déchirée par les derniers événements…  

 

Lorsque soudain…  

« Kaori ! Kinasawa ! Enfin ! Attendez, je vais vous aider… »  

Les deux jeunes femmes se retournèrent et ne purent alors se retenir de crier en reconnaissant la personne qui s’avançait à grands pas dans leur direction…  

 

 

 

Ryô atterrit silencieusement, dissimulé derrière un empilement de caisses. Fermant les yeux, il se concentra, tous ses sens aux aguets. Ce combat ne s’annonçait pas facile, et le terrain était idéal pour tendre pièges et embuscades…  

Mais rien ne bougeait dans l’entrepôt, où régnait un total silence. Silence qui fut rompu par deux cris provenant de l’extérieur. Ryô sourit doucement. Il pensait en connaître la raison…  

 

« Saeba ! Je crois que nos deux amies ont des ennuis ! » lui parvint alors la voix d’Eichi.  

« « Nos » deux amies ? » demanda Ryô, avançant prudemment entre les rangées de caisses. « Ne redis jamais ceci, Kondô. Je ne te le permets pas ! » L’autre eut un ricanement.  

« Ah ! Viens donc m’en empêcher dans ce cas ! »  

« Tu tiens tant que ça à mourir ? » demanda soudain Ryô.  

« Je te demande pardon ? » lança Eichi, apparaissant d’une roulade derrière le nettoyeur et le visant dans le dos.  

Mais Ryô l’avait senti venir, et il s’élança au même instant, se retournant d’un même mouvement pour tirer également. Leurs balles se croisèrent, mais aucune n’atteignirent leurs cibles.  

 

« Je te demandais pourquoi tu tenais tant à mourir. » répéta de nouveau Ryô avec désinvolture, tout en rechargeant.  

« Qui a dit que je souhaitais mourir ? » entendit-il Eichi appeler. A entendre sa voix, il paraissait sincèrement étonné. Excellent.  

« Mais toi-même, mon vieux ! » répliqua Ryô, alors qu’Eichi évitait de justesse sa balle en se jetant dans un coin d’ombre.  

« Quoi ?! »  

« Réfléchis deux minutes et analyse ton comportement. Tu te prétends le meilleur dans ce milieu alors que tu n’as commencé qu’au Lycée ! C’est impossible, et tu le sais aussi bien que moi. Comment pourrais-tu rivaliser avec ceux qui sont nés dans ce milieu ? »  

« Peut-être suis-je surdoué ! » clama ironiquement Eichi, couvrant le bruit de nouvelles rafales.  

 

Alors que le « calme » revenait, Ryô prononça :  

« Ne dis pas n’importe quoi ! Tu sais pertinemment bien que tu ne pourras jamais rivaliser. Les gars que tu as fait fuir tout à l’heure, tu les terrorises, soit. Ce ne sont pas des amateurs, j’en conviens, mais ils ne sont pas non plus au niveau de personnes comme Falcon ou moi, et c’est une évidence ! »  

« Oh, alors le surdoué, ce serait toi ! » lança sarcastiquement Eichi, se faisant débusqué tentant de prendre Ryô à revers.  

« Mais tu n’as rien compris ! Je me fiche d’être surdoué ou je ne sais quoi ! Moi je suis né dans ce monde, j’y baigne depuis mon enfance ! Et crois-moi, je n’en suis ni fier ni heureux… Et je suis sûr que tu ne l’es pas non plus ! » cria-t-il soudain d’une voix vibrante, qui lui valut une rafale supplémentaire. « Tu ne contrôles pas ta colère ! Regardes, je peux te faire réagir par mes simples paroles ! Et même Kinasawa y arrive ! »  

 

Le haut de la colonne de caisse au-dessus de lui s’abattit brusquement, et il n’eut que le temps de s’échapper pour éviter d’être écrasé et enseveli.  

« Tu n’as que colère en toi, et la haine ne fait pas un bon professionnel ! Kalina s’est servi de cette « amertume » et de ce « dégoût de la vie » parce que cela servait ses plans, c’est tout ! Tu es devenu sa meilleure arme ! »  

« C’est faux !!! » hurla soudain Eichi, apparemment à l’autre bout de l’entrepôt à présent. « Tu ne cherches qu’à me déstabiliser, espèce de…  

« Pourquoi, ça marche ? » interrompit Ryô. Son adversaire ne lui répondit pas.  

 

Devant ce silence, Ryô leva le bras et tira une balle vers le plafond, la faisant ricocher et résonner, et il dit alors avec force :  

« Eichi ! Je sais que tu m’entends, alors écoutes-moi ! Non, je ne cherche pas à te déstabiliser. Je te dis une vérité que tu sais, mais que tu refuses d’écouter. Une vérité qui te fait peur. Non, Kalina n’est pas un père pour toi. Non, tu n’es pas capable de me battre. En as-tu même réellement envie ? Non, cette vie n’est pas celle que tu voulais. Et je ne suis pas certain que tu veuilles vraiment continuer ainsi… »  

 

Interrompant son monologue, il changea rapidement de place, ne voulant tout de même pas révéler directement sa position. Ce faisant, il entendit la répartie d’Eichi :  

« « Pas envie de te tuer » ? Oh ! Si, alors ! » Le ton était méprisant.  

« Tu as tout faux, mon vieux ! » répliqua Ryô. « Ecoutes-toi ! J’avais dit « battre », tu as dit « tuer » ! » Sa dernière phrase provoqua le rire chez son ennemi.  

« Quelle différence, idiot ? »  

« Mais toute la différence est là, Eichi… Tu ne veux pas me battre en tant que professionnel, tu veux en tant qu’homme tuer un autre homme pour libérer la fureur que tu gardes prisonnière en toi ! » Cette fois, il n’y eut pas de réponse…  

 

« Eichi ! » continua alors Ryô. « Je sais tout ! Je sais ce qui s’est passé à l’époque ! Et je comprends très bien ce que tu as pu ressentir…  

Un hurlement furieux l’interrompit :  

« NON ! Non, vous ne comprenez rien ! Comment pourriez-vous comprendre ?! »  

Ryô remarqua aussitôt le brusque passage du tutoiement méprisant au vouvoiement.  

« Moi aussi Eichi, j’ai longtemps aimé une femme que je ne pouvais avoir. Notre seule différence est qu’elle m’aimait aussi, et que je le savais, mais j’étais obligé de la garder à distance… De la blesser… Et je ne crois pas qu’il y ait pire que blesser ceux qu’on aime… Et je suis sûr que c’est ce que tu as ressenti cette fameuse nuit, n’est-ce-pas ? »  

Il bondit alors, esquivant une autre rafale, mais qui le manqua largement. Lui-même ne riposta pas.  

 

« Tu ne m’atteindras jamais en visant ainsi, Eichi ! Tu es bien trop perturbé en cet instant ! »  

« TAIS-TOI !!! » hurla l’intéressé.  

« Tu voulais mourir et je te refuse cette facilité, quel dommage n’est-ce-pas ? Tu voulais en finir, et voilà que cet imbécile t’offre une porte de sortie ! »  

« Il n’y a pas de porte de sortie… » l’entendit-il murmurer, soudain triste. Restant silencieux, ne voulant pas interrompre son élan, il le laissa parler :  

« Il n’y en a plus depuis longtemps. J’ai fait beaucoup trop de choses pour qu’il m’en reste… Kaori, Kinasawa… J’ai cru devenir fou… J’ai cherché la mort une première fois, mais cette douceur m’a été retirée… J’étais condamné à vivre… Que je le veuille ou non, Itaki ne m’a guère laissé le choix. J’ai cru un moment que ma vie pouvait vraiment changer, mais j’ai vite compris que je n’étais qu’un instrument entre ses mains, malgré les douces paroles dont il me berçait sans cesse… »  

Ryô, adossé à des caisses, l’écoutait toujours...  

 

« Alors je me suis perdu dans le travail… J’ai enchaîné entrainements sur entraînements, pour devenir le meilleur… Je suppose que j’espérais obtenir ainsi l’affection que je ne possédais de sa part qu’en paroles… »  

« Et lorsque tu as compris que cela n’arriverait jamais, tu as recherché la mort à chaque nouveau combat…T’oubliant souvent dans les délices de la cruauté, n’est-ce-pas ? »  

« Oui… » Il sentit la voix de l’homme frémir dans ce dernier mot, et ses yeux s’assombrirent.  

« Pour me faire craindre. Et à chaque fois que je survivais, je gardais cet espoir qu’un jour je puisse l’atteindre… »  

 

Il y eut quelques instants de silence, puis Ryô prononça doucement :  

« Je ne te tuerai pas, Eichi. Je ne te ferai pas cette faveur. Car ce n’est pas en agissant ainsi que je t’aiderai… » Il entendit à ces mots un rire d’une amertume terrible.  

« M’aider ? Parce que tu crois pouvoir m’aider ? Insensé ! Personne ne le peut plus ! Tout ce qu’il te faut faire, c’est daigner appuyer sur ta chère gâchette et soulager tout le monde ! »  

« Ta mort ne soulagerait que toi, Eichi ! Tu m’entends ? Que toi ! Car tous se sentiraient responsables… »  

« Y-a-t-il vraiment un responsable ? Quelques fois, peut-être ne nous reste-t-il plus qu’à nous en prendre au Destin… »  

« Vas donc essayer d’expliquer un truc pareil à Kinasawa et Kaori si tu meurs ! » lança Ryô, à son tour furieux. « Moi aussi j’ai fait des choses dont je ne suis pas fier ! Moi aussi j’attendais la mort, seul au fond d’une ruelle boueuse, Eichi ! Et regardes-moi aujourd’hui ! Je suis en vie, au vrai sens du terme, j’aime et je suis aimé ! J’ai des amis autour de moi, des gens qui tiennent à moi… Chaque personne de notre groupe donnerait sa vie pour celle de l’autre… Alors ne dis pas que la rédemption est impossible ou qu’elle n’existe pas, parce que c’est faux ! J’en suis une preuve vivante ! »  

« Parce que tu t’es pardonné à toi-même, toi ? »  

 

 

Ryô resta silencieux à ces paroles. S’était-il pardonné ? Il ne le savait pas vraiment lui-même.  

« Je l’ignore. Oh si, Eichi, je l’ignore… » ajouta-t-il en réponse au ricanement qu’il avait provoqué. « Parfois je me dis effectivement que la terre serait sans doute bien mieux sans moi… Mais à d’autres, je me dis qu’il y a des personnes aujourd’hui qui ont besoin de moi. Pur différentes raisons, mais qui ont besoin de moi. Et tant que ces personnes existeront, alors je vivrai. Pour elles. Et parce qu’elles rendent la vie tellement belle ! Ouvres les yeux, bon sang ! Souviens-toi, rien qu’un instant, de ta vie d’avant. Laquelle préfères-tu ? Franchement ? On peut dire ce que l’on veut, que l’amour nous rend faibles ou je ne sais quoi encore, mais il reste que sans amour on ne peut vivre très longtemps, on ne peut que survivre… Eichi… L’amour est ce qui nous permet de vivre ! »  

 

Il n’obtint pas de réponse. Lorsque soudain…  

« Ryô (il eut l’impression que l’autre avait fait un effort pour prononcer ce nom…), je sais que tu ne le veux pas, je sais que tu n’en as aucune envie et presque même besoin de ne pas le faire, mais je t’en supplie… Tues-moi. »  

Le tutoiement n’avait plus rien de méprisant cette fois. C’était une supplique.  

« Si je survis ce soir, je ne ferai que vous gêner. Qui que tu aimes, de Kaori ou de Kinasawa, je ne ferai que vous gêner. Je ne servirai qu’à rappeler douloureusement le Passé et son lot de blessures et de souffrances… Je ne suis qu’un obstacle à votre bonheur à tous, alors supprimes-le cette obstacle, qu’on en finisse une bonne fois pour toutes ! »  

 

Ryô ne répondit pas. Des sentiments contradictoires s’entremêlaient en lui, le rendant incapables de prendre une décision. Que devait-il faire ? Que devait-il choisir ? Que valait-il mieux qu’il choisisse ?  

 

 

« Je parviendrai à te ramener, Eichi… » dit-il alors.  

« Ne fais pas de promesses que tu ne pourras jamais tenir ! Je suis perdu, et tu le sais ! Depuis longtemps, je suis perdu… Mourir est sans doute le dernier service que je puisse vous rendre… »  

« Es-tu sûr que ce n’est pas à moi que tu demandes un service ? » demanda doucement Ryô.  

« Je ne sais pas… Probablement un peu des deux… Mais de toute façon je te dois des remerciements… Pour m’avoir sauvé ce soir, quoi qu’il arrive. »  

Il laissa ses paroles planer dans l’air quelques instants, avant d’ajouter :  

« Ne t’inquiètes pas, je ne te demande pas un assassinat. Non, mais je vais te forcer à te défendre ! Mais ne te fais aucune illusion, je me battrai normalement. J’espère simplement que ce sera toi le vainqueur. Nous avons ouvert un combat à mort et il doit aller jusqu’au bout. »  

« Tout cela est tellement stupide ! Eichi, si tu veux que je gagne tu ne battras pas « normalement » enfin ! C’est un suicide et rien de plus ! La seule différence est que ce sera moi qui appuierai sur la gâchette ! »  

« Penses ce que tu veux, mais mon but n’est pas de te faire tuer quelqu'un… Non, je veux simplement mourir en professionnel malgré tout… »  

 

La mâchoire de Ryô se contracta, et il serra plus fort la crosse de son Magnum.  

Il allait devoir le faire, et ce quoi qu’il lui en coûte.  

 

 

Pourtant, il tenta une dernière fois de raisonner son adversaire et, cherchant à le faire réagir, il lança d’un ton brusque :  

« Et Kalina ? »  

Silence. Un silence glacial, qui vous hérisse les poils du cou et vous donne envie de vous enfuir à toutes jambes sans l’avoir rompu…  

« Et Kalina ? » répéta Ryô, sans s’émouvoir.  

« Quoi, Kalina ? » Ces deux mots tombèrent comme un couperet, d’une voix impersonnelle.  

« Eh bien que fait-on ? » s’obstina Ryô. « Tu sais peut-être mieux que moi si c’est possible tout ce que cet homme a pu faire… Et tu comptes mourir ici, et le laisser vaquer tranquillement à ses occupations ?! »  

« Il n’y vaquera pas. »  

 

Ryô lui-même frissonna devant le ton de voix employé. Tant de haine…Mais pas une haine démonstrative, non ; une haine froide, calme et coupante. N’importe qui devrait s’inquiéter d’avoir provoqué une haine comme celle qu’Eichi portait désormais à Itaki Kalina…  

 

« Il n’y vaquera pas parce que je sais pertinemment bien que tu l’arrêteras. »  

Ryô resta silencieux.  

« Vois-tu, je ne suis pas très sûr de ce que vous savez ou pas, de qui était au courant de tout ceci ou non, mais je savais depuis longtemps que Kinasawa travaillait avec Itaki. C’est lui qui s’est arrangé pour qu’elle ait cette promotion plus vite que prévu. Et il s’est fait une joie de me l’annoncer. »  

Sa voix se contracta légèrement à ces mots.  

 

« Et un matin, elle avait un air bizarre en arrivant au bureau. Itaki lui a demandé ce qu’il se passait, et elle a simplement répondu qu’il s’était passé quelque chose de très bizarre la veille, qu’un peu de son passé lui était revenu et que ces souvenirs n’étaient que moyennement agréable... Puis elle s’est remise à travailler comme si de rien n’était. Mais cela avait mis la puce à l’oreille d’Itaki. Il m’a demandé ce que j’en pensais, et j’ai soudain fait le rapprochement entre Kalitori et Kinasawa, lien que j’avais oublié auparavant. Leur haine avait été bien plus démonstrative que leur précédente amitié et c’était ce qui m’était resté.  

Se pouvait-il que ce soit chez elle que… ?  

Nous savions que Nidali tentait d’agir contre nous, mais nous ignorions si Kalitori était dans la combine. Mais en rajoutant Kinasawa dans l’équation… Comment Nidali et Kinasawa se seraient-ils connus autrement ?  

Nous décidâmes de ne pas bouger en ce qui concernait Kalitori Linida, de toute façon nous la tenions et elle ne représentait pas un danger en elle-même. Nous récupérâmes Nidali. Et dès que possible, Itaki s’arrangea pour faire rester Kinasawa au bureau plus tard que d’habitude, me laissant ainsi le temps de lui faire l’honneur d’une petite visite domiciliaire. Mais je ne trouvais pas les preuves, et en plus je fus surpris. J’avais trop traîné, par énervement et frustration. Il fit donc surveiller son immeuble.  

Ils vous ont vus partir hier matin, mais ils vous ont laissés faire, ces imbéciles, ils ont pensé qu’elle reviendrait le soir. Et c’est ainsi que nous avons perdu votre trace.  

Kaori m’a dit tout à l’heure ne travailler pour personne. Je suis sûr que c’est faux, d’autant plus si elle est bien ta partenaire, même si je n’en avais rien à faire, seules les preuves m’importaient. Si Nidali les a cachées chez Kinasawa, elle le savait, sinon elle n’aurait pas dit ces paroles ce matin-là… Soit il connaissait l’ancienne amitié Kalitori-Kinasawa, soit lui connaissait Kinasawa ou même les deux. Il est vrai que l’appartement d’une employée de celui que l’on cherche à faire tomber était une idée qui ne manquait pas de saveur… »  

 

 

Il y eut un instant de silence, puis Ryô demanda doucement :  

« Pourquoi me racontes-tu tout cela, Eichi ? »  

« Je ne sais pas. Sans doute pour que tu saches réellement tout ce qui s’est passé avant que plus personne ne puisse le raconter. Mais sans doute plus encore pour te montrer du doigt toutes les raisons que tu as de vouloir arrêter Itaki. Tu le feras pour tes plus que probable clientes, Kinasawa mais aussi Kalitori, j’en jurerais. Tu le feras pour Kinasawa. Tu le feras sans doute un peu pour moi. Et, plus que tout, tu le feras pour toi-même. »  

« Pour moi-même ? » demanda Ryô, étonné à son tour.  

« Oh, oui ! Pour toi-même. Car en arrêtant celui qui m’a perdu, tu te vengeras toi-même de ceux qui en ont fait de même avec toi. C’est une sorte d’exorcisme. »  

« Mon exorcisme à moi, c’est mon métier, Eichi… »  

« Oses me dire que tu n’en as pas envie ? »  

 

La réponse résonna un temps dans l’entrepôt, mais lorsque la voix de Ryô retentit à nouveau elle était claire :  

« Si, Eichi. Je l’admets, j’en ai envie. Mais cela ne signifie pas que je vais le faire. Oui, je vais le stopper. Mais je ne vais pas le tuer. »  

Il se tut un instant, puis ajouta :  

« Et j’aimerais que tu vois au-moins cela. Pour ton propre exorcisme. »  

« Tu ne le tueras pas ? » grogna Eichi, d’une voix basse et mauvaise.  

« Non. Tout comme je ne te tuerai pas si tu ne me réduis pas à la dernière extrémité, et pourtant, très franchement, lorsque j’ai appris toute l’histoire j’en aurais été capable. Mais tuer ne résous jamais rien. Et crois-moi, j’ai durement appris cette vérité. »  

 

L’autre eut un hurlement de rage, et Ryô entendit brusquement un bruit de cavalcade. Dissimulant mieux encore sa présence, il se tint sur ses gardes. Que lui prenait-il ?  

Mais il l’entendit brusquement marcher au-dessus de lui… Levant les yeux, il eut tout juste le temps d’apercevoir la porte incendie claquer violement.  

 

 

« Eichi… » murmura-t-il alors d’un ton triste. « Pour qu’un homme tel que toi fuie le combat non terminé… » Il se redressa alors, le regard sombre.  

« Je dois arriver avant toi…Eichi, ne… Ne fais pas ça. Ça ne t’apportera jamais la paix ! »  

 

Et il se mit brusquement à courir vers les portes de l’entrepôt. 

 


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